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 Jorden-Kol Rosenbach & Sheena-Lou Gallagher

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Revenir à San Francisco et Berkeley ça me fait tout drôle pourtant je ne suis pas partie un an, non mais tout de même rien que deux mois plus tard j'ai l'impression que ça a changé ou bien c'est moi qui ait changé, possible .. C'est même certain en fait, je veux dire peu importe à quel point je détestais mon père, son décès me bouleverse, il était mon sang mine de rien et ça compte même si je ne supportais pas ses manières de faire et qu'il n'a pas hésité à me renier aussi vite qu'il enfilerait sa veste de costard hors de prix. Enfin bref je devrais arrêter de penser à ça mais en même temps comment pourrais-je ? Il est mort en me détestant et en croyant que j'étais un genre de paria, la honte de la famille en gros. Maintenant je vais devoir vivre avec ça, et comment dire ça va être fun. Pour le moment, je n'ai pas encore croisé de connaissances ou d'amis, et heureusement je dois bien l'avouer. Je ne les ai toujours pas contactés et je ne sais pas si j'ai la force pour ça. J'ai bien reçu des sms ou des messages sur ma boite vocale pendant mon séjour à New-York mais je n'y ai pas répondu. Jorden m'en a envoyée un peu, ça m'a certes fait plaisir mais pas question de donner des nouvelles et surtout pas à lui qui s'est marié sans se donner la peine de me prévenir. Non, je n'ai toujours pas digéré ça c'est sur ! Il n'y a qu'une seule personne qui sait que je ne suis pas morte ou un truc du genre, Aengus. Je l'ai abandonnée au bal et elle a remué ciel et terre pour savoir où j'étais, jusqu'à contacter ma mère ! J'ai du lui envoyer un texto disant que j'étais vivante, rien de plus rien de moins, un sms et c'était tout. Bref je préférais ignorer toutes ces complications pour le moment. Tout ce que je voulais c'était me détendre. J'ai donc -en premier lieu- penser au starbucks du coin. Rien de tel qu'un frapuccino à la noisette, mon préféré. Me voilà devant la vitrine faisant la queue pour ma boisson. Je suis rapidement servie et je n'ai plus qu'à m'installer en terrasse pour la déguster. Il fait plutôt beau en ce jour d'août. Plus beau qu'à New-York en tout cas. Le calme me fait un peu de bien mine de rien. Lunettes de soleil sur le nez, je profite du moment. Je commence même à me prendre un joint déjà roulé et à le fumer discrètement bien sur, faudrait pas qu'on me prenne en flagrant délie. Je passe enfin un moment à peu près agréable ou j'arrête de penser à mon père, la fac, les cours, jorden .. wait .. jorden ? C'est vraiment lui. Oh god non. Je baisse la tête, espérons qu'avec mes lunettes et mes cheveux un peu plus courts, il ne me reconnaisse pas, espérons vraiment.

sheena-lou Gallagher & JORDEN-KOL ROSENBACH
Plus tu vas me fuir, plus je vais te suivre. Paradoxe, non ?

