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i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA

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MessageSujet: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyLun 27 Mai - 21:35

J’étais restée longtemps, sans savoir quoi faire, face à cette porte d’entrée qui demeurait fermée. Mes doigts avaient joué quelques instants avec le porte-clés qui traînait au fond d’une de mes poches, puis j’avais pris ma décision : j’avais sorti le trousseau, et déverrouillé la porte. J’avais esquissé un pas plus qu’hésitant à l’intérieur, et mon cœur avait manqué un battement. J’étais de retour, nettement moins sure et confiante que la dernière fois où j’avais franchi le seuil de cet appartement. « Dawson ? » L’appel était faible, hésitant, et le murmure à peine audible. Dire que je me sentais mal à l’aise relevait presque de l’euphémisme – en réalité, j’étais proche de la tétanie. Mon cœur battait à cent à l’heure, et j’avais l’impression que si la cadence ne se calmait pas, il pourrait s’échapper de ma poitrine à tout instant. Patientant dans l’entrée, j’attendais – non sans crainte – que le Sigma se décide à bouger pour venir voir qui était l’intrus qui osait envahir son entrée. Mes yeux balayèrent longuement le sol, allant de droite à gauche. Mon regard s’arrêta un instant sur le reflet que le miroir me renvoyait : l’image d’une grande blonde, élancée, qui aurait pu être jolie si elle n’avait pas été si négligée. Sans trop y croire, mes doigts se perdirent dans mes cheveux, et tirèrent légèrement sur l’élastique qui les retenait en une queue de cheval basique. J’ai secoué la tête, regrettant sincèrement l’image que je renvoyais. Moi qui avais l’habitude de toujours être tirée à quatre épingles, maquillée et bien habillée… On était bien loin de l’image classique habituellement renvoyée par les Bêta. Vêtue d’un simple jean et d’un pull difforme, il était évident que je me laissais aller. Tout le monde avait eu l’occasion de s’en apercevoir : mes confrères, mais aussi les autres langues de vipères qui peuplaient l’université. Chacun y allait son petit commentaire, de sa petite remarque désobligeante. Le sarcasme était de mise : on contemplait, non sans une certaine touche de plaisir, la chute de la reine des Bêta. La doyenne glissait de son piédestal, et ne serait bientôt plus qu’une poupée de chiffons. « Dawson ? Tu es là ? » Demandais-je, à voix un peu plus élevée. Je me demandais ce qu’il faisait – le Sigma n’était pas du genre à faire patienter les gens. Je pouvais parfaitement comprendre qu’il n’eût pas envie de me parler, et encore moins de me voir ; un simple « Dégage, Valentina ! » m’aurait suffit. J’aurais tourné les talons, et je serai repartie d’où j’étais venue. Le cœur gros, en miettes, au bord des lèvres. J’aurais attendu d’être dans l’intimité de ma chambre, dans le pavillon des Bêta/Delta, pour laisser échapper toute ma colère, ma frustration, ma peine. Tous ces sentiments que j’avais accumulés, au cours des dernières semaines, et qui ne voulaient plus me quitter. J’avais bien conscience d’avoir commis une grave erreur : je ne pouvais m’en prendre qu’à moi. Lennon ne m’avait pas forcé. Dawson ne m’avait pas poussé dans ses bras, et n’avait jamais mentionné ou laissé penser qu’il m’avait été infidèle. Seulement, j’avais anticipé – peut-être à tort, d’ailleurs. Il sortait trop, semblait mener une double vie, ne paraissait plus s’impliquer dans notre relation. J’avais la désagréable impression que vent allait tourner pour moi, d’ici peu de temps. Alors, sans doute par peur, je m’étais laissé séduire. J’avais été tentée par l’interdit, ce fameux interdit à l’odeur appétissante, et au goût succulent. Mais parce que j’étais d’une franchise et d’une honnêteté à toute épreuve, je n’avais pu m’empêcher d’aller confesser ma faute. Comme on dit, faute avouée à moitié pardonnée, n’est-ce pas ? Le Sigma ne s’était pas laissé tenter par le dicton, et m’avait purement et simplement mis dehors, en me disant qu’il ne voulait plus jamais me revoir. En larmes, le cœur brisé et l’esprit torturé, je m’étais éloigné de sa silhouette familière, de ses étreintes rassurantes, de sa personnalité agréable. J’avais accueilli le Spring Break avec un soulagement à peine dissimulé ; la compagnie bienfaitrice de mes colocataires avait amenuisé ma peine, au moins pour un temps. Le Spring Break n’avait jamais aussi bien porté son nom – cette parenthèse m’avait fait un bien fou. Cependant, comme toutes les bonnes choses, celle-ci avait eu une fin : le retour à Berkeley m’avait fait beaucoup de mal. Et voilà où j’en étais, aujourd’hui : dans l’entrée du Sigma, mal à l’aise, les clés de son appartement à la main. Je restais là, immobile, dans l’incapacité de prendre la moindre décision. Je venais ici, ma fierté mise de côté, avec la ferme intention de m’excuser, et d’avoir une conversation avec Dawson. Notre relation ne pouvait pas se terminer de cette façon, c’était impossible : nos sentiments étaient trop intenses, et les moments que nous avions partagé trop inoubliables pour que le Sigma ne les oublient en un claquement de doigts. J’espérais que le temps avait fait son œuvre, et qu’il serait près, sinon à me parler, au moins à m’écouter. J’allais m’excuser, lui dire ô combien je regrettais, et que je serai prête à faire n’importe quoi pour qu’il me pardonne, pour qu’il nous laisse une nouvelle chance. J’écrasais et piétinais ma fierté, sans même m’en soucier : c’est dire si l’ancien Gamma comptait à mes yeux. Mais pour le moment, ce qui m’inquiétait davantage, c’était son manque de réaction. J’ai mentalement compté jusqu’à dix – seuil tolérable, à mon sens – avant de me décider à bouger pour aller à la rencontre de Dawson. Et, à l’instant où j’esquissais un pas pour me rendre dans le salon, je sus ce que j’allais trouver. Mon estomac se noua, mes doigts se crispèrent, mes jambes se sont mises à trembler, et les larmes commencèrent à glisser le long de mes joues. J’avançais, dans un couloir où la lumière semblait s’évaporer à chaque pas que je faisais. Cela ne présageait rien de bon. Et, une fois que je fus arrivée à l’entrée du salon, le gouffre qui s’ouvrit sous mes pieds fut sans fin. Je me suis brusquement redressée, cherchant à tâtons l’interrupteur de la lampe de chevet. Jetant un coup d’œil dans les moindres recoins de la pièce, je m’assurais de deux choses : la première, que Dawson n’était pas dans les parages, et la seconde, que personne ne m’avait surprise en train de cauchemarder sur mon ex petit ami. Il était presque cinq heures du matin, et je venais de finir ma nuit. Impossible, après un rêve de ce genre, de me rendormir. D’un geste à la fois rageur et désespéré, j’ai rapidement passé mes paumes sous mes yeux, chassant les perles salées qui dévalaient encore mes joues. Malheureusement, cette volonté de tout effacer ne fonctionnait qu’à petite dose, et uniquement pour les indices physiques – à l’intérieur, c’était nettement plus compliqué. Le chaos régnait en maitre sur ma petite personne, et j’étais détruite. Complètement, littéralement, indéniablement. La soudaine et brutale disparition de Dawson avait laissé un grand vide et un champ de bataille en moi. Je m’étais sentie seule, abandonnée, délaissée. Dawson n’était plus là. Dire que la nouvelle m’avait anéantie relevait presque de l’euphémisme, tant cette absence m’était pesante. J’avais découvert son corps sans vie, quelques jours après être revenue du Spring Break. En état de choc, j’avais simplement été capable d’appeler les pompiers – mais j’avais bien compris qu’il était déjà trop tard. Ses paupières demeuraient closes, et l’attirail exposé sur la table basse ne laissait aucun doute quant aux circonstances du décès. Overdose. Le médecin présent sur les lieux m’avait posé quelques questions, mais mes lèvres étaient restées fermées – je n’avais pas pu prononcer un seul mot. Il m’avait examiné – très superficiellement, afin d’être sur que je ne suivrais pas le même chemin que Dawson – puis m’avait dit que je pouvais rentrer chez moi, qu’il se chargerait du reste, et que je serai sans doute convoquée dans quelques jours. J’avais hoché la tête, sans avoir réellement compris ce qu’il en était, et j’étais rentrée à Berkeley. J’étais restée des jours et des jours enfermée, sans voir personne. J’avais tout doucement réalisé ce que cette découverte signifiait – Dawson n’était plus là. Terminé. Je pouvais oublier mes excuses, oublier mes envies de réconciliation, oublier les projets que nous avions pu faire : désormais, j’étais seule. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi : j’avais provoqué cette situation, j’avais provoqué mon malheur. Le choc de cette nouvelle s’était progressivement dissipé, et la culpabilité s’était installée. J’avais la désagréable impression qu’elle s’était infiltrée en moi, telle une chimère, et qu’elle grandissait sans jamais pouvoir s’arrêter. J’avais dépassé le stade des crises de larmes interminables ; cependant, les effets physiques de ma culpabilité étaient, eux, toujours bien perceptibles. De larges cernes violettes bordaient mes yeux clairs, et j’avais perdu du poids. Les personnes les plus avisées de mon entourage gardaient un œil discret sur moi et mes agissements – je soupçonnais d’ailleurs mon père de s’entretenir régulièrement au téléphone avec June – mais je faisais comme si de rien était. Je me plongeais à corps perdu dans le travail, dans mes cours, et j’attendais que la douleur s’estompe. En gros, j’essayais d’oublier. Inutile de préciser que la méthode ne fonctionnait pas.

