the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyVen 30 Mai - 23:28

So tell me darling do you wish we’d fall in love ? All the time. All the time.
Reed observait la plage d'un regard gourmand, presque extatique. La dernière fête de l'année, organisée à la toute dernière minute (ce qui promettait de la rendre exceptionnelle) par des étudiants désireux de trouver la moindre occasion pour se dire au revoir le temps des vacances. La rumeur d'une soirée s'était répandue comme une traînée de poudre, jusqu'à ses oreilles toujours à l'affût de bons plans. On lui avait dit qu'il y aurait foule, elle n'avait pas imaginé une seule seconde que ce serait à ce point. Noire de monde, la plage avait revêtu ses atouts les plus débridés, une dernière fois avant que le rideau ne tombe pour les deux mois à venir. On avait improvisé un bar de fortune, amené des enceintes suffisamment puissantes pour couvrir les voix, invité des gens venus de partout et de nulle part. Des étudiants de Berkeley, en majorité, mais Reed était certaine que parmi les étudiants se cachaient aussi des gens normaux, venus là peut-être par hasard. Des gens comme Nate, qu'elle n'avait pas eu besoin de convaincre bien longtemps avant qu'il n'accepte de passer la soirée avec elle. La promesse d'une nuit folle, et la perspective de passer eux aussi une dernière soirée avant d'être séparés. Il avait vaguement laissé entendre qu'il comptait profiter des activités mises en place par le comité étudiant pour participer au voyage en Grèce, et Reed, elle, avait déjà minutieusement programmé chaque journée de ses vacances, aucune n'incluant d'aller-retour en Europe. Ils seraient séparés par un océan, pendant plusieurs semaines, et cette seule idée suffisait à la rendre nostalgique d'une dernière soirée qui venait à peine d'être entamée. Elle se satisfit du fait que pour un soir, il serait tout à elle, sans avoir à le partager avec la première venue. Et elles étaient nombreuses, accrochées à ses basques. Quant à savoir si une seule d'entre elles parvenait à éveiller son intérêt... Sans doute pas, pas vraiment. Etait-ce mal d'espérer que ce ne soit pas le cas ? Ou d'être inquiète à l'idée d'un jour devoir le partager avec quelqu'un d'autre ? Elle n'avait jamais caché sa possessivité à son égard, ce sentiment que ce type lui appartenait, d'une certaine manière, d'une façon dont il n'appartiendrait jamais à personne d'autre. Etait-ce normal de craindre que cela puisse arriver ? Elle tourna la tête vers lui, le vit sourire, les yeux dans le vague, et elle secoua la tête. Ce n'était pas le moment. Des années qu'ils s'efforçaient de construire une amitié solide, et platonique, se comporter comme la petite amie possessive et jalouse à l'extrême qu'elle n'était pas était malvenu. Et stupide. Surtout stupide. Elle claqua des doigts juste devant son visage. « La Terre à la Lune... Je te trouve bien pensif » souligna-t-elle inutilement dans un large sourire. A tous les coups, il observait le reflet de la lune sur la mer et l'inspiration divine pour l'écriture lui apparaissait, comme ça, comme par enchantement. « Je comprends, tu savoures tes dernières heures en compagnie de la plus divine créature de la soirée. C'est vrai, à ta place moi aussi j'aurais l'air pensif... » Qu'elle se moquait facilement, Reed. Un péché mignon dont elle ne se lassait pas, encore moins en sa compagnie. Elle tapa son gobelet contre le sien avant d'en avaler une gorgée. « A cette soirée. Puisse-t-elle être aussi mémorable que toutes les précédentes. » Et elles avaient été nombreuses, celles-là. Combien de soirées passées à faire la fête, à rentrer dans des états déplorables et à se moquer de l'autre le lendemain, en lui rappelant tous ces détails que l'on préfèrerait oublier ? Il y avait un sentiment si familier, avec Nate. L'impression qu'elle se trouvait partout chez elle, tant qu'il se trouvait non loin. Elle aurait pu traversé le monde entier, se perdre au milieu de nulle part, en territoire hostile, qu'elle s'y serait plu. Juste parce qu'il était avec elle. Non loin d'eux, un couple frôlait l'hystérie totale, et elle crut pendant une seconde que le type allait frapper sa copine, ou bien la noyer. Elle les observa, ses lèvres rivées à son gobelet, pris les paris mentalement. « Regarde-les... » Elle leva les yeux au ciel. « Je ne comprends pas pourquoi certains s'obstinent à être ensemble quand tout montre qu'ils ne sont pas faits pour l'être. Ca me dépasse » déplora-t-elle. A croire que certains craignaient tant d'être seuls qu'ils préféraient l'idée d'être malheureux à deux. Elle se réjouit mentalement de ne pas faire partie de cette catégorie et d'apprécier une relative solitude sentimentale. Bien sûr, il y avait Neal, et un couple autour duquel elle dessinait des guillemets. Ils avaient trouvé la parade parfaite : être ensemble, sans l'être réellement. Elle n'était pas tout à fait certaine d'avoir compris où ils en étaient exactement, mais elle n'avait pas manqué de relever le passage où ils se mettaient d'accord sur le fait qu'ils n'étaient pas vraiment en couple. C'était un mot qui lui faisait peur. Qui la terrifiait, même, si elle voulait être honnête. Elle voyait le sérieux, la stabilité, l'engagement. Tout ce qu'elle détestait. Neal lui offrait tous les avantages, et aucun inconvénient, la liberté de faire ce qu'elle voulait, et de savoir qu'elle pouvait le retrouver chez lui à n'importe quel moment. La liberté de savoir qu'elle était la privilégiée, mais de n'avoir pas à en assumer les conséquences. L'idée parfaite. Son attention se reporta sur Nate et elle l'entraîna avec lui d'un signe de tête. Le bar. Car la dernière soirée avant les vacances n'aurait pu être complète sans son degré élevé d'alcoolémie et un tas d'autres souvenirs à ajouter à leur longue liste. Elle se fit galamment servir deux autres gobelets par un type qui ressemblait à la version réelle de Ken. « Si à minuit je ne suis pas saoule, j'aurai raté ma soirée. » Et de descendre le contenu de son gobelet sans sourciller, English style. Certaines habitudes ne se perdaient pas.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Adriel Eynsford-Baxter
there's no place like berkeley
Adriel Eynsford-Baxter
prénom, pseudo : julia.
date d'inscription : 20/02/2011
nombre de messages : 19702
avatar : francisco lachowski.

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyLun 2 Juin - 14:56

Vous aviez l'air si heureux.”
“ Oui. Eh bien justement.
Restons-en là. N'abimons pas tout..
.”
... ANNA GAVALDA, ensemble, c'est tout ...

