the great escape
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now, we're in trouble (eden)

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MessageSujet: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptyMar 23 Avr - 22:46

now, we're in trouble (eden) Tumblr_mdr9rkEdaZ1rxt7h4o1_500 now, we're in trouble (eden) Tumblr_mh011qGG1t1rifmgxo1_500 now, we're in trouble (eden) Tumblr_mdwsuhgPQE1ril2udo1_500
▬ now, we're in trouble. ▬

De retour sur les bancs de l'université depuis presque un mois, Elmas reprenait progressivement ses habitudes. Les cours lui avaient manqué plus qu'elle ne le pensait, et pourtant, elle savait qu'il n'y avait aucun moyen de sauver son année. En troisième année de droit, elle ne s'y présentait que par formalité, histoire de prendre un peu d'avance pour l'année qui arrivait mais aussi pour profiter de ses amis avant les vacances d'été. En effet, son hospitalisation prolongée ne lui permettait pas d'assurer aux examens finaux, même en donnant le meilleur d'elle-même. Il était donc plus judicieux de redoubler et de reprendre paisiblement. Retourner dans son appartement en compagnie de Marni et Jader lui faisait le plus grand bien, elle commençait à en avoir marre de supporter les murs trop blancs de sa chambre. Et puis il manquait sérieusement d'ambiance là où tout était beaucoup trop triste. Le personnel était agréable, certes, mais elle ne voulait plus de tout cela. Elle avait besoin de dynamisme, on l'avait enfermée beaucoup trop longtemps. Alors qu'elle se pensait enfin libre, son corps lui posa une nouvelle limite, qui heureusement pour elle ne fut pas insurmontable. En direction des salles de classes, Elmas profitait du soleil de la Californie pour porter une petite robe rose poudrée avec des petites ballerines. Son insuffisance rénale allait la suivre à vie désormais, et elle était encore bien trop fatiguée pour s'encombrer de chaussures à talons ou autre accessoires inutiles. Un sac à main de couleur cuir suffisait à transporter ce dont elle avait besoin, ainsi que son ordinateur portable qu'elle avait glissé à l'intérieur. Déjà assez retardée par le trafic de la ville, elle devait accélérer le pas si elle ne voulait pas se faire remarquer. Plutôt studieuse, Elmas était le genre d'étudiante qui aimait prendre du bon temps, fréquenter les soirées, tout en veillant à ce que ses résultats scolaires soient satisfaisants. Elle avait un but à atteindre, et n'en démordrait pas. Le chemin jusqu'ici avait été beaucoup trop long et fastidieux pour risquer de tout perdre seulement à cause de sa mauvaise organisation. S'arrêtant en chemin à certains moments pour discuter rapidement avec quelques amis, Elmas était sereine et bien heureuse d'être de retour. Malgré ce calme, tout n'était pas si simple. Elle avait pris soin d'éviter certaines personnes, plus ou moins volontairement, comme Samaël. Le jeune oméga avait réussi à susciter en elles des sentiments qui lui étaient jusqu'à ce jour inconnus. Elle qui pensait uniquement que leur relation se basait sur de l'amitié dut rapidement se rendre à l'évidence et admettre qu'il n'y avait pas que cela. En réalité, elle ressentait de l'amour, ce qui fut bien difficile à accepter. C'était d'ailleurs à cause de son manque d'expérience qu'elle fit une grande erreur en le laissant en plan, ne lui donnant aucunes nouvelles pendant plusieurs mois. Durant son hospitalisation, elle n'avait même pas pris la peine de le tenir au courant de son état de santé. Il avait du rester dans l'ignorance pendant quelques temps, mais il était clair qu'un de leurs amis communs lui parlerait de sa situation. Pourtant, elle espérait encore aujourd'hui qu'il n'en savait rien, même si cela ne risquait pas d'être le cas.

Ensuite, elle voulait à tout prix éviter une seconde personne : sa sœur jumelle, Eden. Leur dernière rencontre à Noël dernier n'avait pas été des plus agréables, et la jeune russe était consciente que leur relation n'allait pas s'arranger de sitôt. Elmas lui avait pendant longtemps caché sa véritable identité, blessée par l'attitude et profondément déçue par la femme que sa sœur était devenue. Se retrouvant face à une inconnue, elle ne savait plus comment agir avec elle, et préférait donc l'éviter pour ne pas avoir à trop y penser. Pourtant, même si elle essayait d'y penser le moins souvent, le souvenir d'Eden enfant et celle de maintenant ne cessait de la hanter. Une fois arrivée dans l'enceinte du bâtiment, s'aventurer dans les escaliers dans cette foule d'étudiants ne lui semblait pas très judicieux. Elle se dirigea donc vers les ascenseurs, dont l'un d'entre était sur le point de s'en aller. Accélérant le pas, elle se servit de son sac pour éviter que les portes ne se ferment totalement et qu'elle puisse se glisser à l'intérieur de la cage. Alors qu'elle reprenait son souffle, elle releva la tête, voyant en face d'elle un visage familier. Alors qu'elle la pensait à Paris depuis plusieurs mois maintenant, recroiser Eden lui fit un petit choc, ne s'attendant pas à la revoir dans ces conditions. L'ambiance devint rapidement plus tendue, alors qu'Elmas se tenait toujours face à elle, le regard fixe. Elle finit par racler sa gorge, se faisant plus petite que jamais. Essayant de l'ignorer, elle sentait les yeux d'Eden se poser sur elle, ce qui la dérangeait terriblement. Tout le monde savait comme était la Hastings-Matveïv et Elmas n'osait même pas imaginer ce qu'elle pensait d'elle à cet instant précis. Toujours aussi majestueuse, Eden était maquillée à la perfection, ses vêtements la mettaient tout particulièrement en valeur, alors qu'à côté, Elmas semblait totalement insignifiante. Les jumelles continuaient leur ascension, jusqu'à ce qu'un bruit sourd ne se fasse entendre, suivit d'une légère secousse de la cabine qui finalement s'arrêta. L'écran indiquait qu'ils se trouvaient à mi-chemin entre le second et le troisième étage. Bloquées, le destin semblait vouloir les réunir, quelques soient les moyens utilisés. « Très bien, il va falloir qu'on se sorte de là maintenant. » Elmas appuya sur le bouton pour contacter des personnes extérieures, mais ne reçut aucune réponse. « Il me semble qu'on va devoir rester ensemble plus longtemps que prévu. » A la fois gênée et sur la défensive, elle ne savait pas comment agir. Eden n'allait pas tarder à apporter son grain de sable, elle en était persuadée.
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MessageSujet: Re: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptyMer 24 Avr - 21:22

« i forgot to say out loud how beautiful you really are to me, i can't be without you »
pink - please don't leave me
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now, we're in trouble (eden) Tumblr_mce98okG921rym6xf« Ma famille m'attend, pour fêter mon Noel. » C'est sur ces paroles assassines prononcées par la jeune iota et adressées à sa soeur que les jumelles Matveïv s'étaient quittés après leurs retrouvailles en décembre dernier. De simples mots qui, porteur d'un message tout simplement insupportable aux yeux de la tornade brune nommée Eden, étaient venus la poignarder en plein coeur. En effet, un coup de poignard n'aurait pas fait plus mal. Elle était donc restée là, seule, impuissante devant la vision de sa soeur Elmas, s'éloignant petit à petit d'elle, avant de disparaitre. Littéralement. Depuis leur nouvelle séparation Eden n'avait cessé de ressasser ces quelques mots, si douloureux. C'était elle sa famille. Elle est personne d'autre. Elle n'avait plus qu'elle, sa petite coeur chérie, celle qu'elle avait rêvé tant de fois de retrouver. Bien qu'elle aimait sa nouvelle famille, rien ne pourrait jamais égaler Elmas, son sang, sa vraie famille. Il n'y avait rien à faire, la jolie brune ne comprenait pas, et pire, cela l'avait blessé, profondément. Eden avait rêvé tant de fois de ces retrouvailles, elle les avaient imaginées belles, émouvantes et tendres. Elle avait toujours su que son Elmas était vivante, depuis toutes ces années, car le lien qui la liait à elle était plus fort que tout : le lien du coeur et de l'amour. Même dans ses pires cauchemars, elle n'aurait jamais imaginé des retrouvailles si houleuses. Des retrouvailles où les tendres embrassades ont cédé leur place aux reproches et à la déception. En effet, Elmas avait été affreusement déçue de la nouvelle Eden, ce que cette dernière ne comprenait d'ailleurs tout bonnement pas. Mais à quoi s'attendait-t-elle ? A une espèce de gourde en train de pleurer à chaude larme plus de 14 ans après le drame ? Non, bien sûr que non. Certes, une sorte de brouillard épais flottait douloureusement dans son coeur et ne la quittait jamais, à aucun moment de sa vie, mais il paraissait tout simplement normal que la jeune orpheline ai réussi, tant bien que mal à se reconstruire après ses rudes années. Alors qu'Eden avait pensé retrouver sa soeur et ne plus jamais la quitter, rester tout près d'elle, se coller à elle, la serrer si fort dans ses bras, elle avait finalement, encore une fois du subir cette nouvelle séparation aussi douloureuse que la précédente. Douloureuse, mais différemment car cette fois-ci, elle savait pertinemment que sa soeur allait bien, qu'elle était en vie et en bonne santé, mais douloureuse car cette fois-ci, elles auraient pu faire autrement. Impuissante et dévastée face à la réaction de son double, l'impulsive Eden avait donc pris la décision de quitter l'université, aussitôt sa soeur partie. Des valises faites à la va vite, tant pis, ce n'était pas l'argent qui lui manquait et elle pourrait racheter autant de fringues qu'elle ne désirerait une fois ses valises posées sur cette nouvelle terre qui l'accueillerait. Et puis, le shopping était le remède favoris de la russe incendiaire. C'est ainsi que la jeune femme était partie, tout d'abord en direction d'un charmant petit village en plein coeur de l'Italie après de rapides au revoir à son Adriel, avant de rejoindre, quelques semaines plus tard la capitale française. Elle y avait démarché de nombreux contrats, il faut croire qu'en plus de séduire l'Amérique, son adorable petit minois et son adorable accent russe avait également conquis l'Europe. Pour tuer son temps libre, la jeune femme écrivait même des chroniques pour un très célèbre magazine de mode français. Bien sûr, une autre destination s'était également glissée entre l'Italie et ses pizzas et la France et son imposante Tour Eiffel : la Russie. Car, pour la première fois, le coeur lourd, serré, la jeune femme s'était rendu sur les lieux du drame ayant bouleversé sa vie quelques années plus tôt. Ce drame ayant signé la fin précipitée de sa tendre et innocente enfance pour la plonger tout droit dans le monde impitoyable des adultes. Un monde certes, plein d'argent et de paillette pour Eden, mais un monde hostile où la présence rassurante de sa douce moitié manquait à chaque instant. Chaque pas que la jeune femme faisant sans sa soeur était un pas hésitant, le coeur rempli de chagrin de devoir poursuivre sa route sans ce repère si rassurant, si fidèle, ce précieux allié qu'était sa soeur jumelle. Eden était donc retournée une journée, une seule journée car plus aurait été un supplice tout simplement insupportable à l'endroit où ses parents avaient perdu la vie et où sa soeur avait disparu. Des millions de questions se bousculèrent dans son esprit. Mais qu'était-il arrivé à Elmas ? Pourquoi personne ne l'avait retrouvé ? Elle n'avait qu'une envie, ressauter dans le premier avion pour retrouver sa soeur et lui demander car, elle seule avait les réponses aux questions qui torturaient son âme et son esprit. Tout avait changé. La dernière image qu'Eden gardait de cet endroit était un lieu dévastée : des immeubles en feu, une fumée aveuglante, une odeur de pourriture infernal, des cris épouvantables. Aujourd'hui, tout semblait différent. En ce mois de janvier, une jolie poudre blanche avait recouvert ce tout nouveau paysage. Un nouvel immeuble avait été bâti et à ses côtés, un petit parc pour enfant. Des petits flocons venaient mourir délicatement sur le doux visage d'Eden. Ses traits paraissaient tellement purs, si enfantin, si innocent. Le simple fait de revenir sur cette terre appartenant à son passé, sur les traces de ses souvenirs l'avait en quelque sorte ramené en enfance, durant quelques instants. Elle se revit, faisant ses premiers pas sur cette allée laiteuse. Elle se revit riant, jouant aux côtés de sa moitié, son Elmas. Des bribes de souvenirs qu'elle avait enfouie au fond d'elle, tout au fond de son coeur ayant déjà tant souffert remontèrent à la surface. Des souvenirs heureux, paisibles de sa douce enfance dans la famille Matveïv. Pourtant ce petit visage paraissant tellement innocent avait connu les pires atrocités : la perte des êtres qu'elle chérissait le plus au monde. Tout avait tellement changé. Il ne restait plus rien de ce fameux jour de décembre où ses parents avaient perdu la vie. Tout semblait si paisible, si paradisiaque. L'hiver russe semblait avoir suspendu le temps, comme dans une jolie parenthèse enneigée. « Ma petite, il ne faut pas rester ici, vous allez attraper froid ! Vous habitez ici ? » la voix affectueuse d'une vieille dame interrompu son recueillement et la fit légèrement sursauter. Non, elle habitait pas ici. Du mois, plus maintenant. Eden se mit à trembler très légèrement, assez légèrement pour que la vieille dame ne s'en aperçoive même pas. Elle semblait totalement immobile, comme une belle statut de cire. Elle trembla car des songes envahirent son esprit. Elle se demande tout à coup si, justement rien de tout ça n'était arrivé, habiterait-elle encore là ? Si cet incendie de s'était pas déclenché, peut-être qu'à ce moment précis, ce même jour, cette vieille dame se serait aussi trouvé là et lui aurait posé la même question. Prise d'une folie passagère, elle répondit alors à cette tendre inconnue : « Oui, j'habite juste là. » mentit-elle en montrant du doigt l'emplacement de son ancien appartement. Elle commençait sérieusement à perdre la boule, le froid avait du lui geler quelques neurones. Non seulement elle se montrait gentille avec une personne du troisième âge, mais en plus elle prétendait habiter ici, dans ce trou. Réveille-toi Eden, tu habites aux États-Unis, l'American Dream tu le vis tous les jours, laisse ces pauvres gens à leur misère, et retourne t'occuper de tes ongles et des tes cheveux. Alors qu'elle faisait demi-tour, totalement bouleversée par ces quelques instants plongés dans son passé, elle réalisa à nouveau à quel point sa soeur lui manquait. Atrocement. Elle se revit des années plutôt, à cet endroit même, pleurant à chaudes larmes la perte de son double. Elle s'était alors jurée de tout faire pour la retrouver, de faire de ce but sa priorité ultime. Elle s'en voulait terriblement, elle n'avait pas assez cherché, elle n'avait pas fait tout ce qu'elle pouvait pour retrouver sa petite soeur, et pire, quand cette dernière avait fait ce qu'Eden aurait du faire, elle l'avait à nouveau laissé filer. Si la petite Eden du passé avait pu apparaitre devant elle à cet instant précis, elle lui aurait collé une bonne gifle amplement méritée. Eden était partie. Repartie vers de nouveaux horizons, plus beaux, plus léger et bien plus doux. Seul restait sur le sable quelques petits pas, les siens. Et à nouveau, ces quelques petits pas hésitants avaient été fait sans sa bien-aimée soeur jumelle.

