Plus Iota et pourtant bien présent

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Un an, voilà un an jour pour jour que Drew quittait le cœur assez lourd la confrérie des IOTAS pour se retrouver dans la nouvelle confrérie, la confrérie des OMEGA. Du chemin avait été fait, Drew n'avait pas tellement changé, pour ne pas dire pas changé du tout. La seule chose qui avait changé c'est qu'au lieu d'être entouré de sportifs qui avaient tendance à le contenir, à l'empêcher de faire des conneries. Il se retrouvait entouré de personnes qui ne pensaient qu'à peu de choses en dehors de la fête, des conneries et des excès. La preuve l'université avait subi pas mal de choses depuis que les jaunes avaient pris possession de leur confrérie. La preuve en était, les maisons de confréries avaient été vidées, il n'y avait plus que l'élite qui y vivait. Présidents et bras droits, le peuple ou même la populace elle vivait dans une seule et même maison. Un enfer pour certains, un régal pour d'autre. Drew qui était plein aux as aurai pu faire jouer son argent histoire de vivre loin de tout ça, mais il avait préféré rester et investir une chambre de huit qui lui avait été désigné. Peser plusieurs milliards de dollars et dormir dans un dortoir c'est quand même faire preuve d'humilité non ?
Enfin oublions tout ça et parlons un peu des personnes avec qui Drew avait gardé des liens, en bon mec il avait gardé ses amis même si allait un peu moins au sport qu'avant. Ceux avec qui il s'entendait et qui ne lui reprochait pas le fait d'avoir fuit tout allait bien. Mais il y avait les autres, les bons potes qui avaient fait une croix sur lui tout simplement parce qu'il était partis. Pas loin pourtant les deux confréries avaient un simple chemin qui les séparaient. Les OMEGAS avaient remplacé les GAMMA dans les personnes à abattre. A croire que faire la fête ça plaisait aux gens, mais dans une certaine limite. Limite que n'avaient pas les jaunes, que n'avait même pas Drew qui lui ne reculait jamais devant rien.

Ce matin encore une fois c'est avec la nausée et une gueule de bois monstrueuse que le jeune homme ouvre les yeux. Il est midi et nous sommes samedi matin, autant dire qu'il n'a pas grand-chose à faire. Que pouvait-il bien faire ? D'habitude c'était simple, il se recouchait n'ouvrant pas les yeux avant que la nuit soit tombée et qu'il enchaîne avec une nouvelle journée. Mais ce soir il y avait une soirée plage, le genre de soirée ou la boite de nuit est totalement revisitée en plage pour le plaisir de tous. Ce qui veut dire petit short de bain, lunette de soleil, mais surtout torse nu. Un torse nu qui était un avantage énorme pour le jeune Drew. Footballeur américain il avait le physique qui allait avec, mais dans sa tête il était hors de question d'aller à une soirée torse nu sans préalablement avoir effectué une petite séance de gonflette. Pas long, pas dur, mais assez bien faite pour que tout son torse soit gonflé durant toute la journée et surtout toute la soirée. Direction une douche rapide, un minimum de soin de visage et en mode sportif vers la salle de sport. Il y avait beau avoir une salle de sport dans le gymnase de l'université, Drew avait pris l'habitude d'aller dans la salle de sport des IOTAS. Un moyen de revoir d'anciennes connaissances, de voir les petites sportives en train de s'entrainer puis accessoirement se prendre la tête avec ceux qui ne le supportaient plus. Dieu sait qu'ils étaient très nombreux et qu'ils lui reprochaient tout des choses différentes.
Tranquillement installé dans la salle de musculation haute gamme des IOTAS il était seul et donc tranquille. Installant sa serviette sur la première machine il en profita pour regarder autour, il y avait des photos de tous les élèves. Les actuels, les anciens et des photos de groupes, il avait été carrément gribouillé sur certaine. Par exemple celle ou l'équipe de Berkeley avait gagné la coupe des universités, un très beau souvenir. Un souvenir qui faisait mal en voyant ce que cela donnait maintenant. Drew n'avait jamais pensé à mal en quittant son ancienne confrérie de cœur, il pensait même que cela ne changerait rien. Il se trompait et aller une nouvelle fois sans apercevoir, quelqu'un venait de rentrer, il n'avait pas encore vu le visage de cette personne, il ne le savait pas encore, mais c'était Roxanne. Une fille avec qui il avait beaucoup flirté quand il était chez les rouges, une fille vraiment très mignonne, mais qui lui en voulait au plus haut point depuis qu'il avait disparu de cette confrérie. Elle n'allait certainement pas apprécier de le voir ici, pas du tout...

