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when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren)

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MessageSujet: when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) EmptyJeu 20 Juin - 20:47



So she ran away in her sleep and dreamed of a paradise every time she closed her eyes

▶ WHEN SHE WAS JUST A GIRL SHE EXPECTED THE WORLD Une jeune fille brune aux yeux rougis par les larmes fixait Coleen de l’autre côté du miroir. Ses longs cheveux étaient emmêlés, pendant sur ses épaules et son dos nus. L’air froid de cette journée d’hiver américain laissait la peau pâle de la demoiselle frissonner doucement, un faible soubresaut après une longue paralysie. Ses jambes repliées contre elle, son menton posé sur ses genoux, elle observa cette lycéenne qu’elle refusait de connaître. Ce reflet inconnu qu’elle avait toujours évité de regarder dans les yeux, affrontant la réalité tel un raz-de-marée surpuissant. Son impuissance face à cette étrangeté était indéniable, elle se reconnaissait pas la jeune fille en face d’elle. Son doux visage était le même, son corps n’avait que peu changé, mais elle se savait foncièrement différente, confrontée à une bataille intérieure dont elle ne connaissait pas le vainqueur. Ses jambes la portèrent à peine quand elle se leva devant le miroir, les yeux brillants de larmes nouvelles. Ces perles roulèrent sur les joues blanchâtres de la belle thaïlandaise qui se força à rester raide et droite devant cette étrangère qui la dévisageait d’un air effaré. Ses mains se mirent à trembler violemment quand elle souleva doucement son tee-shirt de coton au dessus de sa cage thoracique, découvrant son ventre creux. Sa peau tendue ne révélait rien d’autre qu’une maigreur inhabituelle, malsaine. Son souffle s’accéléra à mesure qu’elle descendait une main vers ses côtes. De son fin pouce osseux elle caressa l’os par-dessus sa fine peau fragile et à vif. Repassant son doigt sur ce relief plusieurs fois successives, découvrant cette fragilité qu’elle ne connaissait pas chez elle, les larmes coulèrent de nouveau le long de ses joues pâles. Car oui, il y avait un problème, d’une ampleur qu’elle n’avait pas soupçonné. Elle n’avait jamais considéré son mince appétit comme un problème à part entière, ni ses vomissements comme tels non plus, mais plus elle découvrait ce corps dévasté plus elle connaissait le mot à placer sur cette erreur. L’anorexie. + Dans l’air ouaté du Parc Presidio, Coleen repensa à ces côtes saillantes, le ventre maigre, cette peau qui se glissait que sur des os. Rien n’avait changé depuis le temps des départs, quand Sloan et ses frères avaient délaissé New-York pour l’université californienne qu’elle avait le plaisir de fréquenter à son tour. Elle avait besoin de courir, de s’évader un instant de ce quotidien oppressant pour se replonger dans de lourds souvenirs qu’elle avait besoin de remuer, d’identifier et d’examiner avec précision. Jamais elle ne voulait revivre l’horrible confusion qui l’avait assaillie devant cette glace accrochée au mur de sa salle de bain, vêtue d’un simple tee-shirt blanc. Car ce qu’il s’était passé là-bas s’était déroulé entre elle et son passé, entre le passé et le présent qui s’étaient rencontrés dans une impressionnante éruption de peur et d’inquiétude. Jamais la thaïlandaise n’aurait pu avoir besoin d’être plus réconfortée. Mais il était trop tard pour faire marche arrière, car les changements s’étaient faits d’eux-mêmes, apportant ces touches d’aigreur et de haine chez la brunette. Sentir les muscles de ses longues jambes fines se crisper sous l’effort plaisant était un exercice auquel elle aimait s’adonner le plus souvent possible, certaines personnes se vidaient l’esprit ainsi, elle, au contraire, le remplissait de ces douloureuses visions passées qui subsistaient en elle. Car jamais elle ne pouvait les évacuer autrement, il fallait qu’elle les revoit, qu’elle les appelle volontairement, qu’elle le fasse venir à elle pour ce désagréable spectacle blessant. Sa queue haute se balançant au rythme de ses foulées régulières, ses bras pliés au niveau de ses hanches, allant d’avant en arrière et sa mine fatiguée laissaient la future Bêta dans une drôle d’inhabituelle humeur lunatique. Vêtue d’un simple short et d’un pull gris à manches trois-quarts, la demoiselle continua son avancée sur la pelouse impeccablement tondue. Le vent doux de ce début d’après-midi caressait sa peau et quelques rayons du soleil  fendaient l’épais feuillage des arbres qui s’agitait doucement sous la brise printanière. L’été s’était légèrement effacé en cette journée au temps doux et peu capricieux, propice à quelques sorties occasionnelles. Les baskets grises aux fines lignes bleues sur les côtés qu'elle portait au pieds martelaient le sol dans un bref son mat. Ses longs doigts fins vernis de rouge comme à son habitude vinrent replacer une mèche de cheveux derrière son oreille. Le souffle saccadé et régulier de la jeune fille semblait être la seule chose troublant l'atmosphère atrocement calme de la journée. Coleen ferma les yeux un instant, plongée dans une douce torpeur passagère, se laissant aller de nouveau à ces pensées qui l'attaquaient de toutes parts, la désarmant, l'obligeant à se laisser vaincre pour se libérer. Expirant longuement, elle se concentra sur ses pas qui dérivaient doucement vers l'irrégularité si elle n'obligeait pas son esprit à se fixer plus sur sa course. Les minutes de silence s'enchaînaient, relaxantes, calmantes apaisant les souvenirs torturés de l'étudiante des corps astraux. Quinze petites minutes s'étaient écoulées depuis le début de ses courtes foulées rapides, pourtant