Je venais d’intégrer l’université de Berkeley en tant que professeur de Français, où tout se passait bien jusqu’ici faisant toute sorte de rencontres superficielles pour le moment. Certains professeurs que j’avais croisés sans même avoir pris le temps de faire plus amples connaissances arrivant en cette fin d’année universitaire, mais je ne devais pas relâcher malgré tout et paraitre tel un professeur qui avait tout son sérieux ! Je préparais donc mes cours pour l’heure suivante ayant eu un creux avant de repenser à mes élèves et aux leçons précédemment données…
Mes étudiants arrivèrent ensuite, pénétrant dans la salle de classe qui m’était attribuée avant d’apercevoir Lullaby, cette jeune femme si jeune et si mure à la fois qui suivait mes cours deux semaines sur deux, suivant en parallèles certains domaines d’études. Je ne sus pourquoi mais elle m’intriguait, peut-être était-ce le fait qu’elle était douée plus que la moyenne de mes élèves ? Et sans oublier sa façon d’être, si réservée, féline et attirante à la fois ! Comment pouvais-je avoir une telle pensée à l’égard d’une jeunette sachant que je devais avoir au moins 10 ans de plus qu’elle ?! Je devais cesser de penser à la voir ainsi, telle une femme et non comme une élève ! Reprenant mes feuillets en main, je les fis passer d’une rangée à l’autre avant d’attendre que tous aient en leur possession ses nouveaux cours qui étaient simples normalement, des questions dans la langue de Shakespeare et devant y répondre en français et vice versa, ce qui me démontrerait ceux qui savaient utiliser la langue de Molière et ceux qui la comprenaient, sans malheureusement ne savoir mettre en forme cette langue étrangère. Une des plus complexes paraitrait-il …
Je jetais un œil sur l’ensemble de mes étudiants LA voyant comme ailleurs, attendant que quelque chose ne se passe dans cette pièce, que je la regardais brièvement avant de rejoindre ma place auprès du tableau faisant face à tous, m’assurant que tous les polycopiés avaient bien été distribués.
« Tout est expliqué, lisez bien les consignes et au moindre problème n’hésitez je suis là, mais je pense que vous devriez vous en sortir non ? »Je pris un ton léger et souriant afin de les mettre en confiance les mettant à l’épreuve pour connaitre à chacun leur niveau de langue française.
Une fois les feuillets repris et prêts à être corrigés je me tentais à autre chose, un autre exercice mais pratique cette fois ci. Une demi-heure passa et ce fut le moment de ramener les feuilles à l’avant de la classe que j’empilais soigneusement sur le coin de mon bureau avant de jeter de nouveau un œil sur mes étudiants, voyant en eux une sorte d’interrogations sur la suite du cours.
« Très bien, nous allons nous prêter à un tout autre exercice, celui de la pratique de la langue et n’entendez pas par-là, le sens propre de mon expression. »Certains pouvaient penser à une pratique de préliminaires, ce qui ne serait pas le cas en ces lieux, et puis un peu d’humour ne ferait pas de mal si ? Autant se détendre et parfaire en toute sérénité et en toute décontraction étant tous des adultes, n’est-il pas vrai ?
« Alors voilà, pour ne pas rendre cela ennuyant je vous propose donc de commencer par une question, je m’adresserais en premier lieu à l’un ou l’une d’entre vous, vous répondrez et ensuite ce sera votre tour de poser une autre question à l’un de vos camarades sur le thème qui vous plaira sans dépasser les limites. Très bien je vais donc commencer par mademoiselle Romanova »Je vins m’asseoir sur le coin de mon bureau poussant les feuillets avant de poser la toute première des questions, des plus banales au final et ce en français bien évidemment.
-«Pouvez-vous me dire d’où vous venez ? »Cette question était des plus simples, de quel pays, nation ou État venait-elle ? Sur quoi elle pourrait enchainer ensuite enchainer vers un autre camarade, rien de bien compliquer…

