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i'm gonna end up alone ( nael + swan )

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Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptyMar 17 Déc - 22:38

i'm gonna end up alone ( nael + swan ) Tumblr_mw6n03KcPO1rli1a8o6_r1_250 i'm gonna end up alone ( nael + swan ) Tumblr_mw6n03KcPO1rli1a8o5_r1_250
" ... you're gorgeous ".
There's a reason I said I'd be happy alone. It wasn't 'cause I thought I'd be happy alone. It was because I thought if I loved someone and then it fell apart, I might not make it. It's easier to be alone, because what if you learn that you need love and you don't have it ? What if you like it and lean on it ? What if you shape your life around it and then it falls apart ? Can you even survive that kind of pain ? Losing love is like organ damage. It's like dying. The only difference is death ends. This ? It could go on forever.

Des milliers de flashes éclatent au fond de ses pupilles autrefois noyées par la gloire, et capturent son visage de pin up pour le délivrer en pâture au public. Ils crépitent à la vitesse de l'éclair, dans le vacarme habituel des photographes qui se précipitent à ses chevilles de reine de soirée. Éblouissante de beauté dans sa séduisante robe rouge diablesse, Swan daigne jouer les vedettes, à coups de sourires faussés et de poses maniérées. Comme elle le faisait jadis en tant que jeune mannequin renommée du milieu,  à arpenter les prestigieux podiums européens, la tête encore enfouie dans les jupes de sa mère. Ce joli visage, qui malgré les années n'avait pas perdue de sa superbe ni même de son charme, se retrouvait à nouveau exposer aux feux des projecteurs, prêt à être le lendemain matin étaler dans toutes les pages des magazines. Héritière d'une double culture mêlée des couleurs sud-africaines et des traditions britanniques, Swan possédait cet atout physique qui en faisait tomber les foules. « Mademoiselle Hansen, vous êtes … ravissante. » lui lança d'un air enjôleur un aristocrate trentenaire, en lui baisant la main. Sans doute en avait-il presque perdu les mots. Feignant de prendre un quelconque plaisir à se faire courtiser de la sorte, la jeune epsilon afficha son allure de femme flattée et le remercia poliment avant de quitter cette frénésie ambiante. D'une démarche certaine, Swan laissa derrière elle ce monde superficiel qui l'a vu autrefois grandir puis se détruire, pour s'attarder plus longuement à ce pourquoi elle était là ce soir. Un bal de charité, le genre d’événement qui la fait frémir d'ennui, à tel point qu'elle reste souvent près du bar à s'enfiler des verres et des verres en balbutiant des conneries au barman. Ce lieu était rempli de grands bourgeois, aux beaux sourires et aux poches pleines, qui s'efforçaient de croire que leurs simples présences permettaient de sauver des enfants dans le monde. Naïfs. Et pourtant, elle était là, à jouer les comédiennes pour tenter de se fondre dans cette masse d'hypocrites aux sourires surjoués. Elle était là, pour faire honneur à sa mère, à cette fondation qu'elle affectionnait tant, à cette maladie qui l'a emportée trente pieds sous terre des années en arrière. Sous un air classique d'un vieux Beethoven,    Swan rejoignit le bar, s'installa à sa place favorite – celle que l'on choisit toujours au centre de tout -  et s'empressa de sortir son téléphone de son petit sac à main en cuir. Volume au maximum à en faire frémir ses tympans, elle savoura la voix électrisante de Ray Charles  inonder en fanfare ses oreilles. « Now if I call her on the telephone aaaaand tell her that I'm all alone. By the time, I count from one to fouuuuuur. I hear her on my dooooor ! » Sa silhouette toute entière se mouva au rythme des airs de jazz : ses bras, plantés dans le vide, exécutaient des gestes aussi euphoriques qu'inexplicables tandis que sa tête se secouait dans tous les sens. Un verre entre les mains, elle en but quelques gorgées puis enchaîna dans son petit solo improvisé, l'air complètement déconnectée des lieux. Autour d'elles, les convives échangeaient sur les dernières expositions en vogue, en sirotant tout en finesse leurs coupes de champagne. D'autres entamaient la traditionnelle ouverture de bal, en dansant de bonne grâce. Et, dos à cette scène royale, Swan restait là, les lèvres trempées dans son scotch à gueuler dans toute la salle des paroles que personne ne connaissait. Un jeune homme, nœud de papillon serré autour du cou, s'assit à ses côtés. Le regard rivé sur elle, il se mit à lui parler, du moins, à la facette loufoque qu'elle était devenue. Au bout d'une dizaine de secondes, elle remarqua enfin que ses lèvres sèches bougeaient continuellement dans l'espoir d'attirer son attention. « QUOI ? » qu'elle hurla en arrachant d'une main l'un de ses écouteurs. « Je disais, vous n'avez pas peur de vous afficher en public, vous. Tout le monde vous regarde depuis cinq minutes. » lui fit-elle remarquer à juste titre. Des visages de tous les côtés la fixaient durement, avec ces regards d'hôtes exacerbés. Swan tourna sur elle-même et planta ses yeux verdoyants dans chacun des leurs avec cet air de grande emmerdeuse – fièrement assumée - « Regardez-les plutôt. Cette soirée est à crever d'ennui. » Elle n'était pas habituée à ça Swan, elle, c'était la danse à en faire frisonner tout le corps, c'était de la musique – et de la bonne s'il vous plait – qui vous entraîne dès la première note, c'était l’élégance et la folie, c'était le charme et la frénésie. C'était les années folles. Prête à montrer son art sur scène, la jeune sud africaine se déchaussa, troquant ses hauts talons aiguilles pour ses simples petits pieds de danseuse de charleston sous les yeux désemparés des invités. Elle sillonna la salle à la recherche d'un de ces masques  aux couleurs argentés qu'ils portaient tous pour dissimuler leurs visages. Puis, elle se lança à corps perdu et déambula sur la piste en une poignée de secondes. La lionne était sortie de sa cage, faisant virevolter sa crinière sauvage tout autour de son visage doré. En véritable maîtresse des lieux, Swan se mit à danser en plein milieu de la scène en effectuant des mouvements plus abracadabrants les uns que les autres. Autour d'elles, les couples continuaient leurs valses, tout en déposant leurs regards intrigués sur sa silhouette mouvante. Certains étaient contraints de changer leurs trajectoires pour ne pas se prendre en pleine face l'un de ses bras agités dans le vide. Elle était dingue Swan, le genre de fille que l'on n'ose pas présenter à ses parents, celle qui passe toujours au travers des traditions et des codes de la société. Elle avait ce grain de folie au fond d'elle qui la rendait encore plus belle. Dansant au gré d'un rythme inexistant, la jeune sud-africaine finit par trébucher sur ce qu'elle pensait être un pied. Une chute amortie de justesse par la main sauveuse de sa victime. Réactif, il parvint à saisir son poignet avant que son petit corps ne s'effondre sur le sol. La bouche entrouverte, et le cœur ballotté par l'imprévu. Ses yeux revolvers se rivèrent sur le visage de son héros. Charmant. « Merci.. » qu'elle se mit à prononcer avant de s'arrêter, net. A nouveau debout sur ses deux jambes, Swan prit le temps de contempler ces traits, qu'elle connaissait et aurait pu reconnaître n'importe où. « Nael ! » Sa voix surprise se superposa à la musique classique qui se répandait dans toute la salle. D'un geste, elle retira le masque qui, jusqu'à présent, camouflait son visage d'ange. Désormais, ils se retrouvaient tout deux au centre de la piste, encerclés par des corps enserrés. « Arrêtes donc de me suivre partout. Je vais finir par croire que tu n'arrives pas à te passer de moi. » qu'elle lança l'air amusée, en l'invitant à danser avec elle. Une valse, cette fois-ci. Nael n'était pas son petit-ami, il n'était pas non plus son ami tout court. Difficile à définir ce qu'il pouvait bien représenter pour elle. Un chapitre de son passé, un de ses compagnons de voyage d'antan, ou bien tout simplement, le seul amour de sa vie. En réalité, elle était incapable d'admettre quoi que ce soit, par fierté et estime sans doute. Admirant ses pas peu assurés, elle se mit à rire aux éclats, des rires qui désormais bouleversaient l'ambiance monocorde. « Quoi qu'il en soit, tu danses toujours autant comme un pied, petit cœur. » Leurs regards se croisèrent à la manière de deux anciens aimants prêts à tout pour faire succomber l'autre. Ils dansèrent comme des grands enfants, plus rapidement et plus distinctement que les autres. Puis, l'air classique laissa place – enfin - au silence, tous les corps se délièrent, hormis le leur. Là, au centre de la scène.
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Nael Silvano Sala
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptyDim 29 Déc - 21:34

“ Je promène souvent
Mon cœur en laisse
Sinon c'est en courant
Que mon cœur me délaisse.

Alors je joue, habile,
Au beau habillé
Comme ton prince,
Je souris à la fatalité. ”

