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made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie

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MessageSujet: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyMar 9 Aoû - 12:42

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    Il y a des instants comme celui - ci où on ressent le besoin d'évasion. Pour cette raison, je n'avais plus attendu. Le mois d'aout débutait et il me fallait prendre le large. Je n'avais déjà pas fais le choix de partir à Cancun avec la bande d'étudiants délurés et sans limite. Seulement, mes ressources me manquaient ainsi que ma famille au pays. C'est pour cette raison que sans rien dire à mes parents, j'avais pris l'avion pour retrouver ma grand - mère. Elle m'attendait à Rome. Cette belle capitale où je pouvais me retrouver moi - même mais aussi mes principes. En arrivant en début d'année à Berkeley, je m'étais mise des frontières, des choses à ne pas franchir et je dois avouer ne pas avoir tout respecter. Me retrouvant jusqu'à cette intersection, ce choix cornélien. J'avais choisi la fuite comme meilleur moyen d'y remédier. La fuite était un bien grand mot car je pensais bien entendu revenir à l'université dès la rentrée. Je devais juste me retrouver et la meilleure idée était sans aucun doute, l'Italie. J'avais prise l'avion en pleine nuit. J'étais arrivée au matin à l'aéroport et j'avais passé le pas de la porte aux alentours de midi. Ma grand - mère m'avait accueilli comme si j'étais la reine d'Angleterre. Cela faisait une année et demi qu'elle n'avait pas eu de mes nouvelles, qu'elle n'avait pas pu me toucher ou se laisser tomber dans mon regard. J'étais fille unique et pour elle, la petite fille précieuse dont elle aime prendre soin sans limite. Je devais me douter que mon père serait au courant de ma venue assez vite. Je ne m'étonnais pas de le voir débarquer, depuis le temps que je l'avais laissé sans nouvelle. Mes parents ont fait des erreurs et l'une des plus grandes est l'une qui me concerne. Il m'avait trop renfermé pendant mon enfance. Ils m'inculquaient le travail et exerçait ma mémoire avec tous ces livres à lire. Ils en attendaient trop de moi, sans pour autant me laisser le temps de respirer. Alors lorsque Mattews a fait cet accident, je m'en suis longtemps voulu et je pense m'en vouloir encore à l'heure actuelle. Au lieu de m'aider, mes parents m'ont plutôt enfoncé. Ils m'ont assez répété que si je n'avais pas fait le mur cette nuit là pour aller le retrouver, il y aurait une chance pour qu'il soit encore en vie. J'étais loin de m'attendre à entendre ce genre de propos alors que j'étais complétement dévastée. Je ne savais pas quoi penser et ils étaient loin de m'aider à sortir la tête hors de l'eau. L'université était ma seule chance de me révéler, de m'en éloigner et de grandir. J'ai longtemps été mise dans cette bulle de protection qui ne m'a apporté que du négatif, n'ayant aucune chance de vivre mes propres erreurs. Quand celle - ci est arrivée, j'ai eu cette impression de n'avoir jamais rien vécu, de n'avoir rien appris de la vie..

    La nuit allait tomber et je ne comptais pas rester enfermée dans cette maison. Je m'étais déjà réfugié le premier mois des vacances dans la confrérie des iotas. Alors, étant ici chez moi, je devais profiter et ne perdre aucune seconde. Je devais me retrouver ainsi que les principes que je m'étais fixée avant de prendre conscience de ce choix cornélien. Deux garçons et une fille, ça ne peut pas faire bon ménage. Je m'étais promise un grand nombre de choses en passant le pas de la porte de l'université. Plus le temps était passé et plus je m'étais rendue compte m'être éloignée de mes limites. Je ne voulais pas tomber amoureuse, je ne voulais pas côtoyer les tourments de l'amour. Je sais quelles conséquence cela peut avoir et mon premier objectif en arrivant à Berkeley était d'obtenir mon diplôme en apprenant certaines choses sur le cours de mon existence. Je savais que je devrais faire des choix, me restait plus qu'à savoir lesquels seraient les meilleurs. Loin des États - Unis et si près de moi, j'allais sortir prendre l'air dans les belles rues de cette ville. Sans attendre, j'enfilais mon jeans slim de couleur noir, des chaussures à talons laissant montrer le bout de mon pied et un haut assez décolté, histoire de ne pas étouffer. Il faisait frais en soirée mais le pays ne perdait pas sa chaleur pour autant. Les degrés ne baissait pas, il y avait juste le vent qui pouvait se réveiller de temps en temps. J'embrassais ma grand mère et lui promis de ne pas rentrer à l'aube même si au fond de moi, je n'avais aucune idée de quand j'allais revenir. Le pays m'avait tant manqué. Les odeurs qu'on peut sentir dans ces ruelles. L'ambiance chaleureuse qui se fait entendre dans les maisons de famille et surtout dans les petits cafés du coin. J'avais grandi ici et je m'étais attaché à chacun de ses détails. Après avoir marché jusqu'à cette célèbre fontaine, j'avais pris le risque d'y lancer une pièce. Beaucoup racontent que ces vœux se réalisent ainsi que nos désirs les plus secrets. Assise sur le rebord, je m'étais arrêtée. Je pouvais entendre l'animation du bar juste en face. Il devait y avoir ces habitués qui aiment tant passer leurs soirées les uns avec les autres. Ils se racontaient toujours le même type d'histoire, celle qui font de nous ce que l'on peut être aujourd'hui. Parmi les fous rires, les moments d'amitié, à cet instant j'adressais une pensée à celle qui m'est précieuse, cette personne que je considère comme la meilleure. J'aurai dû emmener Tinsley avec moi. Elle devait d'ailleurs se tracasser de ne pas avoir de mes nouvelles. Je ne lui avais même pas parlé que je viendrai ici, que je rentrerais chez moi. Sans perdre une seconde au risque d'oublier, je sortis mon portable et lui écris un petit message. Juste pour lui dire où je suis et que tout va bien. Elle ne devait pas se tracasser de ne pas trouver ma valise dans ma chambre de la confrérie. Terminant le message, je me sentie observer, les yeux levés vers cette attention, je remarquais une présence... Qui ne m'était pas totalement inconnue..
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MessageSujet: Re: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyJeu 11 Aoû - 0:25

Il y a seulement deux jours, j’étais revenu de Cancun, une ville mexicaine. Pendant mon (trop) court séjour, j’en avais profité pour visiter vaguement le pays, et m’amuser avec les autres personnes qui avaient décidé d’honorer les Iotas et leur victoire face aux Standfordians. Le « cadeau » des Iotas, si l’on pouvait appeler ça ainsi, avait été parfait : quelques jours dans un hôtel luxueux. J’avais passé mes journées à déambuler dans la ville, à visiter des tas d’endroits, et à goûter aux spécialités mexicaines. Evidemment, ça ne valait pas la nourriture Italienne, mais je m’étais facilement accommodé à l’exotisme de la cuisine. Quant à mes soirées, je les avais passées avec les autres étudiants de Berkeley qui logeaient dans l’hôtel. Une soirée sur la plage avait été organisée, d’autres autour de la piscine, et pour les plus téméraires, nous avions souvent finis dans les boîtes de nuit de la ville.

Le séjour à Cancun m’avait fait énormément de bien, même s’il avait été trop court à mon goût. Néanmoins, je ne regrettais pas de rentrer à San Francisco. Tout simplement parce que je savais que, deux jours plus tard, j’allais à nouveau prendre l’avion pour me rendre dans mon pays natal, l’Italie. Néanmoins, pour le moment, j’évitais de penser à l’excitation que je sentais monter en moi à l’idée de rentrer au pays. En fait, j’étais attelé à une tâche que je trouvais particulièrement ingrate : faire mes valises. C’était à la fois excitant et frustrant. Excitant parce que j’allais rentrer chez moi, parce que j’allais revoir des amis ; et frustrant parce que ça n’allait pas assez vite à mon goût, et que les heures qui me séparaient de l’Italie me semblaient interminables.

« Boxers, chemises, tee-shirt, jeans… » Récitais-je mentalement en vérifiant que tous les éléments se trouvaient dans ma valise.

Apparemment, l’essentiel de mes fringues était bien là. De toute façon, je ne m’inquiétais pas : s’il me manquait quelque chose, je m’empresserais d’aller à Milan pour faire les boutiques. Qui a dit que le shoping était une activité principalement réservée aux femmes ? Certainement pas moi. J’ai été ouvrir mon placard, et je suis resté planté devant quelques secondes sans bouger : que prendre comme veste ? J’ai haussé les épaules, avant d’attraper un blouson en cuir, ainsi qu’un imperméable. Je n’avais pas besoin de plus ; l’Italie est un pays chaud, et le beau temps est au rendez-vous en été. Mes yeux se posèrent sur mon billet d’avion, qui se trouvait sur ma table de chevet. Je ne tenais plus en place : j’avais l’impression d’être un gamin, qui s’apprêtait à être gâté un matin de Noël.

