▶ I'll never be the same I'm caught inside the memories, the promises are yesterdays and I belong to you.
Le week-end précédent avait constitué en une espèce de retour dans le passé pour Castiel. Comme tous les ans, pour l'anniversaire de sa petite soeur, il était rentré dans sa ville natale afin de célébrer l'évènement en famille. Evidemment, il aurait put se conter d'un appel téléphonique à sa cadette, mais il lui avait promit il y avait de cela plus de quinze ans qu'il serait toujours présent pour son anniversaire. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis qu'il lui avait fait cette promesse et il savait pertinemment que sa soeur ne lui en aurait pas fait une jaunisse s'il avait eu le malheur de décider de ne pas rentrer de façon exceptionnelle. Mais voilà, une promesse était une promesse. De plus, en dépit des années passées, Castiel continuait à entretenir une relation constituée de hauts et de bas avec sa mère. De quoi lui en donner furieusement la nausée. Il avait beau faire des efforts, il lui semblait être une source continuelle de déception et ce quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse. A croire qu'il était un mauvais fils, ou il ne savait quoi. Quand il s'efforçait de la mettre un peu au pied du mur, elle niait en bloc, ainsi avait-il cessé de le faire. Peu importe cependant, il était rentré pour sa soeur, non pour ses parents. Ainsi, il avait passé le week-end a s'efforcer de rattraper le temps perdu, à faire ressurgir des traditions propres à la fratrie Woodworth. Un petit retour en enfance qui était agréable, il fallait bien l'accorder, mais également furieusement éreintant au goût du brun qui avait poliment dissimulé sa joie en quittant, après deux nuits passées à dormir dedans, sa chambre d'adolescent pour repartir à San Francisco. Son appartement près de l'université n'avait rien de plus spacieux ou douillet que la maison dans laquelle il avait grandit et pourtant, il avait éprouvé la veille une véritable satisfaction à le retrouver. Il était adulte, il n'était plus un enfant et et en dépit de sa nostalgie liée à cette époque de joie et d'insouciance, il ne voulait pas retourner en arrière. Il était tombé amoureux de son indépendance. Une indépendance longuement acquise, ainsi qu'à son goût franchement méritée. C'est sur le plafond crème de sa chambre que Castiel ouvrit les yeux. La matinée fut essentiellement dédiée à de brèves révisions liées à quelques examens à venir. Il n'avait jamais été doué pour mémoriser des informations par coeur. Une technique d'apprentissage bien trop peu ludique à son goût. Il s'efforçait d'enregistrer les notes griffonnées sur des feuilles cartonnées aux couleurs acidulées. En vain, il avait le sentiment de fournir un effort inutile. Il faut dire qu'il ne parvenait en rien à focaliser toute son attention sur ses cours. Comment aurait-il put franchement le faire alors que le soleil cognait autant à l'extérieur ? Au bout de quelques minutes supplémentaires qui lui semblèrent durer plutôt des heures, Castiel referma vivement ses classeurs et les repoussa avec sa main sur le recoin de son bureau, comme pour les éloigner de sa vue. Une façon plus ou moins efficace de balayer ses ennuis, pour se concentrer sur le positif. Il n'était pas totalement irresponsable, en dépit de ce que sa mère avait encore une fois laissé entendre avec un manque phénoménal de subtilité. Ainsi, il savait pertinemment qu'une attitude raisonnable serait de reprendre ses cours et de se concentrer, comme la petite voix dans sa tête le lui intimait. Seulement, il n'était pas d'humeur à écouter cette espèce de rabat-joie. Se levant plutôt, le brun fila prendre une bonne douche bien fraiche dont il sortit quelques minutes plus tard. Il s'avérait impressionnant combien un petit séjour sous l'eau pouvait rendre vos idées plus claires, plus limpides. Amplement plus réveillé qu'il ne l'était quelques minutes plus tôt, Castiel déboula dans la pièce principale de son appartement, une unique serviette enroulée autour de sa taille pour dissimuler ses parties intimes. Ce n'était pas comme si quelqu'un était susceptible de les voir de toute façon : l'avantage de l'absence de colocataires.

