the great escape
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just choose someone who makes you laugh ~ nael

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Swan Cartwright-Hansen
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Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: just choose someone who makes you laugh ~ nael just choose someone who makes you laugh ~  nael EmptyMer 6 Aoû - 23:36


————
“ . he loved her for being so beautiful, and he hated her for it.
he loved how she put shiny stuff on her lips for him, and he also reviled her for it.
he wanted her to walk home alone, and he wanted to run after her and grab her up
before she could take another step . ”  ann brashares


orsten, fleur blanche
Un départ abrupt, rapide, et tonitruant annonça le décollage imminent de l'avion de la compagnie South African Airways, alors que la voix du commandant de bord pria les passagers de bien rester assis. Lorsque l'appareil se mit à s'envoler dans le ciel, perçant les lueurs orangées du matin, Swan demeurait le visage à moitié collé sur le hublot. Son regard ne parvenait plus à se détacher de cette vue prenante qu'offrait gracieusement l'avion en grignotant à chaque secondes quelques  mètres d'altitude. Vue d'en haut, Johannesburg dévoilait la beauté et la richesse de ses terres, tous ces grattes-ciels semblables à ceux des grandes villes américaines et dont la hauteur semblait d'un seul coup totalement ridicule, et les silhouettes à peine discernables des kilomètres d'embouteillages qui s'étendaient sur les grands axes routiers de la région. Alors que sa ville natale rétrécissait sous ses yeux, que son cœur d'acier devenait de plus en plus lourd, son regard bohème restait quant à lui fermement accrochés à ce fragment de paysage, comme si elle peur qu'on ne vienne lui arracher la moitié de son cœur. Swan ne craignait jamais de partir d'où que ce soit, hormis lorsqu'il s'agissait de sa propre – et seule véritable - maison. Ici, en Afrique du Sud. Parce qu'elle savait d'ores et déjà qu'il lui faudrait attendre une longue et interminable année avant d'y remettre les pieds. Une fois l'avion stabilisé au-dessus des nuages, elle détourna son attention du hublot pour s'apercevoir qu'elle tenait encore dans ses mains son billet d'embarquement. Elle attrapa son porte-feuille dans son sac de voyage, et l'inséra à l'intérieur, au milieu de vieux papiers avec des numéros de téléphone qu'elle n'a jamais composé, des tickets de métro, et d'une photo pliée en deux qu'elle manqua de faire tomber. C'était un polaroid, pris le soir du bal de fin d'année avec son appareil photo, si vieux qu'elle se demandait encore comment il faisait pour fonctionner. On  pouvait la voir, endormie et allongée sur le ventre dans un lit italien, la chair de son dos nu parsemée de quelques uns de ses mèches brunes, encore drôlement humides. « Que tu n'ais pas eu le cran de m'inviter, à la limite ça, j'peux le comprendre mais... même pas tu m'as invité à danser. Le pire, c'est que tu n'as pas d'excuses. Je t'ai tout appris moi-même, t'aurais au moins pu faire l'effort de me remercier... mais non. Silvano Sala, Lui, il préfère rester toute la soirée avec sa cavalière – ou encore, pseudo ex petite-amie  - à parler petits fours et coupe de champagne. C'est vrai que c'est tellement plus passionnant ! » La moue grandement déçue, Swan avait monologué un bon quart d'heure sur le seuil d'entrée de l'appartement d'un Nael qui peinait à se retenir de rire. Les douze coups de minuit fraîchement passés, elle était venu frapper à sa porte comme une délurée et lui avait offert inconsciemment une belle preuve de jalousie. Pire que grillée là, elle était foutue, et pour de bon cette fois. Mais, elle s'en foutait : déjà, parce qu'elle était bourrée et que dans un tel état, elle était capable de débiter un nombre incalculable de conneries, mais aussi car, si jamais il lui faisait une réflexion à ce propos le lendemain matin, elle n'aurait qu'à faire mine d'avoir tout oublié, et ce malgré sa mémoire inébranlable – même en soirée – A l'issue de sa longue tirade, Nael n'avait rien dit, se contentant seulement de lui laisser le passage libre pour qu'elle puisse rentrer. Le reste de la soirée, ils l'avaient passé à regarder The Notebook, en fumant des clopes et en buvant du bon vin français, puis, ils avaient fait l'amour un peu partout dans l'appartement jusqu'au levée du jour. Lorsqu'elle s'était réveillé le lendemain, il y avait ce cliché posé sur l'oreiller voisin avec inscrit au dos un « Have a great summer » signé Nael. C'était la dernière fois qu'ils s'étaient vus, quelques jours avant son départ pour Johannesburg et du sien, en Grèce. Au souvenir de cette soirée ô combien mouvementée, Swan se mit à sourire bêtement, à l'inverse de la fille amoureuse qu'elle se refusait d'être. Elle rangea la photo dans le bordel de papiers que comptait son porte-feuille et eut le temps d'écouter tous les albums de Nina Simone, d'Edith Piaf et de Frank Sinatra réunis. Douze heures de vol, et enfin, Swan goûtait à l'air européen de ce pays encerclé par la mer méditerranée. La Grèce. Grande habituée des voyages à l'autre bout du monde, la sud-africaine n'eut aucun mal à sortir de l'aéroport, et à découvrir à pieds les merveilles de la ville. A pieds, oui. Hors de question pour elle de prendre un chauffeur de taxi, vous savez, ceux qui brandissent leur pancarte avec votre prénom écrit dessus. Elle préférait encore se perdre que de monter dans l'une de leur voiture pour au final, rater l'essentiel du paysage. Bien qu'exténuée par le voyage et le décalage horaire, elle ne bouda pas son plaisir et s'amusa à emprunter de petites ruelles délaissées par les touristes. Une ou deux heures s'écoula avant qu'elle ne se mette à la recherche de l'hôtel choisi par l'Université de Berkeley pour héberger ses étudiants durant le séjour. Un jeu d'enfant pour une aventurière comme elle. Un seul sac de bagage sur le dos, et la fatigue de son visage masqué par son charme de vagabonde, Swan débarqua sur les lieux, et on l'invita à consulter le livre des réservations, spécialement conçu pour Berkeley. A l'intérieur, on y voyait la liste des chambres déjà prises et le nom de leurs occupants.  ' Nael Silvano Sala & Jack Fitzgerald ' . Bon, au moins cette fois-ci, il n'avait pas choisi son ex petite-amie. Elle inscrivit son nom dans la chambre située juste en face de la leur et réclama les clés au réceptionniste de l'hôtel. Vêtu d'un costume sur-mesure, il se laissa doucement bercer par l'histoire abracadabrante de la jeune Hansen, qui s'amusait à user de ses charmes pour détourner son attention. Elle parvint on ne sait comment à saisir la clé de leur chambre et se précipita à l'intérieur avant qu'un membre du personnel ne puisse s'en apercevoir.  A peine passé le seuil, Swan ne s'attarda pas plus longtemps sur la décoration ou sur le rangement assez surprenant des lieux– du moins pour des garçons – et prit soin d'installer son stratagème. Rideaux tirés et lumières éteintes, la chambre était plongée dans une obscurité opaque dans laquelle il était presque impossible de détecter le moindre mouvement. Il fallut patienter une bonne demie heure avant la porte ne s’entrouvre, et que la silhouette de Nael ne vienne donner le top départ. Avant même qu'il ne puisse atteindre l'un des interrupteurs, elle se précipita sur lui, assez vite pour qu'il ne parvienne à apercevoir son visage, et tourna la poignée à double de tours pour la fermer à clé. « Excusez-moi... Je ne trouvais plus les clés de ma chambre.. Alors on m'a dit de venir ici... » chuchota t-elle avec sa voix de sirène qu'elle accentua d'un petit accent du sud. Cheveux humides attachés en queue de cheval, un parfum fruité qu'elle ne portait jamais répandu sur sa chair, Swan était méconnaissable. Et c'était le but. Enfiler le costume d'une jolie courtisane des temps modernes. Le genre de cadeau débile que les mecs offrent à leurs potes pour leur faire comprendre que la vie est bien trop belle quand on est jeune. Inutile d'essayer de se caser lorsque l'on peut avoir n'importe qui à ses pieds. Son visage à quelques centimètres du sien, ses mains plaquées contre son torse, elle laissa planer le silence une bonne poignée de secondes, le temps de caler une mèche mouillée derrière son oreille. « Ils m'avaient dit qu'elle était libre... mais il faut croire que non. » poursuivit-elle avec ce même ton sombre, piquant, ensorcelant. Une sorte de Christian Grey au féminin. Son pouce et son index tirèrent sur le tissu de son tee-shirt, alors qu'elle regagna à pas lent l'un des deux grands lits de la chambre. « Enfin... si je vous gênes, je peux toujours partir … mais pour être sincère, je n'en ai plus très envie. »
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Nael Silvano Sala
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: just choose someone who makes you laugh ~ nael just choose someone who makes you laugh ~  nael EmptyJeu 14 Aoû - 13:52

