Sujet: « Tonight is the night, honey. » Sam 17 Nov - 11:23
Et ce soir, tu lui mets le feu… Voilà ce que Sydney se répétait inlassablement pendant son cours de dessin de mode, n’écoutant qu’un mot sur trois de ce que le professeur disait. Elle ne pensait qu’à une seule chose, à savoir les dessous incroyables qu’elle allait porter pour séduire Noah et faire en sorte qu’il craque enfin. Cela faisait maintenant ONZE longs mois que Sydney n’avait pas pu caresser et serrer le corps d’un homme nu contre elle, ONZE mois qu’elle n’avait pas eu de visite dans le NirvanaLand – surnom donné à sa partie intime – et donc ONZE mois qu’elle ne vivait sa vie sexuelle que par procuration à travers celle des autres. Films, séries, ragots… Sa dernière lubie en date était de s’esquiver de l’université juste pour aller faire un tour du côté de la plage des nudistes. Non, les sportifs de Berkeley ne lui suffisent plus. Chaque soir, elle devait essuyer toujours une excuse tordue et inimaginable de la part de Noah, chose qui commençait à devenir de plus en plus vexante et insupportable. Pourquoi se refuser à elle ? Un moine de 40 ans de carrière et autant de chasteté aurait vendu son âme pour une nuit avec une Succube dans son genre… Alors pourquoi pas Noah ? Chaque jour, elle s’en voulait un peu plus d’avoir accouché le jour où elle aurait enfin pu passer à ce stade de leur relation. Peut-être était-il dégoûté du show qu’elle avait involontairement offert lorsqu’il avait lui-même accouché leur fille… « Mademoiselle Khelos ? » La jeune femme, qui se dandinait depuis tout à l’heure sur sa chaise en rêvant à toutes les folies qu’elle allait tenter de faire à son homme ce soir, sortit de sa rêverie pour répondre au professeur. « Oui ? – L’exercice consiste à s’entraîner sur le dessin d’une robe bustier… pas de dessous osés ou de formes généreuses. » La présidente des Bêtas fronça les sourcils et regarda son dessin. Effectivement, elle s’était mise à dessiner un homme entièrement nu, hormis un boxer particulièrement travaillé au niveau des formes, dirons-nous. La blondinette pouffa de rire puis déchira le papier en entendant la sonnerie de fin de cours. « Tenez, cadeau. Faites-en bon usage. » chuchota-t-elle avec un clin d’œil enjôleur sous le regard médusé du prof. Tout en martelant ses talons aiguilles sur le sol, la diva quitta la salle, non sans exiger que les masses populaires et gueuses s’écartent sur le passage de la reine. Question de principe : lorsqu’on est présidente de la confrérie des filles populaires, il y a un standing à respecter. Quelques minutes plus tard, l’Égyptienne marchait en direction de sa voiture – ou de son auto-tamponneuse, comme le répétait souvent Max avec sarcasme – puis prit le temps des vérifications d’usage. Maquillage, parfum, coiffure. Puis choix de la station de radio. Enfin, ceinture de sécurité… tout en veillant à ce qu’elle ne froisse pas sa robe. Une fois les bases assurées, elle démarra enfin pour se rendre chez elle. Ou chez Noah. Enfin, chez eux. Dieu merci, elle avait eu le droit à une dérogation pour continuer à vivre en dehors des résidences universitaires en raison de la naissance d’Éléonora. De la sorte, elle s’épargnait peut-être la vie en communauté, mais elle avait droit aux couches à changer, aux biberons à préparer, aux nuits fractionnées… Bref, les joies de la vie parentale. Et même pas une seule sexcapade pour dédramatiser tout ça. Après avoir manqué de provoquer huit embouteillages, Sydney parvint enfin jusqu’à la maison. Elle avait déposé Max chez Logan, son neveu exigeant de passer du temps avec le Breton. Les rapports entre Noah et le petit garçon étaient encore sous tension, mais s’amélioraient très progressivement. Même si c’était pour se moquer de lui, au moins, Max adressait la parole au compagnon de sa tante. « Chouuuuu ! Je suis rentrée ! » Depuis l’inquiétant kidnapping dont Noah avait été victime, Sydney ne manquait jamais d’attentions envers lui. Au contraire, elle le chouchoutait autant que lui le faisait avec elle. C’est qu’il aime aussi être dorloté notre Anglais, si on exclut les mains baladeuses de la Bêta. Elle referma la porte derrière elle et commença par un détail : verrouiller la porte à clef et cacher la clef là où il ne voulait pas mettre ses mains ou quoique ce soit d’autre. On vous laisse le soin d’imaginer où. Elle le retrouva ensuite dans la cuisine, travaillant apparemment sur ses cours de médecine tout en surveillant la cuisson d’un plat ou peut-être d’un gâteau. Leur dîner, en somme. « Comment va mon petit blondinet d’amour… ? » lança-t-elle joyeusement en déposant ses bras fins autour de son cou pour l’embrasser passionnément. Démonstrative ? Oui, et pas qu’un peu. Après tout, il ne l’avait pas choisie pour sa timidité et sa réserve. Éléonora se trouvait dans son couffin, tout près. « Et toi, ma petite merveille… ? » La fashionista se pencha pour couvrir sa fille de baiser et de chatouilles, la petite lançant quelques rires tordants propres aux enfants de cet âge. Qu’on se le dise : Sydney n’était pas une mère très au fait de la sécurité. Elle avait manqué par trois fois de la faire tomber rien que cette semaine, lui faire prendre un bain avec une eau un peu trop froide – n’ayant pas eu la patience d’attendre que le débit se réchauffe – ou bien de l’oublier quelque part dans la maison sans être capable de la retrouver. Du moins, jusqu’à ce qu’elle pleure, pour se repérer au son. Mais à côté de cela, Sydney était une mère débordante d’affection et d’amour. Maladroite, mais protectrice à la fois. Dieu merci, Noah pouvait rattraper toutes ces bourdes, idem pour Max. « Alors, chou… à part t’ennuyer de moi, qu’est-ce que tu as fait de beau ? » demanda-t-elle en s’installant sur la table sur laquelle il travaillait, croisant ses jambes fuselées au passage. Mets-toi en valeur, Sydney, juste pour capter son attention. C’est un début.
