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Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe

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MessageSujet: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptySam 17 Nov - 10:56


« Il est comment ? » Elle parlait sûrement de son père. La tête collée contre la vitre de la voiture de police qui les ramenait tout droit au commissariat, Benedikt observait le paysage à l’extérieur, pensif et énervé. Pensif, parce qu’il avait beaucoup de mal à envisager son avenir sous un ciel bleu sans nuages à cause de cette arrestation. Enervé, parce que si Tacha n’avait pas été là, rien de tout ceci ne serait arrivé. Il n’aurait pas pensé à elle pendant une heure en la revoyant à la faculté. Il n’aurait pas menti à son père en prétendant la rejoindre chez elle sans même donner son prénom à ce dernier. Il n’aurait pas été complice d’une droguée. Et enfin, il n’aurait pas été arrêté. De toutes façons, à chaque fois qu’ils se retrouvaient, c’était la même rengaine. L’un avait des ennuis et entraînait l’autre dans son pétrin. Qu’il le fasse volontairement ou non d’ailleurs. Certains diraient qu’il aurait très bien pu rester sagement dans son coin et ne pas lui courir après. Oui, il aurait pu. Mais il n’y était jamais arrivé. Parce que leur relation, c’était ça. « Du bonheur à l’état pur, brut, natif, volcanique, quel pied ! C’était mieux que tout, mieux que la drogue, mieux que l’héro, mieux que la dope, coke, crack, fitj, joint, shit, shoot, snif, pét’, ganja, marie-jeanne, cannabis, beuh, péyotl, buvard, acide, LSD, extasy. Mieux que le sexe, mieux que la fellation, soixante-neuf, partouze, masturbation, tantrisme, kama-sutra, brouette thaïlandaise. Mieux que le Nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane. Mieux que toutes les trilogies de George Lucas, l’intégrale des muppets-show, la fin de 2001. Mieux que le déhanché d’Emma Peel, Marilyn, la schtroumpfette, Lara Croft, Naomi Campbell et le grain de beauté de Cindy Crawford. Mieux que la face B d’Abbey Road, les CD d’Hendrix, qu’le p’tit pas de Neil Armstrong sur la lune. Le Space-Mountain, la ronde du Père-Noël, la fortune de Bill Gates, les transes du Dalaï-Lama, les NDE, la résurrection de Lazare, toutes les piquouzes de testostérone de Schwarzy, le collagène dans les lèvres de Pamela Anderson. Mieux que Woodstock et les rave-party les plus orgasmiques. Mieux que la défonce de Sade, Rimbaud, Morisson et Castaneda. Mieux que la liberté. Mieux que la vie... » Qu’est-ce qu’il aurait pas fait pour cette fille, j’vous le demande. Alors, il avait tourné les yeux vers Tacha, la dévisageant pendant plusieurs minutes, avant de pousser un long soupir et de finir par répondre. « Grand, brun, snob, anglais. Tu le détesteras. » Il n’y avait rien de plus parlant que ces trois petits mots. Tu.le.détesteras. Elle le détestait aussi, remarque. Il avait en vérité l’espoir qu’ils finissent par s’entendre. L’espoir fait vivre. Les imbéciles heureux. « T’aurais pas pu rester dans l’armoire non ?! » Il retenait cette phrase depuis qu’ils étaient sortis de la boîte. Elle lui restait en travers de la gorge. Ce n’était pas un reproche, c’était … si, c’était un reproche. Dire que par le passé, il aurait ri de cette aventure avec elle. Il aurait même singé ces satanés flics jusqu’au commissariat. Aujourd’hui, ce soir, dans cette voiture, il lui en voulait. Sincèrement. Parce qu’il avait changé. Parce qu’il craignait les foudres d’un père pour qui il avait du respect, de l’estime. De la tendresse. Elle ne pouvait pas comprendre. Elle n’avait pas été là lorsque c’était arrivé. Le problème, c’était qu’il ne pouvait pas changer du jour au lendemain. Même pas pour Joe, même pas grâce à lui. Donner un sens à sa vie, ça aurait été comme jouer la 5e symphonie de Beethoven avec les ongles sur un tableau. « Allez, on sort de là, les jeunes. » Gras double ! Tiens, sa réelle personnalité revient en force sur le devant de la scène dirait-on. « J’peux marcher tout seul, vous savez. » grommela le Gamma alors qu’on les conduisait vers la cellule de détention. Heureusement – ou pas – qu’ils avaient été enfermés ensembles. Il ne resterait sûrement qu’un à la fin, mais ce n’était pas ça le plus important. « Hey ! Hey, ouais c'est à toi que je parle !! On a le droit à un appel , il m’semble ! » Demande plus poliment Beni, ça marchera peut-être. « T’as quelqu’un qui peut te sortir de ce merdier ? » Enervé, mais gentleman avant tout, Benedikt se tourna vers Tacha, en lui passant le téléphone que le policier venait de leur ramener, pendant qu’il attendait juste devant la cellule. Lui, n’avait qu’une seule personne qui pouvait l’aider. La seule qu’il aurait préféré ne jamais devoir appeler dans ce genre de situations. Son père.
