Les heures s’étaient écoulées rapidement, les cours avaient passés beaucoup plus rapidement que d’autres jours. Agréablement surpris, Garett en avait profité pour dessiner un peu et jouer de la guitare dans le coin d’un parc, à l’abri des regards, seul et dans sa bulle. Dès qu’il le pouvait, il s’isolait et profitait un moment calme pour se plonger dans sa musique, celle qu’il écrivait et la musique de d’autres. Passionné jusqu’au fond de l’âme, il ne survivrait certainement pas plus quelques jours sans musique. C’était sa drogue, bien plus puissante que celle qu’il prenait avant d’avoir l’annonce de sa tumeur au poumon. Ça faisait maintenant un an au moins qu’il avait eu cette annonce perturbante. Il avait frôlé la destruction intérieure et pourtant, il s’était relevé, c’était frappé intérieurement et il avait décidé de prendre sa vie en main, au lieu de se morfondre dans un coin, désespéré et seul. Il s’était entouré d’amis sincères, il avait abandonné sa carrière fleurissante et il avait reprit ses études en musique là où il les avait laissées quelques années auparavant. Il avait immédiatement été admis à Oxford et peu de temps après, il s’envolait pour l’Amérique, inscrit à l’échange avec Berkeley. Il s’était promis, alors qu’il n’était qu’un petit garçon, de profiter de toutes les occasions qui se présenteraient à lui. Et cet échange avait été plus qu’une simple occasion, il avait été un vrai miracle. C’était exactement ce qu’il lui fallait pour survivre à cette nouvelle épreuve. De nouveaux défis, une nouvelle aventure… une expérience enrichissante et extraordinaire. Jusqu’à maintenant, il n’avait été point déçu parce qu’il avait vécu. Les soirées de fou, branchées et arrosées à souhait. Les filles séduisantes affluant les pistes de danse et beaucoup avaient terminées la nuit dans son lit. Les gens incroyables. Alors qu’il ne s’attachait à personne, alors qu’il était allergique aux sentiments… il s’était attaché à certaines personnes comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Il était quelqu’un de très sociable et de très ouvert, mais il ne faisait pas confiance rapidement et il avait développé une allergie aux sentiments puisque depuis son « aventure » avec Rory, il avait comprit que les sentiments en tout genre n’amenait que souffrance et il avait donc décidé de tenter de ne plus s’attacher. Il avait échoué, évidemment. Il avait rencontré des gens uniques et des gens ayant tant de points communs avec lui qu’il n’avait pu faire autrement que de tenter de les connaître et il avait bâti des amitiés et des relations incroyables. Les cours étaient aussi fascinants et passionnants. Il avait découvert d’autres techniques de photographie, de dessins et d’écriture de la musique, d’autres instruments et d’autres styles de musique. Il était fou de l’Amérique. Il était fou de ce pays. Il était fou de la Californie et de Berkeley ! Et il n’était pas le seul et il le savait. Et en cette soirée tranquille, il se plut à rester tranquille et à ne pas aller se fondre en boîte, boire toute la nuit et ramener une autre fille inconnue, et dont il ne se souviendrait même pas de nom le lendemain, dans son lit. Il longea les longs couloirs de l’université, s’amusant à découvrir de nouveaux recoins qu’il n’avait pas encore explorés. Et c’est ainsi qu’il la trouva, le plus simplement du monde…