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Sujet: Re: « Tonight is the night, honey. » Dim 18 Nov - 15:28
« Tout va très bien, madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien ! Le feu a pris dans toute l'écurieeee, mais tout va très bien, tout va très bieeenn !! » Non, vous n'assistez pas à un concert en live, mais bien à la démonstration de joie de Noah Taylor Clives, en train de changer les couches de sa petite Eléonora qui babillait sous ses yeux. Ce qu'elle pouvait être choupie. De jour en jour, il ne pouvait s'empêcher de s'exastier devant son petit bout. D'après certaines légendes asiatiques, il ne fallait pas s'enthousiasmer devant la beauté de son enfant, ce sans quoi, les dieux décidaient de le rendre laid, pour apprendre aux parents, la modestie. Il avait dû oublier cette légende. Et puis de toutes façons, il n'était pas croyant. Sauf dans sa nourriture divine. « Voilàààà, tu es toute propre maintenant, ma chérie. Et ton biberon est prêttt ! » Relevant la petite pour la mettre sur ses jambes – il essayait en vain de lui apprendre à marcher depuis plusieurs jours – Noah attrapa le biberon de lait, agrémenté d'une gousse pilée de vanille depuis qu'il avait découvert qu'elle en appréciait l'odeur – c'est l'histoire d'une petite fille sans dents qui manqua de s'érafler la gencive en voulant machouiller trop tôt – posa une nouvelle casserole sur le feu, et pendant qu'il nourrissait l'enfant qui le regardait avec ses grands yeux émeraude, surveillait la cuisson de sa crème brûlée, tout en lisant quelques pas du nouveau manuel de médecine qu'il avait acheté il y a trois jours de cela. C'est ça un homme à tout faire. « Heyy, doucement, petite gourmande ! Tu sais que tu es presque aussi vorace que ta maman, toi ?! » soupira l'écrivain en rigolant après avoir relevé le biberon pour éviter qu'elle ne s'étouffe en avalant trop vite. Heureusement que Sydney n'était pas dans les parages pour entendre ça. « Hum, j'ai oublié le beurre... » Ouvrant le frigidaire, plein à craquer comme on peut s'en douter, le blondinet partit à la conquête du fameux beurre, sans cesser de biberonner Eléonora, qui bien évidemment, une fois terminée, l'observait toujours avec des yeux ronds. « Ah non, mon bébé. Là, c'est fini. Plus de lait jusqu'à ce soir. C'est le quatrième que je te donne depuis ce matin, tu veux que ta maman m'aplatisse avec une poële ? » Depuis que la petite était née, Noah avait cette amusante habitude de lui parler. Tous les parents le faisaient, mais lui … c'était tout le temps. Parce qu'étant médecin, il savait que les enfants appréciaient d'être le centre de toutes les attentions, même s'ils n'y comprenaient pas grand chose au final, et parce que, soyons honnête, il avait bien du mal à se séparer de son bout de chou plus de deux heures d'affilée. Ce qui avait d'ailleurs posé problème plus d'une fois lorsqu'il avait appelé Sydney, la semaine dernière, pour avoir des nouvelles de sa fille. Alors qu'il l'avait quitté, trente minutes auparavant. Ce n'était qu'un détail. « Ouuh, mais c'est que tu as sommeil toi. Allez, on fait le rot pour son papa, et on va au lit... » Plus tard, alors que la petite était confortablement installée dans son berceau, et n'avait toujours pas fermé l'oeil, la faute à son père qui venait voir si tout allait bien toutes les vingt secondes, la porte d'entrée s'ouvrit, pour laisser apparaître … Sydney. « Ça s'est bien passée ta journée ? » demanda instinctivement Noah en continuant de traficoter dans SA cuisine. Il n'avait bien entendu pas remarqué le manège de la jeune femme, auquel cas, il aurait déjà pris ses jambes à son cou. Il faut dire que depuis qu'ils étaient installés, Sydney prenait un malin plaisir à lui faire du rentre-dedans. Oui, je sais que les couples sont censés faire ça. Mais Noah avait … comment dire … du mal à ne pas s'enfermer à double tours ou à ne pas appeler la police sitôt qu'elle se montrait aussi démonstrative. La faute à son kidnapping qui avait un peu détracté ses hormones sans nul doute parce que, soyos sérieux, n'importe quel homme sain d'esprit lui aurait déjà fait sa fête depuis longtemps, avec le corps qu'elle avait. « Il va très bien. Il a beaucoup pensé à toi, ton blondinet d'amour, d'ailleurs. » souffla Noah en lui autorisant ce baiser plus langoureux que d'ordinaire, levant les bras des deux côtés de ses épaules, en raison des gants de cuisine qu'il portait encore. « Elle a fini tout son biberon. » ajouta t-il fièrement, en référence à Eléonora. « Et je l'ai déjà changé. J'essaie de la faire dormir depuis quinze minutes, en vain. Sa maman devait lui manquer. » Où sont les oeufs ? Le caramel n'était pas encore tout à fait au point... « Hum ? Oh, pas grand chose. J'ai travaillé sur mon nouveau livre, je l'ai presque terminé. Et j'ai fait la cuisine, et le jardin. Ah oui, et j'ai enfin eu le temps d'acheter cette petite robe dont je t'avais parlé pour Eléonora. J'ai dû me battre avec une femme pour l'avoir ... » Episode très douloureux d'ailleurs, il avait failli perdre ses attributs masculins dans la bagarre. « ...mais c'est moi qui ai gagné ! » lança fièrement Noah en bombant le torse. Quel homme ! En parlant d'homme... son regard s'était naturellement baissé vers les jambes de sa petite-amie, remontant aussitôt une fois que ses joues virèrent au cramoisi. « Euh.. et... et toi ? Tu as fait quoi de beau aujourd'hui ? » Du calme Noah, du calme. Tu la connais, c'est un test. Fais comme si tu ne voyais rien, et elle finira par abandonner la partie. Comme d'habitude.
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Sujet: Re: « Tonight is the night, honey. » Lun 19 Nov - 9:37
"Longue. Terriblement longue." lança Sydney en regardant sa fille refuser de dormir dans son couffin sous la surveillance de son père. D'une, elle commençait à réaliser ce que le fait d'être parent pouvait engendrer. Malgré son narcissisme parfois surdéveloppé, elle pensait très souvent à Eléonora, savoir si elle ne manquait de rien - quoiqu'avec un père comme Noah, la question ne se pose même pas. De deux, elle pensait également souvent à ce fameux papa poule qui hantait ses désirs depuis trop longtemps pour qu'elle leur tourne le dos. Sans arrêt, la belle faisait tout pour qu'ils se retrouvent seuls, qu'ils puissent enfin laisser parler leurs corps depuis bien de trop longtemps abandonnés de toute sensation vertigineuse que seul l'amour prodigue. L'Anglais n'avait peut-être eu aucun mal à faire preuve de retenue depuis le décès d'Emilie, mais Sydney ne pouvait plus s'en empêcher aussi longtemps. Elle avait besoin d'un homme... et il vaudrait mieux que ce petit blondinet tout timide en prenne conscience rapidement. Très rapidement. Assise sur la table, la belle observait son reflet dans la crédence tout en caressant ses cheveux d'une façon rêveuse. Ce n'est qu'ensuite qu'elle pris sa fille dans ses bras pour la bercer doucement. Elle soupçonnait sa fille d'être en quelque sorte accro à son nouveau parfum, plus délicat et rosé que les précédents, avec un soupçon de fleur d'oranger connue pour apaiser les enfants. D'ailleurs, la petite se mit à papillonner automatiquement des yeux en babillant dans le vide avec une voix de plus en plus timorée. Un sourire amusé et attendri s'afficha sur les lèvres pulpeuses de la fashionista. En entendant parler du livre, la blondinette lui adressa un regard particulièrement réjoui, sachant pertinemment que l'écriture lui permettait de se libérer de certains ressentiments qu'il avait trop longtemps refréné. "Tu me feras la lecture, un jour où il n'y aura pas de documentaire historique pour m'endormir à la télévision." Non, elle ne cherchait pas à être vexante, juste trop honnête. Et elle ne le disait pas non plus pour le blesser, l'écrivain commençait un peu à la connaitre. Courses, ménage, jardin... Sydney se félicitait d'avoir au moins un homme qui sache tenir une maison en son absence. Elle-même n'étant pas spécialement très ordonnée et méthodique - exceptions faites de sa garde-robe, chaussures inclues, et de la décoration d'intérieur - elle pouvait au moins se reposer sur son infatigable Monsieur Propre personnel. "Tu t'es donc battu avec une femme pour avoir une robe...?" releva-t-elle en déposant Eléonora dans son berceau, maintenant qu'elle dormait à poings fermés. Sydney secoua ensuite ses