Après sa folle épopée, c'est plutôt précipitamment que la belle Eden était retournée à l'université. Non pas car elle était soucieuse de ses notes ou d'une quelconque connerie dans le genre là, mais histoire de faire comprendre à l'espèce d'idiote prénommée Lily-Rose qu'on ne jouait pas avec ses affaires, et qu'on ne s'aventurait jamais sur son territoire. Bien décidée à faire valeur ses droits et à renvoyer cette petite garce d'où elle venait, c'est-à-dire de nul part, de l'ombre, du néant le plus absolu la tornade brune arpentait donc à nouveau les couloirs de l'université. Alors qu'elle se rendait à l'administration afin de justifier de ses quelques absences - 4 mois d'absence - elle se trouva bloquer par des barrières l'empêchant de continuer. Tant pis, elle prendrait l'ascenseur, même si elle détestait cela plus que tout au monde. Bien plus que de voir la dernière robe de son couturier favoris passer sous nez, dérobée par une petite pétasse qui pourrait très bien s'appeler Lily-Rose si cette dernière n'avait pas fait partie du bas peuple. Elle se hissa donc majestueusement dans cette petite cage qu'elle haïssait tant en priant que ce trajet soit aussi court que possible.C'est alors qu'une tête qui lui était on ne peut plus familière et autrefois des plus rassurantes s'incrusta dans l'ascenseur juste avant que les portes de ce dernier ne se referment. Eden fit un pas un avant, espérant pouvoir atteindre le bouton permettant l'ouverture des portes à temps, pour s'éviter quelques instants des plus pénibles en compagnie de cette soeur qui la détestait tant et dont elle ne pouvait tout bonnement plus supporter les reproches incessants et accablants, mais en vain, les portes s'étaient déjà refermées et l'ascenseur entamait déjà sa folle montée quand la brune retourna à la place initiale, sous le regard transperçant de sa soeur. Les yeux de son double la transperçait en plein coeur, lui faisant si mal. Cette dernière se racla la gorge, brisant ainsi le silence pesant régnant dans l'ascenseur. Soudain, ce dernier fut stoppa net dans sa folle ascension en raison d'une secousse. Cette fois-ci, c'est la voix d'Elmas qui vint résonner entre les 4 murs empoissonnant les deux jeunes femmes. Eden le savait, pour le moment son esprit était bien trop occupé en raison de l'interruption d'Elmas et de ses nouvelles retrouvailles qui s'annonçaient encore une fois chaotique, mais elle risquait très vite de succomber à la panique. Une crise de claustrophobie risquait de pointer le bout de son nez et ça, il en était hors de question. Elmas voulait la croire intouchable et surtout croire qu'elle ne gardait aucune séquelle du drame qui les avaient secouées, tant mieux, c'est ce qu'elle lui laisserait croire. Elle devait donc tout faire pour ne surtout pas penser à cette insupportable situation et s'occuper. Malheureusement, pour cela, une seule solution : discuter avec sa soeur. « C'est moi ta famille Elmas. Tu n'avais pas le droit de me dire ça. Tu es en colère, certes, je veux bien le comprendre mais tu n'avais pas le droit de me dire ça. » maugréa-t-elle du ton hautain qui lui était propre. Bien heureusement pour la belle brune, elle était tellement habituée à employer ce petit ton froid qu'elle arrivait à l'appliquer à Elmas également. La voix d'un homme résonna dans l'ascenseur, coupant ainsi la tornade brune dans son élan. « Dépêchez-vous, je ne vais pas rester coincer ici plus longtemps, vous me faites gaspillez mon temps. Si vous ne me faites pas sortir d'ici dans la minute, je vous fais tous virer vous entendez. » ordonna-t-elle. Voilà la première fois qu'Elmas la voyait ainsi, diriger son petit monde, et une chose était sure, elle ne devait pas être déçue. L'homme osa tout de même poser une nouvelle question. En effet, il souhaitait savoir si la gueularde russe était seule dans cet ascenseur. Après un coup d'oeil furtif vers Elmas, elle réalisa que cette dernière ne sembla pas prête à répondre et prit les devant. « Non, nous sommes deux. Eden Hastings-Matveïv .. » A l'entente de son nom, l'homme tiqua et sembla paniquer davantage que les deux soeurs.«.. et une Iota, Elmas il me semble. »poursuivit-elle froidement. Oui, comme lui avait si bien fait comprendre Elmas, les deux jeunes femmes ne se connaissaient plus si bien que ça finalement.

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MessageSujet: Re: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptyLun 6 Mai - 18:39

Durant son hospitalisation, Elmas avait eu l'occasion de faire le tour de l'hôpital plus d'une fois. Contrainte d'y rester pendant plusieurs suite à une infection rénale qui devint par la suite une insuffisance, elle n'avait pas grand chose à faire de ses journées. Elle avait absolument besoin de se dégourdir les jambes et de discuter avec quelques personnes pour ne pas perdre pieds. Ses parents étaient même venus sur place, restant d'abord une semaine entière, puis revenant chaque week-end pour constater l'avancée de sa maladie. Lorsqu'ils l'adoptèrent, ils savaient que la petite russe n'était pas au top de sa forme. Mais ils l'invitèrent tout de même à rejoindre leur famille. A l'hôpital, il arrivait même à son grand-frère de passer la nuit dans sa chambre, occupant le fauteuil libre juste à côté de son lit. Rares étaient ses moments de sommeil paisibles. Alors que ces derniers temps, cela semblait s'être amélioré, quitter de nouveau sa jumelle dans des mauvaises circonstances ainsi que ses problèmes de santé vinrent raviver les démons de son passé. « Toujours la même chose ? » De grosses cernes venaient souligner la fatigue d'Elmas, devenue trop extrême. En plus d'avoir mal physiquement, elle n'était pas reposée psychologiquement. L'aîné Burnett s'avança vers elle, venant même s'installer dans son lit. « Eden te manque ? » Eden, mais ses véritables parents aussi. Chacun avait une place spécifique dans son cœur, et personne n'était là comme remplaçant. Elle n'effaçait absolument rien. Elle fit un signe de tête en guise de réponse. Eden lui manquait terriblement. En plus de cette fameuse nuit où elle perdit tout, elle revoyait également cette dernière scène, celle de leurs retrouvailles. Hantée par le souvenir d'une sœur parfaite, avec qui elle s'entendait pourtant si bien, Elmas n'arrivait pas aller de l'avant. Accepter la vérité était bien trop difficile. Pendant la majeure partie de sa vie, elle s'était retrouvée face à des situations beaucoup trop compliquées, et elle n'avait pas besoin de tirer un trait sur l'image qu'elle avait d'Eden. Elle s'y accrochait désespérément depuis de nombreuses années maintenant. Elmas ne pouvait pas accepter que ce en quoi elle avait cru pendant tout ce temps n'était qu'un tissu de mensonges. Pas maintenant, alors qu'elle se retrouvait de nouveau confrontée à la dure réalité de la vie. « J'aimerais pouvoir retourner en arrière, et peut-être essayer de réagir autrement. » Les relations qu'entretiennent des jumeaux sont particulières, et malgré cette distance, il restait ce lien qui les unissait. Elle le sentait.

