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if i just save you, you could save me too (autumn&isaac)

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MessageSujet: if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) EmptySam 27 Oct - 23:46

        if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) Tumblr_m6lq7eNbVO1rri87i
        “ If i just save you, you could save me too ” • autumn&isaac


Des images que l’on ne peut s’ôter de l’esprit, des souvenirs qui restent gravées en vous jusqu’à la fin de vos jours, sans aucun doute. Ce genre de sentiment détestable qui vous dévore en pleine nuit, vous donne soudainement l’impression d’étouffer, d’essayer désespérément de se retenir à un tronc d’arbre alors que tout s’écroule autour de vous dans l’océan. La chambre aux murs blancs, la douleur, la vague de chagrin incompréhensible, ce regard, ses yeux posés sur elle et sa main serrant la sienne comme s’il ne voulait jamais la laisser s’échapper. Tous les souvenirs la tuaient, s’infiltraient en elle tel un poison, l’empêchant de respirer ; même sentiment que lorsqu’elle s’était presque noyée dans cette piscine il y a des années, entraînée par une bande d’idiots ayant bien trop d’alcool dans le sang pour comprendre qu’elle était incapable de retenir sa respiration aussi longtemps sous l’eau. La nuit était tombée depuis longtemps, recouvrant les immeubles de la ville de San Francisco d’un voile sombre, une brume fantomatique s’étant même abaissée au niveau des quatrième étages. Comme d’habitude, elle était sur son trente et un, robe beaucoup trop courte, dévoilant beaucoup trop ses atouts, talons vertigineux qui ne l’empêchaient pourtant pas d’appuyer sur l’accélérateur comme si sa vie était en jeu si elle ne roulait pas au minimum 20 km/h au dessus de la moyenne autorisée en ville. Attendue à une soirée, comme 99% du temps, elle aurait fait une excellente oméga ; si elle n’avait pas tant besoin de cette compétition incessante pour sa santé mentale, elle serait sans aucun doute la reine des petits jaunes de l’université. La soirée ne commençait pas sans elle, enfin, disons qu’elle ne commençait véritablement que lorsqu’elle avait posé un pied sur les lieux. Dernièrement, c’était tout ce qu’elle semblait faire, la seule chose l’empêchant de sombrer ou de commettre un meurtre était cette petite dose d’alcool coulant dans ses veines, lui faisant oublier les souvenirs et ces insectes qui la tuaient. Le pied enfoncé sur l’accélérateur, comme à l’accoutumée, toujours plus vite dans les rues désertées, elle laissa cette sensation d’adrénaline la gagner, délicieux vertige de se sentir vivante. Plus loin, la lueur pâlotte des lampadaires signala présence humaine, silhouette féminine s’avançant hors de l’ombre, posant un pied sur le passage piéton, entamant la traversée alors qu’Autumn arrivait. Pédale de frein, alerte, dans un crissement de pneus la jeune femme s’arrêta juste à temps. Oui, va donc plus lentement si tu le peux, connasse. Soupir exaspéré, ongles manucurés claquant sur le volant, Autumn stoppa son manège lorsque son regard croisa celui de la personne qui traversait. Six mois plus tôt, au lieu de ce sourire suffisant, la passante portait un masque de terreur, des larmes incontrôlables coulant sur ces joues alors qu’elle se retrouvait, comme tous les autres, coincée avec des inconnus, persuadée de vivre le dernier jour de sa vie entre ces quatre murs. Le sang, les cris, tout ce qu’elle pensait n’avoir jamais à vivre revenaient tel un boulet de canon, les images de cette terrible journée flottant devant ses yeux si longuement qu’elle ne reprit la route que quelques minutes après la fin de la traversée de la jeune femme. Accélération à nouveau, non pas vers la soirée, elle n’était pas prête à y aller, finalement. Un petit break, un petit peu de nicotine, un petit peu de temps pour effacer ces images de son esprit à nouveau.

Ses pieds nus glissèrent sur le sable, creusèrent jusqu’à ce qu’ils rencontrent les grains humidifiés par l’eau de l’océan. Ses chaussures, elle les avait abandonnées des mètres plus loin. Sa voiture, elle l’avait négligemment garée sur le bas côté de la route, en un endroit où, théoriquement, elle n’était pas censée le faire. Oh, who cares. Entre ses doigts tremblants légèrement à cause de la brise glaciale, elle tenait une cigarette déjà à moitié consumée, espérant que les soudaines images qui ne voulaient plus quitter son esprit s’envolent aussi rapidement que les cendres de la cigarette partaient au vent. Drôle de rencontre, comme s’il ne manquait que ça à sa vie, un placard de plus s’ouvrant qui cachait de vieux squelettes poussiéreux qu’elle aurait préféré laisser là pour le restant de ses jours. Close your eyes, forget the sounds of the bullets and his eyes into yours as the fear creeps into your veins like poison. Un pas de plus, l’eau lui caressait les pieds nus, la température glaciale la faisant frissonner, pourtant elle n’esquissa pas le moindre mouvement pour s’éloigner. Alors qu’elle tirait une dernière bouffée de sa cigarette, elle la sentit. Cette présence. Ces pas sur le sable mouillé, juste derrière elle. L’appréhension, pour une raison inconnue, l’envahit, la noya alors qu’elle se tournait pour faire face à l’ombre dans la nuit; silhouette solitaire s’approchant sans la voir, ou se dirigeant droit vers elle intentionnellement ; à cette distance elle était incapable de le dire. Cependant, elle ne pouvait reporter son regard ailleurs que sur cette démarche lui semblant soudainement familière ; elle ne pouvait que froncer les sourcils dans une mine perplexe, les rouages de son cerveau se mettant doucement en place, recherchant à nouveau dans ce fouillis d’images et de souvenirs cette silhouette qui ne lui était pas inconnue. Comme intentionnellement, alors que la personne continuait d’avancer, la brume filtrant la lumière pale de la lune se leva, doucement, la soudaine clarté se posant sur le visage de la personne approchant, qui l’avait définitivement vue, et apparemment reconnue. Le cri de surprise resta coincé dans sa gorge alors qu’elle parvint enfin à mettre un nom sur cette apparition. Les images concordaient parfaitement, étrangement c’était celles qui la hantaient depuis qu’elle avait manqué d’écraser cette passante, qui concordaient parfaitement avec le jeune homme se trouvant à présent à moins de cinq mètres d’elle. Silhouette familière de celui qui l’avait sauvée, celui qu’elle avait sauvé, six mois plus tôt. Drôle de coïncidence, de se croiser alors que les souvenirs semblaient revenir la hanter. Que faisait-il ici à la nuit tombée ? Ce n’était sans doute pas la première question qu’elle allait lui poser, en tout cas. Chaleur familière se diffusant dans son corps, putain de colère qui, à nouveau, commençait à glisser dans ses veines jusqu’à la consumer. Ressentiment, colère, rancœur, soudainement tous ces sentiments étaient dirigés contre lui. Pas un sourire, pas un battement de cils alors qu’elle dévisageait celui qui l’avait évitée depuis tant de mois, celui qu’elle n’avait pas cherché à recontacter non plus, d’ailleurs. Se sentir redevable, même si, en théorie, ils étaient quittes, était sans doute le pire des sentiments. Quant à revivre en accéléré ce qu’ils avaient vécu..non, en fait c’était cela, le pire. Sentir tous ces instants, encore gravés dans son esprit longtemps après, tout comme cette contusion à son poignet qui l’avait suivie des semaines durant après qu’il l’ait agrippée, qu’ils se soient sauvés mutuellement. Quelques secondes s’écoulèrent dans le silence avant qu’elle ne daigne parler. Exactement ce dont elle avait besoin maintenant, encore un fantôme du passé. « Je croyais en avoir fini, des frayeurs, avec toi, murmura-t-elle comme pour elle-même, lui rappelant la prise d’otage, le cauchemar. Elle finit par hausser la voix, prunelles azur plongées dans les siennes. Qu’est-ce que tu fais ici ? Ses sourcils se froncèrent, mine de profonde réflexion, puis Autumn finit par laisser échapper un soupir. Oh..tu m’as suivie, c’est ça, c’est une habitude depuis des mois, observation lointaine dans l’attente d’un sauvetage ? La jeune femme leva les yeux au ciel, passant une main dans ses boucles blondes, puis posa ses prunelles azur sur le jeune homme à nouveau, le scrutant de longs instants avant de laisser échapper la seconde question, d’un ton empli de reproches. Bien trop effrayé pour venir me parler, après tout ce qu’il s’est passé ? » Evidemment, qu’elle était en colère, bien sûr, qu’elle rejetait la faute sur lui, alors qu’elle était tout autant fautive que lui de ce silence. Lâchant le mégot de cigarette sur le sable humide, elle recula d’un pas, ne frissonnant plus cette fois au contact de l’eau sur ses pieds nus. Retrouvailles non planifiées, tornade de souvenirs non désirés, décidément, quelle vie… Étrange, tout de même, que leurs chemins se croisent à nouveau. Peut-être avait-il senti qu’elle avait besoin d’être sauvée à nouveau.