la jeune fille sentit une douleur naître au creux de son rein, peu forte mais désagréable, obligeant la main de la jeune fille à venir se poser sur sa hanche tout en soufflant plus encore. Sa silhouette svelte et longiligne se dessinant à l'horizon, son haut de coton gris anthracite épousant les mouvements de son bassin et de son buste, la cadette des Da Russo se redressa doucement après avoir penché sur la droite suite à cette douleur passagère avant que son ouïe ne capte d'autres pas tout proches. La brise s'intensifia un instant, délogeant de nouveau la mèche brune qu'elle avait replacé précédemment, la laissant venir se déposer sur les lèvres roses de la jeune fille, puis être doucement soulevée par ses expirations constantes. Une fine pellicule de sueur recouvrant son visage, elle continua son avancée au milieu des parterres de lilas qui bordaient l'allées centrales, ses chevilles toujours taquinées par les brins d'herbe qui venaient s'y frotter. L'habituelle fraîcheur qui s'exhalait de la demoiselle émanait toujours autant d'elle malgré la couleur rosies de ses joues qui s'empourpraient plus encore à chaque seconde qui s'écoulait. Coleen admettait volontiers ne pas être des plus endurantes à ce petit exercice physique, mais elle se sentait inhabituellement fatiguée. Son petit-déjeuner n'étaient pas parmi les plus consistants et elle avait juste laissé un verre de jus d'orange couler dans sa gorge, et elle avait catégoriquement refusé d'avaler quoi que ce soit au déjeuner malgré les supplications désespérées de son frère Hyppolite. Les pas se firent plus proches, résonnant près d'elle avant qu'elle n'aperçoive une silhouette masculine la frôler et la dépasser. Arquant un sourcil intrigué, la jeune fille passa le bout de sa langue sur ses lèvres pour les humidifier avant de reprendre son souffle en ralentissant doucement. Elle détestait l'échec, perdre était, de son point de vue, atrocement désagréable, et bien qu'elle se laisse docilement dompter et battre par ses souvenirs les plus douloureux, elle s'entêta à reprendre son rythme et à accélérer plus encore. Se retrouvant de nouveau au niveau du blond qui maintenait aisément ses foulées rapides, larges et rapprochées, un malaise l'envahie soudain. Sa vision se brouilla doucement, l'horizon fut couvert d'un épais effet de flou qui l'envahit entièrement, incapable de dire ou de décrire du regard quoi que ce soit, elle ralentit doucement. Son souffla s'accéléra quand elle se força à faire un pas de plus, ses inspirations et ses expirations s'emballèrent, inquiètes, la brunette tenta vainement de reprendre sa course. Enchaînant quelques foulées maladroites avant de se retrouver aux côtés du sportif qui l'avait précédemment dépassé, les muscles de ses jambes semblèrent ne plus répondre, nauséeuse elle sentit la chaleur l'envahir entièrement, avant de comprendre ce qui se produisait lentement, ce qui s'insinuait dans son début d'après-midi sans qu'elle ne l'ai vu venir. Sa vue se brouilla plus encore, son cœur rata un battement quand elle fixa le sol qui se rapprochait de plus en plus de sa frêle carcasse avant qu'elle ne le heurte sans un cri.
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Edison L. Allen
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Edison L. Allen
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MessageSujet: Re: when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) EmptyMer 3 Juil - 2:50


Coleen & Wren, the two opposite
C’est à ce moment précis que j’ai commencé à penser à Thomas Jeffersen, à la déclaration d’indépendance, à la partie sur le droit de chacun à la vie, à la Liberté et à la poursuite du bonheur. Et je me souviens m’être dit, comment a-t-il eu l’intuition de mettre l’idée de poursuite là-dedans ? Comme si le bonheur était une chose que l’on ne peut que poursuivre et éventuellement ne jamais atteindre peu importe les circonstances...
Comment a-t-il su ?
 


    L'entrainement de football de Wren avait duré plus longtemps que prévu, se terminant alors même que les douze coups de midi sonnaient. Il était éreinté par ce difficile entrainement, mais n'en restait pas moins satisfait de sa performance. Comme à son habitude, le quater back de l'équipe avait éblouit de son talent, et montrait qu'il occupait sa place à juste titre. Certains aimaient critiquer ceux qui occupaient des postes importants à l'Université, et Wren faisait parti de ces personnes qui étaient loin de faire l'unanimité auprès de ses pairs. Peut importe pour lui, Wren se fiche de ceux que les gens pensent de lui, tout ce qui l'importe c'est s'il est satisfait de son travail, et aujourd'hui, il est plus que ravi de sa performance. Alors pour profiter de cet instant de plénitude, Wren décida de retrouver Harper, sa meilleure amie pour un moment de complicité, que seuls eux deux étaient capables d'avoir. Aussi, après être passé par son pavillon pour se laver et se changer, , il se pointa au pavillon béta, où comme à son habitude, il fut reçu par le regard de tueur de Valentina. Décidemment, elle n'arrivait pas à se calmer dès qu'elle le voyait, et n'acceptait pas qu'il puisse être ami avec une beta sans arrière pensée. Qu'importe, Wren se fiche de ce que peut penser la doyenne des beta, puisqu'après tout, il n'a rien à se reprocher. Aussi, il frappa à la porte de chez Harper et lui proposa d'aller boire un café en sa compagnie. Celle-ci était fin prête évidemment, et c'est ainsi qu'ils partirent direction le starbucks coffee de San Francisco. Wren tentait le diable il le savait. Davy, son ancienne amie londonienne y travailler, et à n'en pas douter, elle allait très mal le recevoir. Mais si l'alpha était assez professionnelle