the great escape
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“ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ”

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MessageSujet: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyDim 6 Avr - 17:43

Citation :
Be weird, be random, be who you are. Because you never know who would love the person you hide.

“ She may contain the urge to run away. But hold her down with soggy clothes and breezeblocks, cetirizine your fever's gripped me again. Never kisses — all you ever send are full stops, la, la, la. Do you know where the wild things go ? They go along to take your honey, la, la, la. Break down, now weep, build up breakfast, now let's eat my love, my love, love, love, la, la, la. Muscle to muscle and toe to toe, the fear has gripped me but here I go. My heart sinks as I jump up, your hand grips hand as my eyes shut. ”
« Lemon Cheesecake avec ses fruits rouges, comme Monsieur l'aime. » un sourire entendu peint le visage du jeune serveur qui dépose avec élégance les deux assiettes sur la table. La part de gâteau soigneusement découpée en un triangle isocèle est coiffée d'une mélasse pourpre de fruits. Zadig lance un regard lourd d'arrogance vers l'homme qui se retire dans un silence prudent. La plèbe, il la méprise, il ne remercie pas les cafards, les moucherons, les vermines, minuscules, insipides. Il les regarde de haut en goûtant avec intérêt aux saveurs acidulées de la puissance, des privilèges que confèrent l'argent. Personne ne saurait percer à jour cette hauteur distante et cette condescendance exarcerbée, personne ne sait lire à travers les accentuations subtiles des expressions du Rosenbach. Personne ne peut se vanter d'avoir su détailler les moindres gestes de celui-ci pour la simple et bonne raison qu'il soigne avec application sa profondeur sous-jacente. On le sait volage, dédaigneux, charmeur, un Chuck Bass plus acéré, plus aiguisé, sans cœur et pitié, aucune, comparé au premier modèle. Et il en joue, il s'amuse à incarner ce tableau, cette toile grise qu'on lui donne pour visage, il valse avec le démon qu'il est et cache derrière des rictus mauvais ses petites imperfections, ces petits riens, des petits pincements au cœur, des sursauts, des angoisses derrière son loup sombre. Il est sans faille, sans faiblesses parce qu'il connaît déjà toutes les siennes et s'en sert. Alors il noue le ruban de son masque noir et se pavane dans les rues affublé d'un sourire grand comme le monde, teinté d'un cynisme dont il ne se défait jamais. Et derrière sa personnalité insolente son esprit luit d'un éclat de génie, et bientôt le masque devient indiscociable de l'être. Il plante ses yeux, couteaux, dans ceux de Mackenzie. Une crinière blonde escorte ses moindres mouvements, ses grands yeux azurés scintillent d'une lueur timide, son visage lisse et blanc est éclairé par on ne sait quelle lumière solaire qui assombri les dénivelés réguliers entre les proéminences uniformes de son visage. Elle est belle, avec une drôle de perplexité farouche qui tire ses traits. Elle a eu cet air observateur tout le repas, ses pupilles décrivaient de brefs soubresauts dans ses yeux, en se baladant d'un coin à l'autre de ceux-ci, petites lucioles bleutées attirées par tout ce qui bougeait autour d'elles. « Un de mes petits caprices quand je viens ici. Leur cheesecake est sans doute le meilleur que j'ai jamais mangé. Tu verras, il parle avec une distance soignée tant en saisissant sa cuillière. Il laisse se marquer une légère pause contrite. Est-ce que j'aurais le droit de savoir à quoi tu penses depuis le début du repas ? C'est presque offensant de voir que tu as passé ton temps perdue dans tes pensées... » il questionne, il est doux, prudent, mesuré. Mackenzie c'est une biche, une petite chose qui sursaute aux moindres paroles, à chaque petites mélodies graves dans la voix de Zadig, elle a l'air paumée, la gamine. Elle est pas habituée à ces grands endroits dorés dans lesquels on sirote du Château La Tour en devisant sur les prochaines courbes de la bourse new-yorkaise. Il lui décoche son meilleur sourire, à peine dessiné sur le bas de son visage, une sorte de demi-effort de ses lèvres, mais réhaussé du charme indéfectible de Zadig. Il veut d'elle une unique nuit. Une seule. Il veut découvrir la petite poupée de porcelaine empêtrée dans sa timidité et sa politesse, il veut l'ajouter à son tableau de chasse. Une énième tête blonde, ce n'est pas ce qu'il lui manque. Des midinettes vissées sur leurs talons vertigineux, il en a vu passer beaucoup trop, mais des petites choses craintives et rétractées comme l'est son invitée, c'est la première fois qu'il se surprend à avoir envie de la voir finir sous ses draps. C'est son petit défi ce mois-ci, un nouveau petit manège dans lequel il use de ses sourires en coin et de ses billets pour enlacer sa proie dans une danse dangeureuse mais à laquelle personne ne résiste. L'attrait du danger, l'agneau attiré par le loup. Et réciproquement. « J'ai déjà fait le tour de ton existence au début du repas, je sais que tu as deux frères, une sœur, que tu viens d'Australie, tu es la cadette, tu étudies l'histoire de l'art, tu bosses au musée de San Francisco... Dans le fond qui est Mackenzie Fitzgerald, mise à part ces quelques détails ? il avale une gorgée de vin tout en laissant son regard se fondre dans la mer turquoise du sien. Je te pose la question. » il adore jouer, il s'amuse de sa gêne, rit de sa maladresse, passe le bout de sa langue sur ses lèvres et laisse se déchaîner cette âme flamboyante de mépris qui le consumme de l'intérieur. Que c'est ennuyeux de jouer les princes charmants sur leurs charmants destriers, il se lasse de ce badinage fade, une petite comptine d'enfant comparée aux tambours qui rugissent dans sa cage thoracique. Il en a marre d'attendre, il veut délier la langue de cette enfant, il veut jouer, maintenant. Elle sait avec pertinance qu'il se fiche pas mal de sa psychologie profonde, mais il la place avec un sadisme affriolant devant un précipice sans fond, douloureusement long, il va falloir que la demoiselle se lance dans la discussion si elle ne veut pas se retrouver dans les abîmes de l'estime du Rosenbach. Intimidée par tant de grandeur, de diamants, de tintement de flûtes et de clapotis de champagne, il comprend, mais muette d'étonnement près d'une heure après le début du repas, il refuse de se plier au silence pesant de la barbie Fitzgerald. Non seulement il compte la faire parler, mais il compte bien lui faire passer une soirée mémorable en mêlant avec son sourire d'expert le plaisir et l'humiliation. La chaleur de ce jeu malsain commence à peine à s'embraser, il veut que les étincelles s'enflamme et qu'un grand incendie en sorte, il en paiera le prix au près de ses deux grands frères, qu'il commence vaguement à connaître. Tout en peignant ses traits de manipulateur d'un grand sourire amusé, il plante le bout de sa cuillière dans le gâteau et porte son couvert à ses lèvres, sans quitter la peau porcelaine de la poupée des yeux. Les saveurs acidulées de la pâtisserie réveillent son palais, distillent aux quatre coins de sa bouche leur goût suave mais prenant. Aussitôt après cette bouchée de dessert fruité, il s'empare de sa coupe et la porte jusqu'à ses longues lèvres baignées par cet habituel sourire désabusé et cynique qu'il s'applique à faire reluire sur les contours précis du bas de son visage. Il contemple Mackenzie d'une oeillade discrète mais détaillée, tentant de passer outre la couche de chair clair qui recouvre les fins muscles de son visage qui articulent chacune de ses émotions et il essaie, avec toute l'acuité dont il dispose de voir plus loin, au travers de son crâne blond, de ses yeux bleus, il tente de percer à jour les coins sombres de l'esprit de la demoiselle. Elle l'énerve, la môme. Elle le titille parce qu'elle semble flotter à la surface, elle semble tellement accessible, comme le reflet d'une poupée, simple, sans profondeur aucune, juste paisible, comme les fleurs de lotus à la surface de l'eau ; c'est beau, c'est simple, mais il y a toujours un pied sombre enraciné dans les abysses des marais boueux. Mackenzie elle fonctionne de la même façon, avec cette tige imperceptible plantée on se sait trop où dans des terrains impénétrable, derrière sa petite innocence sucrée de gamine rieuse, c'était des rouages, des engrenages, un jouet intimement plus compliqué créer de millier de petites pièces alertes avec lequel les grandes pattes griffues de Zadig jouaient, s'acharnaient à maltraiter, pour comprendre la complexité de ses successions de roues rouillées mais efficaces, qui tournent, qui tournent, qui s'acharnent, se cognent, et qui créées le grand esprit limpide mais tortueux de cette gamine à la tignasse couleur blé et au regard turquoise. Il ne supporte pas qu'on lui tienne tête, le Rosenbach, dès qu'on se dresse contre lui, c'est l'humiliation, parce que, qui que vous soyez, quels que soit vos atouts, il décortique, démonte, il fait tomber et sévit sur les forteresses adverses. Et là, c'est cette blondinette qu'il avait décidé de ramener chez lui qui semblait absorbée par le tourbillon coloré et virulent autour d'eux plus que part la beauté dévastatrice de Zadig, elle se laisse bouffer par son intimidation et il n'aime pas ça. Il n'arrive pas à prédire le moindre geste de la môme et ça le gêne farouchement, il est a une vision entravée par cette attirance venimeuse qui le pique comme un poison violacé. Elle l'intrigue, l'obnubile, elle joue avec ses nerfs sans s'en rendre compte. Et elle belle, et en plus elle se paye le luxe d'escorter sa démarche élancée d'une robe creusée d'un léger décolleté. « Est-ce que je t'ai déjà dit que tu étais magnifique ce soir ? » il marque une légère pause, un grand sourire aguicheur sur les lèvres, sa motivation féline bouillonant de son nouveau tout contre sa cage thoracique alors qu'il abreuve son égo des réactions timides de Mackenzie. Malgré cette carapace de papier froissé qu'il n'arrive pas à percer, malgré cette attirance d'aimant qu'il refoule avec maladresse, malgré sa beauté de môme mélancolique, malgré son indifférence gênée, malgré cette soirée, ses envies à lui, ses réticences à elle, il compte la voir finir dans ses draps et la jeter au petit matin quand il en aura eu assez. Il a trop attendu, il a trop jouer pour la laisser s'extirper d'un coup de talon vers la lumière. Il teinte son visage d'une petite moue amusée. « A moins que les frères Fitzgerald ne m'autorisent pas à te faire de tel compliment.. ? » il finit d'une bouchée son cheesecake et rince le tout d'une dernière gorgée de champagne. Et où iront-ils, maintenant ? Est-ce que l'agneau se laisse attraper si facilement, ou galope-t-il encore un peu avant de se faire croquer par le loup ?
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MessageSujet: Re: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyVen 18 Avr - 18:45


“ Quand elle n’écrit pas dans des carnets, quand elle ne lit pas dans les miroirs,
elle regarde les hommes qui l’approchent. Elle a pour eux des manières brûlantes et froides.
Elle séduit sans connaître sa séduction, elle séduit en raison de cette méconnaissance.
Elle est comme lasse de plaire, fatiguée de vous et d’elle-même et de tout :
présente, elle est absente. ”

5 000 :plop:

Son regard était volatil, il se perdait quelque part dans le néant, puis se stoppait sur un détail à priori insignifiant. Ce temple de la gastronomie dans lequel elle avait été conviée, ressemblait à un décor de théâtre. Dans le fond de la salle, entre deux colonnes monumentales de marbre italien, se produisait un pianiste de renom. Ses gestes étaient calculés et d’une précision rare. Comme elle, il semblait être plongé dans une sorte de transe. Présent et absent à la fois. Autour d’elle, une armée de serveur guindés s’activaient. Ils parcouraient l’immense salle de réception les bras chargés de plats fumants et de bouteilles de grands crus classés. A sa gauche, une vieille femme embourgeoisée cherchait à discerner son reflet dans  le diamant qui surplombait sa bague à plusieurs millions. Les rires se voulaient étouffés, les discussions à peine murmurées. Tout le monde ici contrôlait le moindre de ses faits et gestes. Il n’y avait rien d’authentique, rien de vrai. Dès lors qu’ils avaient franchi le seuil de ce restaurant étoilé, les convives s’étaient vus attribuer des rôles. La bourgeoise exigeante, l’homme d’affaire préoccupé, l’enfant capricieux. Pour Zadig, c’était simple. Il apparaissait aux yeux de tous comme l’héritier incroyablement fortuné d’un empire à onze chiffre. L’arrogance et l’élégance propres aux Rosenbach en plus. A coté de lui, elle ressemblait à une gamine maladroite, dont la présence ne pouvait être que le fruit d’une terrible erreur. Mackenzie n’était pas à sa place, et ça se voyait. On pouvait le lire sur les traits hésitants de son visage de porcelaine. Le contraste était saisissant, immanquable. Lui, était parfaitement dans son élément. Il jonglait avec les couverts dorés et s’enivrait de champagne français. Elle, semblait rechercher une issue de secours, un puissant stratagème, un subterfuge pour faire croire au monde que tout allait bien. Ce n’était pas parce qu’elle portait une robe élégante et une paire de talons vertigineux qu’elle pouvait prétendre appartenir à ce monde. A son monde. C’était là, toute la différence entre l’être et le paraitre. Comment pouvait elle masquer cette intimidation qui prenait possession de ses traits ? Comment pouvait elle feindre l’amusement et camoufler ses hésitations ? Tant de questions qui venaient s’immiscer dans son esprit au fur et à mesure que les plats défilaient. Depuis son arrivée, l’australienne s’était murée dans un silence religieux. Elle craignait de commettre une erreur ou, d’attirer l’attention sur elle. Elle hochait la tête de temps en temps, pour acquiescer aux paroles de Zadig, elle esquissait quelques sourires agréables et angéliques. Belle et silencieuse. Comme une oeuvre d’Art.

Le diner touchait presque à sa fin, lorsqu’un serveur arrivait avec deux assiettes d’un blanc immaculé. C’était le dessert, la petite gourmandise que Zadig ne se refusait jamais. Elle observait avec une irrésistible envie, la part de gâteau recouverte d’une appétissante sauce aux fruits rouges. Mackenzie était une grande gourmande, une fan inconditionnelle de pâtisseries, mais, en présence de Zadig elle calmait ses ardeurs. Elle savait d’ores et déjà, qu’elle allait devoir déguster le feuilleté avec délicatesse et retenue, qu’il était hors de question de se jeter dessus. Elle s’emparait de sa petite cuillère dorée, s’apprêtait à découper un large morceau mais, elle fut interrompue par Zadig. Il était attentionné, soucieux de son petit confort et d’une compagnie des plus agréables. Ses paroles se voulaient rassurantes, les inflexions de sa voix étaient d’une douceur surprenante. Il l’a traitait comme une reine. Mais, elle était la seule à pouvoir profiter de ce traitement de faveur. Les autres, les clients, les serveurs, le personnel, n’atteignaient pas un niveau suffisamment élevé dans l’estime de Zadig pour qu’il y prête la moindre attention. Zadig ne remerciait pas, et l’unique réponse dont ils avaient droit de la part de l’héritier, était un regard des plus condescendant. Elle se demandait pourquoi il était si prévenant à son égard, et si elle méritait vraiment cette profusion de petites attentions. Elégamment, il lui demandait pour quelle raison, elle s’obstinait à ne pas parler. Pourquoi elle semblait si déconnectée, comme une vulgaire spectatrice. Ses joues se teintèrent de pourpre, et elle baissait son regard azur vers son assiette. Elle avait l’impression d’être une enfant prise sur le fait accompli. Zadig avait tout compris de son manège, et elle savait qu’il était agacé même s’il ne le montrait pas. « Je suis désolée. » prononçait t’elle dans un murmure à peine audible. Elle croisait furtivement le regard intense du milliardaire, et attrapait sa coupe de champagne histoire de se donner de l’assurance. « Je ne voulais pas paraitre impolie ... » commençait t’elle timidement. « C’est juste que ... ce genre d’endroit, c’est un peu impressionnant. » Elle prenait une longue inspiration et avalait une gorgée de liquide pétillant. « Et toi aussi. » Zadig était impressionnant, c’était indéniable. Il émanait de lui, une classe intemporelle, un charisme certain, une grandeur stupéfiante et pétrifiante. Elle avait encore parfaitement en mémoire la nuit de leur rencontre. Elle s’était retrouvée avec les clés d’une voiture incroyablement luxueuse par erreur. Il s’était avéré que c’était celle du Rosenbach. Ivre et glacée par le froid, elle l’avait suivi dans les rues désertes et endormies de San Francisco. Elle se rappelait de la plage et de la fatigue qui l’avait envahie. Elle se remémorait l’étreinte rassurante de ses bras et ce baiser au goût d’interdit. Elle s’était réveillée quelques heures plus tard dans ce qui ressemblait davantage à un palace qu’à une maison. Baignant dans une opulence de luxe, elle avait tiré sa révérence après de brefs remerciements. Elle pensait que l’histoire s’achèverait ainsi, et qu’après avoir effectué sa bonne action annuelle, Zadig Rosenbach l’oublierait instantanément. Mais, il l’avait re-contacté, il l’avait invité dans ce haut lieux de la gastronomie, il voulait partager un repas avec une personne sur laquelle il ne se serait à priori jamais retourné. Elle ne comprenait pas. Délicatement, elle découpait une part de gâteau qu’elle portait jusqu’à ses lèvres. Le gout était exquis, sensationnel. Le mélange de fruits rouges lui rappelaient les pâtisseries que ses parents avaient l’habitude de lui préparer quand elle était plus jeune. Un mince sourire se dessinait sur son visage enfantin. Puis, elle manquait d’avaler de travers suite à la question troublante de Zadig. Il semblait s’intéresser à elle, mais voulait en savoir davantage. Il se moquait éperdument, de ce que tout le monde savait, il voulait des informations inédites, des petits secrets. Des choses qu’elle n’était pas en mesure de lui confier, parce que même en y réfléchissant bien, elle n’avait rien d’exceptionnel. Mackenzie était d’une normalité affligeante, presque banale. A l’inverse des Rosenbach, elle ne pouvait pas se vanter de quoi que ce soit. Elle n’était pas richissime comme Jorden, pas sulfureuse comme Shelley, pas stupéfiante comme Wren, pas légendaire comme Eileen, et surtout, pas magnétique comme Zadig. Elle n’était pas comme eux, et ce constat l’a dérangeait. En plus de ne pas être à sa place, elle ne se sentait pas à la hauteur. « Je ne sais pas du tout ce que tu as envie d’entendre. Je n’ai aucune histoire fantastique à te raconter à mon sujet ... » Prononçait t’elle sans la moindre assurance. Ses mains tremblaient légèrement, elle se sentait prise au piège, coincée dans une situation inextricable. Si Zadig voulait la rabaisser plus bas que terre, il était sur la bonne voie. « Je suis perdue et sûrement un peu effrayée aussi. Je ne comprend pas pourquoi tu m’as invité; tu n’étais pas obligé. » Son souffle était court et son regard ne parvenait pas à fixer celui de Zadig plus de quelques secondes. Gênée et intimidée, elle tentait de camoufler son visage de poupée derrière ses longues mèches blondes. Les mots lui manquaient. Elle ne s’était jamais retrouvée face à quelqu’un comme lui auparavant. Zadig menait la danse, assis sur son trône, il contrôlait la situation avec une facilité déconcertante. Aussi, les phrases, et les débuts de réponses qui lui venaient lui paraissaient toutes stupides ou inintéressantes. Elle n’avait pas le cran et le courage d’être parfaitement honnête avec lui. Elle ne pouvait tout bonnement pas lui dire qu’il lui faisait de l’effet, qu’il se dégageait de lui une aura presque irréel, et que même si elle ne sentait pas à sa place dans ce restaurant trop chic pour une Fitzgerald, elle était ravie d’y être avec lui. Puis, il l’a complimentait avec une élégance rare, dans une parfaite maitrise des mots, des intonations. Il surplombait ses paroles d’un sourire à la fois charmant et effrayant. « Merci » ajoutait t’elle dans un souffle. Elle avait fait en sorte d’être la plus présentable possible, et même si sa robe ne sortait pas d’une grande maison de couture Parisienne, Mackenzie était ravissante. Elle avait toujours privilégiée la simplicité à l’opulence et aux choses clinquantes. Ses cheveux retombaient délicatement sur son épaule dénudée et sa robe pastel laissait entrevoir un décolleté charmant et sensuel, mais pas vulgaire. Elle terminait sa part de gâteau avec une gourmandise certaine, et se rafraîchissait d’une ultime gorgée de champagne. « Tu n’as pas besoin de l’autorisation de mes frères. » répondait t’elle amusée par la remarque du Rosenbach. D’ailleurs, elle savait pertinemment que Zadig n’avait besoin d’aucune autorisation pour faire ce qu’il lui plaisait. Finalement, la cadette Fitzgerald se déridait. Plus les minutes passaient, plus elle se sentait en confiance en compagnie de l’héritier. Peut-être avait t’elle tort d’accorder sa confiance aussi aisément à un quasi-inconnu, mais elle faisait parti de ceux qui voyaient le bien partout. Zadig avait forcément un bon fond, quelque part, bien dissimulé derrière son arrogance massacrante et sa condescendance omniprésente. « J’avais un cadeau pour toi ... Mais c’est ridicule. » Les prémices d’un sourire se dessinaient sur ses traits fins. Sa timidité, bien que toujours présente, s’estompait légèrement. Elle s’était demandée ce qu’on pouvait offrir à quelqu’un qui a déjà tout. Elle avait longuement réfléchi, et était arrivée à la conclusion qu’il fallait un cadeau avec une valeur sentimentale ou symbolique, plutôt qu’un présent hors de prix dont il se moquerait forcément. Puis, elle était tombée dessus par hasard. Il trônait là, sur l’étagère de sa chambre, entre les ouvrages d’Art et les recueils de poésie. « Zadig ou la destinée. » Elle se mordait la lèvre inférieure avant de tendre l’exemplaire du célèbre roman de Voltaire au Rosenbach. « Je l’ai acheté à Paris l’année dernière, complètement par hasard. » D’une oeillade discrète, elle tentait de jauger la réaction de Zadig face à ce livre poussiéreux et écrit intégralement en français. Elle ignorait s’il maitrisait la langue de Molière, elle, était presque bilingue. Ce livre, elle l’avait déniché sur les bords de Seine et son état témoignait de son authenticité. La couverture avait été abimée par le temps et les pages étaient jaunies. « Je ne savais pas comment te remercier pour cette invitation, et pour la dernière fois. » Elle avait envie de se lever de sa chaise pour déposer un baiser sur sa joue, mais elle était comme paralysée. Aussi, elle restait sagement à sa place et avançait doucement sa main vers la sienne. Jusqu’à frôler la peau brulante du milliardaire. Les diamants de sa montre scintillaient comme des milliers de petites étoiles volatiles. Elle ignorait tout du reste, de la suite. Elle savait seulement qu’avec lui, tout devenait mémorable.  
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MessageSujet: Re: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyVen 9 Mai - 21:45