swan cartwright-hansen + nael silvano sala
Et alors, tout à coup, j'ai pensé qu'on avait quelque chose en commun. Une sorte de chimie naturelle, si tu veux. Et j'ai senti qu'il allait nous arriver quelque chose de fou. A tous les deux. Qu'on était faits l'un pour l'autre, d'une certaine façon.  
La pile électrique - celui qu'on appelait plus communément Nael Silvano Sala -, ne pouvait mériter moins bien qu'en cette fin d'après-midi, le surnom qu'il était pourtant possible de lui affubler en temps normal. A force de vivre tel un vampire, et même pouvait-on ajouter, à force de vivre tel un vampire issu de l'univers Twilight (où dormir n'est pas nécessaire pour le bien-être), le jeune homme avait fini par oublier la signification du mot "sommeil". La différence entre Edward Cullen et lui-même, c'était que Nael n'était définitivement pas un surhomme. Or, le contrat de l'humanité stipulait bel et bien que les baisses d'énergie étaient fatalement et assez logiquement considérables, si l'on se bornait à enchainer les soirées, tout en négligeant les visites dans les bras de Morphée. Bref, le bordelais comprenait donc qu'il y avait là une bonne raison pour le vampire de se taper des barres devant la fragilité de la race humaine, ce à quoi il s'imaginait répondre que lui au moins, ne brillait pas au soleil. Et bam, dans ta face. Nael se mit à rire, visualisant très bien l'image d'un Edward consterné... Et c'est en surprenant le regard perplexe de Jake sur lui, qu'il se rendit compte à quel point il était mal. Déjà parce qu'il avait pouffé à haute voix sans vraiment sans rendre compte, mais aussi parce qu'il était quand même en train d'établir des comparaisons entre lui-même et un être fictif d'une saga pour ado... Et là, on avait quand même un réel signal d'alarme. « Je vais rentrer, on ira au casino ensemble plus tard, ok ? » finit-il par déclarer à l'adresse de son ami. Ce dernier ne perdit là pas une occasion de se foutre de sa gueule; mais au vu des cernes qui marquaient son visage, le jeune homme n'était pas dupe que Fitzgerald avait beau jouer les fanfarons, il ne tarderait pas à s'avouer vaincu lui aussi. Et autant dire que Nael préférait louper une sortie au casino que la fameuse soirée terrible du lendemain, à laquelle Jake ne manquerait pas de se traîner à genoux s'il continuait de se croire invincible. Une tape dans l'épaule de son ami, et les deux acolytes se séparèrent, l'un continuant droit devant, l'autre bifurquant sur le chemin de l'hôtel. Quelques minutes de marche et il arriva enfin devant le réceptionniste, à qui il demanda sa clé. Distrait, il ne comprit pas tout de suite la teneur des propos de l'homme, dont l'air était pourtant assez embarrassé pour attirer l'attention de n'importe qui. Il finit cependant par réaliser que le réceptionniste balbutiait ne pas avoir la clé, qu'il devait y avoir une erreur, ou que son colocataire avait dû passer alors qu'il s'était absenté, bref, le pauvre homme ne savait en clair, pas grand chose. « Oui, sans doute, écoutez, ne vous en faites pas, on va la retrouver. Mon colocataire doit l'avoir, je vais aller vérifier. » rassura-t-il son interlocuteur, avant de tourner les talons et de se diriger vers sa chambre. Évidemment, il savait bien que Jake n'avait pu rentrer avant lui – à moins qu'il soit bien question d'une histoire de vampirisme, finalement ? -. Mais touché par la sollicitude d'un réceptionniste sans doute préoccupé par les remontrances auxquelles il aurait droit s'ils ne retrouvaient pas la clé, le bordelais n'avait pas voulu l'alarmer plus. Prêt à tirer l'histoire au clair, Nael appuya sur la poignée de la porte, notant le fait qu'elle était déjà bel et bien déjà ouverte. Il pénétra doucement dans la pièce noire, et se retrouva soudainement plaqué au mur avant qu'il n'eut le temps de faire le moindre geste. Le cœur battant à tout rompre, surpris par ce contact direct, il entendit le cliquetis du verrou avant de percevoir une voix féminine, douce, ensorcelante, celle de la femme dont le corps se pressait contre lui. Des pensées en vrac venaient bousculer Nael qui pourtant, se trouvait bien incapable de bouger, de parler, ou même de simplement manifester sa stupéfaction. La jeune femme disait ne pas trouver ses clés ? Ça n'avait aucun foutu sens. Et il connaissait cette voix, non ? On aurait dit celle de... Mais non, c'était bien impossible, elle était sur le continent africain... Des questions, des questions, auxquelles il était sûr de pouvoir répondre s'il réfléchissait un tant soit peu mais bizarrement, Nael semblait avoir perdu l'usage de son cerveau. Elle ouvrit la bouche une seconde fois, et les suspicions du jeune homme se raffermirent. Cela semblait incroyable, mais cette nymphe exotique à l'accent si prononcé et au parfum si étranger, paraissait pourtant bel et bien être cette sud-africaine à qui il avait dit je t'aime, seulement quelques mois plus tôt. Toujours sans un mot, il se laissa entraîner vers le lit – elle semblait avoir deviné le sien nota-t-il d'ailleurs, songeur. Et insensiblement alors qu'ils avançaient, ses yeux s'habituaient à la pénombre, lui permettant de distinguer un peu plus le contour de la silhouette qui jouait les ensorceleuses. Un sourire qu'elle ne pouvait voir, s'étala alors sur ses lèvres. Une voix et une ombre familière ne pouvaient pas l'assurer sur l'identité de la jeune femme ; et il y avait bien des paramètres qui restaient flous dans l'esprit de Nael. Mais l'étudiant venait de trouver le moyen d'en avoir le cœur net, sans pour autant briser l'ambiance suave que sa jolie inconnue avait mis tant d'ardeur à créer. Alors que les jambes de la silhouette venaient frôler le bout du lit, sa main agrippant toujours son t-shirt, Nael se pencha sur elle, l'obligeant de ses mains douces à basculer sur le matelas. Enfin, il prononça sa première parole, murmurant avec un calme qu'il était bien loin de ressentir intérieurement. « Je comprends bien votre problème et je ne vois aucune objection à votre présence, mais il va me falloir vérifier que vous n'êtes pas en réalité, une outrageuse criminelle qui séduit ses proies pour mieux les tuer avec l'arme qu'elle cache... Sur elle. »  Il s'agenouilla alors devant l'intruse, et vint aussitôt soulever délicatement sa chemise, posant ses lèvres sur son ventre et les faisant glisser lentement sur sa chair, appréciateur du moment, jusqu'à s'immobiliser près de sa hanche. « Trouvé. » dit-il simplement en se redressant, le sourire une fois de plus peint sur son visage, tandis que son doigt venait caresser doucement la zone où quelques secondes plus tôt, sa bouche venait de rencontrer un grain de beauté. Un grain de beauté dont il connaissait l'exact emplacement depuis qu'elle et lui s'étaient retrouvé ensemble pour la première fois, sous les draps parisiens. Elle, Swan. La mieux connue des inconnues. « Je crois que ça ira pour les vérifications. Bonsoir mademoiselle Cartwright-Hansen. » ronronna-t-il, se délectant de prononcer le nom de celle dont il arrivait – enfin ! – à dire qu'il était amoureux. Celle qui venait de traverser les continents pour le rejoindre. On ne savait quand, on ne savait comment elle s'y était prise pour entourlouper le réceptionniste, mais Nael n'avait pour l'instant aucune envie d'explication. Le simple fait qu'elle soit là, c'était suffisant. « Je te manquais trop ? » demanda-t-il taquin, à la place de toutes ses questions qu'il avait choisi de ne pas poser. Nael se releva rapidement, pour venir s'asseoir à côté de la jeune femme, dont il devinait l'air offusqué. Quelques secondes passèrent puis il bougea, se rapprochant un peu plus de la sud-africaine, un peu plus de sa bouche. Mais alors qu'il allait y déposer ses lèvres, il s'immobilisa soudainement, comme s'il venait d'être piqué. « Attends. » demanda-t-il doucement, tout en étendant son bras vers le rideau. Il le tira alors de quelques millimètres, laissant entrer un brin de lumière. Se retournant vers Swan, une brève lueur de satisfaction vint éclairer son regard, avant qu'il ne l'embrasse enfin, lui donnant ce genre de baiser où transperçaient à la fois l'euphorie douce de leurs retrouvailles, mais aussi le désir qu'il ressentait devant son audace. Il recula un peu, et finit par lâcher, ses prunelles dans les siennes. « Désolé pour la lumière, mais aussi troublante étais-tu en mystérieuse inconnue,  c'était bel et bien ton visage et pas celui d'une étrangère que je voulais voir, que je voulais embrasser. »  Il avait cet air grave et sérieux, cet air qu'on voyait rarement chez Nael Silvano Sala. Mais le pli de sa lèvre inférieure finit par tressaillir, comme s'il retenait un éclat de rire, alors qu'il ajouta. « Non, en fait, c'est surtout que j'avais peur de louper ta bouche. » Comment réduire les jolis instants, leçon numéro une proposée par votre bordelais préféré. Bien sûr qu'il n'avait pas menti, bien sûr qu'il ne voulait qu'elle, mais dévoiler trop ses faiblesses, c'était pas un truc que faisait Nael. Pas devant elle. Fallait mieux être insondable la plupart du temps, ni trop sérieux, ni trop détaché. Opter pour la politique du jamais-trop-en-dire. Étant donné la petite surprise qu'elle lui avait délicieusement offerte, il semblait bien que cultiver le mystère était une chose qu'ils avaient en commun, elle et lui. « Dans tous les cas... Bienvenue en Grèce, mon adorable étrangère. Puisse ton séjour, être aussi agréable que ton arrivée. »
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Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: Re: just choose someone who makes you laugh ~ nael just choose someone who makes you laugh ~  nael EmptyMar 26 Aoû - 1:06