D’un geste sur, mes mains refermèrent la valise. Bouclée, elle ne serait ré-ouverte qu’à mon arrivée à Rome. Le seul bémol que je devais ajouter à ces vacances, c’était que je retournais dans ma famille. Si j’avais pu éviter ce petit désagrément, je l’aurais fait avec grand plaisir. Le problème, c’est qu’à mon arrivée à l’aéroport, j’allais être accueilli par une poignée de journalistes (ou plutôt paparazzis), qui allaient s’empresser de me prendre en photo, pour ensuite annoncer à l’Italie entière le retour d’un des jumeaux Pelizza Da Volpedo. Ainsi donc, il était difficile (voire même impossible), d’échapper à mes parents. Néanmoins, si j’avais ne serait-ce qu’un peu de chance, ils choisiraient précisément cette période pour partir en vacances à l’autre bout du monde.

Quelques minutes plus tard, j’ai entendu klaxonner, signe que mon taxi venait d’arriver. J’ai pris mon billet, que j’ai soigneusement rangé dans mon sac à dos. Ma valise était déjà dehors, et le chauffeur devait être en train de la charger. J’ai eu un dernier regard pour mon salon, avant de fermer ma porte d’entrée pour au moins un mois. Comme prévu, le chauffeur avait chargé ma valise, et nous avons pu partir immédiatement.

•••

Douze heures plus tard, je descendais de l’avion. Volontairement, j’avais pris un vol de nuit afin d’éviter de voir le temps passer. Bien installé en première classe, j’avais pu me reposer sans être dérangé. Comme prévu, alors que j’attendais mes bagages comme tous les autres passagers, je vis une nuée de paparazzis se précipiter vers moi. Le cliquetis des flashs, accompagné de leur traditionnelle lumière éblouissante ne m’avait pas manqué. Certes, je n’étais pas un inconnu à San Francisco, mais j’étais moins sollicité. Et j’appréciais cette vague intimité que je pouvais avoir aux Etats-Unis.

J’ai attrapé ma valise, avant de me diriger vers le hall. Apparemment pas satisfaits, les paparazzis me suivaient, et tentaient de me poser des questions, des plus basiques (comme par exemple « Ou allez-vous passer vos vacances ? »), aux plus personnelles comme « Qu’en est-il de votre relation avec votre amie Riley ? ». Bien évidemment, j’ai hoché la tête de gauche à droite, avant de confirmer ce geste par la parole :

« Je ne vous dirai rien, inutile de perdre votre temps. »

Dehors, un taxi m’attendait pour m’amener chez mes parents. Certains paparazzis décidèrent de s’arrêter là, tandis que d’autres courraient pour enfourcher leur moto. Je ne pouvais m’empêcher de trouver ça plus que ridicule, mais bon… Chacun gagne sa vie comme il peut, va-t-on dire. Par chance, le trafic était plutôt fluide, ce qui me permit d’arriver rapidement dans la demeure familiale. Là-bas, je n’y ai croisé que ma mère. Elle m’informa que mon père était parti travailler depuis une bonne heure, et qu’elle-même avait prévu d’aller se faire bichonner cette après-midi dans un centre de remise en forme. Elle ajouta aussi qu’ils partiraient pour un mois et demi en Polynésie, dès la fin de la semaine. J’étais ravi, même si je pris un air légèrement peiné pour lui répondre. Nous avons discuté pendant une bonne demi-heure, avant que je ne décide d’aller me reposer. Ma mère se leva pour m’embrasser, mais ça ne me fit ni chaud ni froid.

•••

Mon retour en Italie avait été fracassant. Deux heures seulement après l’atterrissage, j’avais reçu un appel d’un bon ami à moi, qui étudiait à Rome. Nous avions prévu de nous voir le soir même, et de sortir dans un bar qui se trouvait en face de la fontaine de Trevi. Il m’avait assuré avoir prévenu d’autres amis, et m’avait donné rendez-vous à vingt-deux heures. J’y serai.

J’avais aussi eu le grand et immense honneur de voir mon père pour le repas du midi. Ayant appris mon retour en Italie, il avait daigné rentrer pour manger avec ma mère et moi. Evidemment, il n’avait pas pu s’empêcher de me reprocher d’être arrivé à l’improviste, sinon, il aurait pu, selon ses propres mots « s’arranger pour les affaires ». Je n’ai même pas relevé sa remarque, sachant très bien que de toute façon, il ne l’aurait jamais fait. Mon père était bien trop égoïste pour ça. Sans parler du fait que nous ne nous supportions pas. Nous donnions le change, le temps d’un déjeuner ; mais ça n’irait jamais plus loin.

Le soir, j’avais décidé de prendre un peu d’avance, et d’aller me balader dans les ruelles de Rome. C’était une chose que j’aimais bien faire, lorsque je rentrais en Italie. J’avais l’impression de redécouvrir ces endroits, année après année. Vingt deux heures venait juste de sonner, lorsque je suis arrivé au bar. Je n’ai pas tardé à repérer le groupe d’amis avec qui j’avais rendez-vous. J’ai pris place aux côtés de Vittorio, avant de commander un soda. Quelques amis me charrièrent vaguement à propos du fait que je ne buvais pas d’alcool, mais je ne pouvais pas leur expliquer que c’était pour préserver ma santé. Personne n’avait besoin de savoir.

La soirée se déroulait bien, dans une ambiance bonne enfant. Je ne pouvais m’empêcher de repérer certains « tics », qui faisaient la réputation des Italiens. Se faire remarquer, ou encore utiliser ses mains pour se faire comprendre. Deux caractéristiques que j’avais vainement tenté de bannir en arrivant aux Etats-Unis, sans réel succès. Aux alentours de minuit, j’ai décidé d’aller prendre l’air. La chaleur dans le bar était pesante, et Vittorio décida de m’accompagner, pour fumer une cigarette.

Après quelques instants à parler de tout et rien, mon regard se posa sur une blonde, qui venait tout juste de jeter une pièce dans la fontaine. Ce geste, que les touristes faisaient des centaines de fois par jour, me faisait sourire. Je ne croyais pas à ce mythe, qui faisait la réputation de la fontaine. Comment y croire, d’ailleurs ? Il suffisait de consulter les chiffres des divorces pour s’apercevoir que cette légende était dérisoire. Non, ce qui retint davantage mon regard fût la blonde qui avait exécuté ce geste. Apparemment seule, jolie. J’ai fait un clin d’œil à mon ami avant de me diriger vers elle, qui venait de s’asseoir sur le rebord pour écrire un SMS.

Pourtant, je fus stoppé dans mon élan alors qu’elle relevait les yeux. Moi qui pensais avoir affaire à une inconnue, je me trompais lourdement : Perdita Da Pittruzela me faisait face. Surpris, j’ai fait quelques pas vers elle, pour être sur qu’elle sache à qui elle avait à faire.

« Depuis quand les jolies blondes se baladent seules dans les rues de Rome ? » Demandais-je sur un ton badin, alors que je me trouvais désormais face à elle.

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MessageSujet: Re: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyDim 14 Aoû - 13:13

