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let set the world on fire ft. satana

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MessageSujet: let set the world on fire ft. satana let set the world on fire ft. satana EmptySam 15 Sep - 1:33



DIVINE IDYLLE

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de prendre rendez-vous avec un pur inconnu. En même temps, quand j'y réfléchis, on ne peut pas dire que c'est réellement un inconnu. Plutôt une connaissance complètement oubliée. J'essaie de me rassurer comme je peux. J'ai réveillé la nounou en catastrophe, qui a accepté bien gentiment de venir chez moi finir sa nuit et garder mon fils, entre autre. Elle n'a plus d'enfants à charge, elle n'a que ça à faire. Je me dis ça pour me donner bonne conscience. Je suis légèrement effrayée par ce que je vais bien pouvoir trouver en arrivant à la plage, notre lieu de rendez-vous. Je n'ai pas cessé de regarder mon tatouage depuis que j'ai reçu cet appel. Complètement déboussolée. J'essaie de comprendre ce qui m'a traversée l'esprit. Et surtout pourquoi j'ai choisi cet inconnu pour le partager avec moi. J'aurais pu le faire avec Lennon, ça aurait été logique, ou Pi. Mais pas un stupide inconnu que je n'étais pas certaine de revoir. Sombre idiote. Je n'ai aucune idée de l'apparence de son visage, ni même de sa corpulence. Je n'ai pas une bribe de souvenirs, et c'est ça le plus dérangeant. Et j'espère que lorsque mes iris croiseront les siennes, tout me reviendra en bloc. En fait, je préfèrerais que ce ne soit pas tout d'un coup, mais plutôt progressivement. Le choc sera moins rude de la sorte. Putain, il fait pas chaud dehors, j'aurais dû prendre une veste. En même temps, il est aux alentours de six heures trente du mat', je croyais quoi ? Que le soleil allait resplendire. Je peux toujours creuver. Le stress ne m'a pas permis de réfléchir de façon cohérente, je n'ai pas pensé une seule fois à la température extérieure. Du moment où je suis partie de mon appartement, à maintenant, je ne faisais qu'essayer une chose : tenter de me souvenir. Pour avoir quelque chose à dire, des mots à prononcer, lorsqu'il arriverait. Des mots plus élaborés que simplement salut, ou moins répétitif que Puisque tu existes quelque part. Phrase qui tournait, et retournait en boucle dans mon esprit. Comme une musique entraînante, ou plutôt lancinante. Une musique d'enterrement. Une musique qui sentait le regret, mais surtout la peur. Peur de découvrir ses traits, peur de découvrir le sens de ce tatouage. La peur des souvenirs. Tout simplement.

J'arrive à la limite entre terre et sable. D'un geste naturel, je retire les chaussures que j'ai aux pieds, puis j'avance. Je sens le sable frais sous mes talons, qui glisse entre mes orteils sans aucune retenue. Etrangement, cette sensation m'apaise. Il n'y a personne aux alentours. Et pourtant, ça ne m'inquiète pas. Pourtant, l'inconnu pourrait être un serial-killer, j'aurais dû ressentir une pointe d'inquiétude à ce sujet. Et pourtant. Je me sens seule au monde, apte à réfléchir à posément. C'est le bon côté de la chose. Même si je sais que bientôt ce silence va être brisé par nos réflexions. Alors je m'en délecte un maximum. J'aime le silence, la quiétude. San Francisco dort encore. C'est une bonne chose. Je me sentirai plus libre pour m'exprimer. Mon coeur bat vite, secoué par l'adrénaline de cette rencontre. J'ai l'impression d'en avoir besoin. D'avoir besoin de recroiser ses billes que j'imagine d'une couleur foncée, besoin d'entendre sa voix et de toucher son corps. Tout ça n'est qu'une question de temps. Bordel, je sais pas ce qu'il me prend. Je ne le connais pas, et me voilà à imaginer des choses plus incongrues les unes que les autres. Il faut que je me reprenne avant qu'il n'arrive. Alors je regarde l'immensité de la baie qui se dessine devant moi. Et je tente de calmer ma respiration, de faire reprendre à mon coeur un pouls régulier. Le bleu de mes yeux se perd dans celui de l'eau. Putain que c'est beau. Je pourrais mourir ici, je serais heureuse. Ca me suffirait, parce qu'au fond je sais que je n'ai guère besoin de plus. Je ne suis pas très matérialiste dans mon genre. Ce paysage est un tableau à lui seul. Un tableau vivant. Et c'est ça que je souhaiterais : mourir dans une pièce, un lieu rempli d'art. Quelques minutes plus tard, je vois une silhouette sur ma droite se profiler à l'horizon. Et je ne pense qu'à une chose. J'espère qu'il a ramené du café.
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MessageSujet: Re: let set the world on fire ft. satana let set the world on fire ft. satana EmptySam 15 Sep - 16:14

