Chilali n’était pas contre l’idée que je prenne en option sa matière. A vrai dire si elle m’aurait dit que je me planterais en anthropologie je l’aurais écouté. Elle m’expliqua alors qu’il était possible pour moi de suivre ce cours qui m’intéressait temps mais que je n’avais jamais oser prendre par peur, par crainte ? Je ne savais pas trop j’étais le genre de personne à se poser beaucoup de question sur le futur dans le domaine des études. Mais finalement je savais que j’avais fais le bon choix en étant ici, moi qui voulait un boulot enrichissant et me faire des relations c’était l’endroit idéal. C’est alors qu’elle prit son calepin pour noter qu’elle devait le dire à l’administration que je suivais ces cours. Je lui sourit en la remerciant gentiment. Elle n’était pas obligée d’accepter une novice dans son cours, c’est beaucoup de travail et je le sais. Mais je me connais bien aussi et malgré mes folies je sais mes capacités d’apprendre et ma curiosité.

Puis elle m’avoua que je n’étais pas obligé d’entrer dans le décor c’est bien vrai, mais j’avais besoin d’une famille. Ma famille s’était envolé depuis le divorce de mes parents, j’avais besoin de me sentir aimer et importante. C’est sûrement égoïste de ma part de demander tant d’amour, tant de choses sans ne jamais rien donner en échange. J’avais cette horrible impression d’être vide à l’intérieur qu’on pouvait me faire les pires crasses, que je resterais inchangée. J’avais peur de ça, de ce côté glacial qui était en moi. Est-ce qu’un jour je pourrais réapprendre à aimer ? Je ne sais pas c’était un sujet qui me brûlait malgré tout de l’intérieur. J’étais une oxymore à moi toute seule. J’arrivais à lier des amitiés, mais étais-je une bonne amie ? Est-ce que je n’étais pas juste une brise d’été qui fait du bien et qui s’en va aussi tôt ? Le fait de voir Chilali me bouleversé je n’arrivais pas à voir son visage quand elle me parlait je voyais ma mère me parler. Il me fallait beaucoup de sang froid pour ne pas pleurer et ne pas craquer. J’étais venu ici pour m’isoler, et finalement j’arrivais à être entourée. Est-ce qu’un jour j’accepterai que les gens me veulent du bien ?

Je n’eus pas besoin de répondre à l’affirmation de Chilali concernant les confréries qu’elle m’expliqua qu’on pouvait prendre des cours dans le centre des immigrés c’est vrai que je n’y avais jamais pensé. Je n’était pas nulle du tout en anglais mais je voulais me perfectionner car les cours vraiment techniques était parfois de l’anglais que je n’avais alors jamais pratiqué je m’empresser de lui répondre :

Oh, je n’y avais pas pensé, c’est juste pour pouvoir comprendre certains cours être un peu plus fluide enfaite

Puis je la regardais à nouveau, elle me remercia du compliment que je le lui avait fait c’était naturel je n’avais pas dit ça juste pour la flatter je le pensais réellement. Elle avait cet aura qui était à la fois visible et invisible. Je crois que je l’admirais un peu au fond de moi, j’aurais aimer devenir ce genre de personne humble. Mais je le savais d’avance que je ne le deviendrais jamais :

Tu sais rien ne peut me surprendre, au moins c’est une bonne tactique !

Lui avais-je dis en riant un peu. C’était original comme idée et plutôt sympathique de parler en amérindien. Je lui avais dis quelques minutes auparavant que j’étais libre et que je cherchais un job étudiant pour profiter de San Francisco du maximum que je pouvais, je reprit une cuillère de mon merveilleux cheesecake tout en l’écoutant attentivement. Elle m’expliquait que je pouvais être payer par la faculté tout en l’aidant. Tiens, ça c’est une bonne idée, je servirai au moins à quelque chose, un grand sourire se faisait sur mon visage comme quand on donne des bonbons à des gamins.

C’est vrai ? Comment je peux t’aider ?