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MessageSujet: Re: if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) EmptySam 3 Nov - 12:52

“ Sometimes I feel like I live in Grand Central Station ”

Ma main se déposa délicatement sur le verre de vin qui trônait devant moi. La foule qui m’encerclait faisait un bruit indescriptible. J’avais envie de prendre ma tête entre mes mains, j’avais envie de rentrer chez moi et d’aller me mettre dans mon lit, seul, comme je le faisais si souvent ces derniers temps… Nouvelle pensée pour Perdita. Je me perds dans cette pensée, comme d’habitude. « Monsieur ? » Je reprends mes esprits. Le serveur se dresse devant ma table, carnet à la main. Il faut que je commande. Regard sur ma montre ; cela fait dix bonnes minutes que j’ai la carte en main mais je ne l’ai toujours pas observée. J’étais pourtant dans mon restaurant préféré, celui dans lequel je prenais mon morceau de viande préféré accompagner de délicieux légumes que nul restaurant ne peut se targuer d’avoir. A l’ordinaire, c’est machinalement que je réponds au serveur. Cette fois je jette un coup d’œil à la carte et prononce le premier plat qu’il m’est donné de lire. « Filez-moi vos brochettes de noix de Saint Jacques. Et prenez votre temps surtout. » En fait je n’ai plus envie d’être chez moi. Je ne veux pas être seul, je ne veux pas contempler les murs de ma magnifique maison tout seul. Je veux seulement que Perdita soit là, avec moi. Je veux seulement que mon cœur arrête de se sentir seul, je veux qu’elle revienne. Mes yeux continuaient de divaguer, dévisageant une fois les gens autour de moi, l’autre fois les personnes qui passaient dans la rue. Je ne savais plus où donner de la tête, je ne voulais pas être seul, c’était tout. Celle que j’aimais plus que tout au monde m’échappait. Je l’aimais toujours autant, elle m’aimait toujours autant j’en étais certain, mais son passage chez les Omégas ne la rendaient que plus fêtarde et plus alcoolisée chaque soir. Elle que j’avais connue si calme, si posée, se retrouvait à faire toutes les fêtes de la ville. Great. Quant à moi ? Je me lamentais une fois rentré chez moi. Rien ne tournait bien rond chez moi ces derniers temps. Je veux juste que tout redevienne comme avant, rien de plus. Ma tête tournait, j’en étais peut être à mon troisième verre de vin en seulement quelques minutes. J’étais connu pour résister à l’alcool, mais quand l’envie n’y est pas, on ne peut rien faire. Mes yeux se fixèrent une fois de plus sur l’immense baie vitrée qui s’ouvrait sur une artère déserte de la ville. Si je n’avais pas su que je me trouvais dans un quartier chic, j’aurais précipitamment cherché à m’extirper de cet endroit qui semblait malfamé. Chaque endroit désert nous parait malfamé, c’est comme ça. Au bout de quelques secondes, un semblant de vie apparut de l’autre côté du trottoir. Une jeune femme que je n’arrivais pas à distinguer, peut-être du fait de mon alcool, manqua de se faire renverser par une voiture qui arrivait à dix mille à l’heure. On pouvait me donner tous les défauts de la terre, mais pas celui de mal conduire. J’avais horreur des gens qui se croyaient tout permis au volant de leur bolide, prêt à renverser n’importe qui se trouvant sur leur passage. Bon, là je devais reconnaître que la jeune femme au volant s’était arrêtée, encore heureux. Encore un peu secoué d’avoir failli être le témoin d’un homicide, je m’arrêtai sur la voiture qui peinait à redémarrer. C’est bien beau de faire la maligne à cent à l’heure dans les rues de San Francisco, mais si on s’est pas redémarrer, on s’abstient babe. Oh mon dieu. A croire que je venais de recouvrer la vision. Cette longue chevelure blonde, ces yeux que je connaissais tant, ces yeux avec une once d’apeurement, je les avais déjà côtoyés. Inutile de chercher bien loin, même un peu atteint par la boisson, je savais qui se tenait dans cette voiture. Je la connaissais trop même. J’aurais voulu ne jamais la connaître, pour ne jamais lui être redevable. Elle et moi étions liés pour l’éternité et cette idée ne m’enchantait guerre. La seule personne avec laquelle je voulais être lié était Perdita, ni plus ni moins. Elle semblait perdue. J’étais perdu. « Voilà pour monsieur. »

Le serveur venait de déposer devant moi le plat que j’avais commandé sans réfléchir quelques minutes auparavant. Je m’en foutais royalement de son plat et de ses courbettes à mon égard. La voiture redémarra. Je ne pouvais la laisser filer. Je pris mon manteau et sortit à la hâte, laissant pour récompense un billet de cinquante dollars sur ma table. Vite ma voiture, vite. Je mets le contact et le turbo par la même occasion. Je n’avais jamais vu une femme rouler aussi vite. Autumn grillait tout, feux rouges, stops. Je priais Dieu pour que personne ne vienne nous percuter. Ma tête était toujours prête à exploser. Pourquoi est-ce que je la suivais comme ça depuis deux minutes ? Pourquoi m’étais-je enfui de ce restaurant ? Probablement parce que l’idée de voir une tête connue avait donné à mon esprit une touche de bonne humeur que je n’avais plus depuis quelques temps. Mais plus les immeubles défilaient, plus je me rendais compte que je faisais une grave erreur. Si nous ne nous étions pas recontactés depuis l’épisode du presque-suicide, c’était pour une bonne raison non ? Je n’avais plus voulu entendre parler d’elle, elle n’avait plus voulu entendre parler de moi. Je savais pertinemment qu’à présent nous étions quittes. Grâce à elle j’étais toujours en vie, elle avait tué celui qui allait me lancer deux balles dans la cervelle deux secondes plus tard et je lui avais évité un plongeon du soixantième étage d’un immeuble du centre-ville. Si nous étions tous les deux présents en ville ce soir, c’était en grande partie grâce à l’autre. Et si je n’oublierais jamais ce qu’elle a fait pour moi, je ne pouvais concevoir de la croiser tous les jours pour lui signifier toute la gratitude que j’éprouvais à son égard. Etre dépendant de quelqu’un, très peu pour moi … sauf si il s’agit de Perdita, encore une fois. Et pourtant j’étais là, à une centaine de mètres d’elle, la pourchassant comme je le pouvais. Je ne comptais pas arrêter même si mon cœur m’ordonnait de le faire et de rentrer chez moi, tranquillement. Ce soir il était vital que je vois une tête connue, une tête avec qui je n’avais pas la prétention de dire que je me sentirais bien, mais j’étais presque certain que je ne me sentirais pas mal. A moins qu’elle ne veuille plus du tout entendre parler de moi. En même temps, si nous n’avions plus aucun contact, c’était pour une raison non ? Ni l’un ni l’autre n’avait fait le premier pas parce que ni l’un ni l’autre n’en avait l’envie … jusqu’à ce soir j’entends. Mais peut être que vu l’état dans lequel elle se trouvait actuellement, elle n’allait pas me rejeter. Oui parce que manquer d’écraser quelqu’un, pouvoir se faire tuer à n’importe quel moment par une voiture déboulant de la droite ou de la gauche, et surtout prendre la direction de ce qui semble être la plage à une heure pareille, c’est que forcément on ne se sent pas très bien. Elle s’arrête. Je ralentis. Je ne tiens pas à ce qu’elle me voit. Mais en même temps, pourquoi je suis là si je ne veux pas qu’elle me voit ? Je laisse s’égrener les secondes avant de prendre une décision. J’ouvre ma portière et sort de la voiture. Les bruits du ressac sont les seuls à venir perturber le silence et je la vois, au loin, marchant pieds nus sur le sable fin. Je ne sais pas si c’est une bonne idée mais je m’avance d’abord doucement puis à un rythme plus soutenu. Soudain, je ne suis plus qu’à quelques mètres d’elle et de sa silhouette fine. Elle me remarque, je ne sais plus où me mettre. Si j’avais pu, j’aurais couru jusqu’à ma voiture et j’aurais repris le chemin de la ville. Mais je ne pouvais plus faire marche arrière. Elle me rappelle les durs moments que l’on a vécus ensemble. Dur. Mais je savais que ça allait revenir sur la table. « Oui bien sûr Autumn, je passe mon temps à t’épier, je guette le moindre de tes faits et gestes pour savoir si oui ou non tu vas bien. Pour dire vrai je t’ai vu passer tout à l’heure dans la rue, je me sentais terriblement seul et … idée complètement absurde mais j’ai voulu m’assurer que tu n’avais pas envie de te foutre en l’air une nouvelle fois. » Je marque une pause. Contrairement à ce que je voulais, oui c’était sûrement pour ça que je l’avais suivi. Pour ça et pour pouvoir lui parler, pour savoir ce qu’il y avait de nouveau dans sa vie, pour savoir si elle n’avait pas été victime d’une nouvelle prise d’otage, on sait jamais. Le bruit des vagues berce notre conversation, peut être que ce soir j’allais trouver un peu de réconfort. « T’es un peu gonflé je trouve, il ne me semble pas avoir reçu le moindre appel, le moindre message, la moindre lettre de ta part. » Non, je ne te laisserais pas m’accuser comme tu viens de le faire. On est tous les deux fautifs qu’on se mette d’accord tout de suite. Regard vers la mer, je me demande ce qu’ils font, eux, de l’autre côté du Pacifique. « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Une nouvelle envie suicidaire peut être ? Envie de marcher dans la mer jusqu’à ne plus avoir pied et ne plus pouvoir respirer ? Nettement plus douloureux que la chute du gratte-ciel je trouve. » Je ne savais pas comment j’arrivais à faire de l’humour, noir qui plus est, en de telles circonstances. Je n’avais aucune idée de pourquoi elle était là. Peut-être venais-je de mettre les deux pieds dans le plat, dans quelque chose de très douloureux ou au contraire, peut être étais-je de trop sur cette plage.