comme il l'imaginait, elle ne devrait pas lui envoyer son café au visage, du moins il l'espérait. Quelques minutes de voiture leur suffirent à atteindre le café, et pour sa plus grande joie, Davy ne semblait pas être présente. Au moins, il n'y aurait pas de situation embarrassante à subir. Il se commanda un caramel macchiatto, tandis qu'Harper préféra un frappuccinno au moka. S'installant à une table en terrasse, les deux amis se mirent à discuter, de tout, de rien, tout en profitant du soleil éclatant de San Francisco. Il lui avait fallu plusieurs mois pour s'habituer à ce climat à Wren. Que ce soit son enfance à Seattle ou son adolescence à Londres, le temps avait toujours été abominable, Wren n'ayant connu que la pluie et le ciel grisâtre de ces deux villes. Pourtant, arrivé à San Francisco, le jeune iota avait bien du s'adapter à ce temps, et cela l'avait énormément changé. Et puis, vint le moment où Harper devait partir, des choses à la confrérie à faire qu'elle disait. Aussi, Wren la laissa partir, pendant qu'il repartit en direction de sa chambre à la confrérie. Il s'installa sur son lit avec son ordinateur, mais honnêtement, cela ne le passionnait pas. Il était fatigué par son entrainement mais pas assez pour faire une sieste et pour se sentir rassasié par le sport. Il n'était pas un iota pour rien le jeune homme, il était fana de sport. Aussi, rien d'étonnant à voir le jeune homme revêtir ses vêtements de sport, et partir en direction du parc Présidio. Ce parc, c'est l'endroit préféré de Wren pour courir,  il s'y sent bien, ressent une certaine légèreté et c'est surement pour cela que tous les jours, il y part faire son jogging. Et aujourd'hui n'échappe pas à la règle. Peut-être qu'il y retournera en fin d'après midi faire son dernier jogging, puisqu'après tout, Wren aime en faire plusieurs par jour, jamais rassasié du sport le iota. Rien d'étonnant à ce qu'il appartienne à cette confrérie, les meilleurs qu'il pense. Et comme à son habitude, il s'élance d'un bon rythme sur le son de sa musique, celle qui émane de ses écouteurs et qui lui donne la pèche, la hargne pour courir toujours plus vite, toujours plus loin. Alors il s'élance, dépasse quelques personnes, sourit lorsqu'il voit des couples amoureux sur les bancs, grimace lorsqu'il remarque les enfants s'amusant et crier en plein après midi. Les enfants l'agaçaient, c'était un fait avéré, qu'il ne cachait pas ni ne niait. Heureusement pour lui, aucun enfant n'était dans son entourage, ce qui limitait particulièrement les dégâts. Il continue sa route, fier comme un paon à parader ainsi, il délie sa foulée sans soucis passe devant une brunette qui semble avoir du mal à courir, et continue sa route. Pourtant, derrière lui, il entend un bruit sourd, comme un poids lourd qui tombe sur le sol et instinctivement, il se retourne vers la source du bruit et voit au sol la jeune femme qu'il vient de dépasser. Il fait demi tour le plus rapidement possible, et  va au côté de la jeune femme, l'appelle, et voyant qu'elle ne réponds pas, il place sa tête sous ses propres jambes, en tapotant son visage, essayant de la réveiller. Il s'inquiète, ne sait pas comment réagir face à une telle situation mais la seule solution s'imposant, il le sait, est d'appeler les pompiers. Aussi, au moment où il dégaine le téléphone, il a l'impression qu'elle a senti le coup venir et se réveille. Elle semble quelque peu perdu, un peu à l'ouest, et Wren tente de la calmer. « Ne t'inquiètes pas! Je suis là je vais t'aider!» Il ne sait pas vraiment si cela va lui faire du bien ou non, si elle va être rassurée de l'entendre ainsi parler, mais Wren sait qu'il doit tenter sa chance, que sa voix peut peut-être l'apaiser. Voyant qu'elle a du mal à se relever, Wren la porte dans ses bras, comme on soulèverait un paquet de pommes de terres. Il s'étonne d'ailleurs de sa légèreté, de la facilité qu'il a à la transporter. Il ne comprends pas comment une jeune femme peut être aussi frêle et aussi légère, il s'en étonne mais ne s'en extasie pas et va la poser sur un banc. « Je reviens dans deux petites minutes, reste la. » Et il s'en va, se dirige vers le marchand de hot dog du parc, et lui en commande deux. Il se dit qu'elle a bien besoin de manger quelque chose pour récupérer des forces parce que c'est ce qu'il semble lui manquer à la jeune femme. Aussi, il se dépêche de retourner auprès d'elle, et lui tends un hot dog, qu'elle prends difficilement, comme dégouté par ce que Wren lui propose. « Je sais, ce n'est pas le truc le plus diététique qui soit, mais au moins, tu vas récupérer des forces. Je reconnais les symptômes, tu as surement du faire une crise d'hypoglycémie, et un peu de nourriture ne pourra que te faire du bien. » Wren lui sourit, tente d'établir une connexion entre eux, pour la rassurer. Il voit bien qu'elle n'est pas très bien, pas au top, mais que peut-il faire d'autre? Après tout, il ne la connait pas, il ne sait pas ce qui pourrait la calmer, il ne sait même pas qui elle est. « Je m'appelle Wren au fait. Je suis à Berkeley, en troisième année! » Il se présente, comme si c'est la chose la plus naturelle du monde, parce qu'après tout, établir le contact est la chose la plus simple à faire. Il voit bien qu'elle est gênée, qu'elle n'est pas à l'aise, mais que peut il y faire? Pas grand-chose, simplement lui montrer qu'il n'est pas fou, ou un sadique. Il fourre son hot dog dans sa bouche, montrant l'exemple à la jeune femme qui semblait ne pas vouloir en manger  un morceau. La situation était étrange, et il ne savait pas vraiment comment la gérer. Aussi, il laissa les choses se faire, attendant vainement que la jeune femme ouvre sa bouche et lui dise quelque chose.  