Parfois, il se sentait nostalgique de l'époque de la colocation, à New York. Depuis son arrivée à Berkeley quelques mois plus tôt, il ne s'était pas laissé tenter par les différentes annonces de recherches de colocataires sur lesquelles il était tombé sur les différents panneaux d'affichage. Peut-être qu'il était plus raisonnable de rester un peu seul chez soit : il lui fallait prendre son temps vu qu'après tout, il ne pouvait pas dire que la précipitation de ces dernières années lui avait apporter beaucoup de chance. Ayant déjà perdu une petite partie de sa journée, Castiel se prépara rapidement. Sa préparation consista en l'enfilage d'un short sans doute un peu trop court, d'un vieux tee-shirt de sport aux couleurs délavées de son ancienne université et d'une paire de basket dont la couleur dominante n'était autre qu'un joli bleu électrique. Après avoir regrouper dans un sac à dos qui ne le gênait pas pour courir (il n'avait jamais été fan des bananes) son portable et de l'argent, Castiel quitta son appartement, le tout après avoir verrouiller la porte derrière lui. A peine eut-il mit son nez dehors que les vagues effluves de mauvaise conscience dont il n'avait put se débarrasser jusque-là s'évaporèrent sous la chaleur. Non, il faisait définitivement trop beau pour ne serais-ce qu'envisager de rester cloitrer chez soit. Commençant d'or et déjà son jogging sans perdre plus de temps, Castiel se mit à courir, trottinant tout d'abord. Il prendrait de la vitesse plus tard, lorsqu'il arriverait sur le complexe sportif de l'université, ce qui ne tarda pas. Le sport avait toujours eut le mérite d'aider Castiel à se vider la tête. Tout devenait à la fois plus clair et plus fou et peu lui importait alors les coins ou sa faculté de discernement se révélait être mise plus à l'épreuve. Il n'y avait que lui et un objectif, un objectif très sain : se dépenser. Evidemment, pratiquer ce genre d'activité le ramenait toujours à son oncle. Mais cela n'était plus très douloureux. Il faut dire qu'alors, c'était les bons souvenirs qui resurgissaient. Il ne se revoyait pas, âgé de quinze ans, dans un cimetière, serrant sa soeur dans ses bras alors qu'on mettait le corps de leur oncle sous terre. Non, c'était tous ses moments de complicité qui lui revenaient vivement en tête, le poussant à accélérer davantage encore la cadence de ses pas. Il n'y avait pas mieux pour lui donner une poussée d'énergie. Le terrain était plutôt vide. Un peu étrange, vu le temps. Enfin, tant pis pour les autres et tant mieux pour lui. Castiel n'avait pas pris d'écouteurs : à vrais dire, il préférait le calme à des chansons tonitruantes. Il n'avait pas besoin de cela pour courir, pas plus que pour s'isoler du reste du monde. Aussi, il y avait des avantages à courir ainsi, en adéquation avec le monde extérieur. Cela permettait de surprendre des brides de conversation. Des brides qui n'annonçaient rien de bon. Alors qu'il courrait, une fille était arrivée ainsi qu'un homme visiblement un peu lourd. Une blonde dont la vue retourna l'estomac de Castiel. Non, cela ne pouvait pas être... Alors qu'il respirait brusquement avec plus de difficulté, il ne put malgré tout résister à la tentation de prendre part à cette conversation peu plaisante. Monsieur allait jouer les princes charmants. Il trottina jusqu'à les deux personnes et une fois arrivé à leur hauteur, il eu tout le loisir de réaliser que sa première impression avait été la bonne : il ne s'était guère trompé, il avait bien Aryanna en face de lui. Un goût amer lui remonta en bouche tandis qu'il l'observait durant une nuée de secondes en silence. La dernière fois qu'il l'avait vu, ils vivaient tous deux à New York et elle dormait chez lui. Enfin, c'était avant qu'elle parte comme une voleuse, sans demander son reste, sans lui fournir d'explications. Lui qui n'estimait pas le moins du monde être un garçon particulièrement rancunier réalisa en croisant le regard de la blonde qu'il lui en voulait, d'une certaine façon. Il ne s'attarda pas là-dessus et reprit un peu son souffle avant de parler, tournant cette fois-ci la tête vers l'autre interlocuteur. Laisse-la tranquille, tu vois bien qu'elle ne veut pas te suivre graouh, intimidant. Pas sa faute, il était tout bonnement incapable de se montrer brusquement agressif. Il se retourna ensuite légèrement vers Aryanna, avant de glisser quelques mots sur un ton plus léger. Et elle est du genre têtue.

▶ I'll never be the same I'm caught inside the memories, the promises are yesterdays and I belong to you.