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MessageSujet: Re: if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) EmptyVen 9 Nov - 23:02

But the past always finds a way to catch you. Alors qu’elle le sentait s’approcher plus qu’elle ne distinguait sa silhouette, cachée par la pénombre, cachée par ses propres paupières qui se fermaient malgré elle ; elle sut qu’il n’y avait pas de doute. Rien ne pourrait l’empêcher de combler ces quelques mètres qui les séparaient désormais, rien ne pourrait arrêter ces souvenirs qui commençaient déjà à la submerger, la noyant sous une tornade d’émotions qu’elle avait pourtant souhaitée ne plus jamais ressentir. Un, deux, trois, elle entendait presque malgré elle chacun de ces pas qui les séparaient encore, tout comme elle entendait les foulées précipitées des mois plus tôt, alors qu’ils restaient coincés derrière ce meuble de bois. Après trois pas, elle ouvrit à nouveau les yeux, distinguant à présent sa silhouette plus distinctement, percevant ces mêmes traits plissés d’inquiétude creusant légèrement son visage, se souvenant de ces pupilles hantées par la peur de ce qu’il pouvait se passer s’ils restaient avec l’odeur du sang sur leurs doigts éternellement. Drôle de coïncidence. Peu de personnes sont capables de vous renvoyer directement à un instant précis, d’un simple regard, d’un simple mot de travers. Etrangement, celui qu’elle connaissait à peine, mais auquel elle se retrouvait irrémédiablement liée, était capable de le faire. Et c’était insupportable. Autumn laissa la délicieuse chaleur de la colère qui couvait en elle, et qui ne tardait pas à imploser, l’envahir quelques secondes, alors qu’il franchissait les derniers mètres sans hésiter une seconde. D’un regard, sans même prononcer un mot, il l’emmena quelques secondes dans cette banque quelques mois plus tôt, coincée derrière ce bureau, les mains tremblantes d’une peur qu’elle tentait le plus possible de contrôler, le cœur explosant dans ses oreilles. A côté de cet étranger qui se tenait désormais devant elle. A côté de ce jeune homme qui lui avait, sous une impulsion, tenu la main une fraction de seconde avant les premières détonations, échangeant avec elle un regard empli de peur, certes, mais d’une certaine assurance également ; comme s’il pensait que, s’ils restaient ensemble, ils pourraient se sauver. Se sauver l’un l’autre. Alors qu’elle posait ses yeux dans les siens à nouveau, frissonnant sous la brise glaciale, elle retrouva ce regard, elle retrouva tous ces souvenirs comme s’ils s’étaient déroulés à l’instant. Elle savait qu’elle lui devait la vie, tout comme il lui devait la sienne. Et, des mois après le drame, leurs chemins se croisaient à nouveau. Alors qu’elle ne voulait rien lui devoir, comme cela devait être le cas pour lui. Leurs vies s’entrelaçaient étroitement depuis ce jour, et il n’y avait pourtant rien qu’ils puissent faire pour y changer quoi que ce soit. La peur, elle ne pouvait la laisser la contrôler, plus jamais depuis ce jour. Quant à perdre le contrôle, il en était hors de question. Ses mains étaient couvertes de sang, d’encre noire de cette foutue lettre, brûlantes sous ces caresses qu’elle ne pouvait contrôler ; cela ne l’empêcha pas pourtant de les lever doucement, comme dans un geste d’abandon. Il souhaitait discuter, bien, mais qu’il ne s’attende pas à ce qu’elle soit agréable envers lui. Pas un mot, pas une lettre, pas un coup de téléphone. Après ce qu’ils avaient vécu, même si cela ne devait pas avoir la moindre importance pour elle, ils ne pouvaient pourtant pas rompre le contact ainsi. Pas avec elle, Autumn Rowen-Glaswell à l’époque, Hermès-Cador désormais, enfin bref. On ne l’oublie pas ainsi. Elle n’y croyait pas vraiment, mais elle ne put s’empêcher de faire cette remarque, allusion à certains sauvetages, souvenir brûlant désormais son esprit, l’empêchant de penser à autre chose. Dans sa réponse cependant, alors même que la colère la dévorait, elle sentit quelque chose de différent, d’étrange, une chose sur laquelle elle ne pouvait mettre un nom, mais qui flottait entre eux comme un mur invisible, les empêchant de se rencontrer alors qu’ils étaient pourtant si proches. Quelque chose n’allait pas, quelque chose était brisé en eux, qu’ils le veuillent ou non, et ils semblaient se retrouver cette fois encore dans cette détestable optique de se sauver à nouveau, éternel cercle vicieux dans lequel ils se retrouvaient coincés et redevables à vie. Un drôle de sourire parut sur son visage à ses paroles, inaccessible, comme si elle s’attendait à cette réponse. S’il fallait qu’elle lui soit redevable et, qu’en plus, elle se montre faible face à lui, alors qu’elle l’avait déjà fait une fois de trop..non, ce n’était pas possible. « Quelle générosité…elle reprit une mine sérieuse, bloquant son regard dans le sien, comme si elle cherchait à le défier de savoir si elle disait la vérité, ou non. Mais effectivement, c’est absurde. Seuls les désespérés en manque d’attention feraient ce genre de choses. C’est loin d’être mon cas. Elle secoua doucement la tête, semblant excédée par son excès de gentillesse soudain, alors qu’ils ne s’étaient pas croisés depuis des mois. En réalité, elle tentait d’évacuer le cri de terreur du jeune homme perçant ses tympans, alors qu’elle lui sauvait la vie. Je n’ai pas besoin de toi, tu sais. J’ai très bien survécu ces six mois sans toi. » Bittersweet mention, la colère reparaissait doucement, flottant en surface, prête à exploser au grand jour d’une seconde à l’autre. Ils ne pouvaient se retrouver sans cette dispute, sans ces explications. Il lui avait sauvé la vie, elle lui avait répondu d’un silence glacial de six mois…et vice-versa. Ils étaient tous deux fautifs, cependant, comme à l’accoutumée, Autumn ne pouvait être celle qui prend le blâme. Un soupir excédé, et ses épaules s’affaissèrent doucement. « Je ne vois pas pourquoi je devais faire le premier pas, la balle n’était dans aucun camp, alors remballe tes reproches. lâcha-t-elle sans doute plus méchamment qu’elle ne le souhaitait. Je me suis tout de même plus sali les mains que toi, dans l’histoire. Tu pourrais être plus reconnaissant. Où serais-tu à l'heure qu'il est, sans moi... » I saved your life, so you better be a little bit more nice with me, disaient ses yeux, glacés, mais pourtant étincelant d’un drôle d’espoir. Ils n’étaient pas si différents, en fin de compte, peut-être pourraient-ils s’entendre…peut-être devaient-ils s’entendre, après ce qu’ils avaient affronté ensemble. Alors qu’elle se faisait cette réflexion, le jeune homme reprit la parole, et sa maigre tentative d’humour réussit, par un quelconque miracle, à la faire sourire. « Tu as tout compris. L’immeuble était une erreur, me laisser couler dans l’océan semble être un meilleur moyen de partir. Alors, tu veux assister à ma tentative, tenter de me sauver encore une fois ? Son ton était froid, distant, pourtant ses yeux disaient encore une fois une toute autre histoire. Difficile, de laisser tomber cette rancœur, difficile, de réaliser qu’elle lui devait beaucoup trop. Quelques secondes elle maintint son regard, comme si elle attendait de lui qu’il lise entre les lignes, comprenne que, d’une certaine façon, sans explication, elle avait besoin de lui à nouveau. Enfin, elle baissa les yeux vers le sable humide, vers sa cigarette qu’elle avait lâchée sous le coup de la surprise. Quel gâchis. L’eau salée ne tarda pas à revenir lécher le rivage, s’approchant bien rapidement de ses pieds nus, des pieds d’Isaac toujours chaussés, ne tardant pas à glisser dans un courant froid sur eux. Elle esquissa un sourire à la vue des pieds trempés du jeune homme, sourire qui s’effilocha bien vite, comme si elle se rappelait soudainement qu’elle devait lui en vouloir. La brûlure à l’intérieur d’elle-même, drôle de contraste avec la sensation glaciale qu’avait laissée l’eau sur ses pieds. Je t’ai dis que je n’étais pas désespérée, Harros. En ce qui te concerne, il semblerait que quelqu‘un souhaite que tu te mouilles un peu, » dit-elle en inclinant légèrement la tête, l’ombre furtive d’un sourire voguant sur son visage une seconde. Elle ne savait si elle parlait littéralement ou au figuré. Ce qui l’amenait ici, cette raison pour laquelle il se sentait si seul. Pas que cela l’intéresse…à moins que, peut-être que malgré les mois écoulés, ce drame les avaient rapprochés d’une façon indescriptible. Se détournant soudainement de lui, elle contempla quelques secondes l’horizon, le ciel et, au loin, la mer qui se rencontraient. Puis elle finit par reculer d’un pas, se laissant tomber dans le sable. Sans un mot. Une part d’elle, de ses paroles, de son comportement, indiquait qu’il n’était pas le bienvenu ; mais son regard quelques secondes disait tout autre chose. On a une dette l’un envers l’autre, alors pourquoi ne pas lâcher l’affaire, oublier ces mots tranchants comme des lames de rasoir, et essayer d’oublier ensemble et de repartir de zéro ? Oh, si seulement c’était si facile.