Trois minutes et quelques centièmes de secondes. C'est le temps qu'il fallut à Nael pour établir un nouveau record personnel ; celui du temps passé avant qu'il ne vienne à douter sérieusement de son choix de soirée. Saluant brièvement avec un sourire façon Colgate quelques personnalités qui avaient daigné offrir leur présence à cet événement altruiste, Nael se demandait  pourtant en boucle depuis plus d'une minute ce qu'il pouvait bien foutre ici. Officiellement, il était là pour montrer qu'il soutenait la cause mise à l'honneur avec ce bal de charité. Officieusement, les intentions étaient un peu moins nobles, et une fois n'est pas coutume, le groupe de mot « moins noble » s'associait à ce bon vieux Zaccary Sala. Encore une affaire de magouilles et compagnie, et comme monsieur aimait bien le travail familial, il avait demandé à son fils de lui prêter main forte. Cette fois-ci, Nael faisait acte de présence au bal pour tenter de soutirer des informations à une certaine demoiselle, informations qui devaient bien entendu, être relayées à monsieur Sala. « Je ne suis pas ton larbin, tu me fais chier. » avait pourtant répondu l'étudiant de prime abord à la requête de son père, suivies par quelques phrases tout aussi directes, qui prouvaient une fois de plus à Zaccary que son fils n'était pas un semi-rital pour des prunes. Rien de bien nouveau sous le soleil donc, jusqu'à ce que monsieur Sala, devant réellement être à court de solution D, fasse une proposition inattendue :  tu me rends ce service, et aux vacances de février, je t'emmène toi et une personne de ton choix à Sydney avec moi. Évidemment, là ça changeait la donne. Ok, c'était du chantage, mais c'était le genre de marché difficile à refuser. Il avait visité beaucoup de pays le Nael, mais l'Australie, jamais. Et malgré son porte-monnaie bien garni, le billet d'avion était bien trop cher pour qu'il puisse se permettre de le payer seul. Et là, son père qui proposait tranquillement de lui faire passer deux semaines aux frais de la princesse à Sydney, rien qu'en échange d'un petit service ! Une poignée de mains échangée, et l'affaire était conclue. Le jeune homme avait en premier lieu éprouvé une certaine contrariété à l'idée de se rendre à un bal de charité seulement parce qu'il y gagnait quelque chose en retour. Mais il avait réfléchi, et une implacable conclusion lui avait sauté aux yeux: son attitude, de prime abord assez discutable, n'était en réalité pas si moche que cela. Après tout, il fallait bien être con pour croire qu'un bal de charité servait à autre chose qu'à polir les réputations des uns et des autres. Oh, il est sûr que s'ils connaissaient l'existence de ce deal entre père et fils, toutes ces bonnes âmes venues de leur plein gré à l’événement pousseraient des cris horrifiés ; pourtant, à leur manière, leur attitude était aussi réprimable - voir même plus - que celle de Nael, puisqu'elle relevait pour la plupart, d'une fausse générosité doucereuse. Comme si danser et boire des coupes de champagne à dix mille dollars la bouteille allaient sauver le monde, tiens. D'accord, des fonds étaient reversés à une association, mais ceci pouvait être effectué de chez soi ; la soirée n'était en fait, qu'une vaste comédie, un prétexte pour les braves bourgeois de montrer au reste du monde qu'ils étaient incroyaaablement philanthropes. Le jeune sigma n'était donc pas plus égoïste que la moyenne. Il faisait certes, passer son bonheur et celui de ses proches avant celui du reste du monde, mais il n'hésitait pas à aider quelqu'un dans le besoin, s'il en avait l'opportunité. En somme, on pouvait dire qu'il ressemblait aux quatre-vingt pour cent de la population. Et dans ces quatre-vingt pour cent, il estimait que seuls les menteurs, les australiens ou les millionnaires pouvaient se permettre de refuser une telle offre. Bref, cette réflexion avait conduit Nael à balayer ses déjà bien maigres remords, d'autant plus qu'il avait sorti son carnet de chèques et fait une généreuse donation de lui-même à l'association, en plus des sous débloqués par son père. Un geste qu'il n'était en aucun cas obligé d'accomplir, mais qui d'une part, lui semblait nécessaire pour contrebalancer son deal, et d'autre part, lui faisait sincèrement plaisir. Son enthousiasme était toutefois, bien plus dur à feindre alors qu'il se devait désormais de supporter un masque argenté plaqué sur son visage, et de taper la causette à des vieux bourgeois qui n'avaient pas grande conversation, si ce n'était de répéter que la soirée était une merveille, et que les petits fours étaient un délice. Même si pour le coup, Nael ne pouvait que plussoyer, vu le nombre de canapés qu'il s'enfilait depuis le début de la soirée. Sagement, il décida néanmoins de se calmer, pour se concentrer sur la recherche de sa victime. Il balaya la salle et ses convives d'un œil expert, après un dernier regard triste en direction des plateaux garnis. Drôlement bonnes ces petites conneries. « Peut-être que m'inviter à danser remédiera à votre solitude. » Il se tourna vers la voix charmeuse et acidulée de son interlocutrice. « Johanna De Cadeville, belle et grande métisse, avec une longue chevelure noire, un regard percent et un petit 90C », les paroles de son père lui revinrent en tête, et l'esquisse d'un sourire vint illuminer son expression. Il fallait croire que cette fois-ci, il n'avait pas besoin de partir en repérage. « Vous connaissez le dicton, mieux vaut être seul que mal accompagné. Toutefois, il apparaît évident que ceci ne s'applique pas à votre cas. » répondit-il, le ton légèrement ampoulé, sa voix laissant nettement apparaître ses origines. « Oh mon Dieu, quel charmant accent, seriez-vous français vous aussi ? » Bingo. Il acquiesça, satisfait de son entrée en matière. S'il continuait dans cette voie, il allait être très simple d'obtenir quelques informations sur mademoiselle De Cadeville. Ou du moins, fallait-il pour cela que personne n'accapare l'attention de la jeune femme, et par conséquent, la sienne. Johanna s'était tu, et fronçait désormais les sourcils en direction du bar. Il voyait bien ce qui attirait son regard, et celui de dizaines d'autres ; car il y avait là, une jeune femme bougeant frénétiquement au son d'une musique qu'elle semblait incontestablement seule à entendre, (il aurait fallu être hyperactif pour réussir à bouger avec autant d'entrain sur la lente mélodie qui « rythmait » la soirée), semblant totalement déconnectée du monde. Un sentiment contradictoire d'amusement et de frustration le parcourut : il riait de voir tous ces visages de schnocks consternés, mais ne pouvait s'empêcher de maudire la jeune femme qui, avec son attitude, pouvait bien ruiner toute l'approche qu'il construisait pour amadouer Johanna. Et soudain, l'amusement, la frustration, tout disparu. Tout disparu, électrisé par l'onde de choc qui parcourut le corps de Nael à l'instant où la jeune effrontée quitta son tabouret, dévoilant à tous, et surtout à lui, son identité. Il sourit, tendrement, quand il la vit s'élancer sur la piste, toute retenue mise au placard. Oh, il avait indéniablement été surpris de découvrir l'identité de cette folle qui chantait et dansait toute seule au bar. Et pourtant, il ne voyait pas qui d'autre auraient pu se permettre de faire cela. Ah, Swan Cartwirght-Hansen, c'était quand même un cas. Et à une époque, c'était même le sien. « Vous voulez bien m'excuser, quelques minutes ? » Il vit dans son regard qu'elle n'était pas enchantée, mais elle le laissa cependant partir, un hochement de tête en signe d'approbation. Il esquiva les couples formés sur la piste de danse, se rapprochant peu à peu de celle qu'il avait un jour laissé s'en aller physiquement, sans que son esprit n'eut pu se résoudre à la laisser partir définitivement. Il arriva dans son espace vital, et le pied de la jeune femme vint malencontreusement se heurter au sien. Empêchant la chute de justesse d'une main et abaissant son masque de l'autre, il s'amusa de l'effet de surprise que la découverte de son visage eut sur elle. « En personne. T'exagère pour la fraction de seconde que t'as mise avant de me reconnaître, j'suis à visage découvert moi, en plus. » déclara-t-il, d'humeur taquine. Et il n'était pas le seul à l'être apparemment, s'il en croyait sa petite remarque. « Tu te crois donc si irrésistible que cela ? » Il se rapprocha, pour lui glisser lui-même la réponse à l'oreille. « T'as raison, tu l'es. Mais regarde autour de toi, t'es loin d'être une exception dans cette salle. » Il se redressa avec un petit rire et la suivit lorsqu'elle l'invita à danser, pourtant un peu réticent. La valse, c'était pas son truc, comme elle le lui fit rapidement remarquer avec de grands éclats de rire qui eurent vite fait de l'exaspérer. « Ta danse, elle a plus d'âge. Je suis un homme moderne moi madame, les pas de mes arrières grands-parents me passionnent peu. » Un peu vexé (elle avait l'habitude de toute manière, à croire qu'elle aimait ça), mais toujours souriant, il garda ses yeux rivés dans les siens, jusqu'à ce que la musique prenne fin, ne brisant pourtant pas leur étreinte comme il était normalement convenu. « Pourquoi tu ne me lâches pas ? La musique est finie. Tu vois bien que c'est  toi qui est complètement accro à mes charmes. » Et voilà qu'il lui renvoyait la balle, en écho à ces premières paroles qu'elle avait eu pour lui. Il ne pouvait pas s'en empêcher. « J'ai vu que tu avais envie de te donner en spectacle aujourd'hui. » commença-t-il, l'air de rien, scrutant la salle et constatant les regards braqués sur lui, sur elle, sur eux. Il reporta son attention sur Swan, comme indifférent à cette masse de curieux qui suivaient, pensaient-ils sans doute à juste titre, une scène emplie de vieilles tensions. « Si tu veux te faire remarquer un peu plus, je pense que c'est le moment pour toi de tenter quelque chose de totalement inattendu. » qu'il lâcha finalement, l'air innocent. Il cherchait là à cerner les pensées de Swan, tout en ayant conscience qu'il était en train de s'engager dans un nouvel affrontement. Une sorte de jeu dangereux dont les règles étaient libres, et dont la compréhension échappait à tous, sauf à eux-même.




(code fiche, pétulia)
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Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: Re: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptySam 4 Jan - 19:19

- je suis instable, infidèle et égoïste. tu ne parviendras pas à me transformer en gentille petite femme attentive et attentionnée. et je ne tomberai jamais amoureuse de toi
[...]
- laisse-moi vingt-quatre heures pour te convaincre.
- me convaincre de quoi ?
- qu'on est faits l'un pour l'autre.


• • • • • •
Impensable. Nael, son petit français à l'accent craquant, son propre gps parisien et ancien amant, présent à un bal de charité. Impensable. Jamais, elle ne l'avait vu vêtu ainsi : smoking noir, cheveux scintillant sous une abondance de laque, sourire surjoué, aisance décontractée. Et ce soudain changement vestimentaire semblait avoir le don de charmer ses beaux yeux. A croire qu'il lui faisait encore de l'effet ce type – si ce n'est plus – Ironie et paroles espiègles, Nael répliquait à cœur joie. Tout comme elle s'accordait toujours l'immense plaisir de jouer de lui. « Il faut croire que ton visage n'est pas assez présent dans mon esprit pour que je puisse m'en souvenir aussi rapidement. » riposta t-elle sur le même ton taquin, songeant secrètement à toutes ces fois où elle avait désirée, bien au contraire, l'effacer de ses pensées. Longtemps, elle s'était maudite de l'avoir rencontré, de l'avoir plu. Elle, cette fille bohème au cœur volage. Ils s'emmerdaient constamment, passaient le plus claire de leurs temps à se courir après pour s'arracher le cœur, bref, ils n'avaient vraiment rien à faire ensembles. Et pourtant. « Bien sûr que je suis une exception. Je suis la seule fille avec qui tu rêves d'être ce soir. » Ça crevait les yeux qu'il était fou d'elle. Swan, elle disait ça pour s'amuser et s'offrir quelques fleurs : en aucun cas, elle était sérieuse. Mais, c'était la vérité : ils ne pouvaient se passer l'un de l'autre, que ce soit dans la haine ou l'amour. Tout le monde le savait et l'avait compris depuis le début. Tout le monde bien sûr, sauf eux deux. « Mens pas. Je sais que tu as lâché ta conquête du soir pour être avec moi. » qu'elle lui fit remarquer, en jetant une œillade rapide derrière l'épaule de son danseur sur la silhouette esseulée d'une jolie métisse. Bras croisés et regards accusateurs en sa faveur, elle devait à l'heure actuelle la traiter de tous les noms pour lui avoir voler son prince charmant. Mais, qu'importe qu'elle soit encore avec ou non, Nael, c'était son prince à elle, et jamais, elle ne l'aurait prêtée à qui que ce soit. Swan, elle ne partageait pas. « Un homme moderne saurait parfaitement danser pour séduire une femme. Un mauvais danseur est un mauvais dragueur. C'est la base. » Un énième pique amusé, histoire de défendre ses goûts très old school et son côté vieille dame. Swan était une jeune fille brillante et pleine d'ambition, éprise depuis le berceau de culture classique. Autrefois assise sur l'herbe fraîche  de sa maison qui surplombait la savane africaine, elle avait lu des centaines de livres, vu tous les films phares, écouté les plus grands chansons françaises et américaines. Elle aurait voulu naître à cette époque, et vivre ces moments d'histoires.  « Pourquoi tu ne me lâches pas ? La musique est finie. Tu vois bien que c'est  toi qui est complètement accro à mes charmes. » A son tour, il s'amusa d'Elle, répliquant de belles farces pour espérer faire réagir ce visage dénué d'émotions. Si, elle parvenait toujours à camoufler ses sentiments, cette fois-ci, ce fut lui qui remporta la partie. Déroutée, l'epsilon ne répondit rien, comme éprise d'un brin de réalité qu'elle se refusait d'admettre. Il avait raison. A chaque fois, quelque chose la poussait à revenir vers lui. Et c'était ce ' quelque chose ' qui la bouffait depuis tant d'années. Incapable de prononcer ce mot, elle n'osait même pas y songer, comme s'il s'agissait d'un vulgaire insulte. Heureusement pour elle, Nael poursuivit bien assez vite son discours pour remarquer sa seule seconde de faiblesse. Un défi, voilà ce qu'il venait de lui lancer. Parfait timing. A l'instant, l'organisateur de cette soit disant belle soirée de charité déversait ses jolies paroles à l'assemblée déjà gagnée à sa cause. Les gens applaudissaient à chacune de ses phrases, comme pour souligner l'acte généreuse qu'ils venaient d'accomplir. Ils étaient tous là, abrutis à rire pour n'importe quelle raison. Encore plus ridicules à faire semblant d'avoir pitié de ces jeunes enfants affamés dont les visages se déversaient images après images sur l'immense écran de la salle. En fond sonore, une petite mélodie mélancolique, de quoi arracher à quelques demoiselles certaines larmes. Spectatrice de ce théâtre honteux, Swan tira la main de Nael pour lui dire de la suivre. Agacée, à juste titre, par ces grands comédiens osant sourire du malheur des autres, elle se faufila à travers la foule, faisant exprès d'écraser un pieds ou deux sur son chemin. Quelques verres – malencontreusement - renversés sur les somptueuses robes des dames, sous une pluie d'injures et de mécontentements. Swan emmerdait le monde, et le pire, c'est qu'elle adorait ça. Enfin, elle parvint à se rapprocher de la scène, commença par faire les yeux doux aux agents de sécurité, puis s'engagea incognito sur les planches. Aux premiers rangs, des messes basses se firent entendre. Loin de l'agitation ambiante, la jeune sud-africaine continua d'avancer sur la scène, sûr d'elle. « Excusez-moi. » qu'elle lança, en interrompant brutalement le discours de l'organisateur. Swan lui arracha des mains le micro du pupitre, et riva son regard sur les silhouettes minuscules des orateurs. « Navré d'interrompre ce merveilleux discours, mais je tenais à faire une annonce très spéciale. Voyez-vous, j'ai mon … ami tout là-bas qui me suit depuis le début de la soirée. Il aimerait bien trouver une jolie fille pour cette nuit, alors je me suis dis que j'allais l'aider – pour pouvoir ENFIN finir mon scotch tranquille -  Beau, français, (très) charmant, drôle et séduisant.  Il est parfait pour vous mesdames, alors faîtes vous plaisir. » Son regard joueur se riva sur la silhouette de Nael dissimulée dans l'ombre. « Faîtes monter les enchères ! » A peine eut-elle finit sa phrase que des vingtaines de mains se levèrent dans le public. Les invités se prirent au jeu, appréciant cet acte de bienfaisance et de solidarité. Permettre à son ami de trouver sa belle, tout en faisant grimper les fonds récoltés pour l'association. Que demander de plus. Les femmes célibataires se battaient entre elles pour remporter le précieux sésame, augmentant leurs mises d'une seconde à l'autre. Nael suscitait l'attention de tous, à tel point qu'un des projecteurs de lumière se braqua à présent sur lui. Fière d'elle, Swan s'amusa à orchestrer la scène, aux côtés d'un organisateur tout souriant, sans doute ravi de voir enfin s'enthousiasmer la foule. « Il est à moi ! - Non, à moi ! » pouvait-on entendre dans le public surexcité par cet imprévu. Une main levée, celle de la métisse, sa voix cria un montant exorbitant, si bien qu'un immense silence s'installa d'un coup. Alors que ses sourcils se hissèrent étonnés, Swan se racla la gorge, tout en gardant son sérieux. Ses mains s'emparèrent du micro, tandis qu'elle s'apprêtait à prononcer le légendaire « Une fois, deux fois, trois fois … adjugé » avant de s'arrêter net, sans le fameux « ... vendu » qui clôture le marché. Une nouvelle fois, ses prunelles brillantes croisèrent celles du bordelais. « Attendez. Je vais le garder, encore un peu finalement. Il a besoin de moi, pour apprendre comment on séduit une fille en bonne et due forme. Comme à danser, par exemple. » qu'elle finit par conclure, réjouie de son joli coup – et probablement de sa chute inattendue -  Alors qu'elle descendit les escaliers de la scène, un brouhaha d'insultes naquit dans la foule entre des jeunes trentenaires, toujours pas casées, et d'autres folles dingues prêtes à tout pour ne pas avoir à finir la soirée toute seule. A croire que l'humeur décalée de la sud-africaine est parvenue à briser le calme plat du début de soirée. Si fière d'elle, la voilà qui sourit comme une enfant en attrapant la cravate de son ancien amant. « Tu ne t'y attendais pas à celle-là, hein ? »  fut tout ce qu'elle parvint à affirmer, d'un air faussement sérieux. Une autre venait de la devancer. « Alors, on la termine cette danse ? » La voix posée de la jeune métisse résonna telle une douce mélodie voluptueuse. Dressée là, juste en face d'elle, Swan scruta son visage sylphide couleur café. Elle était jolie, cette fois-ci, elle ne pouvait pas le nier. Une pensée lointaine lui sauta directement sur le cœur. Elle savait. « Il est tout à vous. » Un sourire triste étira la commissure de ses lèvres, alors que sous ses yeux, sa main à Elle, prit sa main, à Lui. Les traits de son visage restèrent de marbre, figés dans ce rictus faussé, alors qu'à l'intérieur, tout déconnait. C'était le bordel complet, mais étrangement, elle n'en laissa rien paraître. « Passez une bonne soirée. » déclara t-elle, sans se démonter. Elle savait : elle n'avait pas le droit de faire ça, de le garder rien que pour elle. L'ayant déjà perdu une première fois, elle ne craignait plus de le perdre à présent. Et à faute de vivre avec la peur d'être quittée, elle préférait être celle qui part en premier.  