    Cet été avait été plutôt calme de mon côté. Je me rendis compte que cette attache à certaines personnes me rendaient distantes et plus renfermées. Je n'avais pas eu cette envie d'aller me dorer la peau à Cancun. Même si je dois avouer que la destination avait été parfaitement choisie. Seulement, je n'avais pas eu la tête à aller faire la fête. A boire, danser, bronzer et bien d'autres choses encore, j'avais fais le choix de rester chez les iotas. Un choix qui ne fut pas que négatif car j'avais pu avoir cette conversation avec un vieil ami. Je ne comptais plus les heures où j'étais restée allonger dans mon lit, portant toute mon attention au plafond. Je ne sais quelle force pouvait me retenir à cette place. Une chose était clair, le courage me manquait. Je ne voulais pas affronter ce qu'il y avait dehors. J'avais ces craintes de croiser le chemin de personnes que je préférais éloigner un moment. Tinsley devait se faire du soucis quand elle essayait à plusieurs reprises de me faire sortir avant son départ pour le soleil. J’espérais sincèrement qu'elle s'éclatait et qu'elle profitait pour nous deux. Je ne compte plus les heures où je n'ai pas prononcé le moindre mot où le silence était devenu mon plus fidèle ami. Sans aucun doute, c'était rare que je me mette dans cet état. La seule fois où ça avait été le cas, c'est lorsque matthews avait perdu la vie dans cet accident. Seulement après le calme, on dit souvent qu'il y a la tempête et je savais qu'elle allait arriver. Je n'allais pas faire l'innocente en disant qu'après ça ne pouvait qu'aller mieux.. Se serait une façon de me voiler la face, de ne pas prendre les choses comme elles viennent et de ne pas les assumer. Je ne suis pas ce genre de fille froide comme la glace ni chaude comme les flemmes. Je suis ce qu'on peut appeler entre les deux, je suis l'équilibre. Enfin c'est l'image que je garde de moi. Même si j'avoue avoir ce côté méfiant et cette partie délurée quand je me sens bien entourée. Le silence n'avait jamais été mon plus grand ami. C'était sans aucun doute pour cette raison qu'à l'époque de cette disparition, j'avais explosé. Je ne calculais plus le nombre de règles que j'avais pu enfreindre. Le nombre de fois où j'avais attendu le sommeil de mes parents pour prendre la fuite. Je ne sais même plus quelle grasse j'avais pu prendre, fumer ou boire. J'étais dans cette période de rébellion où je ne voulais plus subir les événements de la vie mais agir et me montrer bien plus forte que je ne pouvais l'être. Je voulais devenir cette femme indestructible que rien ne pouvait toujours, que rien ne pouvait atteindre. Sauf que depuis quelques mois, quelques personnes arrivaient à passer au travers de cette carapace. Ils arrivaient à m'atteindre et à me faire connaitre de nouvelles faiblesses. Je ne voulais pas revenir à la case départ, je ne voulais plus côtoyer les tourments de la vie. Je souhaitais rester intouchable, indétrônable de mon chemin que je m'étais longtemps tracé. A croire que tout peut arriver et qu'on n'est jamais certain d'être le maitre de son destin..

    C'est pour toutes ses raisons que j'avais relevé la tête, il y a une semaine. J'avais décidé de m'éloigner de l'université, de rentrer chez moi. L’Italie fut toujours l'endroit parfait pour me retrouver. Peu de gens connaissaient les ruelles de mon histoire. Je n'avais jamais croisé un étudiant de l'université dans cet endroit. Hormis l'un des jumeaux bien connu de la capitale mais à cette heure ci, il devait se remettre de son voyage à Cancun. Certains bruits du Summer Break n'avaient pas mis longtemps à arriver aux oreilles de l'université. Je l'avais aperçu sur une des photos, verre à la main et lunette fumée sur le nez. Enfin soit, ce n'est qu'un détail, je revenais avant tout pour moi. Ma grand - mère avait été surprise d'ouvrir la porte et de m'y voir devant. Je n'avais prévenu personne. Je ne voulais pas qu'on sache où je pouvais être. Si je venais à Rome, c'était pour me retrouver et surtout pour me relever. Le premier mois à l'université m'avait transformé en loque et c'était loin de me plaire. Je devais prendre les choses en main pour relever la tête et être parée pour la nouvelle année qui m'attendait à Berkeley. Même si loin de là, je me demandais ce que pouvait faire Shawn ou encore Martin. Je devais mettre de côté ces deux prénoms pour éviter qu'ils deviennent ce qu'on appelle une obsession. Même si les deux epsilons devaient se demander où j'avais pu passer. En les imaginant, je me demandais si je pourrais leur manquer. Est ce qu'il leur arrivait de se demander comment j'allais ? Je n'en avais pas la moindre idée et la partie la plus forte de moi même, me donnerait un pied au cul si elle remarquait ce genre de pensée. Sans attendre, la seule solution était de voir du monde, de croiser des visages inconnus et de marcher dans les ruelles que je connaissais si bien. Après avoir mangé les excellentes pâtes de ma grand - mère qui m'avait d'ailleurs forcé d'avaler quelque chose. Elle avait pu comprendre la raison de ma venue dans mon silence. Elle savait comment je pouvais fonctionner et c'était l'une des rares personnes à me connaitre parfaitement. Elle se tracassait et me faisait promettre de ne pas parler à des inconnues. Car même si on est à Rome et que je m'y sens chez moi, il y a des rencontres qu'il vaut mieux éviter. Elle me prenait toujours pour cette petite fille précieuse de douze années. Même si j'avais pris quelques rides, elle pouvait comprendre qu'au fond de moi, il y avait toujours une partie d'insouciance, un morceau de la fille que j'étais enfant.

    Arrivée sur la célèbre fontaine, pour la première fois de mon existence, j'avais pris le risque de m'y abandonner. En y jetant une pièce, je livrai mon destin au sort. Je n'avais plus rien à perdre et tant de choses à vouloir gagner. Mon attention s'était alors portée sur ce bar qui faisait le coin et où l'ambiance chaleureuse semblait régner. Tout semblait plus simple pour les gens du pays que pour ceux de l'université. Le continent Américain était bien différent de celui qui lui faisait face. Là bas, le rêve était possible. Quand on le voulait et qu'on se battait, on pouvait avoir la chance de voir nos plus grands désirs prendre forme. C'est une raison qui amène beaucoup de jeune sur cette nouvelle terre découverte par un certain Christophe. Pour mon cas, je ne cherchais pas la richesse, l'amour ou la gloire. Quand je m'étais décidée à rentrer à Berkeley, c'était juste pour changer de vie, prendre un nouveau tourment pour revenir plus forte. Je dois avouer m'être malgré tout bien débrouiller. Perdue dans mes pensées, je n'avais même pas remarquer une présence à mes côtés, une ombre s'approcher. Jusqu'à ce que je levais la tête et que je remarquais la personne qui me faisait face. « Depuis quand les jolies blondes se baladent seules dans les rues de Rome ? » A croire que le destin se jouait de moi. Sandro était également là. On dit souvent que les mêmes esprits se rencontrent mais je dois avouer préférer l'éviter. Notre relation ne datait pas d'hier et de vieux remords ne m'avaient jamais quitté. Autant vous dire que ce n'est pas la parfaite osmose entre nous. Néanmoins, il ne m'étonnait pas. Il devait se dire, une nouvelle touriste et si j'allais la saluer ou lui proposer une visite de la ville. Hé ben non. Raté. Alors il essayait comme il pouvait, je pense de rattraper l'affaire. Ne posant même pas mon regard sur lui, je lui accordais malgré tout une réponse. « Depuis qu'on est consciente que l'homme ne mérite pas même notre confiance. » C'est clair que je n'y allais pas par quatre chemins. Puis pourquoi prendre des pincettes avec ce jeune homme quand en moi, une vieille rancœur demeurait. Il n'avait jamais fait ces excuses et même si j'avais pu tourner la page sur cette affaire. Je ne pouvais pas admettre le fait de faire comme si de rien n'était.. Même si pour lui, tout cela semblait facile. J'étais certaine qu'il ne se souvenait plus de l'enfant qu'il avait pu blesser et dont il s'était longtemps moqué. Alors je réagissais à ma façon, sans trop me poser de question. « On dit qu'il vaut mieux être seule que mal accompagnée.. Alors je me suffis à moi même. »
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MessageSujet: Re: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyMar 16 Aoû - 0:02


Vittorio et moi sommes sortis du bar. Alors qu’il allumait une cigarette, j’ai fermé les yeux, profitant de cette légère brise rafraîchissante. Oubliée l’atmosphère étouffante du bar, bonsoir ce goût de liberté. Rien n’aurait pu égaler ce moment d’abandon : j’étais rentré chez moi, au pays, en Italie, et je profitais d’un temps parfait, au cours d’une bonne soirée. Lorsque je ré-ouvris les yeux, je vis Vittorio me dévisager. J’ai haussé les épaules, d’un air de dire « cherche pas, tu ne peux pas comprendre. » Il leva les yeux au ciel, et me tendit son paquet de cigarettes. J’ai eu un instant d’hésitation, alors que mes doigts furent tentés de s’emparer de ce tube fin. Pourtant, je me suis ressaisi, avant de secouer négativement la tête. Le médecin avait été clair : il était absolument hors de question pour moi d’avoir ce genre d’addictions. Sur le coup, ça ne m’avait pas dérangé plus que ça. Et pourtant, maintenant que j’étais mis devant le fait accompli, je me sentais plus en marge que n’importe qui, et pour un Pelizza Da Volpedo, c’était tout bonnement insupportable.

Alors, pour oublier cette situation que je ne pouvais pas contrôler, je me suis rabattu sur quelque chose que je savais faire à la perfection : draguer. Et avec ma chance, j’avais une victime toute désignée : la petite blonde, qui venait juste de jeter une pièce dans la fontaine qui se trouvait face à moi. Je l’ai observée quelques secondes ; la silhouette me disait vaguement quelque chose, mais l’obscurité ne me permettait pas d’en savoir plus. J’ai eu un petit sourire, avant de faire un clin d’œil à Vittorio. Puis, d’une démarche assurée, je me suis approché de ma proie. Qui, je n’allais pas tarder à le voir, était Perdita Da Pitruzzela. « Loupé Sandro, ce n’est pas ce soir que tu vas t’éclater », pensais-je en m’asseyant à ses côtés.