puisque tu existes quelque part.
Marlana ;

« En effet, j'ai un prénom : Marley. Et ne pense pas une seule seconde à l'éventualité d'avoir partagé une quelconque intimité avec moi. Rien ne s'est passé. » Marley. Marley. Marley. Je tentais en vain de me souvenir de quelque chose, j’avais espéré que son prénom ferait office de déclic, mais rien. Quedal. Le néant. Elle minaudait sous ses faux airs de femme effarouchée et inaccessible, sans doute une foutue bourge comme cette foutue Pi. Nous étions liés et je crevais d’envie de savoir pourquoi, de comprendre comment. Et comme si elle m’avait entendu penser elle ajouta : « Faut qu'on tire les choses au clair, alors retrouve moi à la plage dans disons une heure. Je serai reconnaissable puisque je serai la seule là-bas à cette heure-là. Amène du café, sans sucre pour moi. » J’haussai un sourcil, intrigué. Elle en avait dans le string cette Marley. Je fis rapidement glisser mes yeux sur ma tenue : seule une serviette entourait ma taille. J’étais épuisé, mort de fatigue, encore à demi défoncé et … à poil. Mais j’étais déterminé à rencontrer mon amnésie. « A dans une heure. » avais-je répondu avant de raccrocher et d’enfiler un survêtement Adidas. Je ne pris pas la peine de me coiffer, après tout elle avait du me voir dans un était bien plus pitoyable que celui-là. Et l’essentiel : je l’avais déjà sauté.