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La perdition n’était pas loin. En quelques jours seulement, j’avais perdu beaucoup : ma confidente et meilleure amie ainsi que mon petit ami. Il me fallait quelques temps pour me remettre de tous ces départs, à vrai dire. J’étais encore trop sonnée par cette rupture si soudaine de la part de celui qui était devenu indispensable au maintien de mon équilibre. J’étais bouleversée, perdue et surtout sans mes plus proches repères. Heureusement, je pouvais encore compter sur mes amis solidaires Iota pour m’en sortir. Ou du moins essayer. C’était ça qui me donnait encore la force de maintenir la tête relevée et d’aller vers l’avant même si c’était difficile. Jordane contribuait à ma protection, pour ne pas que je flanche. A vrai dire, j’ai été très souvent tentée de me détruire ces derniers jours. J’avais déjà détruis mon engagement le plus important : celui d’avoir arrêté de boire. Je n’avais plus qu’à recommencer. La personne qui me suivait aux alcooliques anonymes semblait désespéré, et même ne pas avoir les moyens pour m’aider. Je devais me débrouiller seule par moi-même. Les Omegas avaient vraiment profités des faiblesses d’une fille qui tentait de se sortir de son alcoolisme. J’avais du mal à supporter cela, c’est d’ailleurs pour cela que j’évitais à tout prix d’en croiser un. Ou même de croiser une bouteille d’alcool… Enfin, cette seconde option n’était pas encore acquise. Assise sur mon lit, j’observais ma table basse. Dessus, une bouteille de whisky que je n’avais pas encore touché. C’était probablement ma façon à moi de résister à cet appel, en me torturant mentalement. Je restais quelques minutes à contempler la bouteille, puis je me levais. J’avais un besoin urgent de m’aérer la tête. De voir du monde, de l’animation dans ma confrérie. J’étais le bras droit d’Aislynn, je n’avais pas le droit d’aller de travers. Pas chez les sportifs. Direction la salle de bain pour me décrasser. Trente minutes plus tard, j’étais habillée avec la tenue sportive de la confrérie prête pour aller me déchaîner en salle de sport. Il me fallait ça. Il fallait que je frappe, encore et encore sur le sac pour déchaîner ma colère. Car oui, en plus d’être malheureuse, j’étais en colère. J’en voulais à la terre entière d’avoir été abandonnée et d’être à nouveau seule. Les nouveaux départs, ce n’était pas vraiment pour moi. Je n’avais pas envie de recommencer à zéro, encore une fois. Je ne voulais pas l’oublier, pas comme ça. Je n’allais pas abandonner aussi facilement. Je sortais de ma chambre, en plaçant mes bandages aux poignets et aux mains pour ne pas me faire mal contre le punching-ball. Saluant aux passages les autres Iotas, j’entrais dans la salle de sport en constatant qu’il y avait une personne. Je pouvais reconnaître cette personne à des kilomètres à la ronde à vrai dire. Parce que ce n’était pas un rouge, c’était un ancien. En repensant à son départ pour la confrérie Omega, je bouillonnais intérieurement. Entre Andrew & moi, c’était une longue histoire… Une histoire qui aurait pu très bien se terminer. Je m’entendais vraiment bien avec lui, à l’époque où il était un iota à part entière. Mais dès que je mettais le costume de la mascotte Tigrou, il était une toute autre personne. Sortir avec une peluche, ce n’était pas son truc. Et pourtant dès que j’enlevais ce costume, la magie opérait une nouvelle fois. Bizarre comme relation. Puis après, il partait pour les Omegas. Même si je n’étais pas sortie avec lui, proprement dit, j’avais quand même cette notion d’appartenance. Il était rouge, il ne devait pas partir ailleurs. Pourtant, il était parti. Je ne savais pas comment réagir… Est-ce que je devais le mettre à la porte à grand coup de pied aux fesses ? Non, vu le colosse, je pouvais me fracturer le pied. Pas la peine. Je le surprenais en train de regarder les photos des membres de notre confrérie. Nostalgique, Andrew ? Envie de revenir auprès de ta vraie famille ? Je me retenais, vraiment. Mais en ce moment, ce n’était pas le moment de jouer avec mes nerfs. Le pauvre Omega était vraiment tombé dans la mauvaise période pour moi. « Qu’est-ce que tu fous là ? » demandais-je, sèchement. Au moins, ceci avait le mérite d’être clair. Cette salle de sport était réservée pour les rouges, et pour l’utilisation des Iotas. Pas pour les traîtres. Vision de bras droit de trinité. Vision de fierté aussi, je l’avouais. Je posais ma serviette sur le banc avant de me diriger vers le punching-ball. J’avais vraiment envie de frapper aujourd’hui. Certes, voir une crevette comme moi se défouler sur un sac de sable donnait vraiment envie de rire. Mais moi, je n’avais pas envie de taper dans l’humour. Peu importe la réaction d’Andrew en me voyant frapper comme une tarée dessus. Un coup, deux coups, trois coups… En pensant à Dmitri et à Perdita, ainsi qu’à Isaac, je continuais à frapper de toutes mes forces sur le sac, qui n’en demandait pas autant. Concentrée sur mes coups portés et surtout sur la force de ceux-ci, je continuais pourtant à parler au traître. « T’es nostalgique ? Tu t’es enfin rendu compte que ta véritable maison, c’est ici ? » disais-je, en fixant mon sac. Il ne fallait pas qu’il s’attende à de grands sourires ou à notre petit jeu habituel. C’était fini tout ça. A moins qu’il soit nostalgique sur ça aussi.