Assise sur mon lit, je lisais avec sérieux et application le dossier post Spring Break que le doyen avait remis en main propre à chaque doyen de confrérie. Depuis que j’étais réveillée, je n’avais pas quitté ma chambre – j’avais juste enfilé un vieux jogging, et attaché mes cheveux. Concentrée, j’ai sursauté en entendant quelqu’un frapper quelques coups à la porte de ma chambre. J’étais surprise : depuis quelques temps, les gens avaient tendance à m’éviter comme la peste. Statut de veuve noire oblige, j’imagine. Mes doigts se crispèrent autour des draps de mon lit, tandis que je gardais le silence. Je ne voulais voir personne, je ne voulais parler à personne. Qu’on me laisse seule, me noyer dans ma peine et ma solitude : je n’avais pas besoin de compassion ou de complaisance. Chacun ses problèmes, chacun ses tracas. Ignorant donc superbement la personne qui se trouvait derrière ma porte de chambre, j’ai repris la lecture de mon épais dossier. Le doyen avouait, à demi-mot, que le travail fourni par l’ensemble des doyens avait été correct – en d’autres mots, Fredo était plutôt content, ce qui était une belle victoire. J’allais poursuivre, quand j’ai entendu qu’à nouveau, on frappait à ma porte. J’ai soupiré, puis la voix de mon homologue masculin ne tarda pas à se faire entendre. Le connaissant, il ne lâcherait pas l’affaire de si tôt – mieux valait donc directement m’entretenir avec lui, afin qu’il parte au plus vite. J’avais bien conscience que ce n’était pas poli, et qu’il ne méritait pas que je le traite comme ça, mais c’était plus fort que moi. Je n’étais guère sociable, ces derniers temps. « Entre. » Maugréais-je, refermant d’un coup sec le dossier du Spring Break.

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MessageSujet: Re: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyDim 16 Juin - 18:23

i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA 133061267



Si l'humeur était maussade chez la chambre de la doyenne de la confrérie, celle dans la chambre du président était au contraire au beau fixe. J'ouvre les yeux pour regarder l'heure en tâtonnant un peu au hasard pour trouver mon téléphone, celui-ci affiche déjà dix heures du matin. Je me redresse légèrement pour regarder un peu l'état de la pièce... Des fringues éparpillées sur le sol, du bazar sur un bureau précédemment bien rangé - voire peu utilisé - et un numéro de téléphone écrit au rouge à lèvres sur l'un des multiples miroirs de la pièce. Oui, multiples car depuis que j'avais découvert que Louis XIV s'était carrément offert une galerie des glaces à Versailles, je n'avais plus eu de scrupules à laisser également mon narcissisme s'exprimer dans cette pièce. Je me gratte la tête en sortant des draps puis je constate, en passant à côté du miroir, qu'une petite culotte mauve est pendue à la lampe sur la commode. A savoir si elle appartient à la conquête du jeudi ou celle du vendredi. J'hausse les épaules en la prenant puis j'ouvre le premier tiroir de la commode pour la mettre avec les autres. Non, je ne suis pas fétichiste, c'est par pure gentillesse, au cas où j'ai envie de les redonner à une œuvre de charité. Ou une pauvre fille qui n'a pas les moyens de s'offrir de la lingerie décente. Comment ça, ça ne se fait pas ? Bref, je m'exile vers la salle de bain où je laisse couler l'eau dans la baignoire. L'avantage de gérer une confrérie, c'est qu'on a tout un tas de petits avantages... genre la salle de bain privée. Dire que j'en abuse est un doux euphémisme. Le temps que la baignoire se remplisse d'une eau claire et bien chaude, je mets mon portable sur haut parleur. "Poussin, c'est tonton Noah. N'oublies pas de prendre tes affaires sales avant de venir passer le week-end à la maison car..." Je soupire avec un sourire légèrement exaspéré et amusé à la fois. Je commence tout doucement à m'habituer à la rencontre et la fréquentation des derniers membres de ma famille biologique. Puisque ma mère était la dernière que je connaisse, ainsi que feu mes parents adoptifs indiens, je n'avais plus que les Clives. J'avais parcouru le globe pour les retrouver et après avoir fait la rencontre de l'envahissant mais touchant oncle Noah, j'avais fait la rencontre de mon père, William. Professeur d'histoire à Oxford bénéficiant de l'échange avec Berkeley pour venir sur le sol américain. Entre mon père et mon oncle, c'est le jour et la nuit. Le cadet de la fratrie est débordant d'affection avec tout le monde - par moments, je me demande s'il est au courant que j'ai vingt-et-un ans, pas onze - tandis que l'aîné est solitaire, peu loquace et très détaché. J'ai déjà réussi à lui faire accepter que je sois son fils, maintenant les choses devaient se faire lentement pour qu'il veuille bien tenter l'expérience d'être un vrai père. Ravi d'avoir reconstitué en partie le complexe puzzle familial, je vivais sur un petit nuage ces derniers temps. Néanmoins, alors que je retournais dans la salle de bain pour me dénuder et rentrer dans le bain, je songeais à une personne qui n'avait pas cette chance en ce moment. Valentina. Cela fait des jours, peut-être même des semaines que je ne l'ai pas vue sortir de sa chambre, elle qui était pourtant du genre à aimer être vue. Après tout, elle n'est pas doyenne de cette confrérie pour des prunes, nous partageons les mêmes points communs. Alors que je joue avec un canard en plastique dans le bain - sans commentaire - je réfléchis à une tactique pour la sortir de sa léthargie et de son enfermement. Soudain, mes pensées bifurquent vers le bal de promo. J'ai furieusement hâte d'y être car cela sera mon tout premier, mais je n'avais pas encore répondu aux filles qui m'avaient seriné pour que je les accompagnent. Oui, Kenzo aime se faire désirer. Et il aime aussi parler de lui à la troisième personne. Bref. Je songe tout à coup que Valentina sera la cavalière parfaite et que c'est là une excellente excuse pour venir l'enquiquiner jusque dans sa chambre et la tirer de son lit pour aller faire les boutiques. Je finis par sortir du bain après m'être lavé et rincé de nouveau, puis je me rends dans ma chambre pour m'habiller rapidement. Un t-shirt blanc avec un jean sombre, une ceinture pour accessoiriser le tout, des chaussures de ville et un peu de gel dans les cheveux. Regard de killer dans le miroir 1, regard de beau gosse dans le miroir 2, regard de chien battu dans le miroir 3... Finalement, on ne va pas s'attarder sur la longue liste des regards que je me lance puis je me marche vers la chambre de ma collègue. Si je frappe à la porte, c'est vraiment par pire politesse car je serai rentré d'une manière ou d'une autre. "Valentina, c'est moi ! J'peux rentrer ?" Encore une fois, simple formalité. Elle met un petit temps à répondre mais, tandis que je me demande si je ne vais pas enfoncer la porte au cas où elle prétende n'être pas là, elle me laisse entrer. On a économisé une porte, les gars, c'est Fredericksen qui va être content. Je tourne la poignée et pénètre à l'intérieur sans plus attendre. "Ouah, ça sent le renfermé, ici !" C'était la leçon de délicatesse par Kenzo, à la semaine prochaine pour de nouveaux conseils. Je vais à la fenêtre pour tirer les rideaux sèchement et ouvrir en grand pour laisser rentrer l'air frais et le soleil. "Faut pas t'enfermer dans le noir, tu vas finir par devenir une vampire... Tu lisais quoi ?" Je prends le dossier qu'elle vient de fermer et je le parcours. Si j'ai oublié quelque chose ? "Bof, trop de mots, écriture minuscule, pas assez d'images." Je repose le dossier sur le lit et je m'assieds sur le bureau en poussant un soupir. C'est bizarre, j'ai vraiment l'impression d'oublier un truc... C'est en croisant le regard de Valentina que ça finit par me revenir. "Ah oui, pourquoi est-ce que je suis là !" lançai-je joyeusement en me tapant le front. Irrécupérable. "En fait, je viens t'annoncer que tu as devant toi ton cavalier pour le bal de promo. Oui, je sais, ça fait un choc... Un si grand fantasme sur pattes qui t'annonce ça de but en blanc, ça peut créer un malaise. Reste assise pour linstant, le temps de réaliser, c'est plus prudent." Et le pire dans tout cas, c'est que je parle avec un sérieux à toute épreuve, c'est à se demander si je plaisante ou si je suis naturellement narcissique... La deuxième option semble tout à coup plus envisageable. "Du coup, il va falloir que tu quittes ce... cet affreux truc, là... J'sais plus comment vous appelez ça, ici, mais c'est moche." dis-je en désignant son accoutrement dont le nom m'échappe. "On va sortir, alors fais-toi belle parce que je ne sors pas avec des filles toutes pâles qui se négligent. Hop hop hop !" Et sinon, est-ce qu'elle a le temps de respirer et d'en placer une dans tout ça ?
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MessageSujet: Re: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyLun 17 Juin - 22:10