La plage du Sunset District était incontournable, les touristes en débordaient en périodes estivales. Elle était immense et pleines de secrets, il fallait y vivre pour les connaître. J’aimais venir ici la nuit, calme et apaisante, le mouvement des vagues pour seul compagnie. Ici, Scampia ne me manquait presque plus. J’avais l’impression d’y être, d’être à la maison. J’inspirais à plein poumons. J’étais à la maison. J’enjambai la barrière qui séparait le parking du sable et avançai à l’aveuglette. Sans m’en rendre vraiment compte, mon regard se posait partout, nulle part, à l’affût de n’importe qui, de n’importe quoi. Marley. Ces six lettres résonnaient en boucle dans mon esprit brumé par les huit joints de ma soirée. Je crois que j’aurais pu m’endormir debout, là, comme ça, sous les clapotis des vagues et les cris des mouettes qui se réveillaient déjà. Une silhouette m’arracha à mes rêveries. Mes yeux étaient maintenant grands ouverts, l’adrénaline. Le vent glacial m’arracha quelques frissons et je m’avançai doucement derrière elle. Ses cheveux balayés par le vent me firent sentir son parfum sucré par intermittences. Un délice. Une fois arrivé à sa hauteur, je pris place à ses côtés sans prendre la peine de la regarder. Non, pas encore. Mon regard restait cloué sur l’océan. J’appréhendais la découverte. Et si je la connaissais ? Et si je ne la connaissais pas ? Et si elle était hideuse et pleine de boutons ? Je desserrai mes doigts. « J’avais plus de café. Je t’ai quand même ramené un sucre. » Elle n’aura pas ce qu’elle avait demandé avoir, mais ce qu’elle avait demandé ne pas avoir. Un sourire en coin bordait mes lèvres presque malgré moi, puis avait disparu aussitôt sa main avait frôlé la mienne. Puisque tu existes. La même écriture, les mêmes boucles élégantes, la même grâce. Il m’avait sauté aux yeux, comme un ennemi, comme un adversaire de taille et pour la première fois de ma satanesque vie, je n’avais plus rien à dire. Plus rien du tout. Vous savez, c’était comme ces pendentifs représentant une moitié de cœur, ceux qui sont horribles séparés, mais magnifiques quand on les réunit. La nausée me chatouillait de nouveau l’estomac. Pauvre conne. Je détestais l’envie lancinante qui me criait de la regarder, de poser mes yeux sur son visage, de détailler ses traits, comme pour la graver dans ma mémoire une bonne fois pour toutes. Pour ne plus jamais oublier. Je pouvais encore me sauver, faire demi-tour et rentrer chez moi. Je pouvais encore appeler Julia, Kira ou Holli, peu importe. Je pouvais en sauter une, peut-être même en sauter deux et oublier ce foutu prénom ; Marley. « Et maintenant ? » murmurais-je toujours fixé sur la mer, refusant de détourner mon regard ne serait-ce que pour essayer, ne serait-ce que pour vérifier.

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MessageSujet: Re: let set the world on fire ft. satana let set the world on fire ft. satana EmptyDim 16 Sep - 15:32



DIVINE IDYLLE

Je me sens passablement conne. Assise là, sur le sable, seule. Certes, personne ne me voit, certes, j'attends quelqu'un. Mais tout de même, connaissant la situation qui m'a amenée ici, j'ai l'air d'une conne. Je ne suis pas foutue de me souvenir d'un mec avec qui j'ai passé une soirée entière, et qui m'a poussée à me faire marquer à vie. J'ai l'impression d'être une adolescente prépubère en recherche de sensations fortes. Je ne le suis pas. Je ne dois pas l'être. Je sais pourquoi je suis là, pour tirer les choses au clair, et pas une quelconque recherche d'adrénaline. Et mon coeur s'accélère pourtant quand je l'aperçois de loin. Je ramène rapidement mon regard sur l'immensité de l'océan. Surtout ne pas oublier de respirer, et agir calmement. Je le sens s'installer près de moi, et je ne peux m'empêcher de fermer mes paupières pour prendre le temps d'évaluer la situation. Déjà, il est venu. C'est une bonne chose. Mes pensées sont perturbées par sa voix grave qui rompt le silence qui s'était installé entre nous. « J’avais plus de café. Je t’ai quand même ramené un sucre. » J'esquisse un sourire presque malgré moi, puis je finis par poser les yeux sur sa main qui tient réellement un morceau de sucre. D'un geste furtif, je le récupère et je murmure quelques mots à son attention « Ce n'est pas ce que j'avais demandé mais c'est mieux que rien, j'imagine. » Je hausse simplement les épaules comme si je m'en foutais complètement. Et puis, je réalise que c'est la stricte vérité. Tout ce qui importe réellement c'est qu'il soit venu, qu'il soit près de moi en cet instant. Je sens l'atmsophère devenir bien plus tendue soudainement, et je constate que c'est sans doute à cause de mon geste. Il ne l'a jamais vu depuis cette nuit-là, il n'a même jamais voulu l'imaginer. Et pourtant, il est là, bien présent sur ma peau. Sur ma main. Je n'ai pas menti. Et je suis certaine que lui non plus. Je n'en ai jamais douté.