La relation que j’avais avec Chilali était étrange je la considérer comme ma deuxième maman. C’était pour ça que j’étais à la fois heureuse et surprise de la voir. C’était une claque en plein fouet, personne n’aurai pu s’y attendre surtout moi. Nous parlions des cours d’anglais que je pourrais prendre ici. Je lui souriais tout en l’écoutant. C’était un truc que je conservais au fond de ma mémoire pour me perfectionner. Ensuite nous avions engagés la conversation sur ses cours d’Anthropologie. Je me disais que comme option ça ne pouvait qu’augmenter mon intellect et mieux percevoir la géopolitique de façon plus humaines et moins de façon stratégique. Elle m’expliquait que ses cours étaient suivis par des américains comme par des amérindiens. Elle m’expliquait en quelque sorte qu’elle aussi avait eu une bourse comme eux. J’acquiesçai tout en lui souriant avant de lui répondre :

Je comprends de toute façon dans toutes les matières l’oral est aussi important que l’écrit !

Je continuais mon dessert tout en la laissant finit un petit rire m’échappa, c’est vrai il y avait toujours des gens qui se permettaient de critiquer telle ou telle façon de faire. Toute façon les gens n’étaient jamais contents, jamais heureux il y avait toujours un problème. Ils avaient qu’à être professeur s’ils avaient des meilleures idées non ? Qu’est-ce que je trouvais ça hypocrite de leur part. Ils n’imaginaient pas le travail que devait avoir Chilali a préparer ses cours ce n’est pas chose aisée d’allier curiosité et imagination pour des étudiants.


Mais non tu n’es pas dingue, laisse les ils ne savent pas ce que c’est !

Après quelques instants nous savourions ces merveilleux desserts et boissons que nous avions commandées. Elle me disait que bientôt elle aller faire une sortie au Costa Rica pour un musée. Le COSTA RICA ? J’avais visité quelques jours la bas j’avais visité d’ailleurs le musée où je pensais qu’elle voulait faire sa sortie du coup je pensais que j’allais vraiment lui être utile pour le coup. Et m’expliquait également que je devais l’aider pour les cours et les photocopies. Un sourire étala tout mon visage puis je finissais par lui dire :

Je pense que je suis déjà allée au musée du Costa Rica, du coup je pourrais élaborer le plan de la journée ? Et tu peux compter sur moi pour le reste ! Je serais à ton service !

Puis nous continuions à parler du Costa Rica des choses à prévoir, et à faire. Comment on pouvait s’organiser pour le billet d’avion des élèves, comment on allait dormir, quelles autres visites pouvait-être intéressante. Nous commencions vraiment à échafauder un programme quand ma belle Chilali comme par magie se souvenait d’une chose à me dire. Elle travaille au FBI ! Wahou j’en étais abasourdie, pas qu’elle n’avait pas la carrure mais parce que le FBI ce n’était pas rien fallait se l’avouer ! Du coup pendant ses absences je devrais juste distribuer les cours, pour ne pas qu’ils soient en retard. Je lui sourirais tout en lui disant !

On s’organisera, puis je profiterai des autres élèves pour qu’ils m’aident d’avantage afin de rattraper un peu le retard que j’ai !

Puis je finissais ma boisson, je sentais qu’elle voulait me poser une question mais je ne savais pas ce qu’il lui en empêchait.

Nous parlions des cours et de sa façon de faire. J’étais plutôt fière d’elle et je n’allais pas me le cacher pour ça. Elle m’expliquait également que les élèves étaient parfois un peu longs à la détente ça ne m’étonnait pas des gens d’ici, la plupart était superficiels ne daignait d’aucun intérêt. Je lui souriais tout en terminant mon thé. Elle m’exposait les solutions qui s’offraient à elle et j’acquiesçais gentiment. Puis finalement on commençait à parler du voyage au Costa Rica. Je riais un peu avec elle, et lui expliquais certaines choses que je connaissais sur le Costa Rica :

Tu peux compter sur moi pour les fiches et les questionnaires ne t’en fait pas !

Puis elle me disait qu’on avait un programme à suivre, je l’écoutais toujours. Puis elle prononça la phrase que j’attendais depuis le début. Le sujet de ma mère. Le regard noir je la regardais, donc toute cette tentative d’approche n’était là que pour aller raconter à ma mère ce que je faisais ce que j’étais devenue ? Ma mère n’avait plus aucun droit et plus aucun avis à avoir à mon sujet. C’était la pire des garces, et je ne voulais plus avoir affaire avec elle. J’étais déçue que Chilali entre dans ce manège ne me demandant pas une seule seconde qu’elle faisait ça pour mon bien. Mes poings se refermaient contre la nappe. Puis je me levai doucement avant de lui dire dans les yeux :

Ecoute Chilali je t’aime bien, mais si tu veux me reparler une seule fois de ma mère oublie moi. Tout ce que je fais, et ce que j’ai pu faire ne la regarde pas, elle n’est plus rien pour moi. Qu’elle se mette bien ça dans la crane, car encore une fois on a cette discussion, je disparaitrai. Suis-je bien claire ?