Il y a certains stéréotypes qui ont la vie dure ; il faut dire que je ne faisais aucun effort pour tenter de les contourner. Au contraire, même : je mettais les deux pieds dans le plat. Ainsi, le stéréotype bien connu (sans doute le plus connu, même) de l’Italien, à savoir le dragueur compulsif, je venais de le mettre en pratique sur Perdita. Pauvre d’elle, quand j’y pense… Avoir affaire à un Pelizza Da Volpedo n’est jamais simple, mais vu les liens qu’elle et moi partagions… Oh bien sur, je l’avais reconnue. Je la croisais depuis ma tendre enfance, dans les rues de Rome. Tantôt avec ma famille, quand j’étais jeune, tantôt accompagné, lorsque j’étais un adolescent, et désormais seul, maintenant que j’étais un adulte. Cependant ces trois situations partageaient un point commun : à chaque fois, j’avais adressé la parole à Perdita, et à chaque fois, ça c’était mal fini. La faute à qui ? A moi, peut-être. Probablement, même. Alors, quand je l’avais recroisée aux Etats-Unis, à Berkeley, j’avais adopté une attitude distante. C’était comme si elle et moi ne nous connaissions pas ; comme si nous ne nous étions jamais parlé. Cette attitude, que je trouvais puérile, je devais bien le reconnaître, nous avait au moins permis d’éviter les disputes. C’était déjà ça de gagner.

Mais là, alors que je la voyais seule, assise au bord de la fontaine de Trevi, je ne pus m’empêcher de penser que c’était idiot. Notre situation était même carrément stupide. Puérile, enfantine ; ce n’était que quelques gamineries, qui avaient mal tournées. En tout cas pour Perdita, parce que moi, j’avais dépassé ce stade depuis bien longtemps. Elle n’avait pas été la seule fille que j’avais fait pleurer, et quinze ans plus tard, je n’avais jamais imaginé qu’elle s’en souviendrait. Pire encore : je n’avais jamais pensé qu’elle pourrait encore m’en vouloir pour ça. Visiblement, je m’étais bien trompé. Apparemment, l’italienne avait la rancune plus que tenace.

« Bah bien sur… » Soufflais-je en posant mon regard sur l’Italienne. « Vous les femmes, vous dites toujours ça. Mais en réalité, vous n’essayez même pas de nous faire confiance, ça vous dépasse. Vous partez toute avec un point de vue négatif, et vous vous imaginez toujours qu’on va vous trahir à la première occasion. » Lâchais-je sans quitter ses yeux. « Mais c’est faux. » Ajoutais-je, persuadé d'avoir raison.

Quelques secondes de silence suivirent mes propos. J’ai froncé les sourcils, moi-même surpris par cette discussion qui prenait un tour sérieux. Si on se fiait aux rencontres précédentes avec Perdita, normalement, à ce stade, on devrait déjà en être à se balancer des vacheries. Sauf que là, on était plutôt dans une conversation aux allures philosophiques, dans laquelle chacun défendait son point de vue. Etrange, vraiment étrange. Peut-être que finalement, ce soir, les choses seraient différentes. Notre relation prendrait peut-être un nouveau départ, qui sait. Nous avions tous les deux grandis, et Perdita allait peut-être enfin s’en rendre compte.

Huuum, ou pas finalement. L’illusion avait été de courte durée. En quelques mots, l’italienne Da Pitruzzela venait de me faire comprendre que l’idéal pour elle serait que je dégage, et que je la laisse seule. Mais j’étais un Pelizza Da Volpedo, et c’était bien connu, je ne me démontais pas facilement, peu importe la situation. Je ne laissais pas tomber, jamais. Et en plus, je n’allais certainement pas laisser l’italienne avoir le dernier mot, c’était hors de question. Il en allait de mon honneur. Et de ma fierté, aussi.

« Et voilà : encore un truc que vous, les filles, vous êtes incapables de faire : oublier le passé. On pourrait faire des pieds et des mains que ça ne changerait rien, on serait toujours considérés comme les parias. » Dis-je en levant les yeux au ciel, blasé. « C’est bon, j’avais cinq ans, il serait peut-être tant de faire le deuil ». Ajoutais-je en relevant les yeux vers Perdita. « Et puis tout le monde à besoin d’un Pelizza Da Volpedo dans sa vie, c’est bien connu. Alors vous feriez bien de profiter ma chère, cet honneur vous est servi sur un plat en argent. »
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MessageSujet: Re: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyVen 19 Aoû - 11:19

    Je me disais souvent que je lâcherai bien tout pour revenir m'installer à Rome. Cette ville me suffit et toutes mes attentes y sont rassemblées. Je ne pourrais jamais oublier d'où je viens. C'est une évidence, dans mes veines, dans mon coeur et dans ma tête, ici je suis totalement moi. J'oublie les tracas de la vie pour me retrouver, me sentir apaiser. J'analyse et j'affronte tout ce qui peut se présenter devant moi. Je deviens cette femme forte et pleines d'enthousiaste. Assise sur le bord de la fontaine de Trévis, je me faisais peur à moi - même. Certes, ce monument était plus que plaisant à regarder. Cependant, j'avais pris l'habitude de regarder de travers, les personnes qui pouvaient s'y abandonner. A croire que tous leurs souhaits, leurs envies et leur futur sont dans cette petite pièce en cuivre qu'il balance dans l'eau. Comme si par magie, tout allait devenir beau et qu'ils côtoieraient le bonheur de près et pendant une période indéterminée. Aujourd'hui, j'étais à leur place. Pas que cette pièce pourrait changer mon avenir, j'en suis totalement consciente et assez terre à terre qu'il faut bien plus pour voir la roue tourner. Même le bonheur est à gagné. L'humain n'a rien sans rien.. Il doit montrer qu'il en est compétent pour en profiter pleinement et qu'il le mérite bien plus qu'un autre. A cette place - ci, aujourd'hui, je devais avouer que j'avais du mal à me reconnaitre. Partagée entre de nombreux sentiments, je ne savais plus où en donner de la tête. La réflexion avait fini par me manger le peu de neurones qu'il me restait. Ainsi que la venue du beau ténébreux n'avait pas arrangé les choses. Avec Sandro, c'est une vieille histoire. Tellement vieille qu'il a du mal à accepter que je lui en veuille toujours à l'heure actuelle. Seulement, il n'a pas idée à quel point, il m'a blessé. C'était de ça, il y a bien une dizaine d'années. Les jumeaux Pelizza Da Volpedo venaient passer l'été dans les ruelles de la capitale, tout comme moi. Nous avons appris à nous connaitre, à parler de tout et de rien et même à partager quelques mots d'enfance. Jusqu'à cet été là où Sandro arriva complétement différent. Je ne sais quel mouche l'avait piqué ce jour là mais il avait décidé de faire de moi, sa bête noire. Il n'arrêtait pas de me lâcher des blagues sur mes cheveux ou de crier mouton pour m'appeler. J'en avais eu marre de ces moqueries gratuites car il se trouvait en charmante compagnie de sa bande. Il avait réussi à faire rire tout le monde de ma coupe de cheveux. Quand les gens passaient à côté de moi, j'avais ce sentiment qu'ils tournaient la tête pour ne pas que je puisse les voir rire. J'avais eu dur cet été là et je ne l'ai jamais oublié. Néanmoins, secrètement j'avais pu compter sur le soutien de son autre moitié, Augusto. Dans l'ombre de son frère, il venait me rassurer, me consoler et me soutenir. Augusto était l'opposé de son autre. Il avait su gagner ma confiance et mon amitié, au fil des années. Il est quelqu'un que j'apprécie toujours à l'heure actuelle. Il sait me parler et des fois, les silences lui suffisent à me comprendre. Après tout, il a connu la fille que j'étais à mes neuf ans.