cheveux en arrière tout en plongeant son regard émeraude dans celui de son compagnon. "Chou, je pense qu'il y a certaines choses qui doivent rester de l'ordre du mystère si tu veux pouvoir garder un semblant de virilité à mes yeux. Se battre avec une femme pour une robe, ça en fait partie !" Elle se pencha pour déposer un baiser attendri sur sa joue tout en pouffant de rire. "Tu aurais dû postuler au casting des Desperate Housewives." La série fétiche de l'Egyptienne qui, pas plus tard que tout à l'heure, avait fait un crochet en centre-ville pour récupérer le coffret de la huitième et dernière saison. Des heures passées devant la télévision en perspective. Les rougeurs et le regard de l'écrivain ne lui échappèrent pas. C'est bon, tu as ferré le poisson, Sydney. Maintenant, tu le ramènes doucement, très doucement jusqu'à toi. "Pour commencer, j'ai dû faire dans le public relation puisque les Bêtas et Deltas n'arrêtent pas de me seriner à cause de leurs problèmes de répartition de chambres à l'université." La belle soupira et se pencha pour attraper une clémentine qu'elle commença à éplucher. Être présidente de confrérie lui plaisait beaucoup, cependant elle devait aussi se coltiner toutes les crises existentielles des membres de sa confrérie. Une corvée quand on sait qu'elle préfère avant tout s'occuper de sa petite personne. Dieu merci, Valentina et Joey l'aidaient sans faillir pour maintenir une trinité unie. "Après, j'ai envoyé balader deux rugbymen chez les Iotas qui voulaient me payer un déjeuner à la cafétéria... la cafétéria, franchement. Je vaux au moins du cinq étoiles." lança-t-elle d'une façon aussi naturelle qu'arrogante après avoir mangé son quatrième quartier de clémentine. "Et puis après, je suis allée en cours de dessin... j'ai pensé à toi, d'ailleurs." Tu penses. Elle se remémora ces fameux dessous masculins. C'était devenu une obsession. "Puis Logan m'a appelé en me confirmant qu'il avait bien récupéré Max pour la soirée, et me voilà pour une soirée rien que tous les deux..." finit-elle en se penchant vers son petit-ami pour l'embrasser sur le front, non sans lui offrir au passage une vue prodigieuse sur son décolleté plongeant. Elle se redressa presque automatiquement puis passa négligemment sa main sur ses jambes dévoilées, Allumeuse, Sydney, allumeuse. "On mange quoi, ce soir ? J'ai envie de quelque chose de chaud, de corsé... d'épicé..." De moins en moins subtil, miss.
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Excellente, ton image
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Sujet: Re: « Tonight is the night, honey. » Lun 19 Nov - 11:06
Il n’était pas vexé. Il connaissait suffisamment Sydney maintenant pour savoir qu’elle ne pensait pas toujours ce qu’elle disait, surtout quand les mots avaient un sens négatif pour la plupart des gens, et qu’il en était autrement pour la jeune femme. Non, ce qui l’étonnait surtout, c’était qu’elle parle de documentaires. Et historiques, s’il vous plait. Deux termes qui, dans le cas de Sydney, se télescopaient. Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de cette femme qui considère qu’un documentaire, ne relève que de la mode ou des peoples ? « En effet. Tu ne t’attendais pas à cela de ton homme, je suppose ? » Fier comme un paon, Noah s’attendait à un compliment bien mérité. Il avait quand même failli perdre un bras dans cette bagarre, ce n’était pas rien. Quelle déception lorsqu’il entendit le commentaire de Sydney. « Mais c’était la robe avec les poupons multicolores et les mitaines assorties ! » Quoi ? Il l’avait toujours trouvé tellement mignonne cette robe… « Sydney chérie, je te l’ai déjà dit. La virilité n’a rien à voir avec la sensibilité. Un homme peut très bien être très viril, mais se révéler aussi être très sensible. » soupira l’écrivain. Il s’était mis à bouder. Comment osait-elle ne pas reconnaître son talent naturel pour dénicher des linges mignons tout plein pour leur petite princesse ? C’était la preuve qu’il faisait un effort pour suivre la ‘mode’, elle qui ne cessait de lui reprocher de n’avoir aucune connaissance en la matière. « Mais il est vrai que cela n’avait rien à voir avec ce pauvre garçon que tu as envoyé à l’hôpital pendant deux jours parce qu’il avait, je cite « osé acheter le sac à main qui te faisait envie depuis une semaine. » et qu’il t’a repoussé lorsque tu lui as griffé une première fois le visage. Comment vont tes ongles, à ce propos ? » la taquina Noah en finissant sa crème brûlée, et vérifiant que le dîner qu’il avait préparé était fin prêt. « Et toi, au Diable s’habille en Prada. » Jeu de mains, jeu de vilains. « Hum, oui, Benedikt m’a fait toute une scène lorsqu’il a appris qu’il n’était pas dans la même chambre que Kilian. Tu sais, le fils de Logan. Ca m’a d’ailleurs beaucoup étonné. D’ordinaire, il n’est pas aussi ‘démonstratif’. » poursuivit Noah sans avoir remarqué qu’il parlait peut-être un peu trop. Et pour la même raison, avait complètement effacé de sa mémoire les jambes de Sydney qui avaient réussi à le faire rougir il y a à peine quelques minutes. « Tu as eu rais… comment ça ils voulaient te payer un déjeuner ? Pourquoi faire ? » demanda t-il surpris, se retournant dans sa direction par la même occasion, pour se retrouver nez à nez avec Aphrodite en personne, en pleine dégustation ‘clémentinienne’ - si si, ce mot existe. « Ma question est totalement stupide. Je te prie de bien vouloir m'excuser. » Pas besoin de réponse, en effet, quand on voyait le corps de Sydney. Etonnant aussi de voir à quel point certains hommes se laissaient traiter plus bas que terre, rien que pour apercevoir, ne serait-ce que deux secondes, le sourire de la jeune femme. Noah n’était pas jaloux. Pas à l’égard de jeunes loups encore ‘inexpérimentés.’ Si cela avait été un homme de son âge, qui avait du vécu, par contre, Sydney aurait sûrement eu droit à sa première crise de jalousie. Rien de bien méchant, je vous rassure. Mais elle ne pourrait plus alors douter de l’amour qu’il lui portait, ni de son côté ‘viril’ qu’il savait fort bien exprimer lorsque les circonstances l’exigeaient. Il n’était qu’un homme, après tout. « Ah oui ? Laisse-moi deviner ...tu as dessiné un médecin ? » Tâchons de deviner. Tu es encore loin. « Un blond ? Un blond avec une blouse ? Un blond avec une blouse et l’hôpital derrière ? Non attends, un écrivain ? Des livres ? » Il pouvait chercher autant qu’il voulait, aucune chance que son imagination soit aussi fertile que l’avait été celui de la jeune mère. Et encore heureux qu’il l’ignore d’ailleurs, auquel cas, il se serait déjà jeté sur la porte de sortie, et aurait immédiatement paniqué en la découvrant, fermée à double tours. « Rien que nous deux… » répéta Noah les yeux baissés sur le four, l’esprit ailleurs. Un, deux… trois … et il venait de repasser chaque mot dans sa tête, et de comprendre. Nous deux. Seuls. « …avec Eléonora ! » s’empressa t-il d’ajouter avec un grand sourire niais. Quel idiot ! Il était pris au piège ! Mais comment n’avait-il rien vu plus tôt ? Max qui avait brusquement disparu de la circulation, Sydney qui le laissait faire la cuisine sans rouspéter parce que les placards étaient déjà pleins à craquer, Joe qui ne répondait pas au téléphone … JOE. Sa promesse. Pitié, dîtes-moi qu’elle n’a rien d’autre en tête qu’un simple dîner en amoureux. « Raté... » songea Noah alors que ses yeux se fermaient pour éviter la vue de sa poitrine sous son nez. « Tu veux que je te fasse un chocolat au lait ? » Voilà pour le chaud. « Ou alors, il y a une excellente bouteille de Bordeaux que je n’ai toujours pas ouverte. » Voilà pour le corsé. « Piment ? » Euh… et voilà pour l’épicé. Si elle, elle était de moins en moins subtile, que devait-on dire de lui qui s’était éloigné de la cuisine, pour le salon. Moins d’oestrogènes. Reprend toi, elle ne va tout de même pas te sauter dessus ! Sois un homme bon sang ! « Tu…tu n’as pas vu la clé ? » Inconsciemment – tu parles ! – il avait même atteint la porte d’entrée. Verrouillée. Allons, ce n’était qu’une coïncidence, forcément. « Sy…Sydney ? » Le regard qu’elle lui lançait. Il était presque sûr d’avoir vu le même chez un lion chassant une gazelle à la télévision, ce matin. « C’est fermé et … » Trouve une excuse, VITTEEEE !! « …je… j’ai oublié de prendre le courrier ce matin ! » C’est ça que t’appelles une excuse ?