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MessageSujet: Re: when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) EmptyVen 12 Juil - 11:21

PURSUIT OF HAPPINESS.Instinctivement, les paupières de la demoiselle se fermèrent quand son crâne toucha le sol dans un bruit mat. Le monde qui l'entourait lui sembla soudainement totalement inconnu, les crissements des pneus sur l'asphalte réchauffé par le soleil californien ne lui parvenaient que comme un faible écho, elle se sentait lente et fatiguée, comme alanguit, allongée ainsi au beau milieu du chemin qu'elle était en train d'emprunter. Ses jambes endolories ne lui faisaient presque plus mal, ses muscles s'étaient lentement détendus pour la laisser enveloppée dans une étrange torpeur, étendue parterre. Combien de temps dura cette étrange confusion qui troublait son esprit ? Elle cligna des yeux plusieurs fois, incapable de dire s'il s'était écoulé une seconde, une minute ou une heure. Un faible grognement passa la barrière de ses lèvres gercées tandis que son torse se soulevait régulièrement. Coleen entend des pas, sont-ils lointains ou proches ? Elle n'aurait pas su le dire, elle laisse son ouïe les capter en espérant avec ferveur que la personne qui s'approche pourra lui venir en aide. Jamais cet incident n'aurait du avoir lieu dans la prestigieuse université californienne dans laquelle elle étudiait car cet évanouissement mal venu aurait directement soulevé de grandes questions, des interrogations à son sujet devant ces faiblesses visibles qui l'avaient mené à tomber dans les pommes. Sa fragilité enfantine ne lui permettait pas de se confronter à de telles situations, car vivre dans le dénis en s'obligeant à cacher sa réelle identité derrière une autre personnalité n'était jamais bon pour personne. La brune se sentait oubliée et délaissée, comme si la petite fille qu'elle cachait vraiment n'était pas assez bien pour voir ce monde qui s'offrait à elle, mais jamais elle n'arrivait à déployer le courage nécessaire pour s'extirper de ses mensonges et affronter la vie sous son vrai regard. Elle restait murée dans ses airs hautains et supérieurs, dans ses grands discours inutiles et elle continuait de maîtriser d'une main de maître le petit cercle de commères qu'elle avait réussi à dompter. La belle thaïlandaise sent une main lui toucher l'épaule, une voix l'appeler avec inquiétude mais elle ne réussit à ouvrir les paupières pour défigurer l'inconnu qui se tient à ses côtés, ses cordes vocales sont comme coupées, elle ne réussit pas articuler un seul mot avec sa langue pâteuse. Elle sent qu'un passe une main sur son visage, qu'on pose sa nuque sur quelque chose. Avec lenteur elle parvint à ouvrir les yeux, à s'humecter les lèvres avec application et à tourner ses grandes prunelles mordorées vers son interlocuteur. C'était un jeune homme d'une vingtaine d'années, ses cheveux blonds en bataille rehausse son visage intrigué. D'une poigne déterminée il tient un téléphone portable, prêt à composer un numéro d'urgence. Clignant des yeux plusieurs fois consécutivement, se forçant à quitter cet air béat qu'elle aborde, la brune le regarde longuement d'un regard perdu, confuse. « Ne t'inquiètes pas! Je suis là je vais t'aider! » s'exclama-t-il. La Bêta arque un sourcil surpris avant de retrouver sa précédente béatitude, légèrement sonnée. La chute n'a pas été particulièrement douloureuse mais elle se sent étrangement maladroite et son esprit a l'air de fonctionner au ralenti, ses pensées embrouillées sont incompréhensibles et tente de se redresser. « J'ai pas besoin d'aide. » grommela-t-elle faiblement, continuant à essayer de se remettre en position assise, ses membres affaiblis par ce récent accident ne l'aidant pas. Coleen refuse qu'on lui apporte une quelconque aide, elle ne veut pas reconnaître ses faiblesses et ne veut pas que d'autres les voit, mais elle n'est pas assez en forme pour pouvoir repousser l'aide de ce séduisant jeune homme. Son regard ambré se plonge un instant dans le sien, elle tente de paraître la plus sévère possible mais rien n'y fait, elle conserve un air de petit cocker effrayé. Elle sent le regard du garçon se poser sur elle, la dévisager longuement avant qu'il ne passe une main dans son dos et une autre sous ses genoux pour la déplacer. A-t-il remarqué les côtés saillantes sous son tee-shirt ? Ou considère-t-il comme tous les autres qu'elle a simplement de la chance de posséder une morphologie telle qu'elle ne grossit pas ? Elle remua faiblement dans ses bras avant qu'il ne la dépose sur un des bancs du parc Presidio. Un soupir d'aise lui échappe quand elle posa son dos contre le dossier de bois du siège, persuadée qu'il s'apprête à la laisser seule et à reprendre ses exercices d'endurance. « Je reviens dans deux petites minutes, reste la. » lui dit-il avant se tourner les talons. Elle posa ses mains osseuses sur ses genoux, se massant méticuleusement les jambes pour tester leur sensibilité qu'elle avait crut inexistante une fois allongée au sol. Ses longues mèches brunes volent dans la brise tiède du début d'après-midi, les oiseaux piaillaient doucement, accrochés aux branches, s'envolant par la suite pour dépasser la cime des arbres. La jeune astronome en herbe se racle nerveusement la gorge. Il n'a pas envie que cet homme l'aide, car