A l’instant où j’eus reconnu la voix enjouée de mon président de confrérie, la première chose que je fis fut de lever les yeux au ciel. Ce n’était pas directement dirigé contre lui – simplement, je n’avais envie de voir personne. Je préférais restée terrée, silencieuse ; en d’autres mots, faire profil bas, en espérant que cela suffise pour que l’on m’oublie. Mais apparemment, c’était trop demandé. J’aurais pu faire semblant de ne pas être là ; seulement, je connaissais Kenzo. Il n’était pas du genre à lâcher l’affaire facilement. Au contraire, même : il était plutôt du genre à insister, à persister. De plus, j’étais un peu près certaine qu’il avait connaissance de mes allées et venues dans le pavillon. Il devait donc être au courant que j’étais présente. Tant pis pour moi, et tant pis pour ma tranquillité : je rendais les armes. Je me consolais mentalement en me disant que plus vite il m’aurait détaillé son cas, et plus vite il serait reparti. Je lui avais à peine dit d’entrer que déjà, il était debout face à moi. « Si tu oses insinuer encore une fois que ma chambre sent mauvais, et que donc, par conséquent,  je suis la personne qui dégage une mauvaise odeur, je te fous dehors sans préavis, manu militari. » Grommelais-je, le regard noir. Compose avec ça, mon gars. Leçon numéro une : Valentina n’aime pas être dérangée. Et si Kenzo n’en savait rien jusqu’à maintenant, il n’allait pas tarder à être mis au parfum. Leçon numéro deux : un minimum de délicatesse à mon égard, c’était tout ce que je demandais. Être brut de décoffrage avec une fille qui se laisse purement et simplement enfoncer dans la dépression jour après jour, ce n’est jamais une très bonne idée – ça pourrait même être la goutte d’eau qui fait déborder le vase.  Leçon numéro trois : ne jamais sous-estimer une fille, aussi fine soit-elle. Je m’en voudrais de porter atteinte au corps visiblement parfait de mon président de confrérie – d’autant plus que je risquerais d’y aller mes ongles manucurés – mais s’il ne me laissait pas le choix, je n’hésiterais pas. Enfin, leçon numéro quatre, qui est aussi la plus importante : j’étais hiérarchiquement supérieure au Delta, et pour cette simple et bonne raison, je m’octroyais tous les droits. Déprime ou pas, blonde ou pas, statut de doyenne ou pas. On ne m’énerve pas, point barre. « Woooh ! Qu’est-ce que tu fais, là ? » Demandais-je en le voyant se diriger d’un pas ferme et déterminé vers ma fenêtre. Apparemment, il avait décidé de prendre ses aises dans ma chambre. En d’autres circonstances, ça m’aurait plutôt amusée – je l’aurais regardé faire sans broncher, et j’aurais attendu de lui qu’il se plie en quatre pour exhausser tous mes moindres désirs, des plus fous aux plus inavouables. Déclarais-je, me laissant tomber en arrière sur mon lit. Seulement, aujourd’hui, je n’étais pas d’humeur à jouer, à plaisanter, ou à écouter un membre de ma confrérie me flatter.  A vrai dire, cela faisait déjà plusieurs jours que mon humeur n’était pas au beau fixe, et que je vivais recluse dans ma chambre. Je n’en sortais qu’en de très rares occasions, lorsque cela s’avérait obligatoire, et à chaque fois, exposer mon minois à la vue de tous était un véritable supplice. Je ne supportais pas l’image que je renvoyais aux autres. Je ne supportais pas de voir les regards peinés de certains, et les regards accusateurs des autres. Je détestais la fille fragile, sensible et à fleur de peau que j’étais devenue. Je détestais ma vie, et je me détestais. Voilà où j’en étais. La reine des Bêta baissait les bras, et perdait de sa superbe. Tous les jours un peu plus. « Je ne sais pas si tu as remarqué, mais je me portais à merveille lorsque j’étais encore dans la pénombre. » Maugréais-je, avant de me laisser tomber en arrière sur mon lit. J’abandonnais, je capitulais, je cédais du terrain au profit d’une tierce personne. Une fois de plus. A croire que ces derniers temps, je n’étais définitivement plus capable de tout gérer d’une main de maître, comme je l’avais fait par le passé. « Et puis en plus, je n’aime pas quand il fait trop chaud. » Ajoutais-je, considérant cet argument comme une preuve irréfutable du bien fondé de mon comportement. A la rigueur, ça pouvait tenir la route, dans la mesure où j’étais Suédoise, et donc peu habituée aux chaudes températures de Californie. Cependant, j’étais un peu près sure que Kenzo ne se laisserait pas berner par mes explications. « Comment tuer mon président de confrérie sans laisser de traces. » Répondis-je rapidement, jetant un regard noir au Delta. « En dix leçons. » Ajoutais-je,  levant les yeux au ciel. Il n’avait pas bientôt fini avec ses questions, oui ? Est-ce que je lui demandais comment il allait, avec qui il était sorti hier soir, et qui il avait ramené pour finir la nuit ? Non. Alors qu’il en fasse autant avec moi, et qu’il me lâche. « Ce n’est pas une bande dessinée, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué. » Précisais-je en désignant du regard l’épais dossier qui se trouvait sur mon lit.  J’observe le Delta reposer la paperasse administrative, avant de se détourner pour aller s’asseoir sur mon bureau. Je fronce légèrement les sourcils, mais ne prononce aucun mot pour marquer ma désapprobation. Je n’avais ni l’envie, ni même la force de me confronter à Kenzo. Je perdais tout doucement le peu de mordant dont j’avais fait preuve depuis son entrée dans ma chambre. Je me contentais donc de le regarder, attendant patiemment qu’il me dise ce qu’il était venu faire ici. Parce qu’à mon avis, il ne s’était pas pointé uniquement pour mes beaux yeux. « Mon cavalier ? Pour le bal de promo ? » Répétais-je bêtement, les yeux écarquillés. Kenzo devait se sentir très flatté, face à mon air ahuri. Une fille fan de sa petite personne n’aurait pas réagi autrement. Seulement, qu’il ne se méprenne pas : ce n’était pas du tout ça. « Qui te dit que j’ai envie d’aller au bal de promo, d’abord ? » Demandais-je, soudainement suspicieuse. Méfiante, moi ? Si peu, si peu. Cette proposition me paraissait franchement aberrante. Il était plus qu’évident que je n’avais pas la tête à ça. Les batifolages, très peu pour moi. J’avais assez donné. Depuis la mort de Dawson, je traînais mon deuil et ma peine, tels deux fardeaux. Hors de question, donc, d’aller parader au bal de promo. L’idée de m’y rendre ne m’avait même pas effleuré l’esprit. « Parce que si tu as envie de conclure avec moi, je préfère te le dire tout de suite, ce n’est pas en me proposant d’être ta cavalière que je vais te tomber dans les bras. » Désolée mon cher, il faudra remettre tes plans de séduction à plus tard. Disons dans dix ans, si je n’ai pas dépéri avant, songeais-je, animée d’une certaine amertume. « Un jogging. i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA C:\Users\anne\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image002a s’appelle un jogging, et tu devrais essayer, c’est plus que confortable. » Déclarais-je avant de baisser les yeux vers le fameux jogging noir qui me recouvrait les jambes. i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA C:\Users\anne\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image002a ne faisait pas franchement Bêta, je le concevais, mais en ce moment, paraître présentable était le cadet de mes soucis. Moi qui avais toujours mis un point d’honneur à être belle et bien habillée en toutes circonstances… Pour le coup, c’était sévèrement loupé. Le silence du président de confrérie me fit relever les yeux vers lui. Apparemment, il attendait une réponse – plus sérieuse, cela allait de soi – que celle que je lui avais fournie précédemment. « Ecoute Kenzo… T’es très gentil, très mignon, mais je n’ai vraiment, vraiment pas envie de sortir ces derniers temps. » Commençais-je, après avoir poussé un énième soupir. Toujours devoir faire semblant, prétendre que tout allait au mieux, être une doyenne attentive et à l’écoute… Non, en ce moment précis, c’était définitivement trop. « En d’autres circonstances, j’aurais vraiment été ravie de t’accompagner. Tu sais, le président de la confrérie et la doyenne ensemble, ça en jette. » A fond, même. Nous aurions été magnifiques, splendides, radieux. L’attention aurait été portée sur nous et, évidemment, les autres étudiants auraient bavé d’envie devant tant de perfection. i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA C:\Users\anne\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image002a les aurait fait jaser, aussi. Des rumeurs et des racontars n’auraient pas tardé à circuler, mais qu’importe. Sans parler du fait qu’apparaître ensemble au célèbre bal de promo  nous assurait une publicité d’enfer. « Et j’aurais aimé voir toutes les filles pâlir d’envie, je dois le reconnaître. » Assurais-je, un léger sourire se formant sur mes lèvres alors que j’imaginais les piques acerbes que pourraient murmurer le fan club du Delta sur mon passage. « Mais tu vas devoir te trouver une autre cavalière. En ce moment, ce n’est pas… Ce n’est pas trop ça. » Avouais-je à voix basse. Je ne faisais que mettre des mots sur mon état déplorable. Je n’avais pas besoin d’épiloguer plus longtemps ; Kenzo était parfaitement au courant de mes déboires. De plus, il suffisait d’un simple coup d’œil pour s’apercevoir que je n’étais pas la bonne humeur incarnée, ces derniers temps. « Il y a plein d’autres filles, que ce soit sur le campus de l’université ou à San Francisco, qui tuerait pour être à ton bras. » Mon cher président de confrérie n’était pas un Delta pour rien, la vérité. Alors, s’il voulait me faire plaisir, qu’il reste le Delta que l’on attendait qu’il soit. Il lui suffisait de prendre une fille au hasard – de préférence une bombe qui ferait tourner des têtes – et de lui envoyer du rêve tout au long de la soirée. Il en était capable, c’était une évidence. Sinon, il n'en serait jamais arrivé à ce stade dans la confrérie.
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MessageSujet: Re: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyMar 18 Juin - 8:10