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C'était toujours bizarre de se dire que sur cette terre, plus de la moitié des personnes qui y vivaient étaient malheureux ou tout simplement pas assez heureux. Manque d'argent, manque d'amour, manque de motivation, oh oui il y avait toujours une façon d'expliquer pourquoi tout n'allait pas bien ou même pourquoi tout allait mal. Mais franchement, même si Drew était très mal placé pour parler, il n'arrivait pas du tout à comprendre pourquoi les gens étaient malheureux. Il avait mis le doigt sur quelque chose d'intéressant à ses yeux, le fait que les gens sont la plupart du temps triste ou même malheureux uniquement à cause des autres. On a besoin des autres pour ne pas se sentir seul, pour ne pas s'ennuyer. Mais dès qu'ils nous font une crasse alors qu'on est un peu attaché à eux hop on le vit mal. Donc en gros et en conclusion, les gens sont à la fois nos meilleurs amis, mais aussi nos pires ennemis. Drew avait trouvé à son niveau une solution tellement simple, il ne s'attachait pas aux femmes, les prenant les jetant le même soir. Cela lui évitait déjà 50 % de chance d'être malheureux. Pour ce qui était des amis, il gardait toujours une distance, bien sûr il y avait Ebony et Eileen pour qui il ne pourrait jamais faire semblant. Les deux seules qui en cas de disparition ou de crasse pourraient le mettre plus bas que terre. Mais il y en avait deux, seulement deux, niveau probabilité ça baissait la chance d'être déçu ou malheureux. Ensuite il avait une philosophie de vie propre à lui-même, il passait en premier, les autres ensuite. Que cela plaise ou pas il s'en moquait pas mal, on parlait de lui, on s'intéressait à lui et surtout on l'entourait, il avait donc tout ce qu'il voulait. On pouvait le dire facilement, c'est l'argent qui lui permettait d'avoir autant d'assurance, de pouvoir glander non stop sans jamais se dire « Un jour il faudra que je m'y mette », on ne nait donc pas tous égaux.
Il avait mis un point d'honneur à ne jamais regrettait, les remords par contre ? Impossible puisqu'il faisait tout ce qui lui passait par la tête, pas de place pour les remords. La seule chose c'était les regrets et il se forçait tout simplement à ne pas en avoir. Il y arrivait bien, regardez aujourd'hui. Se trouvant dans une salle de sport qu'il a fréquenté durant quasiment 3 ans. Avec des amis, de bons amis qu'il connait depuis qu'il est arrivé et qui maintenant lui tournent le dos pour une simple confrérie. Il ne regrette pas son choix, se disant que c'est eux qui ont fait la connerie de ne plus lui parlait. Lui se moque pas mal des confréries, sauf peut-être celle des Alpha qu'il ne porte pas, mais alors vraiment pas dans son coeur. Mais à part ça, si un jour un Omega devait quitter la confrérie pour une autre, il ne lui en voudrait pas. Les confréries c'est un peu comme une équipe, on peut être amie avec quelqu'un d'une autre équipe. Même en politique cela se fait alors pourquoi pas à Berkeley ? En parlant de personnes qui lui avaient tournées le dos, voilà Roxanne, la jeune femme par excellence qui lui en veut comme s'il avait trahi sa patrie entière . Remettons un peu les choses au clair, Roxane et Drew c'est pas mal de flirt, c'est quasiment un bon baiser, une histoire en devenir, une histoire qui aurait pu être belle tellement ils s'appréciaient, tellement ils étaient complices et joueurs. Bien sûr, dès qu'elle devenait Tigrou il était un peu distant pour ne pas dire agressif, mais dès qu'elle redevenait elle-même. Une belle brune bien foutue et bien la magie opérée à nouveau. Une belle histoire en devenir qui avait éclaté en vol quand il avait décidé de rejoindre les Oméga, pour une seule et bonne raison. Le fait d'être Iota vous empêche presque de boire et de faire la fête. Dès que vous faites un excès vous êtes pointé du doigt. A l'heure d'aujourd'hui Drew est toujours titulaire dans l'équipe de football américain, sauf qu'il a changé de confrérie et il a donc plus le droit de boire que ses autres coéquipiers qui jouent dans la même équipe, mais qui sont Iota. Belle hypocrisie, belle connerie...