« Ca va et toi ? » demandais-je à Quinn, en parlant à travers ce petit appareil indispensable à ma vie. Peu importe le modèle, peu importe le prix, il me fallait un téléphone pour pouvoir vivre correctement. C'était ma petite drogue à moi. Du fait que je ne passe pas trop sur les réseaux sociaux, j'ai ce besoin d'être constamment joignable. J'avais secrètement commencé mon petit business et ceci avait pour conséquence d'être joignable à n'importe quel moment de la journée, je pouvais recevoir des appels importants, que ce soit au niveau professionnel ou personnel. En ce moment, un numéro qui revenait souvent, c'était celui de Quinn. La cousine ou la soeur d'Aidan, de toute façon je n'ai jamais rien compris à cette famille. On dit des Rosenbach mais du genre compliqué, les Morello en tiennent une couche. Le portable collé contre mon oreille, j'entrais dans une discussion avec la jolie blonde. Ne vous méprisez pas, il ne se passe absolument rien entre Quinn et moi, et d'ailleurs il ne se passera jamais rien. C'est juste qu'en ce moment, elle me donnait de bons conseils et se montrait plutôt présente pour moi. Disons que dans vie, c'est juste le gros bordel et elle m'aide à y voir un peu plus clair. Bien sûr je pourrais faire appel à d'autres personnes avec qui je suis plus proche mais j'avais l'impression de saouler tout le monde avec mes soucis. Mariage par ci, mariage par là, c'est bon, au bout d'un moment je comprends tout à fait que cela puisse saouler les gens. Je marchais paisiblement vers un endroit inconnu. En fait, je laissais mes pas me guider de toute façon j'avais le temps et je n'avais pas spécialement envie de voir du monde. Fuir les problèmes au lieu de les affrontés, c'est bien moi ça. Il faisait beau et franchement, c'était agréable de se promener et de papoter. Eh ouais, une vraie gonzesse. Je pourrais passer des heures au téléphone, j'adorais parler et cela se traduisait plus par un défaut que par une qualité. Notre conversation divagua rapidement sur Marni. C'était mon sujet de prédilection en ce moment. En positif, en négatif, toutes les éventualités de notre couple y étaient évoquées. Enfin toute, façon de parler, je restais bien sûr dans le superficiel. Bref, je suis en train de m'embrouiller tout seul. Je parlais fort, je mesurais mes paroles, finalement nous partîmes sur une discussion plus banale. J'avais besoin de me changer les idées, j'avais besoin de voir autre chose. Mon regard se posa rapidement sur une brunette installée à la terrasse du Starbucks. Mon Dieu que je pouvais détester cet endroit. Mon hésitation dura un millième de seconde, je reconnu aussitôt Sheena. Comment ne pas la reconnaître en même temps. Un petit sourire apparu sur mon visage. Elle était de retour, c'est dingue ça, elle m'aurait presque manqué. Je me contentais de dire à Quinn un vulgaire « J'te rappel. » avant de raccrocher et de plonger le portable dans la poche arrière de mon jean. La Morello était habituée à force, je lui faisais le même coup presque à chaque fois mais bon, ce n'était pas méchant, bien au contraire. Je m'avançais calmement vers Sheena avant de m'arrêter à son niveau. Inconsciemment, je savais que ce n'était pas une bonne idée mais c'était plus fort que moi, il fallait que j'aille la voir. « Tiens, tu as fini de bouder et tu es revenue ? » demandais-je gentiment. En fait, je n'avais pas la moindre idée de où elle avait bien pu aller tout ce temps. La dernière fois que nous nous étions parlés, c'était au bal et franchement, la discussion fut froide et agressive. Je venais de lui lancer un petit pic mais ce n'était pas méchant bien au contraire, j'étais content de la voir, elle m'avais manqué. D'ailleurs je lui avais envoyé quelques sms en vain, pas de réponse. C'est aussi pour ça que je ne m'étais pas risqué à l'appeler. Je restais debout à la regarder, quelque chose avait changé en elle, sur elle. J'étais incapable de savoir dire quoi mais elle semblait plus éteinte que d'habitude.  « Je me suis inquiété pour toi, tu vas bien? » demandais-je doucement. Oh là, question risquée mon petit Jorden. Je ne pu m'empêcher de remarquer le joint entre ses mains. Depuis quand fumait-elle ? Je ne la reconnaissais pas, je restais perplexe face à elle.