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MessageSujet: Re: if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) EmptySam 17 Nov - 23:00

Etre perdu comme cela, ça ne me ressemblait absolument pas. Dans ma vie – aussi courte soit-elle – j’ai toujours su ce que je voulais et j’ai toujours eu ce que je voulais. Ne pas savoir où aller n’est pas du tout dans mes habitudes. Bien entendu j’aime Perdita plus que la prunelle de mes yeux, bien évidemment que c’est pareil en retour, mais depuis son intégration chez les Oméga, ce n’est plus pareil, quelque chose à changer. J’ai l’impression qu’elle m’échappe, que quelque chose ne va plus. Je pleure les moments que l’on a pu passer durant tous ces mois de bonheurs, entre la Saint Valentin et la rentrée. Ma Perdita, la personne que j’aime le plus au monde … Elle commençait à me rendre dingue. Parce que de toutes les façons je ne la quitterais jamais, mais en même temps je n’arrivais pas à la résonner. Je n’arrivais pas à la faire redevenir comme avant, quand elle rentrait chez elle tranquillement presque tous les soirs de la semaine. Actuellement, c’est plutôt l’inverse. Elle rentre chez elle tranquillement qu’un ou deux soirs par semaine, et encore. Perdita est devenue la nouvelle reine des nuits Berkeléenne et ça me déplait fortement. Ce soir, j’avais donc décidé de penser un peu à ma peau. Certes, je suis quelqu’un d’égocentrique, mais jamais avec elle. Elle passe toujours avant. Ce soir, ça allait être le contraire, j’allais dîner seul en ville. Cependant, impossible de ne pas penser à celle que j’aime. Elle hante mon esprit, elle ne veut en sortir. De toute façon, depuis que l’on se connait elle n’est jamais sortie de mon esprit. Même lorsqu’elle m’a quitté, par cette nuit d’Halloween l’année passée. Elle m’a laissé seul, en plan, comme un idiot dans cette forêt, à moitié éméché. Je lui en ai terriblement voulu. Mais à la fois je l’aimais tant. Elle qui avait été mon amie durant des mois était à présent mon fantasme. Sauf qu’elle ne m’a pas laissé seul le temps d’une soirée, elle m’a laissé seul tout un hiver. J’ai attendu le moindre de ses coups de fil, le moindre petit contact qu’elle pourrait avoir avec moi, mais il ne s’est rien passé. Ce n’est que ce matin du quatorze février qu’elle a enfin daigné me reparler pour la première fois. Je lui en voulais terriblement mais à la seconde où j’ai reçu son message, je lui ai pardonné parce qu’après tout, cela avait été un peu de ma faute. Nous étions des amis et moi je m’étais avancé vers elle et l’avait embrassé de toutes mes forces. Quelle terrible coïncidence que tout reparte entre nous le jour de la Saint Valentin. Mais en même temps, il ne pouvait pas en être autrement. Durant six mois j’ai vécu ce que je n’aurais jamais pensé vivre avant de rencontrer Perdita. Je me souviens la première fois que je l’ai vu. J’étais perdu, pour la dernière fois jusqu’à maintenant. Je ne connaissais pas les Etats-Unis, je ne connaissais pas Berkeley, je n’avais aucun ami, aucune famille, juste quelques connaissances que j’avais abandonné sur place à Athènes. J’étais venu en Californie parce que j’en avais marre de ma vie, elle ne me plaisait plus. Et puis, je n’avais aucune attache sur le vieux continent et je m’étais dit que de toutes les manières, ma vie ne pourrait être pire que celle que j’avais eu à l’époque alors autant tenter sa chance. Je ne regrette pas mon geste, je ne regrette pas le fait d’avoir accepté de venir ici. Même si j’ai eu des hauts et des bas, comme dans toute vie, cette dernière est radieuse. C’est en repensant au passé que je mesure la chance que j’ai actuellement, même si j’ai quelques divergences d’opinion avec mon italienne préférée. Mais ce soir je n’avais pas du tout envie de prendre les choses du bon côté. Mon regard se perdait dans le noir de la rue déserte et j’attendais. La vue d’Autumn me bouleversa. Elle me rappela d’autres souvenirs encore plus douloureux, des souvenirs que j’aurais voulu oublier. Je n’en ai parlé à pas grand monde si ce n’est à Perdita, et je ne compte pas remédier à cela. Je ne veux pas qu’Autumn et moi-même soyons associés.

C’est un instant de ma vie que je préférerais oublier. Sauf qu’il ne disparaîtra jamais. Toute ma vie je verrais cette masse arriver sur moi, un revolver à la main. Je verrais cette arme pointée sur mon franc, le doigt du tireur sur la détente et Autumn qui le désarme sauvagement avant que le coup ne parte dans le plafond de cette banque. Elle serait arrivée deux secondes plus tard et je ne serais plus là pour en parler. Elle m’avait sauvé la vie. Carrément. Je déteste être redevable de quelqu’un, voilà peut-être pourquoi je n’ai pas appris à plus la connaître après cet accident. En général, héros et sauvés finissent souvent grands amis, sauf que ni elle ni moi ne voulions de ça. Nous n’avions envie que d’une seule chose : oublier. Et la voir dans cette rue ce soir ne m’aidait en rien. Pire, tous mes vieux souvenirs ressurgissaient. Je me voyais, tremblant, priant pour que je finisse au paradis, priant pour que mes amis ne soient pas trop tristes de ma disparition. Pourquoi est-ce que je sors de ce restaurant ? Pourquoi est-ce que je me mets à suivre Autumn Hermès-Cador ? Terrible question à laquelle j’ai une seule et unique réponse : je suis totalement perdu ce soir. Et puis quelque part nous avions le droit à une explication tous les deux. Nous devions nous dire les mots qui pesaient sur notre conscience, nous devions à tout prix parler. Peut-être que ce serait une sorte de thérapie et qu’après je n’entendrais plus parler d’elle, de sa banque, et de ce toit où je l’ai sauvé du suicide. Car comme si l’épisode de la banque n’avait pas suffi, il fallut qu’elle menace de se foutre en l’air. En même temps je lui devais bien ça. Je l’avais supplié de descendre de ce rebord et de s’éloigner de ces centaines de mètres de vide vertigineux. Je ne le regrettais pas. Je voulais juste oublier. Et pourtant je la suivais. Mes pas se faisaient hésitants et pourtant je continuais de me rapprocher d’elle sur cette plage de sable fin. Le bruit des vagues étaient le seul à percer le silence pesant qui régnait entre nous. Elle me dévisageait, je la regardais simplement, cherchant une expression dans son regard, cherchant quelque chose qui m’indiquerait le pourquoi nous nous trouvions ici. « Je ne voudrais pas que tu redeviennes une désespérée mentale alors. Parce que je déteste sauver des vies, la notion d’altruisme ce n’est pas mon truc. » Nous étions tous les deux responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvions actuellement. Nous ne savions pas quoi nous dire, si il fallait reprocher à l’autre de ne pas avoir pris de nouvelles … « D’ailleurs, je t’en félicite. Et comme tu peux le constater, j’ai pris moins de rendez-vous avec ma banque ces derniers temps et je suis toujours en vie. » Ceci était d’ailleurs vrai. Rien que l’idée de rentrer dans une banque, cela me traumatisait. Alors j’évitais le plus possible d’y aller. La personne chargée de la gestion de mon compte connaissait parfaitement ma situation et, gentiment, venait de temps à autres chez moi pour me faire des comptes rendus sur la gestion de ma fortune. Je sentais qu’Autumn n’était pas franchement contente de me voir. Après tout, si elle avait fui la ville, c’était pour se retrouver seule sur cette plage et pour rien d’autre. Nos regards se croisaient toujours. « Dans ce cas, ne me reproche pas de ne l’avoir pas fait moi non plus. Et puis franchement, qu’est-ce que tu voulais que je te raconte-moi. Je ne me soucis que rarement du bien être de mes congénères, sauf si je me retrouve devant le fait accompli, bien entendu. D’ailleurs, la prochaine fois que tu veux te suicider, prends tes précautions, je ne veux pas être dans les parages. » Je marquais une pause. Ce qu’elle me raconta par la suite me glaça le sang. Ne me pousse pas Autumn, je peux être très désagréable tu sais. « T’es vraiment gonflée toi. Tu serais où si je ne t’avais pas supplié presque à genoux de ne pas sauter, hein ? Alors certes je n’ai pas sauté sur un criminel pour le désarmer, mais tu m’es autant redevable que je le suis pour toi. » Elle venait de terriblement m’agacer. Il était hors de question que je sois celui qui a pris le moins de risque dans cette histoire. Certes c’était vrai, mais franchement au lieu de me balancer ça à la figure, réfléchis trente secondes, merci. Une nouvelle fois je me demandais ce que je fichais là. Je devais avoir l’air bien perdu. Pourtant, quelque chose me forçait à rester. L’attitude de la Iota n’était pas normale et je sentais que quelque chose se passait. Mes paroles eurent au moins le mérite de la faire sourire, pour une fois. J’avais enfin l’impression de ne pas parler à une statue de marbre. « Maintenant que je suis là, je ne vais pas te regarder mourir. Après je risquerais de partir en prison, tu comprends. » Non, la prison c’était pas vraiment mon truc. Je n’y avait fait aucun séjour jusqu’ici mais ça ne m’enchantais pas trop. Si elle prenait la décision de mettre fin une nouvelle fois à ses jours, j’étais condamné à la sauver une nouvelle fois. L’avantage dans cette situation était qu’elle allait être plus redevable de moi que je ne l’étais d’elle. Je sentis tout à coup une vague d’eau dans mes chaussures. Je venais de foutre en l’air plusieurs centaines de dollars, mais je m’en fichais royalement. Mais au lieu de patauger dans l’eau, je sortis mes pieds de mes chaussures pour sentir réellement le sable mouillé sur ma peau. « Très bien, dis-moi ce qui ne va pas Autumn. Sincèrement, on se balade pas sur la plage à une heure pareille en temps normal ! » J’avais lancé ma phrase à toute allure. Je voulais vraiment savoir ce qui lui arrivait, la raison de son comportement. Si elle venait à se suicider, je voulais au moins savoir pourquoi, elle me devait bien ça. Et puis si ça pouvait l’aider à remonter la pente, je me voyais bien prendre le rôle du psychologue tentant de lui redonner le moral. Le miens ne va pas très bien, m’enfin il faut croire qu’il va un peu mieux que le sien.