You cannot protect yourself from sadness
without protecting yourself from happiness.

Pourquoi elle ? Pourquoi avoir fait de la chose la plus fragile, la plus peureuse, la plus éloignée de lui sa proie ? Comment était-ce devenu une évidence ? Elle est belle, Mackenzie, personne vous dira le contraire, elle a deux saphir en plein milieu de son minois rose, elle a des brins dorés qui viennent essouffler leur descente contre ses épaules, une petite bouche dessinée à l'aquarelle magenta le tout gravé sur un relief à peine suggéré, des traits fins, discrets, comme caché par un léger voile clair. Elle a une beauté simple, quelque chose de solaire, comme un croquis sur le papier à grains, Mackenzie se résume à quelques traits, à quelques courbes, un ou deux ombrages et c'est tout. On a taché l'oval de chair qu'est son visage de quelques couleurs ; le bleu de ses yeux, le noir de ses cils, le rose de ses lèvres, l'or de ses cheveux. C'est tout. C'est tout et elle est belle, merde. Sa beauté n'aurait pas fait tant de jaloux si c'était les seuls ingrédients de la figure lumineuse de mademoiselle Fitzgerald. Elle s'est payée le luxe d'avoir un charme de dingue, un truc à faire pâlir toutes les minettes poudrées et maquillées de San Francisco. C'est un truc de plus, comme une pellicule brillante qui recouvre son visage, ça lui donne une âme, une vraie. Il a une aura qui éclaire, comme des paillettes invisibles qui s'agitent dans le creux de ses prunelles, ça arque ses traits doucement, ça dompte les tendres proéminences de son minois, ça lui donne cette expression qui la caractérise, sa candeur, sa douceur, son innocence qui lissent le satin pêche de sa peau. Alors oui, cette joliesse harmonieuse aurait pu expliquer cet attrait qu'il avait pour elle, ce choix incontrôlé qu'il avait eu de la voir finir sous ses draps. C'était venu comme ça, une impulsion violente, il l'avait choisi entre deux souffles au volant de cet Aston Martin ce fameux soir. Pourtant il avait toutes les blondes sulfureuses qu'il aurait pu rêver, alors la question résidait encore et toujours. Des beautés ravageuses, incendiaires, il en voyait plein, des Eileen - avec des talons plus bas et le charme rosenbachien en moins -, des filles comme ça, belles, c'est vrai, mais c'est tout. Elles étaient jolies, vulgaires, moulées comme des statues grècques dans un pan de tissu si court que ça en était indécent. Elles étaient creuses, c'était des coquilles vides, c'était des femmes avec des corps de mannequins, des tailles de guêpes, des jambes de mille mètres, une crinière lisse et brillante, mais aujourd'hui, Zadig avait choisi la simplicité. Il avait laissé tomber les élégances compliquées, racées, les pin-up aux lèvres fines mais rouges, il avait choisit la petite blonde aux yeux de biche et à l'assurance brisée. Peut-être était-ce cette rencontre fortuite sur le parking de cette boîte de nuit huppée, avec cette môme à la crinière couleur topaze enveloppée dans ce manteau dans lequel on aurait pu en mettre trois comme elle, cette gamine apeurée qui allait pas du tout avec l'endroit, petite fée perdue entre les coupes de champagnes à demi vidées et les rails de cocaïne aspiré en douce dans les toilettes blanches. Le contexte fait beaucoup, et elle au milieu du béton noir, la fille feu-follet paumée entre les étoiles et la lune, ça avait été un hasard malheureux pour elle, généreux pour lui. Il l'avait détesté quand il avait réalisé les milliers de dollars qu'elle tenait dans sa paume pâle, cette simple clef de voiture à la somme exorbitante. Sa myocarde s'était affolée, il avait voulu lui faire payer cet affront. Et puis elle avait commencé sa marche maladroite avec son équilibre cassé, elle avait valdingué entre les voitures pour lui rendre son bien, avec une timidité affolée sur le visage. Et il avait su, aussi simple que cela puisse paraître, qu'en la ramenant chez elle il s'ouvrait un nouvel horizon ; il entrait dans les contes de fée de la jolie Mackenzie, il allait devoir jouer la séduction cachée pour l'attirer, il allait devoir la prendre dans ses filets en lui vendant monts et merveilles, en lui faisant croire au grand amour, jusqu'à parvenir au point culminant de son plan ; la voir finir chez lui et la jeter dehors aussitôt fait. Il aimait ce jeu du chat et de la souris, elle fuyait, il la suivait. Mais c'est différent avec elle, elle est dissimulée derrière ses politesses, ses peurs. Mais dans cette fuite constante, c'est comme si elle se complaisait dans le jeu de l'appât, comme si cette échappée alarmée dans laquelle elle s'enfermait lui donnait un semblant de plaisir à se sentir désirée. Et plus elle se dérobait à lui en s'intéressant à d'autre chose dans le restaurant, en se laissant gagner par le sommeil dans sa voiture, en feignant la déception en découvrant le sable doré de la plage, plus il se sentait proche de son but. Alors, pourquoi elle ? Parce que c'était elle, pour sa candeur, son innocence, pour cette valse folle entre le loup et l'agneau, pour cette main tendue sur la plage, pour ce baiser volé, pour ses grands yeux bleus, pour sa timidité polie, pour sa naïveté, pour la simplicité de sa beauté : pour la poupée de porcelaine qu'elle était. - ça vous rend fou la puissance, ça vous rend dingue, avoir comme ça dans vos doigts blessés un coeur de verre à briser, avoir comme ça le pouvoir de détruire quelqu'un en dénouant l'étau qui s'accroche à cette petite portion de cristal fendu, ça vous rend mauvais, peut-être plus encore ce qu'il l'était avant. -

Le visage poupin de Mackenzie lui lançe une oeillade bleue de dessous, visiblement désolée. Il reçoit son regard turquoise, la couve du sien, qu'il a marron, avec une perplexité presque vexée. Il la sent s'éloigner dans ses pensées, il n'aime pas ce voile dont elle est parée et qui l'empêche de voir au travers d'elle comme dans les autres. C'est le piment même de ce jeu, mais la sensation de contrôle total lui manquerait presque. Imprévisible, la môme, et ça le déstabiliserait presque. Il la sent comme une biche, une fois aperçue, à peine une fraction de seconde après avoir été percée à jour, elle disparaît, elle change de direction. Tout d'un coup elle s'excuse, elle lui demande pardon avec sa foutue sincérité qui lui perle au coin des yeux. Elle le trouve impressionnant, qu'elle lui dit, avec sa petite voix d'enfant. Il lui sourit, ça l'amuse cette emprise, ce presque-compliment qu'elle lui tend de sa petite voix intimidée. Il se sent flatté. Mademoiselle Fitzgerald lui avoue le trouver intimidant, quel honneur, il n'a pas perdu la poignée de fer qu'il abat sur les gens, visiblement. « Je comprend. Tu n'as pas l'habitude, c'est normal. » So chic, Zadig, dans son costume Giogio Armani, avec son petit sourire en coin et sa barbe de deux jours. Pour lui les resaturants chics, c'est comme une évidence et ce, depuis toujours, c'est devenu une réelle partie de son comportement, être le petit bougeois mondain qui serre la main à toute la pièce parce qu'il connapit les personnes les mieux placées dans la société, il sait faire. « Tu verras il y a excellent petit restaurant dans le genre brasserie française, ça s'appelle le Boulevard, sur la Mission Street. On pourra y aller un soir, si tu as envie.» et l'emmener au restaurant une deuxième fois, ben voyons. Zadig sortait ses armes de combat ; son charisme et son charme mâle de gosse de riche baraqué. Il la regarde, en plantant bien ses iris dans les siennes, en l'obligeant à le regarder aussi en retour. Il aime la regarder, c'est vrai qu'elle est jolie Mackenzie, et ce n'est pas après ce qu'il risque de lui faire subir qu'il pourra la dévisager aussi longtemps et avec autant d'application. Les sentiments, très peu pour Zadig, lui il aime les filles nues dans son lit, les nuits sans sommeil, le reste, il en veut pas. Mais c'est vrai qu'elle est jolie, quand même. Elle le coupe dans sa contemplation silencieuse de l'esquisse de son visage, sur lequel il laissait ses yeux couvrir chacune des parcelles de peau sans même le vouloir. Elle a peut-être pas tous les joyaux du monde, mais elle est spéciale, elle ne peut pas démentir du contraire. Il a presque mal de réussir à s'intéresser à quelqu'un d'autre que lui. Les autres, c'est des cafards, on lui a toujours dit ça, il l'a toujours pensé, faute de pouvoir se défaire de ce qu'on lui avait inculquer depuis tout petit. Alors tant pis pour la plèbe, ils garderaient leur condition de misérables jusqu'à la fin des temps dans l'esprit et le coeur de Zadig mais cette fille-là, elle avait réussit, outre le fait de sortir de la masse, à attirer l'attention ôh combien impitoyable de Zadig et ça, c'était beaucoup. Cette fille l'obnubilait, c'était l'objet de ses pensées du moment. Comment allait-il séduire Mackenzie ? Où allait-il l'emmener dîner ? Est-ce qu'elle serait toujours aussi belle que dans ses souvenirs ? En l'invitant à dîner quelques jours après qu'elle lui ai donné son numéro en rentrant au Golden Gate Parc, il avait eu une longue hésitation. Décidément pas le genre de monsieur Rosenbach, lui il fonçait tête baissé, il avait des éraflures, des écorchures, des bleus, ses ecchymoses c'était le fruit de ses course contre le temps, de ses tests impétueux de la vie, de ses gorgées insolentes d'adrénaline ; ces blessures c'était ses regrets, mais jamais ses remords. Carpe diem, c'était son idéal de vie. Mais elle l'avait tant intrigué qu'il avait eu peur d'être déçu, peur que le souvenir céleste de sa silhouette décharnée dans cette grande cape noire devant les flancs d'acier de la voiture, de son visage chiffonné par la fatigue, de ses lèvres sanguines ne s'essouffle aussitôt qu'il la reverrait. Mais ce soir-là, elle était devant lui et il n'éprouvait aucun doute sur le fait d'avoir pris la bonne décision. Elle était devenue l'objets de ses désirs et il fallait qu'il achève une bonne fois pour toute ce qu'il avait commencé sur la plage, il fallait qu'il laisse ce baiser derrière lui, cette caresse tout contre sa main par la sienne, il fallait que ces images se diluent avec cette des larmes de Mackenzie lorsqu'il la jetterait dehors. Elle était son manège, et il aimait jouer. « Tout le monde a forcément quelque chose de particulier, tu ne vas pas me dire que tu serais l'exception à la règle. » Pourtant pour lui, dans un certain sens, elle l'était. Jamais il n'avait autant aimé jouer au jeu du chat et de la souris. « C'est vrai. Je n'étais pas obligé. Mais j'avais envie, alors pourquoi me refuse ce plaisir ? » et il lui offre un léger sourire en coin. Plus il entendait le son de sa voix lui décréter qu'il n'avait besoin d'aucune autorisation pour la flatter, plus il la sentait s'emparer d'une assurance qu'il ne lui connaissait pas encore. Elle commençait à valser avec le démon sans même le savoir et il se plaisait à la savoir de plus en plus confiante, il avait enfin l'impression de discuter avec quelqu'un et non plus d'éterniser un ong monologue sur oh combien il appréciait ce chessecake divin. Il boit une nouvelle gorgée de champagne, la cascade de bulles dorées s'empare de sa langue, il se sent prêt à jouer, plus encore. Il est le maître du jeu, malgré ce regain d'assurance étonnant chez la fée à la crinière couleur soleil qui lui fait face. Zadig s'abreuve de l'air au parfum vanillé de son invitée et se laisse aller à la douce réminiscence de quelques nuits plus tôt, quand elle n'était encore qu'une apparition furtive dans la nuit. « Heureux de te l'entendre dire. » il se sent gorgé d'une audace nouvelle, reluisante plus encore que l'aisance arrogante avec laquelle il était venu. Et puis, elle lui murmure qu'elle a un cadeau, il sent la timidité de Mackenzie s'amoindrir et laisser enfler l'aplomb renaissant qu'elle commencer à apprivoiser de ses petites mains dociles. Un cadeau ? Pour lui ? Il arque un sourcil, puis deux, il se sent confiner entre une extrême perplexité et une curiosité impétueuse. Zadig ou la destinée, ce fameux livre de Voltaire que Grégory Rosenbach lui avait offert le noël de ses treize ans, un bouquin dans lequel il s'était plongé avec une application maladive, dont il avait appris les citations les plus savantes, juste pour que la semaine suivante, il puisse faire un compte-rendu détaillé au papa Rosenbach de l'oeuvre et lui montrer avec quelle circonspection il l'avait lue. Déjà à l'époque, gagner des points auprès du père d'Eileen était devenu une rechercher appliquée qu'il lui fallait assouvir, la popularité était toujours bonne à prendre. Comme toujours Zadig accomplissait tout ce qu'il faisait avec un zèle superlatif, il entreprenait une vie faite d'excès mais réussissait tout avec une témérité qui, malgré toutes les critiques qu'elle pourrait lui valloir, le poussait vers le sommet. « Zadig ou la destinée... Merci beaucoup, Mackenzie. » Il prononce son nom avec une sorte de retenue dans chacune des syllabes. Il contemple la converture craquelée de l'ouvrage, il aimait les vieux livres. Mais ce qu'il aima le plus dans cette soirée, ce fut sans aucun doute ce moment béni où ce contact eu lieu. La main de la douce blonde vint à peine effleurer la sienne, et ce fut comme une discussion sans aucun mots entre leurs deux mains. Il effleura la sienne en retour, du bout des doigts avec une délicatesse tendre, et très doucement, il déposa ses doigts entre ceux de Mackenzie et serra avec une pudeur envolée la peau fraîche de cette princesse des temps moderne à la beauté intemporelle. (...) L'addition payée, les assiettes débarrassées, il lui tendit son manteau et ils s'engouffrèrent dans l'air glacé du dehors. L'été californien s'approchait mais demeuraient éternellement les crépuscules froids de l'automne. Le zéphyr frais leur fouettait le visage, la chevelure dorée de la môme aux yeux océans ondulaient, s'emmêlaient dans l'air agité. Il lui sourit, il sentait qu'entre eux l'atmosphère se tendait, comme chargée d’électricité statique. Il aimait cette tension, chacun renvoyait à l'autre l'image exacte des amoureux frustrés par le silence. C'était cette image, ce tableau, qui était si belle, les deux silhouettes enveloppées par le tourbillon argenté du vent, surplombées par les étoiles qui pétillaient dans un ciel encre. Cette scène était le reflet exact de ce qu'il voulait faire croire à Mackenzie ; que l'amour c'était beau, que c'était fort, puissant, qu'on pouvait se noyer dedans sans crainte. Mais si, il fallait avoir peur. Surtout avec les esprits tordus pleins de fantasmes et d'envies mesquines comme ceux de Zadig. Naïve, la gamine. Belle, mais naïve. Doucement, il replaça une mèche derrière l'oreille de Mackenzie. « Est-ce que tu me ferais l'honneur de venir prendre un dernier verre chez moi ? » il la regarde, il se plonge dans les deux grands lacs azurés qui flottent au milieu du pétale rose de son minois, il pose doucement ses mains sur la taille de Mackenzie. Il ne sait pas s'il va trop vite, il ne sait pas comment elle réagira, il ne veut pas la brusquer, tout cet instant tient dans un équilibre d'une précarité insoutenable, qu'il se forçait à maintenir mais qu'il s'apprête à briser. Doucement, très doucement, il approche son visage de celui de l'alpha, il se retrouve à cette distance si infime des lèvres sanguines et du visage poupin de la demoiselle que ses propres lèvres picotent de la chaleur qui émanent des siennes. « S'il te plaît. » Lui murmure-t-il d'une manière à peine audible. Enfin, leurs lèvres se touchent. Il ne sait pas combien de temps durera ce baiser, si elle y mettra fin aussi brutalement que sur la plage, mais il savoure juste cette demi-seconde de répit, de plaisir intense durant laquelle il se sent bouillonner de l'intérieur, de plaisir, de douceur. L'apaisement divin de Mackenzie opère, en une fraction de seconde.