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MessageSujet: Re: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptySam 17 Nov - 12:04

J'allais le détester. Voilà une chose de dite. Mais s'il ne l'avait pas dit, cela aurait sous-entendu le fait que je n'avais pas à le rencontrer. Il comptait donc me présenter à lui. Aïe. Ça allait certainement faire mal. Benedikt savait parfaitement qui j'aimais, et qui je n'aimais pas. Il était certain qu'il aurait raison sur le point de son père. Mais je me promis intérieurement de faire des efforts. C'était celui qui avait permis l'existence de Benedikt. Et je lui devais du respect, rien que pour cela. * Mais...Pouah ! Qu'est-ce que je raconte là !?* J'avais le discours d'une fiancée qui allait découvrir sa belle famille. Quelle horreur. Je me résignai immédiatement. La haine monta encore plus en moi, lorsqu'il me reprocha d'être sortie de l'armoire. Mais pour qui il se prenait ? J'avais été sur le point d'étouffer et de mourir dans ce satané meuble, et voilà qu'il aurait voulu que je fasse un peu plus d'efforts ! J'aurais bien voulu le voir, lui, dans cette armoire...Je tournai énergiquement la tête vers lui, tandis que la voiture s'arrêta. " Tu te fou de moi là ? J'allais étouffer ! Mourir ! J'en pouvais plus ! C'est moi qui devrait te reprocher de ne pas les avoir fait dégager plus tôt ! Espèce de cocul débile !" Je ne m'étais pas rendue compte, que pendant que je l'insultai, la portière qui se situait de mon côté s'était ouverte, et que le deuxième policier attendait que je termine mon petit cirque. Il était debout, les mains sur les hanches, machouillant son chewing gum comme l'aurait fait un cow-boy trop macho. Je reportai mon attention sur lui, et lui lança un regard tueur. "Et toi ? Qu'est-ce que tu as hein ? Tu vas attendre qu'une météorite tombe sur nos tête ?! Bordel vous me faites tous chi*** !" En effet, une poussée d'adrénaline m'était montée à la tête. J'avais envie de tout casser, de tous les mettre à terre, de cracher sur Benedikt et sur chacun des policiers qui se trouvaient dans le bâtiment. Il me poussa jusqu'à l'intérieur de celui-ci et nous jeta derrière les barreaux. A peine ceux-ci refermés derrière nous, je voulu me jeter sur lui et l'égorger. Mais je me retint, car il haussa soudainement la voix. Réclamant un téléphone. Voilà qu'il devenait enfin comme je l'avais connu. Mais pourquoi n'avait-il pas été comme cela tout au long de l'arrestation ? Pourquoi ce côté amer que je détestais était sorti de lui ? Il valait encore quelque chose, et que je l'aimais, lorsqu'il était comme cela. Farouche, rebelle. Alors je lui en voulais encore plus, d'avoir fait disparaître ce qu'il avait été. Il me tendit celui-ci, comme s'il devenait subitement gentleman. Je rêvais de lui balancer à la figure. Bien sûr que non je n'avais personne à appeler ! Je lui rendis directement en collant l'appareil contre son torse. Accompagnant ce geste, j'articulai : " Non. Et j'm'en fou." A vrai dire, je ne m'en foutais pas vraiment. Il était vrai qu'il y avait Léonie, mais elle était en cours en ce moment même, voir même peut-être en plein examen. Et je n'avais que son numéro. J'étais arrivée seule et n'avait pas vraiment eu le temps de me faire beaucoup de contactes. Il allait falloir que je me débrouille seule pour le coup, et je n'étais pas vraiment en état. Malgré tout, l'intonation de ma voix lui fit comprendre qu'il pouvait appeler sa fiancée chérie, et que j'avais envie qu'il me laisse tranquille. Lorsqu'il s'apprêta à passer à son tour un coup de fil, j'en profitai pour lui administrer une série de coups de poings dans l'épaule, sachant bien qu'il ne sentirait rien. Trop musclé. Trop habitué. Mais ça me défoulait, et je lâchai quelques grognements en accompagnement. " Vas-y, appelle-là ! Appelle-là ta p**** de chérie ! Je t'en prie, vas-y ! Va rejoindre ta belle famille et mets toi un costard cravate à deux millions de dollars ! Vas-y ! Et prends ta chevrolet et ton cigare tant que tu y est !" Je lui reprochai bien évidemment d'avoir changé. D'être devenu le genre de personne qu'on ne supportait pas avant. Riche, heureux, responsable et trop sage. Sur le moment, j'étais certaine que plus rien ne serait pareil. J'étais certaine qu'il allait se marier, ou du moins, qu'il avait bien trop changé pour qu'on se retrouve. J'étais énervée contre lui, contre tout, et contre cette adrénaline qui ne m'avait pas lâché depuis deux heures et qui m'avait emmené derrière ces barreaux. Tout ça était finalement à cause de ce gars aux cheveux longs. Si je ne m'étais pas droguée, Benedikt ne serait jamais arrivé, je n'aurais jamais été déçue, et nous ne nous serions jamais retrouvés ici. Donc oui, finalement, tout au fond, je m'en voulais à moi aussi. Mais de l'extérieur, la faute n'était que celle de Benedikt. Comme d'habitude. Mais il y avait aussi cet appel. Que j'avais reçu quatre heures plus tôt. Mon père. Mon p*** de père. Il avait pourri ma soirée, ma nuit, et il avait pourri mon adolescence. Il n'avait pas vengé ma mère. Il s'était enfui. Et voilà qu'il revenait. Espérant que j'allais le pardonner. J'administrai un dernier coup, un peu plus fort que les autres, dans les cotes de Benedikt.