.  you should have bought me flowers, and held my hand. should have gave me all your hours,
when you had the chance .
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptySam 22 Fév - 12:08

“ Je détestais son arrogance, sa vanité, ses caprices. J'admirais sa conviction,
son enthousiasme, son engagement. J'aimais sa fragilité, sa douceur, ses excès . ”

Personne ne le remarquait et pourtant, une dissonance crevait l'apparente harmonie de la salle. Elle venait de deux cœurs, qui ne battaient pas au même rythme que la musique, qui ne battaient même pas au rythme des autres âmes humaines de la pièce. Qui frappaient contre la cage thoracique un peu plus vite, comme mis sous pression par la rencontre de la personne qui avait pris réciproquement une grande place l'un dans l'autre, malgré l'ardente volonté qu'avaient témoigné leurs propriétaires pour essayer de ne pas y prêter attention. Propriétaires désormais une fois de plus réunis par on ne savait quel hasard, entraînés par une énième joute verbale dont ils avaient le secret. Il inclina la tête, avec une petite moue appréciatrice.  « Touché... Mais certainement pas coulé, naturellement. » Nael avait toujours aimé qu'on lui réponde, lui-même ayant un caractère effronté. Avec Swan, il pouvait être sûr d'être toujours servi. Il se mit à rire lorsqu'elle releva, observatrice dans l'âme, qu'il avait abandonné sa conquête pour elle. Y avait pas à dire, sa défense était impeccable. Il ne l'aurait jamais reconnu, mais elle disait vrai. La pourtant exquise Johanna s'était évanouie de son esprit, à l'instant où il avait remarqué sa petite folle dingue de Swan, haut perché sur son tabouret. Et il n'y avait plus repensé, jusqu'à présent.  « Oh, tu n'y es pas, tu peux mettre cet acte sur le compte de ma trop grande charité. Je n'aime pas laisser trop longtemps les jolies femmes danser seules, et à défaut de pouvoir m'entretenir avec vous deux, il faut bien que je partage mon temps. Que c'est compliqué, d'être généreux ! » Il termina sa phrase par un soupir faussement exténué, digne d'un grand comédien. Il ne pouvait peut-être pas offrir d'arguments valables à Swan pour expliquer l'abandon de Johanna au profit de son arrivée dans ses bras, mais son sens de la dérision lui offrait la porte de sortie qu'il voulait.  « D'accord pour un homme lambda, mais moi j'ai la fibre séductrice innée, je n'ai donc besoin d'aucun artifice pour charmer, et même mes pas maladroits n'arrivent pas à me desservir. » Elle pouvait bien défendre avec ardeur sa vieille danse miss goûts classiques, n'empêche que malgré sa valse hasardeuse, il avait quand même eu les plus jolies filles de la soirée à son bras, en un temps record ; oh, Nael forçait un peu le trait quand il se vantait sur son charme inné. Pour autant, il trouvait son point de vue général non dénué de tout sens. Puis la musique s'acheva, et ils restèrent entrelacés, au centre de la pièce. Une autre question sur le même ton taquin, mais cette fois-ci, pas de réponse. De toute façon, il n'en attendait pas. Il avait dit ça de façon légère, et il était bien loin de se douter que ses paroles pouvaient avoir un quelconque impact sur sa cavalière. Lui, il voulait juste s'échapper de cette atmosphère pompeuse, et s'il y avait bien une personne qui pouvait remédier à ça, c'était elle. Cette soirée cousue de fil blanc avait rencontré son élément perturbateur en la personne de Swan Cartwright-Hansen, et dans l'instant présent, il ne pensait qu'à ça. Ses sentiments compliqués et contradictoires, ses anciens démons, ses souvenirs, il avait décidé de tout lâcher et de ne plus réfléchir. Il voulait juste profiter de sa présence, du fait qu'elle était là, maintenant, avec lui. Et voilà qu'elle l'entraînait vers la scène, se métamorphosant en un réel cyclone semant le chaos sur son passage. Montant sur l'estrade à son tour, il haussa les épaules lorsque l'organisateur le regarda d'un air perplexe, l'air de lui demander à quoi pouvait-il bien s'attendre maintenant que cette dingue tenait son micro entre ses mains. Oh, si vous saviez monsieur, ça fait plus d'un siècle que j'ai arrêté de me poser des questions sur les folies de mademoiselle Swan, qu'il aurait pu lui répondre. « Faîtes monter les enchères ! » Il étouffa un cri lorsqu'elle conclut son petit discours par cette phrase qui le transformait désormais en véritable lot de concours. Il voulut faire un signe à l'organisateur de la soirée pour lui demander de mettre un terme à l’enchère déclenchée mais rien à faire ; lui, comme tout le reste de l'assemblée, étaient pris de fièvre pour l'idée de la jeune femme. Et en constatant la désormais vive ambiance présente dans la salle, Nael se résolut à afficher un sourire de façade, qui fit aussitôt augmenter les mises de ses jeunes trentenaires, ravies de pouvoir se prêter à un jeu qui alliait l'utile à l'agréable. Même s'il s'agaçait de ce nouveau statut de marionnette, le jeune homme se devait de reconnaître que toutes ces mains levées avaient le mérite de flatter son égo. Il darda son regard sur l'assistance, croisa celui de Johanna. Son offre incroyable, même pour une assistance de friqués, plongea la salle dans un silence complet. Personne ne pouvait rivaliser, elle avait gagné, le savait, et le regardait désormais avec un regard triomphant. Au moins, il était sûr de les obtenir ses informations pour son père, maintenant. Il lui adressa un sourire, qui s'accentua lorsqu'il entendit Swan revendiquer le droit de le garder encore un peu. Peu importait le nombre de billets qu'on avait voulu offrir pour lui ce soir, la compagnie de sa sud-africaine préférée les valaient tous. Il rit à sa remarque, et posa sa main sur sa hanche, prêt à une nouvelle danse.  « Joli coup, même si le fait que tu n’aies pas misé m'a beaucoup déçu. » déclara-t-il, sur le même ton qu'elle. Il aurait voulu continuer la conversation, mais la jeune métisse vint le réclamer. Une fois de plus, Nael réalisa avec effarement qu'il l'avait oublié. Stupéfiant. Il trouvait ça incroyable, presque inquiétant, ce don qu'avait Swan, de le pousser à faire abstraction de tout, lorsqu'il était avec elle. De se croire dans une bulle inatteignable, qui devait venir se heurter à un élément extérieur pour enfin, s'éclater. Il attendit la réponse de l'étudiante, certain que celle-ci allait envoyer promener Johanna, lui faire comprendre qu'elle ne pouvait pas encore récupéré son « achat ». Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'avec un sourire terne, elle vint les unir avant de s'éclipser, l'air digne. Désemparé, il la suivit longtemps du regard, guettant un signe de sa part, un regard jeté en arrière, quelque chose qui puisse le rappeler à elle. Mais rien. Il masqua sa déception du mieux qu'il put en adressant un sourire à Johanna, plongeant ses prunelles dans les siennes. Ils échangèrent quelques mots, parfois enjôleurs pour elle, souvent réservés pour lui. Oh, il n'en restait pas moins charmant, mais il n'avait pas le cœur à faire ce pourquoi il avait pourtant mis son plus beau costume aujourd'hui ; accomplir la mission de son père. Il était sûr que n'importe laquelle de ses initiatives auraient fonctionné pour mener la conversation sur le terrain personnel de Johanna, et pourtant il restait apathique, malgré la promesse du voyage en Australie qui résonnait dans sa tête. Et il avait beau lui envoyer des coups d’œil fréquents, jamais le bordelais n'arrivait à croiser le regard de Swan. Finalement, n'y tenant plus et décidant qu'il s'en moquait s'il était offensant pour sa cavalière, il lâcha.  « Je suis désolé, je ne peux pas. » Et avec un pauvre sourire d'excuse, il lâcha la jeune femme, la quittant avec pour seule consolation, cette énigmatique phrase. Le pas assuré, Nael se dirigea vers l'estrade, pour la deuxième fois de la soirée. Sur scène, il adressa un signe de main aux musiciens, leur demandant de le laisser s'exprimer. La salle se tut et tourna la tête dans sa direction. C'était tout de même le séducteur vendu, qui avait quelque chose à dire.  « Bonsoir, re bonsoir plutôt, même si je n'ai pas eu le temps de m'exprimer plus tôt, ma très chère amie ne m'ayant pas laissé ce plaisir. » Il regarda l'intéressée avec un petit regard malicieux, avant de continuer.  « L'enchère n'ayant pas été clôturée avec le « vendu » de mise, j'annonce qu'il n'y a aucune gagnante parmi vous. » Il s'arrêta, interrompu par une femme qui demanda, à peine son annonce terminée, s'ils pouvaient alors, renchérir à nouveau. Nael plissa les yeux, réprimant un rire. Tu vas être déçue ma chérie, qu'il pensait en secret. « Hmm, je songeais à autre chose. Je vais proposer une nouvelle enchère... La mienne. Je m'achète donc, pour la modique somme de zéro centimes. Adjugé et... vendu ! Félicitations à moi-même. » Des murmures de protestation et d'incrédulité s'élevèrent dans la salle. C'était quoi son problème à ce type, qu'il entendait dire tout bas. Des mains par dizaine qui se levaient pour lui, une divine créature qui mettait un prix d'or pour passer la soirée avec lui et pourtant, et pourtant, monsieur jouait les inaccessibles.  « Je sais mesdames, je suis navré, ne soyez pas déçus, vos charmes ne sont pas remis en doute, vous êtes toutes aussi divines les unes que les autres. Seulement, vous comprenez, j'aime tellement ma propre compagnie que... » Il offrit un sourire à l'assistance et quelques rires lui répondirent mais dans l'ensemble, la salle était morne. L'organisateur lui adressa un regard furieux, et fit un geste pour lui reprendre le micro des mains. Il l'arrêta, et acheva.  « Non je rigole, la vraie raison, c'est que mon amie avait raison, je suis un piètre cavalier de danse de salon. Je ne peux pas offrir ma soirée à une dame si je ne sais pas valser correctement ! Du coup, pour l'association et toujours pour coller à cet esprit d'enchère qui s'est installé ici, j'achète l'offre déjà proposée plus tôt de cette... amie, celle de m'apprendre à danser. Vous voyez, vous ne perdez pas grand chose mesdames, j'empêche les braves âmes de finir leur verre, j'suis un casse-pied de première. » Il croisa les yeux de Johanna, mais n'osa soutenir son regard écœuré. Elle ne comprenait sans doute pas, et lui-même n'aurait pu lui expliquer pourquoi refusait-il de finir cette soirée avec une femme aussi belle qu'intelligente. Ou plutôt si, il aurait pu... La raison apparaissait même désormais droit devant.  « Je sais. T'es pas une femme qu'on achète. Et tu vas me dire que tu refuses une nouvelle danse avec moi, par principe, parce que tout est toujours une question de principe avec toi. Fais pas ton offusquée, je le connais ton numéro... » commença-t-il en s'approchant de Swan, pas peu fier de l'avoir prise à son propre piège.  « Remarque, je peux critiquer tes principes mais t'as déteins sur moi, tu vois. Malgré ton geste altruiste, il faut croire qu'avoir presque voulu me passer la bague au doigt a irrité l'homme libre et indépendant que je suis. » L'air théâtral, son sourire s’effaça cependant vite, et un air sérieux vint assombrir l'expression de son visage. Plusieurs pensées le taraudaient, et il sentait qu'il avait désormais besoin qu'elles sortent.  « Franchement, je pige rien à ce que tu fais, Swan. » Il disait ça le Nael, même si le phénomène n'était pas réellement nouveau. Ne pas tout comprendre lorsqu'on était avec la sud-africaine, c'était même pas normal, c'était naturel. Mais alors pour le coup, ça battait tous les records.  « Tu joues, provoques, et puis sans prévenir, tu pars, tu lâches l'affaire. Elle est où, la logique là-dedans ? Tu cherches à faire quoi ? » Il s'approcha encore, et dans un souffle, acheva finalement.  « C'est comme si toi, Swan Cartwright-Hansen, t'avais... peur. »