2000 :plop:
pour ma juliette la plus belle :plop:
pour nos liens géniaux ; Rosenbitch & Rosenbastard et le loup et l'agneau nahahaha ! :plop:
tu es une de mes plus belles rencontres rpgiquement parlant :plop: :plop:
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MessageSujet: Re: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyLun 26 Mai - 0:50


« Mais je ne voyais rien . Je n'ai rien vu venir , vous comprenez ?
Comment peut-on être si aveugle ? Comment ?
Sois j'étais totalement abrutie , soit j'avais totalement confiance .
Ce qui revient au même manifestement . ».


Les notes de piano s’élevaient dans l’air et conféraient à l’instant un aspect onirique. Le regard de Mackenzie se baladait d’un bout à l’autre de l’immense salle mais revenait toujours trouver refuge dans celui de Zadig. Au fond, elle avait du mal à croire que tout ceci était bel et bien réel. Elle avait été couronnée princesse pour le temps d’une soirée et d’une nuit. Les minutes passaient et elle se sentait pousser des ailes. Elle s’imaginait prendre possession d’un corps qui n’était pas le sien, d’une vie qui ne serait jamais la sienne. Elle tentait de se convaincre elle-même qu’elle était à la hauteur de Zadig. Parmi toutes les filles auxquelles il pouvait prétendre, il l’avait choisi elle. D’une manière ou d’une autre, elle était parvenue, par on ne sait quel miracle, à se démarquer. Elle brillait comme une étoile au milieu d’une armada de mannequins perchées sur talons aiguilles. Mackenzie était différente, elle ne s’acharnait pas à jouer un rôle. Elle ne s’obstinait pas à vouloir paraitre sûre d’elle, confiante en toute circonstances. Elle n’avait jamais eu la prétention de s’élever sur un piédestal. Pourtant, aux cotés de Zadig, elle avait l’incroyable sensation que tout était désormais possible, qu’il était le seul être sur cette Terre à pouvoir exaucer le moindre de ses désirs en un claquement de doigts. Elle avait même la fantaisie audacieuse de s’imaginer à son bras, pendue à son cou, accrochée à ses lèvres. Elle rêvait d’une histoire Shakespearienne où tout ne serait que passion. Elle voulait de l’intensité et de la magie. Elle voulait devenir l’héroïne de son propre roman. Il l’observait continuellement. Ses moindres gestes, ses petits rictus, ses regards inattentifs, tout était étudié à la loupe. Zadig prenait soin d’elle, il veillait personnellement à ce qu’il n’arrive rien à son jouet préféré. Personne n’avait le droit de l’approcher, elle était en quelque sorte devenue sa propriété et ne s’en rendait même pas compte. Pourtant, il ne parvenait pas à lire en elle comme dans un livre ouvert. Mackenzie était un océan de mystères, et elle gardait ses pensées précieusement enfermées dans son esprit. Elles étaient toutes plus folles les unes que les autres. Zadig, ne se doutait pas une seconde de ce qui se tramait à l’instant même, juste sous ses yeux, dans la tête de l’australienne. Elle refaisait le monde, elle était l’architecte, l’inventrice, la créatrice. Dans un silence religieux, elle écrivait sur des pages immaculées les lignes de son histoire. Elle conférait à Zadig une place centrale, une place d’honneur, dans ce monde idéal. Personne n’aurait eu l’impudence de l’interrompre dans ce recueillement avec elle même. Elle possédait cette capacité rare de rêver les yeux ouverts. De transformer son quotidien et son environnement par la simple pensée. Alors que tout se matérialisait dans les profondeurs de son âme, elle s’autorisait une énième bouchée de gâteau fruité. Puis, les effluves de l’alcool lui faisaient légèrement tourner la tête, les bulles de champagne pétillaient sur langue. Elle flottait, en apesanteur entre le rêve et le cauchemar. Elle était à des lieux de se douter qu’elle partageait un tête à tête avec le diable, qu’elle trinquait avec lui. Zadig l’avait envouté grâce à sa prestance naturelle, son charme atypique et son éloquence mesurée. Bientôt, elle ne répondrait plus de rien, elle se laisserait prendre à son propre jeu. Bientôt, elle tomberait dans ses filets avec légèreté, à peine consciente. Elle serait la victime d’un sortilège, d’un philtre d’amour. A trop vouloir vivre pleinement l’instant présent, elle allait y laisser une partie d’elle même. « Le champagne, les couverts en or massif, les verres en cristal, les voyages à l’autre bout du monde ... C’est ton quotidien, pas le mien. J’arrive à peine à concevoir ce que c’est d’être quelqu’un comme toi. » finissait t’elle par conclure pour toute réponse. Ses grands yeux clairs croisèrent les pupilles impitoyables du Rosenbach, et de nouvelles questions embuaient ses pensées. Elle se demandait quel effet ça faisait d’avoir tout. De voir les dollars tomber du ciel comme des feuilles mortes en automne, d’avoir une maison dans chaque pays du monde, de pouvoir se payer le luxe de faire de ses désirs des réalités. Que le -non- ne soit pas une réponse envisageable. Elle voulait savoir comment on parvenait à assumer cette condition. Celle d’héritier. Elle se demandait si Zadig avait encore des rêves et désirs inassouvis ou s’il était simplement blasé, parce qu’il avait déjà tout. Tout vu. Tout visité. Tout goûté. Sans désirs la vie valait t’elle encore la peine d’être vécue ? Avait t’il un objectif incroyablement démesuré qui le maintenait en vie ? S’il rêvait d’accomplir de grandes choses, il commencerait par la destruction. Tout raser et tout reconstruire à la gloire de son nom. Intérieurement, elle frissonnait, partagée entre l’envie de le connaitre d’avantage et la peur d’être blessée en chemin. « Je ne sais pas. » murmurait t’elle. A force de trop réfléchir, Mackenzie commençait à douter de tout, et surtout d’elle même. Ce qui était déjà parsemé d’ombre en début de soirée, le devenait encore plus. Un second rendez-vous, avec lui. Un autre lieu, une autre ambiance, mais la même histoire. Pourquoi s’obstinait t’il à être si gentil et serviable avec elle ? Elle décidait de voir le bien, elle aspirait à être celle qui changerait à jamais le grand Zadig Rosenbach. Elle désirait voir les préjugés tomber. Elle voulait voir l’homme derrière le masque. Mais ses désirs étaient trop grands et elle ne le savait pas. Même la fortune des Rosenbach ne suffirait pas à acheter la vérité. Les premières notes de -Lettre à Elise- de Ludwig Van Beethoven s’échappaient sous les doigts du virtuose et Mackenzie se laissait bercer par cette mélodie qu’elle connaissait par coeur. Lorsqu’elle était gamine, elle avait l’habitude de se cacher dans un coin du salon et d’écouter Garrett apprendre l’art de la musique. A l’instar de la madeleine de Proust, elle faisait un bond étrange vers le passé. Elle se revoyait enfant courir dans sa maison de Sydney, et grimper sur les épaules de Jake. Tout paraissait si loin désormais qu’elle en eut un pincement au coeur. Plus personne ne se tenait à ses cotés pour l’aider à prendre les bonnes décisions. Garrett et Jake avaient une nouvelle vie à San Francisco, une nouvelle horde d’amis et de conquêtes. Mackenzie devenait adulte mais ne le voulait pas, elle n’était pas prête. Elle était seule à pouvoir décider, seule face aux pupilles hypnotiques de Zadig. Perdue. A quelques centimètres du gouffre. Prête à tomber. « J’adore cette chanson. » soufflait t’elle en fermant délicatement les paupières, convaincue que Zadig appréciait aussi. Dans toutes les soirées mondaines auxquelles il avait participé avec son incroyable famille, à toutes ses réceptions guindées, on avait du bercer ses oreilles d’enfants d’airs joués au piano, de mélodies interprétées par les plus grands, de concertos et d’orchestres symphoniques. Puis, elle repensait à cette douloureuse question à laquelle elle avait été incapable de répondre. Qu’est ce qui faisait d’elle quelqu’un d’exceptionnel sinon d’avoir été choisi par Zadig parmi toutes les autres ? Si elle était parvenue à se démarquer à ses yeux, c’était qu’il possédait déjà la réponse. Mais, Mackenzie était bien trop modeste pour se trouver une quelconque qualité incroyable. Elle aurait pu mentir, tricher, mais elle ne savait pas faire. Elle était l’incarnation de l’honnête, elle était une petite fée qui voulait changer le monde grâce à quelques beaux sourires et un regard de biche. Elle voulait que tout devienne magique. Elle désirait rendre le monde plus beau, alors que lui n’avait qu’une irrépressible envie de destruction. Ils étaient deux contraires inévitablement attirés l’un vers l’autre. Elle était fragile comme un flocon neige, il était ardent comme les flammes de l’Enfer. Elle vivait pour l’art et la beauté, il vivait pour le pouvoir et l’argent. Leurs chemins n’auraient théoriquement jamais dû se croiser. Il représentait quelque chose d’attirant et d’inaccessible. Un fruit défendu. « Je pourrais te dire un million de choses sur moi Zadig... mais je sais pertinemment que ça ne t’intéressait pas. » concluait t’elle. Elle tentait vainement de se débarrasser de cette question qui l’a mettait dans une posture délicate. Mackenzie était habituellement la personne la plus bavarde de cette planète, mais il n’en savait rien. Elle aurait pu lui parler pendant des heures de son admiration pour le talent d’Edvard Munch, de son goût pour la littérature française du dix-neuvième siècle, de ses poèmes favoris qu’elle avait apprit par coeur. Elle aurait pu aussi, lui parler de son journal intime dans lequel elle prenait un soin minutieux à noter toutes les interrogations qui lui passaient par la tête. Il apparaissait à plusieurs reprises Zadig, au fil de ces pages noircies, mais pas clairement, parce qu’elle prenait garde à n’y faire figurer aucun noms. Néanmoins, depuis qu’elle l’avait rencontré, tout semblait différent. Zadig avait chamboulé quelque chose à l’intérieur d’elle. Ses certitudes s’envolaient et ses désirs étaient douloureusement violents. Pour autant, avait t’il nécessairement besoin de le savoir ? Jouer avec les notes, avec les lettres, et avec les couleurs était une chose. Jouer avec les sentiments, ou apprendre à les contrôler en était une autre. Aussi, elle préférait se murer dans un silence d’or et ne pas se dévoiler trop rapidement sur les engrenages complexes de son âme et sur ce qui, formait tout ou une partie de sa personnalité. « J’aurais pu refuser. » répondait t’elle au tac au tac sans prendre le temps de la réflexion. « J’aurais été la première à te refuser quelque chose. » Elle osait afficher un petit sourire en coin semblable au sien, et appuyait son menton contre la paume de sa main. Peut-être Eileen avait t’elle osé, par le passé, dire non à Zadig. Sauf que Mackenzie n’était pas Eileen, face à Zadig elle ne faisait définitivement pas le poids. Il le savait, il en jouait, il prenait possession de ses pouvoirs avec une satisfaction avérée. Et pourtant, elle s’enhardissait au fil de la discussion. D’une certaine manière, elle était curieuse de savoir jusqu’où elle pouvait aller avec Zadig. Que pouvait t’elle se permettre de faire ou de dire avant qu’il ne perde le contrôle de la situation. C’était un jeu dangereux, et elle se savait sur une pente glissante. Un climat de confiance s’installait et l’australienne se détendait, ses pupilles bleues parvenaient même à soutenir celles de Zadig. Sa timidité laissait place à plus de spontanéité, de légèreté et donc, de naïveté. « Tu m’en aurais voulu ? » Elle supposait qu’il n’avait même pas du songer à cette éventualité. Dans son tableau de chasse imposant, Mackenzie n’était qu’un vulgaire grain de sable, même pas un challenge tant elle était facile à amadouer. Elle affichait une mine faussement boudeuse, inconsciente du charme que cela pouvait renvoyer. Elle n’avait jamais beaucoup cru en son potentiel de séduction, encore moins ce soir, devant un homme qui avait vu défiler dans ses draps les plus belles créatures de la planète. Elle était d’une banalité affligeante par rapport à ses filles sorties de magazines de mode avec leurs chevelures interminables, leurs jambes longilignes et sculptées. Elle n’était qu’une gamine, peut-être qu’il l’a trouvait mignonne, mais ça n’irait jamais plus loin. « De rien. » prononçait t’elle timidement. Sa gorge s’était soudainement nouée lorsqu’il avait prononcé son prénom. Elle aimait la manière dont ça résonnait entre ses lèvres. Il y mettait comme un soin particulier, un mélange de respect pour chaque syllabe et de sensualité à peine dissimulée. Il observait son cadeau sous toutes les coutures, avec un sourire adorablement diabolique accroché aux lèvres. Alors, elle profitait de cet instant hors du temps pour se jeter dans le grand bain, dans la gueule du loup. Elle écoutait ses pulsions, ses irrépressibles envies qu’elle avait trop longtemps réprimées. Sa main de porcelaine partait à la rencontre de la sienne, et elle aurait juré que son coeur avait raté un battement.

Son manteau négligemment posé sur ses frêles épaules, elle progressait sur le parking en direction de la précieuse Aston Martin de Zadig. La température était anormalement basse et elle sentait sa peau frissonner. Le regard tourné vers le ciel, elle contemplait les étoiles et cherchait la lune. Elle marchait anormalement doucement, parce qu’elle portait une paire de talons atrocement hauts. Elle avait voulu être présentable, séduisante, sans en avoir conscience, elle avait voulu lui plaire. Mais, elle remarquait bien que les choses commençaient à être de plus en plus sérieuses. Ils ne parlaient plus, ils se lançaient de petits regards complices qui avaient pour vocation de remplacer les mots. Elle essayait de ne rien laisser paraitre mais, elle était paralysée par la peur. Elle se consumait de l’intérieur. Le souffle commençait à lui manquer, les battements de son palpitant s’emballaient à chaque pas, elle tremblait de façon incontrôlable et pas seulement à cause du froid. Bientôt, il s’arrêtait juste devant elle. Elle croisait furtivement son regard tandis qu’il replaçait une de ses mèches blonde avec une douceur qu’elle ne lui aurait jamais attribué. Et, elle cru mourir sur place. Elle prit une longue inspiration et se mordait la lèvre inférieure. L’effet qu’il lui faisait, c’est nouveau, c’était incroyable. Elle se sentait traverser de haut en bas par un courant électrique. Elle regrettait de ne pas avoir le cran de l’embrasser, là, maintenant, tout de suite. Parce que ça aurait été parfait. Puis, elle ne savait pas si ce serait judicieux. Mackenzie elle était bourrée de grands principes sur l’amour, elle n’était pas du genre à tomber dans les bras de l’inconnu le premier soir. Mais là, c’était différent. Il menait la danse avec une habileté déconcertante. Est-ce qu’elle lui ferait l’honneur de venir boire un dernier verre chez lui. C’était vraiment une question ? Elle en crevait d’envie l’idiote, enfin son coeur, définitivement pas sa tête. Elle aurait du être prudente, elle aurait du se méfier, mais elle continuait de croire qu’il se passait quelque chose de réciproque entre eux. Naïvement, peut-être, mais convaincue. Puis il lui demandait -s’il te plait-, et c’était sans doute la première fois que Zadig demandait -s’il te plait- à quelqu’un. Alors, ça l’a confortait dans son mauvais choix. Il avait de l’influence sur elle. Elle acquiesçait d’un signe de tête, incapable d’émettre le moindre son. Elle aimait la manière dont il l’a regardait, cette façon dont il s’était occupé d’elle durant toute la soirée, comme un gentleman, aux petits soins. Comme quelqu’un qui décrocherait la lune juste pour la voir sourire. Elle se faisait une idée complètement faussée de Zadig mais n’en savait rien. Il l’avait berné avec une facilité plus que déconcertante, et bientôt, il s’emparait de sa taille et de ses lèvres. Il savourait sa victoire bien méritée. Son coeur battait à tout rompre tandis qu’elle s’enivrait du parfum du Rosenbach, qu’elle goutait pour la seconde fois à la saveur exquise de ses lèvres. Elle fermait les paupières et rapprochait son corps du sien. Prise au piège de ses bras, dans un étreinte délicate, elle faisait durer ce baiser encore et encore. Avec une douceur admirable, elle caressait son visage parfait. Mackenzie n’était que tendresse et délicatesse, elle était un agneau qui s’était perdu en chemin. Elle s’éprenait du grand méchant loup. Enfin, elle mettait un terme à ce baiser, doucement elle reculait son visage du sien. Elle osait à peine le regarder dans le blanc des yeux et elle était convaincue que ses joues étaient désormais teintées de rose. Elle esquissait timidement un ultime sourire mais n’ajoutait rien. Elle refusait de gâcher ce moment parfait. Peut-être lui plaisait t’elle, aussi inaccessible qu’il était ? Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle avait aimé cette soirée aristocratique, ce baiser passionné, qu’elle l’avait aimé lui l’espace d’une seconde. Aussi, elle voulait aimer d’autant plus la fin de cette nuit en sa compagnie. Quelque part, dans l’une des demeures les plus clinquantes de San Francisco, elle le laisserait s’accaparer d’une infime mais précieuse partie de son coeur.
 