Le Fitzgerald se retrouva dans le coin des Sigmas, les artistes. Des gens comme qui, tout comme lui, étaient des amoureux des arts, des passionnés. Il se plaisait à croiser de ces élèves ou à en retrouver dans ses cours. Ils étaient des gens incroyables et c’est ainsi qu’il découvrit que la passion des arts pouvaient se traduire de toutes sortes de manières. Il se plaisait donc à venir souvent dans ce coin de l’université. Ses pas le menèrent non loin de la salle de musique, évidemment. Et alors qu’il s’en approchait, une voix mélodieuse s’y élevait. Garett resta tout d’abord à l’écart, de peur de brusquer cette jeune femme qui chantait si doucement. Une voix magnifique qui avait beaucoup de potentiel. Au cours de sa courte carrière, il avait rapidement eut le don de reconnaître les talents naturels et ceux qui pouvait se développer de façon exponentielle. Cette jeune femme était très douée et emplie d’un talent qu’elle ignorait peut-être. Il pouvait l’entendre de par sa voix légèrement hésitante et de par la douceur tranquille qu’elle mettait dans sa voix, comme si elle était gênée de chanter, comme si elle ne le faisait pas souvent. Agréablement surprit, le jeune anglais se glissa doucement dans la salle de musique et il fut heureux de la trouver dos à lui, installée au piano. Un vague sourire étira les fines lèvres du jeune homme. Il s’adossa au cadre de porte, les mains plongées dans les poches et il observa cette jeune femme tout au long de sa chanson. Magnifique. Et lorsqu’elle termina, il se redressa et s’approcha silencieusement derrière elle. Et lorsqu’il fut un peu plus près, mais toujours à bonne distance, il l’applaudit, franchement impressionné. Cette dernière se retourna brusquement et à sa vue, elle fronça les sourcils. Elle essuya quelques larmes et il l’apprécia encore plus de par ce geste. Du fait qu’elle mettait de l’émotion dans son chant, assez pour que ça la touche au plus profond d’elle-même, était une qualité inestimable pour une chanteuse. Dommage qu’elle en paraissait gênée plus qu’autre chose, mais il l’a comprenait… puisque lui aussi détestait montrer ses sentiments en présence de d’autres personnes. Il lui adressa un sourire, toujours aussi agréablement surprit de rencontrer une jeune femme talentueuse comme elle en cette soirée qui s’annonçait si tranquille. Lorsqu’elle prononça maladroitement son prénom, et de par son regard impressionnée et empli d’admiration, le Fitzgerald comprit qu’elle l’avait reconnue et le connaissait de par l’émission The X-Factor et de par sa carrière qui avait suivie cette émission. Il hocha doucement la tête, un sourire amusé sur les lèvres. C’était aussi quelque chose qui lui plaisait dans cette nouvelle aventure. Elle n’était pas la première à l’avoir reconnu depuis son arrivée. Certes, il avait un peu plus d’intimité et de tranquillité qu’en Angleterre, mais il aimait toujours rencontrer quelques personnes qui avaient suivies sa carrière et son parcours à l’émission si populaire à laquelle il avait participé. Il s’approcha encore de quelques pas et lorsqu’elle lui demanda si elle rêvait, il ne pu retenir son petit éclat de rire amusé. Il devait avouer qu’elle était mignonne. Autant physiquement que mentalement. Elle lui plaisait déjà. Et son regard tomba alors sur son ventre rond. Surpris, mais heureux, puisque oui, il aimait toujours voir des aussi jeunes femmes déjà enceintes et prêtes à recevoir le plus beau cadeau du monde : un enfant, il tenta de contrôler ses émotions à la vue de son ventre arrondi. Il secoua lentement la tête. « Non, tu ne rêves pas. Sinon nous partagerions le même rêve sans même nous connaître. » dit-il tout en s’approchant à nouveau d’elle et arrivé à sa hauteur, il posa une main sur son épaule. « En effet, je m’appelle Garett Fitzgerald et je suis heureux de voir que tu sembles déjà me connaître, mais moi je n’ai malheureusement pas encore l’honneur et le privilège de te connaître. » Il lui adressa un bref clin d’œil, l’incitant à la confiance et à se présenter. Il était terriblement curieux et intéressé à en apprendre plus sur cette jeune femme.