On est là comme deux cons. Deux cons perdus. On ne sait pas quoi dire, on réfléchit chacun dans son coin. On est déboussolés, on n'ose pas se regarder dans les yeux par peur de voir quelque chose qu'on ne veut justement pas s'avouer. Finalement, il s'aventure « Et maintenant ? » Il a raison, il faut agir, il faut faire quelque chose. Chercher à comprende pourquoi on est là, et surtout pourquoi on a fait. Maintenant, on attend. On attend que les souvenirs refluent comme une vague forte et destructrice. Je sais pertinemment que si je ne le regarde pas, je ne risque pas de me souvenir de quoi que ce soit. Mais je ne me sens pas prête à sentir son regard sur moi. « Je pensais que j'allais me rappeler. Mais rien. Le néant total. » Je secoue la tête, abattue. J'ai ces boucles sur mon corps, qui ne s'effaçeront jamais, et dont je ne connais pas la signification. Bordel, y'a qu'à moi que ça pouvait arriver ce genre de choses. Je ne sais pas trop quoi ajouter, je cherche à toute vitesse dans mon esprit un moyen de creuser plus loin, de chercher sous cette foule de souvenirs ceux qui m'intéressent. Je crois que j'ai une idée, mais je n'arrive pas à la formuler. Je n'ose pas surtout. J'ai un blocage, comme si pour la première fois de ma vie, j'éprouvais une quelconque timidité avec quelqu'un. Certes, je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam, mais nous avons partagé une soirée. Nous avons surtout partagé un tatouage. Je suis donc allée avec lui, plus loins qu'avec n'importe qui. Je me acle légèrement la gorge, je déglutis, puis je laisse échapper quelques mots. « Est-ce que je pourrais le voir ? » Quelque part. C'est une nécessité, je le sens au fond de mes trippes, ce besoin irrépressible de le regarder. De le toucher. Finalement, je tourne enfin mon visage vers lui, et j'observe ses traits de profil en imaginant très facilement l'autre moitié. Et je n'arrive déjà plus à m'en détacher. C'est comme un aimant. Je ne peux dire qu'une chose : il est beau.
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MessageSujet: Re: let set the world on fire ft. satana let set the world on fire ft. satana EmptyMer 26 Sep - 19:57

puisque tu existes quelque part.
Marlana ;

« Ce n'est pas ce que j'avais demandé mais c'est mieux que rien, j'imagine. » Sa voix était plus claire, plus lumineuse, plus troublante encore qu’au téléphone. Elle me chatouillait le ventre, me démangeait l’estomac me criant presque de poser mon regard sur celle avec qui j’avais dû partager une nuit sulfureuse. Je n’étais pas prêt, pas encore. Le calvaire de croiser son tatouage auquel le mien répondait m’avait suffit. Qu’elle se barre. Qu’elle ne revienne pas. Qu’est ce que je fous là, bordel. J’avais la foutue tendance à me foutre dans les situations les plus merdiques, les plus insensées. Marley, ma déraison.