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Et attends, tu n'as pas tout vu ...
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Sujet: Re: « Tonight is the night, honey. » Ven 23 Nov - 4:55
Oui, d'accord, c'est vrai que cette robe était jolie. Mais rien à faire : Sydney trouvait navrant de voir un homme se battre pour une petite robe multicolore. Si cela avait été pour une place de parking ou - bien mieux - pour elle, là d'accord. Mais comme d'habitude, la belle avait des idées très - trop - arrêtées sur certains sujets. Quand il fit allusion à cet enfant qu'elle avait presque sauvagement agressé, elle roula des yeux, signe évident de son exaspération. "Quand je fais du shopping, je fais du shopping. Un article n'appartient pas à l'autre client tant que le client adverse n'est pas allongé sur le sol et dans l'incapacité physique de se débattre." Jusque là, elle avait épargné à Noah de longues séances de shopping. Cependant, les soldes approchaient à grands pas. Et ce jour, il allait pouvoir constater par lui-même que ce qu'elle avait fait pour ce sac à main n'était rien. Que face à une armada de femmes à l'affût des bons plans, Sydney Satis Khelos est une véritable machine de guerre impitoyable. Même Joe en aurait fait dans son pantalon s'il s'était retrouvé entre Sydney et une femme portant la robe qu'elle convoitait. Une bien jolie expérience en perspective. Aussi formidable que si une femme avait eu l'audace de poser trop longtemps ses yeux sur SON blondinet. Concernant Benedikt, la fashionista regarda ses ongles - faute à la réflexion de son homme tout à l'heure - en haussant les épaules. "Bien sûr qu'il ne doit pas être content, les nuits avec Kilian doivent être plus agréables qu'avec ses colocs du moment... fallait voir comment ils se mataient à la fête, l'autre jour..." lâcha-t-elle naturellement. En effet, les deux jeunes hommes n'avaient cessé de se dévorer du regard, sans pouvoir se dévorer ailleurs. Ok, on coupera au montage, elle était limite, celle-là. Quoiqu'il en soit, elle espérait secrètement qu'un jour, elle verrait Noah faire une crise comme Benedikt vis-à-vis d'elle. Qu'il rugisse si un homme pose trop longtemps ses yeux sur elle. Et Dieu sait qu'ils sont nombreux. Cela lui prouverait encore davantage son attachement... attachement dont elle doutait parfois, lorsqu'il la repoussait sans arrêt sur le plan physique. "Non, j'ai dessiné un homme en sous-vêtements. Et avec un sacré attirail, en plus." Naturel, simple, direct. Typique Sydney. Voilà qui allait sûrement mettre notre chaste Anglais dans un embarras particulier, mais peu importe.
Avec Eléonora ? Oui, bon... qu'il ne se serve pas d'elle pour la repousser. Elle avait réussi à se débarrasser de Max sans éveiller les soupçons chez le futur médecin, et maintenant, il semblerait qu'il ait compris. Par tous les moyens qui furent à sa disposition, Noah entama son éternelle stratégie de repli. Déni de la situation. Recul vers les issues de secours. Excuses bidons. Voilà, on a le triplé gagnant. Quant à Sydney, elle avait suivi sa progression en marchant très lentement dans sa direction, tigresse affamée lorgnant sa proie avec appétit avant de lui bondir dessus sans plus attendre. Onze mois. Onze mois qu'elle voulait un homme. C'était ce soir ou jamais. Elle mangea un nouveau quartier de clémentine, souriant légèrement en coin en le voyant tenter sans succès d'ouvrir la porte. Raté. Try again. "Oui...?" hasarda-t-elle avec une voix faussement innocente. Le courrier. Bien sûr. Et tant qu'on y est, tu vas aller chez l'imprimeur pour attendre le journal de demain, aussi ? "Tu sais, chou... le courrier, il ne bougera pas de la boîte d'ici demain matin. Pas la peine de vouloir lui courir après." La présidente des Bêtas continuait d'avancer lentement, très lentement. De tigresse, on serait presque passé à mante religieuse. Ou veuve noire. A ceci près qu'elle ne voulait pas la mort de Noah, juste un peu de son attention "virile", justement. "J'ai caché la cleeeef !" lança-t-elle avec un air tout joyeux. "Alors on va jouer à un jeu : tu cherches, et moi je te dis si tu chauffes ou si tu refroidis. Et c'est pareil pour tes clefs de voiture, d'ailleurs." Au cas où il aurait voulu fuir vraiment loin. Simple anticipation. Elle posa ses mains sur ses hanches dans une attitude qui aurait fait fondre n'importe quel mâle. "Je te donne un indice : plus tu vas chauffer, plus je vais chauffer aussi..." Pitié, pas le four, Noah. Pas le four. L'allusion n'est pourtant pas très subtile. En attendant, elle se rapprochait de lui, doucereuse et dangereuse.