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Pourquoi ça m'embêtait autant de devoir parler à Jorden ? Honnêtement si j'avais la réponse au problème Rosenbach, je ne serais pas là en train de vainement me cacher de lui. Oui je viens bien de dire que Jorden était un problème pour moi mais le soucis c'est qu'il est un problème dont on n'a pas forcément envie de se débarrasser comme ça. Et c'est peut-être ça le truc qui cloque dans l'histoire. Quand je suis partie, je n'ai eu envie de prévenir personne sauf lui. Juste lui dire que je partais quelques temps à New-York pour voir mon père, comme de toute évidence il est au courant, et que je reviendrais bien un jour et aussi que s'il est heureux dans son mariage alors je l'étais également pour lui. Hm oui, c'est ce que j'aurais bien aimé lui dire sauf que de un mon égo ne voulait pas, de deux, ma fierté non plus et de trois, ben il était collé à sa blondasse donc bon j'avais pas envie de jouer la chandelle ou de m'en prendre une par sa femme. Et peut-être qu'aussi infime soit-elle, il y avait une part de moi qui avait peur. Eh oui peur du grand Rosenbach, je suis surtout une pauvre trouillarde qui n'a pas osé lui dire ce qu'elle pensait de lui mais qui a préféré se la jouer désagréable et non intéressée, sauf que si j'avais arrêté de faire la timide trente secondes et bien peut-être qu'il ne serait pas marié à cette espèce de barbie. Mais bon avec des si on referait le monde non ? De toute manière maintenant c'est trop tard, je ne l'ai pas prévenu et il doit sûrement m'en vouloir à mort. Marni profite certainement de ce moment , j'en suis sûre. Je ne sais même pas s'ils sont encore mariés, je suppose que oui, à vrai dire je m'en fiche. Oui c'est ça en fait, je m'en fiche de Jorden à partir de maintenant. Il fait sa vie et moi la mienne. Il a voulu faire le con en épousant le première greluche qui passait par là, très bien. Après tout, je n'ai pas de comptes à lui rendre en lui expliquant ce que je faisais tout ce temps ou bien même l'endroit dans lequel je me trouvais. Bon ok, on peut se considérer comme des amis vu ce qu'il a fait pour moi dans le passé, de ce point de vue là peut-être que j'aurais pu lui faire part de mon départ mais bon qu'on ne se voile pas la face. Il a beau être marié, lors de notre rencontre il était libre comme l'air et on ne peut pas nier qu'il n'y avait pas un quelque chose, encore plus quand il m'a emmenée boire un verre pour mon anniversaire. Mais bon après tout s'il pense que la blonde est faite pour lui .. Argh, ruminer tout ça m'énerve un peu, je n'aime pas être en situation de faiblesse disons et éprouver une sorte de .. jalousie, mettons des mots sur les choses, ça me met hors de moi en fait. Et puis ça rajoute une couche avec tous mes problèmes du moment, comme mon .. père, mon héritage, pleins de trucs qui me tombent dessus et je ne sais pas quoi faire de tout ça. Je ne veux pas devenir comme les epsilons, hautaine et froide mais de savoir que finalement mon père ne m'avait pas reniée et m'a mise sur son testament, je veux dire comment je pourrais refuser en sachant ça ? Bref en ce moment c'est la merde et parler avec Jorden je ne suis pas sûre que ça arrange les choses, je me connais.

Sauf que là il arrive droit sur moi et je ne sais vraiment pas quoi lui dire. M'excuser ? Jamais de la vie, lui d'abord. L'ignorer ? J'y arriverais pas. Au secours, que quelqu'un m'aide .. Trop tard, il est déjà en face de moi. Tiens, tu as fini de bouder et tu es revenue ? Je lève les yeux au ciel, étouffant un rire. Heureusement que je ne buvais une gorgée de mon frapuccino, j'aurais pu tout recracher sur la tenue hors de pris de monsieur Rosenbach et avouez le ,il y a meilleures retrouvailles. Je ne boudais pas tu sais. dis je en relevant mes lunettes de soleil sur ma tête histoire d'être polie quand même et puis Jorden me cachait le soleil donc je n'en avais plus besoin. Et oui me revoilà à San Francisco, d'ailleurs j'ai galéré pour revenir sur Berkeley, il y avait des flics partout enfin bref. Je n'avais pas pris la peine d'écouter les nouvelles, je ne savais donc pas ce qui c'était passé au bal même si vu l'inquiétude d'Aengus à mon égard, ça devait être moche. Je me suis inquiété pour toi, tu vas bien? Je reposais mon frapuccino de peur de vraiment cracher sur le rosenbach cette fois. Il a dit ce que je pense qu'il a dit ? Lui il s'est inquiété pour moi ? Du genre vraiment ? Un bref sourire se dresse au coin de mes lèvres avant de vite disparaître. Je suis sensée le bouder, remember sheena. Mise à part la partie trognon, il m'a posée the question, celle qu'on me pose depuis presque deux mois, j'en ai limite assez de l'entendre. "est ce que tu tiens le coup ?" ou encore "est ce que ça va allez ?" Alors je sais qu'il ignore tout mais ça me gonfle quand même. Il ne fallait pas. Mais oui ça va, je suis en pleine forme tu vois ! dis je en m'appuyant sur mes coudes, histoire aussi de ne pas mettre en évidence le joint même s'il l'a sûrement déjà remarqué. Hm et toi, la vie à Berkeley et San francisco, rien de changé ? Ma question insinuait forcément son mariage, je ne sais pas s'il va capter ni s'il va y répondre mais au moins tout est mis à plat, enfin plus ou moins.