« Je pensais que j’allais me rappeler. Mais rien. Le néant total. » Je restais muet et impassible face à l’océan. On partageait le même vide, pire que les moments où on ne sait quelque chose qu’à moitié, quand on s’entête à chercher l’autre partie. Là, c’est le vide. Rien. Nada. Pas l’ombre d’un souvenir. L’amnésie absolue. Nous n’avions pas partagé un café ni un putain de grec, on s’était fait tatoués. Ensemble. Nous avions marqués nos peaux ensemble, pour le restant de nos jours. « Est-ce que je pourrais le voir ? » demanda-t-elle comme la question lui brûlait les lèvres depuis une décennie entière. Non, tu ne peux pas non. Casse-toi. Oublie-moi. Remonte le temps. Démmerde toi. A contre cœur, je soulevai la manche de mon sweat-shirt et mes yeux glissèrent sur notre secret. Quelque part. Je lâchai un soupire quand je sentis son regard se poser sur mon avant-bras. Cadeau. Ses prunelles perçantes s’attardaient sur moi, je les imaginais sans difficulté en m’obstinant perpétuellement à ne pas résister à la tentation de la regarder, elle aussi. Et puis merde, c’était trop dur. Je craquais. Mon regard glacial glissa vers le sien. Pénétrant. Assommant. Envoûtant. Je n’aurais jamais dû. Deux billes bleues comme le ciel me fixaient, immobiles et curieuses. J’ai arrêté de respirer un court instant, profitant de cette troublante connivence. J’en étais persuadé, il y avait eu quelque chose d’autre cette nuit là. Son adorable petit cul ne s’était pas ajouté à mon interminable liste, je ne l’avais pas sauté. Elle n’était pas comme les autres. Ces tatouages avaient une signification, une vraie signification et je crevais d’envie de la connaître. Doucement, je repris l’usage de la parole. « Il faut reprendre les choses dans l’ordre. » Ma voix sembla beaucoup plus fragile que je ne l’avais imaginé. Première erreur. « Quelle est la dernière chose dont tu te souviens ? » J’avais hâte d’entendre sa réponse. Deuxième erreur. Marley la déraison était plus bouleversante que prévu. Je devais me reprendre. Je sortis mon paquet de Marlboro Light de ma poche et en fit glisser une jusqu’à mes lèvres. « Perso, j’avais rendez-vous avec une nana près de la cabane abandonnée. C’est sûr. » marmonnais-je en allumant ma cigarette avec le zippo doré de Pi. Et puis, je ne sais plus comment, mes yeux se sont retrouvés dans les siens. Encore. Et j’oubliais. J’oubliais la nana, la cabane, les tatouages et mon briquet qui tomba lourdement sur le sable froid de la plage. C’est comme un aimant. Je ne peux dire qu’une chose : elle est belle.

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MessageSujet: Re: let set the world on fire ft. satana let set the world on fire ft. satana EmptyJeu 27 Sep - 21:49



DIVINE IDYLLE

J'ai sauté le pas en lui demandant de me montrer son tatouage. C'est plus une nécessité. Mais j'essaie de me persuader que je fais ça simplement pour me souvenir de la soirée qu'on a passé ensemble. C'est faux, je le sais pertinemment. Parce qu'en plus de mentir aux autres, je me mens à moi-même. Mon regard ne peut se décoller de son visage, j'apprends ses traits par coeur. Je les dessine à l'infini dans mon esprit. C'est plus fort que moi. Je mémorise la forme de ses yeux et leur couleur, la forme de son nez. La forme de sa bouche. Je m'y attarde quelques secondes. Et j'entends le bruit d'une manche qu'on relève. Mes yeux dérivent sur les courbes de son tatouage. Ils sont exactement pareils. Il n'y a que les mots qui diffèrent. Sans m'en rende compte, sans réfléchir, ma main se pose sur son avant-bras, et je caresse durant quelques secondes sa peau, redessinant les lettres une à une. Quand je me rends compte de mon geste, je retire ma paume, comme électrocutée. Je veux m'excuser. Les mots restent bloqués dans ma gorge. Son regard s'est plongé dans le mien. Je suis surprise, je n'arrive d'ailleurs pas à retenir un hoquet. J'ai l'air d'une sombre idiote. On a l'air d'idiots, en fait. J'ai envie de poser ma main sur son visage, mais je me retiens. Je l'ai touché une fois, c'est amplement suffisant. D'ailleurs, je crois ne m'en être toujours pas remise. J'ai la chair de poule. Ou bien est-ce à cause du froid. A l'heure qu'il est, je ne sais plus vraiment. Mon esprit est dans un brouillard complet. Et je trouve ça plutôt agréable. Surtout que je sais que ce n'est pas à cause de l'alcool, ou toute autre substance illicite. J'arrive pas à me décrocher de ses prunelles. Ca m'effraie légèrement. Je ne le connais pas, et pourtant c'est comme si je me sentais plus proche de lui que de n'importe qui. Bordel, j'aime pas cette sensation. Je me sens nue, alors que je suis habillée. J'ai l'impression qu'il va découvrir chacun de mes secrets, qu'il va lire mon âme sans problème. Simplement parce que je vais lui offrir cette possibilité.