Les femmes de la famille Woodworth n'étaient pas du genre à étaler un homme au sol. Dieu merci. Sans vouloir faire preuve de méchanceté, car tout le monde savait qu'il aimait en dépit de toutes les disputes sa mère et sa petite soeur plus que tout au monde, elles étaient davantage du genre à passer leurs journées dans les magasins, rendant barges les vendeuses perchées sur leurs talons aiguilles et qui auraient adorés leur faire ravaler leur air incertain. Pour avoir fait du shopping avec les deux femmes de sa vie par le passé, Castiel savait que ça relevait de l'horreur la plus totale pour tout homme qui se respecte et pourtant, son seuil de tolérance s'avérait être passablement élevé. Bref, il était rare qu'il voit une adolescence aussi vive, maintenant un garçon plus imposant à terre. Voilà qui relevait d'une bonne et dure humiliation. Enfin, il avait dut bien le mériter, ainsi en arrivant sur la scène de combat, Castiel ne chercha guère à comprendre, délimitant immédiatement entre les deux personnes 'le gentil', du 'méchant'. Dire qu'Aryanna Hartfield était pour autant une sorte d'ange débrouillard lui écorchait cependant un peu la langue. Elle n'était pas irréprochable et il était particulièrement bien placé pour l'affirmer. Peu enclin à rentrer directement au coeur d'un conflit, (il venait de montrer de part sa joute verbale aussi féroce que l'aboiement d'un chiot que ce n'était pas son fort, mais bon, il n'avait pas vraiment honte de son côté pacifiste et peu importe si c'était le genre de choses susceptible de lui ôter une bonne dose de virilité) Castiel ne s'adressa pas à la jeune femme directement en dépit de toutes les questions qui lui brulaient le bout de la langue. Un silence se fit après que le brun eut refermé la bouche. 'L'harceleur' se trouvait toujours au sol, s'efforçant sans doute de récupérer le peu de dignité qu'il lui restait après s'être fait rétamé par une fille n'ayant pas franchement l'apparence d'une amazone. L'intéressée semblait avoir perdu en assurance brusquement, quand à Castiel, il n'était guère d'humeur à reprendre la parole. Il n'était pas la personne ayant à se justifier et sans doute que c'était un peu puérile de s'obtenir à se taire ainsi, mais ce n'était pas tout a fait cela. Les mots lui manquaient purement et simple, une impression étrange étant donné qu'il avait tant de questions à lui poser. Il avait enfin l'occasion d'élucider le mystère de sa fuite à New York. Il aurait été particulièrement stupide de sa part de laisser cette occasion passée. Alors qu'il entrouvrait la bouche pour reprendre la parole, elle le devança. Tu l'as entendu ? Maintenant va t'en. Sa répartie eu pour conséquence notamment d'afficher un sourire légèrement amusé sur le visage de Castiel. Cette façon de prétendre que sa répartie inoffensive ai été convaincante. Ridicule, mais pourquoi pas. Il n'était cependant pas dupe, en dépit de l'amusement suscité par cette répartie stupide. Elle essayait de gagner du temps. Non, sérieusement, elle le trouvait intimidant ? Woohoo. Il allait finir par y croire. Castiel regarda le garçon se redresser et décamper, en brave toutou obéissant. En dépit de sa gentille, l'aîné des Woodworth ne put s'empêcher de conférer à cette petite scène un aspect comique. Il fallait qu'il en profite : il avait le pressentiment que les minutes à venir seraient nettement moins amusantes. Castiel se retourna à nouveau vers Aryanna, n'éprouvant aucune difficulté à la regarder dans les yeux. Il n'était guère intimidé : soit, il n'affectionnait pas particulièrement de se mettre la tête à l'envers et d'enchaîner les coups d'un soir, mais il n'en était pas pour autant un garçon timide, uniquement apte à regarder ses pieds tandis que ses joues prennent une teinte cerise. Il avait eu beaucoup de temps pour s'imaginer ses éventuelles retrouvailles avec Aryanna, mais pour tout dire, il n'y avait pas vraiment réfléchit. Sans doute car ça paraissait un tantinet surréaliste de la retrouver alors qu'il aurait put être si simple de ne jamais l'avoir rencontrée. C'est vrai : alors qu'il vivait à New York, il aurait aisément aller put faire ses petites emplettes dans un autre super marché. Il aurait put ne jamais croiser sa route, ne jamais griffonner ce petit mot lui indiquant son adresse sur un bout de papier froissé. Il aurait put ne pas avoir vivre avec ce doute, ce sentiment de manque au creux de la poitrine qu'il se justifiait nerveusement.