La musique était la passion de Garett depuis sa tendre enfance. Il était donc évident qu’il se plaisait à venir faire un tour près des salles de musique dès qu’il le pouvait. Et il était toujours agréablement surpris d’y trouver de nouveaux talents, des jeunes femmes et des jeunes hommes en exploration de leurs talents. Il en profitait toujours pour discuter avec eux et leur donner des conseils et qui sait… créer une nouvelle amitié ? Il était quelqu’un de peu gêné, quoique très renfermé sur ses sentiments et émotions, il conservait tout de même sa personnalité extravertie et son caractère très sociable. Ce qui l’avait évidemment avantagé partout où il était allé. Dans ses études, auprès des jeunes de son âge, à l’émission X-Factor en Angleterre, pendant son début de carrière en Angleterre et un peu partout en Europe et à présent ici. Berkeley. Il se plaisait de plus en plus dans ce lieu et il savait déjà qu’il aurait beaucoup de misère à repartir lorsque sonnerait l’heure de retourner vers l’Angleterre. Peut-être reviendrait-il vivre ici, au final. Puisque après tout, il avait l’impression d’avoir trouver en San Francisco une deuxième maison, un lieu où il se sentait bien et où il avait envie de vivre. Après tout, c’était tout à fait possible. Il avait déjà abandonné ses études une fois pour aller ailleurs, pourquoi pas une deuxième fois ? C’était une décision dure à prendre et il allait devoir y réfléchir plus sérieusement, mais il connaissait déjà la réponse qu’il allait se donner à lui-même. Et à ce moment précis, face à cette jeune femme talentueuse qui se trouvait devant lui, enceinte jusqu’aux oreilles et attachante, il se disait franchement qu’il avait envie de découvrir des centaines de personne comme elle et que s’il voulait avoir la chance de côtoyer de telles personnes, il devait rester ici. Après tout, il y avait des gens extraordinaires partout, mais à force de voyager, il avait comprit que chaque peuple et société était unique. D’un pays à l’autre, les gens étaient différents de par leur culture et leur histoire. Et tout cela le passionnait profondément, depuis toujours. C’était peut-être un peu pour cela qu’il s’était lancé dans la musique, sachant que cela pourrait le faire voyager aux quatre coins du monde…

Le Fitzgerald eut un petit rire amusé lorsqu’elle répéta ses paroles. Il était vrai que ça pouvait paraître particulier, mais il aimait toujours sortir des remarques énigmatiques comme celle-ci. Être dans le même rêve était évidemment impossible… pour le moment. Dieu sait ce que les scientifiques inventeraient dans les prochaines décennies et siècles. Tout pouvait arriver et tout pouvait inventer, il restait une éternité entière à la race humaine pour se dépasser elle-même, encore et encore. C’était exactement ce qu’il adorait de la race humaine, cette capacité qu’elle avait et que chaque individu avait à toujours pouvoir se dépasser soi-même. Et cette jeune femme semblait n’être consciente que d’un tiers de son potentiel incroyable. Et il en fut convaincu lorsqu’elle lui annonça qu’elle était bien plus douée pour la peinture corporelle. Surpris, il haussa les sourcils. Un sourire naquit doucement sur ses lèvres. Il était toujours curieux et découvrir de nouvelles formes d’arts. « Et bien si nous avons la chance de plus nous connaître, je serais vraiment heureux d’en apprendre plus sur la peinture corporelle ! Disons simplement que je suis un passionné des arts et pas uniquement de la musique. » Garett lui lança un clin d’œil pour accompagner sa remarque. Il retint de justesse son sourire attendrissant lorsqu’elle posa sa main sur son ventre arrondi. Il rêvait, plus tard, lorsqu’il aurait passé sa phase de voyageur, de nomade et de fêtard invertébré, d’avoir plusieurs enfants. Ces petits êtres étaient si extraordinaires. Et ses parents lui avaient longtemps répétés que le plus beau cadeau que la vie pouvait faire à un être était de lui donner un enfant. Un enfant était la forme la plus incroyable de l’amour. Aimer et se faire aimer par un enfant étaient une expérience incroyable et irremplaçable. Il était donc évident qu’il était, à quelque part, impatient d’avoir des enfants. Mais pour le moment, Garett se plaisait dans son mode de vie nomade et fêtard et il n’était pas encore prêt à avoir des enfants, loin de là. Il était carrément loin d’être prêt à s’engager dans une relation amoureuse sérieuse, alors imaginez des enfants !