Le jour se levait déjà.
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MessageSujet: Re: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptySam 17 Nov - 14:59


« Jamais entendu dire qu'une fille serait morte, étouffée par une armoire. » répliqua le Russe en secouant la tête de droite à gauche, ce comme quoi, ce qu'elle disait n'avait aucun sens. « Ah ouais ? Et j'aurais dû faire quoi alors ? Abracadra, les transformer en pigeons pour qu'ils volent loin de la chambre ? » De un, il n'était pas spécialiste de magie. De deux, ni de pigeons. Et de trois, à un contre trois types bien bâtis, il n'avait aucune chance de s'en tirer. Peut-être par le passé, il aurait fait preuve de plus de zèle. Parce qu'il n'était pas encore atteint de cette foutue maladie des reins qui l'empêchait aujourd'hui de se défouler comme autrefois. Mais ça, évidemment, elle l'ignorait. Raison pour laquelle elle lui criait dessus, pour ne pas changer les mauvaises habitudes acquises étant plus jeune. « Morue vaniteuse ! » Ce qui était intéressant avec les insultes de Benedikt, c'était qu'elles se rapportaient toujours à des noms d'animaux, ou de nourriture. N'allez pas chercher à comprendre, il était comme ça. En attendant, ils venait d'arriver devant le commissariat. Il faisait nuit noire, il avait manqué de se rétamer au sol en sortant de la voiture de police, et était maintenant emprisonné dans une cellule de 9 mètres carrés, en compagnie d'une jeune femme qui voulait sa mort. Belle soirée en perspective. Attrapant rageusement le téléphone que le policier lui tendait, et après le rejet catégorique de Tacha, il composa donc, non sans remords et une certaine crainte, il devait l'admettre, le numéro de Joe R. Shark. « Arrête de me frapper ! » C'est qu'elle en avait de la force, malgré ses petits bras de jeune fille. « ...tu vas finir par te faire mal. » ajouta Beni en parvenant à agripper son poignet, et à la retourner de sorte que son bras se retrouve autour d'elle, et qu'elle n'ait plus la possibilité de le cogner à nouveau. Hélas, cette position n'allait pas tenir bien longtemps. Elle se débattait comme une vraie lionne pour qu'il lâche prise. « Qu'est-ce que tu racontes ? Quel cigare ? J'comprends rien ! » Elle voulait sûrement parler de son père, de sa nouvelle 'famille'. Autrefois, c'était elle, c'était la bande, sa famille. Et dieu sait combien il avait changé depuis qu'il était aux Etats-Unis, elle s'en était forcément rendue compte. « J'aime toujours pas les costards pingouins, ok ? Alors t'arrête ton délire de psychotique, faut que je téléphone pour nous sortir d'ici ! Parce que j'sais pas pour toi, mais moi, je supporte toujours pas d'être enfermé, mauvais souvenirs, je suppose que tu t'en souviens ?! » grogna le Gamma en faisant référence aux geôles russes aà côté desquelles les prisons américaines faisaient figure de paradis en métal forgé. Sas compter qu'il était claustrophobe depuis qu'il était enfant. « Et j'ai toujours pas eu ma chevrolet pour Noël, juste une Triumph Daytona 675 ! » avait-il ajouté en toute ironie, pour la calmer. Il savait qu'elle appréciait les motos et les courses de motos – illégales de préférence – autant que lui.