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Plus tu vas me fuir, plus je vais te suivre. Paradoxe, non ?

En fait, j'ignorais si j'étais content de la voir ou pas. Je ne pouvais pas ignorer le fait d'avoir pensé à elle à plusieurs reprises durant son absence mais je ne sais pas, j'avais l'impression que quelque chose avait changé. Pas forcément entre elle et moi mais plutôt, qu'elle avait changé. Sheena semblait plus sure d'elle mais à la fois plus fragile, c'était plutôt étrange à expliquer. J'avais l'impression d'avoir à faire à une nouvelle nana et franchement, ce n'était pas forcément une bonne nouvelle. Ce que j'appréciais chez elle c'était son petit côté innocente mais aussi la façon qu'elle a de savoir toujours ce qu'elle veut, pas de caprices, pas d’ambiguïté. Aha, tu parles, je n'ai jamais vu une fille aussi compliqué mais intéressante que la petite Gallagher. Elle clamait haut et fort détester les fils à papa plein de fric et pourtant, elle semblait trouver un certain intérêt à me parler. Étrange. Voilà pourquoi je n'ai jamais rien compris aux femmes. Elles disent quelque chose et font le contraire, super. Comme un froid entre nous, elle ne semblait pas tellement ravie de me voir. J'avais hésité à m'approcher d'elle pour lui parler mais bon, c'était plus fort que moi, il fallait que je prenne des nouvelles de cette petite qui selon moi, cachait quelque chose. C'est vrai quoi, sans l'accuser du meurtre de cet anglais mal tombé au mal mais sa disparition inexpliquée était quand même assez louche. Après tout, elle avait certainement de bonnes raisons d'être partie ainsi et ces raisons j'aimerai bien les connaître. De nature assez curieux, je dois bien avouer que sa petite vie m'intéressait. Pas étonnant quand on se remémore le contexte de notre amitié, sans le vouloir, je connaissais presque tout de sa petite vie. Notre rencontre a été telle qu'à présent, je ne peux plus l'ignorer. Elle s'était livrée à moi dans les moindres détails et je me demande encore pourquoi elle l'avait fait. Etant le stéréotype du mec qu'elle déteste, cette pseudo amitié ne rime à rien du tout. C'est en autre pour cette raison qu'elle m’intéressait cette petite, j'étais curieux de voir où cela pouvait bien nous mener, sans présomption aucune, bien entendu. Sheena m'avoua alors qu'elle ne boudait pas et qu'elle revenait tout juste de sa destination secrète. Elle ne semblait pas au courant des récents événements qui nous ont empêchés de partir de San Francisco durant l'été. Elle me raconta également qu'elle allait bien, mon oeil. Vu le ton qu'elle prenait avec moi, quelque chose n'allait pas ou alors tout simplement, elle n'avait pas envie de parler avec moi. Inconsciemment, je penchais plus pour la deuxième option. « Rien de changé, la routine tu vois. » dis-je sur un ton qui me surpris. Je venais de dire ça d'une façon blasée, c'était déroutant de ma part. Je levai les yeux au ciel face à ma propre réplique. Evidemment j'avais vu le joint qui se tenait religieusement dans ses mains, en même temps, il fallait être aveugle pour ne pas l’apercevoir. Sheena commençait à mal tourner, libre à elle, ce n'était pas à moi de lui dire quoi faire. Surtout qu'honnêtement, les joints c'était le pied en soirée mais pas comme ça, à dix heures du matin, cela n'avait aucun sens. Bref, je pris place sur une chaise non loin d'elle. Après tout, si elle n'avait pas envie que je reste, elle était assez grande pour me le dire toute seule. « C'est l'un des pires été de ma vie. Franchement, je m'ennuie à San Francisco. » soupirais-je. Bah ouais, moi j'avais l'habitude de partir de là durant l'été. Que ce soit pour les Etats-Unis ou une direction plus festive comme l'Europe. J'avais envie de fêtes, de beuveries, de surfs, de plages, de nouvelles rencontres, de voir autre chose quoi. « Je ne sais pas où tu as été mais je serrai bien parti avec toi. » dis-je en rigolant légèrement. Au vu de la tête de Sheena, cela ne semblait pas la faire rire. Pas grave, je gardais ce petit sourire aux lèvres. En fait, on pouvait rêver mieux pour des retrouvailles n'est-ce-pas.  « Tu sais, si tu ne peux carrément plus me supporter, dis-le et j'me barre hein. » Ironie quand tu nous tiens !!