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MessageSujet: Re: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptyMar 25 Fév - 15:45



you think that your deep under my skin,
your tryin to keep me sufferin

if you use your words as a weapon,
then as a weapon, I'll shed no tears

I'll shed no tears.


• • • • • •
Elle s'éloigne, un peu titubante comme une adolescente débutante qui découvre pour la première fois les saveurs de l'alcool. Elle s'éloigne, en s'ordonnant à elle-même de ne pas lâcher prise. Tu marches droit, tu ne te retournes pas. Tu es une grande fille, pas vrai ? Les mouchoirs, les tablettes de chocolats, tout ça, t'en as plus besoin. Ta maman non plus, t'en as plus besoin, alors t'avances et tu ne t'arrêtes pas. Voilà ce qu'elle se disait, Swan, sans relâche, alors que ses jambes semblaient traîner au sol, incapables de fournir le moindre effort. Chacune de ses pensées la tirait un peu plus vers le fond, et pourtant, elle essayait tant bien que mal de garder la tête en dehors de l'eau. Quite à boire un peu la tasse, tant pis. Un court instant, ses yeux larmoyants se fermèrent. Elle l'imaginait venir la rejoindre, bousculant sans gêne tout ceux entravant son chemin. Il aurait été là, à prendre sa main, elle se serait retournée, avec son petit sourire enchanté. Elle pouvait songer à chaque détails, à la réplique amusée qu'elle lui aurait lancée, un genre de « même quand je m'en vais, tu trouves encore le culot de me retenir », à son rire en guise de réponse, à ce jeu auquel aucun d'eux ne baissaient la garde.  Comme si tout ça s'était vraiment passé. Il suffisait juste d'y penser. Lorsqu'elle arriva près du bar, que la foule les eut un peu plus séparés, que le fond du problème était enfin derrière elle, elle se retourna, avec quelques grammes d'espoir dans le cœur. Tout ce qu'elle vit ne fut qu'une grande salle de belles robes et grands costumes, où les visages tantôt masqués tantôt dévoilés étaient impossibles à distinguer.  Abandonnant tous ces corps en mouvement, elle retrouva sa place au comptoir du bar, commanda un nouveau verre, la tête pleine à craquée. Son regard se riva sur son scotch rempli à ras bord entre ses mains frémissantes. Cette fois-ci, même pas besoin d'essayer d'atteindre la surface, elle plongeait la tête la première. Cul sec. Coudes dressés sur le comptoir, elle fait de son mieux pour comprendre ce qu'il lui arrive. Le soucis, c'est qu'elle ne ressent rien Swan, rien du tout. Pas même le liquide glacé qui embrase le fond de sa gorge. Elle l'entends pas non plus, son cœur qui s'emballe tout seul contre sa poitrine. Merde à la fin, c'était comme si tout ce qu'elle avait mis tant d'années à  détruire lui revenait à la figure en même temps. Une belle gifle. Désorientée, elle reposa son verre vide, alors qu'autour d'elles, les invités s'agitaient à nouveau, les regards rivés sur la scène. « Merveilleux. Encore un discours pleins de bons sens. » qu'elle déplora à voix basse, prête à entendre une seconde fois l'organisateur du bal prendre le public en pitié. D'un geste décidé, la jeune sud-africaine attrapa son sac à main, bien déterminée à quitter les lieux. D'ordinaire, elle se serait jetée dans les bras d'un beau garçon, l'aurait laissé la draguer, aurait fait mine de rire à ses blagues. Elle l'aurait fait attendre toute la soirée, sans lui donner de baiser, parce qu'elle fonctionnait comme ça Swan. C'était le genre de femme comme on en trouve rarement de nos jours, le genre à se respecter avant tout.  Le dos tourné à la scène, Swan se rapprocha progressivement de la porte de sortie, lorsqu'elle entendit sa voix rauque résonner dans toute la salle. Elle s'arrêta net, et se retourna sans hésiter – cette fois – Ses prunelles vertes se laissèrent porter jusqu'à la scène, où, même de loin, elle parvenait à le reconnaître. Le voilà qui s'amusait de son jeu, reprenant les règles à sa manière. Entre les soupirs exaspérés et les cris de mécontentement, elle se mit à rire toute seule de ses conneries. Des regards indignés pouvaient bien se jeter vivement sur elle, Swan s'en tapait royalement. Son visage triste retrouva de ses couleurs, et son sourire s'étira un peu plus lorsqu'elle l'entendit accepter sa proposition. Elle le regarda quitter la scène, descendre les marches et revenir à elle. Sans rien ne laisser paraître, elle fit la fille intéressée, mais pas totalement convaincue, pour l'emmerder. Elle adorait ça, se foutre de sa gueule. Encore une jolie manière de masquer la réalité. De ne pas avoir à se battre contre elle-même. C'était plus facile de maquiller ses paroles, aussi bien pour le tourmenter lui, que pour s'en persuader, elle. « Tu ne te satisfais donc jamais de rien. Je te laisses te taper le meilleur coup de la soirée, et tu ne prends même pas la peine de t'y intéresser. » lança t-elle, la voix teinte d'un air sérieux faussement amusé. A peine eut-elle achever sa phrase qu'il enchaîna sur un tout autre sujet, la prenant par surprise. Comme lorsqu'on passe directement au dessert, sans avoir touché à son plat. D'un seul coup, elle se raidit. Il ne sourit plus. Elle non plus, mais se ressaisit aussitôt. Avant le coup final. « C'est comme si toi, Swan Cartwright-Hansen, t'avais... peur. » Cette  phrase restait imprimée dans son esprit de longues secondes, sans qu'elle ne parvienne à s'en défaire. Cette fois-ci, il l'avait bien eu. Elle était fichue. A se retrouver dans cet état de sidération. Cette stupeur soudaine à mi chemin entre la peine et l'hébétude. Il ne l'avait jamais vu comme ça. Personne ne l'avait déjà vu ainsi. « Je ne joue pas, Nael. » murmura t-elle, sans bluffer. Son regard ne faiblit pas, ne renonce pas. Elle résista un temps, réussit à masquer son trouble. Sans doute pas assez pour qu'il ne puisse le deviner. «  Je ne fais pas semblant.  Tu peux comprendre ça ? Alors d'accord, je me suis tapée pleins de mecs, je suis habituée à tomber sur des connards, mais toi... A part m'apporter des emmerdes, tu me sers à quoi ? » Il avait fait un pas vers elle, elle en fit un autre loin de lui. Désormais, ses petites mains tremblaient. Nerveuses. En colère. C'était le langage du corps qui prenait le dessus. Et, pour une fois, elle ne pouvait rien y faire. «  Quand tu es là, tout va de travers. C'est même pas une question de principes, c'est un fait. Même quand on ne se parle pas, même quand on ne se voit pas, t'arrives à me foutre dans la merde. Tout le temps en fait, ça n'arrête jamais. Ça fait un mal de chien. Je t'assure, j'ai jamais ressentie ça. Même quand maman est morte, ça faisait pas aussi mal...  J'comprends pas, je suis censée te détester, t'oublier, vouloir attraper ta tête et foutre un gros coup de pieds dedans, mais même ça, juste ça... j'y arrive pas. » Elle s'arrêta, à bout de souffle, la gorge nouée. Tout ça, c'était trop, beaucoup trop pour elle. « Tu peux les garder tes jolies paroles, j'en veux pas. Tu me parles de logique, et toi alors ?  Tu me fais ton beau spectacle, là, comme un grand, à me demander pourquoi je lâche l'affaire. Mais je.. je sais pas.. merde. Pourquoi tu m'as pas dit  ' Je ne veux pas que tu partes '. C'était pas compliqué, si ? Pourquoi tu ne m'as pas retenue ? Et, pourquoi tu es encore là devant moi, à me faire la morale. Je t'ai rien demandée moi ! » qu'elle s'écria sans aucun tact, en levant ses yeux vers lui. Des yeux mouillés et barbouillés de mascara. Elle reprit son souffle tant bien que mal, en réalisant un peu à peu l'immense silence qu'elle avait crée. Ça y est, qu'elle se dit, elle est devenue le genre de fille hystérique que les gens regardent avec dépit. Pas un mot n'est sortit de sa bouche. Alors que les regards intrigués des invités restèrent rivés sur elle, Swan fit volte-face, incapable de soutenir plus longtemps cette attention soudaine. Elle s'en alla, presque en courant, fuyant le monde, fuyant son cœur, comme jamais elle ne l'avait fait de sa vie. Tu es une grande fille pas vrai ? Alors, pourquoi tu t'en vas comme une voleuse, qu'elle se demanda en franchissant l'entrée coulissante de la résidence. A peine eut-elle mit un pieds à l'extérieur, qu'un groupe de photographes – sans doute vexés de n'avoir pu s'offrir un billet d'entrée – se précipita sur elle, à coups d'éclaires éphémères. Leurs questions, aussi idiotes les uns que les autres, fusèrent à une vitesse incroyable. Swan s'ordonna de ne pas craquer, de ne pas mettre en action ses anciens mouvements de fille bohème. Ces prises de combat, que l'on finit par apprendre pour se protéger quand on vit toute seule dans la rue. Bandes de tocards, écartez-vous de mon chemin, qu'elle pensait, fatiguée, énervée. Heureusement pour elle, une nouvelle attraction avait fini par leur faire détourner leurs attentions. Jetant un regard bref par dessus ses épaules, l'epsilon remarqua qu'il l'avait suivi. A quelques pas d'elle, Nael tâchait de se prendre au jeu des photographes. A croire qu'il était bien plus doué qu'elle. Un minuscule sourire de circonstance sur les lèvres, Swan parvint à se faufiler dans une rue tranquille. Reprenant peu à peu ses esprits, elle s'empressa de s'allumer une cigarette. A la saveur bien particulière. Elle se rendit compte de l'unique larme qui avait coulée sur sa joue, finissant sa course sur son filtre fin. D'un revers de main, elle l'essuya, comme si de rien n'était. Les grandes filles, ça ne pleurnichaient pas. Et encore moins pour des garçons. D'ailleurs, elle n'eut  même pas besoin de se retourner pour savoir qu'il était là, derrière elle à l'attendre. « Tu veux que je te dise... oui, j'ai peur. » avoua t-elle le dos tourné, non sans une difficulté. D'habitude, Swan, elle ne craignait rien ni personne. Si quelque chose lui tombait sur la tête, elle savait toujours comment l'esquiver. C'était dans sa nature, elle était née comme ça. « J'ai peur de devoir te parler, de devoir te regarder. Parce que si je lâche prise une seule seconde, je sais... que tu comprendrais. » Elle pivota sur elle-même, ne résistant plus, ne cherchant plus à se cacher.  Durant cet instant de détresse, elle était étrangement belle, comme une petite fille qui s'était mentit toute sa vie, et qui s'autorisait enfin à poser les armes. « Est-ce que ça te fait ça, toi aussi ? Parce que sinon, le problème, il vient de moi... mais je voudrais quand même pas passer pour une folle, tu comprends. » A croire que la vulgarité du cœur suffit parfois à remplacer des interminables discours. Difficile pour une fille comme elle de se rendre à l'évidence, d'admettre l'inévitable. Difficile pour une fille comme elle de prononcer des mots, qui hier encore, auraient pu lui arracher la bouche. Difficile pour une fille qui a toujours trouvée les bonnes raisons pour s'interdire d'aimer, par peur d'avoir mal, par peur d'être quittée. Alors, une poignée de secondes, elle renonce à maintenir la barrière de son cœur. Ses yeux se levèrent vers lui. Jamais, elle ne lui avait offert un tel regard. C'était celui d'une amoureuse, qui ne pouvait prononcer ces quelques lettres, mais dont l'intensité du regard parvenait quand même à les transmettre. « Tu comprends, maintenant ? »  
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptyDim 16 Mar - 22:08