i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA 133061267


Ah, la susceptibilité des femmes, c'est quelque chose de tellement particulier qu'il vaut mieux ne pas y prêter attention. Credo de Kenzo, ça, c'est dit. J'avais à peine conscience de ce que je disais la moitié du temps, je décidais donc de n'accorder que peu d'intérêt aux reproches qu'on pourrait me faire. Ça rentre par une oreille et ça ressort par l'autre. Par conséquent, les protestations de Valentina sur l'état de sa chambre m'étaient à peine parvenues que mon attention fugace s'était ensuite portée sur le dossier qu'elle était en train de lire. Comment tuer son président de confrérie sans laisser de traces ? "Oh, sérieux ? Ça existe, un bouquin pareil ?" Piqué dans ma curiosité, je reprends le dossier en mains pour le feuilleter en essayant de trouver des termes clés. Rien qui parle d'une méthode douce ou brutale de mettre fin aux jours d'un président de confrérie... C'est en croisant le regard de Valentina que je commence tout doucement à comprendre. "Ah, tu plaisantais ! Bof, j'me disais bien aussi que c'était pas possible... Y a sûrement pas besoin de dix leçons..." Boulet. Boulet intégral, même. Par moments, l'humanité devrait s'inquiéter de certains individus qui prennent tout au premier degré comme ça. Le plus perturbant, c'est que ça sort tout à fait naturellement, ça s'appelle être drôle - ou consternant - malgré soi. Toujours est-il que je me désintéresse très vite de ce dossier au contenu encore inconnu (au pire, je lui vole et je le lis en cachette quand j'aurais le courage) pour focaliser mon attention sur l'objet de ce débarquement impromptu et bruyant : le bal de promo. "C'est mon petit doigt qui me l'a dit, que t'avais envie d'y aller. Ou un oiseau qui me l'a chanté, c'est comme tu veux." J'affiche un large sourire, typique du chieur qui ne va quitter les lieux que lorsqu'il aura eu ce qu'il veut. Par principe, j'obtiens toujours - ou presque - ce que je veux d'une femme. Peu importe la méthode. Très douce ou très pénible, c'est à Valentina de réagir en fonction. "Comment ça, conclure ? Chérie, si j'avais voulu te mettre dans mon lit, c'est toi qui serais en ce moment-même dans ma chambre pour en redemander." Il est là, le Delta absolu. Orgueilleux et narcissique, à commencer sur ses compétences au lit. Toutefois, cette prétention naturelle s'accompagne d'une étrange candeur, sous certains aspects. Je ne fais pas ça pour la rabaisser, je dis seulement tout ce qui me passe par la tête, sans réfléchir aux conséquences de mes propos. Certains appellent ça la franchise, d'autres considèrent cela comme un manque évident de réflexion. J'arque un sourcil en regardant ce qui s'appelle donc un 'jogging' puis je croise les bras avec un air suspicieux. "Depuis quand tu mets des vêtements confortables, exactement ?" Plus généralement : depuis quand une Bêta s'habille en se souciant de son confort et non de son apparence ? Pas de doute, il est grand temps d'agir, elle est en train de devenir complètement marteau. J'attends sa réponse avec fébrilité, bien que je ne m'abaisserai pas à repartir sans avoir obtenu un 'oui', et je commence déjà à me redresser fièrement quand elle démarre par des compliments. Bien sûr que je suis gentil. Bien sûr que je suis mignon. Tu as oublié adorable, charmant, sexy, attentionné, encore sexy, élégant... et modeste, aussi. Je suis d'ailleurs tellement focalisé sur cette auto-satisfaction que j'écoute à peine ce qu'elle raconte par la suite. Ah si, en fait elle a l'air de refuser. Malgré tous ces compliments que mon ego démesuré peine à contenir, j'affiche tout d'abord une moue un peu déçue, à la manière d'un enfant qui n'a pas eu ce qu'il a réclamé avec tant de véhémence à ses parents. Puis, environ deux secondes plus tard, je retrouve le sourire en secouant de la tête. "Mmm... Bon, c'était très drôle, t'es parfaite dans le rôle de la fille qui se néglige, mais parlons sérieusement : tu as déjà une robe ou on va en acheter une maintenant ?" Toute une explication made in Jaslang qui vole en éclats dans la mesure où son seul interlocuteur n'a pas tenu compte d'un seul mot de ce qu'elle vient pourtant de lui expliquer. Je descends du bureau pour m'asseoir sur le matelas, le faisant rebondir au passage. Tiens, et si on s'amusait à sauter sur le lit ? Concentration, Ken, concentration. "Valentina, je ne sais pas encore exactement ce qui t'arrive et t'es même pas obligée de me le dire si tu n'en as pas envie. Mais ce que je vois, moi, c'est une fille superbe et sympa qui s'enferme dans la déprime et ça, ça ne me plait pas du tout." Qui sait si, à ma place, d'autres se seraient réjoui de cette baisse de régime chez la doyenne de la confrérie ? Personnellement, ça ne m'amuse en rien. "Cette invitation au bal de promo, c'est pas une question, tu sais. Je t'invite, tu viens au bal avec moi et on va passer une super soirée. Et non, ce n'est pas un plan drague... pour ça, j'ai environ 90% des étudiantes de Berkeley à mes pieds, miss." J'affiche un sourire goguenard et prétentieux avant de m'approcher d'elle, un petit air inquiet et curieux sur le visage. J'ai beau être prenant et enquiquinant depuis que j'ai mis les pieds dans son royaume de l'obscurité, je ne sortirai pas de là tant que Vampirella ne sera pas redevenue miss Univers. "T'as besoin de sortir, de respirer, de voir des gens, même si tu ne vas pas leur parler. Il ne faut jamais commencer à s'enfermer dans une bulle, c'est vraiment malsain, crois-moi." Mon regard brun se plante dans le sien et commence à se faire plus doux, plus compréhensif. "J'pense pas à la confrérie quand je te propose ça. J'pense d'abord à toi, c'est tout. Alors, tu vas te changer, qu'on aille se faire les boutiques ?" Dis oui, dis oui sinon je vais devoir m'occuper moi-même de te déloger de ta grotte…
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MessageSujet: Re: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyJeu 20 Juin - 23:08