Nate n'a jamais été un admirateur enthousiaste de la plage. L'étiquette de son short de plage marine le démange depuis voilà une bonne heure et il se concentre depuis tout aussi longtemps et très obstinément sur le paysage afin de ne pas craquer et se gratter. D'ordinaire, Nate porte ses habits de créateurs comme une seconde peau et là crac : Short de plage. Short de plage hors de prix, mais short de plage quand même. Heureusement, c'est pour Reed. Reed pour qui il s'est déplacé. Reed pour qui, comme d'habitude, il abandonne la sagesse de ses livres pour vivre pleinement ce que ces même livres veulent bien raconter. L'aventure. Reed qui peut tout avoir de lui, pour qu'il peut déplacer des montagnes, ou bien simplement se rendre à une soirée étudiante américaine qui pu la débauche, le sexe crade et la marave. Comme un enfant atteint de la varicelle, il essaye d'entendre la voix nasillarde de sa mère le conjurant de ne pas se grattouiller l'échine, afin de ne pas le faire ( la meilleure des cures ). Qui plus est, il a du sable plein les chaussures et ses cheveux, il en est convaincu même si ce n'est pas vrai du tout, sentent la mer. Examinant avec plus ou moins d'attention sur le soleil couchant, il exorcise le mal qui grignote peu à peu la peau de ses fesses en pensant à autre chose. Le parfum de Reed, assise non loin de là, l'incite à penser à elle et, dans un automatisme spectaculaire, un sourire apparaît sur son visage. Sourire qu'il dissimule sans s'en rendre compte, sous sa main droite, lui conférant un air pensif qu'elle ne tarde pas à souligner. Aussitôt, son sourire s'accentue et s'anime de plus de chaleur. « .Qui te dis que je n'étais pas en train de mater …cette demoiselle à l'air bête et peu subtilement en train d'essayer de faire rentrer son déjà tout petit maillot de bain dans ses fesses. » La première nana qui est passée sous son regard, une fille maigre aux allures de souillons et au maillot de bain aussi ridicule que la couleur de ses cheveux : violet. Tout à fait son type, dans une autre vie… ou jamais. Il aurait très bien pu s'épargner cette vision loufoque, si ça n'avait pas été pour susciter une certaine pointe de jalousie de la part de Reed. Vieux réflexe innocent, mais pas trop non plus, ou bien besoin viscérale de se rassurer ? Personne, pas même lui, ne pouvait à présent deviner. « .Je les adore ces filles là. » soupire-t-il, arborant un air faussement rêveur inévitablement faussé par un sourire espiègle. Finalement il concède un rire franc à sa comparse vers qui il se retourne afin de trinquer. Première verre de la soirée, et pas encore trop corsé. Juste une mise en jambe. « .Je plaisante et veux bien admettre que tu es divine. À la tienne. » décréta-t-il, ce soir peu avare en compliments. Avait-il seulement besoin de l'admettre à voix hautes,  puisqu'il était convaincu qu'elle en était déjà parfaitement consciente. Pas d'être divine tout court, plutôt de l'être à ses yeux. Et tout en y pensant, il leva son verre et son esprit habile se mit à la recherche des innombrables souvenirs de soirées qu'ils avaient passés ensemble. « .Du moment qu'on ne termine pas dans les égouts de la ville à la recherche d'un bulbizarre, ou dieu seul sait quel pokémon c'était, comme la dernière fois… J'aimerais profiter encore un peu de ma dignité fraîchement retrouvée, vois-tu. » Seulement l'anecdote en soit, qui s'avérait vraie en plus, eut le don de le faire rire d'un coup. Un mini fou rire contrôlé qui fait toujours un bien fou, le genre de souvenir qu'on regrette sur le coup, dont on a honte sur des semaines après, et qui commence à faire rire avec le temps. Maintenant qu'il se trouvait sur un tout nouveau continent, entouré de toutes nouvelles personnes, l'ardoise estampillée '' dirty shame '' s'en retrouvait effacée et ce même si Reed était là pour lui rappeler quelques anecdotes croustillantes ( et ne s'en priverait pas, connaissant le spécimen). Toutefois, celle-ci le priva d'un fou rire tirant sur la longueur en désignant un couple de passionnés énervés non loin de là et si Nate n'avait pas pour habitude de faire la concierge et d'accorder quelconque intérêt aux histoires des autres, le couple semblait mettre tout en œuvre pour se faire remarquer. « .On va vraiment avoir cette conversation sur les couples qui devraient être ou ne pas être ? Je ne suis pas encore assez éméché. Laisse, dans dix minutes grand max ils seront à poil derrière un buisson. » Parce que dans le genre couple qui devrait être, mais qui n'est pas, Nate et Reed se posait là. Ce pourquoi Nate ne se permettait ja-mais de disserter sur la notion de couple et ce qu'elle impliquait, moins encore avec Reed. Surtout pas après leur décision de rester amis, celle-ci fonctionnant plutôt pas mal sur le papier… Même s'il lui arrivait encore trop souvent d'y re-penser. Et de la regarder au loin, avec avidité, une pointe énamouré peut-être. Bref. Conscient qu'il retombait à ce moment précis dans sa propre spirale, il préféra chasser toutes ces inepties d'un verre de plus. Habité par quelques préjugés concernant les américains, le genre de cliché directement emprunté aux livres et brochures dans lesquels il s'était plongé corps et âme avant sa venue, Nate ne put s'empêcher de contempler son verre avec méfiance. Et de le boire cul sec l'instant d'après.  Après avoir liquidé la boisson bas de gamme que l'Amérique venait de gracieusement offrir, Nate n'essaya même pas de réprimer une grimace écœurée. Plutôt exigeant sur ce qu'il consommait de manière générale et plus encore lorsqu'il s'agissait de spiritueux, il devina qu'il allait devoir se contenter de cette piquette au goût amer, pire que du vin de messe et de la bière bonne seulement pour les cochons que distribuait le bar improvisé sur la plage. « .Les américains ont un goût déplorable pour l'alcool. » statua-t-il, intransigeant. Les étudiants de Berkeley tentaient de lui enseigner que tant qu'il était gratuit, l'alcool est toujours délicieux, là où l'Angleterre mettait un point d'honneur à déguster chaque vin.  Passer d'un Ermitage Cuvée Cathelin, Côte du Rhône (god save the queen, d'accord, mais bénissons la France et son bon vin), à ce picrate, quelle humiliation. La traversée de l'Atlantique s'avérait plus compliqué pour lui qu'il ne voulait bien l'admettre. L'alcool et la nourriture étaient indéniablement mauvais, ses camarades masculins n'étaient pas sur la même longueur d'onde que lui (mais était-ce si surprenant ?) et les filles, les filles… Vulgaire et pour la plupart, idiotes. Heureusement pour lui, Reed était là et s'imposait comme un repère auquel il désirait s'accrocher… en toute amitié. Commandant aussitôt deux verres de plus, Nate entama à nouveau la conversation  « .T'as prévu quoi déjà pour tes vacances ? Partir à je ne sais quel festival avec ton copain de contrefaçon, et après ? Y a intérêt à ce que ce soit au moins extraordinaire pour, tu sais, palier à la blessure certaine que va creuser mon absence dans ton petit cœur. » Un sourire affiché et toujours un brin taquin, le Nate. Oui, fallait bien qu'il parle de son pseudo mec, ou dieu seul sait ce qu'il ne sait plus qui (Alexie, probablement, ou peut-être Reed elle-même) lui avait rapporté. Jalousie ? Un peu. Et encore, il se maîtrisait plutôt pas mal (qu'il croit). Toutefois, la subtilité étant sa spécialité, il avait malicieusement noyé le poisson au milieu d'un tas de mots, l'air de rien. « .Cheers. » santé, édition oncommenceànepluscompter. Les gobelets sont gigantesques ici, songea-t-il sur le moment, avant de se rasseoir lamentablement dans le sable. « .Dis-moi un secret. » débuta-t-il, intéressé. « .Allez Chamberlain, n'importe lequel ! Tu dis toujours la vérité quand t'es bourrée. » et ce soir, je te soutire tous les vérités avant de m'en aller les penser ailleurs. Et que le petit jeu commence ! Serveur ! Un autre verre de cette merde étonnamment forte !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyMer 4 Juin - 11:47

Elle lui offrit un sourire amusé. Il était si facile d'être avec Nate. Il rendait tout simple, voilà, ce type, c'était un facilitateur de vie, une assurance contre le chagrin. Et chaque fois qu'il lui rendait son sourire, elle se sentait toujours autant fondre, comme lorsqu'ils étaient gosses et innocents. Il y avait quelque chose avec lui, sur lequel elle n'arrivait pas à mettre le doigt. C'était peut-être ça, l'évidence. Elle suivit son regard pour le poser sur une fille dont le bikini ne laissait pas vraiment de place à l'imagination avant de se mettre à rire. « Non, je ne peux pas y croire. Tu n'es pas ce genre de type et clairement, elle n'est pas ton genre à toi » se moqua-t-elle. Parce que son genre à lui, elle le connaissait. Il les aimait sympas, mais pas vulgaires. Accessibles mais capables de se faire désirer. Drôles, mais pas lourdes. Et cette fille, là-bas, ne remplissait aucun des critères pour lui plaire. Rassérénée par ses mots, elle lui adressa la plus malicieuse des moues, ravie de s'entendre dire qu'elle était divine. Et si les propos étaient sans aucun doute exagérés – Reed n'était pas divine, ne l'avait jamais été, ne le serait jamais – elle ne répliqua rien. Les compliments de Nate, elle les prenait toujours, plus encore lorsqu'ils se faisaient rares. L'évocation de souvenirs de soirées la fit rire de plus belle. Elle s'en rappelait comme si c'était la veille. L'alcool réveillait leurs instincts les plus enfantins, et en passionnés de Pokémon, l'idée d'aller à la pêche au Bulbizarre lui avait semblé excellente. Sur le moment. Lorsque ses fringues avaient du être jetés le lendemain, trop imbibés de l'eau des égouts, elle réalisa combien l'idée avait été mauvaise, en réalité. Mais ça valait le coup. Tout valait toujours le coup avec lui, même d'être ridicule. « C'était bien bulbizarre. Et tu râlais, parce que toi tu voulais Dracaufeu, et qu'on ne trouvait pas de Dracafeu dans les égoûts. Je te revois encore chercher partout... Je crois que je n'ai jamais autant rigolé que ce soir-là ! » Elle avala une gorgée de son verre. « Quant à ta dignité... avec moi, tu n'es pas prêt de la retrouver, j'espère que tu en as conscience. » S'il cherchait une fille aux activités classes et sophistiquées, il n'avait pas choisi la bonne amie. Mais puisqu'il ne partait pas déjà au courant (et au bout de dieu seul savait combien d'années, elle doutait qu'il le fît un jour), elle estima que sa compagnie valait le coup de perdre sa dignité. Berkeley était peut-être l'occasion d'avoir une ardoise totalement vide, lavée de leurs précédents exploits, mais elle, elle n'oubliait rien de tout ça. « Pourquoi on ne l'aurait pas ? » s'enquit-elle, surprise. Reed faisait des efforts, beaucoup d'efforts, pour ne pas verser dans la discussion délicate. Et ce n'était pas évident. Elle ne possédait aucun mode d'emploi, aucun guide des discussions à avoir et de celles à ne pas avoir avec un ami qui n'avait jamais été qu'un ami. Ce qu'il fallait dire, ce qu'il ne fallait pas dire... Des concepts qui lui passaient au-dessus de la tête. « Derrière un buisson ? Non, carrément sur le plage, à la vue de tous. Ah la jeunesse... » soupira-t-elle avec amusement. Il n'y avait rien de plus plaisant que de regarder les gens, et de se moquer d'eux. Et elle ne se serait pas amusée à parier le contraire avec Nate car elle savait qu'il avait raison. C'était le genre de couples qu'on reconnaissait à des kilomètres, capables de s'engueuler la minute avant, et de faire l'amour la minute d'après, comme ça, sans explication rationnelle. D'un autre côté, si la rationalité avait été de mise en amour, peu de gens auraient un jour réussi à tomber amoureux. Et certainement pas Reed. Avec elle, plus c'était évident, moins ça l'était à ses yeux. Trouver le bon type, en tomber amoureuse parce que c'était logique, de tomber amoureux d'un type comme lui... Boring. Ce qu'elle voulait, ce qu'elle désirait avant tout, c'était les fameux papillons dans le ventre, dont elle se moquait si facilement lorsque les autres lui en parlaient. Mais elle comprenait, oh comme elle comprenait, il n'y avait aucune autre sensation semblable à celle-ci. Elle émergea de sa rêverie, observa Nate qui grimaçait et haussa les épaules. « Boh... de l'alcool, c'est de l'alcool, je fais pas ma difficile. » Et pour l'amatrice de jagger-bombs qu'elle était, cette piquette n'était définitivement pas la pire des boissons. A quoi pouvait-on s'attendre sur une plage californienne ? A des bouteilles de whisky à 100 $ pièce ? Tout le monde venait chercher la même chose ici : se bourrer la gueule. C'était un peu triste, certes, mais c'était naturel. Et véridique de l'Angleterre aux Etats-Unis. « Mon copain de contrefaçon ? » Elle haussa un sourcil. Elle n'était pas certaine de savoir comment il était au courant, ni même de vouloir le savoir, mais l'étiquette qu'il collait à sa relation lui déplaisait. « Ne parle pas de lui comme ça, c'est un gars génial. » Et elle le pensait, vraiment. Neal remplissait tous les fameux critères, les papillons dans le ventre, et tout le reste. « Mais je ne sais pas si on passera l'été ensemble. Moi je vais à Coachella, et lui... je crois qu'il reste ici, au moins pour quelques semaines. Je m'en fiche, j'ai pas besoin d'être sans arrêt collée à lui. Et puis ça me donnera une bonne occasion de repasser par San Francisco avant d'aller à Santa Barbara... même si je n'aurai pas de problème d'abstinence. La joie d'être dans une relation libre... » Elle afficha une moue ravie. Pendant que Neal ferait ce qu'il voudrait ici, elle, elle ferait ce qu'elle voudrait... là-bas. Et aucun des deux ne s'en formaliserait, puisque l'accord était clair : pas de jalousie, pas de crise, rien de ce qui gâchait les autres couples. Ils continueraient à se comporter comme d'habitude, à la différence qu'ils avaient l'autre. Pour les moments qu'ils ne pouvaient partager avec le premier inconnu. « Je sais pas si ça sera extraordinaire, sans doute pas autant que si tu avais accepté de venir à Coachella avec moi mais puisque monsieur a d'autres plans... » Elle leva les yeux au ciel. Aller en Grèce. Elle avait tiré une tronche de dix pieds de long lorsqu'il le lui avait dit. Elle finit son verre d'une seule traite, avant de rire. Lui confier un secret ? Pour lui dire quoi, au juste. Tout ce qu'elle aurait pu lui dire, il le savait déjà. Il le savait, sans même qu'elle n'ouvre la bouche. Ils faisaient partie de cette catégorie de personnes qui se comprenaient d'un seul regard. Elle s'assit à son tour sur le sable. A bien à y réfléchir, il y avait un secret qu'elle pouvait bien partager. « Je n'aime pas savoir que tu pars en Grèce et que tu seras entouré d'un tas de nanas en bikini à longueur de journée » confia-t-elle finalement. Ce n'était sans doute pas le genre de secret qu'il espérait mais la soirée était encore jeune et elle, définitivement pas encore assez éméchée pour trouver un autre secret. « A ton tour. Hors de question que je sois la seule à m'humilier. »
Revenir en haut Aller en bas
Adriel Eynsford-Baxter
there's no place like berkeley
Adriel Eynsford-Baxter
prénom, pseudo : julia.
date d'inscription : 20/02/2011
nombre de messages : 19702
avatar : francisco lachowski.