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Sujet: Re: « Tonight is the night, honey. » Ven 23 Nov - 6:02
Les yeux agrandis par la surprise, Noah crut avoir mal entendu. « Est-ce que ‘mater’ aux Etats-Unis, a le même sens qu’en Angleterre ? » Non, c’était impossible. « Tu… tu veux dire que Beni est… gay ? » Non, ça aussi, c’était impossible. « Mais Joe n’aurait pas … » Encore un petit effort, t’y es presque. « Il n’est pas au courant. » Et bien non. Parce que Noah était persuadé que si son frère de cœur était au courant de l’homosexualité de son fils, vu son nombre incalculable de conquêtes, il aurait tout fait pour changer ce petit ‘défaut’ de son aîné. « Et Kilian … hum, je ne crois pas non plus que son père soit au courant… » Cette fois-ci, un sourire presque sadique était apparu sur les lèvres de notre blondinet national. Depuis qu’il savait que Sydney et le professeur de théâtre avaient couché ensembles, il avait un peu de mal à le voir en ‘ami’, et ne perdait pas une occasion de le suivre dans chaque pièce, dès que ces deux là se retrouvaient un peu trop seuls à son goût. Voilà comment il exerçait sa jalousie. Discret, mais prêt à bondir au moindre geste suspect. Un sacré attirail … « Ah, il avait beaucoup de vêtements par-dessus ses sous-vêtements ? » demanda innocemment Noah avec un sourire attendri. Sourire qui disparut petit à petit, lorsqu’il comprit que l’attirail dont parlait Sydney n’avait rien à voir avec une couche supplémentaire de vêtements. Plutôt de peau, en fait. Et de muscle. Vous aviez compris, vous ? Bande de pervers ! Ainsi donc, il avait à nouveau rougi comme une tomate bien mûre, préférant s’intéresser à la poignée de la porte, et à une autre issue de secours, plutôt que de s’arrêter sur les fantasmes de Sydney. Parce que Sydney + fantasme + Noah = nuit blanche à courir dans toute la maison pour essayer de lui échapper. « Oui non je sais mais c’est parce que … » Réfléchis, réfléchis… « …j’attends une lettre très importante de Florilèges sur les ….fleurs. » On repassera demain pour la virilité. « …c’est…euh…c’est une … nouvelle espèce de violette qui vient d’être … découverte… en Alaska. » Bah voyons. Les violettes poussaient en Alaska maintenant, c’est nouveau ça aussi. Oh noonn, elle avait presque atteint la porte. Elle allait le toucher, et lui sourire avec ses lèvres pulpeuses et délicates, passer ses bras autour de son cou et … « STOPPP !! Sydney, tu…tu veux être gentille et me dire où sont les clefs, s’il te plait ? » supplia l’écrivain avec un regard désespéré. Il avait même pris son tour de taille en deux secondes chrono pour passer par la petite embrasure de la fenêtre si jamais elle lui sautait dessus. « C’est très important parce que …. Il faut planter la graine à la … Pleine Lune. Donc…ce soir. » Au secours. Il fallait vraiment qu’il prenne des cours pour apprendre à mentir mieux que ça. Surtout que son regard venait de dériver vers le calendrier posé en évidence sur la table du salon, et qu’au lieu de la pleine lune, ce soir était une nuit à croissant de lune. Un pas devant l’autre, le plus lentement possible pour qu’elle n’ait aucun soupçons – même si Sydney ne devait avoir rien remarqué et s’en fiche éperdument du temps qu’il ferait, de la saison, ou de la Lune – Noah attrapa un stylo bille noir dans sa main, cachée dans son dos, en essayant de tracer un rond dans l’arc de cercle, pour arrondir la forme lunaire. Pas facile quand on a les yeux fixés devant soi. Ce n’est que quant il se retourna, qu’il put constater les dégâts. La Lune était bien ronde, certes. Mais elle faisait aussi tout le calendrier. Bravo pour les dimensions No’ ! « Tu… tu l’as caché ? Pourquoi ? » Non. NON, évite surtout de poser ce genre de questions. Tu as vu sa poitrine ? Ses vêtements, son sourire carnassier, son regard de prédatrice ? Tu sais très bien pourquoi elle a caché les clefs. Maman, au secours. « Les clés de … D’accord. D’accord, on va jouer. » En espérant que le jeu parvienne à lui faire oublier la raison première qui lui avait fait cacher son trousseau de clés. « Plus je vais chauffer, plus tu vas chauffer aussi, humm… » L’index sous son menton, Noah était en proie à une profonde réflexion ; N’importe quel homme normal aurait déjà compris le sens de chaque terme. Mais on sait depuis longtemps que Noah était tout, sauf normal. « C’est le four, c’est ça hein ? » Il avait même ri, fier d’avoir trouvé si vite sa cachette, courant ouvrir le fameux appareil. Vide. « La salle de bain, alors ? Tu sais… quand … quand tu ouvres le robinet d’eau chaude et que la vapeur commence à … » Tais toi Noah, tu es la honte de la nature, j’espère au moins que tu le sais ? Fronçant les sourcils, comme si la dureté de ses traits allait lui donner plus de matière grise en matière de sexe, l’écrivain fit le tour du salon, et de la cuisine, en cherchant à comprendre la métaphore de Sydney. Et s’il ne s’agissait pas d’une métaphore ? « J’ai une question. Est-ce que le verbe ‘chauffer’, est au sens littéral ? Comme chauffer de l’eau, par exemple ? Parce que ça voudrait dire que tu as caché les clés dans un endroit brûlant. Et elles pourraient fondre si tu ne … quoi ? Non, non c’est pas ça. » Vu la tête qu’affichait Sydney en cet instant, il devait passer pour l’idiot du village. Sans nul doute. Une fois face à lui, et lui toujours en train de marcher à droite, puis à gauche, veillant à rester loin de cette créature dangereuse et non moins séduisante – c’était ça le danger justement – Noah s’immobilisa tout à coup, avant de la détailler de haut en bas, comme s’il la voyait pour la première fois. Non, tu n’as pas fait ça ? Une seule façon de le savoir. Il fait quelques pas dans sa direction. Un, puis deux, puis trois. Jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres, juste séparé par le grand fauteuil – bah oui, les risques étaient toujours bien présents – « Je… tu … je crois que je sais où sont les clés. » Et si tu te trompes ? Ton imagination n’aura jamais été plus fertile qu’aujourd’hui. « …mais…. en fait, c’est un endroit...disons.... inaccessible par moi donc … on a cas dire que j’ai gagné. » balbutia Noah, qui avait pris la couleur d'une bouteille de ketchup pour l'occasion. Mais oui, biensûr.