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MessageSujet: Re: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptySam 17 Nov - 16:15

Je me débattu encore plus, lorsqu'il agrippa mon poignet afin d'enrouler mon bras autour de moi, et ainsi m'obliger à faire demi-tour. Je gigotai dans tous les sens, espérant retrouver ma liberté de mouvements. Mais mon offensive se calma et devînt moins brutal, lorsqu'il lui demanda de quel cigare je voulais parler. Il ne comprenait pas. Etais-ce positif ? Cela voulait dire qu'il n'avait rien à se reprocher quand à un pseudo nouveau mode de vie. Mais il avait tout de même changé. Plus mûr, moins espiègle, plus sage, plus calme...Il était devenu un véritable adulte. Et je culpabilisais presque, à côté, de ne pas avoir changé plus que cela. Benedikt voulait appeler quelqu'un et 'nous' sortir de ce merdier. Au moins, il avait toujours la notion de solidarité. Malgré cela, je me débattais encore et encore. Certes, je voulais sortir de là. Mais il n'avait pas idée à quel point j'avais désormais l'habitude. L'arrestation, l'attente, la caution, la liberté... C'était devenu une routine. Même si j'avais décidé de changer une fois arrivée aux Etats-Unis, il semblait que la chance n'était pas de mon côté, et que j'avais encore quelques petites choses à apprendre. Il n'avait pas fait allusion à "elle". Peut-être n'y avait-il pas prêté attention, car c'était tout simplement faux ? J'osai l'espérer.
Mes gestes ralentissaient de plus en plus, éprise par une fatigue soudaine. La redescente. L'effet de la drogue s'en allait, et j'allais désormais me sentir dépourvue de toute force pendant au moins une heure. Il n'était pas trop tôt ! Mais moi qui voulait le battre jusqu'à qu'il tombe au sol, le moment était mal venu. Comme d'habitude. D'abord son arrivée, ensuite ma non-capacité à avoir des réflexes, ensuite les flics qui débarquent, et maintenant, la redescente. Mais quelle nuit ! Je m'arrêtai net, et lâchai mon emprise, lorsqu'il ironisa sur la triumph daytona. J'avais toujours rêvé de monter sur cette moto, et je n'en avais pas eu l'occasion. Elle faisait partie des plus difficiles à voler. Mais qu'elle était belle ! Exactement mon genre. Il n'avait pas oublié notre passion pour ces engins, et c'est ce qui me calma. Il n'avait pas tellement changé finalement. Du moins de ce côté là. Etait-il alors possible que notre relation ne se brise pas ? Je me tournai face à lui, et le fixa. Mon regard était plutôt indescriptible. J'étais attentive, épuisée, et méfiante. Mais j'en étais pourtant désormais certaine. Il s'agissait bel et bien de mon Benedikt. De mon amant. De mon meilleur ami. Du gars pour lequel je prêtai le plus d'importance et d'affection. Il était là, face à moi. Certes changé, mais toujours aussi admirable. Et je compris qu'il faudrait que je l'accepte ainsi. Je ne dis un mot, et cherchai du regard un endroit où m'asseoir. Il n'y en avait aucun. Je me dirigeai donc vers le mur le plus proche, et me laissai glisser jusqu'au sol. J'enfouis ma tête dans mon visage, et grommelai : " Tu m'énerves..." Et je laissai un silence naître entre nous. Je failli même m'endormir. Mais je relevai la tête au bon moment, posant mon regard fatigué sur le sien. "Tu appelles qui ?"
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MessageSujet: Re: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptySam 17 Nov - 18:48

Tiens, elle devenait plus docile tout à coup. L’effet de la drogue qui se dissipait et avec lui, ses forces encore présentes. Elle devait être épuisée. Tant mieux, il allait enfin pouvoir respirer un peu sans devoir s’inquiéter de savoir si elle le frapperait avec ses poings, ou avec une de ses chaussures. « Pourquoi tu me regardes comme ça ? Qu’est-ce que j’ai ENCORE fait ? » grommela Benedikt en composant le numéro de son paternel, les yeux vissés sur la jeune femme. Il la détestait, c’était clair et net, mais bon sang, ce qu’elle pouvait être désirable ce soir. Mini robe noir, et le noir avait toujours été sa couleur, chaussures à talon qui relevaient des cuisses fermes et des fesses galbées – n’en parlons pas de sa poitrine – les cheveux en bataille, les crocs sortis, et en plus, ils étaient enfermés. Tous seuls. Tous les deux. A ce propos, ils avaient déjà baptisé une voiture de police, une cage d’escalier, une chambre d’hôpital, un amphithéâtre …et même une Eglise – pardonnez-moi mon père parce que j’ai pêché – mais jamais encore ils n’avaient fait ça dans une cellule de détention. Finalement, la situation n’était peut-être pas aussi désespérée qu’elle en avait l’air. Mais … qu’est-ce qui lui arrivait tout à coup ? Pourquoi pensait-il au sexe alors qu’il était au téléphone avec Joe ? Laissez tomber la question. La réponse était on-ne-peut-plus évidente. Tel père, tel fils. « Joe. » Au fait, il lui avait déjà dit que son géniteur portait ce prénom ou pas ? Il ne s’en rappelait même plus. La fatigue sûrement. « Mon père. » Il n’avait pas franchement envie de l’avoir en ligne, mais il n’avait pas le choix. S’il y avait bien une personne pour le tirer de ce traquenard, c’était lui. Parce qu’il avait de l’influence, de la répartie, et qu’il était son père. Quelle ironie quand on y pense, alors qu’il y a tout juste un an de cela, c’était ce même père qui l’avait fait mettre en prison par les autorités. « Allo ? Oui salut Joe. » Et c’est parti pour le jeu des questions réponses. A l’autre bout du fil, son père avait la voix essoufflée d’un homme en pleine activité physique. Non, pas du jogging. Plutôt un sport de chambre, si vous voyez ce que je veux dire. Tant que Connor n’était pas dans les parages. Il faudrait qu’ils en parlent d’ailleurs, de ce détail mineur. Parce que même s’il n’avait pas franchement son mot à dire au sujet de la vie sexuelle de son père, Benedikt considérait que Connor n’avait pas encore besoin de comprendre tous les mécanismes de la sexualité à son âge. N’en déplaise à son expert de père. Mais bon, mieux valait qu’il attende que cette histoire soit oubliée avant d’aborder le sujet, pour éviter de perdre un bras au passage.