Lorsqu’elle lui annonça qu’elle ne connaissait que la partie publique de sa vie, grâce à l’émission X-Factor, il fut en quelque sorte soulagé. Lorsqu’elle s’excusa de ne pas être une de ses fanatiques invertébrés, il ne put retenir une exclamation amusée. Il secoua doucement la tête et il plongea les mains dans ses poches, se balançant légèrement sur ses pieds. « Écoute, si tu savais à quel point ce que tu me dis me soulage tu ne t’excuserais pas ! Ce n’est pas que je n’aime pas les fans, mais disons que certains sont un peu trop… envahissants. Et puis, lorsque je découvre quelqu’un qui pourrait bien être une amie plus tard, je préfère que cette personne ne sache pas déjà tout de ma vie par cœur. » Il lui lança un clin d’œil amusé. Évidemment qu’il préférait se faire des amis auprès de gens plus posés, moins hystériques et des gens qui ne connaissaient que peu de sa vie et qui ne voulaient pas de son amitié uniquement parce qu’il était une célébrité riche. Il n’aimait pas les hypocrites, et il les détesta encore plus lorsqu’il devint célèbre, puisqu’il dut commencer à se méfier pour ne pas tomber sur de « mauvais » amis. Lorsqu’elle lui dit qu’il suffisait de poser les bonnes questions pour avoir de bonnes réponses, il hocha doucement la tête, un sourire aux lèvres. « Et bien si tu me disais tout d’abord comment tu te nommes, ce serait un bon début, non ? » Il eut à peine le temps de lui offrir un nouveau sourire qu’elle lui lança une remarque surprenante. Il haussa brusquement les sourcils et son regard tomba sur le ventre de la jeune femme. Il remonta à son visage, fronçant les sourcils, mais il se décida à embarquer dans la taquinerie. « Eh je ne suis pas médecin, hein, mais on sait jamais, peut-être que je vais me découvrir un nouveau talent si ça l’arrive. » Il haussa les sourcils de façon amusée et significative. Après tout, si le travail devait vraiment commencer, il n’aurait pas le choix de se débrouiller comme il le pourrait, alors oui, il y avait de bonnes chances qu’il se découvre un talent de médecin. Après tout, de nouveaux défis et de nouvelles expériences, n’était-ce pas ce qu’il adorait ?

Garett était un jeune homme fêtard, ouvert et extrêmement sociable. Mais comme tout être humaine normalement constitué, il avait besoin de ses moments de solitude. Et comme tout musicien encore sain d’esprit, il avait besoin de ses moments de solitude avec la musique. Des moments pour composer ou pour jouer ou même juste pour écouter de la musique. Des moments privilégiés entre lui et la musique. Un échange incroyable entre deux univers différents, le sien et celui de la musique. Durant ces moments, il aimait rarement être dérangé ou interrompu. Et il aimait encore moins partager ces moments avec quelqu’un. Pourtant, alors qu’il était à la recherche d’une salle de musique silencieuse et déserte, il avait rencontré cette jeune femme, qui elle aussi recherchait un moment de solitude avec la musique. Comme elle le lui avait précisé, rares étaient les personnes qui l’avaient déjà entendues chanter. Il se comptait à présent chanceux d’être parmi ces personnes, même si cela avait été fait à l’improviste et que c’était bien peu intime. Enfin, il était tout de même chanceux d’être tombé sur quelqu’un comme elle. Quelqu’un qui, étrangement, paraissait être parfaite pour devenir une amie, éventuellement. Rares étaient les moments où il donnait sa confiance très rapidement, mais il y avait quelque chose en elle qui le retenait et qui l’attirait vers elle. Certes, elle lui plaisait. Attirante, désirable, elle avait beaucoup de charme. Mais il y avait aussi quelque chose dans sa musique et dans son âme qui était magnifique et qui l’attirait inexorablement. Habituellement, il se serait déjà enfui, trouvant ce moment bien plus étrange qu’intéressant. Mais cette fois-ci, ce n’était pas le cas, loin de là. Il avait envie d’en apprendre plus sur celle, il avait envie de la connaître. Et après tout, il se doutait bien qu’elle aussi aimerait peut-être le connaître et qu’il devait se préparer à en dire un peu sur lui. Puisque, heureusement, elle ne faisait pas partie de ces jeunes femmes qui connaissaient déjà sa vie par cœur. Et puis, sa vie publique était bien loin de ressembler à sa vie privée.