Et toi ? Qu'es tu viens taper dans un sac, en trois ans tu ne l'as jamais fait ?

Répondre à une question par une question, c'était à la fois énervant et mal poli, totalement Drew. Puis bon avec tout ce qu'elle pouvait lui reprocher, cela ne l'empêchait pas de faire preuve d'un minimum de politesse. Ils avaient partagé beaucoup de choses ensemble et il ne comprenait pas ce qu'elle avait contre lui. Enfin aujourd'hui à la voir taper dans le bague à la manière d'une fourmi qui déménage de la meute, elle devait en avoir contre pas mal de gens, pas seulement lui. Après avoir porté ses haltères il les reposa pour répondre à la toujours aussi belle Iota.

Ma véritable maison, c'est chez mes parents. Après pour les Iotas je suis surpris surtout de voir qu'on m'a gribouillé la gueule sur pas mal de photos, preuve de maturité non ?

Déçu de voir ça, lui qui était toujours content de serrer la main ou de se rappeler quelques délires avec d'anciens collègues de chambre.

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Une personne ne revenait jamais sur une terre qui lui était ennemie. Andrew le savait très bien. Pourtant, il était là faisant comme si rien ne s’était passé. Je ne comprenais pas l’attitude de certaines personnes à vouloir changer ce pour quoi ils étaient destinés. C’était un peu le cas de Dmitri. Vouloir repartir en Australie parce que ce mariage s’était ébruité. Et s’il était destiné à être à mes côtés pour le restant de ses jours ? Dieu seul le savait. Mais ça me faisait mal, terriblement mal. J’étais de nouveau lâchée, à une période de ma vie qui semblait plus compliquée que prévue. Je m’étais remis à boire, contre ma volonté. L’envie de boire était de plus en plus forte. Ma thérapie à moi, c’était prendre le mal par le mal. Je n’avais personne pour me retenir de sauter dans le gouffre, après tout j’y avais déjà un pied dedans sans m’en rendre compte. Mais les iotas étaient là, à s’inquiéter et ils en avaient bien raison. Leur Tigrou national allait mal, très mal mais devait guérir toute seule. Il me fallait souvent des électrochocs pour évacuer toute cette colère enfouie. En réalité, je n’avais pas réalisé que Dmitri était parti et ce pour toujours, et que Perdita & Isaac prenaient le même chemin pour de nouvelles aventures trépidantes. Loin de Berkeley, loin de tout, loin de moi. A un moment où j’avais le plus besoin d’eux, ils partaient me laissant seule avec mes problèmes. Je ne devais plus compter sur quiconque maintenant, mis à part moi-même. Mais comment réussir à surmonter tout ça alors que tout ce qui me motivait à me battre semblait parti en fumée. Je devais repartir de zéro, prendre un nouveau départ. Je ne voulais pas abandonner mes études loin de là, mais ma vie allait changer. Je ne devais pas