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Pour le moment, nous évitions plus ou moins bien les sujets qui fâchaient. Je me contentais d'être polie, en fait je lui répondais uniquement par pure courtoisie et éducation, chose dont Jorden n'a pas hérité même si en y réfléchissant s'il est devenu un fils à papa bourré de fric, ses parents doivent sûrement avoir joué un rôle là dedans. Bref. Je me retenais vraiment très fort de ne pas lui dire de foutre le camp et de me laisser seule et surtout tranquille. Parce que si je n'écoutais que moi, dès le début je l'aurais rembarré direct et pas sur un ton aimable croyez moi. Mais je le connais un minimum pour savoir qu'il l'aurait vraiment mal pris et mine de rien je lui en dois toujours une, à mon plus grand regret, nous ne sommes pas quittes du tout. Je n'ai pas pu lui rendre le service qu'il m'avait fait ce fameux soir de notre rencontre. C'est peut-être ça qui finalement me retient à Jorden. Simplement le fait qu'il m'ait aidée sans rien vouloir en échange, sans aucun intérêt ou aucune arrière-pensée, rien du tout. J'avais eu du mal à le croire sur le coup et je m'étais bien demandée pourquoi il avait agi de la sorte. Pour m'aider ? C'était difficile à croire qu'un Rosenbach souhaite aider une personne en difficulté et de surcroît en position de faiblesse. Je dois bien reconnaître que ce geste me perturbera toujours autant. J'ai toujours du mal à savoir comment me comporter avec le Rosenbach, je suis tellement contradictoire envers moi-même. Je clame haut et fort ne pas vouloir avoir affaire à des personnes ressemblants de près ou de loin à des epsilons et pourtant je ne peux clairement pas m'empêcher de lui parler et de penser à lui, je l'ai même autorisé à m'emmener boire un verre dans sa voiture hors de prix ! Le genre de choses que jamais de ma vie je n'aurais pensé faire, comme quoi .. D'une certaine manière, il me faisait changer mais bizarrement ça n'était pas dans le négatif. Il me connaît mieux que certains de mes amis les plus proches comme Lloyd. Il en sait plus sur moi que la moitié de mes proches réunis, ce qui relève du miracle quand on me connaît. Je ne parle presque jamais de moi et encore moins à des inconnus. Sauf que le Jorden est passé de l'inconnue à l'ami si on peut dire, le sauveur au moins. Ne pas parler de moi n'est pas quelque chose de nouveau et les derniers évènements ne vont rien arranger au contraire. Je sens que je me renferme encore plus question vie privée et le comble dans tout ça, c'est qu'il me faudrait exactement le contraire, quelqu'un qui me pousse à parler, quelqu'un à qui je puisse demander des conseils sur mon héritage et comment je suis sensée gérer tout ça. Sauf que si je n'en parle pas de moi même les gens ne peuvent pas le deviner, un cercle vicieux en résumé. Je suis bien dans la merde mais je vais m'en sortir comme à chaque fois, j'irais voir Sloan s'il le faut histoire de m'approvisionner.