« Il faut reprendre les choses dans l’ordre. Quelle est la dernière chose dont tu te souviens ? » Bonne question. Il marque un point. Francheent, vu l'état de mon cerveau à ce moment, il a bien raison de prendre les choses en main. Sinon je l'aurais dévisagé toute la journée. Je ferme mes paupières pour réfléchir. Et pour arrêter de me perdre dans sa contemplation. Je connais déjà la réponse. Mais j'essaie de chercher plus loin. Pour tenter de faire avancer notre amnésie. Je devais voir Pi. J'en étais certaine. Pour se battre sur les mêmes mecs, comme d'habitude. Je ne l'ai pas vue. Je me souviens de sa crise de nerfs le lendemain, parce que je l'avais plantée sans prévenir. « Perso, j’avais rendez-vous avec une nana près de la cabane abandonnée. C’est sûr. » J'ouvre les yeux et j'esquisse un sourire. Au moins, ça a le mérite d'être clair. Je sens son regard dans le mien, ça me déstabilise quelque peu. Mes joues s'enflamment légèrement. Putain, Marley reprends-toi. Depuis quand je suis aussi niaise ? C'est vraiment n'importe quoi. « C'est moins glamour, mais j'avais rendez-vous avec ma meilleure amie dans un bar de San Francisco. J'y suis jamais allée. Alors on a dû se rencontrer sur le chemin. » Je finis par rompre tout contact avec le jeune homme toujours inconnu à mes yeux, pour porter mon regard sur l'océan devant nous. Je ne sais pas si je veux me souvenir. Quand je bois, je ne suis pas belle à voir. Et je ne suis pas forcément fière de ce que je fais dans ces moments-là. Particulièrement maintenant que je vis avec mon fils. Je secoue légèrement la tête. J'ai besoin de savoir la signification de ce tatouage. Je sens bouillir en moi cette envie. C'est vital. Naturellement, mes doigts viennent caresser mon tatouage. Je me rends finalement compte qu'il me manque quelque chose. Je ne sais pas si ça m'aidera. Mais sait-on jamais. « Je peux savoir ton prénom ? Ou vaut mieux pas ? » Je ne préfère pas le regarder, alors je me borne à fixer l'immensitude qui se trouve devant moi. Quand je le regarde, je ne parviens pas à me concentrer. C'est con à dire, mais je suis comme bouleversée. Comme lorsque Swann était là. Je ressens à peu près les mêmes émotions. Je suis perdue entre la peur, et la fascination. Je suis fascinée par un inconnu. Un bel inconnu.
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MessageSujet: Re: let set the world on fire ft. satana let set the world on fire ft. satana EmptyMar 2 Oct - 2:55

puisque tu existes quelque part.
Marlana ;

Ses doigts couraient sur mon avant-bras, effleurant chaque boucle des lettres calligraphiées qui y étaient encrées. Immobile, je serrais les poings, je serrais les dents. Le contact de sa peau sur la mienne m’arracha un frisson. Dégage ta putain de main avant que je ne te la coupe. Et puis comme si elle avait lu dans mes pensées elle recula vivement dans un hoquet de surprise, mal à l’aise. Non, touchante. J’aurais pu la tuer pour ça vous savez, j’avais cassé des doigts pour bien moins. Mais, j’avais du mal à réprimer un sourire foutrement amusé. C’était tout. Je cachais un sourire.