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MessageSujet: Re: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyLun 16 Juin - 19:43

Spoiler:

I'll tast the devil's tears, drink from his soul but I'll never give up you.
“ You just like the idea of me. You like the person I present myself under the circumstances that I can control. I choose what I say and how I say things. It's like to be attracted to a fictional character in a book. They are scripted and made up. If you think about it through writings, we all script and make ourselves up I don't shared the people I become when I'm upset. I don't show you how I look when I sleep. I don't tell you the times I made someone cry. All the guitty things I've done and the bah thoughts I have. ”

Les cristaux translucides valsaient au dessus de leur tête, pendus au bout de petits crochets argentés aux bras du lustre clair qui déversait sa cascade de reflets dorés sur la mélasse de gens trop beaux, trop bien habillés. Les boucles des dames s'attardaient sur leur nuque, leurs corps emperlés de saphir et de rubis s'agitaient derrière des coupes de vin à moitié vides. Des crus français aux prix exorbitant, à la robe aussi rouge que la leur, des centaines de gouttes sanguines tombées du goulot, le raisin mêlé à l'alcool s'attardant sur leurs lèvres maquillées et leurs parfums de grandes dames s'emmêlant à ceux du champagne, à cet air de paradis faussé par leur hypocrisie arrogante. Des décolletés plongeants dans lesquels on signe les contrats, les tentations disséminées à travers le monde au goût d'inaccessibles luxes, tout cela, chacune des propositions indécentes, des paroles doucereuses et des promesses avinées faisait partie intégrante du monde dans lequel nageait Zadig. Il était né au creux de ces infamies comises le sourire aux lèvres, une coupe de champagne à la main, une clope dans la bouche comme pour dire qu'ils étaient fiers, fiers de leur égoïsme extravagant. Il avait grandi dans les dîners mondains où les alliances se font, se défont, comme un rock déchaîné dans lequel les cavaliers s'échangent avec une furie empressée. Les oeillades haineuses, les talons qui claquaient en annonçant un au revoir agacé, les accords brisés et ceux refaits, les idées qui fleurissent autour de la fumée grise des cigares et les bulles dorées de champagne. Tout cela formait une entité rutilante qu'il savait manier avec précision, dans laquelle il déambulait, sourire désarmant peignant le bas de son visage, en étreignant des mains froides dans la foule, en manipulant chacun des esprits échaudés qui dansaient à ses côtés dans cette course contre les autres, contre tout ceux qui n'étaient pas lui. Leurs existences fangeuses mais reluisantes d'or et d'argent valaient tout, des bouts de papiers brouillés de textes administratifs valaient parfois plus qu'une simple vie. Tout devenait foutrement important dans la débauche fière qui était la leur. En face de Mackenzie, Zadig aurait presque regretté de l'avoir attirée dans ce filet qui gisait au beau milieu des couleurs précieuses de leur monde parfumé de Chanel et habillé de Dior. Il voyait les regards glisser sur ses épaules pâles, sur sa robe quelconque, sur ses cheveux longs, blonds, lâchés dans son dos, sur sa mode qui n'était pas la leur, sur sa beauté qui leur était inconnue. Qu'est ce qu'elle y connaissait, elle, à tout ça, à toute cette opulence, cette richesse sans fin qui pouvait s'étendre autant qu'il le déciderait. Rien. Elle ne savait pas grand chose de cet enfer doré dans lequel ils s'étaient tous jetés en voulant atteindre le sommet. Il y était, lui, en haut de cette tour prisée, interminable qui écorchait vif ceux qu'elle ne voulait pas, il s'y était forgé une place de choix, mais il garderait, pour toujours, lui ainsi que toute sa communauté rosenbachienne, un pied dans le précipice des enfers de la jalousie et de la compétition. Leur cage dorée leur conférait une telle importance, une telle puissance, un joyaux rougi au fer brûlant, qui flamboyait entre leurs tempes, tant c'était troublant de pouvoir avoir tout ce que l'on voulait, tant les rêves se brisaient contre leur carapace d'acier car ils avaient déjà tout, ils ne savaient plus quoi souhaiter, quoi vouloir, il ne savait plus où reporter leurs rêves, leurs souhaits impossibles, car aucun ne l'était plus. Il ne savait plus pour quoi prier, si ce n'était peut-être son salut et le visage sylphide de sa mère, pour sa peau miel et ses cheveux noirs. Mais Mackenzie, elle, son jouet, sa muse pour une soirée, celle à qui il feindrait d'offrir le ciel avec le sourire du diable tandis qu'il planterait ses griffes dans sa chair laiteuse, qu'il déverserait un poison violacé dans ses veines de petite fille, qu'il l'infécterait de sa folie, de son image, qu'il la rendrait folle de lui – car c'était, indéniablement, ce qu'il recherchait ; il la voulait emprisonnée dans un délirium où il serait seul maître, seul geôlier, mais aussi seul invité. Mackenzie, elle, qu'avait-elle connu ? Etait-ce une réelle infâmie que de lui faire goûter à cette élite dorée en lui faisant croire au plaisir absolu en son sein, en sachant qu'elle retomberait de son paradis peint de toutes pièce d'ici quelques heures ? Elle n'avait connu que des étendus bleutées d'une mer déchaînée : l'Australie dans toute sa splendeur sauvage, elle avait connu la gloire de son frère, une protection douce de la part de ses aînés, les cadres bronze du musée de San Francisco, la dure labeur au milieu de ses feuilles de cours noircie de son écriture soignée, en nageant à travers les traits de peinture de la Renaissance et les galbes affinés des statues de l'Antiquité. Elle n'avait jamais aspiré à ce à quoi lui avait accès, la fille feu-follet, remontée sur ses talons et titubant sur un parking endormi était, et demeurait un mystère indomptable pour Zadig Rosenbach, une éternelle interrogation, comme trois petits points sans suite, sans mots derrière. « Et qu'est ce que c'est que ''quelqu'un comme moi'' ? C'est les bouteilles de Dom Perignon que je peux me payer qui me donne le droit d'être... particulier ? » il s'amusait de son malaise, de cette place supérieure qu'elle lui donnait naturellement face à elle. Il se savait particulier, meilleur, plus riche, plus intelligent, que la plèbe, que ces maigres personnages qui suaient en travaillant, qui se bousculait en beuglant dans des rues bondées. Il était l'héritier, il était un souffle euphorique dont sa famille dépendait. Zadig avait été formaté, programmé pour gouverner, pour pouvoir choisir qui tombera, qui vivra, quelle serait les personnes qui pourraient se remettre de 'louragan Rosenbach. Il voulait faire les choses en grand et ne rien négliger le jour venu. Des notes de piano tâchèrent le calme guindé, laissèrent leur mélodie perler le long du papier peint crème, s'étendre et imploser jusqu'aux moulures baroques. La cage thoracique de l'héritier s'emplit du grandiose de chacune de ces notes, de ces intonations harmonieuses qui lui murmuraient à l'oreille, lui insufflaient leur douceur. « La lettre à Elise, de Beethoven, laissèrent échapper ses lèvres. Magnifique. » il se laissa un instant pour savourer la musique, laissa s'estomper la folie de l'instant présent. Il n'aurait jamais pris le temps de s'extasier sur un air de piano en temps normal, mais devant Mackenzie, qui avouait entre deux battements de cœur adorer cette chanson et la bourgeoisie californienne qui surveillait d'une oeillade impétueuse ses réactions entre deux gorgée de Château Latour, il laissait sa tête se mouvoir entre les accords, en légers mouvements sur le côté, comme une danse secrète entre son esprit et le piano. « Au contraire, j'aime me renseigner sur les personnes avec qui je dîne, et on ne peut pas dire que l'on se connaisse beaucoup. » lui glissa-t-il en senfonçant dans son fauteuil, la cotemplant plus aisément le dos aisni prostré dans son coussin de velours pourpre. « Je commence, si tu veux. » il marqua une légère pause, laissa le temps désirer cette intervention, la voir se pendre avec sa délicatesse timide à ses lèvres, suivant ses inspirations. « Je suis né à New-York, dans l'Upper East Side. Je ne te présenterai pas ma famille, on en parle bien assez, il commença à déboutonner la manche de sa chemise. Ma cousine Eileen m'a laissé un souvenir d'elle dès mes onze ans, il caressa la cicatrice avec une certaines fierté, c'était sa blessure de guerre. Dix points de suture. » moment suspendu, instant d'hésitation. Devait-il mentionner Sophia dans cette brève présentation. Ca accentuera le côté dramatique du personnage, se souffla-t-il. « Ma mère est morte quand j'avais douze ans, renversée par une voiture. » c'était dit, et il palpait déjà dans l'air cette sorte de tristesse indirecte et réprimée que chaque personne mise au courant dégageait. On s'attardait sur sa psychologie suite à cette révélation, on se questionnait sur ce qui avait influé sur ce qu'il était maintenant. « Je fais de l'escrime, j'ai été champion national quatre fois, je préfère le fleuret mais je pratique aussi l'épée et le sabre. » il s'arrêta, passa le bout pointu de sa langue contre la peau rouge de ses lèvres et planta un regard ambré dans celui azur de son interlocutrice. « Ton tour, lâcha-t-il. » Il laissa alors se fondre dans ses orbes saphir son regard noisette, ce contact visuel brûler d'une intensité passionnel, presque aussi forte que si elle avait été charnelle. Il sentait une douceur infinie émaner des deux lacs turquoises au milieu de la figure lilas de Mackenzie, caresser le pourtour de ses paupières, décrire les proéminences régulières de son visage masculin, il se sentait bien, dans une simplcité délicieuse, comme une première gorgée d'un oxygène nouveau, limpide du parfum fugace de sa blonde. Un instant, ce choix incongru parmi toutes les proies qui s'offraient en robes extravagantes devant lui dans ces boîtes bondées lui parut clair, d'une évidence qu'il n'aurait su saisir avant, elle devenait, peu à peu, sa lubie, quand ce contact aérien se créait entre ces paires d'yeux assoiffés de tendresse, d'amour, aussi, peut-être. « Refuser ? » il s'esclaffa. « Vous voulez toutes être les premières à refuser quelque chose au grand Zadig Rosenbach, fit-il en exagérant volontairement le terme. Vous auriez du mérite, je vous l'accorde, mais à quoi bon se priver d'une si belle soirée sous prétexte qu'on m'aurait trop gâté ? » il marqua une légère pause. « Ce n'est pas à vous de faire mon éducation. » il laissa un long soupire agacé s'extirper d'entre ses lèvres. Elles étaient toutes les mêmes, dans le fond ; elles voulaient être les premières à affronter le grand héritier, l'oiseau rebelle qui logeait dans sa cage dorée, aux grilles ouvertes. Le défier réveillait un certain amusement chez lui, surtout de la part d'une gamine perdue au milieu des nappes de soie et des coupes de champagne. Alors certes, il s'avouait stimulé par cet affront, mais premièrement, il préférait jouer avec des adversaires à sa taille (Eileen était parfaite pour ces batailles puériles) et deuxièmement, il n'attendait pas là la biche aux yeux azur. Il pris une nouvelle bouchée de cheesecake. Il ne la laisserait pas le provoquer sans répliquer, aux risques et périls de mademoiselle Fitzgerald.

Comment dire ? Comment expliquer cet instant ? Zadig jubilait intérieurement, tant ce moment avait refleté cette perfection qu'il recherchait avec une ardeur arrogante, tant ces minutes enlacé avec elle avaient ressemblé à celles d'un long-métrage. Baignés par le vent capricieux de la Californie, leur deux corps enchaînés l'un à l'autre avaient bravé des bourrasques enragées, la taille de Mackenzie maintenue fermement par les longs doigts agiles du Rosenbach, sa petite poupée de chiffon à la crinière d'or pendue à son cou, leurs lèvres scellées par un baiser qui avait un étrange goût de promesse. Tout s'était confondu dans une brume argentée qui avait pour seul objectif d'être la fumée venimeuse qui purulerait entre les tempes fragiles de sa proie. C'était de la poudre aux yeux, son rêve peint de mille couleurs éclatantes, le romantisme poussé à son paroxysme, tout s'orchestrait sous la volonté de fer de Zadig, tout était vicieux, faux, chacunes de ses inspirations s'organisaient pour elle. Et, aussi sublime que l'illusion pu être, l'héritier aurait presque dû se maîtriser pour ne pas se laisser submerger par elle et d'embarquer à bord de cette barque vouée à couler avec le cœur fissuré de l'australienne. Son influence irréfutable sur elle le consumait, il aimait la sentir danser sous ses doigts, elle était, sans l'avoir choisi, le patin de ses fantasmes. Mackenzie. Son prénom résonnait dans son crâne comme un rock endiablé, sur lequel ils dansaient. Sur lequel il gagnerait. Il aurait pu l'aimer ; elle était belle, Kenzie, vive, pure. Mais c'était tellement plaisant, ce manège, il aurait voulu pouvoir s'apprêter à la briser, encore et encore, tant il aimait ces instants de bonheur factice qu'il feignait en effaçant les plis de sa chemise. Il défit doucement la caresse de leurs lèvres, s'écarta progressivement de la carcasse tremblante enveloppée de son manteau anthracite et lui ouvrit la portière de son Aston Martin, les flancs d'acier renvoyèrent en miliers de petits éclats clairs la lumière de l'astre nocturne. Il déguisa son visage d'un mince sourire attendri devant les frissons frigorifiés de son invitée tandis qu'elle s'installait dans la voiture. « Si tu pouvais éviter de me les emprunter, cette fois-ci... » plaisanta-t-il en serrant les clefs de son bolide au creux de sa paume rechauffée par son séjour à l'intérieur du restaurant gastronomique. Zadig laissa son souffle retrouver sa course tranquille, s'assit et posa ses mains sur le cuir froid du volant. Le vrombissement de leur carrosse de fer déchira le calme tâché de cris d'oiseaux alors que les roues léchaient l'asphalte en démarrant. Encore une fois, ils se retrouvaient dans cette même voiture, sous ce même ciel d'encre, dans cette même San Francisco ensommeillée qui suivait leur route avec l'attention bienveillante d'une mère. Tout aurait dû converger pour empêcher la douce enfant d'entrer dans ce monstre de métal pour visiter le palace argenté des Rosenbach, mais l'univers tout entier aurait pu se plier aux désirs exacerbés du bel étudiant. Tout était, et resterait, en place pour confondre Mackenzie dans l'illusion la plus belle et la plus parfaite ; elle était prisonnière de son propre rêve, de son idéal princier qui se briserait d'ici quelques heures. Les larmes couleraient sur les joues lisses de la petite princesse prochainement déchue, petite ange dont le démon Zadig grifferait les ailes. Mais rien ne lui permettait de se préparer à la douleur, rien ne lui indiquait de revêtir son armure et de se préparer à encaisser, tout se préparer à la déchirer, à l'écorcher. Les plaies seraient dures à panser. (…) Le hall sombre les accueilli premièrement, dans cette pénombre omni-présente, leurs souffles se mêlaient à l'air frais du foyer Rosenbach, cette bâtisse luxueuse aux styles variés mais toujours fantasques d'une beauté soignée, agaçante pour certain. Tous enviait cette maison, que Zadig trouvait cruellement impersonnelle, décorée par on ne savait quel architecte d'intérieur payé une fortune pour revêtir chaque mur, pour agencer tout ce qui pouvait l'être ; pour rendre ce palace plus beau qu'il ne l'était déjà. Ils écoutèrent un instant ce silence contrit qui avait connu tant de choses, tant de luttes, d'engueulades, de cris, de verres brisés, mais aussi de sourires victorieux d'avoir fait signer un contrat, de fous rires qui lézardaient le marbre glacé entre les héritiers, cette villa avait, quoi que l'on dise, une mémoire propre dont Zadig ne pouvait saisir l'immensité. La lumière éclipsa les ténèbres qui dissimulaient la grandeur prétentieuse du lieu et Zadig s'avança devant sa demoiselle. « Ne bouge pas, je reviens. » fit-il, en saisissant le manteau gris qu'elle portait sur ses épaules pour aller le déposer sur l'accourdoir du canapé. Il s'estimait sympathique de lui faciliter la rechercher de ses affaires d'ici quelques heures. Il réapparut la minute suivante, la mine réjouie, prêt à continuer cette moquerie diablesse. Attrapant doucement sa main, il la guida à travers l'étage du bas, lui présenta d'un ample geste le salon, où il lui proposa de s'asseoir. « Tu veux boire quelque chose ? » légère pause, il réfléchit à ceux à quoi pouvait bien aspirer cet esprit innocent, quel aurait été le meilleur appât pour elle. Il jeta un regard distrait à la lune. Sortir le grand jeu, c'était peut-être l'instant parfait, le seul. « C'est magnifique, cette nuit étoilée. » évidemment qu'il se foutait pas mal de l'état du ciel en cet instant précis, mais il essayait de se laisser guider par son instinct. Pour la première fois, il se sentit presque maladroit. Il se tourna vers elle, son visage baigné par la lumière lunaire ne faisait ressortir que leur bleu de ses yeux et le blanc de sa peau. Il passa sa main autour de sa taille, reprit ce baiser qu'ils avaient été contraints d'abandonner une quinzaine de minutes auparavant. Les lèvres de Mackenzie avaient un goût fruité, il se laissa enivrer par son pafum, cette odeur vanillée qui lui montait jusqu'au creux de son esprit, qui le rendait fou de ce petit bout de femme qui n'était censé n'être qu'une proie, qu'un jeu sans attache, et une seconde, rien qu'une infime seconde, il pensa que décidément, Mackenzie aurait pu être le genre de fille dont il aurait pu tomber follement amoureux. Juste une seconde. Il passa ses mains dans ses longues mèches blondes, continuant de goûter fougueusement à ses lèvres, tandis qu'il l'attirait plus encore à lui, reculait presque inconsciemment vers la porte qui les mènerait à l'escalier, puis à sa chambre. Il se détacha de quelques centimètres d'elle, de ses lèvres framboises et ses longs cils maquillés. « Je suis désolé, je ne voudrais pas que ça aille trop vite pour toi. » lui murmura-t-il, comme l'ultime coup de couteau, cet énième coup de grâce qui, à coup sûr, la ferait craquer. Bien sûr, que tout irait trop vite.
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MessageSujet: Re: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyLun 30 Juin - 2:52


« J’ai décidé de détruire quelqu’un,
briser une existence, massacrer un destin, et tout à fait injustement,
choisir un innocent, quelqu’un qui pourrait être heureux (…)
et en faire une épave dans mon genre (…) ».