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“ . Quand je ne dis rien, c'est très bon signe : ça veut dire que je suis intimidé. Quand je suis intimidé, c'est très bon signe : ça veut dire que je suis troublé. Quand je suis troublé, c'est très bon signe : ça veut dire que je tombe amoureux. Et quand je tombe amoureux, c'est très mauvais signe . ”
 frédéric beigbeder, 99 francs


regina spektor, fidelity
Elle détestait ça, perdre la main. Déjà parce qu'elle aimait dominer les autres, et surtout les hommes, mais aussi parce qu'elle possédait ce besoin irrationnel de contrôler tout et n'importe qui. Ce n'était pas dans sa nature de suivre le mouvement ni de laisser transparaître ses sentiments. Alors, une fois contrainte de s'avouer vaincue, les traits de son visage se plissèrent dans une mine vexée. Installée de force sur le bord du lit, Swan se contenta d'écouter à défaut de voir. Plongée dans l'obscurité, elle usa de ses sens pour guetter le moindre geste de sa part susceptible de retransmettre sa réaction.  Sans succès. Pas le moins du monde gêné par sa présence, la voix suave du jeune bordelais perça le silence pour la première fois d'un ton si limpide et serein qu'elle en fut elle-même surprise. L'étrangeté de la situation avait l'air de l'amuser, à croire que lui aussi se plaisait dans l'inconnu. Du coup, elle avait deux théories : ou bien il l'avait – déjà – démasqué, ce qui se révèlerait être avouons-le un grand échec, ou bien il se délectait de pouvoir partager son lit avec une parfaite inconnue. Dans les deux cas, elle avait déjà perdue. « Si j'avais voulu vous tuer, je l'aurai fait dès l'instant où vous avez franchi la porte. » qu'elle répliqua pour sa défense, avant de poursuivre sur le même ton badin. « Et puis, je n'aurais pas eu besoin d'utiliser quoi que ce soit pour arriver à mes fins. Les armes, c'est pour les faibles. » Bien que contrainte à rester assise, elle parvint à discerner dans la pénombre sa silhouette agenouillée à ses pieds. L'air suspendu comme le temps dans l'entrave de ses poumons, elle sentit son souffle chaud accompagné ses lèvres le long de son abdomen. Le corps parcouru par un délicieux frisson, elle en venait même à oublier ce pourquoi elle était venu ici, totalement déconcertée, troublée, à son tour. La perspective de faire perdurer l'instant la tentait, bien sûr. Mais s'il était amené à découvrir l'un de ses signes de faiblesse, elle courait tout droit à sa perte. Alors qu'elle s'efforçait à reprendre ses esprits, elle sentit son cœur dérailler contre sa poitrine à l'instant même où son doigt se déposa parfaitement à l'endroit où se situait une minuscule tâche noire qu'elle détenait depuis la naissance. Impossible qu'elle se disait, impossible. Ce n'était rien qu'un petit grain de beauté perdue sur le haut de sa hanche droite que personne, elle y compris, ne voyait tant sa présence paraissait insignifiante. Sur le coup, elle ne savait même pas si le pire était le fait qu'il l'ait reconnu ou bien plutôt qu'il sache précisément où ce foutu point noir se situait sur son bassin. C'était le bordel complet dans sa tête, et dans son cœur, la bombe d'Hiroshima. Sans bouder son plaisir, Nael célébra sa victoire avec ce grand sourire de joueur qu'elle n'eut pas de mal à imaginer. L'esprit encore tout retourné, elle l'entendit prononcer son nom et ne put cacher sa déception. A la question de savoir s'il lui avait manqué, trop même qu'il disait, elle rétorqua du tac au tac un « Absolument pas. » à la fois sérieux et piquant, sec et excitant qui sonnait étrangement faux. Parce qu'il croit en plus qu'elle s'était posé la question, songea t-elle, encore sur les nerfs. La défaite, ça n'était vraiment pas pour elle. Jubilant de fierté, le jeune français laissa un fil de lumière pénétrer dans la chambre avant de l'embrasser. Pour le coup, elle ne lui en voulait plus du tout. Même si elle avait perdue et qu'il allait sûrement se foutre de sa gueule pendant des semaines. Un instant de pure romantisme appuyé par des paroles que l'on aurait cru tout droit sorties d'un poème de Paul Verlaine, délivrées avec cet air si solennel que ça paraissait presque réel. Mais... Nael restait Nael. Un mec faussement sérieux, avec le cerveau d'un môme au charme trompeur. « Je me doute bien qu'embrasser une jolie fille comme moi peut te troubler, mais bon... à ce point là. » et elle lui adressa un léger sourire mutin, haussant les sourcils pour lui donner un air surpris. Savourant l'instant, elle en profita pour admirer son profil éclairé par intermittence par la lueur extérieure. Le teint de sa peau était bronzée, peinte de cette couleur caramel qu'elle chérissait tant. Et ses cheveux... toujours un franc désastre. On aurait dit que ses mèches brunes se battaient entre elles tellement elles étaient désordonnées les uns aux autres. Une barbe de trois jours naissait sur le bord de ses joues. A part ça, c'était toujours le même. « Ne crois surtout pas que je suis venue ici pour toi. Tout le monde parle de la Grèce, en long et en large, tellement d'ailleurs que je me suis décidée à y aller aussi. » Dieu que ça sonnait faux et puait le mensonge à des kilomètres à la ronde. Premièrement parce que Swan n'avait pas pour habitude de rentrer dans les effets de mode, et aussi parce qu'à en regarder de plus près, elle ne connaissait personne d'autres ici, à l'exception de Jake  qui de toute évidence, ne comptait pas. Et puis, elle ne pouvait admettre qu'elle venait de bouleverser tous ses plans juste pour un garçon. A ce niveau là, c'était limite de la folie. Avec un peu de chance, elle espérait qu'il ne se rends compte de rien et boive ses paroles comme elle s'enfilerait des shots de vodka. Conscience d'avoir commis une terrible erreur, la sud-africaine n'en perdit pas pour autant son sang-froid et conserva un sourire infaillible sur ses lèvres. Pleine d'entrain, elle se leva d'un bond en reboutonnant le haut de sa chemise. Debout sur le matelas, elle s'amusa à se déplacer sur la pointe des pieds, le laissant seul échoué sur le bord du lit. « Alors dis moi, c'est comment ici ?.. Non parce qu'à en croire ce que disent les gens, ça a l'air d'être les meilleures vacances de leurs vies alors qu'ils ont déjà tous fait 6 fois le tour du globe. » le questionna t-elle, davantage pour rattraper son coup que pour connaître le nom des restaurants branchés du coin. Elle venait d'atteindre la tête de lit et s'attarda plus longuement sur les objets éparpillés sur la table de chevet. Des tickets d'entrées en tout genre se mélangeaient avec des bouquins – non pas de la grande littérature rassurez-vous – délivré par l'agence de voyage sur les grands sites touristiques de la région à ne surtout pas manquer... et puis calée entre des petites babioles, Swan mit la main sur la carte postale qu'elle lui avait envoyé quelques jours après son anniversaire, et puis toutes celles qui avaient suivis. Elle ne lui avait pas dit grand chose, si ce n'est qu'elle se sentait bien à Johannesburg, c'était chez elle après tout, et que parfois, il lui arrivait de penser à lui. Mais uniquement quand elle s'ennuyait et qu'elle n'avait plus personne à qui faire chier, qu'elle avait précisé. Manquerait plus qu'elle se la joue sentimentale. Pourtant, c'était un fait, il les avait gardé. Toutes, sans exception. « Tu n'étais pas obligé de.. Enfin, c'était pas grand chose. » qu'elle murmura la mine déconfite. Déroutée, elle tenait encore les cartes entre ses mains, elle avait peur. C'était pas possible qu'elle se sente si faible, c'est lui, c'est lui qui la rendait comme ça. Dépendre de quelque d'autre, c'était tout ce qu'elle redoutait. Et voilà, c'était fait. Elle avait peur. D'être affaiblie. De tomber. Tomber quoi... ? Amoureuse ? Non, ça c'était impossible. Elle avait peur. De tomber tout court. Comme pour estomper ses sentiments, Swan reposa les cartes sur la table d'un geste vif et repartit le rejoindre sur le bord du lit en faisant mine de rien. A genoux juste derrière son dos, elle passa ses bras autour de sa nuque, sa joue à quelques centimètres de la sienne. « En tout cas, toi, tu m'as l'air de t'amuser comme un fou ici. Regardes tes yeux, ça va faire quoi... deux jours que tu n'as pas dormi ? » affirma t-elle l'air plus calme, en contemplant les lourdes poches de cernes qui entouraient l’extrémité de ses yeux. Le changement de sujet était peut-être maladroit mais elle refusait de se laisser bouffer par ces stupides idées. Fort heureusement, elle semblait avoir un talent particulier pour passer d'une émotion à une autre sans que rien ne vienne troubler l'harmonie de son visage. C'est ce qui faisait sa force, et ce pourquoi elle y tenait tant. « Ce sont les grecques, c'est ça ? Alors c'est vrai ce qu'on dit... qu'elles sont plutôt bonnes au lit. » Elle le gratifia d'un sourire amusé, puis vint presser ses lèvres contre sa joue pour l'embêter. Sa tête se posa contre son épaule, son regard se porta sur la grande fenêtre de la pièce. On pouvait voir des nuées oranges colorer le ciel et le soleil s'incliner sur l'horizon. Elle avait beau crever de fatigue, Swan comptait profiter de son premier jour de vacances ici.« Habilles-toi, on sort. » C'était débile ce qu'elle disait, il l'était déjà, habillé. Mais pas comme Elle, elle le voulait. Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre la salle de bain pour se changer, elle tomba sur une chemise blanche laissée à l'abandon au pieds du lit et la lui jeta à la figure. « Mets donc ça, ça fera l'affaire. » Et puis, elle s'éclipsa. Un bref instant pour souffler et se remettre de ses émotions. Si seulement elle avait su. Après une bonne vingtaine de minute, elle réapparut, de toute beauté dans une robe simple couleur pêche, qui laissait entrevoir la peau nue de ses épaules. Ils échangèrent un regard, bref mais pleins de sentiments. « Je te préviens tout de suite. Ce n'est pas un rancard. »
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: just choose someone who makes you laugh ~ nael just choose someone who makes you laugh ~  nael EmptySam 4 Oct - 23:56