“ Si une femme t'aimait, si une femme t'aimait profondément, et si tu avais la présence d'esprit de mesurer l'étendue de ce privilège, aucune divinité ne t'arriverait à la cheville (...) Cours la rejoindre... Un jour, sans doute, on pourrait rattraper une comète, mais qui vient à laisser filer la vraie chance de sa vie, toutes les gloires de la terre ne sauraient l'en consoler.

C'est d'un pas décidé qu'il s'avança vers Swan, sur un chemin qu'il n'avait pas tenté de tracer, l'intensité et la sûreté de son regard ayant fait s'écarter d'eux-même les convives faisant office d'obstacle. Dans les pensées de certaines, le désespoir, la jalousie ou encore l'espérance perçaient ; car depuis sa descende de l'estrade, elles ne l'avaient pas quitté de l’œil, ce fou qui venait de jeter toute une assemblée de belles femmes pour n'en rejoindre qu'une seule, celle pourtant prête à partir. Elles n'avaient pas lâché sa silhouette un instant, et elles se trouvaient désormais toutes surprises, peut-être même retournées, par la lueur de son regard. Cet homme est amoureux, songeaient quelques unes, j'aimerai tant qu'on me regarde un jour de cette façon, soupiraient les autres. Le fait était que même s'il n'en avait pas vraiment conscience, Nael avait choppé une crève hélas, compliquée à soigner. Et le pire, c'était qu'il devait être un peu maso, parce qu'il ne cessait de vouloir côtoyer le virus qui l'avait pourtant mis dans cet état. Les yeux rieurs, il taquina la jeune femme avant de se faire sérieux comme la mort. C'était son truc à lui, de changer le ton de la conversation toutes les cinq secondes, surtout lorsque des pensées le tracassaient. De s'écrouler de rire, alors qu'il était grave la minute d'avant, de laisser la commissure de ses lèvres s'affaisser, alors qu'un fou rire venait de le secouer. Nael avait toujours aimé être dérouté par la vie, les situations, les gens. Avec Swan, il ne s'inquiétait aucunement s'il ne comprenait pas tout sur le moment. Il gardait ses questions dans un coin de sa tête et y songeait plus tard, préférant profiter de l'instant présent et des moments, même les plus déroutants, que pouvaient lui offrir la jeune femme. Mais il fallait croire que même les gros croqueurs de vie ne pouvaient rester légers indéfiniment. Et cette interrogation permanente qu'il se posait, de savoir les motivations des faits et gestes de la sud-africaine, ressortait alors, avec les réflexions qui l'accompagnaient. Et ça la surprenait, Swan. Pire, il s'en rendit bien vite compte avec chagrin, ça la bouleversait. Il se prit sa réponse dans la gueule, chaque mots qu'elle martelait le traversant comme un coup de poignard dans le bas-ventre. Il voyait ses mains, ses lèvres trembler à mesure qu'elle s'exprimait, qu'elle semblait lâcher ce qu'elle avait retenu pendant des années. Il ne pouvait même pas réagir, mimant avec  amertume ce genre de personnes qu'il détestait, celles qui regardent passivement avec hébétude les scènes dont elles sont pourtant les actrices principales. Ses questions s'enchaînaient, s'inscrivant dans son esprit, mais il était dans l'incapacité de faire autre chose que de la regarder, interdit. Elle s'enfuit finalement, et il ne fit d'abord rien pour la rattraper. Il se contenta de rester les bras ballants au milieu de la salle, fixés par une dizaines de yeux qui ne pouvaient s'empêcher de suivre avidement le nouvel épisode de l'intrigue entre Elle et Lui. Un électrochoc lui parcourut finalement la peau, semblant lui crier « Rattrape-là cette fois, rattrape-là ! ». Et il le fit. « Trouvez-vous une autre distraction messieurs dames, oui ça va être dur je sais vu la soirée de merde qu'on se tape, mais par dessus le marché, foutez-moi la paix ! » lança-t-il à l'assistance qui dardait toujours et encore ses yeux sur lui, avant de quitter la salle en trombe. Nael et Swan avaient déjà fait une entrée remarquée, et voilà qu'ils repartaient, toujours les feux braqués sur eux. Le jeune bordelais pensait retrouver la tranquillité dehors mais la vue des photographes et de leurs flash crépitants mit fin à ses espérances. Il répondit cependant à quelques questions, -de mauvaise grâce certes, mais tout de même - car il songeait à son père faisant parti de cette catégorie de personnes qui agaçaient – autant qu'elle ravissaient - la populasse ; en même temps, il faisait en sorte de ne pas perdre Swan de vue, de ne pas la perdre tout court. Pas encore une fois. Ses coups d’œils fréquents en direction de la rue où elle s'était éclipsée n'échappèrent pas au regard attentif de ces photographes qui étaient justement payer pour leurs yeux de lynx. Ce fut sans doute pour cette raison qu'un finit par lui crier ; « Hé, pourquoi elle est partie comme ça elle ? Vu ton air, c'est à cause de toi hein, pourquoi tu l'as pas retenu ? T'attends quoi, vas-y ! » Nael fixa l'homme dans les yeux, troublé. C'était la deuxième fois qu'on lui posait cette question dans la soirée, la deuxième fois que ça le perturbait. Pourtant le photographe, il était amusé, ses paroles légères n'avaient pas pour but de remuer tout un tas de réflexions. Mais voilà, le jeune homme était grave ; le photographe ne pouvait pas le savoir, mais il venait de résumer leur vie, en quelques ridicules mots alors que lui, se demandait toujours comment s'y prendre pour capter quelque chose à leur histoire. C'est vrai ça Nael, pourquoi tu la retiens jamais ? Pourquoi toi qu'est si réactif, quand ça la concerne, tu restes immobile puis tu passes ta vie à lui courir après, alors que dans la demi-seconde, t'as rien entrepris pour la faire rester ? Il abandonna les photographes à leurs questions, lui-même ressassant les siennes alors qu'il s'avançait dans la ruelle où il avait vu disparaître Swan. Il s'arrêta, à quelques mètres d'elle, silencieux. Elle l'avait senti approché de toute manière, et s'était mise à parler. D'une voix calme désormais, presque fragile. « Est-ce que ça te fait ça, toi aussi ? Parce que sinon, le problème, il vient de moi... mais je voudrais quand même pas passer pour une folle, tu comprends. » Elle s'était finalement retournée et il s'approcha d'elle, toujours sans un mot. Elle ne lui avait jamais parlé de cette façon. Même quand ils étaient ensemble à Paris, elle n'avait jamais mis son cœur autant à nu. Elle souffla une dernière question et leva ses yeux vers lui ; il eut alors cette drôle d'impression de se voir lui-même à travers ses pupilles. Ce qui lui semblait étrangement familier était en fait, cette fièvre qu'elle avait-là dans le regard, et qu'ils avaient tout deux en communs. Il acquiesça alors, doucement mais sûrement, et s'approcha encore, jusqu'à venir frôler son visage. Là, il déposa un chaste baiser sur ses lèvres de poupée, puis recula à nouveau, avec un sourire triste. Il crevait d'envie de faire durer le moment plus longtemps, mais il avait trop de choses à lui dire pour se permettre cela. Il s'avérait que si Nael comprenait bel et bien Swan, comme elle lui avait demandé quelques secondes plus tôt, d'autres choses devenaient aussi plus claires dans son esprit. Et toutes ces questions qui l'avaient assailli après son échange avec le photographe trouvaient désormais leurs réponses. « Je comprends oui... Mais je comprends surtout que je ne t’amène rien de bon. » commença-t-il, mal à l'aise. Il brisait là un moment qui aurait pu annoncer les prémices d'une chose qu'il attendait depuis longtemps. Mais toutes les paroles, celles de Swan, du photographe, ses propres questions et ses réflexions, tout le menait à voir les choses sous un autre angle; un angle qu'il avait souvent abordé dans le passé sans pour autant être sûr qu'il ne faisait pas fausse route, mais qui lui semblait en cet instant, le plus juste et le meilleur possible. « On en est toujours au même point, Swan. C'est ça le problème. T'es toujours aussi lâche, je suis toujours aussi con. Tu te souviens, de ce que tu m'as dit tout à l'heure ? Tu vois, ça m'a fait réalisé que tu ne supporteras jamais ta propre fragilité, lorsque tu es avec moi. Tu dis que t'arrives pas à me détester, mais pour combien de temps ? Quand ton mal de chien sera trop grand pour toi, parce que j'aurais joué au con une énième fois, tu crois que tu pourras toujours me regarder comme tu le fais maintenant ? Et tu vois, dans ma grande bêtise, je suis sûr qu'en plus, je te laisserais partir. Peut-être qu'inconsciemment, c'est parce que je le sens que justement, je t'apporte rien de bénéfique. Alors à quoi bon ? » Il n'avait pas envie de croire à ce qu'il disait et pourtant, en cet instant, il pensait réellement que tout était voué à l'échec ; c'était quand même dingue, qu'un idiot pareil prêt à voler, kidnapper, braver les interdits, et même décrocher la lune pour une fille, soit incapable de réaliser un truc aussi con que de la garder tout simplement auprès de lui. « Et tu veux savoir pourquoi toi tu lâches l'affaire ? Tu te le demandais tout à l'heure. Mais parce ce que t'es trop fière pour accepter d'être un peu fragile ! Et je peux pas t'en blâmer malheureusement, parce que quand t'as foutu le camp à Paris, je me suis toujours battu pour faire en sorte de faire taire mes propres émotions à ton sujet. » Il laissa le silence s'installer, quelques secondes. Swan n'était pas de ces filles qui se permettaient d'être faible. Elle n'était pas faite pour se tourmenter à cause d'un garçon, et peut-être fallait-il mieux pour elle, que ce cœur à vif qu'elle venait de dévoiler, retrouve cette barrière de protection qui l'avait toujours maintenu. « T'as déjà bien assez souffert dans ta vie, je ne veux pas être un énième poids pour toi. Va donc finir ton scotch, ici ou ailleurs, cette fois-ci je ferai en sorte de me tenir loin. » Finalement, peut-être était-il temps pour lui d'abandonner la course effrénée, de ne pas  chercher à la rattraper, et de la laisser redevenir cette fille libre et intouchable qu'elle avait toujours été.



