Tu noies tes chagrins dans l'alcool ? Méfies-toi, ils savent nager.
Ethan S. Wackerly & Pacey-Danyaël Stenfler  & Jorden-Kol Rosenbach

Le 10 août, date importante dans ma vie depuis un ou deux mois maintenant. Non pas qu'il symbolise mon mariage avec ma douce mais plutôt un pari un peu fou avec deux potes complètement délurés. Enfin, je parle de potes mais loin de moi l'idée de les considérer comme des amis, d'ailleurs je ne sais pas vraiment comment les qualifier dans ma vie. Un étudiant et un je ne sais pas trop quoi, un acteur il me semble. Nous sommes tous les trois d'âge différent, de physique différent mais surtout, de cultures différentes. Notre rencontre est anecdotique et pour le moins originale. C'est dans un club de strip-tease que nous nous sommes connus. Venu pour des motifs différents, nous avions notre propre motivation pour ce rendre dans ce genre d'endroit. Je ne me rappel plus très bien la mienne ou du moins, je fais tout pour ne pas m'en souvenir. D'autant plus qu'avec Marni maintenant, ce genre d'endroit est sans doute proscris. Je n'ai pas forcément envie de gâcher une si belle histoire avec des conneries du genre. Cependant, l'idée de me réunir avec ces gars-là, une fois par mois, pour se mettre la tête à l'envers et faire les cons sur la scène est loin de me déplaire. Personne n'est au courant de ce petit manège et honnêtement, j'aime autant. Les rares nanas à qui nous avions fait notre petit numéro étaient pour la plupart des étrangères bien délurées. Ce n'est pas tromper ma blonde que de faire ça, c'est juste un passe-temps comme un autre, sans présomption aucune. Mon Dieu, si jamais elle apprenait ça, je me ferais tuer mais bon, c'est le jeu ma pauvre Lucette. Si jamais la Stevensen venait à savoir ce petit délire, elle m’étriperait sur le champs. Pour peu, si jamais elle me disait d'arrêter, je le ferais sans la moindre hésitation. Ceci est un délire, rien de plus. D'ailleurs, au lieu de blablater ainsi, je ferais mieux de les prévenir. En me jetant sur mon lit, je pris mon portable qui traînait là et tapa un court message à l'intention de mes deux coéquipiers. Burlesque, 22 heures. Pas plus, pas moins, j'étais clair et précis. Je venais juste de leur donner le lieux et l'endroit du show de ce soir. Bien sûr, je m'étais chargé de réserver notre scène à minuit pétant. Fixer le rendez-vous à 22 heures nous permettait de nous mettre dans l'ambiance, de s'échauffer un peu avant. Je n'attendais pas forcément de réponse de leur part, je voulais juste qu'ils me préviennent en cas de refus ou d'imprévu. Notre technique était au point, notre petite danse aussi, tout était parfait. Aha, la honte quand même, heureusement pour nous que la vodka déliait les plus douces folies. Tous les mois, on désignait une personne qui allait s'occuper de la prochaine fois. Bon là, ça allait vu que nous étions que trois, c'était effectivement à mon tour. J'avais choisi le Burlesque comme endroit, c'est amusant mais j'ai toujours affectionné ce bâtiment. Les shows y étaient merveilleux. Nous allions être ridicules, cela me faisait sourire d'avance. Pas vraiment en avance, je finissais de me préparer. La coupe de cheveux, très important le coupe de cheveux. Je pris de longues minutes pour parfaite mon allure capillaire très importante. Jorden et ses cheveux, c'est quelque chose hein. Je m'admirais quelques instants avant de prendre ma voiture et de débouler sur les boulevards en direction du Burlesque. C'est donc à toute allure que mon véhicule pénétra les allées de San Francisco. Je me garai au niveau du club, laissant ma voiture un peu plus loin. Sait-on jamais, quelqu'un qui passerait par là et qui reconnaîtrait ma bagnole. Sur la route, je pris une clope et l'alluma délicatement. Je savourais cet instant de calme en sachant pertinemment que cela n'allait pas durer. Ce soir j'étais bel et bien décidé à m'amuser et à en profiter. Attention tout de même, sans que cela ne dégénère. Je tiens à ma Marni et je n'ai pas l'intention de la tromper, même bourré. Aha, c'est à croire que je suis réellement en train de changer, c'est bien mon Jorden, tu fais des progrès. Inconsciemment, je m'arrêtais devant le club pour terminé ma cigarette tranquillement. J'ignorais si les gars étaient déjà là ou pas vu que personne ne m'avait répondu, j'en avais donc conclus que ça tenait toujours. Je jetai un petit coup d'oeil aux alentours, mon regard se posa sur une silhouette qui s'avança vers moi. Le gars avait le sourire aux lèvres et en le voyant avancer, je ne pu m'empêcher d'en faire autant. Au moins l'un des deux se montrait présent. Je m'avançais vers lui pour lui serrer la main. En fait, j'étais plutôt content de la petite soirée qui s'annonçait. Une bonne soirée en perspective.