En s’approchant d’elle, le Fitzgerald remarqua une lueur étrange qui flottait dans les yeux de la jeune femme. Un mélange de tristesse et de nostalgie. Intrigué, il n’en montra rien, mais il le nota dans un coin de son esprit. Elle aussi semblait avoir vécue des souffrances qu’elle se plaisait à faire passer dans la musique. On oublie jamais des souffrances qui ont failli nous détruire, on les surmonte, mais elles ne disparaissent. Et son moyen de survivre, au jeune anglais, avait été la musique. De faire tout passer dans ses compositions et dans ses moments de solitudes. Au lieu de se rouler en boule et de pleurer de longues heures durant, ou de se droguer jusqu’à en oublier son nom, il avait préféré s’enfuir dans la musique et se créer un univers qui n’appartenait qu’à lui. C’était, encore aujourd’hui, ce qui le faisait tenir debout. Il avait eut une famille heureuse et gentille, riche et attentive, certes, de ce côté-là il n’avait pas à se plaindre. Mais en amour, comme des millions d’autres personnes, il avait souffert en silence et cela l’avait détruit de l’intérieur. Il avait bu, il s’était drogué, il s’était enfui dans un monde mauvais et destructeur. Aujourd’hui, il s’en était sortit, mais il possédait toujours un caractère autodestructeur. La jeune femme près de lui le sortit brusquement de ses pensées lorsqu’elle glissa sur le sujet de la peinture corporelle. Garett haussa les sourcils, un sourire amusé sur les lèvres. Il jeta un bref coup d’œil sur son propre corps et lorsque son regard rencontra celui de la jeune artiste, il ne put s’empêcher de la taquiner. « Un corps de rêve, n’est-ce pas ? Et bien c’est avec plaisir que je vais accepter d’être ton mannequin d’un jour, je dois dire que je suis très curieux d’en découvrir plus sur ce sujet, alors je ne refuserais pas une telle offre ! » Et c’était vrai. Si elle lui donnait l’occasion d’être son mannequin d’un jour, il ne dirait pas non. C’était une occasion en or de découvrir une nouvelle forme d’art tout à fait unique. Cette jeune femme lui plaisait en plus en plus. Et puis, ils revinrent sur le sujet de la célébrité et aux paroles de la jeune femme, il ne put que hocher doucement la tête. « Oui, être reconnu pour son talent c’est bien, mais je ne te souhaite pas la célébrité. C’est plus désagréable qu’autre chose… au final. » À ce moment, il pensait plus à Rory qu’aux groupies. Cet amour forcé qu’ils avaient été obligés de vivre et au final, il était réellement tombé en amour avec elle. Il avait souffert en silence, lui laissant le loisir de partir en Amérique et de le laisser ici, pour continuer sa carrière. Il avait respecté ses rêves et il avait respecté ses désirs. Et sans jamais rien lui avoir dit de ses sentiments, elle était partie pour d’autres horizons. Encore aujourd’hui, il regrettait de ne rien lui avoir dit et de savoir qu’elle était sa correspondante lui donnait une chance de se rattraper sur cette occasion stupidement perdue. À quelque part, il avait brisé sa promesse : il n’avait pas profité de toutes ces occasions en Angleterre qu’il avait eut pour lui avouer ses sentiments. C’était la seule et unique fois où il avait brisé sa promesse. Aujourd’hui, ça n’arriverait pas une deuxième fois.