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Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: Re: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptyDim 23 Mar - 12:35

I don't have to say a word. She just looks at me,
and sees who I am and how I feel and accepts it. She doesn't try to change it or wants to change it
. That person. There's a billion people but I imagine there's only one of her.

• • • • • •
Les yeux encore humides, le visage marbré de mèches brunes plaquées contre le vent, Swan attendait. L'attendait. Planté à quelques mètres d'elle, Nael s'avança lentement en silence. Elle ne le lâchait pas du regard une seule seconde dans l'espoir infime d'y déceler un indice. Et puis, sans qu'elle n'eut assez de temps pour s'en rendre compte, il parvint à se nouer à elle, à rapprocher ses lèvres des siennes pour y déposer un petit baiser. Le temps de cette courte étreinte, elle reconnu son odeur et eut à peine le temps de l'assimiler à celle de ses souvenirs. Le jeune sigma s'était déjà éloigné de quelques pas, l'air maussade. Son regard irisé chercha le sien. Elle était le petit chaperon rouge mangée toute crue par le grand méchant loup. Une nouvelle fois, Nael l'avait désarmée, rendu incapable de dissimuler l'immense trouble qu'elle ressentait devant lui. C'était ça le problème avec Swan,  elle ne voulait jamais s'attacher – du moins, c'est ce qu'elle croyait - Elle ne montrait rien, restait cloîtrée au fin fonds de son cœur d'acier. On pouvait l'aimer, la détester, qu'importe, c'était sa marque de fabrique, un label unique qu'elle avait construit de ses propres mains. « Je comprends oui... Mais je comprends surtout que je ne t’amène rien de bon. » qu'il lui  répondit, sa voix de velours à peine audible. Il s'arrêta un bref instant, où la jeune sud-africaine put contempler son visage désabusé sous les lueurs nocturnes des réverbères. Vint ensuite l'ouverture des hostilités. Il évacuait leurs années de silence, de chagrin, de colère. Elle encaissait, coup après coups, sans crier gare, sans ne rien comprendre. Comme si elle se trouvait des années en arrières, dans la peau de cette adolescente de treize ans, sur le bord du lit d'hôpital de sa mère. Comme si elle pleurait ses vingt-et-un de solitude, le manque d'un père, les galères, les sentiments cachés qu'elle s'était imposés, les doutes, les mensonges, toujours ceux qui ne pouvaient admettre la vérité. Et tout le reste, la passion – et destruction – des amours volages, l'incertitude des lendemains. Voilà la forteresse de Swan pulvérisée en un quart de secondes. Le cœur à la dérive, elle restait là, la bouche entrouverte sans rien dire, recevant chacun de ses mots comme une bonne gifle dans la gueule. Des petites larmes essayaient de passer en force à travers sa façade dur comme fer. C'était plus fort qu'elle : elle n'en pouvait plus de toute cette histoire à la con. Ses yeux pleins de chagrin plantés dans les siens, elle aurait voulu avoir le courage de l'attraper, de le foutre violemment contre un mur, de le frapper fort fort fort avec ses bras de guerrière. Qu'il le lui crache, le lui hurle s'il le fallait. Qu'il lui dise qu'il l'aimait, bon sang. Qu'il lui dise. « Va donc finir ton scotch, ici ou ailleurs, cette fois-ci je ferai en sorte de me tenir loin. » Elle ferma ses yeux pour tenter de se calmer. Ses mains tremblaient. Encore. Cette fois-ci, elle était énervée. Contre lui, d'abord, parce qu'il avait réussi à lui faire baisser la garde.  Contre elle-même, ensuite, parce qu'elle avait été assez stupide pour croire à leur histoire. Elle ne faisait que fuir, Lui, la laissait toujours partir. « C'est drôle hein, tu es même pas foutu de prendre ton courage à deux mains et d'être un vrai mec pour une fois. C'est si dur que ça d'avoir des couilles ? » répliqua t-elle sèchement de son humeur de chien, en crachant ici et là quelques bouffées de tabac. Les nerfs à vif, Swan ne cherchait même plus à l'atteindre, ni même à lui comprendre tout le mal qu'il lui avait fait. Qu'ils s'étaient fait, l'un et l'autre.  Les joues rougies par le froid, le vent et la colère, l'epsilon retrouvait son armure de soldat, en refoulant ses larmes indiscrètes sur le revers de sa main. L'évidence lui brûlait les yeux. « Tu veux que je te dise, tu as raison. C'est un cercle sans fin : on ne sait faire que ça, s'engueuler. Tout le temps. » qu'elle affirma avec force. Un léger goût amer les liait désormais : ils ne se regardaient plus avec la même puissance hostile. L'ombre de leurs deux silhouettes, si proches jusqu'alors, se séparait peu à peu, voguant comme des reflets sur les murs des grattes-ciels. Tête baissée, Swan écrasa son mégot sur la chaussée, laissa un ultime nuage de fumée s'évaporer de ses lèvres de duchesse, et poursuivit. Malgré l'immense chaos qui dévorait son esprit.  « Le truc, c'est que moi, je ne vais pas t'attendre Nael, je n'ai jamais attendu qui que ce soit. Si c'est ça que tu veux, que tu veux vraiment, alors très bien. Je vivrai de mon côté. »  Le malaise s'intensifia, au rythme de ses mots, des bourrasques de vent, de cette nuit qui passe et emporte avec elle tout ce qu'ils semblaient avoir de plus précieux. Il n'avait pas le droit de dire des choses pareilles. Elle non plus, elle le savait. Elle était persuadée que quelque chose lui échappait. Ils avaient ratés un truc. C'était pas possible autrement. « Je ne veux pas que tu m'appelles, que tu essayes de me voir, que tu me demandes comment je vais. Je ne veux pas m'arrêter de vivre, faire comme si j'étais complètement anéantie à cause de tout ça. Je veux me lever le matin et me dire que je n'ai plus à regarder dans le passé, je veux pouvoir coucher avec qui je veux et quand je veux, sans que ça ne pose de problème à personne. » Il faut en finir, qu'elle se disait. C'était maintenant ou jamais. Elle avait beau s'efforcer de ne pas perdre pieds, de conserver son visage de marbre et de glace, la faiblesse de sa voix traduisait toute son émotivité. La simple intensité de son regard d'enfant suffisait à la trahir. Et pourtant, à cet instant, elle s'en foutait, si les larmes avaient affleurées sur son visage, vraiment, elle n'en avait plus rien à foutre. Avec son air assurée, légèrement provocateur, Swan savait parfaitement ce qu'elle faisait. Nael, elle le connaissait mieux que personne. Il lui fallait un électrochoc pour réagir, une sorte de balle perdue plantée dans le corps, pas assez mortelle pour le tuer, mais bien assez grande pour le faire souffrir. Peut-être que s'il la sentait partir, partir pour de bon, il la retiendrait cette fois. Le silence de la nuit s'installa un instant, avant que la sirène sud-africaine ne vint s'approcher de son prince, sous le bruit grinçant de ses talons aiguilles. Sans un mot, elle s'empara de sa main avant de redresser sa silhouette. « Tu te souviens, j'avais promis de t'apprendre à danser. Tu sais très bien que je tiens toujours mes engagements. » qu'elle murmura, un sourire plein de mélancolie au coin des lèvres. Dans son regard, derrière la colère et la déception, scintillait un petit zeste d'amour. Main dans la main, corps contre corps. Leurs deux ombres s'amalgamaient et finirent par se confondre l'une et l'autre. « Première règle : il faut toujours regarder son partenaire dans les yeux. » A ses paroles, un geste, un regard. Ensembles, ils exécutèrent quelques pas. Aussi étrange que cela puisse paraître, Nael suivait tout naturellement ses instructions comme un petit garçon dressé par sa maîtresse. Comme captivé par la beauté de son visage, la sincérité de son regard. « Ensuite, il faut savoir écouter la musique. Suivre les notes et compter les temps. Tu n'as pas le choix, si tu veux séduire une femme sans avoir à lui marcher sur les pieds. » Un furtif sourire amusé. Et les voilà repartit dans leur tourbillon dansant. Sous les milles-et-une étoiles brillant au loin dans le ciel, elle se mit à battre la mesure pour l'aider à imiter ses pas. Pas facile d'être à la hauteur avec une telle danseuse, et pourtant, Nael s'en sortait bien. Ils ne cessèrent pas de se fixer du regard un seul instant. Mais Swan, elle n'y arrivait plus, elle ne pouvait plus soutenir cette paire d'yeux en face d'elle. Tout ça la rendait dingue. La gorge nouée, elle sentait les larmes monter à nouveau, mais elle tenait bon. Encore une fois. Rends-toi à l'évidence, il n'est pas fait pour toi, qu'elle s'efforçait de penser. Et plus elle continuait de le contempler, plus elle avait du mal à lâcher prise. « Et quand tu auras un minimum d'assurance, que tu sauras comment être un parfait cavalier, tu pourras balancer tes belles paroles de séducteur à la con. Y en aura toujours assez stupides pour y croire. » Un rire de circonstance s'échappa de sa bouche pourpre. Swan, elle aimait se moquer de ces filles naïves, qui croient depuis le berceau à l'amour véritable, au coup de foudre et à l'homme idéal. Elle n'en avait jamais fait partie : les bouquets roses, les dîners en tête à tête, les films romantiques, ce n'était pas son truc tout ça. Ce qu'elle aimait, c'était les hommes qui lui fassent la cour, se jettent à ses pieds, ceux qui en bavent comme jamais pour ne l'avoir que pour eux. Inutile de dire qu'aucun d'eux n'y sont parvenus. Même pas celui qui se trouve en face d'elle. « Et enfin, quand tu sentiras que le grand moment est venu, alors.. » Elle s'interrompit pour l'embrasser, comme elle seule savait le faire. D'un seul, coup ils s'arrêtèrent de danser pour laisser le passé refaire surface. Laissant libre cours à ce moment. Ses mains s'aggripent à sa nuque. Une dernière fois. Des sentiments contraires s'entremêlaient, se brouillaient les uns aux autres. Elle était heureuse et malheureuse à la fois. « Tu vois, c'est pas si compliqué. » qu'elle lui souffla, en reculant de quelques pas. Elle se mit à marcher en arrière, plus légère, comme libérée d'un poids. « Tu peux la rejoindre, maintenant. Tu sais comment faire. » Evidemment, qu'elle songeait à la jolie métisse de la soirée. C'était le moment pour elle de partir, qu'elle se disait, tant qu'elle en avait encore la force. Alors, juste avant de s'en aller, elle plongea ses yeux verdoyants dans les siens. Un sourire triste sur les lèvres. « Aurevoir, Silvano. »
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptyMer 9 Avr - 22:00

Spoiler:

“ On est dans cet avant de l’intime.
Avant qu’on se touche. Avant qu’on se jette. Avant. Je ne sais pas.
Vos lèvres sont sèches. J’ai envie de les frôler. Avec mes doigts. J’ai envie de ça.
Je l’ai aimée cette envie-là. Avec tant de femmes.
Ce moment brûlant d’avant la peau. Ce moment du désir.
Je l’aime avec vous.
Encore plus. Après vous, je ne pourrai plus.
Je n’en aurai plus la force.