Pour le moment ma discussion avec Jorden ne volait pas haut et je m'embêtais sérieusement. J'avais quand même demandé par politesse (et curiosité) s'il y avait eu du nouveau ici à SF et Berkeley, il me répondit d'un ton blasé que non, j'étais intriguée par sa réponse. D'un côté ça voulait dire qu'il était toujours marié à la blondasse mais d'un autre, que la situation le lassait peut-être ? Ok je dois arrêter de me faire des films dans ma tête moi. Je répondais en hochant légèrement la tête avant de porter à mes lèvres ma boisson fétiche. Je le vis alors prendre une chaise à côté de moi et s'installer en mode tout va bien tranquille pépère touriste, il veut peut-être une boisson et quelqu'un qui lui fasse du vent à côté aussi ? Je ne lui ai pas dit oui pour qu'il vienne à côté de moi mais maintenant qu'il y est je ne vais pas lui dire non. C'est l'un des pires été de ma vie. Franchement, je m'ennuie à San Francisco. me dit-il comme ça d'un coup. Je restais le regarder un peu perplexe, j'avais envie de lui répondre un truc mais peut-être .. Oh et puis tant pis, je dis et fais ce que je veux ! Ca c'est parce que je n'étais pas là la moitié du temps ! dis je sur un ton malicieux avant de boire une gorgée de mon frapuccino, un sourire au coin des lèvres. C'est fou comme il réussi à me faire changer de comportement en trente secondes, il m'impressionnera toujours à ce niveau là ! Il enchaina Je ne sais pas où tu as été mais je serrai bien parti avec toi. Décidément, la conversation devient de plus en plus intéressante, dîtes moi ! Le Jojo en personne qui exprime vouloir partir quelque part avec moi, tout arrive ! Serait-ce une proposition Monsieur Rosenbach ? Mais croit moi New-York n'est pas aussi exceptionnel que ça ! Pour y avoir vécu des années, je ne trouvais pas cette ville aussi fantastique que tout le monde voulait le faire croire. Parler de cette ville ne me rappelait pas de bons souvenirs et mon sourire s'effaça automatiquement puisque NYC me faisait penser à ma famille et donc à mon père et donc .. enfin vous voyez. J'étais perdue dans mes pensées quelques instants, ne faisant plus attention à ce qui se passait autour de moi. Ca m'arrivait souvent depuis quelques semaines, d'avoir des absences comme ça. Tu sais, si tu ne peux carrément plus me supporter, dis-le et j'me barre hein. Sa réplique eut au moins le don de me réveiller sur le champ. Je secouais la tête afin de me sortir de mes pensées, c'était un réflexe et non une réponse à ce que venait de dire Jorden. C'est tentant, vraiment .. Mais bon maintenant que tu es là je ne vais pas te chasser et c'est pas que je ne te supporte plus, c'est juste que .. Je marquais une pause, déglutissant et cherchant mes mots. Je ne suis pas d'humeur bavarde ce matin contrairement à un certain soir. Il savait très bien à quoi je faisais référence, du moins je l'espérais.