Dix août. Cela faisait ce soir trois semaines que je m’étais marié à Las Vegas avec ma meilleure amie. A la base, ce n’était qu’un simple délire entre potes. Passer par la chapelle était pour nous plus une attraction touristique d’autre chose. Et pourtant… Lorsque je reçus dans ma boîte aux lettres le certificat de mon union avec Romane, j’avais pâli sur place. Pour moi qui était natif de la ville du jeu, je me sentais bête d’ignorer la véracité de cette procédure peu orthodoxe. Enfin c’était un mal pour un bien. Du moins je l’espérais de tout mon cœur. Durant notre séjour, avec ma femme, nous nous étions dévoilés nos sentiments amoureux mutuels. Jamais je n’aurai crû pouvoir un jour intéresser une fille aussi merveilleuse que ma douce moitié. Moi qui rêvait de mariage et de fonder une famille, maintenant que j’étais marié à ma dame que j’aimais et qui m’aimait aussi, je souhaitais que Romane accepte de rester mariée. Elle qui ne voulait jamais se marier, aujourd’hui c’était trop tard. Le juge avait refusé notre demande d’annulation. Si Romane refusait de demeurait mon épouse, nous devrions divorcer. C’était très égoïste de ma part de refuser cette séparation. Mais pour les beaux de ma reine, je le ferais quand même si elle me le demandait. J’espérais toutefois, avant d’en venir là, consommer mon mariage. Chose qui ne devrait plus trop tarder je pense. Enfin ceci était une histoire des plus intimes avec ma dulcinée. Concrètement, même si notre mariage avait fait couler de l’encre dans les magazines people, Romane était la seule à savoir que nous ne l’avions pas encore fait. Enfin quoiqu’il en soit, Romane et moi formions dorénavant un couple. Et c’était ce qui me gênait le plus pour ce soir. Lorsque je reçus le message de Jorden, j’eus un pincement au cœur. Avant j’étais célibataire. Et faire le con sur scène en me dézappant partiellement ne me gênait guère. D’autant plus que c’était pour la bonne cause. Bah oui ! Je savais ça uniquement pour Astor. Afin de récolter les fonds nécessaires pour le jour où elle ne pourrait plus se payer son traitement ou une potentielle greffe. Recevoir un nouvel organe pour remplacer celui qui nous faisait fortement défaut coûte cher. Ma mère avait pu en bénéficier grâce à la générosité de sa femme. Cependant, ça ne guérit pas la maladie. Maman n’eut qu’une seule chance. Cela lui avait prolongé sa vie d’une dizaine d’années seulement. Malheureusement quand elle devait se refaire opérer, elle n’avait pas eu les fonds nécessaires. J’étais encore qu’un enfant. Maudit soit il ! J’étais orphelin à cause de la même putain de maladie qui tuait aujourd’hui à petit feu ma colocataire. Il y a près de vingt ans, je n’avais rien pu faire pour ma mère. Maintenant je voulais me rattraper avec Astor. Quelqu’en soit le prix à payer. Contrairement à d’habitude où j’affirmais ma présence à mes coéquipiers, cette fois ci, je n’en fis rien. J’étais partagé entre continuer ma bonne action pour ma petite sœur de cœur et préserver mon mariage avec la femme que j’aime. Choix fortement difficile. A ma montre il était déjà pratiquement vingt-deux heures. Moi qui étais toujours ponctuel dans mes rendez vous, ce soir, je préférais marcher seul un moment dans la rue. Je ne savais toujours pas quoi faire. Les mains dans les poches, je longeais les trottoirs la tête baissée. Astor avait besoin de mon aide. Je ne pouvais pas me permettre de ne pas ramener cet argent. D’un autre côté, j’aimais ma femme et l’idée de devoir monter sur scène à minuit avec Jorden et Ethan me rendait triste. J’avais l’impression de la tromper si je faisais le show. Que faire ?