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Sujet: Re: « Tonight is the night, honey. » Sam 24 Nov - 17:29
Oui, Beni est gay. Enfin, bisexuel. Quoique gay, ça serait tellement plus drôle pour Sydney. La blondinette avait toujours rêvé d'avoir ce genre de meilleur ami gay avec qui on peut aller faire du shopping, draguer les autres hommes, s'asseoir sur un banc pour passer des après-midis entiers à critiquer les passants, mépriser le bas-peuple d'un regard hautain... toutes ces choses qui rythment la vie d'une petite princesse supérieure comme la présidente des Bêtas. Voilà pourquoi elle passait son temps à essayer de... on va dire "homosexualiser" son cousin. Si, ça existe. Dans le vocabulaire de Sydney, en tout cas. Cousin qui, entre parenthèses, prenait toujours ses jambes à son cou pour lui échapper, lorsque les grognements et les menaces ne suffisaient plus à la tenir en respect. Un vrai pot de colle face à un grognon de première classe. Bref, désireuse de ne pas s'étendre sur les orientations sexuelles des autres, mais plutôt de se concentrer sur sa propre vie sexuelle, Sydney avait répondu à Noah par de simples regards sceptiques et exaspérés à ses soi-disant excuses pour aller chercher le courrier. Une lettre sur les fleurs. Pitié. Elle voulait que Beni soit gay, pas son homme à elle. "Il y a un autre parterre qui aurait bien besoin d'être... labouré. Je crois que c'est le mot, non ?" Classe, Sydney, vraiment très classe. En même temps, c'est le défaut d'être trop franche, on dit tout ce qui nous passe par la tête. "Ce n'est pas de cette Lune que tu devrais t'inquiéter." De mieux en mieux. Si Noah ne savait pas mentir, Sydney n'était pas non plus une championne dans l'art et la manière d'être subtile. A ses yeux, la subtilité dans un moment pareil est une perte de temps. Arrêtes de t'agiter à travers la maison pour m'échapper, sautes-moi dessus, arraches mes vêtements, fais-moi l'amour sur le divan ou n'importe où... mais sois un homme, bon sang ! Peut-être devrait-elle lui parler de cette fameuse fois où Logan avait renversé tout ce qui se trouvait sur son bureau, dans son appartement, pour la posséder avec une vigueur délicieuse à même ce fameux bureau ? Peut-être qu'avec ça, ce timide Anglais serait piqué dans sa fierté et serait tenté de faire mieux ? Sydney était tête-en-l'air, mais pas au point d'ignorer cette pointe de jalousie et de méfiance qui animait Noah vis-à-vis du Breton depuis qu'il savait qu'en plus d'être son meilleur ami, ils avaient couché ensemble par le passé. Oui, chou, j'ai eu une vie sexuelle avant de te connaitre. Voilà, jouons un peu. Patiente, la belle garda ses mains sur ses hanches et l'observa commencer à évoluer un peu partout dans la maison tout en avançant quelques lieux potentiels tous plus impossibles les uns que les autres. Le four, mon dieu, il a osé. La Bêta roula des yeux et secoua la tête en signe de mépris le plus complet. Les écrivains ont-ils donc tous une imagination aussi peu orientée sur le sexe que Noah, ou bien avait-elle eu l'extrême chance d'être tombé sur le seul moine révoqué de la profession ? Pourtant, il était si craquant avec sa crinière blonde bouclée, sa carrure de paysan - je vous jure que c'est un compliment, le travail à la campagne permettant de développer une certaine musculature - son regard si intense... Sydney s'était parfois prise à se mordre les lèvres rien qu'en le voyant pétrir une pâte à tarte, s'imaginant sûrement son propre corps à la place de cette pâte. Il avait tout pour faire un amant qui comblerait ses moindres désirs SAUF l'envie d'être cet amant. Et ça, c'est une énigme à laquelle elle ne trouvait aucune réponse. "Tu en fais exprès, rassures-moi..." lâcha-t-elle sur un ton condescendant qui n'est pas sans rappeler un certain requin. Non, ce n'est quand même pas possible d'être aussi neuneu à ce niveau ?! Elle le regardait marcher dans la maison et veiller à garder une distance de sécurité entre eux, de plus en plus impatiente. L'attente et Sydney, ça fait deux. Cela fait onze mois qu'elle attend ce moment, alors une minute supplémentaire risquerait fort de lui faire perdre la tête. Onze mois... vous imaginez ? Dans un mois, ça va faire un an ! Un an sans la moindre relation charnelle, mais quelle horreur. Il y en a qui se sont pendus pour moins que ça. Soudain, le médecin s'immobilisa et la regarda avec insistance. Ah, ça y est ? Le Père Noël aurait-il daigné agir avant le 25 décembre ? Noah aurait-il était touché par une quelconque grâce divine ? Approches, approches encore un peu, juste un peu plus près, oui, c'est ça... "Tu chauffes, tu chauffes, tu chauffes vraiment... Encore un peu... Je chauffe aussi..." lança-t-elle avec un sourire fier et amusé. Sa remarque venait de porter une estocade à la fashionista. Inaccessible par lui ? "Noah, ça fait onze mois, deux heures et trente-huit secondes que cet endroit n'est jugé accessible QUE par toi." Les deux raisons pour lesquelles elle n'avait jamais connu la moindre relation avec un autre homme étaient que d'une, elle était trop grosse pour intéresser qui que ce soit. Et de deux, elle était tombée amoureuse. Amoureuse d'un homme qui ne veut pas lui faire l'amour... oui, vous aussi vous commencez à vous dire qu'il y a de fortes chances pour que l'article "Noah Clives" retourne sous peu au service après-vente pour défaut de fabrication ? Sans attendre le moindre consentement de sa part, elle bondit sur lui et le plaqua sur le divan moelleux de manière à se retrouver couchés l'un sur l'autre. "Tu as raison, tu as gagné ! Alors maintenant, je t'explique ton prix : tu fais ENFIN l'amour à ta compagne, là, tout de suite, maintenant !!" Elle plaqua sa bouche contre la sienne pour parer à toute volonté de la contredire. Telle une lionne affamée, la prédatrice lui arracha les boutons de sa chemise pour révéler son torse sur lequel elle fit courir ses mains fébriles. La chaleur commençait à la consumer, elle ne voulait plus s'arrêter. Non, ce n'est pas un viol. Enfin... pas trop. Disons que le consentement de Sydney était si fort qu'il valait au moins pour deux personnes. Jamais elle ne s'était autant "offerte" à un homme, elle semblait vraiment prête à tout pour passer un long, très long moment intime avec Noah. N'est-ce pas flatteur, pour un homme, de se dire qu'il est l'objet de ses fantasmes trop longtemps refoulés ?
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Sujet: Re: « Tonight is the night, honey. » Lun 26 Nov - 6:19
Les yeux ronds comme des soucoupes, Noah avait souri de façon crispée en entendant les mots employés par Sydney pour qualifier son 'parterre'. Il avait la curieuse et désagréable impression qu'il n'allait pas s'en sortir aussi facilement que d'habitude aujourd'hui, c'est bizarre. Et à bien y réfléchir, elle avait sûrement prémédité cette soirée pendant des jours, des semaines, que dis-je, des mois ! Le fait que Max soit, évidemment, absent, qu'Eléonora qui avait abandonné son père depuis longtemps pour rejoindre le pays des songes depuis que Sydney l'avait bercé dans ses bras, le fait que la porte soit fermée à clé, que l'embrasure de la fenêtre, toujours ouverte d'ordinaire, était presque fermée ce jour-là … Et lui qui n'avait rien vu venir. Pourtant, il y avait eu de nombreux signes. Le fait qu'elle passait de plus en plus de temps à l'observer, qu'elle avait presque réussi à crocheter la porte de la salle de bain la dernière fois qu'il y était, en prétendant qu'il s'agissait d'un problème de serrure – et lui qui l'avait cru sur le coup, forcément – le fait qu'elle se rapprochait de son côté du lit – il avait depuis un moment d'ailleurs choisi de dormir habillé pour éviter tout débordement – le fait aussi qu'il avait failli tomber du lit parce que ses bras avaient enlacé amoureusement sa taille, et que l'une de ses mains était descendue un peu plus au Sud par la même occasion …. Pouvait-on être plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Oui bon, il a compris. Inutile de faire d'autres allusions, chérie. ÇA N'ARRIVERA PAS !! Pourquoi n'arrivait-elle pas à prendre conscience de la douceur de son partenaire ? De son côté fleur bleue. Elle avait envie de coucher, il voulait juste un calin. Elle voulait ses lèvres, et lui ses joues. Dire qu'ils avaient failli … dans cette auberge, et puis … la naissance de la petite. Il pouvait comprendre qu'elle soit frustrée depuis cette nuit-là, mais il n'était pas prêt. Enfin, ce n'était pas réellement cela le problème. Il avait fait une promesse à Joe. D'une. Et de deux, depuis son enlèvement, sa libido avait chuté de façon vertigineuse. Elle lui plaisait toujours autant, naturellement, mais il n'avait plus envie d'elle comme par le passé. Elle … lui faisait peur, en un sens. Mais allez dire cela à votre compagne et je puis vous assurer que vous finissez la nuit dehors, à la belle étoile. Sans compter que Sydney ne comprendrait sûrement pas son souhait de prendre son temps, de se réhabituer à vivre, tout simplement. Elle avait envie de lui, lui ne désirait qu'une chose : oublier ce qui s'était passé le jour où ces hommes l'avaient emmené. Il aurait dû voir un psychologue, tout aurait été tellement plus simple aujourd'hui. Ou en parler à Joe, pourquoi pas ? Non, il avait suffisamment de soucis en ce moment sans qu'il ne vienne en rajouter avec ses problèmes psychologiques.