« C'est moins glamour, mais j'avais rendez-vous avec ma meilleure amie dans un bar de San Francisco. J'y suis jamais allée. Alors on a dû se rencontrer sur le chemin. » Son ironie m’arracha un sourire, elle était forte. Je me raclais la gorge afin d’oublier mon blasphème. Il fallait que je me concentre, que je reprenne les choses depuis le début et jusqu’à la fin. Quelle saloperie de bestiole avait bien pu me piquer pour que je renonce à ma sauterie ? L’inconnue. Ma bestiole. « J’étais défoncé en partant. Et toi, t’étais dans quel état ? » Clair et efficace, il était inutile de passer par quatre chemins pour retrouver le nôtre. A quoi bon lui mentir ? Elle ne devait pas franchement être un modèle de chasteté pour avoir oublié comment ses yeux avaient pu atterrir en face des miens, à moins qu’elle ne soit pris un coup sur la tête … Mes yeux glissèrent sur ses lèvres pulpeuses et c’était moi qui rêvait de l’assommer. Je dus faire preuve d’une immense volonté pour arriver à m’en détacher. « Je peux savoir ton prénom ? Ou vaut mieux pas ? » Sa voix mélodieuse m’achevait à chaque foutue tonalité. Satana, comme le diable, tu sais. Mon prénom en avait fait flipper plus d’une, il en avait intriguées beaucoup, mais les avait toutes attirées. C’est moi, juste moi qu’il faisait fuir. Satana, comme le diable. « Vaut mieux pas. articulais-je dans un souffle glacial. De nouveau, je faiblis. Mon regard glissa sur le sien et s’y perdit. A l’heure où la majorité des étudiants de Berkeley se préparaient mentalement pour ce foutu bal de début d’année, nous, nous étions là, immobiles sur une plage déserte au beau milieu de la nuit, s’efforçant à trouver un secret : le notre. Je me rappelais de Cameron et de son débile de défi. Il faisait parti des Omega et organisait donc avec eux les festivités, il était bien évidemment au courant de mon aversion pour ce genre de truc. Je fuyais les foules, les pétasses apprêtées et les cons à l’eau de cologne, je fuyais les rois et reines de bal, les salopes qui finissaient par se faire prendre dans les chiottes et les salopes qui faisaient du pied sous les tables rondes aux mecs de leur meilleure amie. Je n’avais rien à y foutre … Jusqu’à ce qu’il lance le pari : cap d’aller au bal comme le commun des mortels ? Qui dit bal, dit cavalière. « Je m’appelle Satana. Viens au bal avec moi. Mes lèvres m’avaient trahis, les mots en étaient sortis machinalement, presque malgré moi. C’était dit.

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MessageSujet: Re: let set the world on fire ft. satana let set the world on fire ft. satana EmptySam 3 Nov - 17:36