Passer mes journées seule, dans ma chambre et dans la pénombre la plus totale semblait être mon nouveau hobby. Depuis la fin de mes examens, j’avais passé le plus clair de mon temps libre retranchée dans ma chambre, à attendre que le temps passe, et que ma douleur s’estompe. Malheureusement pour moi, c’était un processus plutôt long. J’avais donc décidé de me jeter à corps perdu dans mon travail de doyenne – je refusais d’entraîner ma confrérie dans ma chute. Les Bêta et les Delta ne méritaient pas cela. Je cherchais donc à faire au mieux, pour eux. Mais en ce moment précis, alors que Kenzo me faisait face, je n’étais plus tout à fait sure d’avoir envie de me donner à fond. Oser me perturber – sans doute pour des futilités, d’ailleurs – alors que j’étais en plein travail ? Il était où, le respect que l’on devait à son supérieur hiérarchique ? Agacée, je désirais plus que tout mettre vite fin à cette entretien, qui n’avait que trop duré. Je n’hésitais donc pas à me montrer désagréable, voire carrément hostile à l’égard du président de confrérie. Ce qui ne sembla pas le faire fuir – bien au contraire. Pendant une fraction de seconde, je me suis demandé si Kenzo était sérieux. Est-ce qu’un bouquin pareil existait ? Non, bien sur que non. Néanmoins, sa détermination et sa naïveté me donnait des soudaines envies de l’écrire, pour remédier à l’absence d’une telle œuvre littéraire. « Non, sans doute pas. » Répondis-je assez sèchement. Quand Valentina est de mauvais poil, mieux vaut ne pas épiloguer. On entre, on expose son cas, et on sort au plus vite. Sauf que Kenzo en avait apparemment décidé autrement – je n’avais jamais soupçonné que mon président de confrérie avait des points communs avec les sangsues. « D’ailleurs pour être honnête, toutes les idées qui me viennent à l’esprit s’effectuent en un seul coup gagnant. » Le pousser par la fenêtre pour qu’il s’étale quelques mètres plus bas – efficace, mais les soupçons se porteraient immédiatement sur moi. M’emparer de ma lampe de chevet et lui briser sur le coin du crâne – soyons sérieux, nous n’étions pas en train de jouer au Cluedo. Il aurait dix fois le temps de m’intercepter, et pire encore, il aurait même le loisir de témoigner contre moi. Définitivement, ce n’était pas non plus la bonne solution. Verser discrètement de l’arsenic dans une de ses boissons ? a, tout de suite, c’était plus intelligent. Plus futé, plus malin, plus facile, mais aussi et surtout, plus machiavélique. Digne d’une doyenne qui n’avait pas envie de se salir les doigts, donc. « Bref, laisse tomber. » Maugréais-je en levant les yeux au ciel. Je ne savais pas réellement qui m’exaspérait le plus. Kenzo, sa bonne humeur et son sourire à en faire se damner un saint ? Ou moi et ma mauvaise humeur ambiante, qui se répercutait sur tout mon environnement ? A l’instant même où j’y pensais, la solution m’apparut comme une évidence : c’était surtout après moi que j’en avais. Moi et mes problèmes, moi et mes crises de nerfs, moi et mon deuil à gérer. « Permets-moi de te dire que ton petit doigt n’est pas fiable. » Déclarais-je en haussant les épaules, abandonnant pendant quelques instants mon agressivité. A quoi cela servait, de toute façon ? Je dépensais une énergie folle, et ça n’avait aucun impact. Kenzo semblait ne pas faire attention, ne serait-ce qu’un instant, à mes méchancetés. a rentre par une oreille, et ça ressort aussitôt par l’autre. En revanche, dès l’instant où l’on parlait de son statut de Delta en puissance – comprenez là étalon – il ne faisait pas la sourde oreille. « Ne rêve pas trop, monsieur prétentieux. » Dis-je en roulant des yeux. Moi, courir après un homme pour ses prouesses sexuelles ? Certainement pas. J’avais un minimum de classe et de distinction. Et surtout, je savais me montrer discrète. « Je sais me tenir, moi. » Ajoutais-je, en insistant volontairement sur le pronom « moi ». Contrairement aux hommes, par exemple. Et donc, par extension, aux Delta. D’ailleurs, je savais tellement me tenir que depuis quelques temps, j’avais franchement tendance à me négliger. J’avais rangé au placard les tenues féminines, abandonné mes talons de douze pour des baskets, et délaissé les différentes crèmes et ombres à paupières qui se trouvaient dans ma salle de bain. Pourquoi faire des efforts ? Il n’y avait personne pour les contempler. « Depuis qu’il n’y a plus personne pour me regarder en coin quand j’enfile quelque chose de plus… Stimulant. » Répondis-je, sans quitter le Delta des yeux. « Si tu comptais débarquer et te rincer l’œil, c’est loupé. » Ajoutais-je, sur un ton un peu plus agressif. Dommage pour toi ! Essaye de repasser d’ici cinq ans, peut-être que je serai dans un meilleur état. Je soupirais, dressant un amer constat : les hommes étaient finalement tous les mêmes. Seul le physique comptait ; le reste n’était que très secondaire. Lorsqu’enfin, le Delta consentit à m’annoncer le but réel de sa visite, je fus surprise. Agréablement surprise, même : je ne m’étais pas attendue à tant d’égard de sa part. De plus, connaissant l’oiseau, j’avais supposé qu’il piocherait dans son harem pour trouver sa cavalière. Mais ses desseins étaient visiblement tout autre, et me concernaient directement. Dommage pour lui, mais cette année, le bal de promo se ferait sans Valentina Jaslang. J’ai gentiment et poliment refusé sa demande, mais une fois de plus, le Delta n’en fit qu’à sa tête. « Tu as entendu ce que je viens de te dire ? » Demandais-je en fronçant légèrement les sourcils. Tout à coup, devant tant d’assurance et de détermination, je n’étais plus tout à fait sure de lui avoir expliqué clairement le fond de ma pensée. Mais il me suffit d’un seul regard pour comprendre : bien sur qu’il avait entendu. Evidemment. Il choisissait seulement de ne pas en tenir compte. Ce mec allait me rendre cinglée. « J’ai déjà tout une multitude de robes. » Maugréais-je en désignant d’une main les deux placards de ma chambre. « Tu peux aller vérifier si tu ne me crois pas. » Ajoutais-je, constatant qu’il avait l’air sceptique. En bonne Bêta que j’étais, j’avais tout ce qu’il me fallait, niveau fringues. Peu importe le temps qu’il faisait dehors, j’avais tous les habits et accessoires nécessaires pour être à la pointe de la mode. La preuve ? Le Spring Break. Là où toutes les filles perdaient de leur splendeur en enfilant des doudounes difformes et des combinaisons de ski ridicules, j’avais fait l’inverse. Fashion jusque sur les pistes de ski. Seule une vraie Bêta pouvait faire cela. Le Delta vint s’asseoir à mes côtés, et tenta de me convaincre d’accepter son invitation. J’ai patiemment attendu qu’il finisse sa jolie et gentille petite tirade, avant de légèrement secouer la tête. Posant une main délicate sur la sienne, j’ai fini par murmurer : « Ecoute Kenzo, c’est très gentil. Et ça me touche beaucoup. Vraiment, je te promets, ça me fait sincèrement plaisir. » Ma voix était douce. En d’autres circonstances, je l’aurais volontiers accompagné – mais pas en ce moment. C’était trop difficile, trop récent, trop… Etrange, aussi. « Mais tu sais, tu n’es pas obligé de t’occuper de moi comme ça. Je suis sure que tu as beaucoup d’autres choses à faire que de te tracasser pour une fille qui n’en vaut pas la peine. » Ouvre les yeux, et regarde autour de toi l’ami : des tas de filles sur le campus n’attendent que ton invitation. Je ne savais pas encore sur qui son choix se porterait, mais j’étais certaine que l’élue ferait des envieuses et serait jalousée. « Je sais que tu ne penses pas à la confrérie quand tu me fais cette proposition. J’en suis sure. » Pour des raisons que je ne m’expliquais pas, j’avais envie de lui faire confiance. Après tout, il était à mes côtés en tant que président de confrérie depuis longtemps, maintenant. Dans les moments les plus difficiles, nous avions toujours su nous serrer les coudes, faire front. Certes, tout cela ne concernait que des taches administratives, bien souvent rébarbatives. Seulement, s’il avait été présent, loyal et solidaire dans ces conditions extrêmes, il n’y avait pas de raison qu’il ne le soit pas en cet instant précis aussi. Je me surprenais dans mon propre raisonnement ; moi qui me montrais toujours méfiante à l’égard de la gent masculine… C’était là un bien grand pas. « Je veux bien venir avec toi pour t’aider à trouver une tenue, c’est d’accord. » Ajoutais-je en hochant la tête. Déposant le dossier Spring Break sur ma table de chevet, je me suis levée, avant d’aller me planter devant l’un des placards. « Mais pour le bal, c’est toujours non. » Précisais-je, avant d’ouvrir la caverne d’Ali Baba. Statique face aux tenues qui s’offraient à ma vue, les mains posées sur les hanches, j’ai finalement soupiré. Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’étais en panne d’inspiration. « Tu sais quoi ? C’est toi qui veux que je sorte. Tu n’as qu’à me trouver une tenue. » Déclarais-je en me retournant vers le Delta. Pour une fois que quelqu’un était autorisé à fouiller dans le placard d’une Bêta – qui plus est celui de la doyenne – mieux valait s’en donner à cœur joie. 
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MessageSujet: Re: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyMar 25 Juin - 17:29