elle se sentait parfaitement capable de s'en tirer sans l'aide de personne, elle prit la résolution de le lui stipuler dès qu'il reviendrait. Cherchant d'un regard intrigué son sauveur elle distingua enfin sa silhouette postée devant le stand de hot-dogs, prêt à commander. Coleen n'avait aucunement faim, elle se sent nauséeuse à la seule idée d'avaler une bouchée de cette viande et de ce pain. Masquant maladroitement une moie dégoûtée, elle le voit s'avancer vers elle armé de ses deux sandwich. Le beau blond étend le bras, sa main enserrant le déjeuner de la demoiselle, l'étudiante des corps astraux se sait incapable de refuser cette offre qu'il pense bien pour elle alors pose difficilement ses doigts sur le pain et attrape entièrement la nourriture entre ses mains frêles. « Je sais, ce n'est pas le truc le plus diététique qui soit, mais au moins, tu vas récupérer des forces. Je reconnais les symptômes, tu as surement du faire une crise d'hypoglycémie, et un peu de nourriture ne pourra que te faire du bien. » déclara-t-il, l'air atrocement sûr de lui. Elle sait qu'il a raison, mais l'appétit ne se décide pas à venir, encore moins lorsqu'elle s'imagine enfourner le tout dans sa bouche et mâcher avec entrain, mais elle n'arrive pas à concevoir qu'elle puisse manger avec autant de faciliter ce plat. Les commissures de sa bouche se crispent dans un petit rictus quand ses yeux rencontrent de nouveau le hot-dog. Hors de question qu'elle avale ça. Elle conçoit parfaitement qu'il ai raison, mais se refuse à prendre ne serait-ce qu'une bouchée du sandwich. « Merci, mais honnêtement je n'ai pas faim du tout. » articule-t-elle avec assurance, une pointe de dédain dans la voix. Il essai de lui sourire, peut-être pour la rassurer, elle ne devrait pas être aussi froide avec lui mais lui montrer sa reconnaissance pour ce qu'il a fait, s'il l'avait laissé traîner sur le sol du parc elle n'aurait pas pu se relever seule, bien qu'il soit clairement hors de question qu'elle l'admette. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres rosies, elle tente de paraître sûre d'elle comme elle a toujours su le faire avec brio à Berkeley, cachant la faille évidente qui la déchire, qui l'écorche, la blesse et la fait souffrir, l'oblige à se plier en deux pour survivre à cette existence cruelle qui ne lui a fait aucun cadeau, pas même lorsqu'elle était au plus mal. On appelle ça la règle des cent pour cent, quand une chose va mal tout tourne au noir, tout se complique et ensevelit des innocents sous des monticules de soucis, mais quand une chose se déroule merveilleusement bien, à l'inverse, cela déclenche la chaîne tout à l'inverse, tout semble soudainement aller beaucoup mieux. S'inquiétant de ce soudain silence qui s'installe, toujours profondément mal à l'aise face à l'inconnu, elle se réjouit de le voir ouvrir la bouche pour décrocher quelques mots et relancer un semblant de conversation avec la belle brune. « Je m'appelle Wren au fait. Je suis à Berkeley, en troisième année! » elle faillit s'étouffer en entendant cette nouvelle, son pire cauchemar aurait sûrement été que quelqu'un de l'université californienne dans laquelle elle étudie avec sa réputation de jeune meneuse parfaite soit au courant de cet incident. Mais elle ne peut pas répliquer un mensonge pour se présente à son tour, peut-être que la réputation des Da Russo au sein de l'université, surtout d'Alejandro Da Russo, son frère aîné, sera assez intimidante pour l'obliger à se taire et se murer dans le mutisme le plus complet. Elle se conforte dans cette idée et s'apprêtant à se présente alors qu'elle voit Wren croquer à belles dents dans la viande. Cachant une nouvelle fois une grimace dégoûtée, elle entrouvre la bouche. « J'étudie aussi à Berkeley. Coleen Da Russo, en deuxième année d'astronomie antique. » débite-t-elle en insistant bien sur son nom de famille qu'elle pense avantageux dans de telles situations gênantes. Elle ne le voit pas comme quelqu'un de foncièrement méchant, mais sa méfiance est sans limite et même si elle devrait être redevable à vie à cet individu, elle se refuse à le voir comme le gentil de l'histoire. « Vraiment, je n'ai pas faim, tiens, prends le mien si tu veux. » reprit-elle pour détourner habilement le sujet en lui tendant le hot-dog, son regard brillant d'un air implorant. « Je t'assure. » insiste-t-elle en lui secouant le sandwich sous le nez. Coleen s'éclaircit la voix avec nervosité, demeurant interrogative quant à la suite des événements. « Je suis sûre que c'était pas une crise d'hypoglycémie, je n'ai pas faim, je mange normalement et je n'ai aucun problème lié à la nourriture. » acheva-t-elle sèchement.
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MessageSujet: Re: when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) EmptyMar 16 Juil - 16:50


Coleen & Wren, the two opposite
C’est à ce moment précis que j’ai commencé à penser à Thomas Jeffersen, à la déclaration d’indépendance, à la partie sur le droit de chacun à la vie, à la Liberté et à la poursuite du bonheur. Et je me souviens m’être dit, comment a-t-il eu l’intuition de mettre l’idée de poursuite là-dedans ? Comme si le bonheur était une chose que l’on ne peut que poursuivre et éventuellement ne jamais atteindre peu importe les circonstances...
Comment a-t-il su ?