JOYEUX ANNIVERSAIRE (EN RETARD) MA ESTHER :plop: :mimi:
( grosse relecture à venir “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” 277800 )



Une armée de serveurs guindés gravitaient autour de leur table. Dans un enchainement de gestes mécaniques et calculés ils débarrassaient prestement les assiettes enduites d’or. Elle observait distraitement leur danse parfaitement maitrisée. Bientôt, ils disparaissaient vers les cuisines, emportant avec eux les restes, les miettes, tout ce dont l’Elite n’avait pas voulu. Sur cette ultime note sucrée, le repas touchait à sa fin. Désormais, elle ne pouvait plus se réfugier dans les délices fruités. Elle était contrainte de lui parler, d’alimenter la conversation, de lui donner de la consistance, un semblant d’intérêt. Elle se devait de faire honneur à cette invitation, de trouver une flamme dans son regard impitoyable. Sans quoi, elle serait elle aussi répudiée, reconduite à l’extérieur de ce monde tapissé de dollars, jetée comme les vestiges d’un repas dispendieux. Encore mal à l’aise, elle cherchait ses mots et veillait à être irréprochable. Zadig faisait parti de ces hommes qui ne se contentaient que du meilleur. Ceux là même qui ne laissaient jamais de seconde chance, et surtout pas au peuple. Evoluant dans une bulle imperméable, Zadig avait une vision dualisée du monde et de la société. D’un coté, la plèbe, les petits-gens, ceux qui n’apparaissaient pas dans les classements Forbes, de l’autre lui, sa richissime famille et les personnes du même acabit. Pleinement consciente de ne pas avoir droit à l’erreur, elle se savait pourtant en terrain étranger. Elle arpentait naïvement les chemins d’un monde, qui n’était pas, et ne serait jamais le sien. Il lui laissait entrevoir des plaisirs voluptueux et inatteignables pour quelqu’un de son rang. Stupidement, elle se laissait aveugler par les éclats scintillants des dorures, par son sourire carnassier à qui on aurait donné l’absolution. Au plus profond d’elle même jaillissait une étincelle d’espérance à laquelle elle voulait croire. Une fissure à travers laquelle elle devinait la rédemption d’un homme comparable au diable. Une brèche infime mais tellement lumineuse qu’elle acceptait volontiers de croire qu’il n’était pas aussi cruel qu’on le prétendait. Elle se laissait éblouir par sa distinction, par son éloquence raffinée et la dextérité de ses gestes. C’était paradoxal, mais elle se sentait en sécurité en plein coeur de l’Enfer. Peut-être, parce qu’elle n’avait pas pleinement conscience d’y être, peut-être parce qu’il avait versé dans le vin un poison maléfique qui occultait la réalité. Ses pupilles cristallines partaient à la rencontre des siennes, d’un regard elle essayait de percer l’âme insondable du Rosenbach. Elle était désireuse de comprendre les mécanismes complexes de son monde, la manière dont il parvenait à faire de son nom une légende, la façon dont les billets verts glissaient entre ses doigts. Elle souhaitait se fondre dans ce décor intemporel, mais ils étaient tous des diamants et elle, un morceau de plastique brillant. Une tâche, une erreur, l’intruse, la non-désirée. Avec une spontanéité et une sincérité admirable, elle tentait de lui expliquer les raisons de son silence, des ses regards fuyants, de son attitude reprochable. Mais, une fois de plus, elle n’employait pas les mots adéquats et son discours pavé de bonnes intentions se retournait contre elle. Zadig prouvait une fois de plus sa supériorité inaltérable, il était le seul à avoir les cartes en main et il en disposerait en fonction de ses désirs, jamais il ne se laisserait influencer par une idiote férue de contes de fées. « Je me suis mal exprimée... » murmurait t’elle dans un souffle fragile. Elle refusait que Zadig se méprenne, jamais elle n’avait eu la prétention de lui attribuer une étiquette. Il n’était pas particulier ou différent parce qu’il pouvait se payer des bouteilles de champagne français, des yachts de trente mètres et des diamants gros comme le Ritz. Il était différent parce qu’il dégageait quelque chose d’infiniment précieux. Une aura forçant au respect, des effluves de volupté, un parfum de pouvoir et d’autorité légitimes. Il était semblable à une oeuvre d’art, une toile de maitre insondable. Zadig était comme le sourire énigmatique de la Joconde de De Vinci. Extraordinairement captivant. Un océan de mystères, une rivière de questions. « Non, ça n’a strictement rien à voir avec l’argent. C’est plutôt la rage, la détermination qui émane de toi. Tu as pleinement conscience de posséder un certain pouvoir. Tu ne t’en cache pas. » Elle marquait une brève pause, reprenait son souffle puis, elle fixait ses pupilles sombres. « D’une certaine manière c’est admirable. » Elle mordillait sa lèvre inférieure en signe d’incertitudes. Elle ignorait sur quelle pente glissante elle était en train de s’embarquer mais, elle savait que la chute pouvait survenir à tout moment. « L’important ce n’est pas la possession du pouvoir ou de l’argent, mais ce qu’on en fait. » concluait t’elle en prenant une longue inspiration salvatrice. Des tas d’hommes pouvaient se vanter d’avoir une fortune semblable à celle des Rosenbach mais pas un dixième de leur prestance. Un pouvoir comparable, mais une détermination proche du zéro pointé. C’était ce qui, selon elle, faisait toute la différence entre Zadig et les gens prétextant être comme lui. Le nombre de millions ou de milliards inscrits sur un compte en banque n’octroyait pas forcément la grandeur. Chez les Rosenbach, elle était innée, héréditaire, comme un don inestimable tombé du ciel, offert par les étoiles. Puis, elle fut interrompue par les notes aériennes de Beethoven. Elle se laissait envahir par la musique, transporter par la partition merveilleusement jouée. Artiste dans l’âme, rêveuse imperturbable, finalement, elle s’en sortait bien. La musique adoucissait les moeurs, et lui éviterait peut-être une énième explication avec l’héritier car, dans cette confrontation de deux mondes parfaitement opposés, elle ne tirerait pas son épingle du jeu. Pendue à ses lèvres, elle l’écoutait avec un intérêt dépassant les limites du possible. Il appréciait la musique puis, désireux d’en savoir plus sur sa charmante invitée, il versait quelques gouttes d’eau dans son vin. Plongeait en premier dans le grand bain des révélations. Héritier d’une famille fortunée il avait fait ses premiers pas dans l’Upper East Side, là où se côtoie les boutiques de luxe et les penthouses incroyablement spacieux. Comme tout Rosenbach qui se respecte, il avait du suivre une scolarité exemplaire et couronnée de succès. Enfant prodigue, il avait été préconçu pour être un jour au sommet, une place désirable l’attendait depuis qu’il avait poussé son premier cri. Il était tout ce qu’elle n’était pas.

Rapidement, il citait Eileen sa sulfureuse cousine à la réputation tout aussi scandaleuse. Elle avait entendu parler d’elle dès son premier jour à Berkeley, la milliardaire gâtée depuis sa naissance ne laissait personne de marbre. Elle oscillait continuellement entre folie et génie. Elle était au coeur des rumeurs et savait au même titre que son cousin, se montrer indispensable. Déboutonnant la manche de chemise, elle constatait la présence d’une cicatrice profonde. Gravée à jamais dans l’avant-bras du Rosenbach, elle était sa blessure de guerre, le souvenir impérissable d’une enfance lointaine. D’une enfance où sa mère appartenait encore au monde des vivants. Sa gorge se nouait. L’ultime révélation fit l’effet d’une bombe. Jamais, elle n’aurait cru possible que Zadig puisse se confier de la sorte à elle. Aussi, elle se sentait coupable. Coupable de réouvrir des plaies , coupable de n’avoir jamais vécu pareils traumatismes, coupable de ne pas savoir quoi dire. Inévitablement, Zadig avait du changer à partir de ce jour, elle ignorait à quel point il avait été atteint,  quel prix il avait du payer pour feindre aller mieux. Elle se rendait compte qu’elle ne connaissait rien de la douleur, de la mort, de la tristesse. Dans son monde édulcoré digne d’un dessin-animé pour enfant tout finissait toujours bien. Les gentils avaient toujours le dessus sur les méchants. Sa naïveté était touchante, pure, mais aux antipodes de la vraie vie. « Je suis désolée. » articulait t’elle avec toute la difficulté du monde sans oser croiser son regard ardent. Puis, il changeait brusquement de sujet, lui confiait sa passion pour l’escrime, son talent, ses réussites. Zadig n’échouait jamais. Zadig se relevait toujours. Il se dépeignait inconsciemment comme quelqu’un d’indestructible. La vie, le destin, les événements avaient tentés plus d’une fois de le mettre à terre, au pied du mur, mais il se relevait toujours. La tête haute, le regard d’acier pointé vers l’infini, il ne conservait que des stigmates, des cicatrices, sur la peau, sur le coeur, dans l’âme. Rien d’autre que des vulgaires traces qui ne l’empêcheraient jamais d’aller au bout de sa destinée, de s’accaparer la place qui lui était dûe depuis toujours. Aussi, venait l’instant tant redouté. Son tour. L’instant où, à la manière de l’héritier, elle allait devoir se confier. Sur ses peurs, ses doutes, ses passions, ses erreurs, ses drames. Détournant le regard elle cherchait un début, un endroit où commencer mais elle ne visualisait qu’une page désespérément blanche. Pourtant, elle était bavarde habituellement, toujours disposée à parler d’elle, à parler pour ne rien dire, à parler pour mettre un peu de magie dans chaque instant. « Un jour, Garrett a teint mes cheveux en rose... » commençait t’elle en lui racontant cette anecdote honteuse mais mémorable. « Je devais avoir dix ans, et il voulait remporter une énième bataille. » Un mince sourire parcouru ses lèvres, tandis qu’elle semblait se détendre doucement. Elle était davantage disposée à parler maintenant que Zadig l’avait fait. « Je suis véritablement passionnée par la peinture, l’art en général. Je serais capable de rester des heures devant un tableau d’Edvard Munch ou de Joan Miro. Je crois que ça ne s’explique pas. » Si elle avait les milliards de dollars comme Zadig, c’est ce qu’elle ferait en premier, acheter le cri de Munch pour l’observer continuellement. « J’aime les livres aussi, en particulier ceux qui finissent bien, ça peut paraitre stupide, mais j’estime que la littérature au même titre que l’art est censée rendre le monde plus beau. » On aurait juré voir ses yeux pétiller alors qu’elle poursuivait avec toujours plus de sincérité. « Je tiens un journal intime depuis que je suis toute petite. J’y note des questions plus ou moins existentielles, des citations marquantes, des poèmes français... » Elle oubliait de lui dire qu’elle parlait couramment français, qu’elle possédait une dizaine de peluche en forme de kangourous, qu’elle n’était jamais monté sur une planche de surf, qu’elle rêvait de se réveiller un matin dans un Walt Disney, qu’elle désirait retourner à Paris, qu’elle était capable d’avaler son poids en chocolat, qu’elle avait pleuré à la fin de Titanic... Elle essayait de s’en tenir à l’essentiel, à l’important. « Et je suis jamais tombée amoureuse. De personne. » Concluait t’elle dans une moue boudeuse, en s’apercevant de sa stupidité. Elle manquait de fondre en larmes. Elle ne serait jamais comme les princesses que Zadig se plaisait à fréquenter. Mackenzie ne pouvait pas prétendre aimer les plaisirs interdits de la drogue, elle n’avait pas dansé sous les lumières des clubs de Las Vegas ou de Miami, elle ne s’extasiait pas devant une paire de chaussures brillante. Elle avait l’innocence touchante de l’enfance, la candeur d’un agneau, la pureté qui brillait au fond des yeux. Elle était tout ce qu’il n’était pas.

Puis, elle remarquait un agacement caractéristique prendre possession de ses traits. L’idée de tenir tête à Zadig Rosenbach, même pour faire semblant, était mauvaise. Il répliquait sans ciller, de façon tranchante, ne laissait même pas place à la discussion. Aussitôt, elle regrettait ce pic de courage qui l’avait parcouru. Troublée, elle enchainait bêtement les erreurs, et pour la cinquième fois de la soirée elle s’apprêtait à s’excuser. S’excuser d’être si naïve, si rêveuse, si instable, si dans la lune, si déconnectée. Confuse, elle détournait les yeux, sans avoir conscience du pouvoir qu’il exerçait déjà sur elle. Son emprise qui se faisait plus puissante de minute en minute. « Je l’aurais pas fait. » lançait t’elle en croisant les bras autour de sa poitrine. « Refuser ton invitation. » terminait t’elle par dire. Personne ne l’avait fait avant elle, toutes voulaient découvrir le Zadig Rosenbach qui se cachait derrière le masque. Aucune n’y était parvenue. Toutes espéraient. Toutes se blessaient en chemin, et s’en rendaient compte une fois qu’il était trop tard. L’histoire n’aurait pas de fin heureuse cette fois. Zadig se complaisait dans la destruction. L’anéantissement des rêves. Tous devaient souffrir comme il avait souffert.

Les lumières de la ville endormie se reflétaient sur sa peau diaphane tandis que le véhicule rutilant affrontait la nuit. Assise aux cotés de Zadig, elle ne pouvait s’empêcher de lui lancer des oeillades discrètes. Il était séduisant, les mains accrochées au volant, il les conduisaient vers une nuit pleine de promesses. Dans ce carrosse, elle était comme une Cendrillon des temps modernes qui progressait en direction d’un château merveilleux. La saveur des lèvres de Zadig picotait encore sa bouche, elle se remémorait leur étreinte brûlante, elle aurait voulu que ça dure encore. Encore un peu. (...) Les yeux écarquillés, elle contemplait avec une certaine stupéfaction cette demeure aux allures de Versailles. Les plafonds étaient si hauts, les pièces si grandes. Tout était démesuré, clinquant, exponentiellement luxueux. Silencieuse, elle s’extasiait devant la beauté des lieux. Tout était parfait, trop beau pour y vivre, trop grand. Ce n’était comparable avec rien de ce qu’elle connaissait, et elle pouvait aisément affirmer que le hall d’entrée de la demeure Rosenbachienne était plus grand que son appartement tout entier. Zadig s’avançait alors vers elle, l’a débarrassait de sa veste avant de réapparaitre quelques instants plus tard. « Non merci. » répliquait t’elle alors qu’il l’a guidait à travers le séjour majestueux, elle n’avait pas soif. Par-delà les baies vitrées, elle constatait la présence d’un jardin interminable, piscine à débordement, vue époustouflante sur San Francisco, fleurs par milliers. Les Rosenbach vivaient dans une bulle magique, dans un paradis artificiel, ils ne se refusaient rien. Avec tant de poudre jetée aux yeux, elle risquait de perdre la vue. Il désignait les étoiles mais elle s’en moquait. A cet instant, elle ne voyait que lui. Il était différent de celui du restaurant. Plus d’arrogance, de suprématie légitime, de condescendance appliquée. Elle se sentait parcourir d’un frisson alors que les mains de Zadig se posaient délicatement sur ses hanches. Son palpitant battait à tout rompre, l’électro-cardiogramme s’affolait, et ses pupilles se fermaient. Elle se laissait envahir par le parfum enivrant de Zadig, elle le laissait mener la danse jusqu’à des lieux plus intimes. Littéralement envoutée, elle s’accrochait à son cou, goutait de nouveau à la saveur exquise de ses lèvres, redécouvrait la perfection de ses traits sous la finesse de ses doigts. Le souffle court, les pensées embuées, il devenait son seul désir, son fantasme qu’elle était désireuse d’exaucer. Elle ne pouvait réprimer cette attirance qui l’a consumait de l’intérieur, cette envie irrépressible de laisser une empreinte même ridicule dans la vie du grand Zadig Rosenbach. Néanmoins, elle eut une seconde de doute lorsqu’il s’excusait la rapidité à laquelle les événements s’enchainaient. Elle se demandait si elle était suffisamment bien pour lui, si il pourrait se contenter d’une fille comme elle. Elle n’avait pas ce physique propre aux mannequins, pas de jambes longilignes, de taille ultra-fine, de fantasmes tordus. Elle n’était pas une adepte des relations purement charnelles, Zadig n’était que le troisième homme à qui elle offrait son corps. Et elle, quel numéro portait t’elle ? Quelle était sa place sur le tableau de chasse du Rosenbach ? Dixième, cinquantième, centième... Tiraillée entre la peur et le désir, elle décidait d’écouter son coeur, pas sa tête. De se laisser guider par ses envies, et dieu seul savait à quel point Zadig avait réussi à la charmer. D’une manière ou d’une autre, il était parvenue à l’atteindre durant la soirée, à lui faire entrevoir un océan de couleurs magnifiques. Elle avait envie de croire à ce conte de fée. Elle était loin de se douter qu’il avait été fabriqué de toutes pièces depuis bien longtemps déjà. « Ne sois pas désolé. » soufflait t’elle finalement en faisant glisser les bretelles de sa robe sur ses minces épaules. Lentement, elle se rapprochait davantage de lui, et avec une douceur incomparable elle prenait l’initiative de l’embrasser. Personne au monde ne possédait plus de douceur et de tendresse qu’elle, ce soir, elle en faisait cadeau à Zadig. Les yeux clos, elle partait à la recherche des boutons de sa chemises, un à un, elle les retiraient. Ses mains parcouraient son visage sculptural puis son corps nu. Doucement, elle caressait la cicatrice sur son avant-bras et, c’était comme si elle avait le pouvoir de la faire disparaitre. Reculant vers le lit imposant de l’héritier, elle resserrait leur étreinte, s’abandonnait dans ses bras, déposait des baisers magiques dans le creux de son cou, sur son visage, ses lèvres... Belle mais inconsciente, douce mais hypnotisée, innocente mais charmée, elle tombait dans le piège. Il était déjà trop tard pour s’en sortir dignement, intacte, en vie. « C’est parfait Zadig. » Les cicatrices se referment, les morceaux de coeur perdus ou volés ne se retrouvent jamais.
 
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MessageSujet: Re: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyDim 3 Aoû - 19:35


Perk of being strangers ; you will never ever get tired
of each other
suddenly, all at once, she knows, knows that he doesn’t understand her, that he never will, that he lacks the power to understand such perverseness. and that he can never move fast enough to catch her.