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En temps normal, c'était moi qui m'amusait avec les femmes, jouant avec elles sans pour autant m'investir dans la moindre relation. Je profitais de ma popularité, de mon argent pour séduire et cela faisait parti de moi, j'étais comme ça. Sauf que là, quelque chose avait changé en moi et pas forcément dans le bon sens. Depuis peu, je ne me reconnaissais pas du tout. Marni m'avait changé et je ne m'en étais même pas rendu compte. Je sortais beaucoup moins et j'avais moins d'engouement à la fête. Mais merde, ce n'est pas moi ça. Le vrai Jorden Rosenbach passe tous ses week-ends à se dépraver dans les bars, à boire, à fumer, à draguer et à frimer. J'aimais ça et je l'avais perdu. Même avec Marni, on ne sortait pas vraiment, plus notre relation avançait et plus je la trouvais calme. Elle s'éloignait petit à petit de la blonde que j'avais connue à Vegas. Cela ne me plaisait pas forcément. J'étais tombé amoureux de sa joie de vivre, de son fort caractère et son goût pour la fête et la dépravation. Je suppose que si maintenant elle venait à devenir une fille modèle et sage, cela changerait énormément de choses entre nous. Je suis et je resterai un mec qui a besoin d'adrénaline pour vivre. J'aimais l'action et j'avais besoin de ça pour vivre. Rien que pour les vacances d'été par exemple. D'habitude je pars à l'autre bout du monde avec des amis pour profiter de la vie, de la richesse, de la luxure et de la débauche. Et bien là non, j'étais resté bien sagement à San Francisco sans broncher sauf que cette vie ne me plaisait pas forcément. Alors certes j'aimais Marni mais de là à sacrifier ma vie, j'étais déjà beaucoup moins sur. Jorden, le gamin sage qui arrête de faire des caprices, qui ne dépense plus, qui rentre direct après les cours pour passer une soirée plan plan devant un DVD, ce n'est pas moi. Des fois, il m'arrive d'avoir envie de sortir et de retrouver mes bonnes vieilles habitudes. On dit que l'amour rend aveugle mais c'est pire que ça là. J'étais en train de changer et ce que je devenais ne me plaisait absolument pas. Et puis franchement, j'avais l'impression que Marni jouait avec moi, un jour elle était présente, un jour absente et je n'avais pas de nouvelles pendant une semaine. Bref, tout ça pour dire qu'il fallait que je redevienne moi-même, c'était urgent là. « Serait-ce une proposition Monsieur Rosenbach ? Mais croit moi New-York n'est pas aussi exceptionnel que ça ! » me dit-elle, le sourire au lèvres avant de le perdre. Oh non hein, j'en avais marre de cette vie triste, sans couleurs, alors si en plus Sheena perdait son sourire, c'était la fin. Il fallait que je lui remonte le morale, elle en avait besoin et moi aussi d'ailleurs. « Tu trouves ? Je garde pourtant de bons souvenirs des rares fois où j'y suis allé. » répondis-je avec le petit sourire. Elle non plus ne semblait pas d'humeur à parler ou à plaisanter. Mais merde quoi, qu'est ce qu'elles avaient toutes à faire la gueule ? De la merde hein, j'allais me barrer avec la première nana venue, cela n'allait pas tarder. C'est bon, j'avais eu ma dose des filles compliquées. « Je ne suis pas d'humeur bavarde ce matin contrairement à un certain soir. »  Je ne comprend rien aux femmes, c'est officiel, il n'y a plus rien à faire. Il n'y en a pas une pour rattraper l'autre. Et puis, pourquoi je m'embête avec Sheena franchement ? Elle n'avait pas envie de parler et pourtant, je restais là, sans bouger. Je ne sais pas mais quelque chose m'empêchait de partir et de la laisser. Trop bon, trop con. « J'ai cru comprendre ouais. » répondis-je sèchement. Je pris une grande inspiration avant  de pousser un soupire sans précédent. Puis en la voyant fumer le joint, je me suis dis qu'il n'y avait pas que moi qui avait changé. Autant Marni m'avait plus pour son caractère extravertie, autant Sheena m'avait séduit pour son petit côté fille sage. Et là, je ne sais pas ce qui se passait, les rôles s’inversaient. Une idée me traversa l'esprit et en l'espace d'une seconde, je me levais de mon siège. « Tu sais quoi ? Ne prend pas pour un con, je sais bien qu'il a quelque chose qui ne va pas. Puisque tu ne veux pas m'en parler, je vais respecter ton choix et ne pas insister mais tu vas m'accorder une soirée, ce soir tiens. Je viens te chercher devant la demeure des Alphas vers huit heures. Libre à toi de venir ou pas. Je vais te faire tout oublier, le temps d'une soirée. » dis-je. Après tout, je n'avais absolument rien à perdre, je n'avais pas de nouvelles de Marni depuis quelques jours et cela commençait doucement à me saouler. De toute façon, cela ne servait à rien de rester plus longtemps ici, Sheena n'avait pas envie de parler, basta. Ma proposition était à prendre ou à laisser.