Une fois son coup de fil passé, et l’appareil rendu au policier, avec un grand sourire cynique, le Russe alla s’asseoir à même le sol, auprès de Tacha, glissant sa main sur l’un de ses genoux, dans un silence de mort. « Il arrive. » Dans dix, vingt, ou trente minutes, ce n’était pas ça qui allait apaiser ses craintes, alors autant discuter un peu, non ?! « Pourquoi t’es fâchée ? Enfin, je sais pourquoi, mais j’ai l’impression que c’est pas seulement à cause de la boîte et des poulets. T’as des ennuis, fillette ? Tu m’as dit que t’avais eu des soucis à Bogotol, tu veux pas m’en parler, histoire qu’on rigole un peu ? » demanda t-il, avec le plus grand sérieux en passant ses doigts dans ses cheveux défaits, son sourire réapparaissant presque aussitôt.
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MessageSujet: Re: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptySam 17 Nov - 19:42




Joe. Il s’appelait Joe. Comme Joe Cocker, ou Joe Biden. Je préférais la première référence. J'avais le regard fixé sur Benedikt, durant toute la longueur de son coup de fil. Il faisait des grimaces, des sortes de pincements de lèvre, des roulements d’œils...Ça me fit sourire légèrement. Il avait ce charme naturel. Ces mimiques que j'adorais. Je me surpris à trouver des expressions particulières, qu'il faisait depuis déjà tout petit. Et je souriais encore plus. La haine s'apaisait. Il semblait gêné de parler à son père. Bel et bien comme l'aurait fait un gamin qui a peur de décevoir. Ça m'étonnait beaucoup de lui. Mais j'étais tellement fatiguée, que je n'en prêtais pas plus grande attention. Il était beau. Il avait une belle carrure. Des épaules carrées, un torse légèrement bombé, un cou musclé et des jambes et des bras parfaitement proportionnés. Oui, j'étais bel et bien en train de le matter. Et alors ? Nous étions tous les deux enfermés dans une pièce plutôt exigüe, et pour l'instant, nous n'avions aucune autre occupation. Alors pourquoi pas ? Cependant, je détournai le regard lorsqu'il raccrocha et se retourna vers moi.
Lorsqu'il vint s'asseoir à côté de moi, je tournai ma tête vers lui dans un geste lasse, et lui souris légèrement. "Tu crois qu'il va vouloir payer la caution d'une droguée en talons aiguille ?" Il était vrai que ma tenue et mon état pourraient prêter à confusion. De plus, quelle meilleure image je pouvais donner au père de celui à qui je tenais le plus au monde, lors d'une première rencontre ? Mais je me dis que si Benedikt l'avait appelé, et avait directement parlé à la première personne du pluriel, il n'y aurait aucun problèmes pour que je sortes d'ici moi aussi. Il devait être généreux. Je l'imaginais ainsi. Snob, certes, mais généreux et chaleureux. Il rirait peut-être de notre situation, dans le meilleur des cas. Benedikt semblait avoir un minimum d'affection pour lui. Ce n'était certainement pas pour rien. Il devait avoir un bon côté, qui se verrait directement au contacte de ce genre de situation. Du moins, je l'espérais. « Pourquoi t’es fâchée ? Enfin, je sais pourquoi, mais j’ai l’impression que c’est pas seulement à cause de la boîte et des poulets. T’as des ennuis, fillette ? Tu m’as dit que t’avais eu des soucis à Bogotol, tu veux pas m’en parler, histoire qu’on rigole un peu ? » J'étais fâchée oui. Mais pour aucune raison, et je m'en rendais compte petit à petit. Après tout, si je ne voulais pas le voir, je n'avais aucun effort à faire. Mon père était mon père, et il était hors de question que je me décarcasse l'esprit pour lui. Je décidai de ne pas lui en parler encore. Je n'avais pas vraiment envie de plomber l'ambiance. Et puis la tension était redescendue en quelques secondes, et après la haine, place à la tendresse. Je posai ma tête contre son épaule en soupirant, fermai les yeux, et pris la parole : " Tu te rappelle du vieux en bicyclette qui faisait tout le temps le tour du quartier avec son panier ? On est passés faire un tour chez lui. On dirait pas comme ça, mais il est bien friqué. C'était une bonne surprise. Je pense qu'il devait cacher d'autres lingots dans les pneus de son vélo, mais