« Non non, pas du tout. Je ne vois vraiment pas... » murmura Noah, le regard empli d'une innocence tellement naïve qu'on ne pouvait plus douter de la pureté de son coeur d'écrivain. Bien. Elle chauffe aussi, allelouia. SORTEZ-MOI DE LÀÀ !! « Hum, et bien,... si tu chauffes c'est … que j'ai gagné. Alors, tu me rends les clés maintenant ? » Là, si elle n'avait pas encore compris qu'il voulait prendre ses jambes à son cou … « Je … ah... ah bon ? » C'est ça, fais l'idiot maintenant. Ca te va si bien. « ...Je ne savais pas que ... » Qu'elle a envie de toi depuis que tu l'as aidé à accoucher, et bien avant ? Pinocchio !! « ...mais c'est …je suis très heureux que tu m'aimes, vraiment. Et je t'aime aussi très fort, tu sais. Bon, tu me donnes les clés, maintenant ? » Arfff, mais qui te parle d'amour là, benêt ? On te parle de sexe !! Cette voix en fond sonore commençait sérieusement à l'agacer. Bien, je me tais. « AAHH... mais … Sydney... qu'est-ce … tu fais ? Mmm... » Question rapidement oubliée pour passer au stade supérieur. Le baiser possessif, intense et langoureux. Qui l'empêchait presque de respirer. « Syd...humph....ney... » Ses mains tentaient de la repousser, mais il avait peur de lui faire mal par des gestes trop brusques. Si c'était pas mignon ça. « ...umph.... » C'est à ce moment-là qu'elle déchira sa chemise préférée. Et qu'un éclair de panique le prit de part en part. « Sydney ! Mais arrête … je ne crois pas que … qu'on devrait … tu sais ... » Retenant ses poignets de ses doigts, l'un et l'autre se débattait sur le canapé. Lui en cherchant à la pousser sur le côté, elle, à caresser son torse imberbe. On n'est pas sur la même longueur d'ondes là, je crois. Finalement, Noah, par on ne sait quel miracle divin, reprit le dessus, et réussit à se dégager, en se libérant de son étreinte. Des gouttes de sueur perlaient déjà sur le sommet de son front, et il avait la respiration altérée. Il faut dire que se débarrasser de Sydney demandait beaucoup d'efforts. « Stop ! Ma chérie … tu sais, on pourrait peut-être attendre que … » Continue comme ça et elle te croquera avant que le dîner soit prêt. « J'ai fait une promesse à … Joe. Je lui ai promis qu'on ne ferait pas l'amour tant que … enfin, si tu m'aimes, tu devrais pouvoir attendre encore un peu, non ?! » Cause toujours, tu m'intéresses. Il avait déjà filé dans l'escalier pour rejoindre la salle de bain, et s'y enfermer, avant qu'elle ne lui coure à nouveau après. Quel courage ! « Tu ne veux pas qu'on en discute, au moins ? Tu sais, il y a plein d'autres choses qu'on pourrait faire ? Scrabble ? Monopoly ? Oh, je crois qu'il y a Paris Soulton qui passe à la télé ! » Tu peux répéter son nom pour voir ? En attendant, l'écrivain essayait tant bien que mal d'ouvrir cette *** de fenêtre de la salle de bain. En vain. Il devait trouver autre chose. Quelque chose pour se défendre.
« Chérie ? Tu es toujours là ? » Au bout de cinq minutes d'un silence complet et terrifiant, - on se croirait dans Hannibal Lecter – Noah rouvrit la porte de la salle de bain, en faisant le moins de bruit possible. Rien à droite. Rien à gauche. La voie est libre. Un pas devant l'autre, tout dou-ce-ment... jusqu'à la fenêtre du salon. Cette fameuse fenêtre, son issue de secours. Dans une main, il touchait le vide devant lui, comme pour parer à l'attaque d'un prédateur sur la pauvre petite proie fragile qu'il était. Dans l'autre, un morceau de savon. Ne cherchez pas à comprendre, c'était la seule arme qu'il avait trouvé pour se défendre. Pathétique, je sais. La fenêtre n'est plus qu'à quelques mètres, ne reste plus qu'à descendre les marches des escaliers. Mais où est Sydney ? Son coeur bat la chamade. Il devient parano. En plus, il a mal reboutonné sa chemise. Pas étonnant, trois boutons avaient sauté, si bien qu'il avait un côté plus grand que l'autre maintenant. Avec ses cheveux en pétard, sa chemise à moitié déchirée, les chaussures qu'il avait retiré pour faire moins de bruit, et son regard effrayé au moindre « zzzzz » de moustique, il avait l'air tout droit échappé de l'asile.
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Sujet: Re: « Tonight is the night, honey. » Lun 26 Nov - 7:30
Non Noah, elle ne s'arrêtera pas là. Ce soir, elle avait décidé que vos corps s'uniraient, alors il en sera ainsi que tu le veuilles ou non. Sur le chemin du retour, la belle s'était même demandé - allez savoir d'où lui vient une telle idée - si mélanger un somnifère et un cachet de viagra pourrait immobiliser Noah sauf la partie qui l'intéressait. Glauque, n'est-ce pas ? Vous n'avez pas la moindre idée de ce qu'une Bêta en manque serait prête à faire pour obtenir ce qu'elle veut. Allongée sur lui, ses lèvres courraient sur son torse avec une fougue incroyable. Affamée et ivre de désir, son appétit semblait insatiable. Lionne plaquée sur sa proie, la bataille était inégale et le pauvre petit zèbre anglais aurait beau se débattre, seuls les crocs de la prédatrice semblaient faire la loi. Ce parfum, ce corps, tout semblait fait pour la déconnecter de la réalité. Jamais elle n'avait éprouvé une attirance aussi forte pour un homme, pas même sur le plan physique et pourtant, Dieu seul sait qu'elle avait connu de sacrés spécimens avant de croiser la route de l'écrivain. Sa chemise était désormais aux abonnés hors-service, et il était hors de question qu'il veuille marquer une pause pour un atelier couture. Qu'importe que ce bout de tissu insipide soit son préféré : il ne faisait que couvrir ce que la jeune femme rêvait d'avoir depuis maintenant de longs, très longs mois. Sydney aurait pu être comparée au Filet du Diable. Vous savez, cette immense plante ensorcelée dans le premier opus de Harry Potter ? Celle qui vous enserre toujours plus dès que vous vous débattez ? Eh bien là, pareil. Plus Noah cherchait à lutter, plus l'Egyptienne le bloquait. Comme quoi, ses cours d'auto-défense avec Logan n'avaient pas servi à rien... à ceci près que dans l'histoire, Noah était la victime, et Sydney l'agresseur. Malheureusement pour elle, l'Anglais finit enfin par renverser la vapeur, au bénéfice d'une volonté toute particulière à en juger par la fine pellicule qui brillait sur son front. Le regard lubrique de Sydney s'arrêta d'ailleurs là-dessus, un sourire coquin étira ses lèvres. "Mmm... j'adore voir un homme sous l'effort..." Irrécupérable, c'est toujours le terme qui convient le mieux à la jeune femme. "Si tu veux prendre les commandes, je suis toute à toi..." souffla-t-elle avec fébrilité, cherchant à nouveau à embrasser son cou, son menton, sa peau tout simplement. "Ne me... parles plus... d'attendre..." glissa-t-elle en voulant échapper à sa prise pour se coller à lui. Personne, je dis bien PERSONNE n'a attendu aussi longtemps qu'elle pour coucher avec un homme. Involontairement, en tout cas. Car si elle en avait vraiment eu l'occasion, ma foi... mais ne nous arrêtons pas sur ces détails. Le médecin se dégagea et essaya de retrouver quelques distances. Sydney ne resta pas couchée sur le canapé, au contraire. Un sourire inquiétant étirait ses lèvres pulpeuses, un peu comme le Joker dans Batman, sur le point de commettre un méfait issu de sa pure folie. Très encourageant pour notre chaste Britannique.