- - - -
Il lui semblait qu'il avait touché le fond du problème en lâchant tous ces mots empreints d'amertume, de tristesse et de distance sur leur situation et pourtant, il n'allait pas mieux. Sur le moment, il avait senti comme un poids quitter son corps mais apparemment, ce fourbe l'avait leurré. Car le poids était bel et bien toujours présent, comme s'il voulait rappeler à Nael qu'il avait omis un détail crucial. Et son état ne s'arrangeait pas à mesure que Swan acquiesçait et semblait mettre un point final à leur histoire, suivi d'une barrière et d'un cadenas, comme si elle voulait obliger Nael à prendre conscience de ses propres mots et surtout, de leur finalité irrévocable. Muet, il la regardait, s’imprégnant des dernières images qu'elle lui offrait ; son visage, son attitude et son expression, tout clamait le trouble. Il était certain de la voir comme personne ne l'avait jamais vu, à la fois fragile et forte, guerrière mais sensible, le contraste de son caractère atteignant ici son paroxysme. Il la laissa prendre sa main sans opposer de résistance, distrait par les effluves de parfum qui lui parvenaient alors qu'elle se rapprochait à nouveau de lui. Voilà qu'ils étaient repartis pour une nouvelle danse. Plus guidée, plus contrôlée, plus mesurée. Et pourtant, toujours aussi habitée d'une émotion, qu'ils s'efforçaient désormais de réprimer, pour tenir aux résolutions qu'ils s'étaient fixés. Nael laissait la jeune femme lui donner ses conseils, faisant un pas à droite quand elle le demandait, reculant quand il le fallait. Il avait un peu l'air d'un automate, mais il ne voulait plus ouvrir la bouche. Il savait que sinon, il sortirait une connerie. Qu'il crierait non, qu'il ne voulait pas, que même s'ils venaient une fois de plus de démontrer à quel point ils n'étaient pas capables d'être ensemble, c'était pas grave, qu'ils pouvaient s'en sortir. « Et enfin, quand tu sentiras que le grand moment est venu, alors.. » Il ferma les yeux. Il lui semblait que la saveur de ses lèvres sur les siennes avaient un autre goût, cette fois-ci. Elle l'embrassait comme elle l'avait toujours fait, de cette façon si passionnée qui le rendait à chaque fois un peu plus fou d'elle et pourtant, sa façon de s'accrocher à sa nuque lui donnait l'impression qu'elle était déjà partie loin, là où il n'était plus. Quand il rouvrit les yeux, Swan avait déjà mis de la distance entre leurs deux corps. Ça y est, qu'il se disait. Elle partait pour de bon. « Aurevoir, Silvano. » Il lui rendit son sourire, aussi triste que le sien, mais la gorge nouée, il dût attendre sa disparition dans la nuit pour répondre. « Prends soin de toi, Swan. » chuchota-t-il alors, pourtant parfaitement conscient du fait qu'il était seul. Égaré, il resta de longues minutes silencieux, debout les bras ballants dans la petite rue déserte. Ainsi, c'était donc fini, songeait-il tout en remontant l'allée, se dirigeant à nouveau vers l'activité humaine de la soirée. Une engueulade, des mots dont ils s’efforçaient encore de croire au sens, une leçon de danse, un baiser, et c'était tout. Venaient-ils réellement de mettre fin à une course qui durait depuis des années ? Nael jeta un œil autour de lui, dans l'espoir de saisir au vol sa silhouette furtive qui en fait, serait restée tapie dans l'ombre. Mais non, il n'y avait plus que lui, et il fallait se résoudre à admettre que c'était réellement la fin. Le bruit des conversations guindés, à mesure qu'il se rapprochait du bal, faillirent lui faire rebrousser chemin, mais il se contraint à sourire - grimacer serait peut-être plus approprié - aux photographes, et à pénétrer à nouveau dans la soirée de toutes les mascarades. De retour parmi les jeunes femmes et autres aristocrates trentenaires qu'il avait éconduit quelques minutes plus tôt, il ne prêta toutefois aucune attention aux murmures étouffés qu'il percevait. Que la vie est mal foutue parfois, se disait-il avec amertume. Il avait refusé les avances de dizaines de bourgeoises pour une fille avec qui au final, il ne se passerait plus jamais rien. Le bar lui parut l'endroit le plus approprié pour noyer son chagrin et son aigreur. Il fit signe au barman et commanda un verre, qu'il but d'une traite. De toute façon, tu l'as dis toi-même Nael, votre semblant d'histoire, c'était voué à l'échec. Deuxième verre. Et puis c'est mieux ainsi hein, rester bloqué dans le passé, ça n'a jamais réussi à personne ; vous allez pouvoir avancer tous les deux, dans des directions opposées. Troisième verre. Et cette fois-ci, ça fonctionnera Nael, tu finiras par l'oublier, parce que vous vous êtes dit ce que vous pensiez vraiment. Vous vous êtes réellement dit au revoir, pas comme à Paris. Quatrième verre. Et puis de toute manière, pourquoi tu la voulais cette fille, hein ? T'es maso ou quoi Nael, elle te rendait malheureuse, non c'est vrai, t'as eu raison de la laisser partir. Cinquième verre. Si, si, c'est vrai Nael, t'as bien fait, t'as bien fait... Sixième verre... Il sentait sa tête partir en vrille, à cause de ses réflexions trop intenses pensait-il, mais en réalité, c'était surtout l'alcool ingéré qui commençait à faire son effet. « Je ne pensais plus vous revoir. Seul je précise, sans l'objet de votre convoitise. » souffla une douce voix à côté de lui. Il tourna ses yeux brillants vers Johanna, qui s'était installée et le fixait désormais avec un regard bienveillant. « Le seul objet de ma convoitise se trouve en ce moment même dans mes mains et dans mon sang ; la tequila. » rétorqua-t-il tout en lâchant un petit rire jaune. Elle le contempla sans rien dire, ne sachant quelle attitude adopter avec cet homme qui semblait avoir perdu l'esprit. « Pourquoi revenez-vous encore vers moi ? Je vous ai fait l'affront de votre vie toute à l'heure, vous êtes folle. » demanda-t-il, avec un tact qui paraissait avoir sombré dans l'alcool en même temps que lui. Il était réellement curieux de comprendre pourquoi elle s'intéressait encore à sa personne. Peut-être lui ressemblait-elle un peu après tout ; le style masochiste, du genre à courir après les personnes qui rendent la vie difficile. « Je ne sais vraiment pas. Vous avez raison, je suis sans doute folle mais.. Je ne sais pas, malgré votre comportement, je vous aime bien, je crois. Et puis vous me faites pitié, à vous saouler seul dans un bal de charité. » Il rit un peu, et reporta son attention sur son verre. Il l'aimait bien lui aussi, cette Johanna. Au delà de ce qu'attendait de lui son père  à son propos, il lui semblait qu'elle avait l'air d'être une chic fille. Et jolie, de surcroît. Alors, pris par une pulsion inattendue, il reprit la parole. « Je vous ferai peut-être un peu moins pitié si nous allions chez vous. Si c'est pas trop loin, bien sûr. » Surprenant, même de sa part, même pour lui. Les mots étaient sortis tout seuls, sans qu'il ait à calculer, à réfléchir. Ce n'était donc pas si difficile, pensait-il fébrilement. Étonnée, elle lui assura la proximité de son domicile, et commença à évoquer le cas de « cette amie » pour qui il l'avait abandonné des minutes plus tôt; ce à quoi il répondit avec une nonchalance qu'il ne feignait même pas. « Swan ? Oh, n'y pensez plus, c'était un coup de folie... Je vais rattraper mon impolitesse. » promit-il, en invitant Johanna à le précéder, après s'être levé difficilement. Ils partirent, l'une avec un sentiment de satisfaction mêlé de doute, l'autre se demandant si son état n'allait pas l'empêcher d'atteindre l'appartement de la métisse. Finalement, ils arrivèrent chez elle sans trop d'encombre, et s'il n'avait pas été aussi ivre, sans doute Nael aurait-il salué la décoration particulièrement soignée de l'endroit. Des minutes qui passèrent, quelques paroles échangées, un apéritif – qu'il dût presque supplié pour avoir, elle ne tenant pas spécialement à lui offrir des grammes d'alcool en plus dans le sang – et Johanna se rapprocha finalement, sensuellement et presque féline. Avec des gestes maladroits, il l'attira un peu plus à lui, faisant taire la petite voix qui continuait de l'emmerder avec Swan. Ils faisaient leur vie de leur côté désormais, ils couchaient avec qui ils voulaient sans que cela ne dérange personne, c'était elle même qui l'avait dit, qu'il se martelait à l'intérieur. Il devait l'oublier, et la douce étreinte de Johanna allait l'aider, oui l'aider ! Elle commença à l'embrasser, il commença à répondre à ses sollicitations et... « Attends, attends, ça va pas, il faut.. que... je me lève. » balbutia-t-il finalement, tout en se redressant précipitamment, les pupilles affolées, le corps en sueur, le cœur au bord des lèvres. Non, il ne pouvait pas. Il commença à faire quelques pas mais l'alcool hélas, vrillait son crâne et les vertiges, oh ces vertiges... Il se heurta à une table basse et chuta. Sur le sol, il ferma les yeux quelques secondes, apaisant son esprit et son corps malmené. Quand il les rouvrit, des cheveux bruns tombaient sur lui en cascade. « Swan, c'est toi ? T'es restée, t'es là ? » qu'il finit par chuchoter, avec un brin d'espoir. Mais le flou s'estompa et c'est la vue d'une Johanna angoissée qu'il eut sous les yeux. Elle voulait appeler les secours mais vivement, il l'en empêcha. C'était juste l'alcool, ça commençait déjà à aller mieux, affirma-t-il, s'efforçant de la rassurer avec un sourire. Elle lui intima l'ordre de ne pas bouger puis s'éloigna. Il ne s'intéressa tout d'abord pas à ses activités, trop occupé à tâcher de calmer son palpitant. Mais des brides de conversation lui arrivèrent à l'oreille, et il fut stupéfait, lorsqu'il comprit finalement la situation. « ... Suis la jeune femme qui a remporté l'enchère à la soirée où vous étiez tout à l'heure... Oui... C'est Nael, je crois qu'il … besoin de vous... Il ... état épouvantable, si... pouviez venir, s'il vous plaît... Je viens de vous envoyer l'adresse par message... Je... » Elle n'eut pas le temps de finir, Nael s'étant levé pour lui arracher son propre téléphone des mains, qu'elle semblait avoir pris dans son sac pour appeler la seule Swan de son répertoire. Cachant le haut parleur de la main, il gronda. « Qu'est-ce que t'as fait !? » Puis, avec un soupir contrarié, affronta la voix de celle qu'il avait quitté il n'y avait même pas une heure. « Swan, non laisse tomber, j'avais pas l'intention de t'appeler. Ne viens pas, je préfère que tu gardes une image digne de moi. Enfin, je sais pas si t'avais l'intention de venir mais... Bref, je vais bien. » Ses mots, décousus, lui faisaient penser que de toute façon, pour la dignité, c'était raté. Alors, foutu pour foutu, il se lança, un peu à l'improviste, un peu à la manière d'un clown, et pourtant, même s'il était ivre comme pas permis, jamais il n'avait été aussi lucide. « Mais tant qu'on y est, je voulais te dire que t'as raison, j'ai pas de couilles mais... Non qu'est-ce je dis, j'en ai, merde à la fin ! ... Je t'aime. » et sans attendre de réponse, il raccrocha.
- - - -
Je ne sais où va mon chemin, mais je marche mieux quand ma main serre la tienne.
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MessageSujet: Re: i'm gonna end up alone ( nael + swan ) i'm gonna end up alone ( nael + swan ) EmptyDim 20 Avr - 17:39