Alors qu'Elmas voulait rejoindre le plus rapidement son cours de droit, elle emprunta l'ascenseur, d'autant plus qu'avec ses problèmes de santé elle ne devait pas se surmener. Le sport lui était strictement interdit, même s'il lui arrivait d'en faire quand même de temps en temps, alors elle essayait de s'économiser au mieux. Ce qui semblait pourtant tout simple prit une toute autre tournure. Elle tomba sur Eden, sa sœur jumelle avec qui elle était en tensions, et n'avait plus aucun moyen d'échapper à cette situation. « C'est moi ta famille Elmas. Tu n'avais pas le droit de me dire ça. Tu es en colère, certes, je veux bien le comprendre mais tu n'avais pas le droit de me dire ça. » Elle repensa à leur dernière entrevue qui remontait au mois de décembre. Alors qu'Elmas se préparait à rentrer auprès des siens, de sa famille adoptive à Chicago, elle croisa le chemin d'Eden, qui ne semblait pas de très bonne humeur. Alors que pendant plus de deux ans, elle s'était tue sur sa véritable identité, se contentant de l'observer de loin et n'essayant pas même de faire un pas vers elle, la russe lui avoua finalement tout. Dans un excès de colère ou de tristesse, mais un flot d'émotions l'avait empêchée de garder le contrôle. Eden n'avait pas tort. Ses paroles avaient été dures, et Elmas n'avait cessé d'y repenser plus tard. Elle ne voulait pas se montrer aussi méchante, froide et distante. Au contraire, elle avait besoin de la serrer dans ses bras et de retomber l'espace de quelques secondes en enfance. Mais elle était beaucoup trop entêtée pour cela. Eden l'avait déçue. Elle n'appréciait pas la nouvelle personnalité de sa moitié. Par chance, la voix d'un homme se fit entendre à l'intérieur de l'ascenseur, probablement un technicien qui venait répondre à leur appel. En panne depuis quelques minutes seulement, Elmas avait pourtant l'impression d'y être depuis bien plus longtemps. L'ambiance était terriblement lourde et elle n'arrivait pas à trouver ses mots. Les mots qui sonneraient juste, et qui lui éviteraient de dire de nouveau une bêtise. C'était sans compter sur Eden, qui rapidement avait donné le ton à leur conversation. « Dépêchez-vous, je ne vais pas rester coincer ici plus longtemps, vous me faites gaspillez mon temps. Si vous ne me faites pas sortir d'ici dans la minute, je vous fais tous virer vous entendez. » Alors c'était donc elle, la terrible Eden. Celle que l'on craignait, celle qui avait le pouvoir sur tout, ou du moins presque. Elmas ne put s'empêcher de retenir un rire nerveux. Elle ferma les yeux quelques secondes tout en secouant sa tête. Ce n'était pas possible, elle vivait un cauchemar. Elle avait grandement besoin qu'on la sort de ce sommeil, qui commençait à être beaucoup trop long. C'était bien la première fois qu'elle voyait Eden diriger son petit monde. Elmas restait silencieuse, tandis que sa sœur continuait sur sa lancée. « Non, nous sommes deux. Eden Hastings-Matveïv .. et une Iota, Elmas il me semble. » Elle leva les yeux au ciel. Bien sûr. L'homme en question comprit directement la gravité de son erreur. Enfin, ce n'était pas une véritable erreur, mais aux yeux d'Eden, cela n'allait pas tarder à l'être s'il ne se dépêchait. A se demander si elle voulait tout simplement sortir d'ici pour retrouver sa liberté, ou si elle cherchait juste à se séparer d'Elmas. « Tu as terminé ? » Les bras croisés, elle alla se poser contre le mur de l'ascenseur, avant de pousser un profond soupir. « Tu devrais essayer d'être un peu plus … agréable. Ça marche vraiment. » Elmas n'avait jamais eu de personnel à diriger, ou d'une quelconque personne dans ce genre, alors elle ne pouvait pas vraiment le savoir. Mais elle savait que rester calme, se montrer aimable facilitait les choses. Elle marqua une courte pause, avant de baisser les yeux, et d'adoucir un peu plus le ton de sa voix. Elle n'avait pas le droit de lui dire cela, en effet. Mais elles avaient chacune fait leur chemin de leur côté. Leurs expériences étaient diamétralement opposées. « Tu as toujours été dans mes pensées, tu peux en être sûre. Mais avec les années, j'ai presque oublié ce qu'était d'avoir une famille. Alors je m'accroche à celle que l'on m'a offerte. » La famille Burnett représentait pour elle un véritable cadeau. Alors qu'elle avait totalement perdu espoir, dans son orphelinat russe, ils étaient venus chambouler à jamais sa vie. Personne ne s'intéresse généralement à une enfant de son âge. Et pourtant, celui qui devint ensuite son grand-frère l'avait directement prise sous son aile, ne voulant plus personne d'autre. Elmas attendait une réponse, une réaction de sa part, positive ou non. Elle n'avait plus grand chose à perdre de toutes façons, puisqu'elle l'avait déjà perdue.
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MessageSujet: Re: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptyMar 21 Mai - 19:40


888ème message pour ma Sevde, car on se revoit le 8 hanwi:mimi:


Durant son absence, elle avait tenté tant bien que mal de ne plus repenser à ses retrouvailles plus qu'épineuses avec sa soeur jumelle, mais en vain. Il faut dire que son petit passage par la case Russie, loin d'avoir arrangé les choses ne les avaient que rendu plus difficiles et douloureuses. Elle s'était éloignée pour tenter d'oublier, elle n'avait fait que rendre ces souvenirs plus vivants et lancinants. Sa soeur ne lui avait que manqué encore davantage. A chaque seconde, à chaque instant, elle ne rêvait que d'une chose : la retrouver. Seulement une peur titanesque la dévastait : celle de rentrer et de réaliser que tout ceci n'était qu'un rêve et qu'elle n'avait jamais recroisé sa soeur à Berkeley. Elle avait tellement rêvé de ce jour, du jour où elle reverrait sa soeur, elle avait prié si fort tant de fois, déverser une quantité bien plus importante de larmes que tout l'océan ne peut en contenir, elle avait tant espérait que ce moment arriverait, pourquoi n'avait-elle pas pu l'imaginer ? Peut-être que son chagrin et sa nostalgie l'avait rendu folle ? Elle n'en savait rien. Néanmoins, toutes ses interrogations furent levées quand elle aperçut son double pénétrait dans l'ascenseur. Son coeur se serra si forte. Une quantité innombrable de sentiments la parcourent toute entière. Mais plus que tout, elle avait envie de fuir car tout cela la terrorisait. Elle avait peur de cette soeur qui la détestait. Elle avait peur de cette amour si grand qu'elle portait à Elmas et qui ne semblait plus être réciproque. Qui sait, les liens du sang ont beau être puissants et indestructibles, ceux du coeur le sont également et peut-être que dans cette fameuse nouvelle famille, Elmas avait trouvé une nouvelle épaule sur laquelle pleurer, une nouvelle soeur. Et lorsqu'Eden avait peur, elle se parait de son masque de glace et pouvait être tout bonnement odieuse. Elle passait aux yeux de tous, pour une abominable garce à l'égo-surdimentionné. Une jeune femme jalousée, détestée, admirée. Son Altesse Eden paraissait parfois sans scrupule, mais malgré les apparences, elle avait un coeur.  Elle était capable d'haïr, comme d'aimer. Il y avait dans cette petite poupée paraissant si forte mais étant si fragile, bien plus fragile qu'un morceau de verre près à se briser à chaque instant, beaucoup d'amour à revendre et à donner. Seulement, n'ayant plus ni ses parents ni son Elmas, Eden avait du trouver quelqu'un d'autre à aimer davantage : elle-même. C'est tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment. Et les étudiants de l'université savait tous à quel point la jeune femme s'aimait. Narcisse était son deuxième nom. Elmas avait toujours fait ressortir le meilleur en elle. Mais Elmas n'étant plus là, la douce Eden, la fragile Eden était partie, partie avec elle, avec sa moitié. Elmas avait emmené avec elle ce qu'elle aimait chez sa soeur : sa douceur, sa bonne humeur : the good Eden, ne laissant derrière elle que the Evil one. Oui, the Evil Eden avait continué sa route, plus impitoyable que jamais. Dieu merci, sa soeur, semblant plutôt téméraire lui facilitait drôlement la tâche. Peu de gens osait - personne en réalité - n'osait tenir tête à son Altesse Eden sous peine d'abominables représailles. La tornade brune arqua le sourcil. « Je te demande pardon ?  » demanda-t-elle faussement. En réalité, Eden avait très bien comprit ce qu'Elmas avait dit mais lui donnait simplement une ultime chance de se racheter. Finalement, la petite Lambda n'avait pas du suffisamment bien se renseigner sur sa tyrannique soeur. Lamda oui, car à son retour, Eden apprit que sa cadette avait quitté les rouges afin de rejoindre les verts - quelle ignoble couleur - Peut-être que les deux jeunes femmes n'avaient finalement absolument rien en commun, si ce n'est les parents car si Elmas trouvait de l'intérêt aux yeux de sa soeur quand elle était encore Iota, symbole de compétitivité, d'ambition, elle paraissait tout de suite plus pâle aux yeux de ambitieuse moitié.     « Merci mais je me passerais  volontiers des conseils d'une simple Lambda vois-tu. » rétorqua-t-elle avec arrogance alors qu'elle mourrait simplement d'envie de lui dire qu'être agréable elle ne connaissait plus. Plus depuis que la petite princesse Eden s'était transformée en véritable reine des glaces afin d'affronter l'abominable réalité de la perte des trois êtres qui étaient les plus précieux à ses yeux. La demoiselle fit quelques pas sur le côté afin de s'éloigner de celle qui était autrefois son acolyte, son double, son plus précieux allié. « Bon maintenant tu m'excuses mais il y a des gens bien plus importants à qui je vais accorder le privilège d'un peu de mon temps. » lâcha-t-elle froidement. Car oui, qu'on se le dise, chaque seconde avec Princesse Hastings-Matveïv devait être savouré à sa juste valeur. La jeune femme sorti alors son téléphone portable de son nouveau sac hors de prix et s'apprêta à composer le numéro de sa meilleure amie, Maisy, quand elle s'aperçut qu'il n'y avait pas de réseaux.   « Merde. »  pesta-t-elle. Les noeuds qui s'étaient formés dans son estomac et dans sa gorge ne firent que de se resserrer davantage. Eden se sentait encore plus prisonnière de cette cage lui rappelant tant de mauvais souvenirs. Elle tourna le dos à Elmas quand elle commença à sentir son coeur s'emballer petit à petit dans sa poitrine. Ses prunelles brunes rivées sur la porte, cette dernière devint de plus en plus trouble. La vision de la jeune femme s'embua et une perle salée qu'elle s'empressa aussitôt de chasser roula le long de ses délicates pommettes.   « Si tu m'avais trouvé plus vide, rien de tout ça ne serait arrivé. » murmura-t-elle de façon à peine audible. Elle ne savait même pas si sa soeur avait pu l'entendre. Cette phrase, qui lui avait déchiré le coeur, l'ayant obligé à se dévêtir de cette carapace protectrice tellement rassurante, faisant référence à leur petite partie de cache-cache, des années plus tôt, le jour du drame. Evidemment, leurs parents auraient également péri dans ce terrible incendie, mais les deux soeurs siamoises n'auraient jamais été séparées. La confession de sa soeur qui suivit amplifia à nouveau la douleur lancinante qui lui torturait l'âme. Sa soeur ne l'avait pas oublié, et mieux, Eden n'avait pas été la seule à penser à elle à chaque seconde de sa vie. Une sourire se dessina sur son visage, imperceptible aux yeux de sa soeur à qui elle tournait toujours le dos. Eden le savait, dans ces moments là, pour ne pas céder à la panique, elle devait s'occuper et Maisy n'étant pas là, elle n'avait d'autres choix que de tenter de nouer, un semblant de lien avec sa soeur jumelle. Douloureux paradoxe on sait que les jumeaux sont censés  être les personnes se connaissant le mieux au monde.   « Tu as été adopté ? » demanda Eden d'un air faussement détaché. Des millions de questions se bousculaient dans son esprit, elle avait envie de lui demander tant de choses, elle avait envie de tout savoir des moindres détails de la vie de sa soeur. Où étais-tu? Qu'est ce qu'il t'est arrivé ? Pourquoi tu ne m'as pas cherché ? Est-ce que tu pensais à moi le jour de notre anniversaire ? Est-ce que tu m'aimes ? Mais la possessive Eden décida de faire plus simple et moins dans l'émotion histoire que le crétin qui les entendait surement de l'autre côté de l'ascenseur et qu'elle avait incendiait quelques minutes plus tôt ne sorte pas les violons.   « Ils t'ont adopté car ils ne pouvait pas avoir d'enfants ?  » questionna-t-elle, le coeur lourd.  Eden n'aurait pas supporté d'avoir une autre soeur. C'est d'ailleurs la première chose qu'elle avait demandé à ses parents adoptifs avant que ces derniers ne signent les papiers définitifs. Elle n'aurait jamais supporté d'employer les termes "ma soeur" pour désigner une autre personne qu'Elmas. Les gens pensait qu'elle était heureuse d'être "fille unique" pour cette raison. En réalité, c'était uniquement car la seule soeur qu'elle avait eu et qu'elle aurait était et restera Elmas. Elle avait juste besoin de savoir si il en était de même de son côté. Savoir si elle était toujours la seule et unique soeur dans le coeur de sa cadette. Car en bonne petite princesse pourrie gâtée, Eden ne partageait pas et encore moins son Elmas. Il n'y avait qu'à voir le pronom personnel qui prônait devant le prénom de cette dernière.  Mais, ce n'était pas qu'une jalousie malsaine et maladive. Non, malgré tout ce qu'elle pouvait dire, malgré toutes les différences qu'elle essayait de se trouver avec cette soeur, au fond d'elle, elle l'aimait. Elle l'aimait plus que tout au monde et de tout son coeur car Elmas était la seule personne qu'Eden pouvait aimer à l'heure actuelle. Elle avait simplement peur. Peur du futur tellement inconnu et incertain qui se profilait à l'horizon. D'habitude une personne ayant, tout comme elle, plus d'argent que de raison savait toujours dans quelle direction elle allait, et cette argent qui coulait à flot la conservait un filet de sécurité rassurant. Elle avait peur que celle qui avait toujours fait ressortir le bon en elle ne la rende plus fragile et plus vulnérable. Elle voulait rester telle qu'elle était devenue, Eden, la Reine des glaces. Oh oui, elle avait peur. Elle savait seulement une chose : dans cet horizon si terrifiant et si incertain, ce brouillard si sombre, la petite flamme scintillante qu'elle apercevait s'appelait Elmas.