    Alors quand je vois cet apollon se présenter devant moi, je dois avouer qu'il reste toujours aussi bel homme et toujours aussi fière de sa personne. Prenant place à mes côtés, je l'observe rapidement sans trop vouloir m'attacher. Car je reste une femme et quand je vois ce type de personne près de moi, j'ai tendance à en profiter. Ce n'est pas facile de résister à ce qu'il peut laisser paraitre au premier abord. Seulement, il ne me faut pas longtemps pour me rappeler dans quel état, il a su me faire plonger avec ses moqueries. Il le ressent d'ailleurs très bien. Avec le ton que je lui porte quand il m'adresse la parole où ce regard qui peut devenir très vite dévisageant. Sandro n'a jamais eu le courage de me sortir les trois mots : je m'excuse. Je n'aurais donc jamais la volonté de mettre cette affaire de côté.. « Ah parce que tu as toujours été fidèle ? Tu as toujours su être comblé avec une seule et unique personne ? Tant que tu y es, dis moi que tu n'as jamais fait un pas de travers.. » Il avait réussi à me lancer sur un sujet qui pouvait me fâcher. J'en avais assez de ces beaux parleurs qui vous promettent la lune et qui au final, se casse avec une autre ou qui vous sortent qu'ils ne sont pas prêt pour ce genre d'engagement. L'homme est un être faible quand il s'agit de se satisfaire d'une unique personne pendant un temps. Alors n'imaginez même pas si cela devait durer toute sa vie. Il aurait tendance à vouloir se suicider pour ne pas trahir cet engagement. Je promets d'être fidèle et patati et patata. C'est bon, on sait bien que vous n'êtes pas de confiance. J'ai eu la malchance d'écouter certaines conversation entres hommes, si disant non coupable s'ils trompaient leur compagne. Car quand ils le font, c'est toujours sans sentiment. De cette façon, leur femme ne peut pas soupçonner le moindre détail, dans le sens où ils se considèrent blanc comme neige. Sérieusement, ce genre de propos me donnent envie de vomir. De plus avec le temps et toute cette histoire, j'avais rangé Sandro dans cette catégorie d'homme. Pour moi, s'il avait un cerveau.. Il devait sans aucun doute se trouver à son entrejambe. Je ne l'avais jamais vu sérieux avec une femme. Je ne l'avais jamais entendu casé ou même attaché. Sandro avait ces traits de caractères qui ne trompent pas. Il se pensait le plus beau et le plus fort. Mais au fond de lui même, est ce qu'il y croyait vraiment ? Je n'en avais pas la moindre idée. Trop occupée à lui faire la guerre pendant ces longues années, je n'ai pas essayé de chercher plus loin et je ne m'en étais pas donné la peine. Cela n'allait me mener nul part. Surtout quand il me faisait remarquer qu'il était toujours aussi buté pour ne pas comprendre que quelques paroles pourraient changer la donne. . « Tu es sérieux ? Il t'arrive de t'écouter parler ou même d'écouter l'autre s'exprimer. Tu me fais rire : Faire le deuil. Tu crois que j'ai cessé de vivre car tu m'as pourri mes étés à Rome. Tu n'as jamais eu le courage de venir t'excuser et c'est à moi que tu fais la moral. J'y crois pas. » En une fraction de seconde, il avait su réveiller la colère qui sommeillait en moi. J'évitais son regard et sa personne pour qu'il comprenne que c'était bon, ça ne servait à rien de venir me rabaisser à nouveau et tout remettre sur mon dos. Je n'en pouvais rien s'il n'avait pas de principe. Si pour lui, des excuses lui semblaient futiles.. Pour ma part, je les avais tant attendu que maintenant, ça m'était toujours resté en travers de la gorge. Comment peut - il imaginer que je fasse comme si de rien n'était ? Il se croyait vraiment intouchable. Ce n'est pas avec son visage angélique et ses dents bien blanches qu'il arriverait à avoir quelque chose de moi.. Il m'en faut plus que ça. Je suis désolé. Je suis peut être trop compliquée mais c'est clair qu'on ne m'a pas au premier tournent. « Tu devrais savoir ce que j'en fais de ton plat d'argent. Si tu veux te mettre sur un piédestal, ce n'est pas avec moi que tu devrais parler.. Tu es quelqu'un parmi tant d'autres et je pense que tu es venu perdre ton temps. Je ne suis pas ce genre de fille que tu peux avoir ou rendre dingue de toi, en un clin d’œil. Non, surement pas moi.. » Il me rendait tellement dingue que je n'avais qu'une envie à cet instant, c'était de le balancer à la flot. Cela lui ferait un peu de bien, de remettre ses idées au frais parce que je crois sérieusement qu'il est en surchauffe. Je me demandais toujours comment il faisait pour se sentir si fort et si indestructible. Sandro voulait paraitre surhumain mais pour moi, il restait égal à lui même, il devait avoir comme tout le monde, cette faiblesse qui peut tout faire basculer..
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MessageSujet: Re: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyLun 29 Aoû - 0:00


On dit que la vie ne tient qu’à un fil, et que pour cette raison, il fallait profiter de chaque instant. La première fois que j’avais entendu ça, j’avais tout simplement éclaté de rire. Je me pensais immortel, éternel, indestructible. Les douces illusions de la jeunesse, j’imagine… Mais cependant, j’avais vite été rattrapé par la réalité, et j’avais compris. J’avais tout intérêt à vivre à fond, à profiter, et à ne pas me poser de questions, selon les dires du médecin. Et lorsqu’il m’avait demandé ce que j’aurais aimé le plus au monde, si jamais mon destin devait basculer, j’avais répondu « retourner en Italie. ». Sur le coup, ça m’avait paru complètement absurde. D’ailleurs ça avait été une question absurde, et j’avais accusé le médecin d’avoir voulu me désorienter. Aujourd’hui, je comprenais plus que jamais ce qu’il avait voulu me dire, et je réalisais pourquoi j’avais sorti cette réponse. Parce que c’était mon passé, c’était mes racines, et que j’étais chez moi. C’était vital, j’avais besoin de revenir régulièrement ici, d’arpenter et de ré-arpenter les ruelles de ma jeunesse. J’étais cruellement obsédé par ce besoin de retour aux sources.

Et, bien malgré elle, Perdita faisait parti de ce passé. Je l’avais connue au détour d’une rue italienne, nous nous étions vus plusieurs étés, nous avions appris à faire connaissance, à nous apprécier, puis à nous détester. Alors évidemment, lorsque je l’avais reconnue, j’avais réalisé que l’occasion était trop bonne. Nous étions loin de Berkeley, loin des regards indiscrets, loin de tout. Ce soir, nous étions face à face, en tête à tête, prêt à jouer cartes sur table, en tout cas pour ma part. Et, connaissant la fougue de l’italienne, je savais qu’elle n’hésiterait pas à me répondre.

Et d’ailleurs, notre conversation ne tarda pas à s’envenimer, notamment du côté de Perdita. Je n’avais pas envie de me battre, pas ce soir, et pas avec elle. Je n’en avais ni le courage, ni même la force. J’étais fatigué de tout ça, de mes conneries d’adolescent pré-pubère, qu’on me reprochait encore actuellement. Aujourd’hui plus que jamais, j’avais d’autres chats à fouetter. Mais ça, bien évidemment, j’avais trop d’orgueil et de fierté pour en parler. J’étais bien enveloppé dans mon petit secret de malade mourant, et j’étais prêt à tout pour le cacher et me protéger.

« Non, je ne l’ai pas toujours été, je le reconnais. » Avouais-je en haussant les épaules. « Mais je ne le regrette pas ; dès l’instant où j’ai trompé, j’ai su que c’était pour une bonne raison. » Ajoutais-je, aucunement ébranlé par mes propres confidences. « Je sais que tromper c’est mal, et bla bla bla. On ne dirait pas comme ça, mais j’ai certaines règles de savoir-vivre. » Précisais-je en osant un léger sourire.

Je me suis légèrement mordu la lèvre, soudainement gêné par sa question. Avais-je su être comblé avec une seule personne ? S’il y avait bien un sujet sur lequel je restais distant et pudique, c’était bien celui-là. Il y a certaines relations qui m’ont plus marqué que d’autres, je n’allais pas le nier. Mais je ne m’étais jamais senti complètement heureux, absolument épanoui avec une fille, sauf une fois. J’avais une quinzaine d’années, et j’étais dans le sud de la France pour étudier pendant un an. Là-bas, j’avais fait LA rencontre. Celle qui change une vie, celle qui permet de voir les choses différemment, celle qui fait tellement de bien, mais celle qui est tellement douloureuse dès que quelque chose ne tourne pas rond. Celle qui, aussi, m’avait laissé un goût amer, lorsque j’étais rentré en Italie pour poursuivre la suite de mes études. Constance était mon éternel regret, ma terrible sensation d’inachevé.