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyLun 9 Juin - 13:30

.My friend was so drunk he started stripping on the table
and girls were putting dollar bills down his pants.
When he woke up he thought the money was from the tooth fairy
and that all his teeth had fallen out so he started crying.
.”
... ANONYMOUS, sodrunk.org ...

« .Ah ouais ? C'est quoi mon genre de fille à moi alors ?. » questionna-t-il, coulant sur un elle un regard plein de malice. Une fille qui a de l'esprit, principalement. Intelligente, mais humble, qui ne balance pas sa culture foisonnante à la gueule de tous le monde. Y a rien de plus agaçant. Qui a beaucoup d'humour, mais une certaine retenue tout de même. Et de l'éducation, c'est important. Plutôt jolie, de toute évidence. Naturelle, pas superficielle. Et c'est à peu prêt tout – et c'est déjà pas mal du tout. Blonde, brune, fine ou pulpeuse, qu'importe, tant qu'elle est jolie. Et encore, là n'était pas l'important. Toutefois, il voulut voir si Reed serait assez audacieuse pour lui dresser un portrait (voir un autoportrait, histoire d'en rire). Tout était prétexte à rire avec elle, tout comme le rire demeurait naturel, pas forcé, ni orchestré. Nate, qui pourtant n'était pas d'un naturel à rire à gorges déployées, n'arrivait jamais à réprimer ses fou-rires bien longtemps en sa compagnie et la hantise de se retrouver à nouveau à patauger dans les égouts tôt le matin, lui rappela combien elle pouvait le faire délirer, sans même le vouloir et ce dans les pires situations. « .En même temps, les Dracaufeu ne vivent pas dans les égouts. Je n'avais rien dans la tête ce soir-là, voilà. » soupira-t-il, pensif. Oui Nate, tu n'avais rien dans la tête parce que tu pensais que les Dracaufeu vivent dans les égouts… et seulement pour ça. Rien d'étonnant, de surprenant, tout est parfaitement normal et son contrôle. « .J'aurai ta peau, bougresse. » siffla-t-il, jetant un regard en biais à sa comparse qui n'évita évidemment pas l'occasion de lui rappeler qu'elle savait. Elle savait pour les cuites, les moments idiots et les petites hontes. Elle savait où il avait émietté son honneur au gré des péripéties et connaissait les anecdotes croustillantes. Pensif et tâchant de se remémorer leurs souvenirs communs dans l'ordre, Nate préféra se plonger dans sa tâche plutôt que de persister à mener une conversation qu'il n'avait pas envie de mener. Il jeta un regard ennuyé au couple non loin de là, peu enclin à faire plus de commentaires qu'il n'en avait déjà fait. Certains aimes l’exubérance, et donc ? Lui se cantonnait toujours à sa petite réserve, une sorte de pudeur auquel personne ne croyait si ce n'est lui. On ne parle pas de sexe avec Nate. On le fait, mais on en parle pas. « .Parce que. » se contenta-t-il de répondre, évasif. Parce qu'il n'avait pas envie, parce que le courage lui manquait et parce que c'était bien plus simple de cette façon, c'est tout. Toutefois quelques verres plus tard et une réflexion bien maigrelette, voilà qu'ils repartaient sur le sentier des conversations awkward à souhait. « .Je n'ai rien dis de péjoratif à son sujet, je te signale. C'est ton petit ami, mais pas vraiment finalement, d'où le '' de contrefaçon ''. C'est qu'elle est sur la défensive la petite Reed, en plus. » se contenta-t-il de répondre, ne sachant que dire sur le cas… comment s'appelle-t-il déjà ? Whatever. Qui plus est, il ne se permettrait pas de juger quelqu'un qu'il ne connaissait pas… même si l'envie était bien là, lancinante au point de lui faire lâcher quelques réflexions incongrues et plus ou moins involontaires. Enfin, en de mauvaises positions pour faire quelconque commentaire vu la tournure que prenait son amitié avec Nicola, et la façon qu'elle avait de l'utiliser comme un accessoire de mode grâce auquel elle pouvait librement se pavaner devant qui voulait bien les regarder – donc quasiment tous le monde, Nate préféra encore faire l'impasse et ponctuer d'un simple commentaire. Avant que la conversation ne dérive sur son pseudo couple en carton à lui qui, il en était parfaitement conscient, était encore pire que celui de Reed. « .Une relation libre, ah la jeunesse. » se contenta-t-il de répondre avec sagesse, reprenant ses propres mots avec une once d'ironie en prime. Son programme de vacances semblait plutôt pas mal, ce même-ci il venait de comprendre rapidement que le festival et ses autres plans dissimulaient en réalité beaucoup de libertinage. Soupir désespéré. Pourquoi ne pouvait-il pas être plus volage, lui aussi ? « .Certes, certes. Mais je t'ai accompagnée à Glastonbury, et bon… le Glastonbury des américains, ça me branche pas des masses. Il fait chaud il paraît, par-là bas. » C'était il y a longtemps – en 2011, certes, mais il l'avait fait. Quant à la température, come on. Il était anglais, et un bon en plus. Habitué au froid et à la pluie, il ne fallait pas lui parler de désert et de grosses chaleurs. Pas de meilleur excuse que celle-ci, Nathaniel ? « .Puis je sens qu'Alexie va être folle, alors vous deux ensemble à hurler comme des adolescentes, god no. » soupira-t-il, à présent allongé sur le sable fin. Son tee-shirt retiré, le torse à découvert et les mains derrières la tête, Nate déposa son gobelet vide sur son estomac. Il s'immergeait progressivement dans un état second. Pas encore assez ivre pour se livrer, mais assez entamé pour être '' bien ''. Rapidement, il trouva un pigeon pour lui ramener un verre à chaque fois que le sien était vidé de son contenu et c'est en buvant d'une traite le contenu de son… probable septième, que la réponse de Reed le percuta. « .Oh Reed. » répondit-il avec indulgence, cherchant à la convaincre d'un regard bref qu'il n'y avait aucune inquiétude à avoir. Mais à quoi bon la rassurer, puisqu'ils n'étaient pas ensemble et voyaient plus ou moins d'autres personnes chacun de leurs côtés. Et puis, il n'était pas si bon menteur que ça. Gentil et à cheval sur ses principes, mais un homme face à un bikini reste un homme. Et Nate était bien faible face aux charmes d'une femme. « .Si je ne te connaissais pas, je penserais que tu es jalouse. » commenta-t-il à nouveau, lui offrant un sourire. « .Ça n'a rien d'humiliant, c'est plutôt adorable même. » period. Un verre de plus à la main et toujours lamentablement en train de comater sur le sable, Nate se laissa un temps de réflexion assez conséquent afin de lui répondre à son tour. Et après avoir louché quelques fois sur son verre, avoir retourné la question dans un sens, puis dans l'autre, il laissa sa réponse glisser dans un soupir las.   « .T''attaches pas trop au mec avec qui tu fais semblant d'être heureuse. D'être tout court en réalité. Ça me soûle. » Un conseil plutôt qu'une vérité, pas exactement dans les clous pour le coup. Tout comme elle. Evasif, as usual. « .C'est pas l'homme de ta vie. » décréta-t-il, sans laisser place à la négociation. Sans avoir la prétention que lui l'était, Nate estimait – à tort – avoir au moins son mot à dire sur ses relations. Et surtout, il estimait que la personne avec qui elle aurait gagné le droit d'avoir sa véritable relation amoureuse devait lui ressembler, moralement parlant, persuadé que seul quelqu'un comme lui pouvait correctement prendre soin d'elle. Les principes de la vieille école, avec une touche d'égocentrisme en prime. De fait, la candidature de son actuel boy-candy était rejetée. Comme le serait la prochaine et encore celle d'après.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyMer 11 Juin - 0:31