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MessageSujet: Re: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptySam 22 Juin - 20:53

Être enfermée dans cet ascenseur alors qu'elle voulait juste rejoindre sa salle de classe, on s'acharnait vraiment sur elle. La pauvre, on devait probablement lui en vouloir pour une chose dont elle n'était pas au courant. La jeune russe n'avait qu'une seule envie, sortir d'ici le plus rapidement possible. Avec les années, elle avait appris que la patience était une merveilleuse qualité. Sans cela, elle ne serait sûrement pas là. Mais comme tout être humain, elle avait des limites qu'il ne fallait pas dépasser, ou du moins atteindre. Et malgré toute sa bonne volonté, le calme dont elle faisait preuve pour le moment, cela ne durerait pas bien longtemps. Qui plus est, l'accumulation des derniers événements, sa maladie et la fatigue, Elmas restait plus vulnérable que d'habitude, ce qui n'arrangeait rien. « Tu as très bien entendu. » Eden ne devait pas être habituée à ce genre de situation. On ne refusait rien à la Hastings-Matveïv, véritable princesse qui avait tendance à un peu trop abuser de sa situation. Et c'était vraiment désolant. Eden n'était plus la petite fille qu'elle avait connu. Leurs parents ne les avaient pas élevées de cette matière et il fallait qu'elle redescende un petit peu sur Terre. « Merci mais je me passerais volontiers des conseils d'une simple Lambda vois-tu. » Exaspérée, elle finit par pousser un profond soupir, avant de lever les yeux au ciel. Elle pouvait très bien se montrer arrogante ou blessante quand elle le voulait alors si Eden tenait à faire sortir ce côté de sa personnalité, elle n'hésiterait pas à lui montrer qu'elle ne s'adresse pas à n'importe qui. Certes, sa richesse n'est pas aussi grande que cette dernière, et n'atteignait sûrement pas le quart du sien. Elle n'avait pas besoin de tout cet argent pour être heureuse, et elle ne s'en plaignait pas. Contrairement à sa jumelle, Elmas avait de vrais amis sur qui compter. « Je n'en attendais pas moins de ta part. » finit-elle par répondre, laissant échapper un rire nerveux. Evidemment, Elmas ne faisait plus parti d'aucunes confréries, mais c'était un choix mûrement réfléchi. Si elle savait les motivations qui l'avaient poussée à quitter les rouges, elle s'en mordrait sûrement les doigts. Elle ne savait rien du tout, et ne semblait pas vraiment vouloir en apprendre davantage sur elle. Elle commençait à la connaître maintenant. Dans le fond, elle espérait tout de même que ce comportement ne soit qu'une façade. La Eden avec qui elle avait partagé de merveilleux moments ne pouvait pas s'être totalement éteinte. Elle devait être là, quelque part, à attendre qu'on vienne l'aider. « Bon maintenant tu m'excuses mais il y a des gens bien plus importants à qui je vais accorder le privilège d'un peu de mon temps. » Après les dernières paroles cinglantes de celle-ci, Elmas la regardait d'un air amusé, les bras croisés. Elle cherchait désespérément une échappatoire. Tout comme elle, se retrouver coincée ici ne l'enchantait guère, et même si Elmas commençait à perdre patience, elle s'en sortait plutôt bien par rapport à Eden. Qu'elle retourne donc à ses occupations, elle s'en fichait pas mal. « Manque de chance, pas de réseau. » Après leur séparation, Elmas espérait retrouver sa moitié le plus rapidement possible. Malgré toutes les difficultés rencontrées, elle s'efforçait à ne pas baisser les bras. Elle n'avait pas le droit, vis-à-vis de ses parents, mais aussi d'Eden. Alors à ce moment-même, se tenant face à sa sœur qu'elle avait tant chérie, elle se demandait si le jeu en valait la chandelle. Et cette simple idée lui donnait envie de pleurer toutes les larmes de son corps. Perdue dans ses pensées, elle baissa les yeux, fixant le sol. C'était fatiguant de se battre, à force, et encore plus lorsque l'on se rendait compte que c'était vain. Même avec elle, Eden persistait à garder sa carapace. Elle n'avait pas envie de lui dire puisqu'Eden aurait dû le comprendre. La jeune femme voulait retrouver cette complicité perdue, mais elle dut accepter le fait que tout cela n'était qu'une simple utopie. Que beaucoup trop de choses s'étaient passées, les années les avaient séparées et elles avaient changé. Elles empruntèrent des chemins différents, un simple détail qui aurait pu être anodin, mais non. Un murmure finit par l'arracher de ses pensées. Elle aurait d'ailleurs aimé ne jamais entendre ces paroles. De dos, cela ne l'empêchait pas d'entendre, et son reproche n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Elle passa la main dans ses cheveux, essuyant rapidement la petite larme qui ruisselait sur son visage. « Tu ne peux pas me dire ça, Eden. » Sa voix pourtant calme se brisa lorsqu'elle prononça son prénom. Leur cause semblait véritablement perdue. « Je n'ai rien demandé. Je n'y suis pour rien. » Eden n'avait pas le droit de lui en vouloir. Pendant qu'elle coulait des jours heureux, Elmas vivait l'enfer. Elle retint des paroles qu'elle aurait finit par regretter. Au lieu de cela, elle lui fit par de ses sentiments, de ses émotions. Elle ne l'avait pas oublié, et jamais elle ne l'aurait pu. S'accrocher à ses derniers souvenirs lui permettait de tenir le coup, alors sans même le savoir, Eden l'avait aidée à s'en sortir. C'était sa sœur, et elle le serait toujours. Jamais elle ne voudrait que cela change, même si leurs relations ne sont pas excellentes. Un jour où l'autre, elle évoluera sûrement. « Tu as été adopté ? Ils t'ont adopté car ils ne pouvait pas avoir d'enfants ? » La voix d'Eden vint briser un silence beaucoup trop lourd. Eden avait l'air d'avoir légèrement baissé sa garde, et semblait soudainement beaucoup plus accessible. Elmas sourit, l'idée de faire autre chose que de se disputer lui faisait réellement plaisir. « Ils en ont eu un, difficilement, mais lorsque l'envie d'en avoir un second leur prit, ils ne le pouvaient plus. » Annoncer ce genre de nouvelle à une femme devait être horrible. Être dans l'incapacité d'avoir un enfant était douloureux, mais derrière ce malheur, se cachait le bonheur d'Elmas. Jamais elle n'oserait se l'avouer, mais si sa mère adoptive n'avait pas eu ces quelques soucis, la russe ne serait pas là. « J'ai un grand-frère d'ailleurs. Il est vraiment génial. Je leur dois beaucoup de choses. D'ailleurs, il est ici, à Berkeley. » Elle marqua une courte pause, peut-être n'était-ce pas une très bonne idée d'en parler. Hésitante, elle finit par reprendre la parole. « Sasha Shields-Burnett, je ne sais pas s'il t'évoque quelque chose. » Sûrement pas. Princesse Eden ne devait pas fréquenter des personnes de ce milieu. Malgré sa rancœur, elle garda ce petit commentaire bien enfoui en elle, ne voulant pas envenimer encore plus la situation. Elmas aimait énormément sa famille adoptive. Personne ne pouvait remplacer ses véritables parents, mais elle avait également besoin d'aller de l'avant. Le malheur, elle savait ce que c'était. Elle estimait avoir le droit d'être enfin heureuse. fUn jour peut-être accepterait-elle ce détail, et l'avancée sera déjà considérable. « Et toi alors ? La célèbre famille Hastings. C'est une chance. » Ce n'était pas véritablement ce qu'elle voulait dire. On pouvait être heureux sans être richissime. Mais pour le coup, Eden était vraiment tombée sur la perle rare. « Être propulsée dans un univers totalement opposé du sien du jour au lendemain, ça fait quoi ? » Elmas avait vraiment envie d'en savoir plus sur elle. Ce qu'elle avait vécu, les bons comme les mauvais moments. Et elle n'avait aucune arrière-pensée négative.
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MessageSujet: Re: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptyJeu 11 Juil - 21:48