« Si. » Avouais-je après quelques instants d’hésitation. « J’ai su me contenter d’une seule fille, pendant pas mal de temps. Une fois seulement. »

Moi-même surpris par mes propres confidences, j’ai détourné les yeux. Perdita et moi n’étions plus en bons termes depuis des années, et pourtant, je venais de lui délivrer une partie de ma vie sentimentale sur un plateau en argent. Ça avait été bête, idiot, impulsif. Maintenant que la jeune Da Pitruzzela connaissait l’une des faiblesses du grand Pelizza Da Volpedo, qu’allait-il advenir de moi ? Est-ce que Perdita pousserait le vice jusqu’à se servir de cette révélation contre moi, une fois que nous serions revenus à Berkeley ? Je n’en avais aucune idée. J’espérais juste qu’elle aurait un minimum de respect envers ma vie privée, mais je ne m’attendais à rien de grandiose. Après tout, la roue tourne, et peut-être justement qu’elle venait à l’instant de tourner pour moi. Peut-être qu’après toutes ses années, Perdita allait prendre sa revanche, et creuser mon propre trou pour que je puisse m’y cacher pour les dix prochaines années à venir.

« Tu sais quoi Perdi ? » Demandais-je en relevant les yeux vers elle. « C’est exactement ça ton problème, même si tu cherches à nier. Tu n’as pas fait le deuil, tu ne m’as jamais pardonné ces erreurs futiles d’ado. » Lâchais-je sur un ton glacial. « Je sais bien que ça ne t’a pas empêché de vivre, mais tu as toujours attendu des excuses qui ne viendront jamais. Parce que je n’étais qu’un gamin, un arrogant qui venait tout juste de découvrir le pouvoir qu’il pouvait avoir. J’estime ne pas avoir à m’excuser pour ça, parce que j’ai grandi, et qu’aujourd’hui, les choses ont changé. » Ajoutais-je, agacé mais sincère.

A demi-mot, je venais de m’excuser. Oh, bien évidemment, j’avais essayé de broder, afin de ne pas prononcer ces trois mots : « Je m’excuse. ». C’était plus qu’un principe, c’était une règle d’or : je ne m’excusais jamais. Parce que s’excuser, ça signifie reconnaître qu’on a eu tort, et qu’on a des remords. Moi, je n’en ai aucun : j’avance, sans jamais me retourner sur mon passé, afin d’éviter les regrets. Jusqu’à maintenant, ça m’avait plutôt réussi.

J’ai eu un petit sourire alors que Perdita venait de me dire que je n’étais qu’un homme parmi tant d’autre. En réalité, même si j’essayais tant bien que mal de faire accepter le contraire, je savais très bien que je n’étais rien. Une poussière, un grain de sable, un simple homme, qui pourrait être balayé par un violent coup de vent. J’avais beau tenter de faire croire aux autres que j’étais supérieur à eux, mais au fond de moi, je savais très bien que ce n’était pas le cas : j’étais soumis aux mêmes lois, aux mêmes maladies, aux mêmes blessures qu’eux.

« Tu vois Perdita, je n’essayerai même pas avec toi. Franchement, je doute peu de mon pouvoir de séduction, mais là, je sens que si jamais je tente quelque chose, je vais finir à l’eau. » Dis-je en indiquant la fontaine qui se trouvait juste derrière nous.

Les écriteaux précisaient, en de nombreuses langues, que se baigner dans la fontaine était absolument interdit. Cependant, je doutais du fait que Perdita en tienne compte. En tant qu’italienne au sang chaud, elle n’hésiterait pas un seul instant à me pousser, si jamais je faisais un pas de travers avec elle, j’en étais persuadé. Néanmoins, j’étais sur d’une chose : si elle m’envoyait à la flotte, je ne serai pas le seul à barboter ce soir, et elle m’accompagnerait.

« D’ailleurs, je ne te conseille pas d’essayer, parce que tu risques de m’y accompagner. » Ajoutais-je pour bien lui faire comprendre que j’avais envisagé toutes les possibilités. J’ai eu un petit sourire avant d’ajouter : « Et puis avec notre chance, en tombant tous les deux dans la fontaine de Trevi, on finirait par tomber follement amoureux, et là, on serait vraiment mal barré. »

La touche d’humour, dans le but de détendre l’atmosphère, signée Sandro Pelizza Da Volpedo : ça passe ou ça casse. Pendant un instant, j’ai eu envie de changer de sujet, et de lui demander pour qui elle avait balancé une pièce dans la fontaine, mais je me suis ravisé : Perdita n’allait sans doute pas s’épancher sur ses problèmes sentimentaux.
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MessageSujet: Re: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyMer 7 Sep - 12:20

    On vie. On meurt. En réalité, toute notre existence ne tient qu’à un fil. Un tout petit fil, à peine solide pour nous soutenir qu’on se demande parfois comment cette vision peut être concevable. Néanmoins, je savais qu’elle pouvait parfaitement coller à la réalité et je ne m’en cachais pas. Il suffit de l’instant où tout bascule et où il est temps de se retirer. Je ne vivrais pas cent ans. Je connaitrais d’autres joies mais également d’autres peines. Je n’étais pas le genre de personne qui se fait une vision utopique de ce qu’il l’attend demain. Quand mon heure sera arrivée, c’est qu’il était temps et que je ne pouvais pas y remédier. Ma plus grande crainte alors, est la souffrance. J’ai peur. Je l’avoue secrètement et timidement. Je ne souhaite pas avoir mal. Quand mes heures se fermeront et que mon cœur s’arrêtera de battre, j’aimerai partir paisiblement. Seulement, on n’a pas tous le même destin, certains deviennent malades, d’autres naissent avec une chance en moi et puis d’autres prennent la route beaucoup plus dramatique. L’existence et le sens qu’on lui donne ne dépendent que de nous. Nous avons le pouvoir de faire des choix, d’avancer ou de reculer. Seulement, je ne souhaite avoir aucun regret quand pour la dernière fois, mes souvenirs défileront comme le roman de ma vie. Face à Sandro, une multitude de souvenirs me revenaient en mémoire. Il est vrai qu’avec le temps, le mauvais avait emporté le pas sur le bon. Je n’avais garder que les méchancetés et les larmes qu’il avait su faire couler. Alors qu’il y avait eu avant tout ça, une part de complicité. Peut être même le début d’une amitié, qui sait.. Seulement avec le temps, j’avais gardé le plus marquant. Je n’avais pas caché ce trait de ma personnalité qui peut parfois me jouer des tours. Etre rancunier, au final, c’est perdre son temps. C’est se braquer et ne pas écouter l’autre. J’aurai du oublier et faire comme si rien ne s’était passé ? Je n’en ai pas la moindre idée. Qu’aurait – il fait, lui à ma place ?

    Cependant s’éloignant du sujet, je pus remarquer la sincérité du jeune homme. Il avait trompé mais il n’était surement pas le premier, ni le dernier. L’homme est une bête sauvage, apprivoisée par elle – même. Il suit ses pulsions et ses envies. Seulement, je dois avouer être étonnée, l’entendre dire et surtout à moi, qu’une fois, il s’était contentée d’une seule et unique personne. Je n’arrivais pas à l’imaginer qu’autrement que bien encadré par une foule de nanas plus jolies les unes que les autres. Plus naturellement que j’avais, quelques mots m’échappent : « Je dois avouer être étonnée. » Quand on ne se croit pas touchable par l’amour, il est difficile de s’imaginer à deux. Il est difficile de se dire qu’une seule et unique personne peut nous combler. Sans faille, on lui accorderait bien trop de pouvoir et se serait prendre le risque de tout remettre en cause. Etre deux, ce n’est pas seulement partager le même lit pendant de nombreuses années, c’est aussi penser de cette façon. Dire nous à la place de je. Étrangement, notre conversation était bien plus sérieuse que je n’aurais pu l’imaginer. Sandro et moi étions devenus adulte pour ne pas se balancer un beau nombre de connerie en pleine figure pour savoir qui de nous deux aura le dernier mot.. C’était une nouvelle page qui s’écrit, si je puisse dire. Je dois avouer également que ce n’était pas du genre à me déplaire. Depuis notre dernière discussion, on pouvait réaliser le fameux bond qu’on avait fait. Les années s’étaient écoulés et peut être que dans le fond, nous n’étions pas si différents qu’on le pensait. « Tu sais quoi, laisse tomber. » soupirais – je. « Je pense qu’on pourra se faire une vie entière à se chamailler que ça ne changerait rien. Tu es tel que tu es et je suis telle que je suis, la page est tournée. J’en ai ma claque du passé, tu sais. » Ajoutais – je sincèrement en posant mon regard dans le sien. Malgré tout la suite de ses propos se jouaient de moi. Il me mettait au défi ? A sa place, je réfléchirais à deux fois avant d’éveiller l’impulsivité d’une fille du pays. Il sait comment nous sommes et le sang froid qui peut nous manquer. Sans réagir, à l’instant même j’aurai pu le balancer dans la fontaine. Je me voyais juste mal me retrouver mouillée comme une serviette qu’on vient de plonger, pour la simple et bonne raison que j’avais agis sur le coup. En l’observant, je pris plus de temps à savoir vraiment quoi faire. Je dois avouer que ça dernière réplique ne me tentait pas trop. Même si je m’imaginais mal tous les deux dans la fontaine, le regard amoureux et les mains dans les siennes. Sérieusement, on n’est pas à Disney ici. La maman de Bambi est bien morte et Blanche Neige s’est marié secrètement avec un nain car le prince charmant ne la trouvait pas tellement à son gout. Faut arrêter de rêver.. J’ai cesse d’espérer pour ma part. Les choses qui m’arrivent, sont soit un coup du sort, tracé d’une pierre sur mon chemin soit que j’y ai mis du mien pour y arriver.