Sa question lui fit hausser les épaules et, sans la moindre gêne, elle rétorqua avec malice : « ton genre de fille, c'est une fille comme moi : jolie, brillante, mais pas trop voyante. » Et modeste. Surtout modeste. Elle éclata de rire avant de secouer la tête. « Ca va, je plaisante. Ton genre de fille, c'est quelqu'un capable de t'émouvoir et de te faire rire aux éclats dans la même phrase, quelqu'un qui sait prendre soin d'elle mais qui ne refusera jamais que tu le fasses pour elle, quelqu'un qui sera toujours présente, mais jamais trop, assez indépendante pour se débrouiller sans toi mais qui viendra se lover contre toi avec tendresse. » Elle débita sa tirade sans s'arrêter ni même réfléchir. Peut-être était-elle à côté de la plaque, mais elle en doutait. Elle connaissait Nate comme elle se connaissait elle : de tous les hommes qu'elle avait connus, il était, et de très loin, le plus important à ses yeux, qu'elle chérissait depuis des années et continuerait de chérir aussi longtemps que la vie le lui permettrait. Elle le comprenait parfois mieux qu'elle ne se comprenait elle-même. Il était son double et sa moitié tout à la fois. De là à penser qu'il était son âme sœur... Peut-être un peu. Dans une autre vie, dans d'autres circonstances. La tension qu'elle avait sentie s'installer entre eux disparut à la simple évocation de leurs mésaventures nocturnes et elle rit de plus belle. Dracafeu, ce qu'il pouvait la gonfler avec son Dracaufeu, à passer la nuit à l'appeler dans les égoûts et geindre parce qu'il n'y avait aucune trace de lui nulle part. « En même temps, après une bouteille d'alcool, le contraire aurait été étonnant... » souligna-t-elle pour le défendre, dans sa grande mansuétude. « Tu m'aurais dit 'tiens, on va aller dans un parc chercher Dracaufeu' encore, je veux bien, mais non, des égoûts. Clairement on avait plus de chance de tomber sur Bulbizarre, je suis sûre qu'il se cachait là, quelque part... » Elle adopta une moue songeuse avant qu'un sourire espiègle n'apparaisse sur ses lèvres. Il n'y avait pas plus de Pokémon que de beurre en branche dans leur monde, mais cela n'avait pas la moindre importance. Ce simple souvenir résumait à lui seul ce qui faisait leur lien depuis si longtemps. Ils étaient capables de passer une nuit à chercher une créature imaginaire et à ne pas trouver cela complètement stupide. Le ridicule ne les effrayait pas, et pire, ils s'estimaient assez pour pouvoir l'être devant l'autre, ce qu'elle n'avait jamais réussi à faire avec personne d'autre. Il n'y avait que Nate pour lui permettre de se laisser aller et d'être la pire version d'elle-même sans craindre le jugement ou la honte. « J'en doute, mais tu peux toujours espérer » se moqua-t-elle, avant que la conversation ne prenne un tournant plus sérieux, plus froid, aussi. « Parce que... ? Oh peu importe, laisse tomber. » Elle ne voulait pas gâcher une seule seconde de leur dernière soirée ensemble, surtout pas en abordant les sujets qui fâchaient et leur rappelait qu'en dépit de tous les efforts qu'ils y mettaient, ils n'étaient pas et ne seraient jamais de simples amis. Elle écouta son explication mais ne masqua rien de son insatisfaction. Ce n'était pas une question d'être sur la défensive, c'était une question de... respect. Sa relation avec Neal n'avait rien d'une contrefaçon, n'en déplaise à l'Anglais. Elle était aussi sérieuse et réelle que Reed était capable de l'être en amour. « Et ta fausse petite-amie, on en parle ? Parce que je crois que niveau contrefaçon, t'as trouvé le moyen de me battre et très largement même. Je fais pas semblant d'être avec Neal, moi. » Et toc. Plus mesquine qu'elle ne le voulait, elle jubila cependant. C'était puéril, vain, et stupide, mais la seule idée que sa relation puisse agacer Nate lui faisait plaisir. Puéril, vain, et stupide, mais tellement prévisible de sa part... « J'ai tous les avantages sans les inconvénients. Que demande le peuple ! » Il s'agissait de sa première tentative en la matière, une tentative dont elle comptait profiter sans la moindre restriction. Après tout, c'était Neal lui-même qui l'avait dit : on est libres de faire ce qu'on veut, avec qui on veut. Et bien Reed prenait le tout au pied de la lettre. « Je sens que tu as donné à Glastonbury, oui. Mais je te comprends, supporter Alexie toute une semaine non-stop risque d'être un calvaire pour moi aussi » plaisanta-t-elle. Elle aurait supporté Alexie toute sa vie non-stop si elle l'avait pu. Même quand elle se mettait à chanter – mal – et à danser – plus mal encore. « Je n'arrive pas à croire qu'on risque de ne pas se croiser de tout l'été. La Grèce... » Elle leva les yeux. Reed regrettait de ne pas y aller, uniquement pour le suivre et s'assurer qu'il ne ferait pas de bêtises (quand bien même il avait le droit de faire ce qu'il voulait de sa vie et qu'elle, au contraire, n'en avait aucun de droit). Nate était un grand garçon, et c'était bien ça qui l'inquiétait. Le simple fait de l'imaginer avec une fille, sans jamais en avoir la certitude ou la confirmation suffisait à lui gâcher ses propres vacances. D'autant plus de raisons de profiter des siennes avec une avidité sans précédent, comme s'il fallait compenser l'absence de Nate et ses probables débordements. Elle s'allongea sur le sable, les yeux rivés vers les étoiles. « Ouais, peut-être bien que je suis jalouse. Va savoir ce qui se passe dans ma tête » soupira-t-elle. Oh, elle le savait très bien, ce qui se passait dans sa tête : la même question qu'elle se répétait sans cesse depuis des années. Combien de temps pourraient-ils rester amis et supporter de voir l'autre avec quelqu'un ? Elle avait cru que ce serait facile, Reed, mais ça ne l'était pas. C'était même de plus en plus dur à tolérer. Elle avala son verre, sentit la chaleur de l'alcool dans ses veines mais n'en tint pas compte : l'heure était trop grave pour songer au fait qu'elle était passablement saoule. Elle accueillit sa réponse avec surprise, qu'elle masque d'un rire enfantin. Ainsi donc n'était-elle pas la seule à mal le vivre. Bien. Très bien même. Elle tourna la tête vers Nate et lui sourit. « T'as peur que je sois trop heureuse sans toi ? » questionna-t-elle, recouvrant son sérieux. « Ou bien t'as peur que je puisse aimer quelqu'un d'autre que toi ? » Bombe lâchée sans qu'elle ne le réalise vraiment, elle venait dans la foulée d'avouer avec sa légendaire maladresse ce qu'elle éprouvait à son égard. Quant à savoir si elle parlait d'amour, d'amitié... « Qu'est-ce que t'en sais, que c'est pas l'homme de ma vie. Moi je suis bien avec lui, c'est tout ce que je demande. La seule autre personne que je voudrais... je ne l'aurai jamais. » Elle lui jeta un regard lourd de sous-entendus. La seule autre personne étant bien entendu Nate. Elle se fit servir par un type étrange un autre verre, espérant que s'imbiber d'alcool suffirait à dissiper la gêne. « Confidence pour confidence, si tu me demandais de le quitter pour toi, je le ferai sans la moindre hésitation. Mais j'y tiens, à Neal. Il compte pour moi. Il a toujours compté pour moi. »
Revenir en haut Aller en bas
Adriel Eynsford-Baxter
there's no place like berkeley
Adriel Eynsford-Baxter
prénom, pseudo : julia.
date d'inscription : 20/02/2011
nombre de messages : 19702
avatar : francisco lachowski.

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyMer 18 Juin - 2:09

".take a risk.
dare to move.
love is a leap of faith.
"