Il posa un énième regard curieux sur ses traits singuliers, il laisse ses yeux se frotter aux reliefs réguliers du visage de Mackenzie. Il flotte dans sa contemplation sourde, s'abandonne à la vision du corps sylphide palpitant devant lui. Il l'analyse, cherche à trouver la faille dans le masque de porcelaine. Si fragile, si légère, et pourtant. Pourtant le cadenas lui résiste, le voile translucide qui la couvre ne lui laisse apercevoir que des fragments fugitifs, tout reste en suggestion, il voit se dérouler le spectacle de loin, sans en saisir les détails. Dans le torax de sa jolie môme, il y a des hirondelles qui tournoient, il entrevoie le visage courroucé de Jake, celui de Garrett, il se tait. Il attend. Il veut déceler les cristaux qui se cachent en elle, au creux de son cœur et dont il ne voit que la lumière. C'est comme un ballet là-dedans, il sent l'agitation, il voit les robes tournoyer, les corps se tordre, mais il ne perçoit pas les visages des danseurs, il voit seulement des dizaines de silhouettes danser sur une musique tue. Mackenzie est un secret. Cachetée, nouée, cadenassée. Devant n'importe qui d'autre, Zadig aurait fait éclater en mille petits morceaux de fer la serrure, mais elle, statufiée derrière sa coupe de champagne, l'aveugle. Il ne trouve plus le moyen de craqueler les coquilles. Il avait fait ça toute sa vie et devant une blonde aux yeux de biche, il sent ses forces frémir hors de lui. Il la contemple une nouvelle fois, attrape dans l'enceinte sanguine de son palais quelques bulles dorées de champagne, il essaie de savourer, de s'attarder sur le goût acidulé, mais ses papilles s'inhibe devant mademoiselle Fitzgerald close et immaculée. Une cage de verre aux parois teintées de bleu, qui laisse filtrer mille et une nuances sans jamais dévoiler entièrement ce qui dort derrière. Et ça l'agace, ça l'énerve, il la voit se caler mieux dans son siège, son dos effleurant le velours, c'est comme une provocation. Elle lui sourit, tout en restant raidie de timidité, abritée par la surface noisette de la table. Ses prunelles irradie d'une fantaisie candide, cet éclat qu'il a perdu dès lors que le sang de sa père tâchait son pantalon. Son parfum vanillé lui parvient par rafales saccadées dès qu'elle gigote un peu trop. Ça lui rappelle Sophia. Ça lui rappelle les jours heureux. Les heures fleuries devenues souterraines. Il se mordille l'intérieur de la joue, devant lui les lèvres mauves de sa mère lui insuffle ces mots tièdes de tendresse, ils vivent contre sa peau, ils parcourent ses pores vivifiés par les souvenirs. Il vit dans la période post-Sophia, il vit à travers des ères déchirées de douleur, il vit dans l'oubli. Quand ça revient comme ça, comme une ritournelle enivrante morte dès qu'on a coupé la radio, il se demande pourquoi. Est-ce que c'est ça, retourner le couteau dans la plaie ? C'est sentir ses cicatrices bouilloner, picoter, se barioler de sang ? C'est goûter la douleur une énième fois en réprimant les soupirs de détresse ? Il ne sait pas. Il ne sait plus ce que c'est que de vivre dans la douceur. La seule qu'il ai jamais connue, c'était celle d'une mère aimante en chemise blanche et talons hauts. Alors on fait quoi dans ces cas-là ? On oublie, on tait les râles de chagrin qui se rappelle à nous ? C'était ça qui l'attendait, devoir comprimer ses réminiscences spasmodiques dès qu'une odeur, qu'une couleur, qu'un son lui rappellerait un peu la peau mate de Sophia ? Il songe que oui, c'était la vie qui l'attendait et que le parfum de Mackenzie ne serait pas la seule piqûre de rappel administrée. « Pourquoi je me cacherai d'avoir un certain pouvoir ? Il est là pour ça, non, le pouvoir ? On n'achète par une Ferrari pour la cacher dans son garage, je me trompe ? » Il lui sourit avec cet air doucereux qui écorche l'harmonie de l'air. « La rage, tu dis ? C'est indispensable ici bas. Je t'épargnerai le discours sur à quel point le monde est une jungle, etc. il suffit de savoir se battre. Oui, ça m'est tombé tout cru, l'argent, le nom de famille, mais j'ai une part de mérite dans le fait de les garder, comme tu dis. » c'est ça, jette-toi des fleurs, Zadig. « Mais merci. » il lui sourit une nouvelle fois, très doucement, avec ces minuscules fossettes au coin des joues. Sa barbe de deux jours a des reflets cuivrés sous la lumière du lustre. Ses pampilles cristallines s'agitaient au rythme du piano, elles frémissaient sous cette poésie contenue dans un air libéré. La clameur froide de la bourgeoisie s'éleva dans l'air chargé. A travers la mélasse indistincte de bruits et voix, celle de Mackenzie se frayait une route jusqu'aux oreilles distraites de l'héritier qui prenait part au spectacle doré de cette population en second plan. Il laissait son regard vagabonder à travers la salle, frôler les étoffes colorées qui lui éclaboussaient la vue. Zadig n'appréciait plus rien, si ce n'était le fruit de son propre travail ou les nouveautés qu'on lui offrait - bien que très modérément - mais à travers cet entremêlement confus de sons, il goûtait au plaisir simple de la supériorité auquel il avait toujours eu droit, cette opulence qui suintait tout contre son épiderme, et dont jamais il ne se lassait. Ils sentaient les regards poisseux d'une élite un peu moins fortunée parcourir chacun des détails de son imposante silhouette. On le jalousait pour cette perfection qu'il incarnait, il avait droit à tous les caprices, était né sous une cascade intarrissable d'or et avait, en plus de ces avantages éternels, une belle gueule et une intelligence brillante. Tous ces apriori flatteurs flânaient proches de son image glacée, à laquelle les langues fourchues insufflaient mille et une vilainies. Outre ces dons de beauté et d'érudisme, les plus cruels sifflaient son âme débauchée, ses fantasmes tordus, son mépris pour tout ceux qui n'appartenaient pas à son monde - et ces gens, à travers leurs dires n'avaient, il fallait le leur concéder, pas totalement tort. En oubliant cet oeil de lynx, cette ruse de renard, cette force de lion, on découvrait sous le loup de drôles de tendances, une humanité discutée tant ses intérêts étaient les seuls maîtres à bord et un égoïsme poussé à son paroxysme par le pouvoir qu'on lui conférait. Mais, Zadig, en dehors de ce qui se chuchotait autour de lui avec dévotion - les gens ont toujours cette tendance maladive à nourrir une jalousie venimeuse envers l'objet de leur admiration - était surtout une âme hurlante. Derrière ce que l'on voulait bien voir, il y avait cette rage grondante qui enflait en lui, mordue de son coeur, s'abreuvant de ses émotions, les éclipsant. Il était devenu, au fil des années, cette figure de marbre gouvernée par une rage douloureuse, enracinée en sa chair. Ce corps-colère tempêtueux ressentait et oubliait la seconde suivante. Sa capacité à ressentir s'était inhibée par cette colère sourde qui brûlait. Mais envers et contre quoi allait l'ouragan Zadig ? Premièrement, il y avait eu la mort violente et imprévisible de sa mère, seule âme adoucie de son environnement de prédateurs. Cette camionette blanche qui avait craquelé les os frêles de Sophia, qui avait emporté son corps, avait déchiré sa peau de porcelaine, libéré ce sang chaud et rouge sur le bitum. Un sang dans lequel les genoux de Zadig avaient baigné, coincé au milieu de la mare floue de spectateurs murés dans leur contemplation, des voyeurs qui avaient été incapables de l'aider en quoi que ce soit pour la sauver. Ils avaient soufflé une bougie qu'il avait essayé lui seul de rallumer. Outre son éducation qui lui avait appris à se jouer des plus faibles, cela avait attiser son dégoût envers les petites gens. Autour de cette mort, il y avait aussi eu l'indifférence de Gaspard, qui avait aimé de tout son coeur et avait déversé larmes et détresses seul, caché. Zadig avait perdu foi en l'amour véritable au vue de ce visage tiré mais impassible sur lequel avait roulé tant de pleurs à jamais tus. Deuxièmement, il y avait eu la période "post-Sophia", les mois qui suivirent ce décès furent les plus endurcissant pour lui. En s'obligeant à dissimuler un chagrin légitime, Gaspard Rosenbach s'était enfermé dans un bloc de déni, mais surtout de silence. Ce furent des mois de cohabitation silencieuse, douloureuse où les seuls contacts qu'ils eurent furent les quelques cadeaux déposés sur son lit d'enfant et les médailles d'escrime que Zadig lui déposait au creux de sa paume glacée, les yeux plein d'un espoir vain. Tentant de l'impressionner, en ne récoltant qu'à jamais sa nonchalance débordée. Troisièmement, il avait son père. En toute simplicité, Gaspard avait assisté en observateur passif à la destruction de Zadig, à sa détresse, sa colère envers tout et tout le monde. Ce père adulé n'avait jamais, ôh grand jamais, posé une main sur son épaule comme pour lui témoigner de la considération qu'il réclamait, perdu au milieu des conventions. Zadig avait décrété anormaux ces sanglots étouffés dans ses draps tard la nuit. Il avait décrété anormales ses tristesses et ses chagrins. Devant la force arctique de son paternel, il avait voulu devenir aussi "fort" qu'il le croyait être. Il s'était défait de ses émotions, il avait continué de pleurer sa mère honteusement, s'était parfois privé de nourriture pour se punir de ces larmes qu'il n'arrivait pas à arrêter de verser en pensant à ses bras chaud, à ses cheveux noirs ou à son rire.  « Ne te sens pas obligée de l'être. » il leva les yeux vers un visage encradé de boucles blondes, sa poupées de cristal avaient les yeux flous d'une tristesse contrite. Ouais, je sais, je sais, qu'il aurait voulu répondre, je sais c'est moche comme histoire, je sais c'est pas de ma faute, je sais qu'elle a pas souffert, qu'elle est morte sur le coup, je sais qu'il faut arrêter d'en vouloir à tout et tout le monde, je sais que le monde peut être beau, je sais... Mais épargner moi vos conneries, par pitié. Il avait horreur de cette pitié visqueuse que les gens arboraient devant cette histoire. Ça chargeait sa cage thoracique d'une électricité haineuse, il avait envie de crier. Il écouta son timbre haut perché lui conter ses aventures enfantines, des anecdotes qu'on racontait le sourire aux lèvres, le regard dans le vague. « Une énième bataille ? Toi aussi ta famille se divise en guerres ? » il rit, ses yeux allèrent vers la cicatrice grumeleuse sur laquelle sa peau s'était étroitement refermée. Il se souvenait bien du sang, de la chair dénudée, tout comme il se souvenait de la rivière rouge qui avait sali le bitum ce matin de novembre. Putain de camionette. « Oh, tu as du entendre parler de la fondation Miro à Barcelone, alors ? C'est magnifique, et immense en plus. » il marqua une pause, il voilà savamment son visage de cet air soucieux de celui qui songeait trop loin pour sa petite caboche, celui qui allait trifouiller les entrailles mystérieuses du lendemain. « Il faudra que je t'emmène un jour. » c'est ça, vends-lui du rêve, ensorcèle-la, vas-y, apprend à la détruire. Le pire, c'est qu'il aurait pu se plaire au milieu des œuvres d'art, la môme émerveillée pendue à son bras. Mais bon, quitte à choisir il avouait que briser des cœurs s'avérait plus palpitant. « Je préfère ceux qui finisse mal, personnellement. C'est plus... réaliste. La vie n'est pas comme ça, elle ne distribue pas les happy ending. » il souffla. Il appréciait presque ces longues discussions, c'était plus enrichissant que les silences de ses midinettes vissées sur talons hauts qui acquiescaient connement dès qu'il disait quelque chose. Elle lui parla de ce carnet, où elle consignait tout, studieusement, religieusement, où elle inscrivait ses déboires, où elle gravait sur le papier ce qu'elle trouvait beau, autant dans le textes que dans l'existence. Il la regarda un instant. Elle était jolie, quand même. Il détourna le regard vers le pianiste qui déversait son morceau, la mélodie devenait le paysage de leurs possibilités exponentielles, tout ce qu'ils auraient pu accomplir tout le deux. Tout ce qu'ils n'accompliraient pas parce qu'il casserait tout. Encore une fois. Mais il n'y avait que dans le chaos qu'il se sentait protégé, il n'y avait que dans cette forme d'auto-destruction qu'il renaissait. Et puis elle lui glissait doucement cet aveux soumis, ce murmure fait au vent, emporté dans une brise d'été californien, glissé entre les courants d'air. Un souffle osé qui parvint jusqu'à l'oreille du Rosenbach. Son regard remua une nouvelle fois sur les galbes de sa silhouettes, sur les douces proéminences de son visage. Il sentit son abattement, il vit ce mouvement de fuite en avant qu'elle eue, ce relâchement soudain dans ses muscles, ses joues qui rosissent, cette chute immobile. « Eh... lui souffla-t-il en passant une main sur sa joue, l'obligeant à relever son regard vers lui. T'en fais pas, tu trouveras, t'attendras tant qu'il faut, mais tu trouveras le bon. » et pour une fois, il était presque honnête. Il lui sourit. Il savait bien qu'elle n'aurait pas refusé. Pas la force, pas le courage. Pas le temps de décupler sa détermination devant cette figure de marbre.

L'obscurité leur offrait ce que Zadig recherchait à travers les rues bétonnées de San Francisco. Happés par les ténèbres, les visages se confondaient en ombres indistinctes, perdues dans une mer noire. Bientôt il ne vit plus que les boucles dorées de Mackenzie, ses traits absorbés par l'antre plongée dans l'inconnu. C'était là qu'elle s'éprendrait, c'était là qu'elle s'abandonnerait. Elle connaîtrait la férocité amère de la cruauté humaine. Elle connaîtrait le poids infâme des regrets, la culpabilité qui vous assaille la gorge, noue votre oeusophage. En transportant son manteau, Zadig songea à sa vie diffractée. A la façon dont il fuyait toutes les choses qui auraient pu panser ses plaies, à cette rage grondante qui ronflait entre ses côtes. Il se demanda ce qui pourrait encore advenir d'elle si il lui expliquait, si il la renvoyait chez elle sans même l'effleurer, juste en lui disant qu'il n'avait pas envie de la briser. Mais la brindille était là, toute pimpante, intimidée dans ce hall trop grand pour son petit corps de fille feu-follet. Il expira. Trop jolie. Trop sage. Mais il avait envie de lui faire du mal, pour ces minutes écoulées à lui parler, pour sa famine d'amour, car il savait se faire aimer par les mots, les gestes. En posant ses mains sur les hanches de mademoiselle Fitzgerald, un instant il hésita. Une infime seconde où il se demanda où il pouvait trouver du réconfort dans la destruction. Et il se dit qu'il préférait détruire les autres que de se détruire lui-même, plutôt que de défoncer son foie en s'imbibant d'alcool, plutôt que de picoler et de sniffer ses rails de coke tout seul, dans la chaleur du salon familial. Les questions s'égrenèrent et le quittèrent, il se lava de ses éclairs d'humanité. Il ne voulait pas changer ses plans, elle serait sienne pour la nuit, à peine, pour quelques heures dérobées et il la jèterait dehors, comme prévu. Pourquoi aurait-il fait autrement ? Et devant ce grand lit dans lequel tant de blondes étaient passées avant elle, elle défit un à un les boutons de sa chemise. Elle s'arrêta un instant, elle croisa son regard. Il faillit dévier le sien. Il n'avait pas envie de la regarder. Il n'avait pas envie de contempler plus longtemps la biche condamnée par le loup. Trop compliqué de ne pas se laisser hanter par son visage. Tout doucement elle déposa ses doigts sur la peau glacée, ils décrivirent les contours de sa blessure, ils se firent lents, repassant sur cette marque rosie qui s'éternisait sur ses pores. Il étouffa une inspiration surprise. Elle l'apaisait presque à travers cette caresse du bout de sa main diaphane, il retint son souffle, la peau de son bras frémissait sous la sienne. Ne pas s'attacher. Brusquement il lui arracha son bras d'entre ses petites griffes roses. Il lui refusait le privilège de l'atteindre. Il la souleva et la jeta sur le lit.

Elle fixait le plafond, l'auréole de ses cheveux blonds entourait son visage rosi. Il se leva, rejeta les draps en arrière, l'odeur de la lessive se libéra du tissu blanc. Et merde, son parfum avait dû s'imbiber dedans, la femme de ménage allait devoir les changer. Il faudrait lui laisser un post-it... Zadig laissa quelques secondes à ses orteils pour supporter la froideur du béton ciré. Sa chambre était dans le style des vieilles usines, du métal, du rouge usé, le tout agencé d'une manière très froide, les meubles savamment placés dans le grand espace à disposition. Il s'humecta les lèvres. Il disparut un instant, attrapa un tee-shirt de coton anthracite et un pantalon de jogging noir. Il revint dans la chambre. Son regard glissa contre les courbes de mademoiselle Fitzgerald, dissimulée par les couvertures, ses lèvres roses caressée par la lumière lunaire, frémissaient au rythme lent de sa respiration. Sa carcasse de chair laiteuse palpitait, vivait dans cet océan de blancheur, la peau diaphane de son épaule scintillait sous la lune. « Allez, debout. » il ordonnait presque, son timbre dur, rauque s'étendit dans un air tiède. Elle releva la tête vers lui. « C'est pas un hôtel ici, tu ramasses ta boule de fringues et tu te casses. » il planta bien ses grands yeux marrons dans les siens en soutenant ses mots. Tu. Te. Casses. Le jeu de mot l'aurait presque fait rire. Oui, il la cassait. Il la brisait, même. Des centaines de milliers de morceaux de cœur qui tâcherait le parquet. Et aucun moyen d'arrêter le désastre imminent. Elle était l'épicentre d'une tornade qui ne détruisait qu'elle. Allez, casses-toi Mackenzie, épargnes-toi ce spectacle. Elle était interloquée, encore toute alerte, l'air vif sur sa peau fine, elle s'abreuva de l'air soudain manquant qui régnait autour d'eux. Comme si l'atmosphère s'était épaissie, tout devenait suspendu, comme des fragments de minutes qui se rencontraient, exploser. Il s'en foutait. Il voulait qu'elle parte. Qu'elle traîne ses putain de grands yeux de gamine trop bleus hors d'ici, ses lèvres trop roses, ses cheveux trop blonds aussi. Et son putain de parfum vanillé, elle pouvait se le garder aussi. Il siffla un ricanement. « Naïve, hein. Trop. Faut penser à grandir, Mackenzie. » elle le contemplait toujours de cet espèce de regard de détresse, comme une sirène échouée, il reconnaissait en elle la chute immobile du début de soirée. « Tu croyais quoi ? Que j'allais te garder ici, te servir le petit dèj, avec des croissants et tout le bordel ? » il lui sourit, de ces rictus carnassier du fauve qui achevait sa proie. Son palpitant s'agitait au creux de son thorax, il se sentait agiter par il ne savait trop quelle vague de violence, sa rage sourde ondulait dans son regard fangeux. « Non... me dis pas que t'as cru que j'étais le prince charmant ou je sais pas trop quelle connerie de tes contes de fées ? » il leva les yeux au ciel. « Putain, réveilles-toi, Mackenzie, t'es ridicule. On est pas dans un film là, qu'est-ce que je disais tout à l'heure ? Les happy ending c'est des conneries. » il planta bien son regard dans le creux du sien. « Maintenant tu te lèves et tu t'en vas. J'ai pas toute la nuit. » et il pensa à sa propension à l'auto-destruction, il pensa à la douceur de Mackenzie, à la réfraction de sa vie, sa diffraction, la façon qu'elle avait à travers les ères en déviant. Il repensa à cette soirée. Les dégâts subits sont permanents et non réversibles. Les dégâts subits sont permanents et non réversibles.
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MessageSujet: Re: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyDim 31 Aoû - 22:59


« Partie 1 -  Ecrire comme on commet un crime à froid,
en conduisant d’une main ferme le couteau jusqu’au cœur non prévenu. »




Il y a un proverbe qui dit que le hasard fait bien les choses.