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MessageSujet: Re: if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) EmptyDim 9 Déc - 0:08

D’un simple coup de feu, tout s’était envolé. Une après-midi parfaitement planifiée, un sourire collé sur ce visage figé. Il avait suffit d’une seule détonation, pour que la vitre explose sous leurs yeux, en un million de morceaux de verre, s’éparpillant sur le sol qui n’était censé voir passer que les pas des clients réguliers ou irréguliers de la banque. Il avait suffit d’un seul cri, emplissant ses oreilles, son estomac, un ordre, direct, d’un ton tranchant, proféré par un inconnu avalé par l’obscurité. Même si l’après-midi s’étirait sur sa fin, lentement, la nuit était depuis bien longtemps tombée sur ces personnages qui avaient décidé de prendre possession de l’endroit et de toutes les personnes s’y trouvant. Tout s’était effondré ainsi. Des morceaux de verre s’écroulant dans ses cheveux, entaillant ses mains et ses bras nus qu’elle avait levés en une forme primaire de protection, juste avant qu’ils ne s’effondrent derrière ce maigre abri, essayant de se faire les plus petits possible, essayant de se convaincre que toute cette situation n’était qu’un mauvais rêve duquel ils pouvaient se tirer s’ils se raccrochaient l’un à l’autre. Elle savait, aujourd’hui, qu’elle pouvait le blâmer aussi facilement qu’il en avait le droit, pour ces instants volés qui leur avait, sans le moindre doute, permis d’en arriver ici, sur cette plage, à la tombée de la nuit ; pour ces instants oubliés, moments infinis où ils auraient dû lâcher ces mots et ces images qui les hantaient, au lieu de poser les yeux sur ce nom dans leur répertoire, glisser un doigt dessus, perdre la force d’appeler, et oublier. Ils étaient, et seraient toujours liés par ces cicatrices sur leurs mains, souvenir mémorable sur le côté de sa main droite, coupure de verre laissant sa trace même six mois après le drame. Elle le voyait, elle le savait désormais, alors qu’ils se retrouvaient plus proches qu’ils ne l’avaient été depuis des mois, deux étrangers, malgré tout ce qu’ils avaient traversé. Seul cet échange muet dans ce regard qu’ils partagèrent une fraction de seconde, indiquait qu’ils étaient bien plus que deux inconnus se rencontrant sur une plage de sable fin. Ils se rapprochaient, la corde se tendait doucement entre eux, ligne invisible les séparant, qu’ils s’amusaient à se lancer à la figure, match de tennis silencieux entre deux protagonistes qui n’avaient même pas lieu de se disputer. Et pourtant, elle ne pouvait arrêter ce flot bouillonnant en elle, lui remuant l’estomac, l’empêchant de se poser une seconde pour réfléchir. Les mots flottaient, s’échappaient hors de ses lèvres dans ce qui aurait presque pu constituer un cri de rage, si seulement elle n’avait pas été si excédée par toute cette situation. Les petites vagues provoquées par le vent venaient lécher ses pieds nus, bientôt elles atteindraient ceux, encore chaussés, de celui qui lui avait sauvé la vie. Mais même la fraicheur de l’eau salée ne pouvait tarir cette colère. Sarcastique, mention de ces six mois écoulés sans sa présence à ces côtés, sans ce besoin de lui pour, à nouveau, l’entraîner du bon côté du toit de l’immeuble, là où ses pieds ne glisseraient vers un endroit d’où elle ne reviendrait jamais intacte. Le temps d’une pause dans son, dans leur discours, suffisait à ses tympans, qui se retrouvaient soudainement envahis de ces échos du passé, ces cris et ces bruits de verre brisé ; l’entracte dans leur dispute ridicule laissait une fraction de seconde à ses yeux pour s’accoutumer aux centaines d’images du film en accéléré de ces instants qui les avaient à jamais liés, apparaissant une par une, reconstituant le puzzle de ces moments qui auraient dû automatiquement être refoulés par sa mémoire traumatisée. Une seconde, le temps à ses prunelles hantées de s’accoutumer à nouveau au visage profondément ennuyé, agacé, presque inquiet, d’Isaac. Puis, la jeune femme laissa échapper un rire, qui résonna encore longtemps après qu’elle se soit calmée sur la plage déserte. « Une désespérée mentale ? Ses pupilles brillaient, d’un éclat franchement amusé, pour la première fois depuis qu’elle l’avait vu s’approcher. Reprenant doucement sa respiration, elle laissa un sourire flotter sur son visage. Je ne sais pas d’où tu tiens ça, mais ne t’avise pas de me qualifier ainsi, à l’avenir. » Possibilité de se revoir, en dehors d’un hasard. Elle l’observa longuement, ses prunelles azur lui intimant de ne jamais, au grand jamais, oser mentionner cette erreur de parcours dans cette vie qu’elle avait parfaitement planifiée. Et, il faut le dire, qui partait complètement dans le mauvais sens. Un soupir de soulagement, peut-être un peu trop appuyé, s’échappa. « Well, au moins, on est d’accord là-dessus. » Sauver des vies, loin d’être un passe-temps, encore moins une vocation. Autant ne pas s’attarder là-dessus, et espérer que plus jamais nous aurons besoin de mentionner ces malencontreuses aventures. Distance respectable entre eux, ce mur invisible les empêchant de s’atteindre, qu’elle avait dressé automatiquement en l’apercevant sur le sable humide, se fissura doucement à la mention du lieu qui s’était glissé dans une multitude de ses cauchemars, des semaines après le drame. Un frisson la traversa, irrépressible, la renvoyant directement au cœur de l’horreur, tapie derrière ce bureau, à serrer la main d’un inconnu comme si sa vie en dépendait. Parce que, sa vie en dépendait. « Oh, mes félicitations, then, rétorqua-t-elle, peut-être un peu plus sèchement qu’elle ne l’aurait souhaité. Si nous n’avions pas été au mauvais endroit, au mauvais moment, peut-être cesseras-tu d’avoir peur de ton ombre. » Elle savait pertinemment que, de nombreux mois s’étant écoulés, cette vérité avait perdu de sa valeur, pour lui comme cela avait été le cas pour elle. Reproches, regrets, elle en avait à la pelle, elle était prête à tout lui cracher à la figure. Mais, d’un effort presque surhumain, elle se retint, intégrant chacune de ses paroles, chacun de ces reproches qu’il gardait en lui depuis trop longtemps. Ils étaient deux, à jouer, encore une fois, ils seraient deux à être blessés, à moins que l’un d’entre eux finisse par craquer, et lâcher ce qu’il se passait véritablement. Il suffisait de cela, une faille dans le mur, pour s’y engouffrer, et enfin tisser ce lien entre le sauveur et la sauveuse ; ce lien qui aurait dû déjà être consolidé un million de fois depuis qu’ils avaient partagés ces regards, mélange de peur et de confiance qui leur avait permis de se retrouver ici. Elle aurait pu montrer un peu de compassion, après tout il semblait se retrouver six pieds sous terre, malgré la distance perceptible entre eux, ces mois et ces absences les ayant éloignés, elle lisait dans ces yeux, derrière cette étincelle de colère, le sentiment familier qui l’habitait dès qu’elle s’était regardée dans le miroir, trois jours après ce réveil à l’hôpital et sa main dans la sienne. Mais elle ne pouvait pas, les mots qu’elle prononçait étaient durs, cailloux lancés à sa figure sans même prêter attention à la douleur qu’ils pouvaient lui infliger. Il n’était qu’un étranger. La prochaine fois. Ridicule mention à leur passé commun. Il n’était qu’un étranger, certes, mais à qui elle devait beaucoup, bien trop, même. La tension montait, ils ne cessaient de pousser leurs limites, espérant que ce soit l’autre qui tombe en premier, sous les reproches, sous le poids presque insoutenable qu’ils semblaient tous deux porter sur leurs épaules. Ce drôle de sourire, que peu de personnes arrivaient à déchiffrer, flotta sur son visage une fraction de seconde. Tu ne me connais pas, tu ne me connaitras jamais, voulait dire les commissures légèrement relevées de ses lèvres. Tentative primaire de protection, ayant fait ses preuves une multitude de fois. Cependant, le lien entre Isaac et elle était plus, bien plus complexe qu’elle ne se l’imaginait. « Oh, ne t’inquiètes pas, il n’y aura pas de prochaine fois, » affirma-t-elle, croisant son regard, avant d’aller se perdre une seconde vers l’horizon. Noir d’encre. Couleur de leurs retrouvailles. Colère, dévastatrice, envers ces souvenirs qu’il lui forçait à se repasser, à chacun de ces mots, de par chaque regard qu’il