I don't who you are
All i know is you fold me in half


Il ne lui a absolument pas manqué, qu'elle lui rétorqua, piquée au vif. Un démenti auquel il s'était naturellement attendu. « Permets-moi d'en douter. » L'air goguenard, Nael savoura la réponse de Swan, dont la sécheresse et l'outrecuidance ne pouvaient que l'encourager à se réjouir. Il sentait que contrairement à lui, la jeune femme était un peu tendue. Sans doute qu'il l'ait démasqué aussi facilement, malgré les stratagèmes censés pouvoir le berner. En même temps, il trouvait cela étrange, qu'elle ait pu penser l'arnaquer avec deux ou trois artifices. Il la connaissait depuis tant d'années ; avec une longue pose entre leur première rencontre et leurs retrouvailles, mais tout de même. Certains détails s'imprimaient dès les premiers instants dans la mémoire d'une personne. Et le principe de sélectivité du cerveau, n'arrivait jamais à en venir à bout. Peut-être était-ce aussi cela d'ailleurs, qui la déroutait ; qu'il la connaisse autant, alors qu'elle était ce genre de femme qui s'échappait toujours, lorsque venait l'heure de se dévoiler. « Je vois. » se contenta-t-il de répondre d'une voix neutre. Il voyait surtout qu'elle essayait encore une fois, de sauver la face avec des justifications bidons comme pas possible. Il ne fit toutefois aucun commentaire, lui adressant juste un bref regard qui en disait long, sur ce qu'il pensait de son explication. Il aurait bien l'occasion de la taquiner à haute voix plus tard. Consentir et céder sur le fait qu'il lui avait manqué, c'était un rude coup que ne pouvait encaisser Swan. Alors, il avait l'élégance de la laisser raconter ses bobards, même si lui comme elle, savaient très bien que cette histoire reviendrait sur le tapis bien assez tôt. « J'espère en tout cas, que tu n'avais pas prévu de faire le même accueil à Jake, s'il était rentré à l'hôtel en premier. » Il la suivit des yeux, tandis qu'elle se levait et entreprenait de reboutonner sa chemise. Il fit une moue déçue à la vue de ce geste. Il avait dû se sevrer du goût de sa peau pendant deux mois, et toutes les réserves qu'ils avaient pu faire avant la Grèce, n'avaient suffi à lui faire oublier le manque. Il est toujours simple de s'habituer aux bonnes choses, ce qui rendait compliqué, assez logiquement, le fait de ne plus en avoir le temps d'un été. Il continua à la contempler tandis qu'elle s'aventurait vers sa table de chevet, semblant par ailleurs, se sentir déjà comme chez elle. « Sans doute les étudiants de notre chère université sont-ils tous enthousiastes de découvrir chaque jour, un peu plus les richesses du berceau de notre civilisation. » Et Nael ironisait seulement à moitié ; si nombre d'étudiants (dont un certain Sala, proche d'un certain Fitzgerald) étaient venus en Grèce sans avoir pour réelle motivation de devenir un historien aguerri, il savait que plusieurs de ses camarades se plaisaient à respecter les multiples excursions prévues par l'organisme. Et même si lui était loin de les avoir toutes faites, il ne pouvait nier qu'à chaque fois qu'il avait choisi d'enrichir sa culture, il ne s'était ma foi, jamais ennuyé. Et puis finalement, la main de la jeune femme vint s'attarder sur ses propres cartes. Lui, ce vieux amuseur de galerie de Silvano Sala, se l'était joué fleur bleu et n'en avait jeté aucune. Il les avait parcourus, plusieurs fois. S'imaginant sa petite sud-africaine jouer les aventurières sur sa terre natale, taquiner ses vieilles connaissances, comme ses nouvelles. L'idée de jeter ces cartes ne lui avait même pas traversé l'esprit, et lorsque Jake s'était fait taquin par rapport à son attitude, Nael était resté de marbre, n'avait pas chercher à se trouver des excuses. Il aimait lire ses cartes. Pour une fois, il n'avait pas nié. Mais alors qu'il regardait toujours la jeune femme, le bordelais se demanda s'il n'avait pas commis un faux-pas ; figée, sa voix n'était plus qu'un murmure, et il eut l'impression d'avoir agi anormalement. Très vite, elle reposa les cartes et vint le rejoindre, sur le bord du lit. Ses inquiétudes se dissipèrent finalement lorsqu'il vit son visage posé balayer ses propres traits. Peut-être s'était-il lui-même imaginé le désarroi de Swan ; peut-être avait-il seulement mal interprété. L'expression avait été si furtive après tout, si fugace qu'il ne la voyait même plus nettement dans son esprit. Il esquissa un sourire lorsqu'elle évoqua sa fatigue; sourire qui s'élargit encore plus, accompagné d'un haussement de sourcils équivoque, lorsqu'elle continua sur les potentielles performances des grecques. « Tout ce qu'il y a de plus véridique, mais elles en demandent beaucoup aussi... D'où les cernes. » Il plaisantait, il plaisantait, mais n'empêche que s'il en croyait les dires de ses camarades, il n'était pas si éloigné de la vérité que cela. Qu'importe; même si lui n'avait pas goûté aux charmes grecs, c'était quand même la plus jolie des filles qui venait désormais lui chatouiller la joue avec ses boucles brunes, son visage appuyé contre son épaule. Il suivit son regard, et une quiétude bienvenue envahit la pièce alors qu'ils observaient tous deux les nuages se profiler à travers la fenêtre. Le calme ne fit néanmoins pas long feu, finalement bousculée par la petite tornade qui venait tout juste de rejoindre l'hôtel ; et qui, à priori, était bien pressée d'en ressortir. « Quoi ? Tu remarques mon état de fatigue et tu veux quand même me traîner dehors ! Quelle genre de sadique es-tu ? » protesta-t-il avant de se laisser tomber en arrière sur le matelas. Évidemment, dans la situation inverse, il aurait été inconcevable pour Nael de passer sa première journée sur un nouveau continent, à l'hôtel. Mais en l’occurrence, son cerveau avait bien dû mal à accepter un tel raisonnement. Il finit pourtant par ramasser la chemise blanche qu'elle lui avait jeté – non sans avoir esquissé un sourire, car le choix était on ne pouvait plus prévisible -, et la troqua contre son t-shirt.  