CODE TOXIC GLAM

Je ne tardais pas à donner un travail à faire à mes étudiants, incluant la théorie à la pratique par la suite, jouant sur les deux tableaux pour n’avoir aucune lacune dans l’un des deux sens. Il fallait savoir écrire, parler la langue mais aussi la comprendre et Lullaby la comprit à merveille d’autant plus que sa réponse était d’une grande satisfaction. Élève des plus douées, pouvant le constater qu’elle semblait tout à fait à l’aise avec l’utilisation de ce langage qu’était le Français, même si je pouvais percevoir en fond un léger accent, par mon expérience à avoir côtoyé maintes et maintes cultures différentes pendant mes années passées dans les forces armées étrangères…Mais ce qui m’intrigua était sa façon de s’exprimer, la tournure de ses mots, de ses phrases courtes mais si complètes à la fois, que je lui jetais un coup d’œil voyant son aisance face à cet exercice avant qu’elle ne lance la balle à l’un de ses camarades de cours, Kévin et ainsi de suite jusqu’à revenir sur la jeune femme russe, le sais-je maintenant, que je pus déceler une once de contrariété sur son visage. Était-ce un sujet sensible auquel elle ne souhaitait pas répondre ? Je n ‘allais pas la forcer si tel était le cas, ne connaissant pas la vie de chacun de mes étudiants. Je m’apprêtais donc à intervenir quand soudain elle reprit, mais là n’était pas mon intérêt pour la langue de Molière mais plutôt de son contenu. Était-elle…sérieuse ? Toujours assis sur l’u des coins de mon bureau à porter mon attention sur la jeune femme qu’elle était, tous semblaient s’intéresser à son existence hors du commun, bien que j’en restais stupéfait, devant peut-être mieux me renseigner auparavant…
« S’il vous plait mesdemoiselles, du calme, ce n’était qu’n exercice, un simple exercice de diction et de compréhension de la langue. Merci Mademoiselle Romanova de cette magnifique offrande faite à cette langue parfois si difficile à cerner. »Je tenterais de ne plus confronter mes élèves à ce genre de situation révélant une partie de leur vie privée aux yeux de tous…Je m’en voulais déjà même si au final elle aurait très pu trouver autre chose à raconter, ayant cette facilité à s’exprimer dans cette langue étrangère. Le cours prit fin de telle manière que la sonnerie retentit, comme quoi le temps avait filé à une vitesse folle, donnant les thèmes qui seront abordés lors de la seconde heure pour ne pas les prendre au dépourvus qu’ensuite tous libérèrent les lieux avant que je n’interpelle l’un de mes étudiantes durant le temps de pause.
« Mademoiselle Romanova, puis-je m’entretenir avec vous un instant ? »Je la voyais comme une étudiante des plus banales en cet instant présent avant de reprendre place derrière mon bureau et l’invitant à s’asseoir au premier rang face à moi.
« Je suis réellement navré de vous avoir mise dans une situation inconfortable, mais vous auriez pu autant ne pas dévoiler ce genre d’information face à toute cette assemblée. Ce n’était qu’un exercice et non un interrogatoire au sens propre. »Puis mon attitude se mit à tergiverser la voyant désormais autrement, comme si je perdais mes moyens évitant son regard …
« Je ne vais pas vous retenir plus longtemps je dois encore préparer le cours à venir et je tacherais cette fois ci…de ne pas intervenir d’une façon ou d’une autre dans la vie privée de mes élèves…Et concernant votre activité, je suis flatté d’avoir une telle personne dans mon cours, non pas pour votre titre mais pour l’action que vous menez afin de venir en aide aux plus démunis, une noble cause aux yeux de tous. Mais on s’éloigne du sujet...vous êtes libre d’aller prendre l’air , profitez de cette interclasse pour vous calmer, je suis certain que votre Becca, ne vous souhaitait nul mal d’une façon ou d’une autre et la prochaine fois, n’oubliez pas que vous pouvez improviser, ce n’est pas le contenu des propos personnels qui importe mais la façon de s’exprimer et de comprendre la langue. »Un léger sourire aux lèvres rien de bien évocateur, même si l’envie ne m’en manquait pas mais je devais agir en tant que professeur et non d’un homme à une femme qui m’intriguait que je me perdis un bref instant à la contempler pouvant savoir désormais la couleur de ses iris…