    « Moi, tomber amoureuse de toi, ici à Rome dans cette fontaine ? Mais tu n’es sérieusement pas bien. » M’approchant de lui, avec sourire au coin des lèvres, je viens poser ma main sur son front et ajoutais : « Tu as de la fièvre, je crois. Faudrait que tu décides de te reposer un peu. Le soleil te tape trop sur la tête. » Et au moment où il s’y attendait le moins. Debout face à lui, dès à présent, je le fis basculer en arrière dans la fontaine. Après tout, si je n’avais pas eu clairement droit à mes excuses, il pouvait bien endurer cette petite action de ma part. Il avait glissé comme un débutant sur le rebord de la fontaine et avait fini le fessier dans l’eau plutôt réchauffée. Au pire, je pourrais l’aider à expliquer le fait qu’il a eu une envie si pressante qu’il lui ait été impossible de se retenir. A ce moment là, je m’étais reculée de trois bon pas, l’observant de loin. Je me doutais qu’il m’aurait au tournant mais pour cela, il faudrait m’attraper.. Prenant le soin de prendre de l’avance, j’avais le regard tourné vers lui et marchais dès à présent à l’envers. Lui faisant signe de la main, je ne pouvais pas cacher mon enthousiaste. « Je dois te laisser Sandro. Je crois qu’il est préférable pour ma survie de me prendre une autre direction. J’ai été heureuse de te parler. » Ce petit rire démoniaque ne put pas se retenir en moi. J’avais gagné un point et peut être signé le début d’une guerre sans fin. Cependant pour cela, il faudrait qu’il ait le courage de se relever, de me poursuivre le cul mouillé. Sandro allait – il passer au dessus du regard des autres pour se venger ou allait – il simplement attendre la nuit tombée pour que personne ne puisse remarquer la flaque qui désormais, recouvrait ses fesses.
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MessageSujet: Re: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyMer 21 Sep - 19:02


Certaines personnes auraient été plus qu’ébranlées d’entendre mes confidences. Ouvertement, j’avouais ne pas être un mec fidèle ; de toute façon, à mon avis, essayer de faire croire le contraire à Perdita aurait été du suicide. Elle me connaissait depuis que j’étais adolescent ; elle savait comment je fonctionnais, comment je réagissais. De plus, en tant qu’Italienne, je ne doutais pas du fait qu’elle était au courant de ma vie, ainsi que celle des Pelizza Da Volpedo. En pensant à toute cette popularité, j’ai eu soudainement envie de soupirer, blasé de cette vie que je ne maîtrisais pas. Ce soir, je réalisais peu à peu que ce que j’avais actuellement, dans ma vie, ne me convenait plus.

J’ai haussé les épaules alors que Perdita me disait être étonné face à mes déclarations. J’avais envie de lui dire qu’il y avait des milliers de choses qu’elle ne savait pas sur moi, qu’elle n’était rien d’autre qu’une ignorante quant à ma vie, et qu’elle ne soupçonnait même pas la moitié des événements qui avaient pu se dérouler dans ma vie jusqu’à maintenant. Mais, parce que je n’avais pas envie de m’épancher sur mes problèmes auprès d’une fille qui me détestait royalement, j’ai préféré me taire. Perdita resterait dans le flou, sans savoir ce qui faisait de moi celui que j’étais réellement. Ce soir, Perdita Di Pitruzzela ne percerait pas les sombres secrets du mystérieux Sandro.

« Agréablement étonnée ? » Finis-je néanmoins par demander, afin de voir quelle était sa véritable opinion de moi.

Me reconnaître certaines faiblesses n’avait pas été facile ; j’avais longtemps voulu me croire invincible, mais en vain. Et puis finalement, j’avais appris à faire la part des choses, et je commençais à assumer, tout doucement, certains aspects de ma personnalité que j’aurais préféré dissimuler. S’il y avait bien un trait de caractère que j’enviais à mon jumeau, c’était celui là : paraître, voire même être, insensible à toute chose. Augusto était une véritable machine, programmé pour ne rien ressentir, programmé pour ne pas éprouver de sentiments. Il agissait tel un robot, n’avait aucune pitié ni empathie, restait parfaitement calme et transparent, même si la situation le touchait au plus près. Et en ce moment, j’aurais aimé être comme lui, afin d’avoir du recul sur ma propre situation, dans le but de l’analyser à tête reposée. J’ai légèrement secoué la tête, en essayant de mettre de côté tous ces ressentis sur Gusto. Je ne le détestais pas vraiment, mais je ne l’appréciais pas non plus ; néanmoins, malgré nos disputes et nos querelles, je lui reconnaissais certaines qualités.

J’ai froncé les sourcils alors que Perdita me disait de laisser tomber. Franchement, c’était mal me connaître ; je n’étais pas quelqu’un qui lâchait le morceau facilement. En tant que bon Italien de base, j’aimais avoir le dernier mot, et si possible, avoir raison. Déterminé à me battre pour parvenir à mes fins (bon c’est vrai, j’exagère de penser ça comme ça…), j’allais enchaîner quand elle me devança.

Les mots de Perdita me laissèrent perplexes. Qu’était-elle en train de me proposer ? De laisser le passé de côté, ou de l’oublier pour repartir sur une nouvelle base ? Etrangement, j’avais un peu de mal à y croire. A vrai dire, je doutais qu’elle puisse en être capable, pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait pas obtenu ce qu’elle attendait de moi, à savoir des excuses. Mais bon, pour les avoir, elle avait intérêt à se lever de bonne heure. Je n’étais certainement pas prêt à m’asseoir sur ma fierté de cette façon.

« Ouais, t’as raison, on a qu’à faire comme ça. » Dis-je en haussant les épaules. Honnêtement, pour moi, cette histoire était classée depuis bien longtemps. Le passé était le passé, et je ne comprenais pas qu’on reste bloqué sur des faits qui dataient de plusieurs années. Sauf si on a la rancune tenace, bien évidemment, ce qui était sans doute le cas de ma compatriote.

Afin de détendre l’atmosphère, j’avais théâtralisé notre moment. Idiot et absolument utopique, évidemment, mais ça avait au moins eu le mérite de me faire rire. M’imaginer avec Perdita dans la fontaine, soudainement tous deux transis d’amour, était absurde, j’en convenais, mais ça avait un aspect plus que comique.

« Allez, avoue, c’était marrant. » Dis-je alors qu’elle posait sa main sur mon front pour vérifier ma température. « T’en fais pas, tout va… » Enchaînais-je avant d’être brusquement coupé.

Dire que je n’avais pas envisagé cette chute aurait été mentir. Si, bien sur que si, j’y avais pensé. En revanche, ce que je n’avais pas prévu, c’était quand et comment cette chute allait arriver. Et surtout, je n’avais pas envisagé une seule seconde que je serai le seul à tomber. Perdita m’avait eu, en beauté en même. Trempé des pieds à la tête, je me suis lentement redressé, avant de retirer une mèche de cheveux qui me barrait la vue. A cet instant précis, deux solutions s’offraient à moi. La première, c’était de hurler, de la menacer, et de lui en vouloir jusqu’à la fin des temps pour cette humiliation. La seconde, c’était de relativiser (après tout, ce n’était pas si grave), de m’amuser de ma propre situation, et de lui faire payer. Parce que oui, la vengeance était de mise, après ce qu’elle m’avait fait.