retoucher à ces bouteilles, et ce n’était certainement pas avec un Omega que je devais traîner. J’étais trop naïve, pour leur faire confiance. Maintenant qu’Andrew en faisait parti, je le plaçais dans le même panier. Ce n’était pas forcément bien sympathique de ma part, mais comme je le disais, j’avais besoin de changer. Et ce changement commençait par frapper ce sac jusqu’à ce qu’il tombe. Ce n’était pas gagner. Chaque coups correspondaient à tout ce que j’avais enduré jusqu’à maintenant. Voilà pourquoi je continuais à frapper comme une dératée dessus. Andrew en était d’ailleurs particulièrement surprit, répondant à ma question par une autre. C’était lui tout craché. Il faisait tout pour agacer, provoquer. Je tombais bien évidemment dans le piège. « Est-ce que je te demande si tu as été aux toilettes aujourd’hui ? Non. » disais-je, en continuant de frapper de toutes mes forces. La provocation, c’était habituel chez nous. Notre relation était basée la plupart du temps sur cette provocation, à se chercher tous les deux pour finalement ne pas se trouver. Je lui en voulais énormément de nous avoir laissé tomber, je prenais ça comme un abandon. D’ailleurs, je le mettais dans le même panier que Dmitri et compagnie. Ils m’abandonnaient tous, comme des lâches. « Et puis de toute façon, ça ne te regarde pas. » disais-je, sèchement. Le pauvre sac en prenait pour son grade. Mais il était là pour ça. Pour soulager les sportifs en colère. C’était plutôt inédit de voir une cheerleader frapper sur un sac par contre. Surtout lorsqu’il s’agissait de la pauvre petite mascotte, censée être toujours de bonne humeur et de devoir toujours serrer des gens dans ses bras et sourire. Non, plus maintenant. Je l’écoutais encore déblatérer sur les photos de l’équipe, où d’ailleurs sa tête était gribouillée sur pas mal de clichés. J’avais presque envie de sourire, pour me moquer évidemment. « Parce que tu n’as toujours pas compris. Nous sommes une équipe, tu nous as abandonnés. Fin de l’histoire. » Je n’avais même pas envie de le regarder. Maintenant que j’étais dans la trinité iota, j’accordais encore plus d’importance à nos recrues. Les lâcheurs ne devaient pas faire partie d’une telle équipe comme la notre. Lors qu’un petit quitte la meute, il doit se débrouiller seul. Andrew lui, gardait la sécurité de continuer le sport et de toujours nous fréquenter. Il avait la preuve que certains ne désiraient pas de sa présence. « Et rejoindre les alcooliques, il n’y a pas mieux comme contraste. » Quitter les sportifs pour passer chez les fêtards, c’était comme passer du coq à l’âne. Aucun sens. Des explications n’allaient pas tarder à débuter, je le sentais. Tant mieux parce que j’étais prête à en découdre. Et surtout d’une certaine humeur à le faire.