Je ne voulais pas la menacer, mais bien lui faire passer le message. Que si elle parlait à ma mère je le saurais et que je ne voulais pas être mêlé à ça. Puis je me rasseyais gentiment, en buvant une gorgée d’eau.Malheureusement mon regard n’avait pas changé. J’écoutais ce qu’elle déballait trop tard je ne la croyais plus. Je doutais de sa sincérité. Et vu le malaise elle changea de sujet. J’essayais de faire disparaitre ce visage de haine, en reprenant un sourire :

Oui j’y vais avec une amie, et toi tu as prévu de revoir Daniel ?

Voilà je mettais les choses au clair, si elle ne voulait pas qu’on parle de sujets qui fâchent elle ne me parler pas de ma mère. Moi qui pensais pouvoir passer une bonne journée, un tas de souvenirs revenait en tête. Et j’étais très énervée que je recommandais un thé pour faire passer la pilule.

Adieu la douce Charlotte. Adieu la bonne fille de famille qui sourit et qui vous regarde avec des grands yeux. Adieu la Charlotte qui acquiesce pour un oui et pour un non. C’était le cœur serré que j’avais mal parlé à Chilali. A l’instant même où j’avais prononcé toutes ses horreurs à la belle rousse, mon cœur palpitait. Je n’étais pas méchante malgré tout, malgré que je fasse la forte que je fasse celle qui n’a peur de rien, j’étais encore un petit cœur fragile qui parfois avait envie de s’exprimer. Après m’être rassise je l’écoutais, silencieusement. Non malgré la colère, la haine, la tristesse rien n’allait paraitre. Elle essayait de m’apaiser avec son regard, je soupirais de soulagement malgré tout avant de lui dire posément :

Excuse-moi, je ne voulais pas réagir comme ça mais Blanche essaye par tous les moyens d’avoir de mes nouvelles, et je n’ai vraiment aucune envie de lui parler, elle ne le mérite pas.

Lui avais-je dis dans un sourire malgré tout, car la Charlotte que je suis avait toujours une belle façade. Une petite carapace. Je faisais ma dure, ma tête de mule mais au fond j’étais un petit cœur tout tendre. J’étais comme les poupées russes il fallait en ouvrir une quantité pour voir la plus belle le petit trésor. Et ce trésor que j’avais c’était l’amour. Oui de l’amour, j’aimais les gens. J’aimais aimer. Paradoxalement. Chilali avait changé de sujet nous comprenions elle et moi qu’il y avait des sujets pour lesquels il ne fallait pas parler de choses trop sérieuses pour nos retrouvailles. Elle me demandait si j’avais une robe pour le bal. A cet instant je n’étais même pas accompagné je haussais les épaules avant de lui dire :

J’essayerai de bien être habillé, je ne suis pas trop robe de soirée..


Lui avais-je dit en souriant. Je mettais souvent des trucs un peu farfelus, quand je ne voulais pas aller à un évènement. Les bals n’étaient pas spécialement ma tasse de thé. Je n’aimais pas voir tous les gens hypocrites entre eux, en train de faire semblant d’être d’autres personnes le temps d’une soirée. Moi j’étais quelqu’un de vrai, je me montrais telle que j’étais je ne jouais pas aux faux semblants. Je souriais quand elle me parlait de l’été je lui répondais aussi vite qu’elle termina sa question :

Je vais à Coachella avec mes meilleurs amis, après avec Astor, je vais faire les marathons des Parcs du coup un programme chargé mais j’aurai sûrement un mois où je n’aurai rien à faire.

Puis elle me proposait de la rejoindre avec elle au Canada. Un grand sourire se fit sur mon visage. C’était une bonne idée mais je ne pouvais pas encore lui donner de réponse ne sachant pas ce que je faisais après mon trip avec Astor je lui dis avec sincérité :

Ça serrait avec plaisir je te tiendrais au courant, mais je pense que mon été va être mouvementé sachant que je suis en Master à la rentrée je n’aurai plus de temps libre…

Avais-je finis par dire. En terminant mon thé et mon dessert par la même occasion.