C’est à ce moment que Perdita a commencé à s’éloigner, prétextant que sa survie dépendait de son départ. Sauf que je n’étais pas du genre à me laisser avoir si facilement. Je suis rapidement sorti de la fontaine, puis j’ai retiré et balancé au sol mon pull. Adieu mon cashmere, songeais-je avant de me lancer à la poursuite de Perdita. Heureusement pour moi, l’italienne n’avait pas eu le temps de prendre trop d’avance. Et puis courir avec des talons n’étaient pas facile, apparemment. J’ai attrapé son bras, et l’ai serré suffisamment fort pour qu’elle ne puisse pas se dégager. J’ai repris mon souffle, avant de lui dire, avec un petit sourire narquois :

« Tu ne pensais quand même pas t’en tirer si facilement ? »

Je l’ai finalement attrapée, et « balancée » sur mon épaule. Je me demandais lequel d’entre nous avait l’air le plus malin, à cet instant. Entre Perdita qui se trouvait la tête en bas et les pieds en l’air, et moi qui étais trempé jusqu’aux os, nous avions l’air fin. Une fois arrivé au pied de la fontaine, j’ai plongé une main dans ma poche, avant d’en retirer une pièce. Je l’ai lâché dans l’eau de la fontaine, avant de murmurer :

« A tes amours, Da Pitruzzela. »

Et quelques secondes plus tard, Perdita alla rejoindre cette fameuse pièce.

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MessageSujet: Re: made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  made in italia •• il ne faut pas croire que tout s'oublie  EmptyMar 4 Oct - 15:15

    On jouait avec le feu. En réalité, Sandro et moi - même n'étions pas si différences que nous pouvions le présumer. Cette rancœur, je n'avais jamais su la dissimuler au fil des années et aujourd'hui, je décidais de laisser tomber. Il allait carrément trouver cela bizarre et incohérent avec mon comportement depuis cet événement, pratiquement depuis toujours. J'avais décidé de l'éviter et lorsqu'on s'affrontait, on finissait par s'envoyer promener. C'était une évidence, il aimait me taquiner et j'appréciais malgré tout, le fait de l'ignorer. On avait notre petit jeu, notre petit guerre. Même s'il y a quelques minutes, on aurait dis qu'une véritable conversation se construisait entre nous. Il me confiait son infidélité et j'en étais étonnée surtout qu'il me le dise aussi franco. Je me faisais plus à l'idée qu'il était sans cesse en train de vendre du rêve à la gente féminine. Je me disais qu'il ne pouvait pas s'empêcher de baratiner pour pouvoir charmer. C'est un peu ça pour tous les mecs, vendre ce qu'ils sont pour obtenir ce qu'ils désirent.. Je n'étais pas dupe. Alors je me disais simplement qu'il me voyait comme une simple connaissance et après tout, cela ne m'étonnait pas. On n'avait jamais été proche. On s'était toujours fait la guerre et avec le sourire. A croire que ce qui se ressemble, s'assemble. Cela n'avait pas été le cas pour nous. On se croyait bien trop différent pour s'assimiler l'un à l'autre. Seulement dans le fond, quelque chose de particulier me faisait sentir qu'on pouvait avoir plus de points communs que de différences. Enfin, c'était une hypothèse et seul le temps pourrait nous dire ce qu'il en est. Je ne regrettais pas le fait d'être venu à Rome pour terminer l'été. Le soleil commençait à descendre dans le ciel et la nuit n'allait pas tarder à tomber. Pourtant, la chaleur ne diminuait pas. J'adore la température et le climat que pouvait protéger les ruelles de la capitale. Le ciel avait été vide toute la journée et j'en avais profité. Je m'étais promenée jusqu'à venir me poster sur cette fontaine connue et reconnue. C'était l'un des endroits préférés des touristes. Il était rare de voir la place vide, sans au moins un vingtaine de personnes. Il y avait tellement de va et vient qu'on pouvait rester ici pendant une heure et voir une centaine de personnes différentes défiler. Alors lorsqu'il me tournait sa question, je me demandais ce qu'il attendait comme réponse. Quelle serait celle qu'il préfère ? Je restais donc fidèle à moi - même, face à mes idées et à priori. « Oui, agréablement surprise car ce n'est pas tous les jours qu'un homme avoue l'un de ses défauts, l'une de ses faiblesses.. » Je ne l'avais pas regarder lorsque j'avais répondu à son interrogation. Je ne souhaitais pas voir s'il jouait le jeu ou s'il était réellement sincère. Avec Sandro, je n'avais rien à perdre. On avait toujours été l'un contre l'autre et rarement l'un avec l'autre aussi loin que je m'en souvienne. Mais une chose étrange nous arrivait. On discutait comme si on était des amis de longue date qui venait de se retrouver. Oralement, je mettais fin à cette petite guerre guerre. Après tout, toutes les bonnes ont une fin et peut être que c'était le point final d'une belle chamaillerie. Du moins, c'est ce que je voulais lui faire croire. Mon plan se dessinait en tête et je comptais s'il le fallait, terminer cette relation d'une façon particulière, d'une façon qui me ressemble. Alors je faisais comme si de rien n'était. On discutait et je vérifiais s'il ne faisait pas de la température, sur le ton de l'humour. « On ne sait jamais. Je vérifie où cas où, tu couvrirais un petit virus. Surtout quand tu dis de telles choses. Rien que le fait que tu puisses y penser, ça m'étonne.. Toi et moi, sérieusement, ça le fera pas. Nos caractères, nos personnalités, je risque de t'en faire baver mon petit. » Je rigolais et j'avais beaucoup de mal à nous imaginer former un duo. Rien n'est impossible, j'en suis consciente mais bon. Après tout ce temps où je l'ai détesté, où il a fait couler des larmes sur mon visage pendant mes étés à la maison. Sandro, je n'ai pas pu l'oublier. Car en même temps, il a pu me rendre plus forte. Aujourd'hui, qu'importe les critiques, le principal est qu'on parle de moi. On m'aime ou pas, cela ne compte pas pour moi. Tant que mes proches ne perdent pas de vue la jeune femme que je suis, je resterais fière et totalement fidèle à moi - même.

    Pour cette raison, j'agissais aussi vite que l'idée m'était venue en tête. Il ne faisait plus attention au moindre de mes gestes et je comptais agir le plus vite possible de façon à ce que je ne me retrouve pas dans la fontaine de Trévis avec lui. Je peux donc remarquer son étonnement lorsque son fessier tombe dans les profondeurs. Je prends mes distances, je n'attends pas qu'il vienne se venger. La saluant, je tourne mes talons et sourire aux lèvres, je me sens fière. Comme on dit, un donné pour un rendu. Je m'éloigne en lui faisant un simple signe de la main. Cependant, j'étais loin de m'attendre à la suite des évènements. Je sentis quelqu'un venir m'attraper. Le torse dénudé, Sandro laissait paraitre sa parfaite silhouette. La tête en bas et les pieds en l'air, il me portait comme un sac de pommes de terre. « Tu ne pensais quand même pas t’en tirer si facilement ? » Sérieusement ? Si je pensais qu'il allait s'en aller de son côté, histoire de se changer. Au pire, il savait où me trouver en cas de vengeance et j'étais la seule à devoir me méfier. Alors je ne répondais pas. Je ne faisais que détourner la réponse. Je ne voulais pas faiblir surtout que je n'avais aucune idée de l'endroit où il allait m'emmener. Je préférais l'en dissuader à ma façon. « Lâche moi, on a l'air de perturbé. Tu as remarqué que tu avais perdu ton haut et qu'on était observé par la plus part des touristes présents sur cette place. » Mais ma patience avait des limites et il ne fallut pas longtemps pour entendre la suite de mes propos. « Lâche moi, sinon je te promets que tu vas morfler. » Le ton de ma voix avait changé et ma façon de réagir également. Et c'est sans m'y attendre que je tombais dans l'eau de la fontaine. Déposée avec soin, Sandro souriait de plus belle et il était très heureux de voir qu'il avait aussi une partie de pouvoir dans cette situation. Alors quand il prononça sa dernière phrase, je ne savais pas si je devais rire ou pleurer. Ne perdant pas une seconde, je me levais. Ma tenue était complétement trempée. Je ne pouvais pas essayer de la sécher avec la nuit qui commençait à tomber. De plus, j'étais mouillée de la tête au pied. Alors soit je restais comme ça, trempée comme un torchon ou alors je me promenais nue comme un verre dans les ruelles de la ville. Me relevant, j'essayais de garder mon sérieux mais cela parti aussi vite que lorsque je l'avais envisagé. Je prenais mes mains et avec le peu de force que j'avais, j'essayais d'envoyer de l'eau sur sa personne, sur cet homme qui se jouait bien de moi. « A mes amours, tu rigoles. Avec ça, je vais avoir la poisse maintenant. Tu es fière petit nudiste? » Sortant finalement de l'eau, car je ne souhaitais pas me faire embarquer par la police qui raconterait à ma grand mère que trouble l'ordre public. Je m'avançais de lui, le regard de tueuse sur le visage. J'avais marqué un point. Il avait pris le sien. L'histoire semblait régler mais je ne comptais pas faire une croix sur cette situation là.. « et maintenant, je fais quoi, comme ça? Je vais attraper une pneumonie et tu seras le seul responsable, monsieur gentlemen version playmobile. »
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