on a pas osé vérifier. " Je ris légèrement, puis continuais : "Mmmrf, bref. On a continué nos magnifiques courses, sinon. Une des jumelles s'est fait prendre. Je me suis rendue pour aller la voir en prison. Elle m'en aurait voulu sinon. Mais du coup, la police m'a attrapé, et a pu prendre bien soin de r'garder tout mon sublime casier judiciaire. Et puis, 'vec la blonde, on a trouvé un moyen de s'échapper. On a foutu une bonne raclée au gardien, et on s'est cassées. C'était une prison miteuse, et les autres n'auraient pas pu venir nous sortir de là. C'tait un trou pommé. Les policiers étaient tous sur le cul. Mais ça leur a suffit pour me classer dans les personnes recherchées et jugées dangereuses. La bande m'a demandé de te foutre un poing de leur part. J'estime que c'est déjà fait." J'ouvris les yeux. Et même si je ne pouvais pas voir son visage, je tentai de deviner sa réaction. Allait-il en rire ? Ou m'engueuler ? Avait-il changé à un si haut point ? En attendant sa réaction, je fis tourner un des lacets de sa chaussure entre mes doigts, histoire d'évacuer la tension encore un peu plus.

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MessageSujet: Re: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptyDim 18 Nov - 4:56



Une fois le téléphone déposé sur la table de nuit, je m'extirpais des draps dans lesquels je m'étais promis de passer la nuit en compagnie de cette charmante créature qui me regardait déjà avec des yeux déçus. Sans lui expliquer la raison de cette brutale interruption, je cherchais rapidement de quoi m'habiller. Une chemise en coton, un pantalon de costume, une veste, juste pour ne pas avoir l'air d'un ahuri lorsque j'arriverai au commissariat. Dieu merci, Connor dormait chez sa mère, autrement j'aurais été obligé de faire un crochet chez Sophie ou Noah pour le déposer au lieu de le laisser tout seul à la maison. Là aussi, Benedikt allait m'entendre. Lui qui proclame adorer son petit frère, allait-il continuer longtemps ce jeu de délinquance qui donnerait un formidable exemple à un jeune garçon aussi influençable ? Comme tous les enfants, Connor agissait par mimétisme vis-à-vis de son grand frère... et je ne comptais pas passer mon temps à rattraper les bêtises de mes deux fils à la fois. Tandis que j'ajustais ma veste, je jetais un regard au mannequin qui attrapait sa robe de soirée que je n'avais pas mis de temps à faire tomber tout à l'heure. "Je vais te déposer à ton appartement." lançais-je naturellement. Elle hoche la tête et me sourit. Dix minutes plus tard, la voilà chez elle. "Je te rappelle." Elle opine à nouveau, mais après trente secondes de réflexion, elle accourt à nouveau vers la voiture en fronçant les sourcils. "Attends, tu n'a même pas mon numéro !" Trop tard. La voiture avait démarré et après un crissement de pneus significatif, je pars en trombe vers le commissariat. La pauvre ne sait pas que je prends les femmes pour mieux les jeter ensuite. L'attachement affectif, non merci. Perte de temps, sentimentalité navrante, mise en danger de la sphère privée. Les femmes sont une distraction, un moyen d'évacuer les tensions. Tout au plus un trophée à exhiber au bout de son bras. Sur le chemin, je grille les feux de circulation, de toutes manières il y a bien moins de monde sur la route à cette heure-ci et les flics sont pour la plupart couchés depuis longtemps, ou bien rôdant autour des boîtes des nuit. Dans un sens, j'aurais pu ne pas me presser, prendre le temps d'arriver juste pour que Benedikt ait le temps de méditer son erreur derrière les barreaux. Ou par esprit de vengeance après qu'il m'y ait envoyé. Mais il est là, le hic. La prison. Il y est allé trop souvent à Bogotol pour que je le laisse y passer davantage de temps. La simple idée qu'un Shark se retrouve dans un tel endroit me scandalisait. Et l'ainé des fils Shark avait développé une forme de claustrophobie, raison de plus pour le tirer de là le plus vite possible. Comme quoi, je suis un insensible égoïste, mais malgré les apparences, il m'arrive aussi d'avoir quelques petites attentions. Rarissimes, cela dit.