Ensuite ce fut l'attente, sexe féminin oblige; quoi qu'à y réfléchir, il avait connu pire niveau soins interminable. Et surtout, il fallait bien avouer que le rapport entre temps de préparation et résultat en ferait rager plus d'une ; gracieuse comme personne, la robe qu'elle avait enfilé ne faisait que rendre un peu plus (si toutefois c'était possible) satinée sa peau mordorée. « Tu veux qu'on fasse un remake de la belle et le clochard, c'est ça ? » l'interpella-t-il avec un sourire devant sa tenue. Il exagérait sans doute beaucoup – pour changer – mais il était vrai qu'elle paraissait bien plus apprêtée que lui, avec sa barbe de trois jours et sa chemise négligemment boutonnée. « Naturellement. » répondit-il en levant les yeux au ciel, devant l'affirmation de son exaspérante sud-africaine. Il frôla le haut de son dos pour l'enjoindre de passer devant lui, et ils quittèrent l'hôtel. Si ce n'était pas un rencard alors, il pouvait se permettre de la faire crapahuter un peu. Il savait où il allait l'emmener. Délaissant la ville, Nael s’engagea au contraire sur un petit chemin arboré, qui ne semblait mener nul-part. « Tu vas adorer ce que tu vas voir, je te le garantis. » A mesure qu'ils avançaient, les rumeurs de la vie citadine s'éloignaient, tandis que devant eux, la pente montait de plus en plus. « Mais si t'es fatiguée, tu me dis, on s'arrêtera. » Il lui lança un regard, sachant pertinemment que même au bord de l'épuisement, Swan ne demanderait jamais de pause. Pour une vagabonde comme elle, ce serait un outrage. Ils montèrent encore et encore ; redescendirent ensuite un peu, alors que le soleil, qui vivait pourtant ses dernières heures, leur chauffait la nuque. Au bout d'un certain temps, le sentier devint quasiment impraticable ; il fallait redoubler de vigilance pour ne pas se tordre les chevilles, ou glisser sur la pente. Finalement, après être passé sous une énième branche, la piste s'arrêta. En dessous, à quelques mètres d'eux, du sable fin apparaissait. Devant, les derniers arbres ne pouvaient cacher entièrement l'immensité bleue qui semblait s'étaler au loin. « Tu vois cet arbre penché qui tend au bord de la piste ? Faut grimper sur la branche, et se laisser tomber au bout. » Et sans plus de cérémonie, il s’engagea sur le tronc, puis, laissant tomber ses pieds dans le vide, se balança avant de lâcher les bras et d’atterrir en roulant dans le sable. Il était aisé de se faire mal car malgré le confort procuré par le sol, la distance à sauter n'était pas négligeable. Mais Swan était d'une agilité remarquable, et finalement, c'était non pas l'état de son corps mais bien l'état de sa robe, qui pouvait inquiéter. La voir galérer avec sa tenue non adéquate, fallait avouer que ça n'avait pas de prix. Ça s’appelait même une douce vengeance, pour cette fois où elle l'avait fait courir comme un dératé dans les bois, parce qu'elle avait simulé une attaque. « T'inquiète, c'est solide... En théorie. » s'amusa-t-il en l'observant, étendu sur le sable et appuyé sur ses coudes. Il attendit qu'elle le rejoigne et qu'elle se remette d'aplomb pour lui faire signe de regarder autour d'elle. C'était un panorama magique qui s'étendait sous leurs yeux ; le genre de paysage sauvage, un peu abrupt, mais intensément beau qui venait éblouir les sens. Le sourire aux lèvres, Nael s'extasia une fois de plus devant cette plage qu'un habitant de l'île lui avait fait découvrir, et qu'il avait pourtant failli ne pas connaître, rechignant d'avoir à crapahuter autant avant d'y accéder. Rien que pour le plaisir de sentir rayonner Swan à côté de lui, il ne remerciait que trop le jeune autochtone d'avoir insisté. « Ça aurait été dommage que tu découvres la Grèce sans voir ça. » Sa voix n'était plus qu'un murmure, qui n'osait briser le calme olympien présent sur la plage. Qu'à cela ne tienne, on s'en chargea pour lui ; seulement quelques minutes passèrent avant que des cris et des rires ne vinrent agiter les lieux. Nael se retourna, désireux de mettre un visage sur les parasites du jour. Derrière eux, un groupe de jeunes hommes descendaient sur la plage à l'aide du même arbre qui leur avait si bien servi. « J'espère que tu as apprécié le moment de sérénité qui nous enveloppait. » fit le bordelais, grinçant. Il était bien conscient du fait que la plage ne lui appartenait pas, et pourtant, la présence de ces individus l'irritait plus que de raison. Et lorsque les jeunes étudiants les saluèrent en allant se poser dans le sable à proximité d'eux, Nael ne put que sentir sa mâchoire se contracter davantage : Swan était l'objet de toute l'attention, de regards appréciateurs posés sur un corps qui lui paraissait soudainement, bien trop dénudé. Il tenta de retrouver l'état positif dans lequel il baignait quelques instants plus tôt, mais ça puait déjà l'échec. Il était bien trop contrarié d'être agacé pour si peu. Il se risqua un nouveau coup d’œil vers la troupe … qui ne semblait elle, jamais avoir quitté des yeux la jeune femme. « On fait un tour ? » finit-il par lui lâcher, aussi peu expressif qu'il en était possible, certain que si elle comprenait le problème, elle n'avait pas fini de s'en amuser.