Soudain, il lâcha une bombe qui assomma littéralement la présidente des Bêtas. Tant et si bien qu'elle ne chercha même pas à courir après son compagnon à travers la maison et jusque dans la salle de bains. Debout au milieu du salon, les bras ballants, elle méditait sur ce qu'il venait de lui dire. Joe. Promesse. Aimer. Attendre. C'est comme si la scène se répétait inlassablement dans sa tête alors qu'elle venait juste de se produire. "si tu m'aimes, tu devrais pouvoir attendre encore un peu", voilà quelle avait été la réponse de Noah à ses avances. Voilà ce qu'il avait osé lui jeter en pleine figure en toute impunité. Attention, la demoiselle Khelos a souvent bien assez de répartie pour se sentir vexée ou blessée. Mais là, l'Anglais avait fait mouche et était allé beaucoup trop loin à ses yeux. Dominée par des émotions sur lesquelles elle n'arrivait pas encore à mettre un nom précis, elle s'assit sur la table basse, un peu comme un zombie, et se mura dans le silence le plus complet. Son regard était creux, son corps était d'une immobilité effrayante. Combien de minutes s'écoulèrent ? Aucune idée. Elle n'avait plus la notion du temps. Ses yeux fixaient un point dans le vide, comme hagards et déconnectés. Joe. Joe et Noah. Encore. Ses pensées flottèrent vers les couples qu'elle connaissait. Logan et Cheyenne. Emy et Stephen. Même Benedikt et Kilian qui ne semblaient pas être "engagés" comme un couple paraissaient plus épanouis. Et au-delà de ça, un seul couple à sa connaissance ne paraissait pas pouvoir décoller. Le sien. Au diable toutes ces belles paroles lors de la fête. Au diable les gentillesses et les petites attentions. Tout ceci n'était donc que du vent ? Lorsque le trentenaire revint dans le salon après avoir descendu les marches, Sydney resta assise sur la table basse. Elle remarqua à peine le savon qu'il tenait à la main. Ce qu'elle remarqua fut son attitude. L'attitude qu'il avait envers elle. Dès qu'elle cherchait de l'intimité, il la repoussait, lui faisait comprendre qu'elle devenait un élément hostile. Qu'elle incarnait quelque chose à craindre. Il la rejetait. Et le rejet, ça, Sydney ne pouvait pas le supporter. Pas après tout ce que sa famille - adoptive et biologique - lui avait fait subir. Pas de la part du seul homme dont elle était amoureuse. Elle le regarda en silence, interdite. Comme lorsqu'on vous annonce une nouvelle terrible qui vous met K.O. pour une demi-heure avant que vous en preniez vraiment conscience. "Alors comme ça... c'est Joe qui décide de tout... hein ?" lança-t-elle d'une voix faible, avec un sourire triste. L'étudiante souriait rarement comme ça. Elle souriait ainsi lorsqu'elle avait vraiment mal et qu'elle cherchait à sauver son apparence.
Elle se leva de la table basse et, fait incroyable, elle commença à remettre les coussins du divan en place, comme pour effacer toute trace de ce qui avait failli se produire. "Si j'avais su quel dégoût je t'inspirais, je n'aurais pas insisté." poursuivit-elle, sans regarder l'écrivain une seconde. Même si en Egypte, elle s'était dit qu'elle n'y penserait sans doute plus, elle pensa pourtant à sa mère. A une femme qui, même si c'était pour son bien, l'avait presque marchandée en suivant le testament de Bradford Shark. Quelqu'un d'autre décidait encore à sa place de ce qu'elle devait faire ou non. Et c'était encore un Shark. A la différence que cette fois, ce n'était pas Bradford, mais Joe. Et que la personne obéissante n'était pas sa mère, mais son homme. La fashionista remit calmement ses cheveux en place, toujours sans adresser un regard à Noah. "J'espère au moins que tu te rends compte de ce qui se passe, Noah. De ce que tu as osé me dire." Son ton devenait nettement plus glacial, un ton qu'elle n'avait jamais employé avec lui. Elle tourna les talons et planta cette fois ses yeux verts et menaçants dans les siens. Elle n'avançait pas, elle ne bougeait même plus. Elle se contentait de lui faire constater l'étendue de sa colère et de sa blessure. "Tu crois que je ne t'aime pas ? Qui le saura, si ni toi ni moi ne sommes apparemment en mesure de le faire, tu peux me le dire ? Joe, c'est ça ?! Il faudrait que j'aille demander son avis à cette espèce d'enfoiré de première qui me pourrit la vie, c'est ça, Noah ?!" Attention, elle commence à crier. Plus qu'une diva, c'était une femme en colère. Rien à voir avec ses petits caprices passagers qu'elle servait souvent, non... C'était une vraie colère, celle d'une compagne bafouée et mature. "Tu me demandes d'attendre pour te... pour te prouver que je t'aime...? Tu te rends compte de ce que tu oses me dire ?! Jamais, tu m'entends, JAMAIS je n'ai aimé le moindre homme avant toi ! Jamais je n'aurais laissé le premier venu m'accompagner pendant une épreuve comme ma grossesse, jamais je n'aurais posé mes valises chez lui, jamais je ne l'aurais laissé devenir le père adoptif de ma fille, jamais je ne l'aurais laissé approcher Max, jamais je n'aurais été aussi fière de pouvoir le présenter à mes amis..." conclut-elle en sentant les larmes commencer à monter. Du Sydney tout craché, submergée par ses émotions sans pouvoir les contenir. Peine et hargne se menaient une bataille sans merci dans sa tête, tant et si bien que son corps mince tremblait de part en part. Contrôler ses affects, elle en était incapable, malgré son fort caractère. "Je t'ai attendu, Noah ! Je t'ai attendu alors que rien qu'aujourd'hui, j'aurais pu coucher avec au moins cinq hommes différents ! Je t'ai attendu et je me rends compte que je ne sais même pas pourquoi je l'ai fait... parce qu'après une telle abstinence parmi tant d'autres choses, je m'entends dire qu'il faudrait encore que je prouve quoique ce soit pour montrer que je suis amoureuse." lâcha-t-elle sur un ton dégoûté. La jeune femme soupira puis contourna Noah en restant à son tour à bonne distance pour qu'il ne puisse pas la retenir. Juste avant de monter les escaliers, elle se retourna une fois. "Alors poses-toi les bonnes questions, tu veux ?! Combien de temps encore tu vas croire aveuglément un homme qui te manipule pour nous séparer ? Et de nous deux... est(-ce que c'est moi qui suis trop passionnée, ou toi qui ne m'aime pas assez ?!" Sur ces paroles noyées sous les larmes, Sydney grimpa les escaliers et courut jusqu'à la chambre de Max en claquant la porte derrière, sans la verrouiller. Elle se jeta sur le lit, la tête dans les peluches, et laissa enfin éclater ses sanglots.
Spoiler:
Elle m'a inspiré, ta réponse, chou. Et excellente image, au passage