now, we're in trouble (eden) Tumblr_mcu5w3Y4NT1rjs9bco1_250Téméraire la petite lambda. Très. Peut-être un peu trop au goût d'Eden.  Cependant, cette dernière ne pouvait décemment pas s'engager dans une croisade contre sa propre soeur et qui plus est, la seule personne de sa famille qui lui restait. Elle décida donc de laisser couler, si cela pouvait regonfler le petit égo de sa cadette, grand bien lui en prenne. Quand Elmas rétorque qu'elle ne s'attendait d'ailleurs pas à moins de sa part, ce fut la goute d'eau qui fait déborder le vase. Trop c'était trop. Eden voulait bien faire des efforts même si ces derniers passaient inaperçus aux yeux de sa moitié, il ne fallait quand même pas pousser. Il était grand temps de mettre les points sur les "i", les barres sur les "t".  « C'est marrant tu vois, je m'en doutais. Tu attends sans doute que je me remette en question mais je pense que tu devrais en faire autant.  » lâcha-t-elle en articulant bien chacun des mots qu'elle prononça. Devant la mine déconfite de sa soeur, elle poursuivit son explication. « As-tu seulement prit la peine de me connaitre ? Non. Tu as passé quasiment deux ans à m'espionner, à écouter les ragots et les on-dit me concernant, mais tu n'as absolument pas cherché à savoir qui j'étais réellement, sous cette carapace.  Alors j'imagine que tu ne t'attendais pas à mieux, de toute façon tu ne peux t'attendre à rien d'autre, tu ne me connais pas Elmas. Tu connaissais peut-être la Eden de notre enfance mais nous avions sept ans à l'époque.  Cette Eden est loin derrière et si tu persistes à t'agripper à son souvenir cela ne t'apportera que plus de désillusion. Les cartes sont entre tes mains, tu peux tout simplement essayer de découvrir la nouvelle Eden, on rester dans tes illusions en t'accrochant au passé. » ajouta-t-elle. Certes, il était bien loin derrière le temps de l'innocence, de la candeur, des bêtises, des fous rires incontrôlés qui ne partaient de rien. Cette époque était révolue et elle ne reviendrait malheureusement jamais. Elles qui partageaient tout autrefois étaient aujourd'hui devenues deux jeunes femmes diamétralement opposées. Pourtant malgré leurs différences, leur gémellité les rapprochait car un lien puissant et indescriptible les unissait. C'était peut-être temps d'arrêter de gâcher les moments qu'elles pourraient passer à rattraper les instants perdus en s'attachant à un passé envolé. Un passé détruit car arrachées des gens qu'elles aimaient les deux russes avaient du se construire seules en s'agrippant à chaque petites lueurs se trouvant sur leur passage. « Tu sais, ça va te paraître complètement fou mais j'ai toujours su que tu étais encore vivante.  » confessa-t-elle, décidée à améliorer leurs rapports. Pour la première fois de sa vie, elle faisait cet aveux. Elle avait toujours su, au fond d'elle que sa soeur était en vie. Elle s'était contentée, tout au long de sa vie, de faire le choix de la facilité en n'abordant jamais cette dernière. Personne ne savait qu'Eden avait une soeur, avant les mois précédents. Cependant, au fond d'elle, l'espoir de la voir débouler dans sa vie l'avait toujours accompagné, porté. A chaque sonnerie de téléphone, elle avait secrètement espéré entendre la voix de sa soeur l'annonçant qu'elle l'avait retrouvé, à chaque fois que quelqu'un frappait à la porte, elle espérait découvrir l'adorable petite bouille de sa moitié. S'il était arrivé quoi que ce soit à Elmas, elle ne pouvait expliquer pourquoi, mais elle l'aurait su, tout simplement. Cependant, Eden remarque vite qu'avec Elmas c'était un pas en avant, trois bonds en arrière. En effet, la tornade russe se figea quand elle apprit que la famille adoptive d'Elmas avait un autre enfant. Eden accueillit la nouvelle avec une douloureuse amertume. Son égoïsme était tel qu'elle ne pouvait accepter de ne pas être la seule et unique soeur d'Elmas. Dieu merci, l'autre enfant en question était un fils, mais c'était le même tarif. Avant même de faire sa connaissance, ce dernier venait de se hisser tout en haut de la liste de ses ennemis numéro un. Délicieux privilège qui vous octroie le droit d'être le centre de toute l'attention de son Altesse. Malheureusement pour Elmas, si Eden avait eu des fusils à la place des yeux, elle n'y aurait pas survécu. Employer les mots "frère" et "génial" dans une même phrase n'était tout bonnement pas compatible. « Si tu avais un frère, je serais au courant car il serait le miens également. Le couple qui t'a élevé a simplement un autre enfant, point.  » rétorqua-t-elle sèchement. Elle prit soin de ne pas employer le terme "parent". Elle avait mal. Elle avait toujours été la seule dans la vie de sa petite soeur et elle refusait de partager la personne la plus importante à ses yeux avec quiconque.« Non pas du tout, j'imagine qu'il ne doit absolument pas faire partie du genre de personne digne de me fréquenter.  » cingla-t-elle. Oui, the evil one venait de refaire son entrée mais elle préférait annoncer tout de suite la couleur, elle ne copinerait jamais avec cet homme. Eden avait des défauts et à la pelle mais celui de la possessivité battait les autres à plate couture. Bien évidement Eden connaissait le Sasha en question mais elle ne s'attarda pas sur cet hasardeux détail. Elle avait désormais un point commun de taille avec le jeune homme et c'était difficile à croire. Elle était belle, riche et tutoyée la perfection, alors qu'il était fauché comme les blés et avait le sex-appeal d'un merlan frit. Leur point commun, était incontestablement celui qu'Eden redoutait le plus : Elmas. Son venin craché, elle pu remettre "the evil Eden" dans un petit coin et retenter de nouer un semblant de dialogue avec sa soeur, en espérant que d'autres révélations de ce genre n'arriveraient pas. « Ça fait... bizarre!  » La jeune femme ne trouva rien de mieux à répondre à sa soeur. Elle n'avait en effet jamais réellement réfléchi à cette question car personne ne lui avait jamais posé. Le passé d'Eden était on ne peut plus flou aux yeux des autres étudiants car la moindre question sur son passé était totalement proscrite, ou contournée à la perfection par la jeune femme quand ceux qui se prenaient l'âme de vaillants conquérants osaient s'aventurer sur cette pente glissante.« Ça change complètement je t'avoue. C'est un monde différent, mais sache que quoi que tu puisses penser, je n'ai jamais oublié d'où je venais.  » avoua-t-elle. « Après l'incendie j'ai été placé dans des foyers mais j'ai eu la chance d'être très rapidement adopté par la famille Hastings.  » dit-t-elle la voix empreinte d'émotion à la simple évocation de ce passé si secret qu'Elmas seule pouvait comprendre. « Au début je passais la plupart de mon temps avec mon... » Elle marque un temps de pause, ne sachant pas si elle pouvait se permettre de prononcer le mot, lui ayant fait tant de mal dans la bouche de sa soeur. « .. avec Mr Hastings. Je suis sure que tu l'apprécierais beaucoup, il ressemble à papa. » Sa gorge se serra quand elle évoqua le souvenir de leur défunt père. C'était la première fois de sa vie qu'elle l'abordait à nouveau face à une autre personne. Elle s'arrêta quelques instants, ne sachant pas comment sa soeur accueillerait cela. Elle réalisa alors qu'elles n'avaient jamais abordé la mort de leur parent. Elles avaient apprit la terrible nouvelle chacune de leur côté et avaient du apprendre à se reconstruire, seules, après ce terrible drame. Eden ignorait totalement la manière dont sa soeur avait fait son deuil. Elle se sentait comme une enfant, prise en train de dire un mot interdit. « C'est un homme bon et d'une gentillesse incroyable. Et puis Mme Hastings m'a prit sous son aile et m'a fait parcourir le monde. Elle et son mari son deux opposés mais elle est attachante, à sa façon. C'est là que j'ai en quelque sorte commencé à gouter aux strass et aux paillettes! » termina-t-elle simplement en se privant de prononcer la moindre effusion verbale de tendresse  à l'attention de ses parents adoptifs. « J'ai eu beaucoup de chance, je m'en rend compte. Je n'ai manqué d'absolument rien, sauf de toi. » Un petit sourire s'aventura timidement sur le visage d'Eden. « Car pourrie gâtée comme je suis, une soeur me mettant sur le droit chemin ne m'aurait pas fait de mal ! » plaisanta-t-elle. Un rire s'échappa de sa gorge alors que des petites étoiles apparaissaient dans ses prunelles. Des étoiles disparues depuis plus de 14 ans.  « Et toi alors ? Si tu es à Berkeley  j'imagine que tu as été plutôt chanceuse aussi, non?  » demanda-t-elle, avide de connaitre absolument tout sur la vie de sa soeur et sur son parcours, l'ayant conduit à être la première à retrouver l'autre. Si elle savait seulement ce qui l'attendait elle se serait sans doute abstenue de poser la question. Mais comme on dit, mieux vaut une vérité qui fait mal qu'un mensonge qui fait du bien.