Elle le taquina légèrement sur les magazines. « Et bien tu risques de rire longtemps, parce que les articles sont souvent plus stupides qu’autre chose. » Il lui offrit un clin d’œil amusé. Et c’était la vérité, ces magazines étaient plus ridicules et insultants qu’autres choses. Ils exposaient la vie des gens de façon si légère que ça en devenait vulgaire et ridicule. C’était pourquoi il ne lisait jamais ces articles depuis bien longtemps. Lorsqu’elle sembla sincèrement touchée par son commentaire sur une éventuelle amitié entre eux, il hocha doucement la tête, posant à nouveau une main sur son épaule. « Je ne dis que la vérité, parce que dans le cas contraire, je ne serais déjà plus ici. » Et elle se présenta. Aleyna-Kaitlyn. Un magnifique prénom. Doyenne des Sigmas, ce n’était pas rien. Impressionné, il haussa les sourcils, un mince sourire aux lèvres. « Doyenne des Sigmas, et bien… tu ne dois pas t’ennuyer ! Oui, c’est dur de ne pas remarquer. » Son regard glissa à nouveau sur le ventre de la jeune femme. Et c’est ainsi qu’ils revinrent sur le sujet de son accouchement. « Oui je le connais et heureusement ! Je n’ai pas envie de tourner en rond pendant une heure dans San Francisco si tu perds les eaux. » Il éclata de rire quelques instants. Il avait l’image en tête de ce qu’il venait de dire et il ne pouvait s’empêcher d’en rire tellement la situation serait ridicule. Il l’avait, certes, caricaturé dans sa tête, mais ça n’en restait pas moins drôle. Lorsqu’elle lui offrit son bienvenue officiel, il ne put s’empêcher d’ajouter : « Et bien je risque de me plaire ici, puisque je dois avouer être un peu fou moi-même. J’espère que tu t’incluais dans les fous dont tu parles. » Nouveau clin d’œil amusé. Il s’était calmé avec les années, certes, mais le Fitzgerald avait quand même conservé un côté gamin un peu fou et il le ressortait à l’occasion, lorsqu’il se trouvait en présence de personne avec qui c’était approprié. Et Aleyna semblait être ce genre de personne…

Garett jouait de la musique depuis sa tendre enfance. De nombreuses personnes avaient eues la chance de le voir jouer avant même qu’il décide de se diriger dans le monde de la musique et qu’il débute une carrière prometteuse. Et ces nombreuses personnes avaient été ce qui l’avait fait pencher vers le monde musical. Après tout, c’était un monde effrayant et cruel, il lui avait fallu maintes motivations pour se lancer dans une telle aventure. Enfin, pas tout à fait, puisqu’il avait toujours eu ce côté aventureux et fonceur. Ne jamais penser aux conséquences, toujours foncer, toujours profiter de toutes les occasions qui se présentent. C’était une promesse qu’il s’était fait à lui-même, bien des années plutôt, alors qu’il était toujours un petit garçon. Sa carrière musicale, bien qu’elle fût courte, pour le moment, l’avait changé. Il avait comprit bien des choses de ce monde qu’il n’avait jamais vu auparavant. Il comprit la souffrance, la cruauté, l’importante d’être premier, l’importance de toujours être à son meilleur, l’importance d’être motivé. Il avait découvert bien des choses et acquis bien des valeurs. Il en avait perdu aussi. Il ne pouvait plus être aussi impulsif en tout temps, il se devait d’être un peu plus réfléchi. Mais à présent, loin de l’Angleterre, son côté impulsif et fonceur reprenait le dessus, et ce n’était pas pour lui déplaire. De par sa carrière musicale, il avait dut se créer un masque et même se bâtir une deuxième identité. Celle de l’être