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Ne jamais revenir sur une terre que l'on a abandonné peut être une technique, mais il y a aussi celle qui dit que le meurtrier revient toujours là où il a frappé. Autant l'avouer, Drew ne se sentait ni dans l'une, ni dans l'autre des situations. Pour lui il était le petit bonhomme qui avait décidé de changer, mais pas trop. Il avait toujours été pointé du doigt par les gens de son ancienne confrérie, surement un peu trop fêtard. Bon en sport, présent dans les grands rendez-vous, mais ne collant pas spécialement à l'image qu'il fallait avoir. Il avait donc décidé de quitter cette confrérie, sans trop de regret puisque pour lui il n'y avait pas forcement de mauvais coté à ce qu'il faisait. C'était un peu comme s'il avait déménagé, prenant une chambre dans un autre bâtiment. Ok il avait une nouvelle hiérarchie, mais ne changeait en rien. Alors pourquoi Roxanne celle qu'il appréciait autant lui en voulait ? Surement parce qu'elle était dans la trinité des IOTA et qu'elle prenait trop à coeur son job. Mais elle qui se disait abandonné, réellement abandonné par ses meilleurs amis, par son futur mari, pourquoi ne se tournerait elle pas vers les amitiés franche qu'elle avait. En oubliant peut être le fait qu'il ne soit plus forcement dans la confrérie chère à son coeur, en oubliant aussi qu'il ne dort plus dans le même dortoir. Mais en ce rappelant surtout qu'ils sont tout deux les mêmes qu'il y a un an ou un peu moins. Qu'il est toujours aussi gaffeur, farceur, hyper fêtard et tout ce qu'on lui connait déjà. Elle était donc abandonnée par tout le monde alors peut être le cherchait elle. Drew pouvait avoir à lui reprocher une chose, mais elle était certainement bien plus importante que tout ce qu'elle pouvait lui reprocher à lui. Elle jugeait trop vite les gens, elle prenait des décisions à propos des gens bien trop rapidement, oubliant tout ce qu'elle avait pu penser avant. Entre elle et Drew si l'on met de côté Tigrou, il y avait quelque chose entre eux. Amitié, attirance peut être un brin de sentiment et le simple changement de confrérie avait tout foutu en l'air.
Tigrou parlons en un minimum, Roxanne était et est encore le faire valoir de l'équipe de football américain, de Basket et de toutes les autres équipes de l'université. A quoi bon rendre autant de service si c'est pour se retrouver seul aux premiers problèmes, la jeune femme tout aussi populaire qu'elle puisse être se retrouve totalement seule et livrée à l'alcool.

Quitte à me le demander autant que ce soir précis, pour y faire quoi ? Perso pour le moment rien de bien alarmant à l'horizon, le pipi traditionnel du matin, celui ou nous les mecs en foutons plus à côté que dedans, mais sinon je pisse jaune clair, tout va bien !