« .Rien que ça. » moqua-t-il, cela même s'il savait qu'au fond, elle n'avait pas tort...du tout.  Une fille qui lui ressemblait, et c'est tout. Elle aurait pu s'arrêter là, et s'épargner un monologue qui eut pourtant le mérite de lui plaire, ce même s'il était à ses yeux superflu. « .Ah, Reed. Y-a-t-il seulement quelque chose que tu ne sais pas sur moi ?. » soupira-t-il, sourire espiègle aux lèvres. Une question heureuse, qui avait finalement tout d'une constatation. Nate, qui avait déjà tout du livre ouvert, ne pouvait rien lui cacher et ce même s'il l'avait un jour désiré. Elle connaissait ses passions, ses goûts, pouvait lui choisir un cadeau pour son anniversaire mieux que sa propre mère et le faire les yeux fermés, réciter ses plus grandes joies ainsi que ses plus grandes hontes, deviner ses tourments et consulter ses pensées sur les seuls traits de son visage. Reed était à ses yeux la fille. Celle sans qui il n'envisageait pas son futur, puisque tout en sa présence tombait sous le sens. Couper les ponts avec elle n'a jamais été une éventualité acceptable et il savait pertinemment que s'il y avait bien un paramètre, un point de repère qui ne changerait pas dans ce que le futur lui réservait, c'était bien là. Sa place restait seulement à définir, mais elle était réservée. Son sourire s'intensifia de plus belle une fois la conversation dérivée sur leurs amis pokémons. « .Non, il n'y avait pas plus de de chance de tomber sur un bulb… est-ce qu'on a vraiment cette conversation ? C'est un débat sans fin, franchement, ça a commencé lorsque nous étions enfants et je m'empêtre encore dans ces idioties quinze ans plus tard. » Parce qu'évidemment, ils n'avaient pas les mêmes favoris en étant de jeunes enfants, alors le débat avait débuté en trombe sur lequel était le plus fort, le plus beau, le plus ceci et s'était prolongé jusqu'à une certaine soirée, passée dans les égouts, à ne trouver que des grenouilles, mais aucun bulbizarre. Et Nate ne comptait pas aller aussi loin en terme de cuite pour se lancer encore dans ce type d'expédition, ce même s'il enchaînait les verres à en perdre rapidement le compte. Pas encore assez embrumé pour nager complètement dans la conversation, il poussa un soupir contrarié lorsque fut évoquée sa relation, ou qu'importe ce que c'était, avec Nicola. Elle ne faisait pas semblant d'être avec Neal ? Donc elle l'était vraiment. Il poussa un grognement agacé, tentant d'étrangler avec plus ou moins de succès sa jalousie maladive. « .Moi non plus, je ne fais pas semblant d'être avec elle. Elle sait très bien à quoi s'en tenir et moi… et bien je l'avoue, je suis trop bien élevé pour la repousser lorsqu'elle vient m'embrasser devant tous le monde. Mais nous ne sommes pas ensemble, et c'est ce que je me tue à dire à tous le monde. Bref, ça aussi, débat sans fin. L'Amérique aura ma peau. » expédia-t-il, pressé de changer de sujet. Et puis, il n'avait pas précisé que Nicola savait se montrer des plus convaincante ( et sans user de ses charmes, ce qui la rendait d'autant plus merveilleuse ). Elle arrivait toujours, avec sa petite mine, son cœur brisé entre les mains et tablait sur l'affection qu'il lui portait pour soutirer ses faveurs. Ah les femmes, elles auraient sa peau. « .Cela dit, ne compare pas ma pseudo relation avec Nicola, à celle que tu as avec … Neal ?. » Allons Nate, nulle besoin de faire semblant, tu ne sais que trop bien comment il s'appelle. « .Peu importe. Ça n'a rien à voir. La différence entre nous et vous, c'est qu'on sait très bien où on va et comment ça va se terminer. » déclara-t-il, fier. Nate n'était que peu participatif à sa relation montée de toute pièce et ne manquait pas de rappeler Nicola à l'ordre dès que l'occasion se présentait. Le faux couple ne consommait pas, à l'inverse de Reed et Neal. Et le second grognement agacé arriva, l'incitant à serrer les dents. « .Oui, moi zéro avantages, que des inconvénients. Elle commence bien l'épopée Américaine. » Que veux-tu Nathaniel, trop bon trop con, c'est pas grave, la saison d'été arrive et est pleine de promesses. Qui voudrait d'un Coachella bondé lorsqu'il pouvait se prélasser autour d'une piscine, entouré de petits bikinsi affriolants ? Les fous. Nate irait en Grèce parfaire sa culture générale déjà bien fournie, et profiter des joies du célibat loin de Nicola et de ses petites manigances. Alexie avait fait le choix de suivre Reed ? Grand bien lui en fasse, lui serait bien trop loin pour l'entendre gémir des paroles incompréhensibles en cœur avec le dernier chanteur à la mode. « .Si tu pouvais te marier avec elle, tu le ferais. » plaisanta-t-il, sur le même ton que le sien. True Story. S'ils le pouvaient, ils se marieraient tous ensemble et vivraient tous heureux sous le même toit. « .Il va bien falloir t'y faire pourtant. » siffla-t-il entre deux longues gorgées. Lui aussi peinait à croire qu'il s'agissait là de leur dernière entrevue avant la rentrée, cependant il tâcha de prendre la situation avec distance. Sinon il annulerait ses vacances et personne ne voulait que ça arrive. Ils verraient d'autres choses, et ce serait parfait pour eux, tenta-t-il de se persuader. « .Allons, tu sais que tu peux m’appeler quand tu veux, n'est-ce pas ? Je tâcherais d'être toujours joignable pour toi. » et il le ferait, puisqu'elle savait mieux que quiconque qu'il n'avait qu'une parole. Le fait de voir d'autres personnes, dans un tout autre cadre ne signifiait pas qu'il la rayait de son esprit pour les mois à venir, au contraire. Il savait déjà qu'il y penserait avec trop d'ardeur, que le manque lui causerait bien de l'amertume et qu'il se languirait de la retrouver. Quel con, s'insulta-t-il en silence, levant les yeux au ciel. Il allait lui en falloir, des filles, pour s'occuper l'esprit – et tout le reste. Ses doigts s'enfonçant dans le sable tiède, il s'apprêta à faire le vide total, afin de ne pas penser à autre chose, mais plutôt à rien avant d'être frappé par sa réponse. Jalouse ? Victoire. « .C'est pas de ta tête dont il est question. » se contenta-t-il de répondre, l'air de rien. Et s'ils s'évertuaient à penser chaque geste et à peser chaque mot, les regards ne trompaient jamais. Elle comprendrait très bien le sous-entendus. La tête n'avait aucune place dans leur relation, le cœur guidait le tout tel un opéra et ce même s'ils s'obstinaient à tout penser, analyser, quitte à s'en donner la migraine. Il était là, le truc qui leur faisait défaut. Vouloir guider leur relation avec la tête, pas avec le cœur. Putain, mais c'est quoi leur problème ? Ils étaient célibataire tous les deux, non ? Le timing était à présent parfait, comme ils l'avaient toujours voulu. Mais non. Neal, et Nicola, et d'autres encore. S'il avait peur qu'elle soit heureuse avec quelqu'un d'autre ? Non. Qui pouvait-il être pour lui souhaiter d'être malheureuse ? Pourtant, il savait qu'il aurait dû lui souhaiter d'être malheureuse sans lui, ou au moins le vouloir, un tout petit peu, par égoïsme. « .On est jamais trop heureuse Reed, surtout quand c'est pour faire semblant. » Il jouait sur les mots. Évidemment qu'il jouait sur les mots, comme c'était si simple pour lui. C'était sa façon à lui de se dérober, de ne pas en dire trop. Lâcheté, quand tu nous tiens. Pris en embuscade par la question suivante, il arbora un air hébété. « .Je... » balbutia-t-il, sans trop savoir que répondre, ni comment réagir, ni… rien. Le vide. Lui qui était pourtant si loquace. Elle était amoureuse de lui, c'était bien ce qu'elle venait de dire ? « .T'as dit que t'étais ?... » débuta-t-il soudainement avant de se couper de façon tout aussi brusque. Il la contempla un moment, à la fois hésitant et perplexe. Non Nate, tu ne vas pas le lui faire dire, parce que c'est pas comme ça que vous avez décidé les choses. L'amitié avant tout. « .Ça t'es déjà arrivée, ça t'arrivera à nouveau. » soupira-t-il, morose et sans se rendre compte qu'il venait de lever les yeux au ciel dans le même temps. Exaspéré par l'idée d'affronter un autre mec qui sortiraient de nulle part et à qui il trouverait évidemment tous les défauts du monde, peut-être ? Oh Reed, combien de tourment vas-tu encore lui causer à ton insu ? Qu'elle puisse le choisir lui plutôt que Neal le rassura, en un sens. Il lui accorda un sourire conquis, mais sans chaleur. « .Je n'aurai jamais le culot de te demander de choisir et tu le sais très bien. » et c'est bien là que se trouvait le plus triste. À être trop bien éduqué, trop respectueux, Nate passait à côté de bien des choses, et il y avait fort à parier pour qu'il passe à côté de sa vie, ou au moins de grandes choses. Il n'y avait aucune place pour la fatalité lorsqu'il était question de sentiments, zero ''leap of faith'' si le cœur des autres étaient en jeu et tant pis pour le sien. Il se persuadait depuis trop longtemps que son bonheur n'était plus entre ses mains pour lui imposer ce genre de choix. Crétin. « .Et par pitié, cesse de dire qu'il compte pour toi. Je ne veux pas le savoir. » renifla-t-il, trop sec pour nier sa jalousie si jamais l'envie lui prenait de la souligner. Allongé sur le sable blanc, un énième verre plein posé sur l'estomac qu'il liquida avec autant de ferveur que pourrait le faire un oméga, Nate se laissa aller à un moment de silence. Le bruit alentour lui sembla s'éloigner, jusqu'à laisser place à un espèce de silence apaisant. Il poussa un soupir, et s'amusa à fermer les yeux, puis à les ouvrir avec lenteur. « .Des fois, je suis encore amoureux de toi. » finit-il par lâcher, sans s'en rendre compte. Quel con. Des fois, pas tous le temps. Encore. Parce que c'est dans le passé. Wow. Il était à présent incapable de se rendre compte de quoi que ce soit. Définitivement entamé par l'alcool, Nate avait pour habitude de dire la vérité – et trop souvent de regretter le lendemain, même si parfois cette vérité sortait maladroitement. Un soupir, le bruit des vagues en berceuse, le parterre d'étoiles, c'est putain de romantique, pensa-t-il. Sa tête retomba vers là où Reed était allongée. « .Ça dépend de l'humeur. » ajouta-t-il, rêveur – et un peu ivre, pointant la commissure de ses lèvres d'un doigt fébrile. Et lorsqu'il évoquait l'humeur, il ne faisait pas référence à son humeur, mais à la sienne. Sa bonne humeur se reflétait dans un sourire auquel il était entiché, devant lequel il était fébrile, presque impotent. Le sourire de Reed n'avait à ses yeux aucun égal, à tel point qu'il lui était parfois insupportable de le regarder. Ainsi, il voulut dissimuler son sourire afin de ne plus être soumis à la moindre moue lumineuse que ses lèvres pourraient lui offrir en plaquant sa main sur sa bouche. « .Arrête de sourire, c'est insupportable. » pour quelqu'un qui s'essaye à l'amitié platonique après l'amour.



Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyVen 20 Juin - 18:32

« Rien que ça » confirma-t-elle dans un sourire satisfait. Après l'avoir côtoyé, de façon platonique ou non-platonique, depuis des années, Reed se targuait d'être en mesure de définir parfaitement le genre de femmes qui non seulement convenait à quelqu'un comme Nate mais qui, encore mieux, serait susceptible de plaire à l'Anglais. Et tant pis si la description ressemblait, à s'y méprendre, à sa fidèle acolyte qui n'avait jamais été que cela. Quant à lui, elle était certaine que s'il avait essayé de dessiner les traits de l'homme qu'il lui fallait, il n'aurait pu s'empêcher de décrire, au moins en partie, sa propre personnalité. Cela n'avait rien d'un simple physique, de traits, de corps. La beauté lassait, plus encore dans ce monde où l'on portait le physique aux nues, où l'on en faisait l'apanage des personnes biens, et désirables. Reed trouvait qu'il n'y avait rien de plus désirable qu'un homme qui ignorait tout de son potentiel et qui savait la charmer autrement que par un simple sourire. La beauté ne l'avait jamais empêchée de s'ennuyer au bout de quelques semaines... « Sans doute oui. » Elle fit mine de réfléchir avant de hausser les épaules. « Si je prenais le temps de la réflexion, je trouverais sans doute un milliard de choses que je ne sais pas de toi. Mais c'est pas un problème, on a toute une vie pour les découvrir » conclut-elle, non sans une pointe de malice. Affirmer qu'ils continueraient à se côtoyer une vie entière ne l'effrayait pas le moins du monde. Plus encore, elle n'aurait pas imaginé une seule seconde que ce ne soit pas le cas, ou que la vie réussisse à les éloigner de façon permanente. Bien sûr, ils finiraient sans doute par se perdre de vue, mais ils se retrouvaient. De ça au moins, elle en était persuadée. Pour une fille qui était incapable de consistance ou d'engagement, en avoir la certitude était déjà un pas immense. Sa réflexion lui fit froncer le nez et elle éclata de rire. Oui, ils continuaient à avoir cette discussion, source d'interminables questionnements sur l'existence ou la puissance des Pokémon. C'était un débat sans fin, certes, mais un débat ô combien plus drôle et passionnant que la politique ou tous ces trucs rébarbatifs. « Dois-je te rappeler que tu es celui qui a évoqué le sujet en premier ? Moi je ne faisais que dire qu'on avait à notre palmarès un sacré nombre de soirées qu'on aurait préféré oublier ! Je pense que ta relation envers les Pokémon cache un truc plus profond... » Elle le gratifia d'un clin d'oeil amusé avant de boire un énième verre d'un énième cocktail si sucré qu'elle ne sentait même plus l'alcool contre son gorge. Elle aurait pu en boire dix et jurer qu'il n'y en avait pas la moindre goutte. Et il leur fallait bien cela pour se lancer dans une discussion qui, ils le savaient fort bien, finirait immanquablement par dériver vers des sujets plus sérieux et donc plus difficiles à aborder. Elle aurait pu d'ores et déjà énoncer ce qu'il était probable de voir arriver : ils constateraient – encore – que l'amitié purement amicale était un mythe, ou du moins qu'elle ne s'appliquait pas à eux, soupireraient en regrettant que les choses ne fussent pas plus simples et noieraient ce constat dans d'autres verres d'alcool avant de changer brutalement de sujet pour prétendre que la discussion n'avait jamais eu lieu. Been there, done that, cette conversation, ils l'avaient eue mille fois, et semblaient pourtant ne toujours pas s'en lasser, comme s'il restait encore des choses qui n'avaient pas été dites et qui se devaient de l'être. Comme s'il fallait, à tout prix, tout se dire avant de s'éloigner l'un de l'autre pour de longues semaines. « Tu ne fais peut-être pas semblant, mais elle en tout cas n'a pas de souci à jouer la comédie » nota-t-elle avec une pointe d'aigreur. Elle n'avait pas pu s'empêcher de les remarquer, et si Nate feignait de ne pas s'impliquer dans cette pseudo-relation, les rires qu'elle les avait vu échanger auraient suffi à convaincre n'importe qui du contraire. Oui, même elle, qui ne le connaissait que trop bien pour savoir qu'il ne mentait pas. « Je ne la compare pas » rétorqua-t-elle brusquement. Il n'y avait rien de comparable entre un faux-couple et un vrai couple qui n'en était pas tout à fait un. Ce qui ne l'empêchait pas de serrer les dents chaque fois qu'elle les voyait ensemble, comme elle l'avait systématiquement, avec toutes les filles qui s'affichaient à son bras, que ce fût réel ou non n'ayant aucune importance. « Ah oui ? Je suis curieuse de savoir où vous allez dans ce cas. Et moi aussi je sais où je vais avec Neal, figure-toi. » Ce n'était pas entièrement vrai, mais la satisfaction de le faire taire à ce sujet n'avait pas de prix. « Plains-toi » se moqua-t-elle dans un très léger sourire. « Combien de types seraient ravis de se pavaner avec une Nicola à leur bras... » Elle leva les yeux au ciel. Beaucoup. Beaucoup trop même. Il n'y avait bien que Nate pour faire la fine bouche ou vouloir persuader ses proches du contraire. Elle rit quelques instants, avant d'acquiescer. Sans doute qu'elle l'aurait épousée, oui, si elle n'avait pas été si fermement hétérosexuelle et surtout, si elle avait été capable de supporter leur amie plus d'une semaine non-stop (ce qui n'était pas tout à fait le cas). « Et tu serais témoin au mariage. Garde l'idée bien en tête, sait-on jamais ! » Ragaillardie, elle avala un nouveau gobelet atterri dans ses mains par dieu seul savait quel miracle. Elle soupçonnait Nate d'avoir payé un type pour qu'il leur remplisse les verres chaque fois qu'ils semblaient vides. Aucune importance, ce qui comptait, c'était d'en avoir toujours un de plein. « Et tenir compte du décalage horaire ? Et t'entendre parler de combien la Grèce c'est génial et quel dommage que tu ne sois pas venue Reed, tu te serais amusée comme une dingue ici ! » imita-t-elle (mal). Elle leva à nouveau les yeux au ciel. L'entendre raconter tout ça n'avait aucun intérêt pour elle et pire, cela aurait suffi à l'agacer davantage encore. Elle aurait voulu, dans ces moments, avoir quelque chose pour le surveiller non-stop, simplement pour s'assurer qu'il ne s'amusait pas – trop – sans elle. « Merci mais non merci, je passe mon tour. » siffla-t-elle, mauvaise. A nouveau, la discussion revenait vers des terrains dangereux et, partagée entre l'envie de s'y aventurer et celle de laisser tomber, elle releva la tête pour la poser contre ses genoux, morose. Non, ce n'était pas de sa tête dont il était question et ils le savaient très bien. Si cela avait été le cas, elle n'aurait eu aucun problème à considérer Nate comme un ami. Comme seulement un ami. Elle se serait repassé toutes les raisons pour lesquelles l'envisager différemment était une mauvaise idée, et aurait fini par se convaincre, et le convaincre par la même occasion, que la situation actuelle était parfaite, et qu'il ne fallait rien y changer. « Ouais... » répondit-elle simplement, évasive. « Mais quand même, je suis certaine que tu n'aimerais pas savoir que je suis aussi heureuse avec toi à mes côtés que sans toi. J'imagine que ça doit être ça, l'amitié. » Ou l'amour, pour ce qu'elle en savait. Elle n'aurait pas supporté de le savoir parfaitement heureux sans elle, en tout cas. Elle surprit son regard, choqué et perplexe par une révélation qui n'en était pas une. Allons, Nate, était-ce réellement surprenant qu'elle pût le confesser aussi facilement ? Ne s'en doutait-il pas, au moins un peu ? Elle haussa les épaules, prétendit que cela n'avait aucune importance. Et ça n'aurait pas du en avoir, si leur relation amicale fonctionnait aussi bien qu'ils le prétendaient. De nouveau, la comédie qu'ils jouaient depuis des années semblait s'effriter, pour ne révéler que le vrai et le sincère, qu'ils tentaient de masquer au regard des autres et surtout, au leur. « Oublie, c'est pas important. » éluda-t-elle maladroitement. « Peut-être bien, mais je vis ni dans le passé, ni dans le futur. Et dans mon présent, tout se passe très bien. » Quel abominable mensonge, Reed Chamberlain. Si tout se passait aussi bien, elle n'aurait pas hésité à demander plus qu'une relation libre avec Neal. Elle aurait demandé le package intégral du couple, avec toutes les contraintes qui allaient de paire. « Je le sais. Mais il n'empêche que si tu avais le culot de le faire, tu saurais quelle est ma réponse. » Le fait qu'il ne le fît pas ne revêtait pas la moindre importance. Tout ce qui comptait, c'était qu'il le sache. Ce qu'il voulait en faire avec ne l'intéressait pas. Et puisqu'ils en étaient à l'instant vérité à placer sur le compte de l'alcool, qui avait décidément bon dos lorsqu'il s'agissait de confessions dérangeantes. « Mais que veux-tu que je te dise d'autre ? Je sais pas moi, on parle de lui, je me suis dit qu'il fallait que je le mentionne. » Juste pour qu'il sache qu'elle était aussi capable de vivre sans lui. Pas aussi bien, pas aussi intensément, mais assez pour s'en satisfaire autant que possible. Elle était bien avec Neal. Elle tenait à Neal. Et s'il n'y avait pas eu Nate dans le paysage, sa relation avec lui n'en aurait été que renforcée. Mais tant que son ombre planerait sur sa vie toute entière... La révélation, sortit de nulle part, la fit s'étouffer à moitié avec son verre. Elle toussa de longues secondes, plus que nécessaire en vérité, avant de relever les yeux sur lui. S'il avait paru choqué de savoir qu'elle l'aimait encore, toujours, ce n'était rien comparé à la moue qu'elle lui servait à cet instant précis. Elle prétendit que ces mots-là n'étaient pas importants, préféra les interpréter avec humour pour les dédramatiser, parce qu'ils n'avaient pas leur place ici, avec ou sans alcool. « Quelle inconstance, Nate ! L'amour n'est pas l'amour s'il varie... blablabla, tu connais la suite. » Mais les mots avaient plus d'impact qu'elle ne l'aurait voulu et elle se surprit à afficher la même moue rêveuse que lui. Elle s'amusa quelques secondes d'imaginer ce qu'ils auraient pu être, ensemble, avant de se rappeler qu'ils ne l'étaient justement pas et que c'était ça, tout l'intérêt de leur relation. « Je souris pas » se défendit-elle, avant que son sourire ne la trahisse. Elle baissa les yeux, remercia le ciel qu'il fasse nuit et qu'on ne puisse pas voir le rose monter à ses joues. « C'est juste que... c'est ridicule, tu ne crois pas ? » Elle releva la tête. « Je veux dire, on a laissé passer la chance d'être ensemble. Encore. On ne fait que ça. Et du coup on essaie de se convaincre qu'on vit une amitié totalement platonique et sans la moindre ambiguité mais regarde-nous, comme deux ivrognes sur une plage, à faire des déclarations à la con qui ne servent à rien. » Son expression se rembrunit. L'avouer faisait mal. Bien plus que de savoir qu'il pouvait être avec une autre fille qu'elle. « Je sais pas à qui on veut faire croire qu'il se passe rien, mais c'est des conneries. Tu sais très bien qu'il n'y a toujours eu que toi. C'est con, mais c'est comme ça. » Et tant pis si elle confessait ce qui n'aurait jamais du l'être, ou qu'elle envoyait valser sa relation avec Neal, qui venait soudainement de disparaître du paysage. Dans l'immédiat, il n'y avait que Nate et elle, et de la place pour encore beaucoup d'autres aveux, qu'ils furent honteux ou non. « Mes sentiments pour toi n'ont pas changé Nate. Et j'ai beau vouloir prétendre qu'ils sont purement amicaux... c'est pas le cas. Je finis par me demander s'ils s'en iront un jour. Je préfèrerais. Ca rendrait les choses plus simples. » Mais puisque la simplicité n'était pas dans leur registre...
Revenir en haut Aller en bas
Adriel Eynsford-Baxter
there's no place like berkeley
Adriel Eynsford-Baxter
prénom, pseudo : julia.
date d'inscription : 20/02/2011
nombre de messages : 19702
avatar : francisco lachowski.