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Oui, j'ai entendu ce qu'elle m'a dit. Mais entendre et écouter sont deux choses très différentes. J'entends beaucoup mais j'écoute moins, en général, et c'est quelque chose qui agace les gens quand ils me voient tourner la tête et ne pas cacher mon désintérêt pour le bruit de fond qui sort de leur bouche. Ce n'est pas de la méchanceté, juste de la franchise alliée à un manque de tact confondant. En revanche, même si je ne prête pas attention à ses refus, je ne passe pas à côté de son invitation à aller fouiller ses affaires. Je prends un air désintéressé en croisant les bras sur mon torse. "Oh tu sais, j'trouverai rien qui soit à ma taille dans ton dressing, alors pourquoi j'irais regarder à l'intérieur ?" Un, deux, trois, quatre... "Pff, de qui je me moque, bien sûr que je vais regarder à l'intérieur !" lançai-je en fonçant au niveau d'une armoire pour l'ouvrir avec fébrilité. J'ai toujours été d'un naturel si curieux que fouiller les affaires d'autrui ne m'a jamais posé le moindre cas de conscience. Ma main finit tout de même par rencontrer celle de Valentina, dont le ton change pour s'adresser à moi. Elle tente de m'amadouer et me convaincre que je devrais la laisser croupir ici sans que rien ni personne ne l'approche. Navré, je ne baisserai pas les bras. Finalement, je me décide à l'écouter et je roule des yeux quand elle se qualifie comme une fille qui n'en vaut pas la peine. J'ai beau avoir assez de charme et d'astuce pour n'avoir qu'à claquer des doigts pour sortir avec la fille de mon choix, je ne classe pas Valentina dans cette catégorie et je n'éprouve pas cette sorte d'intérêt égoïste à son égard. Elle vaut la peine qu'on s'intéresse à elle et, par conséquent, qu'on ne s'arrête pas à la façade qu'elle renvoie actuellement. Je ne m'abaisserai pas à profiter de son état pour la mettre dans mon lit ou à me sentir grandi en prenant soin d'elle. J'ai beau être assez narcissique, orgueilleux et un brin superficiel par pur choix, il n'en reste pas moins que je suis sensible aux autres et à leur bien-être. Je lui ai dit, j'ai horreur des gens qui dépriment dans mon entourage, ce n'est pas bon pour l'éclat de mon aura personnelle. Peu importe le temps que je mettrai, je vais finir par accrocher un sourire à ce joli minois éteint par la tristesse et par le deuil. Je lui ai déjà prouvé que j'étais quelqu'un de fiable, rarement habité par des arrière-pensées négatives, ce qui me rend parfois assez naïf, il faut bien le dire. Cependant, cela me parait suffisant pour qu'elle aie confiance. C'est donc un air ravi qui s'empare de moi lorsqu'elle accepte de m'accompagner pour aller me chercher une tenue. C'est un départ. Attention, ça n'endort pas pour autant mon ambition... Chiche de verrouiller sa chambre pour l'empêcher d'y rentrer jusqu'à ce qu'elle accepte d'aller à ce bal. "Si ça peut te rassurer..." minaudai-je, l'air de rien. Je fronce les sourcils quand elle me demande de choisir une tenue. "J't'en choisis une seulement parce que ça m'amuse." Car je n'aime pas qu'elle se croit assistée alors qu'elle est parfaitement capable de le faire toute seule. Il est hors de question qu'elle passe son temps à s'apitoyer davantage, elle a déjà perdu trop de temps. Je me mets à nouveau devant son dressing puis je commence à fouiller allègrement en poussant les cintres après les autres tout en commentant sans faire preuve une seule fois de tact. Comme d'habitude. "Bon, le noir et blanc, c'est même pas la peine, tu vas avoir une tête de zombie dans la rue... Remarque, si tu veux passer un casting pour un film de vampires, ça pourrait faire l'affaire. Ça, c'est moche. Ça non, ça non plus..." Rappelons que je me trouve devant une femme au goût impeccable en matière d'esthétique... et que je n'ai pas la moindre idée de la vexation que je pourrais provoquer si elle prend mal mes remarques à l'égard de ses tenues. "Ça c'est pas trop mal. C'est même plutôt chouette. J'aime bien le décolleté, et au moins t'as de quoi le remplir." plaisantai-je avec un immense sourire amusé. Oui, j'ai déjà maté le décolleté de la doyenne de la confrérie. Sérieusement, les gars, qui ne l'a pas encore fait ? Je sors une paire d'escarpins noirs pour aller avec cette robe vert pomme, ainsi qu'un foulard pâle et presque transparent. J'ai beau être un homme, j'adore la mode, autant pour regarder les mannequins que pour m'amuser avec les vêtements des uns et des autres. Je pose le tout sur son lit et je lui tourne le dos après avoir arboré un air fier comme un paon. "Voilà pour toi ! Et puis tu mettras aussi un peu de maquillage, histoire de te redonner bonne mine. Ça, c'est pas moi qui vais le faire à ta place..." Bon, d'accord, il m'arrive parfois d'investir une petite fortune en produits pour entretenir la peau, etc. Les occidentaux appellent ça être métrosexuel... J'ai pas encore bien compris la définition, mais passons. Une fois que Valentina sera prête, on pourra filer en ville pour écumer les boutiques.
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MessageSujet: Re: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyMer 3 Juil - 22:10


C’était bien simple : depuis que Kenzo avait franchi le pas de ma porte, il n’en faisait qu’à sa tête. J’avais beau lui dire que le bal ne m’intéressait pas et que je n’irai pas, monsieur faisait la sourde oreille. J’aurais pu lui exposer tous les arguments possibles, allant du plus loufoque au plus sérieux, qu’il ne les aurait pas pris en compte. J’aurais pu lui prouver par A + B que mon choix était fait, que j’avais bien réfléchi, que j’avais pesé le pour et le contre, que ça n’aurait rien changé à la situation. Apparemment, le Delta faisait parti des hommes qui ne se laissaient ni berner, ni impressionner. Pendant un moment, j’avais espéré que mon statut hiérarchique au sein de la confrérie – à savoir doyenne – suffirait pour le faire plier. La doyenne décide, le reste s’exécute. Enfin… En principe. Au cours des dix dernières minutes qui venaient de s’écouler, j’avais eu tout le loisir de constater que ma place supérieure ne m’aiderait en rien. J’allais devoir me montrer plus que convaincante – et encore, je n’étais pas sure que ce soit suffisant. Dommage pour moi. En attendant, je préférais noyer le poisson ; proposer à Kenzo d’aller fouiner dans mes placards était, à mon sens, un bon moyen de divertissement. Sait-on jamais, peut-être qu’il se perdrait dans mon dressing, ou s’étranglerait avec mes robes. Deux solutions radicales, mais relativement intéressante – je n’aurais plus besoin de chercher mille et uns arguments pour échapper à ce maudit bal.  « Pour te rincer l’œil ? » Suggérais-je, sans même réfléchir un seul instant. Après tout, il n’était pas un Delta pour rien. Et vu ce que j’avais entendu le concernant, il se ferait une joie d’aller décortiquer ma garde robe. Je ne me suis pas trompée ; je lui avais à peine proposé cette idée saugrenue que déjà, je voyais sa tête blonde se perdre dans mes robes hautes coutures. Je l’ai laissé faire, tentant une nouvelle fois de lui prouver que me rendre à ce bal ne serait pas une bonne idée. Je n’en avais pas envie, et faire semblant ne faisait pas parti de mes habitudes. Je savais qu’en refusant de faire acte de présence à cette soirée de fin d’année, le doyen me tomberait dessus à la première occasion. On ne désobéissait pas à Frédo sans qu’il n’y ait de conséquences. Mais qu’importe ; je préférais passer la soirée seule dans ma chambre, à me morfondre sur mon mal être et ma malchance avec la gent masculine. Mais ça, visiblement, Kenzo n’était pas prêt à l’accepter. « Je suis sure que tu as de bons goûts. Et puis habiller une femme, ça ne doit pas t’arriver souvent, alors profites-en. » Ajoutais-je en haussant les épaules. Je suis allée m’asseoir sur mon lit, attendant patiemment que le Delta me trouve quelque chose de potable à me mettre sur le dos. Quelques soupirs de résignation s’échappèrent de mes lèvres, tandis que le Delta commentait chaque tenue sur laquelle il tombait. « Si je suis recrutée en tant que vampire, tu seras recruté en tant que victime. » Déclarais-je, ma main gauche remettant quelques mèches rebelles derrière mes oreilles. Avec son bronzage doré parfait et sa tête d’ange, il pourrait facilement incarner la proie idéale. « C’est moche ? » M’époumonais-je, franchement scandalisée. Moche ? Nan mais… Et puis quoi encore ? Cette remarque à peine prononcée, j’étais à ses côtés et je retirais le cintre de mon dressing avec force, avant de placer la robe devant mon corps. « J’aurai pu me taper le fils du roi de Suède avec cette robe, idiot ! » M’exclamais-je, avant de jeter un rapide coup d’œil à mon reflet dans le miroir. Si je n’avais pas perdu tant de poids, et si je n’avais pas eu des cernes immenses sous les yeux, elle me serait allée à ravir. « T’y connais rien, mon pauvre. » Maugréais-je en reposant la robe. Autrement dit, va te faire voir avec des goûts douteux, et arrête de critiquer ma garde robe somptueuse, qui ferait pâlir d’envie n’importe quelle fille. « C’est sur. » Approuvais-je en hochant légèrement la tête, ne relevant même pas le fait que mon président de confrérie ait déjà louché sur mon décolleté. Et pour cause : la robe qu’il avait choisi ne représentait guère mon état d’esprit actuel. Au contraire, même. « Elle est… Verte. » Constatais-je, posant un regard suspicieux sur Kenzo, puis sur le cintre qu’il avait toujours en main. L’ensemble était absolument parfait, et j’étais sure qu’il m’irait à ravir. Cependant… Je n’étais pas sure que la tenue soit appropriée aux circonstances. Je m’apprêtais à lui exposer mes arguments, mais je me suis ravisée : le Delta n’était pas du genre à lâcher l’affaire facilement. Autant que je me plie à ses désirs maintenant ; plus vite on aurait terminé, plus vite j’aurais la paix. C’était d’une logique imparable. « Un jean et un débardeur, ça aurait été tout aussi bien. » Grommelais-je, avant de prendre la robe et de me diriger vers la salle de bain. Mais c’était bien fait pour moi : si j’avais fait l’effort de me débrouiller seule, je n’en serai pas là. Comme quoi, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. J’ai pris une douche rapide, ne souhaitant pas trop faire attendre le Delta. M’enfin, connaissant l’énergumène, j’étais persuadée qu’il avait trouvé quelque chose de passionnant à faire en m’attendant – comme contempler mes magnifiques ensembles de sous-vêtements, s’il était finalement tombé dessus. A moins qu’il ne soit affalé sur mon lit, en train de téléphoner à sa prochaine conquête. Ou finalement, peut-être qu’il avait pris à cœur ses responsabilités de président de confrérie, et qu’il s’était plongé avec entrain et envie dans l’épais dossier concernant le Spring Break. « Je me dépêche ! » M’exclamais-je, alors que j’enfilais, non sans un profond soupir, la robe qu’avait choisi Kenzo.  Elle était trop verte, trop voyante, et trop courte à mon goût. J’ai fait abstraction de tout cela, puis je me suis dirigée vers le miroir pour me maquiller. Je prenais les mots du Delta au pied de la lettre ; il m’avait demandé de venir, je venais. Il m’avait demandé d’être présentable, je l’étais. Rien de plus, rien de moins. Je me suis emparée d’un crayon khôl noir, avant d’en passer un trait discret pour faire ressortir la couleur claire de mes yeux. Je ne désirais pas en faire plus ; honnêtement, je n’avais pas le cœur à l’ouvrage. Et puis après tout, ce n’était qu’une simple sortie en ville, en pleine après-midi. Pas besoin d’en faire des tonnes. « On y va ! » M’exclamais-je en ressortant de la salle de bain, animée d’un entrain qui ne m’était plus familier. Je me suis arrêtée devant mon dressing, méditant quelques instants sur les chaussures que je devais mettre. J’ai finalement opté pour une paire de ballerines toutes simples. « Tu sais déjà comment tu vas t’habiller pour le bal ? » Demandais-je, avant d’attraper mon sac à main – accessoire essentiel, à mon sens. J’ai vérifié que toutes mes affaires étaient dedans – lunettes de soleil, élastique pour mes cheveux, portefeuille, et les clés de la confrérie – avant d’ouvrir la porte de ma chambre. « Je te vois bien en costard. Quelque chose de sombre, de discret, mais d’élégant. Pas de nœud papillon, je n’aime pas. » Et si la doyenne désapprouve, le président de confrérie n’avait plus qu’à exécuter. C’était ça, d’être la reine de la confrérie. En toute modestie, bien évidemment. « M’enfin tu fais comme tu veux. » Déclarais-je en haussant les épaules, réalisant que j’empiétais peut-être un peu trop sur la personnalité du Delta, qui lui ne m’avait rien demandé. J’avais refusé, quelques instants plus tôt, d’être sa cavalière. Je me voyais donc mal lui dicter sa conduite et son apparence. L’hôpital qui se fout de la charité ? Très peu pour moi.
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MessageSujet: Re: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyVen 5 Juil - 16:30