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MessageSujet: Re: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptySam 27 Juil - 18:00


now, we're in trouble (eden) Tumblr_lxyc0o4b2B1qhu3e7o2_250
Eden n'avait pas tort finalement. Elmas ne la connaissait pas. Elle n'avait pas cherché à la connaître et avait préféré s'accrocher à une image d'elle bien trop lointaine. En réalité, ça l'aidait à garder un lien avec sa jumelle, avec qui ses relations aujourd'hui étaient totalement nulles. Elle était restée deux années en retrait oui, mais tout le reste, c'était justement cette image qu'elle se rappelait, celle d'une Eden qui la rendait chaque jour plus forte, dans laquelle elle puisait son énergie et sans qui envisager de vivre était impossible. Si elle n'avait pas perdu la tête, ses souvenirs heureux l'avaient empêchée de perdre pieds. Elle vivait dans l'espoir de la retrouver et cette unique raison la motivait assez pour se battre.   « Je ne te connais pas, tu as raison. Mais qu'aurais-tu fait à ma place ? Nous sommes si … différentes aujourd'hui. Et même si je devais m'en douter, ça n'est pas si facile. » En retrouvant Eden, elle pensait retomber sur la même personne. Exactement la même. Parce qu'elle ne voulait pas la laisser partir, tout simplement. « C'est justement cette image de toi, celle de notre enfance qui m'a tant aidée. Au final, même si nous étions éloignées de plusieurs milliers de kilomètres, tu ne m'as jamais vraiment quittée. » Elle restait dans ses pensées, à chaque instant, chaque seconde. C'était ce qui avait fait sa force. « Tu as toujours veillé sur moi, même quand tu n'étais pas là. » Elle sourit légèrement. Eden devait la prendre pour une folle maintenant. Mais elle sentait sa présence, elle savait qu'elle était quelque part. Loin de tout cet enfer, en sécurité. Eden aussi, d'après ses dires. Ça la rassurait. Au moins, elle ne l'avait pas oubliée, ou n'avait pas essayé. La voix de sa jumelle semblait plus douce, beaucoup moins sévère et autoritaire que quelques minutes auparavant. Doucement, mais sûrement, elle avait l'impression de renouer des liens avec elle. De toutes manières, elles ne réussiraient jamais longtemps à se hurler dessus. Elles étaient comme ça. Il ne suffisait que quelques minutes pour qu'elles ne retombent dans les bras l'une de l'autre. D'ailleurs, à cet instant, elle aurait bien aimé faire la même chose. Se laisser emporter, oublier ne serait-ce qu'un court laps de temps que rien de toute cette histoire n'était arrivé. Que jamais on ne les avait séparées, et qu'elles resteraient ensemble encore longtemps. Mais c'était impossible de faire comme si. Elmas n'avait pas réussi à tout accepter. Elle avait pourtant eu beaucoup d'années pour s'y faire, mais en fait, on ne se fait jamais à ce genre d'événements. La mort de ses parents, son enlèvement, s'adapter à une vie qui était à l'opposé de la sienne. S'accrocher, survivre et se reconstruire. Elle devait se reconstruire, ce n'était pas si évident. Difficile, très difficile même. Mais il fallait faire avec, elle n'avait pas le choix. Tout comme Eden, qui avait dû passer par les mêmes étapes. « Moi aussi. » Ce lien qui les unissait n'avait pas pu se détruire. Personne ne réussirait à le détruire. C'était à elles et à personne d'autre. « Enfin, on me l'a dit ! Mais je sentais que tu étais en sécurité, c'était le plus important. »  Au moins, elle se rassurait en se disant qu'Eden devait être dans une meilleure situation que la sienne. L'une des enfants Matveïv devait profiter de la vie qu'elle méritait. « Est-ce qu'il t'est déjà arrivé de parler de moi à quelqu'un ? » Elmas avait hésité à poser cette question. Elle ne savait pas vraiment ce qu'allait lui répondre sa sœur, mais elle avait comme le besoin de le savoir. C'était peut-être débile, mais c'était important pour elle. Parce que Elmas non. Pendant de nombreuses années, elle s'était enfermée dans un profond mutisme. Elle la gardait pour elle, secrètement, jalousement. C'était ce qu'il lui restait de sa famille. Eden. Et lorsque vint le moment où elle devait se livrer, en discuter avec sa famille adoptive, ça n'avait pas été facile. Elle leur livrait une partie importante d'elle-même. Elle se sentait vulnérable. Elle avait peur qu'on ne lui vole ce qu'il lui restait de sa sœur jumelle. Peur injustifiée, certes, mais elle le percevait de cette manière. Eden avait finalement décidé de se livrer un peu plus à elle. Elle la redécouvrait. « Voilà, c'est ça. Ils ont un autre enfant. » Elle aimait sa  famille adoptive bien plus qu'elle ne pouvait l'exprimer, mais ce n'était décidément pas le bon moment pour le lui dire. Mais c'était la vérité. Elle n'était pas leur véritable fille, comme Sasha n'était pas son frère ou le couple Burnett ses parents. D'un point de vue biologique du moins. Mais ils lui avaient transmis leur amour, un soutien et une présence dont elle avait véritablement besoin. « Peut-être bien. Mais il en vaut réellement la peine. » Peut-être que leurs relations ne seraient pas excellentes, du côté d'Eden en tout cas, mais Elmas était convaincue qu'un jour elle l'accepterait. Comme elle accepterait le fait qu'elle avait changé par exemple. Mais Eden faisait des efforts, et elle appréciait. Alors elle en ferait de même. « Ça, c'est clair ! » lui répondit-elle avec un simple rire. Toute cette histoire, c'était vraiment étrange.  Elle n'avait pas un passé atypique, c'était le leur et à personne d'autre. Elle se demandait si d'autres personnes avaient pu vivre les mêmes choses ou bien subir les mêmes douleurs. Sûrement, se disait-elle. Maintenant que l'occasion se présentait, elle pouvait en apprendre davantage sur elle. Comment elle avait vécu les événements, dans quel univers elle avait grandi, ses habitudes, ses craintes ou encore ses joies.  Elle voulait absolument tout savoir. Une chose était sûre, ça promettait d'être fort intéressant. Les Matveïv et les Hastings vivaient d'une manière très différente. Les deux opposés mêmes. Alors elle devait avoir plein de choses à lui raconter. Elle espérait que Eden partage ces moments avec elle. Lorsqu'elle lui avoua qu'elle n'oubliait pas d'où elle venait, Elmas retint difficilement un petit sourire. Une fois de plus, la confession qu'elle venait de lui faire la rassurait. Une grande partie de ses craintes s'étaient envolées maintenant. Elle ne l'avait pas oublié, c'était un véritable soulagement. « Tu sais, on a chacune essayé de se reconstruire de notre côté. Nouveau pays, environnement différent. » Elle marqua une courte pause. Elles devaient l'admettre, accepter cette idée. « Une nouvelle … famille. Des cousins, des oncles. On a essayé de se reconstruire chacune de notre côté. » Le fait qu'elle ait désigné Sasha comme son frère la dérangeait, mais c'était le cas. « On le mérite. On a le doit à tout ça. » Elle pouvait appeler Monsieur Hastings comme elle le voulait. Il pouvait être son père, ou n'importe qui d'autre, elle l'accepterait. Ce serait peut-être un peu difficile de l'admettre, de se dire qu'elles avaient été élevées par des personnes différentes, mais c'était la vérité. « Je ne peux que l'apprécier dans ce cas, s'il ressemble à papa. » avoua-t-elle d'une petite voix. Elle gardait une image bien précise de son père. Elle se rappelait de tout, il vivait dans son cœur. « Un jour, on pourrait peut-être … rencontrer nos familles adoptives ? » Elle aimerait bien apprendre à connaître les personnes qui avaient pris soin de sa sœur, et les remercier, sans aucun doute. Parce que sans eux, elles n'auraient pas pu se retrouver. « Enfin, ce n'est qu'une proposition ! Si la réponse est négative, je comprendrais. » Eden n'était peut-être pas prête pour ça, tout comme Elmas. Mais c'était peut-être une bonne chose d'établir des projets ensemble. Une bonne manière de renouer des liens. « En tout cas, tu as de la chance oui ! Et puis je suis contente que tu sois tombée sur des personnes comme eux. D'après ce que tu me dis, ils ont l'air merveilleux ! » Ils devaient forcément l'être après tout. Accueillir dans son quotidien un enfant qui n'était pas le leur, l'aimer et le chérir. Les Hastings devaient être de bonnes personnes, oui. L'atmosphère était bien plus détendue. C'était tellement agréable. Rester coincées dans cet ascenseur se révélait finalement être une bonne chose. Le destin les avait poussé à se retrouver, discuter et repartir sur de nouvelles bases.  Puis Eden laissa échapper un rire. Rire qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'entendre depuis longtemps. Il résonna même dans son esprit pendant quelques secondes. « Ça te ferait le plus grand bien, en effet ! » Elle plaisantait, riant à son tour. Peut-être que ça allait être le cas maintenant ? Elles se fréquenteraient beaucoup plus, elle en était sûre. « Mais je ne te laisserais plus m'échapper après, réfléchis-y bien ! » Elle aimerait bien retrouver cette complicité, celle qui lui avait tant manqué. Mais l'ambiance s'alourdit un peu plus lorsqu'elle lui retourna la question. Son passé avait toujours été délicat à aborder. Même sa famille adoptive ne savait pas ce qu'il s'était passé en Russie dans les moindres détails. Elle gardait cette part de mystère, cherchant encore la bonne personne avec qui la partager sûrement. « C'est … compliqué. Très compliqué. » Beaucoup trop compliqué. Elle n'avait pas été aussi chanceuse que Eden. En parler n'avait jamais été facile, mais Eden méritait de le savoir. C'était son double, sa moitié après tout. Orientant son regard vers le sol, elle ne savait pas vraiment par où commencer. « On m'a adoptée quand j'avais quatorze ans. Avant, j'étais encore en Russie. J'ai encore un petit accent ! » Même si elle maîtrisait parfaitement la langue aujourd'hui, on remarquait au son de sa voix qu'Elmas n'était pas américaine. Mais très peu de personnes s'attardaient sur ce détail. Inutile, probablement. « J'ai gardé quelques séquelles de mon séjour là-bas. Comme celles dont on ne pourra jamais se débarrasser. Pas uniquement psychologiquement, mais aussi physiquement. » Faisant référence à son prélèvement de rein, la jeune femme n'en savait absolument rien. C'était d'ailleurs à cause de cette opération qu'elle avait une santé fragile aujourd'hui. Eden ne devait pas être au courant de son séjour à l'hôpital, elle devrait le lui annoncer également. Mais pour comprendre, il fallait qu'elle reprenne tout depuis le début. Elle ne voulait pourtant pas l'inquiéter, ça n'allait pas être facile pour Eden d'assimiler autant d'informations, encore plus quand elles étaient mauvaises. Mais c'était le moment d'en parler et de se libérer enfin. « J'ai été enlevée. Ils ne devaient pas mettre le feu à l'appartement. Ils venaient juste enlever quelques enfants, et ça a mal tourné. » bafouilla-t-elle, non pas à l'aise avec ce genre de révélation. Le trafic d'enfants était bel et bien présent dans le pays. Des enlèvements pouvaient avoir lieu chaque jour, et Elmas en avait tout simplement fait les frais. « On m'a fait faire plein de choses. Des choses désagréables, mais ça aurait pu être bien pire. » Fort heureusement, elle avait pu s'enfuir avant de tomber dans des histoires plus graves, comme la prostitution par exemple. « C'était fatiguant, mais ils s'occupaient bien de nous. On faisait tourner leur commerce après tout. » Elle avait tant de choses à lui dire, lui raconter ces années-là dans les moindres détails. Lui parler d'Anja, cette personne qui l'avait aidée à prendre un nouveau départ. Elle avait envie de se livrer, sans se poser de questions.