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyMar 1 Juil - 19:37

« .Elle est amoureuse, que veux-tu. » it's a common mistake, I'm told. Nicola n'était évidemment pas amoureuse de lui, ou du moins pas qu'il le sache. Là se trouvait une énième tentative d'agacer un peu plus Reed. Et une médiocre, par-dessus le marché. Sa maxime lâchée avec légèreté n'avait franchement de convaincant et Nate déplora sa maladresse silencieusement. Quelle idée grotesque. Mais, il trouva intéressant le fait de faire croire à Reed que Nicola pouvait potentiellement être amoureuse de lui. Pourquoi pas, après tout. Nate est typiquement le genre de garçon dont on peut tomber amoureuse d'un rien. D'un regard, d'un sourire, ou bien en y prêtant une attention plus particulière. N'importe qui pouvait à tout moment tomber amoureuse de Nathaniel Llewelyn-Davies, ce qui rendait son existence même tout particulièrement intéressante et riche en rebondissements. « .Ah oui ? Tu vas où ?. » questionna-t-il, le ton chargé d’aplomb. Il était à ce moment précis persuadé qu'elle mentait, et que comme toujours, il avait raison. C'est bien là tout son problème, à Nate. Il n'admet, et n'admettrai probablement jamais qu'il puisse avoir tort. Peut-être le dirait-il à voix haute pour satisfaire un but, ou une personne, mais c'était tout juste s'il penserait. Le seul endroit où elle pouvait se rendre avec Neal était selon lui dans un mur, qui la fera atrocement souffrir lorsqu'elle l'aura pris de plein front. Curieux de savoir ce qu'elle allait bien pouvoir trouver à lui répondre, Nate la scruta un instant, les bras croisés au-dessus de sa poitrine. Son regard plongé dans le sien attendit de pouvoir décrypter le vrai fond de sa pensée, plutôt que de boire des mots qu'elle allait de toute façon choisir avec une grande attention. Le regard, les fenêtres de l'âme, tout ça.   « .Moi je ne vais nulle part, dès qu'elle aura réglé ses problèmes, on repasse en mode amitié sincère et platonique. » Mauvaise réponse. Du moins bonne. Mais réponse qui pourrait la faire rebondir sur un bon et très légitime '' Oui, parce que tu es un expert pour passer de l'amour à l'amitié ''. Toutefois, il n'y avait pas d'amour avec Nicola. Elle était assez jolie, assez cultivée et assez proche de son coeur (hashtag tout bien tout honneur) pour qu'il ne la repousse pas à chaque baiser. Mais pas d'amour. Et ce n'était pas de cette façon qu'ils pourraient susciter un émoi profondément enfoui, voir même quasi inexistant. Nate était une couverture parfaite pour dissimuler la peine de cœur de Nicola Weaver-Rhodes, cela même s'il peinait à comprendre pareille attitude. Avoir honte d'être un cœur brisé ambulant était un concept bien trop loin de lui qui assumait toujours tout et ne cachait jamais ses amours, ni ses déceptions. « .Beaucoup, ce pourquoi je la questionne sans arrêt sur son choix. Franchement, elle pourrait trouver tellement plus participatif. Enfin bref, on s'en moque et tu sais quoi ? Vérité étant, je préfère que ce soit moi plutôt qu'un pauvre connard qui profitera d'elle. Voilà, c'est pour ça que j'ai dis oui. Passons, new topic. » Trop sympa Nate. Trop bon, trop con. Son service envers Nicola allait lui coûter, il s'y préparait. Ne savait pas dans quelle direction ni quand le couperet finirait par tomber, mais il tomberait. Ou bien peut-être finirait-il par s'empêtrer définitivement dans la mascarade et épouserait bêtement Nicola, faisant d'elle Madame Nathaniel Llewelyn-Davies. Union toute aussi probable que celle de Reed et Alexie. « .Tu peux te le garder ton mariage, ce qui m'intéresse c'est la lune de miel. » rétorqua-t-il, haussant un sourcil railleur, ainsi qu'un sourire appuyé avant que celui-ci ne soit dissimulé derrière un gobelet de plastique rouge et blanc plein. « .Mauvaise. » siffla-t-il après une longue gorgée. « .Tant pis pour toi, tu n'auras rien de moi de tout l'été et grand bien t'en fasse tu vas enfin pouvoir savourer de véritables vacances. » déclara-t-il, presque cinglant, un brin mauvais sur la fin. Vexé ? Parfaitement. Elle préférait encore ne pas avoir de nouvelles plutôt que de savoir qu'il passait du bon temps ? Quelle drôle d'amie. Et si la conversation n'avait pas pris une pente escarpée, probablement en aurait-il profité pour feindre le vexé de service – dans le simple but d'être câliné sur la fin, évidemment. « .C'est vrai, je ne peux pas mentir sur ça. » concéda-t-il volontiers. Certes, Nate était assez gentil, bêtement gentil, pour toujours vouloir son bonheur et ce même si celui-ci ne l'impliquait pas pleinement. Néanmoins, il refusait catégoriquement l'idée qu'elle puisse être aussi heureuse avec quelqu'un d'autre qu'elle l'était avec lui. Là résidait toute la nuance, la différence fardant leur relation d'un flou artistique idiot, et parfois même de noir. L'idée qu'elle puisse même placer quelqu'un à son niveau l'incita à grincer des dents et ses doigts se mirent à creuser le sable, par anxiété. « .Très bien, si t'es heureuse avec tes illusions, c'est parfait. » La chute n'en sera que plus douloureuse. Pour avoir aussi durant longtemps vécu sur un petit nuage amoureux, sentiments, et tout ce que contient le paquet cadeau de la relation idéale, Nate ne savait que trop combien la chute pouvait être brutale et procurer une douleur intolérable qu'aucune sorte de médication ne pourrait guérir, ni même apaiser. Il tenta de se débarrasser de cette soudaine aigreur qui l'habitait et qui n'avait sa place ni dans cette conversation, ni dans leur relation. Le fait qu'elle puisse le choisir lui, s'il le lui demandait, se glissa dans ses pensées tel un baume, cela même s'il n'en ferait rien. Ni maintenant, ni jamais. « .Tu le regretterais, crois en mon expérience. » se contenta-t-il de répondre, l'air absent. Ses pensées s'envolèrent automatiquement vers Nina, puisque le contexte s'y prêtait et lui offrait l'excuse idéale pour penser à elle sans qu'il ne soit rongé de honte. Il fixa un point invisible au sol, pendant un nombre de secondes, peut-être de minutes qu'il ne pourrait compter même s'il le voulait. Il pensa à Nina, son sourire, ses traits fins, sa silhouette élancée, la délicatesse qu'elle mettait dans le moindre de ses gestes et la mélodie envoûtante de sa voix. Lui avait dû faire un choix, et Reed s'était imposée. Pas largement, mais de façon net, ni spontanée. Mais elle était le choix qu'il avait fait. Il ne regrettait pas de l'avoir privilégiée et sans penser au fait qu'il puisse avoir fait le bon ou le mauvais choix, Nate savait qu'il avait mis en avant ses valeurs et son amitié plutôt que le reste. Seulement l'amertume de ne plus avoir Nina à ses côtés était bien là, et son ex petite amie le hantait continuellement. Et las de vivre avec le spectre de son ex petite amie, Nate ne voudrait pas que Reed se retrouve à faire un choix qui la hanterait à son tour. Entamé bien plus qu'il ne pouvait bien le croire, Nate délivra une petite vérité sur un plateau. Peut-être même la vérité de sa vie, celle qui gâchait toutes ses relations, mais étayait celle avec Reed. More or less. « .Tu pourrais au moins faire semblant d'être touchée, sérieux. C'est limite si je te vomis pas mon cœur sur les pompes et toi tu te fous de ma gueule. » lâcha-t-il, bougon, mais pas trop. Il se laissa porter par ses mots, ses réflexions et montra un signe de vie seulement en portant son verre à ses lèvres. Le regard figé vers les étoiles, il laissa filer un instant de silence avant de répondre. « .Ouais. » se contenta-t-il de répondre, tout en se rendant compte qu'il était encore trop lucide pour répondre un semblant de truc à la hauteur du discours de Reed – et qui soit surtout pas trop étudié et viendrait direct du cœur plutôt que de la tête, mais assez chargé en vin de mauvaise qualité pour supporter la tension nerveuse que ses mots provoquèrent. Quelle femme, bordel ! Qu'est-ce qu'un pauvre mec paradoxale comme lui, écrivain en devenir incapable de réfléchir correctement à une rime même pauvre pour l'emballer, pouvait bien répondre à une fille pareille. « .On pourrait être ensemble, maintenant, si y avait pas... » truc. Neal. Spontané, le Nate qui balance son verre vide sur la plage et en retrouve un autre bien rapidement. Ils pourraient… ils pourraient. Nate et Reed, c'est une succession interminable de «  Ils pourraient » et autres « Et si ». Nate et Reed, il faut se l'imaginer.   « .S'il comptait pas autant pour toi. » finit-il par marmonner, tout en levant les yeux au ciel. « .Moi je suis bien avec lui. » imita-t-il, surjouant la Reed énamourée en rapportant ses propres mots, avant de revêtir un masque de profond dégoût. Une aversion nette et bien visible pour Reed, Neal et leur joli petit couple de pacotille. « .On pourrait s'embrasser maintenant, putain. » s'agaça-t-il. L'alcool un peu mauvais, Nathaniel ? Pas du tout, bien au contraire. Dans son comportement se reflétait à présent son amertume… et son taux d'alcoolémie. « .Je suis fatigué de nous. » ponctua-t-il, tout en se frottant les yeux. Et sans se l'expliquer, il se mit à en rire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) EmptyJeu 10 Juil - 14:41