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Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: Re: just choose someone who makes you laugh ~ nael just choose someone who makes you laugh ~  nael EmptyDim 26 Oct - 1:09

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▬▬▬
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- Go away.
- Go away ? That's a weird name.

dean + cindy, blue valentine

La chair en fête et le cœur fébrile, la fille de la route, mère des terres européennes, et épouse du monde, fit happée par l'esprit symbolique de l'instant. Ce n'était pas un rancard, qu'elle s'évertua de penser. Et pourtant. Il y avait tous les ingrédients d'un parfait rendez-vous galant. La fille, jolie comme un cœur dans une robe sans artifice qui parvenait, on ne sait trop comment, à épouser avec perfection les formes galbées de sa silhouette. Le garçon, négligé, un temps soit peu maladroit, reluquant la beauté saisissante de sa chère vagabonde. Et le décor méditerranéen d'une Grèce exotique, siège des désirs et des romances antiques. Son regard ambré se perdit dans le sien, comme si elle prenait soudainement conscience du fait incroyable que ce type-là, auteur de ses anciennes larmes d'adolescente et source de ses pensées, était ce que l'on pouvait le plus apparenté à un petit-ami.  « Cesses donc de te sous-estimer. » qu'elle rétorqua en un sourire enchanteur, suite à sa référence au classique d'animation, la Belle et le Clochard. « Toi aussi, tu n'es pas mal dans ton genre. » Swan franchit les quelques mètres qui les séparait, et vint reboutonner le haut de sa chemise imprégnée d'un parfum marin qu'elle ne manqua d'humer avec plaisir. Ses doigts frôlèrent de peu la chair brûlante de son torse. Cette simple proximité de corps à corps suffit à raviver ses sens. « Il était temps que je revienne. » conclu t-elle avec cet air certain, alors qu'elle s'apprêtait à franchir la porte de la chambre. Poussés par leur élan d'aventuriers, ils débutèrent leur périple dans de petites ruelles grecques, serpentant entre les touristes et les passants. La sud africaine se laissa porter par la douce caresse d'un vent estival, goûta aux premiers délices d'une Europe qui n'avait pu que lui manquer. Le soleil déclinait dans le ciel azur, la route sous ses pieds, des collines de pierres au bout de son nez. Face à elle se dressait  des pentes et des descentes rocheuses successives, qui lui tiraient les jambes et lui brûlaient les cuisses. Chaussures à talons en main, Swan marcha pieds nus, s'efforça de rester à la hauteur de Nael, de ne montrer aucun signe de faiblesse. Il lui suggéra une pause, elle refusa. La fatigue, elle ne connaissait pas. La route, c'était sa vie. Elle pourrait crever de fatigue, perdre la vue, jamais elle ne s'arrêtera de marcher. « Je ne comptes pas m'arrêter, alors contentes toi d'avancer. » Il la taquinait, faisait exprès, et ça l'agaçait. Elle maudissait son sourire en coin, à peine éclairé par les dernières lueurs du jour. Sala savait tout d'elle – du moins, le peu qu'elle acceptait de dévoiler – et c'était bien ça le fond du problème. Elle avait mit des années à construire son royaume solitaire, pour anesthésier son cœur et devenir une insensible des pleurs. Lui, et son putain de regard charmeur avaient tout foutu en l'air. Une violente tempête venue foudroyer l'accalmie paisible de sa vie. Sous la paume de ses pieds vint soudain se coller de petites perles de sables. Du bout des doigts, Nael lui montra l'ombre d'un arbre au loin et lui expliqua la démarche au suivre. Une simple formalité pour une vagabonde comme elle. Une fois au pieds du tronc, Swan grimpa sur la dite branche en question, usa de son agilité de danseuse pour ne pas tomber, fit balancer ses jambes dans le vide, compta jusqu'à trois, puis sauta. La liberté au bout des doigts. L'adrénaline électrisant son cœur. Elle atterrit avec fracas sur le sable fin, et ne put que constater les dégâts. Sa jolie robe était déchirée par endroit, des morceaux de chair dévoilés ici et là. Un rire perça le silence d'une nuit naissante. Elle n'eut même pas besoin de lever la tête pour en savoir l'auteur. « Pourquoi tu te marres ? Si tu m'avais dis qu'on allait jouer à Tarzan et Jane, je ne me serais pas habillée comme ça ! » Elle se releva, grognon, pesta contre ses cheveux en bataille, et frotta sur les plis de sa robe morcelée pour en enlever le sable. « C'est ça, fous-toi de moi, j'en ai rien à foutre ! Tu te crois malin hein, c'est ce qu'on ver.. » Il la coupa, sérieux, la voix grave et solennel, le regard rivé sur l'horizon, lui présentant la Grèce comme jadis, il lui avait présenté Paris. Lorsqu'elle se redressa enfin, un paysage somptueux se déploya sous ses yeux. Le soleil couchant teintait de rose pâle l'étendue marine, tandis que la surface de l'eau reflétait la couche orangée du ciel dégagé. Ni habitation, ni sentiers, aucune âme susceptible de perturber cette immensité à perte de vue. Seulement la nature sauvage. Son regard vif contempla avec surprise ce petit coin de paradis, que peu d'hommes eurent la chance de découvrir. Les mots ne lui venaient pas, elle ne bougeait plus, immobile, devant cet océan sans faille. Son esprit de vagabond se laissa  emportée un instant dans un monde aux antipodes du sien. Un monde d'accalmie, un monde dénué de folie, empreint uniquement par la simplicité de la nature, ces bribes de terres qui reliés bout à bout forment la vie. « Je dois dire que cet endroit est.. saisissant. » Elle parlait à peine consciente, encore éprise de cette atmosphère surréaliste, et ces couleurs chaudes couvertes dans le ciel, et ces vagues incessantes venues s'échouer sur la plage, et la nuit qui tombe, et ses boucles