Andrew un parfait mélange entre vulgarité et maitrise des mots. Ou comment faire sortir quelqu'un de ses gongs en l'espace de quelques secondes. Il n'avait pas une seule limite et je suis d'accord avec vous quand on lui reproche d'être un peu trop pipi caca. C'est à son niveau, facile, sans trop de réflexion et surtout bien exaspérant pour les autres. Du Andrew tout craché, passer pour un con certes, mais passé pour un con qui arrive à faire chier le monde, c'est toujours ce qu'il faut penser.

Un roo chagrin d'amour ! Tu as meilleure amie tu as lâchées ? Personne ne t'aime ? Tout le monde veut la peau de Tigrou ? Trop injuste la vie !

Oui il voulait un peu lui faire mal, la faire réagir. Il se moquait pas mal de prendre la place du sac, il aimait bien ça qu'on se défoule sur lui. Mais ce qu'il ne voulait pas c'est qu'elle l'ignore, bien qu'il soit hyper bien installé dans sa carapace qui lui sert de défense le jeune homme à un coeur. Des sentiments, Roxanne a toujours été une amie à ses yeux, alors pourquoi cela aurait il changer ? La voir en train de sombrer et surtout pas bien lui fait tout de même quelque chose.

Je pensais que le théâtre et le tragique c'était la spécialité des Sigma, je me suis donc trompé, chez les IOTAS aussi vous gérez ça. Franchement je vous ai abandonné ou quitté ça fait gros quand même non. La seule chose que j'ai fait c'est changé un minimum de voie, comme certains changent de cursus scolaire. Je n'en oublie pas pour autant les IOTAS, l'équipe de Foot et tout ce qui va avec !

On pouvait sentir dans sa voix qu'il n'y avait aucun changement de ton, pas forcement de sentiments. Mais il en ressentait pas mal. Déçu de voir sa tête gribouillé ou caché à certains endroits, déçus de la réaction de son amie. Encore une fois il n'avait tué personne et la guerre des confréries n'étaient pas si forte que ça. Puis lui en avait rien à foutre, la preuve il se retrouvait en couple avec une GAMMA, meilleure amie avec une EPSILON et ancien IOTA.

C'est vrai qu'il n'y a que les OMEGA qui boivent un coup plus que de raison !

Il ne le savait pas encore, mais il venait de jeter un pavé dans la marre avec cette dernière phrase.