« Amoureuse ? » Elle ricana méchamment. « Même si c’était le cas – et je ne doute pas que ça le sera, un jour, si vous continuez cette comédie grotesque – je ne pourrais pas dire que je ne la comprends pas » lâcha-t-elle, avant de replonger les yeux dans le vague. Il était facile de tomber amoureuse d’un type comme Nathaniel Llewelyn-Davies : sur le papier, il avait tout du prince charmant de conte de fées. Galant, élégant, sophistiqué, charmant, et mille autres qualificatifs encore. Il ne se complaisait pas dans une stupide image de bad boy faite pour attirer les naïves qui pensaient encore que sous les crocs du loup se cachait l’agneau. Non, Nate vendait tout, d’emblée. Il vendait son allure, son sourire, sa gentillesse, sa prévenance, sans fard, sans s’en cacher, sans trop en faire non plus. Il n’était pas facile d’attirer quelqu’un comme lui dans ses filets, ce n’était pas à la portée de la première idiote et Reed ne le savait que trop bien. C’était ça, le plus gênant : il n’attirait que des filles qui, à bien des égards, avaient tout pour lui plaire. Et il finirait forcément par tomber sur celle qui lui plairait plus que les autres, et qui ne serait pas… elle. Le jour où Nate cesserait de les comparer, même inconsciemment, et où il reléguerait Reed à la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter : celle de l’amie de toujours, du premier amour peut-être, rien de plus, rien de moins. Ce jour-là, alors, elle ne pourrait plus rien y changer, ne vivrait plus que sur le regret d’imaginer ce que leur vie aurait pu être s’ils avaient… elle ne savait même pas, s’ils avaient été moins stupides et défiants, peut-être. Mais ce jour n’était pas encore arrivé, et lui laissait l’agréable possibilité de continuer à prétendre que seuls les liens de l’amitié les unissait. « Je vais dans une histoire où je ne me lasserai pas au bout de quelques semaines » déclara-t-elle sans sourciller. La lassitude, l’histoire de sa vie. Elle s’ennuyait toujours trop, trop vite, cette Reed. Elle voulait tout, tout le temps, la magie, l’électricité, le grain de folie, et tout ce qu’on lui accordait, c’était des platitudes, de la routine, des habitudes qu’elle refusait de prendre. Neal lui offrait l’inverse de ce à quoi elle était accoutumée, et cette nouveauté était la bienvenue. La remarque de Nate lui arracha un rictus mauvais. « Amitié sincère et platonique ? Ouais, c’est vrai que c’est ton créneau ça. » Nate, l’expert de l’amitié sincère et platonique. Elle leva les yeux au ciel. C’était inquiétant, qu’il lui dise ça à elle. L’avait-il fait exprès, ou s’agissait-il là d’une confession qu’elle se contentait de mal interpréter… elle ne le saurait jamais. « J’imagine bien que ses problèmes vont être longs à régler ». Goguenarde, elle tourna la tête vers lui. « Faudrait pas devoir repasser sur le registre amical avec le golden boy trop vite. » Mauvaise, encore. Rien à faire, elle ne pouvait s’empêcher de penser que cette Nicola cherchait surtout à transformer l’aide amicale en une aide d’un tout autre registre. Etait-ce de la jalousie mal placée ou un simple instinct féminin ? Ou bien encore l’inquiétude qui lui nouait l’estomac à l’idée que cette technique puisse fonctionner ? Parce qu’elle le pouvait, elle en était persuadée. « Et tu te dis pas que le fait qu’elle veuille faire ça avec toi et pas avec un type plus participatif, ça veut peut-être dire quelque chose ? Tu sais quoi, t’as raison, passons à un autre sujet. Tu vas me dire que je suis parano ou jalouse, ça va m’agacer et je vais rentrer chez moi. » Parce que Reed est une gosse, capricieuse de surcroît. Et donc qu’elle n’aime pas qu’on lui dise ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas, ou qu’on interprète ses réactions de la mauvaise façon. C’est pas de la jalousie. C’est juste… qu’elle l’agace, avec sa tête de pauvre chérie malheureuse qui s’affiche dans un faux couple pour préserver sa réputation. Surtout quand le faux couple se fait avec Nate. Elle ne répondit même pas à la remarque sur Alexie et elle, et leur supposée future lune de miel. Bah, elles l’inviteraient avec plaisir à se joindre à la sauterie post-mariage, s’il n’y avait que ça. Chassant l’idée glauque de son esprit, elle se reconcentra sur la discussion. « Je suis mauvaise ? Pas du tout, je dis juste que j’ai pas envie de savoir que j’aurais dû aller en Grèce plutôt qu’à Coachella, c’est tout. » Et elle ne regrettait pas son choix. Quel était l’intérêt de partir là-bas, alors qu’elle adorait la musique et les festivals ? « Je te souhaite de bien t’amuser ». Ou pas. Pas vraiment, en fait. Reed pouvait se montrer terriblement égoïste, parfois, assez pour ce genre de situation au moins. Nate, quant à lui, ne se donnait même plus la peine de cacher l’amertume que sa relation avec Neal lui inspirait. Pour un peu, il aurait presque préféré la voir souffrir et être malheureuse avant de se planter dans le décor, juste pour lui prouver son point. Elle haussa les épaules. « Oui je le suis. » confirma-t-elle. Plus que je ne l’ai jamais été auparavant, ce qu’elle garda pour elle. « Et j’aurais préféré que tu sois content pour moi. C’est ce que font les amis, pas vrai. » Elle ne masqua pas même la pointe de mépris dans sa voix. Des amis, des amis. Des amis ne faisaient rien de ce qu’eux faisaient et ils en avaient tous les deux conscience. Ils pouvaient nier, prétendre que ce n’était pas le cas, leurs expériences parlaient pour eux. En parlant d’expérience… Elle grinça des dents. Il n’avait même pas besoin d’évoquer le prénom Nina à voix haute pour qu’elle soit agacée. Elle n’avait jamais aimé cette fille, n’avait jamais supporté de voir Nate aussi heureux avec elle et, oui, elle avait jubilé de savoir qu’il l’avait choisie, elle, à cette Nina qui avait eu l’audace de lui demander de trancher. « Parce que tu regrettes de m’avoir choisie ? » questionna-t-elle, presque boudeuse. Regretter d’avoir choisi sa plus vieille amie à l’ingrate qui lui demandait de la rayer de sa vie, sérieusement ? « Et de toute façon ce n’est pas ce que je dis » trancha-t-elle sèchement. « Je te dis pas de me demander de choisir, je te dis juste que tu es la seule personne pour laquelle je le quitterais, si tu me le demandais. » Ce qu’il ne ferait donc pas, elle l’a bien compris. Nate est trop noble pour ça, il n’impose pas ce genre de décision. Reed poussa un soupir. Trop noble, trop noble… ça permettait aussi de savoir réellement ce qui se cachait dans l’esprit de l’autre et Reed, elle, n’était pas assez noble pour un jour lui reprocher de lui poser cette question. « Mais je suis touchée. Vraiment. » Elle ne se serait jamais permise de se moquer de lui, pas dans un moment aussi… sérieux. Mais la situation, si peu propice à une telle déclaration, lui arrachait un sourire presque amusé. Reed secoua la tête. Bien sûr que non ils ne seraient pas ensemble s’il n’y avait pas Nate. Combien de fois l’opportunité s’était-elle offerte, sur son plateau d’argent, à eux ? Avec leur arrivé sur le sol californien, ils avaient eu toutes les occasions du monde d’être ensemble et les avaient déclinées, les unes après l’autres, les sacrifiant sur l’autel ô combien précieux d’une amitié factice, montée de toutes pièces pour servir de prétexte. Elle l’observa l’imiter avant de lever les yeux au ciel. « On serait pas plus ensemble et tu le sais aussi bien que moi. Neal, ça fait quelques semaines. Et tous les mois avant ça, on pouvait pas être ensemble si on le voulait ? » Bien sûr que si, ils auraient pu. Ah, leurs beaux principes. Elle le dévisagea, le fixa même, durant de longues secondes, perplexe face à l’incongruité de sa remarque. « Alors quoi, fallait que t’attendes de me voir bien avec quelqu’un d’autre pour te dire que finalement notre amitié est bidon et que t’aurais préféré que je sois avec toi ? » Elle avait dit cela avec froideur, agacée. Elle aussi était fatiguée d’eux et de leur inconstance, des badinages qui n’amenaient à rien, de leurs sentiments qu’ils laissaient de côté pour des raisons qu’elle-même ne comprenait pas. « Fais quelque chose, dans ce cas » suggéra-t-elle. « Je suis pas vraiment en couple, après tout. » C’était tout l’intérêt de leur relation libre, avec Neal : leur permettre de fréquenter d’autres gens, même si elle doutait que Nate soit inclus dans la liste de ces personnes. « Saisis ta chance, c’est le moment ou jamais. » Take a risk, dare to move, love is a leap of faith.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty
MessageSujet: Re: but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) but i feel warm with your hand in mine. (w/nate) Empty

Revenir en haut Aller en bas

but i feel warm with your hand in mine. (w/nate)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» « It isn't because it's warm that the cold actually disappeared » Prima & Keven
» ❝ someone holds me safe and warm ❞;; eison
» « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro
» You lost a hand, not a stomach
» With a glass in her hand [ PV = Steven]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-