brunes qui se chamaillent sur son visage. Instinctivement, elle s'apprêtait à poser sa tête lourde de fatigue sur l'épaule de Nael, avant qu'il ne lui fasse remarquer l'arrivée tumultueuse de passants. Des jeunes, aux accents hispaniques, venaient d'envahir leur petit havre de paix. Leurs regards indiscrets se  posèrent sans gêne sur sa silhouette dénudée, des œillades appuyés qui ne manquèrent pas d'agacer son compagnon de route. Sa réaction la surprit, voilà qu'il était impatient de déguerpir d'un endroit dont il se faisait, il y a quelques minutes encore, tant de joie de lui montrer. Le ton de sa voix, soudain plus pressée, ne faisait que retranscrire sa crispation grandissante. « Je vois. Maintenant, ça te pose problème, c'est ça ? » qu'elle lui fit remarquer, en tâchant de remonter les bretelles de sa robe. Un mince sourire inscrit sur sa bouche incendiaire, Swan se saisit du côté cocasse de la situation pour sortir ses armes. Chacun son tour, Sala. « Attends ici tu veux, je reviens dans deux minutes ! » elle embrassa une de ses joues à toute vitesse, et s'éclipsa aussi vite qu'elle put pour éviter qu'il ne la retienne. Ses longues jambes d'ancienne vedette des podiums européens se mirent à courir en direction du petit groupe d'étudiants, assis à quelques mètres à peine. Tous surexcités par son arrivée, ils la reluquèrent de la tête au pieds, sans cacher leurs plaisirs. Swan ne se défoula pas, elle improvisa quelques phrases dans un espagnol maladroit, fit mine d'avoir froid, parvint à en persuader un de lui refiler sa veste, l'enfila, et lui offrit en retour sa robe, froissée et déchirée. Sourire satisfait sur ses lèvres vermeilles, la Belle s'en alla rejoindre sa Bête, resté impuissant devant la scène. Simplement vêtue d'une veste en cuir, bien trop grande pour elle, l'epsilon ne put constater que son immense désarroi. Bras croisés, Nael l'attendait. « C'est bon, on peut y aller. » Elle commença à  rebrousser chemin, Lui ne bougea pas, elle se retourna. « Quoi ? Ce n'est pas comme si j'allais remettre cette chose un jour. » Cette fois-ci, c'était elle qui jouait, elle menait la danse, il n'avait qu'à la suivre. La mine amusée, elle se rapprocha un peu plus de lui, son visage à quelques centimètres du sien. « Tu veux que je te dise un truc ? ... » Un mystère sur le bout de ses lèvres sanguines. Elle laissa délibérément une poignée de secondes s'écouler avant de poursuivre. « Tu es trop mignon quand t'es jaloux. » lui chuchota t-elle à l'oreille avec sa petite voix de magicienne, bien consciente qu'elle venait là de le piquer au vif. Un terrain sensible, pour lui comme pour elle. Depuis le départ, leur histoire se basait sur des non-dits, ils n'avouaient, ne montraient rien, c'était à l'autre de deviner, de déceler l'instant où il aura merdé. Jamais ils n'avaient su trouver les mots justes à leurs actes. Sans attendre de réponse, Swan mit rapidement court à l'échange, l'attrapa par la main, et l'invita à quitter cette plage. Elle lui fit promettre de la ramener là-bas un jour. Cet endroit magique, perdu sur les côtes de la méditerrané. Ils descendirent les sentiers, comme auparavant ils les avaient montés, pour retourner se perdre dans la ville urbaine. Des ruelles à perte de vue, dans chaque recoin d'avenues. Soudain bien plus désertes que celles qu'ils avaient quittés quelques heures plus tôt. La nuit était tombée, la lueur des réverbères plongeaient la ville dans une cité lumière. Sans trop savoir comment, ils débouchèrent dans une petite rue, sans âme traînant sur les trottoirs. Comme une véritable citadine qui se respecte, la vagabonde s'élança sur la route, insouciante, sans même voir la voiture qui déboulait à toute allure sur elle. La berline noire l'évita de justesse, faisant gronder son klaxon à-tout-va, et risquant par la même occasion de réveiller tout le quartier. Ce qui la fit pester de plus belle. Swan, elle n'était pas faîtes pour se plier aux règles. C'était les autres qui devaient de se plier aux siennes. Alors qu'elle se trouvait en plein de milieu de la route, risquant à tout moment de se faire faucher par une voiture, l'air de ' Stand by me ' lui vint en tête. Elle se mit à fredonner les premières notes, en se mouvant sur la pointe des pieds. « Ça va, y a rien à craindre. Allez, ne fais pas ton trouillard !  » le provoqua t-elle, en lui tendant l'une de ses mains. Avec délicatesse, elle s'empara de la sienne, s'appuya contre lui. Après tant d'années, son odeur, un parfum d'eau de Cologne marin, avait encore le pouvoir d'exciter ses sens. « Ce soir, j'estime que j'ai le droit de te demander une danse. Tu sais comment t'y prendre maintenant, pas vrai ? »  C'était la nuit où elle lui avait tout appris, là où elle avait pleurée, là où elle avait compris. Là où depuis, tout avait changé. Elle avait cessé de fuir, cessé d'avoir peur. En véritable experte en la matière, Swan improvisa quelques pas, et l'encouragea à la suivre. Dans ses yeux d'un bleu délavé, leur mystérieuse idylle se refléta un instant. Des années qu'ils se connaissaient, qu'ils se couraient après. Et voilà où ils en étaient désormais. Ils savaient. Tout. Qu'ils allaient se consumer, un peu, s'engueuler, beaucoup, s'entretuer, passionnément, et souffrir, à la folie. Ils le faisaient. Prêts à prendre le risque.  Quand même.
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: just choose someone who makes you laugh ~ nael just choose someone who makes you laugh ~  nael EmptyVen 14 Nov - 23:56



We’re all a little weird. and life is a little weird.
and when we find someone whose weirdness is compatible with ours,
we join up with them and fall into mutually satisfying weirdness
—  and call it love, true love .