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MessageSujet: Re: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptySam 27 Juil - 22:34

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eden a. hastings-matveïv ; elmas e. burnett-matveïv

Tant de fois Eden avait rêvé du jour où elle retrouverait enfin sa soeur. Dans le plus grand secret, elle avait engagé les meilleurs détectives privés du continent, le coeur rempli d'espoir et bercé d'illusions à chaque sonnerie de téléphone pour en revenir, perpétuellement à la même maudite conclusion : Elle était introuvable. Pire, pour les plus honnêtes d'entre eux, courir après l'espoir de retrouver Elmas était une cause perdue car cette dernière était morte. Tant de fois Eden avait imaginé, qu'un jour, elle dégote enfin l'élite des enquêteurs, et que ce dernier lui annonce enfin qu'il avait retrouvé sa moitié. Elle s'était imaginée la reconnaître au premier coup d'oeil et courir vers elle pour l'enlacer fermement, l'embrasser tendrement  et ne plus jamais relâcher son étreinte. Alors, forcément, quand Elmas lui posa la question, cela l'irrita au plus au point. « Qu'aurais-je fais à ta place ? » reprit-t-elle choquée, en ne pouvant retenir un rire nerveux. Elle manqua de s'étouffer en répétant cette stupidité. « Mon dieu Elmas, je t'aurais tout de suite contacté. Après ces années de séparations j'étais rongée par le chagrin. Tu me manquais tellement à chaque seconde. Je pensais que ça avait été le cas pour toi également mais visiblement pour avoir attendu deux ans avant de m'adresser la parole, j'imagine que non. » lâcha-t-elle froidement, ne pouvant contenir sa colère. Deux ans. Pendant deux ans Elmas aurait pu lui éviter des souffrances inutiles, des pleurs étouffés, des sourires feints pour dissimuler un coeur déchiré par la peine. Deux ans. Eden ne savait pas si elle serait capable de lui pardonner un jour. « Qui a été la plus égoïste de nous deux là ? J'avais au moins le droit de savoir que tu étais là. » ajouta-t-elle sur le même ton avant de se rendre compte que finalement, tout cela ne les mènerait à rien si ce n'est à compliquer davantage des liens puissants mais toutefois fragiles. On se refait pas le monde avec des "et si", et si tu me l'avais dis plus tôt, et si je t'avais retrouvé la première. Non. Si Eden avait bien appris une chose, c'était qu'il fallait toujours acquiescer au destin à défaut d'être capable de le changer. Elle essayerait donc tant bien que mal de garder cette rancoeur pour elle, de la même manière qu'elle avait su masquer le manque et la peine de la perte de sa soeur des années durant. « On te l'a dis ?  ? » demanda-t-elle curieusement, la voix empreinte de nouveaux reproches, en fronçant les sourcils. Si Elmas savait qu'Eden était vivante pourquoi ne lui avait-t-elle pas fait également savoir qu'elle aussi étant vivante ? De nouvelles raisons d'en vouloir à Elmas s'ajoutèrent donc à cette liste déjà bien trop longue au goût d'Eden qui se fit violence pour ne pas couper court sur le champs à cette conversation qui risquait fort d'arriver à un point de non retour. Dans un premier temps, Eden n'osa répondre à sa soeur, de peur de lui avouer une vérité pouvant s'avérer blessante. Mais comme on dit, mieux vaut une vérité qui blesse qu'un mensonge qui fait du bien. « Non... » avoua-t-elle d'une voix à peine audible. Non, elle n'avait jamais aborder Elmas, si bien que la plupart des étudiants de l'université avait été surpris d'apprendre qu'Eden avait une soeur jumelle. « Elmas, tu étais ma plus grande force, mais tu étais également ma plus grande faiblesse et parler de toi était bien trop douloureux. » Elle marqua quelques instants de pause, émue par l'aveu qu'elle faisait à sa soeur. Elle n'avait pas pu. Elle n'avait jamais été capable de parler de cette soeur disparue à quiconque. Elle avait même du mal à aborder le souvenir si douloureux de cette moitié qu'on lui avait retiré aux deux personnes de  qui elle était les plus proches : ses cousins Caleb et Jules. Certes, ces deux jumeaux auraient été en mesure de comprendre ce lien si puissant, mais justement c'était bien pire car ceux-ci n'avaient jamais connu la séparation, cette douleur lancinante et si dévastatrice. Alors non, elle avait tout simplement gardée son Elmas pour elle, secrètement enfermée au fond de son coeur. « Je ne parlais de toi qu'avec Mr Hastings, sinon personne n'abordait ma vraie famille.  Je pense que ça gênait beaucoup Mme Hastings. » poursuivit-t-elle en prenant soin de ne jamais désigner ses parents adoptifs par des termes comme "ma mère" ou "mon père", bien trop douloureux dans la bouche d'Elmas. Oui, sa mère adoptive n'avait jamais abordé le sujet avec elle, et quand Eden était plus jeune, elle ne se privait pas de la rappeler à l'ordre quand cette dernière se montrait trop démonstrative à l'égard de sa défunte famille. Elle avait donc appris à vivre avec, ou plutôt sans. « Mais ça ne m'empêchait pas de penser à toi, de me demander à chaque instant, à chaque petite seconde ce que tu faisais, si tu étais heureuse et si toi non plus tu ne m'avais pas oublié. Je me demandais même à quoi tu pouvais ressembler, et le pire c'est que forcément, je le savais : à moi. C'était bien pire de savoir quelle sourire, quels yeux tu avais et de ne pas pouvoir les voir. » confessa-t-elle, le lourd lourd à l'évocation de ces tristes souvenirs qui lui semblait désormais si loin depuis qu'elle avait retrouvé son Elmas. Lui en vouloir était bien au dessus de ses moyens. « Un jour j'ai eu un accident de voiture, je suis restée dans le coma quelques jours et à mon réveil j'avais oublié pas mal de choses, aujourd'hui encore je ne me souviens pas des derniers mois ayant précédé l'accident. Et quand le médecin m'a dit que j'avais perdu la mémoire, la première chose à laquelle j'ai pensé, c'est à toi. J'ai eu une si grosse boule au ventre, rien que de penser que j'aurais pu oublier le moindre petit souvenir avec toi, mais non, tout était intact.  » Après son accident, elle avait était prise d'une peur panique à la simple idée d'avoir pu oublier ne serait-ce qu'un souvenir, devenu si précieux concernant sa soeur. Elle s'était alors empressée de noter tout ce dont elle se rappelait dans un petit calepin, jusqu'au moindre secret qu'elles s'étaient échangées.  C'était la toute première fois qu'Eden confiait cela à quelqu'un. C'était si facile avec Elmas, tout était tellement plus facile quand elles étaient toutes les deux en Russie et tout était tellement plus facile depuis qu'elle l'avait enfin retrouvée. Seulement, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la rancoeur en se disant que ce moment aurait pu arriver deux ans plus tôt, mais la complicité, si précieuse à ses yeux, retrouvée avec sa soeur, semblait être capable de tout effacer. De plus, ce sentiment de rancoeur sembla si insignifiant en comparaison de l'immense honte qu'elle ressentit quand Elmas aborda son passé. Même dans ses pires cauchemars Eden n'avait pu imaginer cela. Un douloureux étau vint lui comprimer le coeur quand Elmas lui raconta son passé, son histoire à elle. Soudain, tous les reproches qu'elle avait pu lui faire, ses propres problèmes parurent d'un ridicule sans précèdent. Quatorze ans. Elle avait attendu sept longues années avant de retrouver enfin le foyer qu'elle méritait. Elle avait attendu le double d'Eden et pendant que cette dernière goutait aux joies des soirées mondaines, à une véritable vie de princesse, sa petite soeur croupissait surement dans un foyer aussi sordide que celui dans lequel Eden avait été laissé. Quatorze longues années. Des années que tout l'amour du monde ne pourrait certainement pas faire oublier. Au terrible drame qu'avait vécu les jumelles, s'ajoutait encore un peu de peine pour la dernière petite Matveïv. D'ailleurs Eden avait remarqué ce petit accent adorable qu'elle n'avait absolument pas. Un sourire compatissant se dessina sur son visage. Sa vue commençait à se brouiller, signe que les larmes n'étaient pas loin mais elle ne pouvait pas se montrer faible devant la misère de sa soeur, elle n'en avait pas le droit, pas alors que cette dernière se montrait si forte. Mais la reine des glaces n'était pas au bout de ses peines, bien au contraire. Non, Elmas n'avait pas passé sept ans à attendre dans un foyer, elle avait vécu bien pire que cela et Eden regretta presque d'avoir intérieurement associé le mot "foyer" à "sordide" car Elmas aurait surement tout donné pour se retrouver là plutôt que dans son cauchemar éveillé. Eden ne pouvait décrire la peine, le déchirement qu'elle ressentait au moment où Elmas révélait sereinement non seulement son passé, mais une partie restée si sombre de celui d'Eden. L'incendie n'était pas anodin, ce n'était pas un vulgaire accident mais bien un crime. Un crime ayant gâché tant de vies innocentes. Un crime ayant obligé ces deux petites filles innocentes et naïves, croyant dur comme fer à la beauté du monde à grandir, bien plus vite que les autres petites filles de leur âge, encore choyées et étouffées par des câlins à n'en plus finir. La jeune femme avait l'impression qu'une main aux griffes acérés s'était plantée dans sa poitrine et lui torturait le coeur. Elle avait l'impression de revivre l'incendie, des années plus tôt, à nouveau dans cette cage qu'elle détestait tant et qu'on appelait plus communément ascenseur. Ne voulait l'interrompre dans son récit, elle lui prit simplement la main et la serra très fort, aussi fort qu'elle le pouvait malgré ses forces qui l'abandonnait. Leur premier contact physique. « Tu es bien plus forte que moi. » souffla-t-elle, la gorge nouée. Finalement, si Eden avait su tout cela, c'était peut-être elle qui n'aurait pas osé aborder Elmas. Elle aurait eu peur, peur de paraitre bien fade aux côtés de cette femme pleine de caractère, cette femme aussi belle qu'elle était forte. C'est elle qui été impressionnée devant la force et le courage de cette courageuse lionne dans le corps d'un petit ange. Cette fois-ci, elle ne pu contenir plus longtemps son émotion et bien qu'elle leva ses prunelles vers le plafond de l'ascenseur pour tenter de chasser ses larmes malvenues, une perle salée roula honteusement le long de ses joues. « Tu vois. » ajouta-t-elle d'une voix faible. Voici la vraie Eden, une Eden avec ses forces et ses faiblesses et ces dernières se résumaient en un seul mot : Elmas. « Je suis désolée Elmas. » murmura-t-elle doucement. Elle aurait aimé lui dire qu'elle était désolée pour tout ce qu'il lui était arrivé, qu'elle était désolée d'avoir eu la stupide idée de faire cette partie de cache-cache, qu'elle était désolée de se montrer aussi détestable alors que sa vie avait été tellement plus douce et plus paisible que celle de sa moitié. Elle aurait aimé lui dire qu'elle était désolée de ne pas avoir été avec elle pendant ses moments d'une cruauté inimaginables mais qui était-elle pour dire ça ? Elmas pouvait le dire. Elmas pouvait dire qu'elle aurait préféré être aux côtés d'Eden, mais Eden, oh non, elle n'en avait pas le droit. Elle ne pouvait prétendre avoir préféré passer sa vie aux côtés de sa soeur car elle ne pouvait même pas imaginer les horreurs que cette dernière avait pu traverser. Timidement elle rompu le contact de ses doigts tremblants entrelacés dans ceux, si doux de sa soeur et remonta sa main jusqu'a son visage pour le caresser délicatement. Elle s'avança alors, plantant des prunelles rougies par le chagrin dans celles de sa soeur et la prit dans ses bras. Elle ne savait pas comment s'y prendre avec elle, elle avait si peur d'être rejetée, alors elle le fit simplement avec le coeur.
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MessageSujet: Re: now, we're in trouble (eden) now, we're in trouble (eden) EmptyMer 14 Aoû - 18:07