i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA 133061267

Un sourire amusé se place sur mon visage lorsqu'il est question des vêtements et des femmes. En effet, j'ai plus souvent l'habitude de leur enlever que de leur mettre. Cependant, quand je la vois se mettre en colère devant mes critiques envers sa garde-robe, je sursaute presque en m'apercevant qu'elle peut être aussi énergique. Intérieurement, je m'amuse de sa réaction : en la poussant un peu et en l'attaquant sur son goût vestimentaire, la Bêta ne tarde pas à s'éveiller. Au lieu de me méfier et me répandre en excuses plates sans saveur, je me contente de hausser les épaules. "Il doit pas être très difficile, ce prince de Suède. Ou alors, il aime pas les fringues... Ça se comprend." J'affiche une mine tout à fait sérieuse, impossible de savoir si je plaisante ou si je suis tout ce qu'il y a de plus assuré. Personnellement, je préférerai voir Valentina sans rien du tout, mais en ce qui concerne les vêtements, j'apprécie un certain style chez les femmes. Et cette robe ne me plaisait pas, chose parfaitement exprimée par mon manque de tact naturel. Quoiqu'il en soit, j'obtiens enfin une sacrée réaction qui me fait penser que tout espoir n'est̀ pas perdu. S'il faut la provoquer pour parvenir à un résultat, alors je suis son homme. Je joue tellement bien les enquiquineurs horripilants que je n'ai même pas besoin de forcer le trait, la pauvre Valentina risque de vite s'apercevoir que je peux être le type le plus pénible et adorable de la création. Je lève les yeux au plafond, un jean et un débardeur, bien sûr. Et une paire de baskets, aussi ? Elle est mignonne, quand elle fait les fortes têtes. Pendant qu'elle part s'habiller dans la salle de bain - dommage, soit dit en passant - j'en profite pour regarder sa chambre dans les moindres recoins, ses photos, ses meubles... sa penderie, ses tiroirs, son bureau. Curieux ? Non... Bon, d'accord, je suis vraiment curieux, au point d'être indiscret. Comme je ne supporte pas d'attendre, je trouve toujours de quoi m'occuper. Elle n'a pas un journal intime par hasard ? Quoique ça me forcerait encore à lire, j'ai pas envie. Finalement, je m'amuse à regarder les photos prises sur son téléphone portable dans l'espoir de voir quelques jolies filles. Tiens, elle, je la connais. C'est la fille que j'ai retrouvé dans mon lit mardi matin. Impossible de remettre un nom sur ce visage, mais mémorable. Je pouffe de rire puis je repose le téléphone sur sa table de chevet pour me lever lorsqu'elle arrive enfin. Une robe courte mais loin d'être vulgaire, des ballerines et une touche légère de maquillage. Je croise les bras sur mon torse, un sourire ravi sur les lèvres. "Eh bien voilà ! T'as bonne mine avec une couleur pareille, ça te va quand même mieux au teint que ce truc, là..." dis-je en désignant son jogging. Seigneur, si un Alpha l'avait vue dans cet état, la réputation de Valentina en aurait pris un coup supplémentaire. Alors que nous quittons sa chambre, elle m'interroge sur ce que je vais porter pour le bal. Je secoue la tête, soucieux de ce qu'elle va pouvoir me dire. "En fait, j'sais pas trop jusqu'où on peut aller en termes de tenue pour un événement comme ça." Premier bal de promo, logique que je ne sache pas tellement à quoi m'attendre. Je peux taper dans le casual ou le très chic sans problème, il suffit de me guider un peu, et c'est en cela que l'avis de Valentina risque fort d'être utile. Tout autant que le mien quand je vais lui forcer gentiment la main pour qu'elle m'accompagne là-bas. Je souris néanmoins quand elle me parle de nœud papillon. "Ça fait trop premier de la classe, les nœuds papillons, j'aime pas non plus. Et pour la cravate, j'aime bien lorsqu'elle est ton sur ton avec la chemise, voire avec tout le costume." Les cravates tranchantes, mais qui peuvent tout de même s'accorder au reste, c'est afficher un look trop clinquant... Et je pars du principe que je n'ai pas besoin de couleurs voyantes pour me faire remarquer : avec un physique comme le mien, même les aveugles se retourneraient pour m'admirer. Bonjour, je suis Delta, parfait et modeste. Nous quittons la confrérie et, quelques minutes plus tard, nous voilà en route vers le centre-ville à bord de mon Aston Martin. À moitié britannique, c'est presque un devoir patriotique d'avoir la même voiture que James Bond, même en plus moderne. Sur la route, je jette un œil de temps en temps à la passagère, surtout quand elle observe la route avec un air pensif. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas écumé les boutiques à la lueur du jour ? Une éternité, j'en suis certain. "Ça va te faire du bien, de retrouver un environnement qui t'es naturel. Si t'es mignonne, même que je te laisserai m'habiller avec des fringues affreuses... Vu l'affront que madame a subi quand j'ai osé critiquer ses robes." Derrière mes lunettes de soleil et mon sourire charmeur, j'avance un sourire de tête à claques, comme un sale gamin qui cherche les ennuis. Finalement, je me gare devant une boutique Armani, l'un de mes créateurs favoris. L'un des rares que je connaisse vraiment, pour tout dire. Une fois dans la boutique, je dépose mon bras autour de ses épaules, affectueusement mais sans en faire trop. Tactile en permanence, j'adore me montrer câlin, sans forcément avoir la moindre arrière pensée. "Bon, comment tu m'habilles, pour ce bal ? Si j'aime pas, j'te le dis tout net !" Je relève mes lunettes de soleil et soupire d'aise. J'adore l'odeur des magasins de vêtements. À Valentina de démontrer qu'elle sait aussi rendre un homme séduisant... à plus forte raison quand l'homme en question va l'accompagner au bal.
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MessageSujet: Re: i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA i'm gonna tell you something you don't want to hear • KENZO&VALENTINA EmptyDim 14 Juil - 22:45


J’étais purement et simplement exaspérée par mon mignon président de confrérie. Pourquoi ? Parce qu’il avait réponse à tout, et que cela finissait par me faire perdre patience. A croire qu’il ne doutait de rien – et surtout pas de lui-même.  J’ai posé mes mains sur mes hanches, reluquant Kenzo de haut en bas, en espérant que cela suffise pour montrer lequel d’entre nous faisait autorité dans cette pièce. Mais je n’y comptais pas de trop ; connaissant l’énergumène, il trouverait une parade pour me déstabiliser, et pour me prouver par a + b qu’il avait raison. J’en aurais presque soupiré par avance. Cependant, et contre toute attente, j’ai décidé d’entrer dans son petit jeu. Sait-on jamais, peut-être qu’il allait se lasser avant moi. « J’en connais plus d’une qui seraient prêtes à tout pour être à ma place. » Déclarais-je en haussant les épaules, après avoir repris un minimum de contenance. En toute modestie, cela va sans dire. Et le pire dans cette histoire, c’est que je n’exagérais pas. En même temps, en tant que Suédois, pouvait-on trouver un meilleur parti que la famille royale ? Difficilement, à mon avis. « Mon pauvre, ça a l’air de complètement te dépasser. » Ajoutais-je en souriant, moqueuse, tout en posant une main amicale sur l’épaule de mon président de confrérie. Puisqu’il me cherchait depuis tout à l’heure, il n’y avait pas de raison que je n’en fasse pas autant. « Allez, écarte-toi de là. » Finis-je par dire, poussant légèrement le Delta de devant mes habits. « Je ne voudrais pas que tu tombes amoureux rien qu’en apercevant ma panoplie de soutien-gorge. » Dis-je, d’une voix faussement détachée. Je lui jette un coup d’œil discret pour observer sa réaction, amusée par la situation. Oui, j’insinue clairement et ouvertement que Kenzo est superficiel, et qu’il réfléchit plus avec son bas ventre qu’avec son cerveau. Et alors ? N’y avait-il pas une part de vérité dans tout cela ? On ne devient pas un Delta pour rien.