Elle était partie de son plein gré, devenant une ombre dans sa vie en ce qui lui avait l'impression de n'être qu'une seule seconde : un battement de cil. Un coup elle était là, peu loquace, soit, mais non moins présente dans son appartement au coeur de la grosse pomme et juste après, elle ne l'était plus, ne lui laissant absolument rien d'autres que quelques souvenirs. Elle était resté avec lui durant, deux mois, tout de même. Comment avait-elle put partir aussi rapidement ? Dans un premier temps, Castiel n'avait cessé de se récapituler ses dernières conversations avec elle avant cette brusque disparition. Le but de ce petit exercice mental ? Parvenir à situer les éventuelles erreurs qu'il avait put commettre. Evidemment, le timing parfait entre le départ de sa colocataire blonde et l'arrivée d'une autre ne lui avait pas échapper, il n'était pas stupide, ce garçon. Mais tout de même, cela ne justifiait pas une telle fuite.  Peut-être qu'en fait, il avait commit une erreur en l'accueillant chez lui. Peut-être n'était-il qu'un garçon beaucoup trop gentil, gentillesse s'étant mutée avec les années en une naïveté particulièrement risible. Il s'était sentiment purement blessé de comprendre qu'elle était partie sans même prendre la peine de l'informer de cette décision et il n'avait pas eu le coeur de l'avouer à qui que ce soit jusque-là. Il n'avait guère l'intention de le faire un jour, car il avait relégué cette histoire au passé. A l'évidence, ce n'était plus le cas, car le présent était bien là : Aryanna se trouvait en face de lui et lorsqu'elle ouvrit la bouche, incapable d'éviter de s'adresser directement à lui maintenant qu'ils n'étaient plus qu'eux deux, il se focalisa sur elle, prêt à entendre ce qu'elle pouvait bien avoir à lui dire. Je sais que ça doit te faire drôle de me revoir ici après tout ce qu'il s'est passé, tu dois m'en vouloir à mort de m'être barré comme ça... Ah, ça elle n'avait pas idée, c'était comme se prendre une bonne claque dans la figure. Lui en vouloir à mort ? Elle connaissait bien mal le personnage, même si, sans aller dans un tel excès, il n'était pas non plus d'humeur à lui sauter dans les bras. J'ai agi sur un coup de tête, tu méritais mieux qu'un départ comme celui que j'ai fais. Il acquiesça en silence avec sa tête. Oui, il méritait mieux. J'suis qu'une paumée qui ne prend pas toujours les mêmes décisions, si je ne prenais que de bonnes décisions tu ne m'aurais certainement jamais connu d'ailleurs... Ouais, elle n'avait pas tord, mais il cessa d'acquiescer et se mordit la lèvre. Il n'était guère apte à commenter les circonstances de leur rencontre. Ca suffisait toujours à le mettre mal à l'aise : il ne parvenait pas à s'expliquer pourquoi elle avait vécu dans la rue (et peut-être même que cela continuait) tandis que lui avait toujours mené une vie particulièrement confortable. Sa vie n'était pas parfaite, ça non, mais il ne s'était jamais retrouvé sans toit ou dormir. Il n'avait jamais dut dépendre de qui que ce soit d'autre que ses parents. Il ne s'était jamais endormi dans la rue, vulnérable face au reste du monde. Injustice. Donc non, il afficha une expression neutre, ne se sentant pas bien placé pour parler de ce qu'il ne connaissait pas. Alors s'il-te-plaît effaces l'ardoise. Huh. Oui, mais non. Castiel poussa un petit soupire et leva un bras pour se masser la nuque avec sa main. Son regard dévia brièvement de celui de son interlocutrice, embrassant brièvement le bleu du ciel sans nuages. Au bout de quelques secondes qui lui semblèrent être bien trop courtes, il reprit par à la conversation. Non, je ne t'en veux pas. Enfin peut-être un peu au début, mais c'était surtout car je ne comprenais rien et je suis pas sûr de mieux comprendre aujourd'hui, il faut que dire que tu n'as jamais vraiment beaucoup chercher à m'aider dans ce sens. Lui-fit il remarquer. Il ne comptait pas lui arracher des informations, il n'aurait pas cette brutalité si elle ne souhaitait pas lui en parler. Définitivement pas son genre, mais il comptait malgré tout bien lui faire comprendre qu'il avait envie de comprendre, d'entendre qu'il n'était pas responsable de ce départ précipité. J'ai simplement envie que tu m'expliques. J'ai fait quelque chose de mal ? Si oui, c'était pas volontaire, j'avais aucune envie que tu t'en ailles, sinon je ne t'aurais pas invité à rester. Et bien, oui, c'était tout bonnement logique. Il s'acharnait à dire qu'il n'était pas en colère, qu'il n'était pas un de ces garçons, stockant des tonnes de rancune en lui. Ce n'était pas le cas. Pourtant, il ne pouvait pas nié être en partie énervé, aussi furieusement ennuyé que le jour-même ou elle était partie sans rien dire. Et cette colère, il ne parvenait pas à se l'expliquer totalement. Il ne la connaissait que depuis deux mois, c'est pas comme s'ils s'étaient mariés, ou il ne savait quoi. Elle était une inconnue.