CODE TOXIC GLAM

Lullaby semblait ne pas avoir apprécié du tout le fait une son amie Rebecca la mette en avant de la sorte même si la jeune russe s’en tirait à merveille expliquant son rôle si important auprès des associations caritatives pour les plus démunis ; chacun pouvait avoir une cause à défendre et la sienne était celle de venir en aide des autres.
J’écoutais Mademoiselle Romanova m’expliquer qu’elle n’avait nullement eu envie de se mettre en avant, chose que j’avais parfaitement comprise lui signifiant d’un hochement de tête simplement…
« Et bien sachez que cela l’était pour moi, avant que vous ne me l’annonciez ! Alors oui, j’étais été surpris, je ne me renseigne pas sur mes élèves du moment que je n’ai aucun soucis avec eux et vous êtes telle une élève modèle et très douée. Et pardonnez-moi sa majesté mais sans vouloir vous offenser je n’ai jamais entendu parler de vous ou encore de ce nom de famille. »Et cela se comprenait par le fait que j’avais été ces quinze dernières années à survoler le monde pour tenter de mettre fin aux guerres, qui m’avaient cependant laissé quelques cicatrices sur le corps. Je n’avais pas le temps de me préoccuper de ce genre de potins sur telles ou telles familles riches, mon point d’honneur et premier étant de remettre le calme sur les terres ou j’étais envoyé…l’armée des forces étrangères étaient une partie de ma vie que je n’évoquais jamais en détails, même si j’étais fier de faire partie de ce domaine qu’aujourd’hui sans la venue de ma petite fille je ne serais pas présent en ces lieux mais probablement quelque part à l’étranger arme à la main en train de surveiller l’ennemi…Bref, une très longue histoire…
Puis vint ce « blanc » la voyant se diriger vers la sortie pour l’interclasse mais ce qui me fit sourire, fut qu’elle avait pris ses affaires, son sac en main…
« Mademoiselle Romanova ? »Je laissais un silence de courte durée avant de masquer mon sourire derrière une main posée sur mon visage…Reprenant mon sérieux, je me dirigeais vers elle, avant de me placer de trois quart vers elle, la regardant.
« Je sais que cela a pu vous déstabiliser mais à moins que vous ne comptiez-vous absenter, nous avons de nouveau cour ensemble pour l’heure qui suit… »Je la regardais de façon différente comme si rien n’était à mes côtés, ni ce lieu, ni personne d’autre que cela étrangement ne me gênait guère, au contraire c’était des plus agréables…
« Profitez de votre pause mademoiselle… »Dis-je toujours sourire en coin avant de regagner mon bureau et regardant par la fenêtre toujours ce sourire béat aux lèvres, avant de la voir intégrer la cour retrouvant ses amis…Fascinante cette jeune personne…je me préparais pour le cours suivant sachant désormais qu’elle détestait parler d’elle-même…avant qu’ils ne reviennent tous pour la seconde heure où je leur demanderais une rédaction de leurs envies, souhaits, ou encore des rêves ou buts qu’ils aimeraient atteindre, avant de les passer en traduction en français ; Autant leur donner un travail qui saurait les motiver, non ?

CODE TOXIC GLAM

Je fus étonné qu’elle me reprenne sur ce « titre » de noblesse, ce qui me fit rire d’ailleurs avant de m’excusez tout en faisant un léger hochement de tête, comme un chevalier le ferait face à sa reine.
« Veuillez accepter toutes mes excuses Votre Majesté, mais sachez, qu’en cours je ne ferias aucune distinction, je ne puis me le permettre. »Toujours avec cet air taquin et amusé de la situation qui me fit me détendre d’ailleurs, tant parfois je me sentais « idiot » en sa compagnie, même si elle se trouvait entouré d’autres étudiants.
« Et comment trop âgé et masculin pour voir ce genre de dessin animé ? Sachez donc jeune demoiselle que je me ferais un honneur de le visionner. Je n‘en savais rien pour être honnête mais j’avoue que ce soir je me coucherais avec encore plus de culture, merci à vous Mademoiselle Romanova. »Voilà ce que pouvait donner une personne impliquée et intéressée par ses dires, que la passion pouvait être communicative. C’était intéressant de voir à quel point elle pouvait nous emmener au-delà des siècles pour nous narrer une période bien sombre que fut la guerre mais également s’interroger à en connaitre davantage, surtout étant une descendante de cette famille si prestigieuse ! Le tout s’en suivit qu’un oubli ou appelons cela une étourderie de sa part, quant à vouloir prendre avec elle son sac de cours. Sachant qu’une jeune femme a toujours besoin de se sentir non loin de ses petits effets personnels cela m’étira de nouveau un sourire. Elle était si fraiche et si naturelle, que même son rang social pouvait faire l’étonnement de tous !
Flânant quelques peu à la regarder également par l’une des vitres de la salle de cours, je gardais toujours ce petit sourire aux lèvres avant de me remettre dans ce qui allait encore nous réunir pour l’heure à venir, la langue de Molière !
« La langue française est un ensemble de choses qui la constitue, comme le temps à employer, la grammaire, l’orthographe, et ce de trois manières différentes, comme le langage familier, courant ou encore soutenu, est-ce que quelqu’un peu me dire de quoi il en retourne et me donner un exemple ? »À quoi bon connaitre une langue par tous les temps et l’orthographiant bien si on ne la maitrise pas, comme une mauvaise manière de l’employer, ne pouvant s’adresser à certaines personnes comme on le ferait avec un ami ? Mes étudiants étaient pour la plupart studieux et de bon niveau. Autant s’en assurer par moi-même ayant repris cette classe d’universitaire en fin d’année ne sachant ce qu’ils avaient vraiment, ne pouvant que me référer par rapport aux notes laissées par mon prédécesseur …
Voilà à quoi allait servir cette heure à venir, à faire en sorte que nous puissions faire le tour de cette langue avant de se lancer sur un cercle plus large que pouvait être la France, devant forcément en savoir un minium sur leurs habitudes tant gastronomiques que géographiques ou que sais-je encore leur coutumes tout simplement…

CODE TOXIC GLAM