Je pile devant le commissariat et rentre à l'intérieur au pas de course. A l'intérieur, sans grande surprise, il y a des ivrognes, des dealers, des clients, des prostituées... une nuit normale à San Francisco. Je passe devant ce bas peuple de mécréants puis m'arrête devant le poste d'accueil. "Bonsoir, je viens pour Benedikt Shark-Alekseïevi. Il a été arrêté tout à l'heure à la sortie d'une boite de nuit... - ... en compagnie d'une traînée qu'il a probablement payée. Et elle était défoncée, de surcroit." acheva l'agent avec un regard réprobateur dans ma direction. Je fronce les sourcils de façon tout à fait significative. Qu'est-ce qu'il insinue, au juste ? Que je suis un mauvais père ? Ce gamin, ça va faire seulement quelques mois que je le connais... J'ai vingt-et-un ans d'éducation à rattraper. "Si vous souhaitez me reprocher mon rôle en tant que père, je vous conseille vivement d'oublier si vous ne souhaitez pas passer le restant de votre carrière à animer un carrefour avec un képi et un sifflet." Mon ton était froid, poli et menaçant à la fois. Pauvre homme, que crois-tu ? Que c'est un flic de seconde zone qui va effrayer un agent au MI6 ? Je ne suis peut-être qu'informateur, mais à une époque, j'ai brillé bien plus que tu ne le feras dans tout ton parcours professionnel. En deux coups de fil, je brise ta carrière. En un clic, j'anéantis toute ta vie. Alors sur un autre ton, misérable.

En me voyant, l'un des commissaires approche et me serre chaleureusement la main. "Monsieur Shark ! Pardonnez l'impertinence de Gary, il est nouveau ici. Il a parfois du mal à comprendre à qui il s'adresse..." lança le commissaire avec un regard mauvais vers le flic à l'accueil. J'adresse un regard narquois et méprisant à cette simili secrétaire, puis me tourne vers mon réel interlocuteur. "Que s'est-il passé ? - Votre fils a été arrêté et mis en garde à vue pour l'instant. Avec une fille." Toi et tes fréquentations, Benedikt... la prochaine fois, JE choisirais avec qui je t'autorise à sortir. S'il faut jouer le père conservateur et moyenâgeux pour que tu comprennes, je le ferais avec plaisir. Et privé de sortie jusqu'à nouvel ordre. "Je peux voir le dossier de cette fille ?" Le commissaire opina et m'amena à son bureau. J'avais reçu un message en chemin, un message émanant de Grande-Bretagne. Et de toute évidence, cette demoiselle avait bien plus à cacher qu'un ou deux sachets de cocaïne.
Environ cinq minutes plus tard et après avoir confirmé mes soupçons concernant la dénommée Tacha Kovalevski, j'arrivais enfin au niveau des cellules de détention. Les voilà, Benedikt et cette fille. Une criminelle dangereuse qui ignorait tout de moi mais dont je savais déjà à peu près tout. Sans adresser le moindre regard à cette dernière, je me plante devant Benedikt, seuls les barreaux nous séparent. "C'est ça que tu appelles "juste une sortie" ? Et je suis supposé te faire confiance, vraiment ?" Mon ton était abrupt, ne souffrant pas qu'on le contredise. J'avais accepté de lui faire confiance, de lui laisser une chance de vivre au moins un week-end sans une surveillance accrue... et en une soirée, il m'appelle à l'aide pour que je le sorte du pétrin dans lequel il s'est mit. "Tu réalises l'exemple que tu fournis à ton frère ? Ca t'amuses peut-être de traîner avec ce genre de personnes ?" ajoutais-je en désignant Tacha d'un mouvement de tête sans la regarder. "Je me moque que ce soit une amie d'enfance. Nous ne sommes pas à Bogotol, je ne tolèrerai pas que tu agisses de la même manière que là-bas, tu m'entends ?!"