 


    Dire que les iota sont fait pour Wren est un euphémisme. Le sport est plus qu'une passion pour le jeune homme, c'est presqu'une raison de vivre. Il le sait, et ce n'est pas un secret, que sans le sport, sans le football américain, il ne serait que l'ombre de lui-même. C'est bien connu, les vrais iotas ont le sport dans le sang, dans les veines, et Wren n'échappe pas à la règle bien au contraire. Courir, nager, marcher, sauter, tellement de verbes et de qualificatifs pour dépeindre tout ce que Wren aime faire. Rien d'étonnant alors de le retrouver à cette heure ci de la journée et après déjà un dur entrainement sportif, au parc, son lieu préféré pour courir. Inspirer, expirer, souffler, relâcher la pression, rien de tel pour Wren que d'extérioriser sa peine, ou même ses joies, lorsqu'il n'a que ce moyen de le faire. Aujourd'hui, son désir le plus cher est d'oublier le bal, d'oublier toute cette connerie, cette horreur qui s'est emparée de leur vie il y a quelques jours de cela. Il le sait, cela sera difficile de tout oublier, d'autant qu'il n'a pas été seul dans cette histoire, que ses proches furent eux aussi mis à mal. Eileen, Lily, Caliopée ou encore Davy. La pauvre petite Davy, sa petite protégée, sa princesse qu'il avait eu tant de mal à calmer, à apaiser les peurs. Même encore ces jours ci, il le sait, elle n'est pas bien, elle va mal, elle est inquiète mais comment la calmer, il ne sait pas. Après tout, il ne l'a plus vu depuis des années, trois pour être exact, et il le sait, cela le pèse maintenant, au point qu'il aurait envie d'être auprès d'elle à chaque instant, pour panser ses peines. Mais elle n'est pas prête à l'accepter pour le moment, elle le fuit comme la peste, même si elle garde une main tendue vers lui juste au cas où elle défaillirait. Et puis bien sur, il y a Lily-Rose, sa précieuse Lily-Rose, la nouvelle demoiselle chère à son cœur, qui s'est fait humiliée devant une assemblée de gens, par un Adriel sans vergogne, sans honte. Il espère qu'elle ira bien, même si les quelques messages qu'il a pu lui envoyer furent vains, et n'eurent aucunes réponses. Il le sait par Eileen, Lily tient le coup et sa cousine la soutient du mieux qu'elle le peut. Cela le rassure mais voilà, il n'empêche malgré tout que les choses sont bien compliquées pour lui et il se dit que courir, c'est le meilleur moyen pour lui d'oublier cette difficulté. Et pourtant, même sur son chemin, sur le chemin qu'il emprunte avec tant d'habitude, il trouve le moyen de découvrir une faiblesse, une jeune femme qui, avec force, s'écroule au sol à quelques pas de lui. Il va l'aider, la soutenir, parce qu'il le sait, c'est la meilleure chose à faire. Il est comme ça Wren, un brin chevaleresque, à aider quiconque sera en difficulté, pour peu que ce soit une fille, c'est encore pire. Il l'aide alors à se relever, et sans qu'elle ne l'accepte, il la prends dans ses bras, pour qu'il la transporte sur un banc. Elle râle, grommelle qu'elle n'a pas besoin d'aide, mais Wren n'est pas d'accord, il pense qu'elle se fourvoie et c'est pourquoi il l'emmène malgré elle se reposer. Il la pose sur ce banc, avant d'aller chercher deux hot dogs, un pour lui et bien sur un pour elle. Wren avec tout le sport qu'il fait sait reconnaître les signes d'une hypoglycémie. Et il le sait, lui donner à manger l'aidera à aller mieux. Mais ça, c'était sans compter la résistance de la demoiselle qui s'efforce à refuser ce cadeau. « Même si tu n'as pas faim, j'ai peur que tu ne refasses un malaise tu sais… » Et puis il le voit, la demoiselle n'a pas l'air très à l'aise, un brin gêné d'être avec ce jeune homme qu'elle ne connait ni d'Eve, ni d'Adam. Et c'est là qu'il se rends compte qu'il a oublié de se présenter, et en bon gentleman qui se doit, il arrange cette erreur. Surprise, la demoiselle est elle aussi à Berkeley, et d'ailleurs, elle l'impressionne par son choix d'étude. « Astronomie antique? Je suis impressionné dis donc ! » Elle finit par lui redire qu'elle n'a pas faim, que cela ne sert à rien d'insister puisque de toute façon, elle ne l'avalera pas. Alors il finit par acquiescer sans dire un mot, et avale son hot dog. Mais la phrase qui suit l'intrigue. Elle insiste tant sur le fait qu'elle n'a pas de problèmes avec la routine qu'en réalité, tout semble démontrer qu'elle en a un. Il jette un œil sur son corps, son tee shirt qui laisse apparaître ses côtes saillantes, et son visage semble particulièrement aminci. La façon dont elle a eu de regarder de manière dégoutée son hot dog, sa silhouette plus qu'amincie, son insistance sur son rapport à la nourriture, il n'en faut pas plus à Wren pour comprendre que la demoiselle est malade. Anorexie, Boulimie, il n'en sait rien mais toujours est-il que quelque chose lui bouffe la vie. Mais Wren n'est pas en lieu de dire quoi que ce soit, puisqu'après tout, il ne la connait pas, ne sait pas ce qu'elle a vécu, et il se contente d'acquiescer une nouvelle fois, ne voulant pas la brusquer. « Tu veux peut-être que je te ramène chez toi? Même si tu ne veux pas manger, tu as vraisemblablement besoin de te reposer. » Chevaleresque le Wren, chevaleresque. Il ne peut s'en empêcher bien sur. Et il n'a aucune raison valable pourtant de le faire, rien qui ne l'en empêche. Rien non plus n'explique cette façon d'agir, ce besoin d'aider les autres, il n'a jamais compris d'où cela lui venait, mais il n'a jamais cherché non plus à le comprendre puisqu'après tout, c'est ce qu'il fait de lui ce qu'il est. Il ne sait pas alors ce qu'il doit faire pour aider cette jeune femme et tout ce qu'il peut faire, c'est lui parler, comme si les choses allaient s'arranger, comme si rien ne pourrait l'atteindre. « Tu sais que ton visage me semble familier? J'ai l'impression que l'on s'est déjà rencontré, mais pas à l'université. » Et c'est vrai. Ses traits fins, son regard mutin, son petit nez, tout cela lui rappelle quelqu'un qu'il a rencontré, mais sans savoir où. Il cherche dans sa mémoire, la dévisage afin de trouver un souvenir qui l'aidera à éclaircir tout cela quand tout d'un coup, son téléphone vibre et le visage de son cousin Julian apparait. Ce dernier lui propose un café pour plus tard, parler de cet été qui s'annonce si particulier. Il sourit et lui réponds rapidement avant de relever ses yeux vers elle. Et il comprends, il se souvient enfin. C'est Julian une fois qui les a présenté, l'une des rares fois où il les a vu ensemble. Coleen, c'est la meilleure amie de son cousin, et cela rends les choses bien plus compliquées qu'elles n'y paraissent. Il l'a comprit, Coleen cache un gros secret. Mais comment l'expliquer à son cousin? En a-t-il le droit après tout? Cela ne relève pas de son travail. « Dis moi, tu ne connaitrais pas par hasard un dénommé Julian? » Il veut en avoir le cœur net, savoir si c'est vrai, si elle est belle et bien la meilleure amie de son cousin pour éclaircir ses idées. Il s'en rends compte maintenant, à Berkeley, et même à San Francisco, le monde est petit, et tout le monde se connait. Cela peut se révéler aussi bien que dévastateur, et dans le cas présent, cela le perturbe plus que tout. Mais il n'a aucune idée de comment gérer cela. Le mieux serait de se taire, de ne rien dire, de tout garder pour lui parce qu'il ne sait pas comment Coleen pourrait réagir. Mais en même temps, si cela risque de lui coûter sa santé, il serait peut-être bon de lui dire.