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Avec des si, je pouvais refaire mon monde à moi. Un monde qui selon moi devait être parfait. Si Andrew n’était pas parti, notre relation n’aurait pas changée. Si Dmitri, Perdita et Isaac étaient encore présents… Tout ceci me mettait une leçon de vie, une leçon qui me donnait quand même une belle claque pour me réveiller. Je ne devais plus faire confiance à n’importe qui, surtout lorsque le remerciement n’est pas à la hauteur de la relation. Pour Andrew, rien ne changeait. Selon lui, quitter les Iota n’était certainement pas un drame. Il n’avait donc rien comprit à la politique des Iota et ce, depuis le début. J’en étais presque désolée pour lui, mais j’avais d’autres choses à penser. Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher de repenser à cette époque et à tous ces bons moments passés. J’étais idolâtrée par de nombreuses personnes, qui se déplaçaient pour voir du bon football et une belle mascotte se trémousser. Et puis il y avait ce regard à chaque fois que j’enlevais le haut de la tête de Tigrou qui se tournait vers moi. Celui d’Andrew. Aujourd’hui, il n’y avait plus cette alchimie. Tout ce qui venait de sa part me repoussait du plus haut point. Je ne supportais pas la trahison, même si pour lui, partir des Iota n’était pas la fin du monde. Et il y avait son caractère, complètement insupportable. Pourtant, cela provoquait une certaine alchimie entre nous. Comme si se provoquer, s’envoyer des piques et se « détester » maintenait notre relation amicale en vie. Il commençait déjà à m’exaspérer alors qu’il n’était présent que depuis quelques minutes dans la salle de sport. Vu mon état d’énervement, même le bruit d’une mouche pouvait me faire sortir de mon « lit ». J’arrêtais quelques secondes mon défoulement contre le sac pour me mettre à son niveau. S’il voulait qu’on s’explique, c’était maintenant ou jamais. Il avait toute mon attention. Ou mes nerfs au choix. « J’avais oublié à quel point tu étais exaspérant et surtout terriblement imbécile. » disais-je, sur un ton sarcastique. De toute façon, il était forcé de rentrer dans mon jeu. Il ne pouvait pas s’en empêcher, comme à l’inverse d’ailleurs. Mais lui contrairement à moi, était incroyablement calme. J’étais tellement impulsive que cela pouvait partir n’importe quand. Mais se foutre de ma gueule, j’avais du mal. Surtout lorsqu’il prenait son ton de Calimero qui me donnait presque envie de lui vomir sur ses belles baskets. Je me forçais à me contenir mais à vrai dire, c’était difficile. C’était mon « ami » du moins il l’était. Je ne savais même plus ce qu’on étaient en réalité. « Comme si tu t’en souciais, toi qui te fout du monde entier. » disais-je, en regardant ailleurs. Je levais les yeux au ciel. Faire chier les gens, c’était son domaine. Pas le mien. Je n’étais pas comme ça. J’étais plutôt la fille qui sautillait partout un jour, et qui semblait prête à se foutre en l’air le lendemain. Il fallait faire avec. Mais jouer avec mon trouble du comportement, c’était dangereux pour lui et surtout moi. Je le fixais du regard, bras croisés contre ma poitrine. « Est-ce que tu te rappelles Andrew, ce qu’on t’a dit à propos de l’esprit d’équipe ? Faire corps avec les autres au détriment de tes sentiments personnels ? Je n’ai pas l’impression que ça soit rentré dans ton cerveau obsédé par ton amour pour les bouteilles. Tu as préféré faire passer tes envies de faire la fête plutôt que rester soudé à ton équipe. Libre à toi. Mais ne viens pas te plaindre de voir ta tronche gribouillée sur les photos. On n’aime pas les lâcheurs. » disais-je, sérieusement. Il avait probablement du mal à me voir faire partie de la trinité Iota désormais. Avant je n’étais qu’une simple mascotte, un simple symbole. J’osais m’affirmer de jour en jour, parce que j’avais des valeurs à transmettre pour le bien de notre confrérie. Il devait probablement penser que ça me montait à la tête, mais je tenais vraiment à ce poste. J’avais énormément changé en quelques mois. En plus de ce comportement bizarre que j’avais. En parlant de comportement, mon impulsivité me trahissait de nouveau. Sa remarque déplacée sur mon alcoolisme me blessait. Je levais la main, pour lui coller une belle gifle sur la joue. Les larmes aux yeux, je le pointais du doigt presque menaçant. « Ne dis plus jamais ça. T’entends ?! Laisse mes problèmes en dehors de ça, tu n’as pas le droit ! » S’il voulait me blesser, il avait tout gagné. Si je lui laissais une belle marque sur sa joue, tant mieux. Quelques rares personnes étaient au courant de mon nouveau combat contre l’alcoolisme, le premier étant rompu à cause de gros écarts et surtout d’une belle inattention de ma part. « T’es vraiment tombé bien bas pour te servir de la faiblesse des gens. C’est ça qu’on apprend chez les Omega ? Finalement, t’a eu raison de partir. Tu n’es même plus digne de faire parti de cette équipe. » disais-je, en reculant. Touchée en plein cœur par sa remarque, je m’en allais de nouveau vers le punching-ball pour lui refaire un raz-de-marée de coup de poing. Je frappais encore plus fort, restant silencieuse et surtout repoussant au loin cette boule que j’avais dans la gorge. J’avais juste envie d’hurler, jusqu’à en perdre la voix.

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» Qui aime bien châtie bien.

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