Elle marchait péniblement entre les voitures, les carrosseries brillantes reflétaient les éclats éphémères de l’astre de la nuit. Asphyxiée par le silence solennel qui régnait, elle avait cherché sa route en vain, suffocante. Il planait dans l’air des effluves d’alcool qui l’empêchaient de progresser à une allure normale, qui perturbaient profondément sa vision des choses. Le monde qui l’entourait et qui se matérialisait devant elle était semblable à un songe amer, plus rien n’avait de sens, l’obscurité sinistre et permanente l’aspirait. Son corps était transpercé par un froid glacial qui faisait trembler ses entrailles, Mackenzie menaçait de s’écrouler à tout instant. Elle était une pyramide, érigée en cristal, fragile et délicate comme de la feuille d’or. Piégée dans cette situation inextricable, elle avait trouvé une clé argentée au fond de sa poche. L’objet qu’elle espérait être sa porte de sortie salvatrice scintillait dans le noir, à son extrémité, deux lettres d’or pendaient au dessus du vide. Z. R. Ses derniers instants d’innocence et d’ignorance se dissipaient sous ses pupilles cristallines. Bientôt, elle rencontrerait son bourreau, l’heureux propriétaire d’une Aston Martin DB9 aussi noire que son âme, l’immortel et l’impitoyable Zadig Rosenbach. Le jeu déchirant de l’amour et du hasard. Ainsi, elle était en mesure d’affirmer que Zadig Rosenbach avait fait irruption dans sa vie suite à un malheureux concours de circonstances. Le sort avait distribué les cartes, elle avait hérité de celle de la victime, lui du cavalier sans coeur, ce qui n’avait rien d’équitable. Puis, Cupidon avait envoyé des flèches à l’aveugle, déchirant les poitrines de centaines d’innocents parmi lesquelles, la sienne. Sortant de l’ombre, se plaçant sous une lumière lunaire, il avait déposé la première goutte d’encre sur un papier auparavant immaculé, inauguré le chapitre premier. Au milieu de ce parking désertique, le calme conféré par la nuit pour unique bruit de fond, il avait laissé ses lèvres se parer d’un sourire divin et démoniaque, le timbre de sa voix était un alléluia méphistophélique à la gloire du mal, il représentait la beauté de l’interdit et de l’inaccessible. L’attirance dangereuse des tentations inavouables digne du péché originel. Mackenzie aurait du fuir lorsqu’elle en avait encore l’occasion, s’insurger devant l’arrogance dont faisait preuve cet homme, être écœurée face à son manque d’humanité. Au lieu de quoi, elle était restée immobile, ses pieds s’étaient enfoncés dans le béton. Il l’obnubilait. Assise à la place du mort à bord de ce véhicule infernal, elle avait vu les lumières de San Francisco disparaitre derrière ses paupières closes, la ville défilait sans qu’elle puisse rectifier le tir. Sans le savoir, elle avait pactisé avec le diable, elle s’était livrée à lui, lui avait montré qu’elle était vulnérable et qu’il pourrait l’anéantir sans difficulté. Elle était la proie parfaite. Zadig Rosenbach avait sur elle l’emprise d’une drogue barbiturique et fatale. Il était l’ouragan dévastateur que l’univers attendait, le poison mortel qui tuait doucement. D’abord il coulait dans les veines, faisait perdre la raison, déstabilisait la pensée puis, il s’attaquait au souffle jusqu’à se frayer un chemin conduisant tout droit vers l’organe vital. A la manière d’un virus terrassant armé d’un compte à rebours, il attendait dans l’obscurité le moment opportun pour tout contaminer, dévoilant ainsi son véritable visage. Il allait se nourrir de l’innocence, s’abreuver de la fragilité et de son passage ne subsisterait que des ruines. Les vestiges pourrissants d’une vie ensoleillée qu’il aurait sciemment condamnée et conduit vers sa fin. Zadig sous couvert du masque des apparences régnait tel un maitre ultime dans l’art de se faire passer pour ce qu’il n’était pas. Aveuglée par son charme intemporel et son élégance calculée, elle s’était faite dupée en beauté. De Zadig, elle avait une image erronée et involontairement sublimée. Dès lors qu’une minute s’écoulait, ce sentiment s’amplifiait. Elle décelait chez lui une sensibilité qu’il ne possédait pas, un repentir qui semblait évident mais qui s’avérait être inexistant. Concrètement, Zadig ré-ouvrait ses blessures passées pour ensorceler son auditoire, on s’apitoyait sur son injuste sort, faisait preuve d’une certaine compassion pour l’homme qui avait perdu trop tôt celle qui l’avait mise au monde. Le stratagème étant parfaitement travaillé et perfectionné avec les années, il brillait par son efficacité indiscutable. La dose mortelle de venin qu’il lui avait administrée, sans son consentement préalable, s’infiltrait dans son organisme, glissait le long de ses tempes, zigzaguait dans ses artères, à chaque seconde passée elle gagnait du terrain, remplaçait son sang. Bientôt l’injection serait irréversible, la morsure éternelle. Il y avait des remèdes pour vaincre la peste, des antibiotiques pour terrasser la grippe, des soins pour contrecarrer la folie, mais rien de suffisamment puissant n’existait pour mettre à terre Zadig Rosenbach. Il provoquait chez ses victimes une dépendance incurable digne des poudres les plus illégales de la planète et qu’il avait pour habitude de consommer avec son alter-ego féminin, Eileen. Les sentiments, ou tout du moins leur naissance, ne pouvaient être réprimés. A la fin du repas, entre les dernières gorgées de champagne et les ultimes éclats croquants du dessert, elle avait hissé la réincarnation de l’Antéchrist sur un piédestal. Bercée par la mélodie enivrante de ses perfidies, elle marquait une brève pause pour admirer ses traits si singuliers. Dans un souffle irritant, il lui livrait ses derniers secrets. Le loup assoiffé de chair fraîche avait revêtu son costume royal digne d’un monarque pour briller en société. Elle n’y voyait rien. Même pas du feu. Pourtant elle aurait pu déceler chez lui cette part d’ombre omniprésente si sa naïveté avait été plus minime. Au sein du campus de Berkeley, les paroles volatiles concernant le grand Zadig Rosenbach virevoltaient constamment dans l’air, elles voguaient d’une bouche à une autre. On le décrivait comme un charmeur chevronné tout en lui reconnaissant un fond vraisemblablement mauvais. Cruel et intelligent, il était l’impitoyable héritier d’une fortune colossale estimée à environ vingt-trois milliards de dollars. Faute de gouverner sur le monde, pour le moment, il gouvernait sur tout le reste accompagné de ses semblables, les trois autres membres de son clan très fermé, les Rosenbach. Devenus légendaires pour leur folie atteignant, dès que la nuit tombait, son point culminant, et pour le luxe dans lequel ils baignaient et se complaisaient, pas un jour ne se passait sans que quelqu’un ne parle d’eux. On jalousait la beauté froide mais éternelle de Shelley, on critiquait les frasques répétées et ses histoires de coeur aux moeurs légères d’Eileen, on riait des épreuves sentimentales de Wren et moquait sa différence. Devant Zadig, en revanche, on s’inclinait. Aussi, elle aurait du se méfier de ce respect qu’on lui vouait mais qui n’avait aucune légitimité. Mackenzie aurait dû rester sur ses grades plutôt que de s’entêter à vouloir se faire sa propre opinion d’un homme maintes et maintes fois qualifié d’odieux. Face aux bruits de couloirs, aux mises en garde, elle avait feint la surdité, refusant de croire qu’il pouvait être à ce point mauvais et tyrannique. Dans ses pupilles ambrées elle n’avait pas vu briller les flammes du sadisme. Pour les autres, il était aussi beau que détestable, pour elle, il était simplement insondable. Zadig représentait une énigme complexe, un mystère irrésolu et addictif qu’elle entendait bien découvrir. Curieuse mais profondément intimidée par le personnage, elle tremblait lorsqu’il faisait la démonstration de son pouvoir illimité et qu’il déplaçait sa silhouette irréelle recouverte d’un smoking Saint-Laurent. De surcroît, il avait des manières princières et une éloquence irréprochable, si bien qu’elle doutait de sa véritable existence. Par moments, il lui semblait que Zadig Rosenbach ne pouvait être réel et qu’elle finirait par se réveiller de ce songe doucereux, sauf que ça n’arrivait pas. Lorsqu’elle détournait le regard il était là, ses yeux sombres plantés dans les siens à la manière de deux poignards affutés. Il promettait la lune sur un plateau d’argent, jurait d’offrir la quintessence du sublime. Et tandis que l’enrichissante conversation suivait son cours, elle lui découvrait des qualités et une humanité, l’estimant pour ce qu’il n’était pas. Elle ovationnait un mensonge, couronnait d’éloges son imposture. Les dernières gouttes de champagne rassasiait sa soif alors qu’à la commissure de ses lèvres s’étendait un mince sourire. Evoluant en plein rêve, elle ignorait encore tout de ses véritables et peu louables intentions. Mackenzie se forçait, tentait d’agrémenter le discours d’une certaine consistance, elle refusait de paraitre insignifiante face à lui. Dans l’objectif de ne pas décevoir les attentes de l’héritier, elle s’embourbait, lui montrant plus d’intérêt qu’il ne lui en porterait jamais. Elle espérait recevoir de la réciprocité d’un coeur taillé dans la pierre, mais elle ne serait rien d’autre que l’innocente victime. Condamnée à tenir ce rôle pour toujours parce que le scénario l’exigeait, parce qu’il fallait un gagnant et un perdant. Elle serait à jamais, face à lui, la vaincue. « Pour te répondre il faudrait que je possède du pouvoir ou une Ferrari, ou les deux. » murmurait t’elle dans un souffle qu’on distinguait à peine. Mackenzie ne savait rien du pouvoir, de ce qu’il permettait et des portes qu’il pouvait ouvrir. Comment dans ces conditions aurait t’elle pu savoir s’il était judicieux ou non de l’afficher aux yeux du monde ? Elle acceptait bien volontiers de le croire lorsqu’il prétendait que la vocation même de la puissance était d’être étalée sur la place publique, parce qu’on sentait dans l’inflexion de sa voix qu’il maitrisait son sujet.  Elle avait soudainement l’envie irrépressible de disparaitre tant elle se sentait minable face à cet enchainement de questions dont les réponses étaient évidentes pour lui, et obscures pour elle. Les regards qu’il lui lançait étaient à la limite du supportable, presque insultants. Désormais, il devait la trouver idiote avec sa naïveté confondante, ses rêves préconçus, sa vision édulcorée du monde environnant. Mackenzie était le genre de vermine qu’il écrasait habituellement sans ressentir la moindre once de pitié.

Comme déterminé à lui prouver qu’il était au sommet de la chaine alimentaire et que dans ce monde, qu’il comparait à une jungle, il l’emporterait toujours sur ses adversaires, il poursuivait. Elle manquait de s’évanouir tant il paraissait prendre un plaisir malsain à détruire en quelques phrases sa conception parfaite du genre humain. Mackenzie voyait le monde derrière un filtre rose où tout devenait plus beau, il y avait de la poésie, de la douceur, et la route qui menait au bonheur se dessinait toujours très clairement. Zadig, lui, évoluait dans un océan de requins, au milieu d’une arène pleine de gladiateurs sanguinaires. Le pouvoir avait plus de valeur que tout le reste, il n’y avait ni principes, ni règles, seulement de l’art. L’art de mener la bataille et de la remporter brillamment. Détournant les yeux en direction de son verre en cristal désespérément vide, une question lui brulait les lèvres. « Zadig ... » Commençait t’elle en cherchant à capter son regard avec sa maladresse naturelle. « On est supposé faire comment si on ne sait pas se battre ? » Demandait-elle timidement mais honnêtement. Elle ignorait si elle pouvait survivre dans son monde à lui dans ces conditions. Pourquoi fallait t’il être foncièrement mauvais ou manipulateur pour s’octroyer une place au sommet ? Il n’y avait pas beaucoup de mérite dans tout ça, c’était davantage une question de chance. Posséder la paire d’as au début du jeu, ou ne pas l’avoir. Zadig avait co-écrit avec son orgueilleuse cousine, l’art de la guerre, l’art de la manipulation et l’index qui répertoriait les meilleurs techniques pour faire chuter l’adversaire. Il maniait l’épée, manipulait les gens et se servait des mots pour infliger des blessures éternelles; elle n’était qu’un brin d’herbe fragile qui menaçait de céder au premier coup de vent un peu trop brusque. Parce qu’elle savait que quoi qu’il puisse se passer, jamais elle ne deviendrait comme lui,  elle ne partagerait pas sa vision singulière des choses. Mackenzie avait été élévée dans un monde merveilleux où les fées et les princesses vivaient en parfaite harmonie. Des châteaux immenses s’étendaient dans des vallées florissantes et des animaux chantaient à l’orée de forêts enchantées. Le prince terrassait le dragon, le bien l’emportait sur le mal. Walt Disney disait que pour réaliser une chose vraiment extraordinaire il fallait commencer par la rêver, et qu’ensuite, il suffisait de se réveiller calmement et d’aller d’un trait jusqu’au bout du rêve sans jamais se laisser décourager. Elle y croyait. Plus qu’une simple once d’espoir, c’était une promesse. A l’âge de cinq ans, alors qu’elle regardait la cassette vidéo de Cendrillon, Walt Disney en personne lui avait promis une fin heureuse. Elle n’y avait depuis, jamais renoncé et refusait de se confronter à la réalité du monde en sacrifiant ses rêves de petite fille. Incapable d’admettre le fait qu’on ait pu lui mentir aussi effrontément, elle continuait à y croire naïvement. Il était une fois... Zadig avait évolué dans un monde aux antipodes du sien, au sein de la bourgeoisie clinquante de Manhattan. Dans la mégalopole New-Yorkaise, on avait imposé à la vue de ses yeux d’enfants des schémas boursiers, des bilans comptables, des écritures noires sur du papier blanc. Pas d’images colorées, seulement du noir et du blanc. Une vie bichromatique dans laquelle on nageait dans des baignoires remplies de champagne, où caché derrière les vitres sans fin de penthouses scandaleusement grands on observait, en bas, la pauvreté grouillante et répugnante. Il n’était pas question d’avoir des rêves, sinon celui de s’élever encore plus haut et de prendre un jour la place de Dieu. L’imagination, au lieu d’être belle et magique servait uniquement à parfaire des plans mesquins. Son existence était une quête éternelle vers la hauteur. On ne se mélangeait pas avec les gens moins beaux, moins fortunés ou moins brillants. Le peuple se déplaçait en suant, les Rosenbach avaient un jet personnel qui les attendaient où qu’ils soient. Aussi, avant même de venir au monde Zadig avait eu un panel d’arguments pour se battre et pour affronter cette jungle hostile, on avait pas trouvé meilleure idée que de lui décerner une armée. « Nos guerres doivent être beaucoup plus futiles que les vôtres. » lançait t’elle le regard dans le vague. Tout le monde savait que les Rosenbach ne faisaient rien à moitié, par conséquent, la guerre, même entre eux, ne devait pas faire exception. S’ils avaient la capacité à rendre tout plus merveilleux, ils étaient tout aussi aptes à briller dans la destruction. Néanmoins, elle refusait obstinément de s’avancer sur ce terrain avec Zadig, parler de sa famille légendaire et des querelles qui l’animait c’était trop pour ses oreilles d’innocentes. « Tu veux m’emmener à Barcelone ? » Ses yeux s’écarquillèrent en imaginant les merveilleuses oeuvres de Miró toutes réunies dans un seul et même endroit comparable à un temple. Mais elle refusait d’y croire, c’était un cadeau bien trop généreux, de tel sorte qu’elle ne pourrait l’accepter. Même si comparé à sa fortune, ce voyage ne représentait quasiment rien, elle ne désirait pas lui être éternellement redevable. « Tu sais pertinemment que je n’accepterai jamais. » Sur ces mots, elle cherchait la main de l’héritier comme pour lui prouver son affection ou sa reconnaissance pour cette offre bien trop indécente pour une Fitzgerald. « Je le sais, et je trouve ça vraiment dommage... » laissant sa phrase en suspens, elle repensait à la défunte mère de Zadig, et à la blessure permanente qui traversait son coeur. Peut-être que finalement, malgré sa fortune incommensurable et son pouvoir illimité, Zadig avait davantage connu l’horreur et la douleur que les autres hommes de son âge. On l’enviait, mais ils étaient peu nombreux ceux qui pouvaient prétendre le connaitre réellement. La belle énigme dont elle avait trouvé la clé par mégarde. Puis, dans un ultime aveu délicat, elle mettait une fin définitive à ce repas hors de prix. Jamais elle n’avait connu l’amour sinon à travers les livres, l’art, et le cinéma. La passion l’avait jusqu’à alors, soigneusement évitée. Cupidon visait à coté, autant pour elle que pour lui. On connaissait à Zadig des histoires éphémères qui cessaient aux premières lueurs du jour, mais jamais personne n’avait vu ce parti d’exception au bras d’une seule et unique femme. « Merci. J’espère que toi aussi. » susurrait t’elle en osant enfin le regarder droit dans les yeux. Un courant électrique traversa son visage de porcelaine tandis qu’il caressait sa joue avec une douceur qu’elle ne lui connaissait pas. Dans un sourire imperceptible ils disparurent dans la noirceur de la ville. Les lumières s’éteignaient une à une. Il était trop tard désormais. (...)

« Partie 2 -  Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir
et être pourtant décidé à les changer.»