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MessageSujet: Re: when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) when she was just a girl, she expected the world (coleen + wren) EmptyVen 16 Aoû - 14:37

Coleen se sentait atrocement gênée, une sensation qu'elle détestait particulièrement. Ses mains moites et maladroites collaient au tissu doux de son short, ses longues mèches pendaient tristement des deux côtés de son visage fermé et sa respiration trop rapide et trop forte lui faisait petit à petit perdre son assurance. Se mordillant l'intérieur de la joue alors que son interlocuteur la dévisageait farouchement, elle songea que décidément, elle n'aurait littéralement pas pu tomber plus bas. S'effondrer sur le sol terreux du Parc Presidio devant un bel inconnu qui se souciait maintenant qu'elle avale un hot-dog n'était pas une situation à laquelle la brunette s'était préparée. Elle aurait aimé fuir mais elle sentait que ses jambes demeuraient tout de même faibles et que Wren ne lui permettrait pas de s'éclipser si facilement. Les sourcils froncés, toujours plongée dans ses pensées, elle se demanda pourquoi elle ne lui hurlait pas que ce n'était pas ses affaires et qu'après tout, il ne devait pas en avoir grand chose à faire d'elle et de ses petites moues d'oiseau anémié. Coleen savait pertinemment que son tee-shirt trahissait ses côtes saillantes et sa peau qui ne reposait que sur des os, mais elle refusait qu'un étudiant de Berkeley puisse ne serait-ce que s'en préoccuper. Les commères avec qui elle passait ses journées s'étaient interrogées aussi, à son grand dam. Mais elle leur avait assuré, de sa voix douce mais ferme, plantant son regard ambré dans le leur, qu'elle ne prenait pas facilement du poids, que c'était dû à sa morphologie. Tous semblait avoir senti le mensonge planer dans ces déclarations, mais les autres avaient hoché lentement la tête, trop soucieuses de ne pas s'opposer à la demoiselle Da Russo. Elle menait sa petite vie tranquillement, semblait-il, bien qu'après qu'elle ait avalé quelque chose elle s'empressait de fermer la porte de la salle de bain derrière elle et de répéter de nouveau des gestes dont elle n'était pas fière. Mais l'observatrice des corps célestes se trouvait toujours trop grosse, jamais assez mince, toujours trop existante, visible aux yeux des autres. Ce mal être venait sans aucun doute de son histoire avec Sloan, qui l'avait jeté brutalement, ayant pour seule raison qu'elle n'était pas assez bien pour lui. Et pendant tout ce temps, elle s'était forcée à le haïr éperdument, mais elle s'était aussi énormément remise en question. Qu'avait-elle fait ? Pourquoi n'était-elle pas assez bien pour lui ? toutes ces questions qui se mêlaient dans son esprit et qui l'avait hanté, longuement, au fil des jours sans vouloir la laisser. « Même si tu n'as pas faim, j'ai peur que tu ne refasses un malaise tu sais… » lui assura-t-il alors qu'elle ne le connaissait absolument pas. Coleen répondit à cette sollicitation par un regard irrité et s'enferma dans le mutisme de nouveau. Soucieuse de garder son malaise pour elle, la brune n'avait pas l'intention de le laisser s'en tirer à si bon comptes, non. Elle voulait d'abord s'assurer qu'il ne dirait pas un mot de cette affaire à qui que ce soit, que la rumeur ne s'ébruite pas et que l'on ne chuchote pas que la cadette des Da Russo a fait un malaise alors qu'elle ne mangeait pas assez. Ces aveux auraient été bien trop durs à porter pour la demoiselle qui réussissait déjà à peine à supporter les regards furtifs que l'on lui lançait. Ils se présentèrent en bonnes et dues formes, mais Coleen ne se sentait toujours pas mieux, elle demeurait profondément instable même. Débitant les mêmes mots que ceux qu'elle sortait à tous ceux qui exigeait d'elle une présentation dans les règles, elle lâchait ces phrases explicites, son nom, son prénom, son année et son domaine d'étude, point à la ligne. S'humectant avec application les lèvres, elle redoutait qu'il ne l'exhorte de nouveau à avaler le sandwich de pain et de viande, ce qu'elle n'avait aucune envie de faire pour le moment. « Merci... » marmonna-t-elle devant son enthousiasme pour ses études. L'astronomie était un choix parmi tant d'autres, mais c'était ce qui la passionnait et elle souhaitait aller jusqu'au doctorat si elle le pouvait. Ses problèmes lui paraissait tout petits comparés aux autres, elle-même se sentait minuscule face à cet univers qui ne demandait qu'à être exploré, un peu esseulée même, mais elle adorait ce sentiment et toutes les choses qu'elle apprenait. Elle ne savait pas en quoi il étudiait, mais à mesure qu'ils parlaient, le visage du jeune homme lui rappelait vaguement un qu'elle avait sans aucun doute déjà vu. Incapable