lui servait. Piqué au vif, évidemment, elle n’en attendait pas moins après une réflexion pareille. Mais l’éternelle reconnaissance qu’elle lui vouait, et qu’il lui rappelait encore une fois, l’agaçait au plus haut point. Ravalant les propos amers qui glissaient sur sa langue, elle se concentra plus que de nécessaire sur la suite de son discours, et, pour la première fois depuis leur dernière rencontre, laissa échapper un rire sincère. « Ce n’était absolument pas mon intention, tu es libre de m’abandonner, le scénario de notre précédente rencontre ne se répétera pas. Elle hocha légèrement la tête. Oh, je comprends, tu ne survivrais pas une nuit, » poursuivit-elle. Une faille, une fraction de seconde, alors que l’eau salée noyait les chaussures du jeune homme. La colère le gagnait, le dévorait lentement, déformait ses traits auparavant profondément perturbés, fissurait son visage, le rendant presque méconnaissable. Les commissures de ses lèvres se froissèrent, une seconde, moue désapprobatrice alors qu’il souhaitait l’entendre se confier sur ses déboires. Comme si sa vie le regardait, comme si c’était si facile. Les répliques cinglantes se précipitaient dans son esprit, mais aucune ne se fraya un chemin jusqu’à sa bouche. Quelque chose chez Issac lui indiquait que, ce soir, ils étaient dans le même bateau. Quelque chose lui indiquait que, quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, à le pousser encore plus dans ses retranchements, ils parviendraient toujours devant cette barrière invisible, la consolideraient jusqu’à ce qu’ils ne soient qu’un lointain souvenir l’un pour l’autre. Aussi, elle laissa échapper un soupir, s’éloigna de quelques pas, avant de s’installer à même le sable. « Qu’est-ce que tu attends de moi, exactement, Isaac ? Que je confesse tous mes péchés depuis qu’on s’est perdus de vue ? Sa voix, aux premiers abords douce, presque inaudible, se teinta d’un léger agacement, s’élevant au-delà du bruit de l’océan qui lui caressait les pieds. Tu veux que je te dise tout ce que j’ai perdu en l’espace de quelques mois ? Que je te dise que je sens encore l’arme entre mes doigts, les jours de pluie ? » Elle secoua doucement la tête, évitant son regard. Se confier, très peu pour elle, autant les quelques mots qu’elle venait de lâcher étaient inhabituels, autant elle n’avait pas l’intention ni l’envie d’aller plus loin dans ses explications. Revoir ce bureau qui leur avait servi d’abri, rien qu’en se plongeant dans ses prunelles brillantes une seconde, était bien assez. La jeune femme marqua une pause, avant de lever la tête vers lui. Ses traits restaient cachés dans l’ombre. « Je pourrais te retourner la remarque…on ne suit pas les blondes ’dépressives’, dit-elle, marquant les guillemets de ses doigts, un sourire tracé sur son visage, après onze heures du soir, sur une plage déserte, comme ça. Je sais qu’il y a quelque chose, affirma-t-elle, d’un ton sans appel, comme si elle le connaissait par cœur. C’était loin d’être le cas, mais sur ce point, elle était certaine de ne pas se tromper. Alors, je te propose que tu craches le morceau. Je t’ai dis une chose, à ton tour. proposa-t-elle. Étendant les jambes, elle attendit que l’eau vienne engloutir ses pieds, une, deux, trois fois, puis reprit, les yeux rivés sur l’océan. Ou, si tu préfères, je peux composer trois chiffres et me plaindre de harcèlement. Histoire que tu vois si, la prison, c’est vraiment pas pour toi. » Au pied du mur. Aussi incroyable, et inhabituel que cela puisse paraître, elle avait fait le premier pas, confus, peu expressif, certes, mais tout de même. A son tour, d’essayer de le franchir, passer outre les souvenirs, les cicatrices, supprimer enfin cette façade d’étrangers qu’ils avaient adoptés depuis que leurs regards s’étaient à nouveau croisés.
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MessageSujet: Re: if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) EmptyDim 23 Déc - 14:08

Me dévoiler ? Très peu pour moi. Ces quelques années passées en Grèce m’ont forgé cette carapace dont je ne me suis jamais débarrassé. A vrai dire, vivre dans la misère la plus totale peut vous changer une personne. Surtout qu’à cette époque, on ne se bousculait pas à ma porte. Sans famille, sans amis, c’est seul que j’ai affronté ces années de détresse. Plusieurs fois j’ai pensé mettre fin à mes jours, mais jamais je n’ai mis mes menaces à exécution. Parce qu’au fond de moi, je savais qu’un jour tout irait mieux, qu’un jour un sourire s’afficherait sur mon visage. On m’avait volé ma vie et j’étais bien décidé à me la réapproprier même si, pour cela, il a fallu tout reprendre du début en arrivant ici, à San Francisco. Quelque part ceux qui m’avaient arraché à ma famille m’avaient permis de me reconstruire. Ils m’avaient caché que j’avais une famille mais avaient au moins eu la décence de me faire repartir du point de vu professionnel et de, surtout, me rendre plus riche que la plupart des personnes sur cette planète. L’argent n’effacera jamais tout, mais j’avais décidé que je ne partirais plus à la recherche de cette famille autrefois perdu car j’étais quelqu’un de fort, que j’avais pu m’en sortir sans eux, et que je me voyais mal aller frapper à leur porte. Grâce à Gaulthier, je savais qu’ils existaient mais c’est plus fort que moi, je ne peux me résoudre à retourner en Grèce. Cela me rappelle trop de mauvais souvenir. Je m’étais juré de ne plus jamais y remettre les pieds et je souhaitais tenir cette parole, parents, sœur ou non. Mon visage se perdait entre l’horizon noir et le visage fin d’Autumn. Elle et moi étions passés par toute sorte d’émotion depuis que nous nous connaissions. La peur, la joie, l’adrénaline, la reconnaissance. Mon cœur battait grâce à elle, le sien battait grâce à moi. Même si je ne le montrais pas, je lui serais éternellement reconnaissant d’avoir su tirer au bon moment sur ce crétin de braqueur qui en voulait à ma vie. Je revois cette masse, arme à la main, tombé sur moi, me renversant au passage. Son sang avait coulé sur ma peau mais à ce moment-là, j’étais un homme heureux parce que je savais que j’allais continuer à vivre, grâce à Autumn. Et quoiqu’elle en pense, je savais qu’elle aussi me remerciait intérieurement de l’avoir supplié de ne pas sauter de cet immeuble. Bien entendu, j’aurais préféré ne pas lui être redevable. Cependant, je crois que maintenant le mal est fait. Il va falloir que je vive avec cela jusqu’à la fin de mes jours. Chaque fois que je croiserais la Iota dans la rue, cela me rappellera ces quelques moments que nous avons partagé, ces quelques moments qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Ce soir, je devais bien avoué que cette rencontre m’apaisait. Depuis que j’étais à la poursuite d’Autumn, je cessais de penser à Perdita et à toutes ses frasques qui me retournaient le cerveau depuis quelques jours. Et c’était exactement cela dont j’avais besoin ce soir : oublier… Même si je n’oserais pas lui dire, la blonde tombait à pic et la voir passer dans la rue avait été en quelques sortes une délivrance. Je m’approchais d’elle. Notre discussion pouvait commencer. Je ne savais pas du tout où ça allait nous mener ni même de quoi nous allions parler mais quelque part je regrettais déjà de l’avoir suivie. Si je ne lui avais pas téléphoné durant tout ce temps, c’était pour éviter d’avoir à faire à elle, alors pourquoi est-ce que je l’avais suivi bon sang ? « Excuse-moi, ça m’est un peu sorti de la bouche. Je ne veux pas que tu redeviennes comme … enfin voilà, je ne vais pas te faire un dessin. » Quelque part je ne voulais pas revenir sur cet élément qui avait sans doute bouleversé la vie d’Autumn. Pire que le braquage de la banque, cette dernière avait voulu mettre fin à ses jours. Et survivre à cela vous change à jamais. Je ressentais malgré tout le besoin de faire une petite pause la dessus, histoire qu’elle se souvienne que si son cœur battait, c’était grâce à moi. Parce que si je n’avais pas été là, je ne mettrais pas ma main à couper qu’elle n’aurait pas sauté. Je savais pertinemment que tout cela n’était que du passé, qu’elle avait chassé ces pensées noires de sa tête, mais voir que tout n’allait pas pour le mieux ce soir pour elle m’inquiétait un tantinet. C’était absurde, mais je sentais que quelque chose n’allait pas pour elle.