réfléchi, intelligent et calme. Celle de l’être posé. Mais le Garett qu’il préférait en lui, c’était celui qui fonçait, l’aventureux, celui qui ne pensait pas aux conséquences, qui profitait de la vie à fond et qui vivait de façon… passionnée. Jamais il ne lâchait, jamais il ne débutait rien sans passion. Il vivait de la passion… il vivait. Il avait décidé que de vivre sans passion, ce n’était pas vivre. Certains se plaisaient dans une vie tranquille et loin de tout ce qui bouge trop. Lui préférait ce qui bougeait toujours, au risque de devenir nomade et inaccessible. Et pourtant, après toutes ces années, il n’avait jamais été aussi accessible qu’auparavant. Enfin, cela dépendait dans quel sens. En amour, il avait toujours été inaccessible depuis Rory, mais en relation amicale ou en relation particulière, pour le simple plaisir, il était prêt. Sociable, ouvert, il était prêt à rencontrer de nouvelles personnes, à découvrir de nouvelles choses, à recommencer à accumuler les conquêtes sans lendemain pour le plaisir. À être le salaud qu’il avait été. Mais cette fois-ci, s’il agissait en salaud avec les filles, c’était pour oublier, fuir… et ne jamais s’engager. Et cela réussissait plutôt bien jusqu’à maintenant...

Lorsque la Sigma glissa de nouveau sur le sujet de la peinture corporel, il eut un vague sourire. Ses paroles lui plaisaient. Alors comme ça, elle n’était réellement pas contre qu’il soit son mannequin. « Et bien je vais surveiller cela avec plaisir, ça m’intéresse grandement, sincèrement ! » Il lui offrit un sourire sincère. Toutes les formes d’art intéressaient Garett. Il était un passionné après tout et il ne pouvait se contenter uniquement de musique. Depuis les dernières années, il avait découvert le dessin, la peinture, la photographie et la sculpture. Il restait tant à découvrir. Il avait tellement hâte d’en découvrir plus. Il était terriblement conscient qu’il n’aurait jamais assez d’une seule vie pour tout découvrir de l’art et tout ce qu’il voulait apprendre et découvrir. Et pourtant, il allait tenter. Il n’avait pas assez d’une vie ? Et bien il allait s’arranger avec ce qu’on lui donnait. Que l’on lui donne dix ans ou soixante ans, il allait profiter un maximum de ces années pour apprendre tout ce qu’il pouvait. Curieux et brillant, il se savait capable d’en apprendre bien plus que ce que les gens pouvaient penser. Parce que oui, les gens qui connaissaient son projet de tout découvrir dans le monde des arts ne manquaient pas de le trouver complètement cinglé et inconscient. Il n’était pas inconscient, simplement passionné ! Et puis, soudainement, le sujet revint à sa carrière. Son regard croisa celui de la jeune femme et il hocha doucement la tête. « Certes, j’ai découvert de nombreuses choses grâce à cette émission et à ma carrière qui a suivie. Mais disons simplement… qu’il y a aussi eu beaucoup de désavantages et choses bien plus malheureuses qu’intéressantes. » Il avait toujours eu beaucoup de mal à se confier aux autres et il avait toujours eut carrément du mal à donner sa confiance. Pourtant, cette jeune femme l’inspirait et lui donnait confiance. Mais il était encore réticent à s’avancer sur ses déboires des dernières années. La drogue, l’amour, les problèmes. Tout cela avait fait partit d’une mauvaise période de sa vie qu’il regrettait parfois amèrement. Mais s’il n’était pas passé par là, il ne serait pas ici aujourd’hui, il ne serait pas le même. Lorsqu’elle lui annonça qu’elle était