DIVINE IDYLLE

C'est comme quand la pluie se met à tomber. Tu ne t'y attends pas, tu ne peux rien y faire, et tu continues à marcher, trempée jusqu'aux os. Je ressens la même chose à son côté. Je suis figée, scotchée à ses lèvres, à ses yeux, à sa peau. Je suis inexorablement attirée vers lui, et je me fait simplement violence pour ne pas réduire d'encore quelques centimètres l'espace qui nous sépare. Nous avons besoin de notre espace vital, et pourtant, j'aimerais nous réduire au silence, et simplement avoir à le contempler tout au long de la journée. Mais il faut qu'on sache ce qui nous a menés ici. Il faut qu'on découvre ce qu'on a bien pu se dire pour se convaincre de nous faire marquer comme des bêtes. Il faut que je le découvre parce que s'il a l'air d'être un je m'en foutiste hors pair, ce n'est pas mon cas. Ca ne l'est plus depuis qu'il venu vivre avec moi. Je me dois d'être responsable. Et se faire tatouer avec un pur inconnu est loin d'être un acte responsable.
J'ai envie de vomir. Mon estomac est dans tous ses états, et je crois que je vais réellement vomir. Je me sens gênée. Je me sens tout sauf bien. J'ai l'impression d'avoir fait la plus grosse erreur de ma vie en venant ici. J'aurais pu faire comme si de rien était. Faire comme si ce tatouage n'avait aucun sens, comme s'il n'avait aucune importance. J'ai réussi à m'en persuader jusqu'à ce qu'il m'appelle. Il a tout fichu en l'air avec sa voix grave et envoûtante. Et je me sens comme une adolescente, tombant sous le charme pour la première fois. Sauf que je ne suis plus une adolescente. Et sous le charme, j'y suis tombée plusieurs fois maintenant. Il y avait eu Roméo, Taj, Swann. Et maintenant lui. Lui. Un sombre garçon dont je ne connaissais pas le prénom. Comment pouvais-je ressentir quelque chose ? Putain. « J'étais défoncé en partant. Et toi, t'étais dans quel état ? » Je suis une niche à problèmes, je n'ai su tomber sur des jeunes hommes normaux, qui ne se droguaient pas ou ne buvaient pas jusqu'à ne plus tenir sur leurs jambes. Et rebelote. A croire qu'à la naissance, j'avais tiré un numéro perdant pour tout le reste de ma pauvre existence. « Sans doute avec les idées plus claires que toi. Je n'avais pas prévu de finir avec l'esprit noir le lendemain matin, alors je pense que croiser ton chemin m'a poussée à faire des choses indécentes. Choses que je ne fais habituellement pas. » Genre me faire tatouer. Mais je préfère garder cette pensée pour moi. Nous ne sommes pas là pour régler nos comptes, mais pour avancer. Je finis par lui demander son prénom, parce que peut-être que je vais avoir un éclair de génie grâce à celui-ci. Mais il me réfrene sans attendre. « Vaut mieux pas. » Au moins, ça a le mérite d'être clair. Je suppose qu'il y a une raison à ce refus, alors j'essaie de ne pas être trop intriguée. Bien que ce soit très compliqué. Mon regard coule de nouveau vers le sien. Et je constate qu'il m'observe déjà. Je rougis sans m'en rendre compte. Et c'est quand je sens la chaleur sur mes joues que je me mets à secouer vivement la tête pour faire disparaître le rouge. Une sombre idiote, voilà ce que je suis. Il faut que je réfléchisse, et vite. Afin de trouver un subterfuge pour me tirer d'ici au plus vite. Pour ne plus avoir à me perdre dans ses yeux, ne plus avoir à rêver d'effleurer une nouvelle fois sa peau. Voire ses lèvres. Il me fait perdre la tête, et pourtant, je reviens vite à la réalité quand j'entends une nouvelle fois sa voix. « Je m'appelle Satana. Viens au bal avec moi. » Je suis interloquée, et d'ailleurs je lui fais savoir en laissant apparaître sur mon visage un rictus d'incompréhension. Son discous n'a ni queue ni tête. Pourquoi diable l'accompagnerais-je au bal ? Je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam, et je suis certaine que ça ne m'apportera que des emmerdes. Et pourtant, je m'entends lui répondre, un sourire dans la voix. « C'est un ordre ou une proposition ? Parce qu'à mon oreille, ça sonne clairement comme un ordre. » Je ne voulais pas dire ça. Mon corps a pris le dessus sur mon esprit. Une fois de plus. Une fois de trop. Je râle intérieurement, comme je sais si bien le faire. C'est trop tard. Je sais que j'ai déjà accepté sans le dire ouvertement. Parce que, pour moi, désormais que l'idée s'est niché dans mon esprit, c'est comme une évidence. Je ne pourrais y aller avec personne d'autre. Il est mon évidence.
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MessageSujet: Re: let set the world on fire ft. satana let set the world on fire ft. satana EmptyDim 20 Jan - 11:53

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