de dire où ni quand elle avait bien pu le rencontrer, elle se contenta de se persuader qu'ils s'étaient croisés au détour d'un couloir dans l'université californienne qu'ils fréquentaient tout les deux. Rien de plus. « Tu veux peut-être que je te ramène chez toi? Même si tu ne veux pas manger, tu as vraisemblablement besoin de te reposer. » proposa-t-il aimablement. Mais Coleen ne voulait pas de son amabilité, elle avait l'impression de ne lui inspirer que de la pitié et elle détestait ça, elle aurait voulu lui hurler qu'elle allait bien, qu'elle pouvait marcher, courir même si elle le voulait, qu'elle n'avait pas de problèmes de poids et qu'elle n'était pas faible mais forte. En fait, elle aurait juste voulu hurler. Pour toute réponse, elle leva ostensiblement les yeux au ciel. Un petit silence s'installa de nouveau, comme de nombreux autres avaient peuplé la discussion. Un long soupir passa la barrière des lèvres alors qu'elle s'apprêtait à répliquer. « Non, ça va. » déclara la demoiselle fermement. Et elle était décidée à rester campée sur ses positions. Il pouvait lui dire autant de fois qu'il le voulait qu'elle était faible et fatiguée et qu'elle ne réussirait pas l'exploit de rentrer chez elle sans aide, il pouvait toujours attendre qu'elle accepte de se faire raccompagner par lui. Coleen n'avait aucune envie d'être traînée jusque chez elle par Wren, mais elle savait que dans le fond, c'était sa seule option si elle n'avait pas envie de se retrouver de nouveau face contre terre au beau milieu de la route. Les lèvres pincées, elle attendit de nouveau avant de prend un air las. « Je sais ce que tu vas dire ; "de toutes façons je n'ai pas vraiment le choix, je ne peux pas rentrer toute seule". » puis elle se terra de nouveau dans le mutisme, l'air boudeur, ses grands prunelles mordorées fixant rageusement le sol devant elle. Sa moue faisait penser à celle d'une enfant capricieuse qui n'aurait pas eu ce qu'elle voulait, mais elle s'en fichait éperdument et demeura immobile, sourcils froncés, sa colère enfantine se lisant dans son regard. « Tu sais que ton visage me semble familier? J'ai l'impression que l'on s'est déjà rencontré, mais pas à l'université. » fit-il finalement. Instinctivement, elle tourna la tête vers lui, ses grands yeux rêveurs écarquillés. Elle avait eu exactement la même impression, et elle se surprenait à penser qu'il était effectivement possible qu'ils se soient réellement rencontrés ailleurs qu'à l'université. Mais où ? La question demeurait. Têtue, elle tenta de masquer au mieux cet éclair de curiosité malicieuse qui était passé dans ses yeux et repris un air distrait et vaguement contrariée. Haussant les épaules, le regard de nouveau perdue dans l'horizon clair, la brise caressant son visage et déplaçant quelques unes de ses mèches, Coleen attendit qu'une réponse s'esquisse dans son esprit. « Moi aussi j'ai eu cette vague impression. » bougonna-t-elle, à court de répliques cinglantes. Et malgré sa mémoire qu'elle triturait dans tous les sens pour qu'elle lui révèle où elle avait déjà rencontré ce bel inconnu, elle ne trouvait pas la réponse à ses questions et son agacement ne faisait qu'augmenter. Elle aurait préféré se conforter dans l'idée qu'ils s'étaient croisés dans un couloir, mais malgré elle, la brunette savait que ce n'était pas simplement ça. Elle n'aurait pas eu une impression de déjà-vu aussi vive que celle à présent. Ce n'est que quand il prononça ces mots qu'il lui parut évident qu'ils avaient une connaissance en commun. « Dis moi, tu ne connaitrais pas par hasard un dénommé Julian? » la questionna Wren, ayant mis le doigt sur le point qui les rassemblait tout les deux. Un sourire espiègle, bien qu'involontaire, se glissa sur les lèvres de la jeune fille qui ferma les yeux un instant. Oui, Julian elle le connaissait bien. Ils se disputaient, se réconciliaient, se chamaillaient à longueur de journée, mais il restait son meilleur ami, pour le meilleur et pour le pire, et personne n'aurait pu changer ça. De vrais enfants mais ils s'adoraient sincèrement. Alors, à l'entente de ce prénom familier, elle ne put empêcher ce sourire de se glisser sur ses lèvres. « Ridley-Adams ? Oui je le connais, c'est mon meilleur ami. » déclara-t-elle fièrement. Mais qui était-il pour Wren ? « D'où est-ce que tu le connais ? » demanda-t-elle d'un air perplexe. Une pensée lui effleura alors l'esprit ; le Iota n'était pas stupide, il devait avoir vu clair dans le problème qu'elle avait avec la nourriture, s'il connaissait Julian, qu'irait-il lui raconter ?



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June D. J. Martin
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June D. J. Martin
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