Citation :

" T'inquiete pas, on va y arriver .On fera pas mieux que les autres, mais on fera pas pire non plus. On va y arriver, je te dis. On va y arriver. On a rien a perdre nous, puisqu'on a rien. Allez, viens "  anna gavalda - ensembles, c'est tout

Installée au volant de sa vieille voiture, Swan fumait cigarette sur cigarette, accoudée au rebord de la fenêtre. Le pieds lourd sur l'accélérateur, elle grillait feu rouge après feu rouge, prenant un risque inconsidérable à chaque intersection. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle n'y voyait rien. C'était comme si elle était atteinte d'une presbytie précoce. La cause à ses larmes qui s'entassaient dans ses yeux pleins d'eau, sans parvenir à tomber sur ses joues. Trois quart d'heures plus tôt, elle était rentrée chez elle, prendre quelques affaires, avant de partir comme une furie voleuse. Délaissant sa belle robe de soirée et ses talons aiguilles, elle portait désormais une paire de converse rouge usée, un vieux jean, et une chemise blanche. C'était celle de Nael, une qu'elle avait gardée en souvenir de leur aventure passée, et qui lui allait, étrangement, bien. Elle l'avait d'ailleurs tant portée, que son parfum sucré s'était mêlé au sien. Un drôle de mélange. Insouciante, Swan continua de jouer les chauffards, allant et venant d'une rue à l'autre. Elle ne pouvait pas dire où elle allait exactement : elle-même l'ignorait. La nuit défilait autour d'elle, alors que Louis Armstrong et Ella Fitzgerald chantaient à en rendre sourd Dream a little dream of me. Son regard noir se riva vers le rétro du véhicule : elle n'y vit que deux sièges vides sur la banquette arrière. « Tu sais conduire au moins ? - Bien sûr que oui, tu me prends pour qui. »

juillet 2008, paris.
" -  je sens que t'es parano, je sens que t'es jalouse, limite folle.
- dégages
- toi d'abord "
Courant à en perdre haleine, Swan parcourait les avenues piétonnes, dérivant de boulevards en boulevards. Elle se faufila à travers un groupe de touristes, aux yeux émerveillés devant la splendeur des monuments parisiens. Trois agents de sécurité à ses trousses clamaient à qui voulait bien l'entendre qu'il fallait absolument arrêter cette « sale gamine ».  Là voilà désormais dans la peau d'une jeune fugitive. Cheveux au vent, elle se lançait dans une course poursuite haletante, sans lâcher prise. Elle grimpa les marches d'un pont surplombant la Seine à toute vitesse, et s'arrêta net. La silhouette d'un vigile prostrée juste en face d'elle. Persuadée de sa malchance, l'adolescente ne chercha même pas à s'enfuir. « On arrête de jouer maintenant. Tu vas rendre ce que tu as volée. » qu'il lui lança fermement, en la prenant par le bras. Gesticulant dans tous les sens, la jeune Swan se débattit, niant tout en bloc. L'agent se mit à rire jaune, avant de lui demander d'ouvrir son sac en bandoulière. Elle refusa, il insista. Elle voulut le titiller le cœur avec ses belles paroles d'aguicheuses, mais finit par se trahir elle-même. Le contenu de son sac tomba malencontreusement sur le bitume :  les quelques grammes de nourritures volées s'étalaient à ses pieds. Un rapide message envoyé à ses collègues par radio, le vigile s'apprêtait à sermonner la sud-africaine en l'obligeant à payer, avant l’arrivée surprise d'un inconnu. « Qu'est-ce que tu fous ici, je t'ai cherché partout ! ». Rayban sur le nez, cheveux châtains foncés, allure de bad boy assumé, le jeune homme avait assisté à la scène, comme la majorité des passants de cette avenue prisée durant la saison estivale. Il lui décocha un sourire, avant de se tourner vers l'agent. « Excusez-moi, c'est ma petite sœur. Elle croit encore qu'elle peut s'amuser n'importe où, et jouer à cache-cache dans un magasin. Oubliez-tout ça, je vais payer. » Il sortit son porte-feuille, régla les achats, un vaste sourire complaisant aux lèvres. Amusé, il attira Swan près de lui, enroulant un bras autour de ses épaules. Ils regardèrent le vigile s'éloigner, avant de se séparer. En un rien de temps, la jeune fille s'éclipsa, dévala les marches du pont, et s'engouffra dans une nouvelle rue. Par un miraculeux concours de circonstances, elle était presque parvenue à le semer. Certes, elle avait traversée un nombre incalculable de rues, en s'élançant inconsciemment à travers le flot des voitures. Mais peu importe, elle était saine et sauve. A quelque chose près. « Vous pourriez me remercier quand même. » Décidément, ce n'était pas son jour. Rattrapé une nouvelle fois par l'inconnu – son sauveur soit disant passant – elle ne prit même pas la peine de s'arrêter de marcher. « Je ne me souviens pas de vous avoir demandé quoi que ce soit – Ah d'accord, vous êtes du genre sauvage, c'est ça – Dans un sens, oui. Maintenant, laissez-moi tranquille – Attendez ! » Il essaya de lui attraper le bras, elle l'esquiva de justesse. « Qu'est-ce que vous me voulez à la fin ? - Rien... je me disais que je pourrais vous inviter à manger quelque part, votre ventre râle depuis cinq minutes – Je vais très bien, merci. » Au dernier moment, elle fit volte-face. « Enfin, si vous avez quelque chose à boire par contre... - Je vois, Madame picole. » Il se mit à rire, elle manqua de le gifler. D'un commun d'accord, Swan finit par le suivre, mais ne lui décrocha pas un seul mot de plus durant tout le trajet. A défaut d'avoir l'âge requis pour s'enivrer dans les bars, ils se réfugièrent dans sa voiture. « Au fait, c'est quoi ton prénom ? - Tu me tutoies maintenant – C'est bon, je t'offre à boire. J'ai au moins le droit de savoir ça. » Une vagabonde qui se respecte ne dévoile jamais sa véritable identité. Une vagabonde qui se respecte opte pour des prénoms passe partout, et ne prends jamais le risque d'être démasquée. Ce fut la première fois qu'elle dérogea à cette règle. Les mains sur le volant, quelques grammes d'alcool dans le sang, l'adolescente d'à peine seize ans observa la silhouette de ce français aux airs italiennes à travers le miroir du rétroviseur.  « Tu sais conduire au moins ? - Bien sûr que oui, tu me prends pour qui. »

Le visage griffé par le vent, Swan accéléra, devina les courbes de la route sans vraiment les apercevoir, bafouilla quelques paroles par dessus la musique. Bien trop fatiguée pour conduire. Elle se mit à pleurer comme un gros bébé, comme aspirer par le poids de ses sentiments, et pour une fois, elle ne s'efforça pas de les faire disparaître. Celles-ci, elle voulait les sentir. Pour de vrai. Une façon de se persuader que cette fois, c'était fini, terminé, rayé milles fois sur son cœur. Tu as bu comme un trou, tu conduis, t'y vois rien en plus, mais qu'est-ce que tu fous bordel. Ces pleurs de gamine, cette histoire à la con, et l'autre là, qui s'en fou de toi, regardes, il t'a laissé partir. Lâches l'affaire. Un énième coup d'accélérateur. Elle entendait le moteur grogner davantage, la musique assourdir ses tympans. Le bruit de son téléphone portable résonnait en sourdine dans tout ce vacarme. Camouflé sous un tas de fringues, il parvint après de longues secondes à attirer l'attention de l'epsilon. L'engin entre les mains, elle vit son prénom s'afficher sur l'écran, hésita un instant, décrocha. Elle fit d'abord étonnée d'entendre la voix de Johanna, puis incapable de dire quoi que ce soit. Et pourtant, elle comprit bien assez vite le fonds du problème. Nael avait fait le con, et c'était toujours elle qu'on appelait pour le sortir de sa merde. Reprenant ses esprits, elle diminua le volume de l'auto-radio, parvint à prononcer quelques mots – un exploit, vu son état – et voulut lui assurer son arrivée imminente. Elle n'en eut pas le temps. A l'autre bout du fil, c'était la voix de Nael désormais, vacillante et peu assurée, qui balançait des paroles à toute vitesse. Si bien qu'elle n'en retira que l'essentiel. Cette phrase, qu'elle avait tant attendu. La bouche entrouverte, elle ne respirait même plus, comme suspendue à ses quelques mots qui réussissaient à lui arracher un mince sourire. A peine eut-elle le temps de réaliser l'ampleur de l'instant qu'il avait déjà raccroché. En deux trois mouvements, elle se délecta de son téléphone, et fit demi-tour. Jamais elle n'avait roulé aussi vite de sa vie. Arrivée en un rien de temps, Swan frappa comme une malade contre la porte d'entrée de l'appartement. C'est dire, si elle n'allait pas réveiller tout le voisinage. « Merci d'avoir fait aussi vite. Il est par ici. » lui informa la métisse, en la laissant entrer. Elle la sentit la reluquer de la tête aux pieds : elle n'avait rien avoir avec la jeune femme pleine de charme du bal de charité. Esquivant son attention, elle pénétra dans l'appartement, et le vit, assis comme un pauvre naze sur le sol du salon. Elle remarqua sa chemise à moitié entrouverte, se tourna vers Johanna, et vit sa robe légèrement froissée. Elle comprit. Un méchant goût amer au fond de la gorge. « Lèves-toi. » qu'elle lui ordonna dans un souffle. Il s'exécuta difficilement, en la regardant avec ses yeux de chien battu. Un tour sur elle-même, et Swan s'apprêtait déjà à quitter les lieux, Nael peinant à la suivre, Johanna, mal à l'aise, lui proposant son aide. « Vous en avez déjà bien trop fait. Merci de m'avoir appelé. Merci pour tout.  » déclara t-elle, un léger sourire sur les lèvres, alors qu'elle faisait de son mieux pour soutenir le poids du jeune sigma sur ses frêles épaules.  Dans cet embarras ambiant, ils s'en allèrent, l'un contre l'autre, instables et chancelant, affronter la tempête de leurs cœurs. En quelques minutes, ils regagnèrent sa voiture sans prononcer le moindre mot. Swan, déroutée, ne savait que penser de cette soudaine déclaration, ressassant en boucles les même pensées dans son esprit. Lui, complètement saoul, semblait davantage préoccupé par l'idée de rester le plus digne possible. Un bref regard dans le rétroviseur – son réflexe de toujours – lui renvoyant le reflet de son visage endormie. Elle démarra.

« Bonjour. » murmura t-elle avec sa voix d'enfant. Alors que les premières lueurs du jour filtraient à  travers la chambre de son appartement, Swan contempla, avec un grand sourire, le français émerger péniblement de son sommeil, une main portée sur son crâne. Allongée à ses côtés, légèrement vêtue, elle volait lui croire qu'ils avaient passés toute la nuit sous ces draps. Une manière de tester sa mémoire – et surtout, pour ne pas s’affliger une nouvelle humiliation – Et puis, elle comprit dans son regard qu'il voyait très bien où elle voulait en venir.  « J'espère que tu te souviens de ce que tu m'as dit hier, sinon, je t'assure, je te fais la gueule. » Sans prévenir, elle sauta sur lui.  « Il y a une chose que tu dois savoir : j'ai toujours le droit de te traiter de connard si j'en ai envie. » Elle posa ses lèvres sur les siennes, et sentit son haleine, qui empestait encore l'alcool.  « Et si tu te fous de moi, si tu vas voir ailleurs ou m'abandonnes encore une fois, je te jure, je te ferai les pires crasses au monde, et je te tuerai, tu m'entends ? Je te tuerai ! »
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