très curieuse, il eut un sourire amusé, pensant que lui aussi était bien curieux. « Alors nous risquons de bien nous entendre Aleyna, puisque je suis aussi très curieux. Ne t’inquiètes pas, tes questions ne sont pas dérangeantes… pour le moment. » Il lui offrit un clin d’œil amusé, pour qu’elle comprenne que ce n’était que taquinerie. Il avait toujours aimé taquiner les gens, c’était dans sa nature. Lorsqu’elle revint sur le sujet des magazines, il ne put s’empêcher de rouler des yeux. Il y en avait tellement d’anecdotes et certaines très gênantes. Pourtant, il eut bien envie de s’amuser à lui en raconter une particulièrement amusante. « Dans un magazine très populaire en France, on y raconta que j’étais nudiste depuis des années parce que des journalistes m’ont vu me déshabiller en pleine rue de Paris. Je dois avouer que je n’étais pas très sobre et c’est une histoire qui est restée longtemps dans mon entourage. Je dois dire que ma mère en rit encore aux larmes lorsqu’on parole. » Un sourire amusé sur les lèvres, son regard accrocha celui de la jeune femme. Cette anecdote était encore très fraîche dans sa mémoire. Il avait consommé beaucoup d’alcool et il était défoncé. Il se promenait avec des amis et quelques filles qu’ils avaient rencontrés en boîte lorsque le défi avait été donné de se déshabiller et de courir nu dans les rues de Paris. Un vieux fantasme. Et ils l’avaient tous fait. Il faut dire que de voir huit jeunes adultes courir nus dans les rues d’une ville peut donner l’impression qu’ils sont nudistes… ou très saouls. Les journalistes de ce magazine avait préféré l’histoire du nudisme, trouvant cela plus croustillant qu’un simple délire entre ivrognes. Lorsqu’elle lui parla de la petite fille dont elle s’occupait, son regard se posa sur le ventre de la jeune femme. Et soudainement, il se sentit mal. En parlant de celle-ci au passé, la première pensée qui lui venu fut que cette petite fille était morte. Reprenant ses esprits, il osa s’avancer doucement sur le sujet, puisqu’elle l’avait amené dans la conversation elle-même. « Oui, je vois que tu ne t’ennuies pas ! Cette petite fille dont tu parles… est-elle morte ? Est-ce pour cela que tu parles d’elle au passé ? » Il ne pouvait croire à une telle chose. Comment une perte aussi douloureuse aurait pu survenir dans la vie d’une jeune femme si joyeuse et rayonnante. Un tel malheur ne pouvait s’être produit. Mais il n’eut plus le temps d’y réfléchir, parce qu’elle préféra revenir sur le sujet de sa présence ici. « Disons que j’aime mes moments de solitude parfois et lorsque j’en ai, je les passent dans la musique. Et vu que la salle de musique était déjà occupée je me suis dirigé vers celle des Sigmas… et je t’y ai trouvé. » Un bref sourire amical vint étirer ses lèvres. Il était d’ailleurs bien heureux de l’avoir trouvé et il avait de plus en plus envie de la connaître et de découvrir qui était cette jeune femme. Elle l’intriguait, elle lui plaisait. Mais celle-ci revint sur un sujet qui le concernait lui et non elle. « Je chante depuis que je suis très jeune, mais disons que sérieusement parlant, je chante depuis mon adolescence. Je chantais déjà très bien, mais j’ai eu quelques cours et puis mon talent s’est développé et mes proches m’ont convaincu de m’inscrire à X-Factor et tu connais un peu la suite… » C’étaient de beaux souvenirs qui remontaient à la mémoire du Fitzgerald. Ses débuts, avant même de s’inscrire à cette émission. Des souvenirs impérissables...