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Deux surfaces bleuâtres étincelaient près de Nael, comme désireuses de vouloir succéder au soleil qui déclinait. Était-ce la mer presque transparente qui brillait le plus, ou bien les prunelles délavées de la jeune sud-africaine, admirant rêveusement l'horizon ? Une seconde fois charmé par ce lieu à l'aura presque divine, le bordelais sentait également son cœur s'enorgueillir, alors qu'il prenait conscience du rayonnement de Swan à ses côtés. On ne pouvait jamais se targuer d'avoir réussi avec elle, de l'avoir séduite, de l'avoir rendu heureuse. Et pourtant, il avait cette fois-là tout bon ; il aimait à lui faire découvrir ses endroits fétiches semblait-il, et elle, était toujours aussi encline à se laisser surprendre. Sans doute se serait-il longtemps laissé porté par la quiétude de l'endroit si quelques jeunes n'avaient pas décidé de venir eux aussi, profiter de la vue. C'était le problème, des petits bouts de paradis ; on était jamais le seul à les connaître. Surtout lorsqu'on n'était qu'un étranger, dans le pays concerné. Nael s'était efforcé de ne pas penser aux œillades persistantes des garçons sur la silhouette sylphide de Swan, mais voilà, c'était pas possible. Oh, il se sentait si faible, esclave de cette foutue jalousie qui, il ne pouvait le nier, s'emparer désormais de son être. Il fallait stopper ça. Car lorsque les sentiments prenaient le dessus sur les sens de Nael, c'était jamais très bon. Un peu hasardeusement, il avait tenté de jouer les désabusés. Et il fallait l'avouer, cela se soldait par un échec des plus retentissements. « Hé, tu vas où comme ça ! » s'écria-t-il, alors qu'elle s’éloignait sans qu'il puisse faire quoi que ce soit pour la retenir. Avec un soupir, il se mit debout, ne quittant pas des yeux celle qui, il le craignait, allait lui jouer un mauvais tour ; le suspens restait de savoir lequel. La mâchoire crispée au maximum, il la vit troquer sa robe contre la veste d'un des jeunes, sous les yeux gourmands et les bouches rieuses des autres. S'il y en avait un qui ne se marrait pas, c'était bien Nael. Tandis que Swan revenait vers lui, toute fière de sa petite farce, lui était mortifié. « Pas une raison pour faire de la charité. » grommela-t-il, alors qu'elle le charriait sur son attitude décomposée. C'était vraiment pas juste. Qu'il crevait à ce point de jalousie, lui qui s'était toujours foutu de la gueule de ces couples possessifs, sans aucune once d'amour propre, jugeait-il. Qu'il ait envie d'arracher la tête de ces jeunes, alors que lui même à leur place, aurait été aussi grivois qu'eux. Et surtout, que Swan sache à ce point, l'emprise qu'elle avait sur lui. Elle s'approcha de son visage, lui assainit l'adjectif tant nié dans la face. Il la regarda en secouant doucement la tête, lui marquant sa désapprobation quand à son air bien trop triomphant. C'était sûr, s'il aimait pas autant cette fille, il la détesterait. Et il n'eut même pas le  temps de répliquer ; rideau sur la petite farce de Swan, ravale ta fierté mon gars, cette bataille-là ne sera pas ta victoire. C'était une chose de faire cette constatation, une autre de l'accepter. Mais comme il était bien difficile de jouer les boudeurs aux côtés d'une fille à l'humeur si pétillante, il ne mit que quelques minutes avant de capituler. Leurs pas les menaient à nouveau vers la civilisation, et pourtant, celle-ci n'était étonnamment pas moins calme que la crique. Les première rumeurs de la vie nocturne paraissaient étouffées, bien éloignés de leurs deux silhouettes solitaires au cœur d'une allée pittoresque. Nael vit la jeune femme s'élancer sur l'asphalte sans crier garde, sans se soucier le moins du monde des règles primaires du code de la route, à savoir qu'un piéton n'était pas censé servir d'obstacle surprise aux conducteurs. Il sourit, devant le spectacle qu'elle offrait. Les réminiscences de leur séjour parisien affluaient en masse dans sa tête ; toutes ces fois où elle dansait pieds-nus dans les rues, et toutes les fois où il riait, la suivait, puis lui criait de s'écarter, et même cette fois où il avait dû la jeter à terre pour la prévenir d'un drame. Alors, lorsque la berline noire déboula à toute allure dans la rue, il ne fut pas plus inquiet que ça ; il savait depuis longtemps que Swan était divinement douée pour ne pas se laisser écraser. Et dans l'hypothèse où elle ne pouvait quand même pas éviter l'impact, il se savait aussi là pour la sauver.  « Trouillard, tu rigoles ? Je te signale que je fréquente un danger public au quotidien. » s'amusa-t-il en prenant sa main tendue, sourire en coin étalé sur les lèvres, aussi inconscient qu'elle. Et lorsqu'elle lui demanda une danse, il acquiesça et plaça sa main sur sa taille. Alors qu'elle fredonnait toujours, lui menait sa cavalière, sérieux et appliqué à la manière d'un enfant sage. Tous deux tournoyant sur la route, ils offraient de loin, le panorama de deux êtres un peu fous, qui s'étaient bien trouvés. Alors qu'ils noyaient leurs yeux l'un dans l'autre, corps contre corps, Nael sentit l'émotion l'envahir, tandis qu'il prenait conscience du symbole de la danse qu'ils étaient en train d'effectuer. De cette nuit où il avait tant trébuché, et du chemin parcouru depuis. « Alors, j'ai droit à quelle note ? Perso, je me donnerai un neuf, et encore, c'est parce que j'ai le goût de la modestie. » demanda-t-il d'un air taquin, mettant par la même occasion le couvercle sur un trouble qui menaçait de se manifester bien trop ouvertement. Des vrombissements se firent soudainement entendre, et leurs deux silhouettes entremêlées se séparèrent, tandis que chacun délaissait les prunelles de l'autre pour observer la nouvelle voiture qui s'engageait dans la rue. Ralentissant près d'eux, elle finit par se garer, à deux pas d'une station d'auto-école ; sans doute était-ce la fin d'une leçon de conduite pour un moniteur et son élève. « J'aimerais te faire un cadeau, Swan ; te remercier pour m'avoir appris les rudiments de la danse … Crois pas que je sois d'une grande noblesse, c'est surtout que je sais que tu te serviras bien un jour, de cette dette que j'ai envers toi. » déclara-t-il tranquillement, les yeux toujours fixés sur les deux grecs qui remontèrent l'allée et pénètrent dans l'auto-école, sans verrouiller leur voiture au préalable, sans enlever les clés du moteur non plus. Sans doute pensaient-ils qu'à cette heure-là, ils ne risquaient pas grand chose à laisser leur voiture sans surveillance; sans doute pensaient-ils aussi que deux jeunes amoureux dansant sur le bitume ne représentait pas grand danger pour elle. A tord. « Tu sais, je te l'ai toujours dis, tu conduis vraiment comme un pied... - Commence pas à râler, avoue, t'as soudoyé pour qu'on te le donne ton permis - … Il est venu le temps de remettre - mettre, pour toi - le couvert avec le code de la route ! » Et sur ces belles paroles, le jeune bordelais effleura rapidement la hanche de Swan avec un sourire enchanteur, et se rua vers la voiture, côté passager. Il jeta un coup d’œil sur sa droite ; les grecs ne faisaient pas attention à lui. Du moins, pour le moment. « Bah, tu viens pas ? T'inquiète, c'est pas du vol, c'est juste un emprunt. Donc la fous pas en l'air, soit dit en passant. » Complètement détendu, c'était limite si Nael n'était pas rendu à poser ses pieds devant le pare-choc. Il trouvait qu'il venait d'avoir là, l'un des plus bels éclairs de génie de sa vie. L'idée d'enfreindre la loi dans un pays dont il ne connaissait ni les peines encourues, ni la justice en général, le laissait plus amusé qu'inquiet. Un taré, ce gosse. Mais ce n'était certainement pas Swan, finalement venue s'installer à côté de lui, qui allait lui faire la morale. « Faut pas que je t'explique comment démarrer quand même ? Grouille, démarre ! » Il s'agissait quand même de réussir à s'enfuir avant que les grecs ne surprennent leurs deux têtes brunes à l'intérieur de la voiture. Histoire que monsieur aie un peu le temps de tester ses nouvelles pédales, de jouer les moniteurs ; on pouvait presque se risquer à dire que Nael Silvano Sala, avait envie de faire un peu rager Swan. Inhabituel, n'est-ce pas.
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June D. J. Martin
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: just choose someone who makes you laugh ~ nael just choose someone who makes you laugh ~  nael EmptySam 15 Nov - 23:26

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