Je détestais ce sentiment. Je détestais voir que je m’occupais de mon prochain. Seule Perdita avait le droit à ce luxe et là, je faisais la même chose avec Autumn. Peut-être était-ce parce que je l’avais connue au fond du gouffre que je me devais de m’assurer que tout allait bien, je ne sais pas. En tous les cas, ça ne me plaisait guère. « Peur de mon ombre ? Que veux-tu dire par là ? Après tout ce que j’ai traversé dans ma vie, plus grand-chose ne me fait peur tu apprendras. » Peur de mon ombre, n’importe quoi. J’ai traversé la douleur, la solitude, le mal être, bref tout plein d’émotion fortes désagréables, alors qu’elle ne commence pas à dire que j’ai peur de quelque chose. Peut-être que je me voile la face, mais peu importe, ce n’est pas la soirée pour parler de ça. Mon souffle se faisait haletant, comme la fois où je l’avais supplié. Sauf que ce soir, je ne savais pas trop pourquoi. Peut-être l’appréhension. Cette fois c’était clair et net, je regrettais d’être ici, devant elle. Je regrettais de l’avoir suivie. Je ne voulais qu’une chose, rentrer chez moi et m’endormir. L’avantage du sommeil était qu’il vous permettait d’oublier tous vos problèmes pendant quelques heures. Même si vos pensées de la journée se transformaient souvent en rêves ou en cauchemars, le sommeil vous évitait la réalité. J’aimais m’endormir pardessus tout, j’oubliais tout. Si j’avais été dans d’autres situations, je me serais frappé le front avec la paume de ma main pour me dire que j’avais été débile sur ce choix. Débile d’avoir voulu croire que parler avec Autumn allait me remonter le moral. Pire, peut être que ça n’allait faire qu’empirer une situation difficile puisque nous étions visiblement tous les deux fortement irritables en cette soirée. « Je suis fort heureux d’apprendre cela. La vie est faite pour être vécue. Qu’importe tes problèmes, il y a toujours une manière de passer outre et de remonter la pente, et je suis bien placé pour en parler. » Même si elle ne connaissait pas du tout mon passé grec, je tenais à lui dire cela. Quoique je puisse en dire, si elle venait à mourir, sa mort m’affecterait. Ce sentiment m’exaspérait au possible mais je ne pouvais le refouler. Il n’y avait aucune sorte d’amitié ni de copinage entre nous deux, simplement deux êtres qui se sont redevables et qui ne veulent pas que l’autre laisse sa vie. Je n’avais cependant pas du tout apprécié ce qu’elle venait de dire. Comment ça je devais lui être plus redevable qu’elle à moi ? Nous nous étions sauvé la vie d’une manière très différente, certes, mais sans l’autre nous ne serions plus de son monde. Alors oui, elle a eu du courage pour appuyer sur cette détente, mais qui ne l’aurait pas fait à sa place ? Si je n’avais pas été là sur le toit de cet immeuble, madame ne serait plus là. Autumn avait eu la grande délicatesse de me faire sortir de mes gonds. Pas très malin. « Si une fois de plus tu te retrouvais dans une posture fortement désavantageuse, je n’hésiterais pas à venir te sauver qu’on soit clair, comme je le ferais avec n’importe qui je suppose. Cesse tes paroles vexantes. Tu me dois la vie, point à la ligne. » Je repris mon souffle. J’avais prononcé ces paroles sans même crier, juste sur un ton sec et sans appel. Je n’avais même pas la force d’hurler ce soir. C’est ce moment que choisi la mer pour venir engloutir mes pieds. Légèrement fraiche, je ne pus m’empêcher d’étouffer un petit cri de surprise. Je pris mes chaussures, puis mes chaussettes et les laissais tomber sur le sable, à l’abri des éléments. « Tu serais étonnée de savoir à quoi je peux survivre. » Je ne suis pas une femme non plus, je peux très bien survivre à une nuit en cellule que je sache. Ce n’est pas la fin du monde. Dans tous les cas ça ne m’arrivera pas parce que je n’étais pas du genre à avoir une vie borderline. S’en suivit une longue période d’attente. De longues secondes à se jauger, à épier les moindres mouvements d’une mer relativement calme. Je brisai le silence le premier. Je voulais à tout prix savoir ce qu’elle faisait ici. Sur la plage à une heure pareille … n’importe quelle personne censée ne ferait pas cela. Non pas que ce soit un endroit mal fréquenté, c’est que … il est minuit bon sang ! « Je veux simplement que tu me dises ce qui ne va pas. C’est tout. » Rien qu’avec toutes les questions que j’avais reçu en guise de réponse je comprenais que sa vie n’était pas toute rose en ce moment. Et, je ne sais pas trop pourquoi, cela m’intéressait. Je voulais vraiment savoir ce qui l’a mettait dans un état pareil. « Tu ne m’as rien dit du tout ! Enfin … tu es restée très vague. » Elle venait de me demander de cracher le morceau à son tour. Apparemment ça ne se faisait pas de suivre une femme à qui l’on avait sauvé la vie, en pleine nuit. Après réflexion … effectivement ça ne se faisait pas. Je m’étais donc fait ‘griller’ en moins de deux. « On ne peut pas dire que tu m’as dit grand-chose sur le pourquoi tu n’allais pas fort en ce moment. Alors, en guise de réponse, je ne te dirais que ‘problèmes conjugaux’. Voilà, débrouille-toi avec ça. » Je venais même d’être un peu trop précis à mon goût mais peut m’importait, je savais que j’arriverais à lui faire cracher le morceau et, pour cela, il fallait que je me découvre un petit peu aussi. Il fallait dire que je n’avais pas eu trop le choix non plus, la menace des trois chiffres, que je savais qu’elle mettrait à exécution, m’avait fortement influencé. « A toi de me dire quelque chose de plus précis maintenant. » Ne joue pas à la timide Autumn, tout le monde sait que tu rêves de me raconter la moindre parcelle de ta vie.