Je m’étais finalement dirigée vers ma salle de bain, pour enfiler la tenue que Kenzo m’avait choisi. Suivant ses ordres à la lettre, je me suis aussi appliquée à mettre quelques touches de fond de teint et de fard à paupières ; je jouais à la parfaite Bêta, mais le cœur n’y était plus vraiment. Qu’importe ; selon les autres étudiants du campus, les Bêta / Delta n’étaient-ils pas les rois et reines du paraître ? Si j’avais toujours moyennement apprécié ce jugement porté à la va-vite, je m’en contenterai pour la journée. Poussant avec précipitation la porte de la salle de bain, j’ai vivement critiqué le choix douteux de Kenzo. « Certes. Il n’empêche qu’elle est verte. » Répétais-je en secouant la tête. Je n’avais rien de particulier contre cette couleur, d’ordinaire. Seulement là, je ne comptais pas m’exhiber, ni faire une entrée fracassante et remarquée dans un amphithéâtre – simplement aider Kenzo à trouver un costume pour ce fameux bal de promo. Tout à coup, je me mis à regretter sévèrement mon jogging confortable. J’ai pourtant franchi la porte de ma chambre en compagnie du Delta, sans même essayer de négocier. A quoi bon, de toute façon ? Il n’en faisait qu’à sa tête. « Tu peux tout tester, tout oser. » Déclarais-je après quelques secondes d’hésitation. « Seulement, tu t’exposes aux plus vives critiques, et aux remarques les plus mesquines. Et je ne te parle même pas de la réputation que l’on va te faire, si jamais tu fais un faux pas. » Ajoutais-je, énumérant les points négatifs qu’une tenue non appropriée pourraient avoir. Jusqu’à maintenant, j’avais toujours aimé les bals de promo – et autres festivités de ce genre. C’était une occasion parfaite de se montrer, de se pavaner, de prouver à sa voisine que, définitivement, on était plus belle qu’elle. Ces mondanités avaient toujours amplement satisfaites mon égo, et n’avaient fait que renforcer mon assurance. « M’enfin, quoiqu’il en soit, je te conseille la sobriété. C’est encore ce qui fonctionne le mieux. » Assurais-je, certaine de ne pas me tromper sur les tendances. « Tu ne prends pas trop de risque. » Fis-je remarquer. Mais en même temps, j’estimais – sans pour autant lui dire, sous peine qu’il parte dans un long monologue vantant sa propre personne – qu’il n’avait aucunement besoin de tenter le tout pour le tout. Les têtes féminines se tournaient sur son passage, c’était un fait ; il n’était pas seulement beau, il avait aussi du charme. Ce qui faisait tout, ou presque. La tenue ne serait qu’un accessoire pour le sublimer davantage. « Dis-moi ! » M’exclamais-je en souriant, à la fois surprise et amusée, alors que je prenais place dans l’Aston Martin du président de confrérie. « Alors c’est ça, ton atout charme, ton attrape fille ? » Demandais-je, mi-moqueuse, mi-malicieuse. Oui, à mes heures perdues, j’aimais être cruelle et me foutre royalement de la tête de mon second. Le silence s’installa, tandis que le Delta roule en direction du centre ville. Mes yeux se perdent dans le néant, et je suis obsédée par une seule pensée : et si l’on me voyait en train de faire du shopping, et en compagnie d’un homme qui plus est ? Je n’étais pas prête à réagir aux attaques potentielles des autres étudiants. Je n’étais pas apte à me défendre. Pour être tout à fait honnête, je craignais profondément et sincèrement cette exposition.  « Kenzo, je te le dis avec toute la modestie qui me caractérise : sache que je suis toujours mignonne. » Déclarais-je, avec un ton parfaitement naturel. Mes chevilles ? Ça va, elles se portent bien, merci. « Pour te faire changer d’avis sur mes robes, j’aurais carrément dû t’en faire enfiler une. » Suggérais-je, un brin sarcastique. « Au risque que tu tombes définitivement amoureux de ton propre reflet… Si ce n’est pas déjà fait, évidemment. » Ajoutais-je, alors que je croisais le regard du Delta. Il se gara devant chez Armani, et nous avons rapidement franchi l’entrée du magasin. J’esquissais un léger sourire, alors que Kenzo passait un bras délicat autour de mes épaules. Ce sourire pourrait tout aussi bien faire office d’un remerciement tacite et sincère. Merci de me sortir, merci de me faire prendre l’air, merci d’avoir été si gentil avec moi. A cet instant précis, je compris que Kenzo, aussi narcissique et superficiel soit-il, ne me laisserait pas tomber. Je pourrais faire appel à lui, compter sur lui si j’en ressentais le besoin : il serait là. Mon allié, au milieu de ce cauchemar. J’avais eu cruellement besoin d’une épaule sur laquelle m’épancher, et elle était soudainement apparue, sous des traits que je n’aurais jamais soupçonnés. Comme quoi, malgré la tristesse, le chagrin et le deuil, je pouvais être encore surprise par ce que la vie et le destin avaient à m’offrir. « Beau et chic. » Proposais-je après une seconde d’hésitation. Bon, je concédais, je ne prenais pas trop de risque en disant ça. « Ce qui est la base, pour un Delta digne de ce nom. » Ajoutais-je, avant de me défaire de son étreinte pour m’avancer vers les costumes. J’avais déjà décrété que l’ensemble serait noir – sobriété oblige. Je fis rapidement défiler les quelques cintres du portant où se trouvaient les chemises. « Par pitié, laissez-nous faire. » Grommelais-je à l’intention d’un vendeur, que je voyais déjà avancer vers nous. Non mais franchement, avions-nous l’air de deux débutants ? Non, non, certainement pas : Kenzo et moi-même étions deux chevronnés du shopping, et pas prêts à nous laisser faire par un vendeur mignon, mais dénué de neurones. « Et si votre supérieure vous fait une quelconque remarque, envoyez-la moi. » Ajoutais-je, coupant court aux protestations que le vendeur s’apprêtait à émettre. On n’importunait pas Valentina Irina Vanilla Karolina Jaslang avec des conseils élémentaires – et donc parasites – lorsqu’elle était en séance shopping. J’ai poursuivi mes recherches dans les divers cintres, puis j’ai eu un instant d’hésitation en voyant deux chemises. J’ai jeté un rapide coup d’œil au Delta, qui se trouvait derrière moi, prenant en compte son gabarit et son teint hâlé. Deux éléments essentiels, qui intervenaient forcément au cours d’un choix d’ordre vestimentaire. « Je sais que tu aimes le ton sur ton, mais… Essaye quand même cela. » Dis-je en mettant devant les yeux du Delta un cintre qui portait une chemise blanche. L’ensemble des deux serait absolument classique, mais je partais du principe qu’il valait mieux assurer le coup, plutôt que de se permettre une quelconque excentricité qui lui vaudrait les critiques les plus assassines. « Allez, va essayer ! » M’exclamais-je, interloquée, alors que je constatais qu’il n’avait toujours pas bougé d’un pouce. « Et ne fais pas le difficile avant d’avoir enfilé l’ensemble ! » Anticipais-je. Connaissant le Delta, il en aurait été tout à fait capable. J’ai jeté un rapide coup d’œil aux différents modèles de cravates, avant de m’en emparer d’une noire, toute simple. Le précieux sésame en main, j’ai esquissé les quelques pas qui me séparaient de la cabine d’essayage. « Et mets ça, aussi. » Ordonnais-je en lui tendant la cravate. « Enfin, si t’es capable de le faire tout seul. » Ricanais-je, alors que Kenzo s’emparait de la cravate. Je suis ensuite allée prendre place sur le canapé, attendant patiemment que mon président de confrérie daigne sortir. Et c’est à ce moment là que j’ai réalisé : pendant quelques secondes, j’avais complètement oublié mes soucis et mes tracas. J’étais redevenue la doyenne des Bêta, celle qui aimait contrôler, diriger, conseiller. J’étais redevenue la fille par excellence, celle qui oubliait ses problèmes en faisant du shopping, et qui jouait avec Ken – à la différence que celui-ci était en grandeur nature. « Alors ? Tu t’en sors ? » Demandais-je, alors que Kenzo ne réapparaissait toujours pas. J’étais persuadée qu’il se débattait avec sa cravate – et cette hypothèse me fit largement sourire.
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