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Eden la jugeait pour ce qu'elle avait fait. Elle avait peut-être raison, mais elle avait totalement perdu ses moyens. Après toutes ces années, la réalité est soudainement venue lui donner une véritable claque. Elle ne saurait même plus dire maintenant si elle était plus déçue, ou si elle avait tout simplement peur. Elles avaient été séparées trop longtemps après tout, elles n'étaient plus les mêmes. Et le pire de tout, elle ne se connaissaient pas vraiment. Toutes deux évoluèrent vers des chemins différents, et il lui avait fallu beaucoup de temps pour l'intégrer. Son Eden à elle, l'image à laquelle elle s'était fermement raccrochée avait disparue. Elle devait tout de même être quelque part là, au fond du cœur de sa jumelle, mais elle n'avait pas pris la peine de le vérifier. « Tu crois que c'est si simple ? » lui demanda-t-elle, tout en gardant son calme. Qu'elle se mette un peu à sa place au final. Difficile d'aborder une personne qui au final nous est inconnue. « Bien-sûr que tu m'as manquée ! »Elle aussi avait mal vécu cette distance, encore plus depuis qu'elle pouvait la voir tous les jours. Il fallait juste qu'elle fasse le premier, qu'elle brise la glace, mais elle n'y était pas parvenue. Et voilà maintenant qu'elle était égoïste. Non, elle ne l'était pas. Elle avait des raisons valables de rester à distance. Point. Elle poussa un léger soupir. Eden était aussi fautive dans l'histoire finalement. « Tu aurais pu me reconnaître. » finit-elle par souffler. Elle était toujours la même, elle n'avait pas changé après tout. Elle espérait en fait qu'Eden ne la remarque avant qu'elle n'ait à lui révéler son identité. « Si j'ai choisi d'intégrer les iotas, c'était pour être plus près de toi. » Il y avait également le cheerleading, qu'elle aimait beaucoup. Mais son premier but était de se rapprocher d'Eden. « J'ai appris que tu intégrerai les epsilons et donc j'avais besoin d'une confrérie disons … populaire au sein du campus. Vous ne vous mélangez pas avec tout le monde d'après ce que j'ai pu apprendre. » Finalement, cette maladie tombait à pic. Elle ne correspondait pas vraiment à la confrérie iota. Seul le sport l'intéressait. Le reste, comme la popularité, elle s'en contrefichait totalement. « Si tu avais fait attention, tu m'aurais reconnue. » L'heure était aux accusations, alors autant se lâcher. Elle aussi pouvait lui trouver des choses à lui reprocher alors. L'ambiance devint un peu plus légère. C'était sa sœur jumelle après tout, il n'était pas évident de lui tenir tête. Elle était heureuse de l'avoir près d'elle, même si leur relation ne se résumait plus qu'à des reproches et de la rancœur aujourd'hui. Elles n'avaient pas grandi ensemble, mais leur lien était resté intact. Elmas savait qu'Eden était toujours envie, tout comme Eden. Heureusement d'ailleurs. Le fait de l'imaginer morte l'aurait complètement anéantie. « J'ai grandi dans une chambre miteuse avec quelques enfants, et la plus âgée d'entre nous a réussi à se procurer le journal du lendemain de l'incendie. » Elle ne savait pas très bien lire à l'époque, elle apprenait seulement, mais elle avait pris soin de garder l'article, comme un trésor que l'on n'aurait jamais pu lui retirer. « Je te montrerai l'article un jour, si tu veux. » Même si le temps avait jauni le morceau de papier, on pouvait toujours lire son contenu. Il était précieusement rangé dans une sorte de journal dans lequel elle conservait des parties importantes de sa vie. Elle y avait également dissimulé le morceau de papier avec les coordonnées d'Anja et les nombreuses lettres qu'elles s'étaient ensuite échangées. « Crois-moi, si j'avais pu te contacter à cette époque, je l'aurais fait ! » ajouta-t-elle, remarquant rapidement le temps de nouveau accusateur de sa sœur. Elle aurait tout fait même, mais ce n'était pas une gamine de six ans qui en aurait été capable. Puis vint le moment où Eden répondit à sa question. Elle non plus n'avait pas parlé de sa jumelle. Elle était plutôt rassurée d'apprendre cette nouvelle. Elles fonctionnaient toujours de la même manière. Elle la comprenait parfaitement, c'était bien difficile de se dévoiler face à des personnes inconnues finalement, et Elmas avait eu énormément de mal à se confier. Ses parents adoptifs réussirent à en savoir un peu plus bien longtemps après. Ils avaient pourtant essayé, l'incitaient même à se confier à un psychologue mais ils comprirent rapidement qu'il était bien mieux de la laisser ainsi. Elle ne parlerait que lorsqu'elle se sentirait prête, près d'un an après. Son vocabulaire s'était par la même occasion élargie, alors elle pouvait leur transmettre son expérience plus facilement, même s'il était toujours difficile de trouver les mots justes. Elle avait même décidé de mettre par écrit  sous forme de lettre les moments les plus difficiles, incapable de les dire à vive voix. Ses larmes s'étaient plus d'une fois mélangées à l'encre de son stylo. Seule, elle pouvait se lâcher, elle ne voulait pas faiblir devant eux. C'était d'autant plus difficile pour ses parents, qui n'arrivaient pas à soulager les maux de leur enfant. Ils avait fait preuve d'une très grande patience avec elle. « Je comprends, ça ne devait pas être évident pour elle. On ne peut pas vraiment comprendre ce que ça fait lorsqu'on ne l'a pas vécu en fait. » Les jumelles n'avaient pas un passé des plus anodins, alors il devait être compliqué pour Madame Hastings de l'accepter. « Mais au final, elle a peut-être bien fait. Ça ne sert à rien d'en parler à trop de monde. La douleur ne perd pas en intensité. » C'était malheureusement le cas. S'il suffisait de raconter l'histoire encore et encore pour qu'elle devienne banale à ses yeux et non plus chargé en émotions, elle l'aurait fait. Mais cela ne serait jamais arrivé, puisque ce n'est pas de cette manière que la vie fonctionne. « Je savais que tu étais heureuse, je n'en doutais pas. Et ça me rendait déjà la vie plus agréable. » Lorsque Eden évoqua son accident de voiture, Elmas releva immédiatement la tête, attendant la fin de récit avant de ne pouvoir intervenir. Heureusement, aujourd'hui elle semblait aller mieux. Elle esquissa même un sourire quand elle lui avoua qu'elle avait été la première personne à qui elle avait pensé à l'annonce de son amnésie. « Tu vas mieux aujourd'hui, j'espère ? Tu as peut-être quelques bribes de souvenirs de l'accident, non ? » Curieuse d'en savoir plus, elle se doutait bien qu'un accident de ce genre ne laissait pas la personne intact. Le choc avait peut-être fait défaut à sa mémoire, mais elle devient bien avoir conservé quelques détails. « Non, laisse tomber. Tu n'es pas obligé d'en parler. » C'était finalement le bon moment pour elle de se confier à son tour. Eden avait déjà fait beaucoup d'efforts, et elle voulait retrouver cette complicité avec sa moitié. De toutes les personnes sur cette Terre, Eden était bien la personne qui méritait de tout savoir. Elle ne voulait pas lire de la pitié, ou de la compassion dans ses yeux. Elle voulait simplement lui faire comprendre, lui expliquer que sa vie n'avait pas été des plus simples. Elmas avait besoin de se confier à elle, comme elle avait autrefois l'habitude de le faire. Eden était bien mieux que n'importe qui. Elle était au-dessus de tout le monde même. La tête la plus grande partie du temps baissée, elle lançait tout de même quelques regards vers Eden, qui supportait difficilement ce qu'elle lui avouait. Elle sentit alors une main prendre la sienne, et la serrer très fort. Des larmes coulèrent ensuite le long de ses joues, ce qui eut le mérite de perturber Elmas. Elle n'avait pas l'intention de la faire pleurer et ne se rendit compte des conséquences qu'après. « Tu vas réussir à me faire pleurer ! » lui lança-t-elle avec un léger rire, alors qu'Eden vint lui prendre la main. Sa présence la réconfortait, elle était heureuse de la retrouver enfin. « Tu n'as pas à l'être. Non. » Des deux, Eden avait toujours été la plus forte, c'était bien la première fois qu'elle la voyait faiblir. « C'est fini maintenant. » répéta-t-elle, pour la consoler mais aussi pour se rassurer elle-même. Elles n'avaient qu'à se regarder. Toutes les deux vivaient aux Etats-Unis et fréquentait l'une des meilleures universités du monde. « Regarde-nous, on a fait un sacré bout de chemin quand même ! » Elle avait envie de garder cette proximité qui leur avait fait longtemps défaut. « Si tu veux, on pourrait passer plus de temps ensemble ? Sur le campus, ou même à San Francisco. Tu choisis ! » Elle devait cependant lui préciser qu'elle ne devait pas choisir une activité trop éprouvante, parce qu'elle n'était pas vraiment au top de sa forme. Ce serait plutôt gênant de se retrouver aux urgences ensemble. « Quelque chose de pas très physique de préférence. J'ai eu quelques soucis de santé qui m'empêchent de faire ce que je veux. » ajouta-t-elle, tout en riant légèrement. Alors qu'elle avait passé plusieurs mois à l'hôpital, elle avait appris qu'Eden avait quitté le continent. Elle ne savait pas vraiment où elle s'était rendue, ayant tout de même quelques doutes mais préférait le lui demander. « Apparemment, tu as voyagé ces derniers mois. C'était comment ? » Un petit sourire vint se loger sur son visage, elle espérait que son séjour en dehors des Etats-Unis avait été agréable, ou du moins pas très difficile à supporter. Un jour, peut-être qu'elles auraient l'occasion de s'envoler vers une destination ensemble.


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