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MessageSujet: Re: if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) if i just save you, you could save me too (autumn&isaac) EmptySam 5 Jan - 22:18

Comme ils n’avaient pu s’échapper de cette cachette de bois abimée, alors qu’elle prenait coup sur coup, que le métal s’y enfonçait, à défaut d’atteindre ceux qui tentaient désespérément de l’utiliser comme abri ; ils ne pouvaient, cette fois-ci, échapper au regard observateur, juge de leurs actions et de la moindre de leurs pensées. Les critiques fusaient, témoignant de leur répugnance à la simple idée de se retrouver éternellement redevables ; les mots piquaient, les mots brûlaient, méchants, emplis de sous entendus regrettables qui n’avaient que pour fonction de les éloigner, les séparer, enfin. Car c’était tout ce qu’ils désiraient, l’un comme l’autre, au fond : ne pas se retrouver sur cette plage, la lueur pâle de la lune éclairant leurs traits déformés par des peines qu’ils n’osaient s’avouer. Mais, comme ce jour là, où de malencontreuses circonstances les avaient fait se rencontrer, se sauver, ne pas s’oublier ; ils ne pouvaient s’échapper. Il n’y avait pas d’issue. Alors que, tout ce qu’elle désirait était de glisser ses pieds dans ses chaussures qu’elle avait abandonnées quelques mètres plus haut dans le sable blanc, reprendre la voiture et s’éloigner au plus vite de cet endroit, d’Isaac et de tous les souvenirs que son simple visage faisait apparaître ;; ses pieds restaient désespérément enfoncés dans le sable, à la recherche de l’humidité, à la recherche de tout ce qu’elle avait perdu. Elle pouvait se montrer en colère, lui reprocher le monde entier, cela n’y changerait rien, d’ailleurs. Si elle ne pouvait pas bouger, lui non plus ne semblait pas disposé à la laisser seule profiter de cet encartage au pire moment de son existence, bien trop intrigué, bien trop préoccupé, les images de ce toit et de son visage de porcelaine strié de larmes se dessinant surement devant ses prunelles. En fin de compte, elle ne lui en voulait pas, d’être resté, alors que tout, ses mots, son comportement, ce sentiment qu’il détestait également le dévorant, devait intimer à ses jambes depuis de longues minutes déjà, de courir, sans demander son reste. Elle lui était presque reconnaissante, de l’avoir suivi, comme s’il voulait reprendre les rênes de leur relation, délaissée après l’événement le plus fort de leur existence. Elle ne lui en voulait pas, de rester, elle en voulait à ses yeux de s’être posés sur lui ce jour-là, alors que la pluie tombait dru contre les vitres, cognant tel le battement de leurs cœurs prêts à imploser. Elle en voulait à ce bureau, d’avoir prit tous les coups qui n’auraient pas dû exister. Elle en voulait à ces larmes, qui avaient coulé sur ses joues au souvenir de l’accident qui lui avait coûté l’une des plus belles choses qui lui soit arrivée. Mais évidemment, l’admettre, cela n’arriverait jamais ; même dans ses pires instants de faiblesse, Autumn Rowen-Glaswell n’admettait jamais sa propre culpabilité. Soupir, prunelles amusées le temps d’une seconde, son humeur semblait passer du chaud au froid aussi rapidement que les nuages masquaient la lune en cette nuit brumeuse. Ne jamais rien laisser paraître, cela faisait partie de l’art d’être une Rowen-Glaswell, art qu’elle entretenait depuis de nombreuses années. Pourtant, il avait vu les fissures, il avait réussi à apercevoir ses faiblesses alors qu’il récupérait la main, la sauvant à son tour de cette chute qui, à coup sûr, lui aurait coûté la vie. Il avait vu les fissures dans sa carapace, et, aujourd’hui, il chercherait sans nul doute à s’y engouffrer à nouveau afin de la comprendre. Qu’il soit mué par l’inquiétude, ou la brûlante curiosité de connaître une facette brisée que la jeune femme elle-même connaissait très peu, cela n’avait pas d’importance. Elle ne devait pas le laisser passer, il en était hors de question. Un sourire parut sur ses traits alors qu’il affirmait, à son tour, avoir traversé bon nombre d’épreuves. Mais n’en a-t-on pas tous eu, des hauts et des bas, après tout ? Une furieuse envie de rire la prit, qu’elle laissa paraître à demi mot, doucement, rire cristallin aussi surprenant vu les circonstances et l’objet de leur conversation, que soudain. « Depuis quand faisons nous une compétition ? dit-elle alors, le souffle court de son éclat de rire. Intéressant, certes, mais entrer sur ce terrain là assurait une défaite à coup sûr pour le jeune homme. Faire une compétition dans ces conditions là ne l’intéressait même plus, où était le challenge ? Ce n’est pas la peine d’essayer, ce match-là, je le remporte haut la main. » Elle haussa les épaules, évitant son regard, son sourire s’étant évaporé de son visage, comme s’il n’avait jamais existé. You nevet get me. Ce n’était pas une conversation dans laquelle elle avait envie d’entrer, du moins, pas seule. La colère lui collait à la peau, comme ce tatouage d’ailleurs. A défaut de se séparer du second, elle déversait la première sans relâche sur le jeune homme, mots acerbes, auxquels il répondit par une simple leçon de psychologie, qui releva doucement les coins de ses lèvres, dans un demi sourire moqueur. Toujours moyen de remonter la pente, désirait-il lui tendre la main, qu’elle prenne cette plage pour un immense, interminable divan sur lequel, confortablement installée, elle lui conterait la liste de ses problèmes, jusqu’au dernier ? Comme si elle allait craquer. Au contraire, cette petite affirmation l’irrita encore plus. Les reproches, éternel rappel de ce qui les liait à jamais, quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fassent, ces instants de leur vie resterait éternellement entremêlés. Oui, elle lui devait la vie, chaque piqure de rappel qu’il prenait un malin plaisir à lui administrer était plus douloureuse que la précédente. Elle secoua doucement la tête, ne cherchant même plus à répondre, pour une fois, soudainement lasse de cette dispute ridicule. L’eau salée noyant leurs pieds, nus pour elle, encore chaussés pour le jeune homme, couvrit ce blanc de quelques secondes, silence pesant qui s’était soudainement installé. A nouveau, affirmation de tout ce à quoi il pouvait survivre, l’agacement grimpa encore d’un cran, laissant un goût amer se poser sur le bord de ses lèvres. Croyait-il avoir tout vu, sincèrement, se croyait-il invincible ? Leur petite aventure, d’où ils étaient sortis in-extremis, prouvait pourtant bien le contraire. Des questions, de la curiosité ou une véritable envie de resserrer les liens qu’ils n’avaient pas eu le temps de forger ; alors qu’encore une fois ils se retrouvaient au bord du précipice ensemble. Elle ne savait pas, l’agacement continuait à grimper en elle, poudre à canon prête à entrer en contact avec la flamme qui provoquerait l’explosion. Réponse vague, évidemment, à quoi s’attendait-il ; il choisit de répondre en les mêmes termes, ce qui fit naître le premier sourire presque sincère sur ses lèvres. « Tout aussi vague que moi, on dirait que nous sommes à égalité. » Drôle de petit jeu s’installant entre eux, celui de deux enfants ayant peur de l’eau, y entrant doucement, un pied, puis l’autre. Il attendait des précisions, elle, étrangement, se trouvait à en désirer également, les problèmes conjugaux des autres étaient pourtant, d’habitude, le cadet de ses soucis. Mais, dans ce cas précis, elle se retrouvait plus qu’intriguée par celui qui avait osé la sauver. Des précisions. Le souvenir de ses lèvres sur les siennes, lors de ce dernier baiser. Cette partie d’elle, qu’il avait osé prendre, et qu’elle n’aurait jamais pensé perdre dans ses bras. Cette marque qu’il avait laissé sur elle, et qu’elle aurait dû retirer dès l’instant où l’avion avait décollé, traversé l’océan vers ce putain de pays où ils se retrouvaient tous, finalement. Il lui demandait ce qui n’allait pas, et pour la première fois, elle voulait lui cracher au visage des réponses qu’elle-même ne soupçonnait pas, quelques heures plus tôt. Tout. Les souvenirs étaient trop frais dans son esprit, ses lèvres brûlaient encore, et elle ne pouvait supporter l’idée de ce départ. Comme si le Levy-Carcenac s’en était allé à nouveau, cela faisait presque autant mal que d’imaginer ce foutu premier amour allongé sur leur plage de sable blanc, avec sa femme, le souvenir de son visage et des derniers instants qu’ils avaient volés à l’angle d’une ruelle sombre un soir de pleine lune, se fanant dans son esprit. Se montrer faible, très peu pour elle ; mais cette fois-ci pourtant, elle se sentit laisser tomber. Comme si elle avait l’espoir qu’encore une fois, il puisse la sauver. Ces souvenirs qui ne s’effaceraient jamais, la caresse du vent glacial sur sa peau, à la place de celle des lèvres qui, étrangement, lui manquaient encore ; elle n’était que l’épave brisée d’un amour qu’elle n’aurait jamais pensé vivre. Elle n’y échapperait pas, réalisait-elle doucement, alors que ses prunelles azur se levaient vers lui, et la vérité glissa hors de ses lèvres, ou plutôt sur le tissu de sa robe, alors que sa voix, toujours teintée de cet agacement impossible à ternir, résonna. « Tu veux des précisions ? » Question rhétorique. Ses mains soulevèrent doucement le tissu de sa robe, dévoilant sans la moindre gène ses interminables jambes, remontant jusqu’à son string noir, ignorant les protestations qui viendraient sans doute du côté d’Isaac. Jusqu’au point de non retour, la marque gravée sur sa hanche droite, dessin qui valait une centaine de mots. Deux anneaux, alliances entrelacées ressemblant à s’y méprendre au signe de l’infini. Au dessus, khc calligraphiées, en dessous, arg. Dans sa nuque, la position de leurs initiales étaient inversées. Petit, mais précis, contrairement à leurs souvenirs de cette nuit. Elle posa ses prunelles soudainement embuées quelques secondes sur le dessin, avant de les poser sur Isaac. « Voilà ce qu’il reste d’un mariage que nous n’avons jamais voulu, erreur de parcours après plus de shots de téquila que nécessaire. Une erreur qui n’en semblait plus une, à la fin…elle secoua doucement la tête, sa voix se réduisant à un murmure. Cela, et les murs blancs d’une chambre d’hôpital que nous n’avions pas prévue de fréquenter non plus. Regard baissé, sa main se posa sur son ventre trois secondes, souvenir de ce qu’elle avait perdu. Au point où elle en était, elle aurait pu tout avouer, mais le mur s’était déjà bien trop fissuré, elle devait maintenir ce qu’elle pouvait encore debout. Après quelques secondes de silence suivant ces premières révélations, elle leva les yeux vers lui, sa voix toujours presque agressive, cette fois-ci prise d’un léger tremblement qui n’avait rien à voir avec de la colère. C’est assez détaillé, pour toi ? demanda-t-elle, rabaissant le tissu de sa robe, cachant à nouveau aux yeux du monde cette histoire. Sans doute pas, non, mais il n’aurait rien de plus ; pas avant qu’il ne joue le jeu à son tour. A ton tour, Harros. reprit-elle, ses prunelles azur brillant d’une étincelle de défi. Les informations sur ma vie personnelle ne sont pas gratuites. » A son tour de parler, de détailler, d’essayer de se sauver, de les sauver. Encore une fois, ils se trouvaient dans le même bateau. Pas de chute vertigineuse, pas d’arme à feu, mais leurs propres souvenirs et problèmes qui pouvaient tout aussi bien les détruire. If i just save you, you could save me too.
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