Avec un charme indéfectible, il conduisait sa proie dans les étages du palace qui lui appartenait. Il l’a menait tout droit vers un piège cruellement élaboré depuis un certain temps déjà. Zadig avait veillé à chaque détail de cette pièce parfaitement orchestrée, l’erreur ne faisant pas parti de son vocabulaire, il entendait faire de la destruction un chef-d’oeuvre. Il voulait mériter sa réputation de briseurs de coeurs, transformer les rêves purs et scintillants de sa victime en un cauchemar douloureux. Dans la chambre du milliardaire, elle découvrait davantage ce monde à double tranchants, un espace onirique dont elle pourrait disposer jusqu’à ce qu’il en décide autrement. Délicatement, elle caressait son corps que tant de femmes désiraient, ses mains parcouraient sa peau brûlante, ses lèvres découvraient des sensations nouvelles. Elle se donnait à lui entièrement, sans retour possible. N’ayant plus la capacité de réflexion, elle ignorait si elle était en train de commettre une regrettable erreur, ou si au contraire, elle vivait un moment unique riche d’intensité. Bientôt, le calme laissait place à la tempête, et ensemble, ils enclenchèrent la vitesse supérieure. Elle manquait de tressaillir face aux émotions qui s’emparaient d’elle, repoussant sa main minuscule, il l’a reversa sur l’immense lit derrière elle. Dans une danse lascive, elle le couvrait de baisers fougueux, s’accrochait fermement à son cou puis perdait un instant son souffle dans ces plaisirs charnels. Dans l’espace sacré conféré par ses bras, elle se sentait plus vivante que jamais. (...) Allongée sur un océan de tissus soyeux, les yeux mi-clos, elle sentait encore les mains de Zadig contre son corps, la saveur sucrée de ses baisers et son souffle saccadé. Les éclats brillants de la lune s’infiltraient entre les rideaux, ils seraient les seuls témoins de cette nuit extatique. Ils recouvraient sa peau nue de leur aura mystique, rendait le moment plus irréel encore. C’était l’ultime seconde de répit avant la chute. L’espoir qui au bord du précipice allait faire une chute mortelle. La lumière avant l’obscurité totale. Quittant son précieux lit dans une précipitation étrange, il regagnait une pièce adjacente à la recherche de vêtements propres mais, elle ne bougeait pas d’un millimètre. Elle était épuisée, elle lui avait donné toutes ses forces. Elle avait désiré qu’il trouve avec elle un plaisir nouveau, différent de celui qu’il obtenait des blondes sorties de magazines de mode et qui finissaient obligatoirement dans son lit. Puis, on fermait le rideau, annonçait avec une violence indescriptible que c’était fini désormais. Les rêves, les espoirs, tout était terminé. C’était comme une lame tranchante qui massacrait sa peau, agressait son coeur. Elle se redressait doucement tenant fermement contre sa poitrine les draps immaculés, dans l’incompréhension la plus totale, elle remarquait bientôt que si son coeur était en train de se désagréger, il en était de même pour son souffle. La pièce manquait d’air et les paroles de Zadig résonnait dans sa tête à la manière d’une mélodie funeste. Ses pupilles bleues cherchaient en vain quelque chose à laquelle se raccrocher mais rien ici ne pourrait l’aider. Les larmes montaient lentement vers ses yeux, ses mains tremblaient sans qu’elle puisse les contrôler et sa gorge était littéralement nouée. Que pouvait t’elle faire sinon lui obéir et se plier une fois de plus à ses volontés ? Humiliée, anéantie, brisée, en miettes, elle se sentait incapable de bouger, d’effectuer le moindre mouvement. Elle avait besoin de temps pour assimiler l’information, pour survivre à cet état de choc paralysant. « Je... » Chaque mot qui sortait de sa bouche était un coup de couteau supplémentaire. Zadig ne se contentait pas de détruire, il jouait au préalable avec ses futures victimes. Il trouvait du plaisir dans la torture, en témoignait son sourire pavé de mauvaises intentions qu’il affichait fièrement. Naïvement elle avait cru qu’elle serait pour lui différente des autres, qu’il prendrait part sans objections à son conte de fées. Elle pensait trouver une parcelle de bonheur dans ce palace luxueux, la réalité n’avait, comme il le disait, rien d’aussi resplendissant. La vie était cruelle, injuste, elle massacrait les faibles. Dans la réalité, loin des contes, il n’y avait pas de fins heureuses. C’était la leçon qu’elle n’avait pas apprise suffisamment tôt. Elle pouvait s’en mordre les doigts, le détester pour le restant de sa vie ça ne changerait rien aux faits immuables et éternels, désormais gravés. Il gagnait, elle perdait. Les trois résidus de dignité qu’il lui restait l’empêchaient de pleurer devant lui et d’implorer sa pitié. Alors qu’elle aurait pu lui faire une scène dramatique, lui demander de ne pas l’abandonner dans la nuit livrée à elle-même. De lui accorder au moins quelques heures de répits. Sauf qu’on ne négociait pas avec Zadig. Il était à un niveau de cruauté qu’elle n’atteindrait jamais, et elle, elle n’était plus rien. Un corps au coeur brisé, deux pupilles bleues qui masquaient un océan de larmes, un corps qui pouvait s’écrouler à tout instant. Maintenant ou dans deux minutes, ça ne changerait rien. Elle était condamnée. Dissimulant son corps nu si bien que mal du regard de Zadig, elle attrapait rapidement sa robe et ses chaussures. Il fallait qu’elle parte, ne serait-ce que pour retrouver un air respirable et ne pas s’évanouir là ou l’a laisserait probablement mourir. Ici ou sur le trottoir quelle différence ? Putain, elle avait mal. Partout. Des pieds à la tête, dans l'âme, dans la tête, dans les yeux, dans la gorge et dans le coeur. Elle avait cru aux promesses de Zadig, au voyage à Barcelone, à ses baisers délicieux, à ses demi-sourires. Finalement, il n’avait eu qu’à porter le coup fatal, la victime s’étant envoutée toute seule. Se dirigeant vers la porte sans oser le regarder, elle posait sa main sur la poignée. Elle avait le choix. Partir sans un mot, ou lui dire cette vérité inavouable qui l’a blesserait davantage et enterrerait à jamais sa dignité. Prenant une longue inspiration brulante, elle se retourna brutalement. « Tu te souviens au restaurant lorsque tu m’as demandé... » Elle ignorait où elle puisait la force nécessaire pour transformer ses pensées en phrases compréhensibles, mais elle poursuivait. Ce besoin permanent de se raccrocher à un espoir aussi mince soit-il, elle espérait pour lui la rédemption, encore. « ... qui j’étais, mis à part les détails que tout le monde connait. » Evidemment qu’il se souvenait, c’était une partie de son plan pour la conduire dans ce lit, sur l’autel où l’on sacrifiait les brebis innocentes. « J’ai pas su te répondre, mais maintenant je sais. Tu as parfaitement raison Zadig. » Elle ne comptait pas flatter davantage son égo surdimensionné, seulement elle était forcée de reconnaitre les faits. « Je suis naïve, terriblement naïve. J’ai cru que tu serais différent, qu’il y avait une part vérité dans tes discours. J’ai pensé que les gens se trompaient sur toi, et que tu étais quelqu’un de bien. Je me suis trompée. » Ses chaussures à la main, elle revenait sur ses pas et avançait doucement vers lui. Les larmes désormais impossible à contenir commençaient à ruisseler le long de ses joues de poupée. « Mais surtout... » Elle enfonçait ses yeux dans les siens comme pour le forcer à admirer le théâtre de désolation dont il était l’auteur. Elle n’était plus qu’à quelques centimètres de lui, elle sentait son souffle contre sa peau, une brûlure ni plus ni moins. Et d'une voix encore plus tremblante, elle terminait l'oeuvre. « J’aurais pu tomber amoureuse de toi. » concluait t’elle dans un murmure brisé. Elle s’apprêtait à lever la main pour toucher son visage une dernière fois mais elle se ravisa, retourna vers la porte et quitta cette pièce maudite où son coeur avait disparu. « Adieu Zadig. » Les larmes aux yeux, elle s’engouffrait dans un labyrinthe de couloirs, se précipitait vers la sortie à une vitesse peu croyable. Elle croisait furtivement la reine glaciale des lieux du regard, puis s’échappa dans la nuit. C’était la fin tragique qu’elle redoutait, l’anéantissement du conte de fées. L’obscurité. Le néant. Puis plus rien.

Il y a un proverbe qui dit que le hasard fait bien les choses, mais c’est un mensonge.


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MessageSujet: Re: “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” “ love ? it's like a cigarette. you get addict fast, but slowly and painfully kills you from the inside out. ” EmptyDim 14 Sep - 20:11

Spoiler:

Bad boy,
good lips.
Lèvres vermillon tendues vers lui, nourries par sa voix, regard insondable au cristallin mélancolique, visage prostré dans l'admiration, traits crémeux d'une Mackenzie aveugle. Il la voit sans la voir, lui sourit en demi-teinte, les crocs scintillants dans la lumière d'un restaurant aviné. Ils se font face englués dans une marée indistincte de mots, de discours à propos des couteaux de la vie. Mackenzie lui offrait des syllabes poudrées de rêves de celle qui n'a pas grandi et il les craquelait entre ses grands doigts. Ils n'étaient d'accord sur rien. Elle lui servait ses à propos enchantés sur le monde joyeux qu'elle vivait en mille couleurs quand lui voyait la vie en monochrome. Elle aimait les fins heureuses, il les piétinait à grands mots. Il n'imaginait pas une vie impuissante et insignifiante, elle vivait au creux de cette dernière. Elle avait peint l'entière humanité de beauté, tous les gens le répugnaient. Il conduisait une Ferrari quand il savait à peine si elle avait une bagnole. Elle plaquait sa ferveur dans les contes et la vie en général quand lui n'avait plus foi en rien. Elle s'appliquait à aimer avec passion, il était étranger aux sentiments. Il ne l'aimait pas et elle était folle de lui. Belle d'une joliesse innocente, beau de la douleur des enfers. Ange aux yeux bleus, démons aux pupilles ambre. Boucles dorées, mèches cuivrées. Il y avait elle. Et il y avait lui. Diamétralement opposés et aux regards pourtant plongés l'un dans l'autre. Et pourtant il dévorait son visage d'un regard fiévreux, les lèvres entrouvertes et les yeux noyés par les siens. Zadig savait. Savait que d'ici quelques heures il n'aurait plus le privilège de poser le regard sur sa peau plus de quelques secondes, savait qu'elle fuirait comme toutes les autres, qu'elle se déroberait à l'étreinte brûlante de ses yeux. Mais jamais il ne l'épargnerait. Car une nuit avec elle n'avait de sens que si on ne la vivait qu'une unique fois. Car s'il ne la brisait pas le soir-même, il abreuverait ses rêves, ferait enfler son engouement, et il se sentait vulnérable face à ce petit morceau de femme. Elle illuminait et il buvait sa clarté, il la sentait dangereuse et il la voulait plus inoffensive qu'elle ne l'était déjà. Jouer trop longtemps c'était s'offrir aux risques qu'un amour maladroit naisse. « Il faut que tu apprennes, Mackenzie. T'as pas encore connu la vie. Mais tu verras, quand elle voudra faire ta connaissance ce sera sans douceur, aucune. » elle morcèle, croque, le jour où cette fantomatique étincelle adulée se pencherait sur la chair laiteuse de la blonde, Mackenzie perdrait la pureté naïve creusée dans son corps. Il avait déjà vu la vie s'échapper d'un corps, il l'avait également sentie se plaquer contre le sien. La vie avait rampé contre les pores de Zadig, son âme d'enfant était devenue grise comme une cendre glacée, la vie avait rongé dans les atômes tièdes de ses organes. Il avait une grande griffe sur son cœur que la vie avait laissé, une écorchure de son dernier passage à l'intérieur des grottes de l'ancienne enveloppe d'un esprit joyeux. Lutin fanfaron envolé en même temps que la brume ténébreuse d'une vie curieuse de Zadig. Il avait perdu toute innocence ce jour-là, il avait reconnu la mort en face à face dans le sang de Sophia. Elle lui avait parut plus aimable que la vie. « Tu verras... » qu'il répétait, parlant plus à un verre à vin statique qu'à la silhouette mouvante de son invitée. Lion muet, deux grands yeux relevés vers elle, pattes croisées, saignées mais griffues, bouche serrée, fourreau des mots interdits, la crinière cuivrée et le sang bouillonant, figure lacérée d'amertume qu'il jetait à elle. Le goût du dernier champagne remonte jusqu'à un cerveau tortueux, les bulles pétillent et lui rugit en silence. Il s'est remplit de réminiscences crève-coeur au rythme de mots malheureux auxquels il essaie d'échapper. Son esprit est rouge du sang de Sophia. « A moins que vous vous disputiez un héritage de milliards de dollars alors oui, vos batailles sont bien futiles à côté des nôtres. » il retourne à ses dernières goulées d'alcool, les yeux embrumés de portraits mortuaires, de visages pâles mais maternels. Il regrette déjà cet avertissement virtulent qu'il lançait quelques minutes plus tôt, il a besoin de s'oublier de nouveau à travers elle. A travers Mackenzie. Avec une sorte de douleur épineuse, il lui sourit en coin, plante de nouveau ses yeux dans les siens, savoure leur couleur et leurs réverbérations. « Mais tu sais aussi pertinemment que je ne te demanderai pas ton avis pour t'emmener là-bas. » large sourire aux lèvres, aussi vite oubliées les images noires, aussitôt retrouvées les joies d'un jeu malsain avec son petit ange aux lèvres framboise. Dans une autre dimension que celle où il était lui, où il ne laisserait jamais place à la transparence, une dimension dans laquelle cette soirée serait la première d'une longue lignée, dans une dimension autant rêvée que désespérée, il l'emmènerai dès à présent à Barcelone. Ils s'embrasseraient dans son jet privé, il louerait la fondation Miro pour une nuit entière, rien que pour leurs deux petits corps enlacés et ils échangeraient des baisers amoureux devant la fontaine de mercure de Calder. Dans une dimension où lui, Zadig Rosenbach aurait droit à sa propension au bonheur. Mais ils vivaient ici. Et dans cette morne dimension où jamais il ne serait jamais assez bien pour s'autoriser à être amoureux d'elle, il était un amputé des sentiments qui derrière une liberté dorée jamais, jamais, ne saurait l'aimer à sa juste valeur et ne pouvait, pour cette simple raison inavouée, ne pas la briser et mettre fin aux diamants de ces débuts d'une romance cassée d'avance. Alors dans ce monde-ci, il se devait de la blesser, il n'y avait aucune autre issue possible à ce dîner aventureux dans lequel il s'était coincé avec une audace irréfléchie. Mackenzie lui insufflait l'admiration qu'il implorait par salves, dès que les papillons bleus de ses yeux s'affolaient contre sa chair, il revivait de la passion d'autrui. Il voulait un chef-d'oeuvre, une vie grandiose, un feu magistral, il voulait l'embrasement argenté de toute une existence mais il ne vivait que stoïquement, sans connaître les passions dévorantes. Il vivait dans le paradoxe édulcoré d'une vie somptueuse mais miséreuse, exsangue de ressentis. Il avait haï le coeur en bandoulière, avait creusé le fossé de son désamour en abandonnant sa sacoche. Il quêtait la passion dans vouloir la trouver. Il la craignait, s'effrayait d'une palpitation dérisoire au creux du thorax, sans réussir à comprendre ses envies, ses besoins. Zadig avait besoin d'aimer mais se refusait à l'amour. Zadig devait panser bien des blessures mais se refusait aux cicatrices. Il demeurait sanguinolant, bête griffue et grognante repliée sur son propre corps, agitée de colères spasmodiques, éclipsée des mondes lumineux, prêtresse des enfers couleur onix. Il avait muté en cette grande silhouette pétrie de muscles mais rongée d'ardeurs haineuses, à vif jusqu'à une moelle à la fragilité hostile. Zadig au coeur impotent gisait dans un lui-même décomposé, monochrome et douloureux, s'éparpillait à travers des galeries intérieures asséchées, il était vide et craquelé, muré dans sa désolation.

Dans une obscurité morcelée de rayon de lune, il souffle. Inspire, expire, vivote le dos calé dans le matelas. Linceul encre lancé sur leurs deux corps allongés, le silence nappe chaque détails d'un théâtre frébrile, bourreau et victime côte à côte. Il tourne son regard de son côté, fixe les chiffres rouges de son réveil. La crinière blonde de Mackenzie lui chatouille l'avant-bras. Il y a dans chaque couleurs la poésie des jours heureux. Elle a les joues roses, la peau à peine flétrie par un demi-sommeil silencieux. Il ne décelle plus ses grands yeux bleus sous ses paupières pêche, enfile un truc et s'efface derrière le rideau de sa fenêtre. Le verre froid le regarde sévèrement, il lui rend un sourire dévoré par l'ombre de la nuit, sûr de lui, sûr de la dimension dans laquelle il évolue. Tout le paysage sombre grogne sans bruit, trois voitures passent sur la route grisée. La ville endormie implore et lui, ignore les lèvres serrées. Tout un a parfum de dissuasion, à rien il n'accroche d'importance. Il déambule immobile dans son esprit éveillé, cherche la quiétude en gambadant à travers eux, ses démons dociles et coléreux. Il sourit sans qu'elle le voit, à sa silhouette étendue, nudité pâle bordée de blanc. Elle ne sait pas encore. Lui, sait. Tout reflète le poème cruel de leurs vies et il aiguise des mots rauques. La beauté lisse et nue sous ses draps remue à peine, ils sont seuls face à l'avalanche. Il appelle doucement le cataclysme, invite la tornade sur le seuil de sa maison. Entrez, entrez, ne restez dont pas dehors. Entrez, entrez, il faut chaud à l'intérieur. Il lui désigne Mackenzie d'un doigt raide, la tornade tournoie vers elle. Ils sont trois, la tempête qui tremblote, Zadig qui rit et Mackenzie qui dort. La tornade attrape un coeur cristal entre dix longs doigts noirs. Elle se tourne vers lui, es-tu sûr ? Oui, il l'est. Il hoche la tête. La tornade rit, il fait un pas en avant. Elle lui tend un orbe taillé dans le diamant. En deux mots, elle lui souhaite bonne chance en un au revoir brumeux. Il est sûr, jette un coup d'oeil au coeur battant. Il sait. Il échauffe sa voix grave. Zadig ouvre la bouche. (...) « Tu..? » il s'exclamait, ours grognant au regard féroce. « Tu quoi, Mackenzie ? » il gramaça. Il la voyait se craqueler plus à chaque instant. Il la voyait souffrir en silence, remplir l'air de sa respiration sifflante. Elle avait mal et il se délectait de sa douleur. Il pense à tous les gens qu'il avait fait souffrir, à tous ces étranglements par les mots, toutes ces écorchures, ces brûlures, ces plaies, à toute cette flagellation verbale qu'il avait distribué à corps et à cris. Il pensa aux blessures de Mackenzie, celles qu'elle mettrait des années à panser. Des plaies pullulantes dont il sirotait un jus douleur et horreur mêlées comme on sirote un vin. Il pensa à ce qu'il se dirait en repensant à ces heures enfuies. Le cru Mackenzie ? Ah, une très bonne année celui-là. Une douleur sèche, aigu, un truc lancinant, ça se sent dedans. Le genre de douleur qui courberait presque d'autre à la ressentir aussi. Une belle souffrance, dure, ça s'apparente bien à cinq ou six coups de poignards, ça. En pensant à ce valet imaginaire lui servant un large verre de cru de souffrance épurée, il vit presque un sang poisseux couler sur l'abdomen de la fée déchue. Il se vit enfoncer une lame argentée à travers la chair pâle, il sentit presque la poignée du couteau entre ses doigts, il se sentit sa dague faire affluer le sang. C'est presque comme s'il pouvait voir le relief ruisselant de rouge, le sang mêlé aux larmes. Sublime, vraiment. Il la vit ouvrir une bouche en cœur, bordée d'un rose magnolia plein de la délicatesse de ses mots. Au fur et à mesure qu'elle versait son fiel, la nausée lui montait, ce sang spirituel versé sur sa peau blanche lui donnait envie de vomir. Le sang devenait un essence noirâtre, le vin un bouillon jaune, tout perdait de son grandiose, elle parlait à grand coup d'entailles dans le théâtre impie de Zadig. Il croyait avoir atteint la quintessence de son art, avoir saisit une forme de douleur entre ses grandes mains rugueuses. Mais elle brisait ce qu'il avait méticuleusement ordonné, le poignard frappait son bon plaisir de briseur invétéré. Ce dandy amer se sentait le cœur saisi d'une petite main d'enfant. Il la vit disparaître, ses yeux la cherchèrent encore quelques minutes dans le noir. Il serra les dents. Elle aurait pu tomber amoureuse de lui, qu'elle disait. Et lui, d'un coup, il sentait cette chute immobile, il se perdait dans lui-même, hurlait à la mort en silence, il comprenait plus rien, paumé et saigné. Il s'humectait les lèvres, la laissait partir sans comprendre pourquoi il attachait une importance corrosive à une phrase débitée du fond d'un minuscule palpitant soyeux. Il étouffa un grognement. Trop conne, la fille. Tomber amoureuse, et puis quoi encore. Il essayait de se convaincre. Putain, Zadig, on arrête les sensibleries, on retrouve une contenance. Il avalait sa salive, fixait la lune, accusait le monde entier de ce vide béant qui se logeait dans tout son être. Décomposé, son visage. Envolées, ses certitudes. Mackenzie avait perforé avant de fuir. Il restait le cœur crevé, bourreau transi. Sa main chercha un relief auquel s'agripper. Il se saisit de son réveil. L'appareil finit contre un mur blanc souriant, vainqueur face à ce stoïque Zadig aux nerfs échauffés. Les pièces de métal jonchèrent un béton ciré qui narguait en silence. Il resta les muscles gonflés face aux miettes d'acier de ce qui avait observé leur étreinte.
POUR QUE L'ORAGE S'ANNONCE
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