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MessageSujet: Re: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptyDim 18 Nov - 6:04

« T’as pas fait exprès d’être droguée. » souffla Benedikt en regardant ailleurs, à travers les barreaux de la cellule de temps à autre, pour guetter l’arrivée de son paternel dans le commissariat. « Enfin, disons qu’il vaut mieux pas aborder le sujet. » Les policiers ou même le chef de la brigade allaient forcément lui en parler de toutes façons. Le tout était de dissiper tout malentendu. Elle s’était droguée, mais elle avait des circonstances atténuantes. Bon certes, pas sûr que ce genre de refrain rabâché fonctionne avec un homme aussi peu crédule que Joe, mais Benedikt savait aussi que si son père apprenait pour Tacha, pour la drogue, mais aussi pour son casier judiciaire, il n’aurait plus le droit de la voir, de lui parler, voire même de la regarder marcher dans la rue. Joe pouvait être très bon envers sa famille, mais le reste du monde, il n’en avait que faire du moment où il n’arrangeait pas ses propres intérêts. Une qualité autant qu’un défaut. « En tous cas, tu me laisses parler, ok ?! Je le connais, et je sais comment le prendre. » Qu’il croit. Joe n’était pas dupe. Mais sans doute laisserait-il davantage s’exprimer son fils qu’une vulgaire inconnue. Quelque soit la chute, de toutes façons, le Gamma savait qu’ils n’allaient pas s’en tirer avec la bouche en cœur et des excuses. Même s’ils lui rampaient aux pieds, lui au moins allait avoir droit à sa leçon de morale du jour. « Ouais, celui qui perdait tout le temps sa moumoute, ben quoi ? » Et elle lui raconta son histoire, les risques qu’elle avait pris avec toute la bande. Il ne riait pas, était juste très attentif, tandis qu’une lueur apparaissait dans ses yeux. C’était le bon temps, il l’avait presque oublié. « Tu plaisantes ? Il les cachait dans les pneus ? »Là, il avait rigolé, en imaginant le pauvre vieux porté son vélo sur l’épaule, poursuivi par une bande de jeunes loups avec leurs crics. « Ouais moi aussi j’ai continué les courses ici, mais c’était pas pareil. » Pas pareil parce qu’ils n’étaient pas avec lui pour faire la bringue. Parce que sa première course de moto s’était terminée sur le port. En bagarre avec un mécanicien qui supportait pas qu’il l’avait dépassé, soit disant qu’il lui avait fait un sale coup. Pas pareil parce qu’elle n’avait pas chevauché avec lui. Mais encore une fois, il n’allait pas le dire à la principale concernée. Les sentiments n’avaient jamais fait partie de leurs relations. Pas en théorie, en tous cas. « Tu l’appelles toujours la blonde après tout ce temps ? C’est pourtant un joli nom Catarina ! » persifla Benedikt en riant, se remémorant le visage des jumelles. Impossible de les différencier sans les connaître. « Toi, dangereuse ? » Nouveau rire, plus fort qu’auparavant, alors qu’il la serrait un peu plus contre son cœur. « C’qu’ils sont cons ! Et merci, pour ne pas me frapper à nouveau. J’sais pas pourquoi mais je supporte moins bien les coups quand chui en cage. » grogna le Gamma en rapprochant ses lèvres des siennes. Moment choisi, comme par hasard par Joe, pour débarquer. Les traits tirés, les yeux lançant des éclairs, les lèvres pincées, voilà qui était Joe Shark, ce soir, devant les barreaux de la cellule, alors qu’il dévisageait son fils comme un paria. Désespérant. « C’est pas de notre faute, d’abord ! Ce sont ces abrutis de poulets qui nous ont embarqués pour rien ! » répliqua Benedikt du tac au tac, après s’être levé du sol pour se diriger vers lui, agrippant les barres de métal qui les retenaient encore dans cette pièce sombre et exigüe. « Je t’ai dit qu’elle était pas chez elle, j’aurais dû faire quoi ? Rentrer sans l’avoir revu, c’est ça ? » Il avait beau être dans de sales draps, ce n’était pas pour autant qu’il tournait sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ou qu’il ne se défendrait pas de ce dont on l’accuse. D’ailleurs, dès que Joe parla de Connor, son regard se fit aussi dur que celui de son père. Il le trouvait tellement injuste. « Désolé, mais j’le vois pas dans les parages. Sauf si t’as l’intention de tout lui raconter, il en saura jamais rien ! » Son petit frère était son point faible. Jamais il n’aurait supporté de le voir suivre la même route que lui. Et Joe le savait parfaitement. Vint le tour de Tacha maintenant, à laquelle Beni avait jeté un rapide coup d’œil, avant de la défendre elle aussi. Elle était sa sœur, son amie, sa confidente, son amante, son amoureu….Non, ça non. La ferme Ben ! « On a rien fait j’te dis ! Et j’sais qu’on est plus à Bogotol. Et Tacha n’est pas comme tu penses. » Le timbre de sa voix était descendu d’un cran pour le coup. Il se remémorait la visite de Joe à l’hôpital, quand il le ramena en avion aux Etats-Unis, le fait qu’il lui accordait sa confiance, et que lui, ce soir … venait de tout gâcher. « Chui désolé. Ca s’reproduira plus. » Il n’irait plus en boîte de nuit, voilà ce que ça voulait dire. Et il ne traînerait plus avec des drogués, et il ne se ferait plus pincer par les flics. « Bon, tu nous sors de là maintenant ? » ajouta t-il en tendant la main vers Tacha, afin qu’ils s’éloignent en même temps de cet enfer une fois que la cage serait ouverte.
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MessageSujet: Re: Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe Un jeu de crétins ? Peut-être, mais c'était notre jeu ! || Tacha & Joe EmptyDim 18 Nov - 10:38

Je souris en l'entendant me défendre. A vrai dire, si, j'avais fais exprès. C'était bel et bien moi qui avait attrapé ce cachet pour l'avaler. C'était bel et bien moi qui avait opiné à la proposition du gars aux cheveux longs. C'était entièrement de ma faute. Et peut-être un peu la faute de mon état d'esprit aussi. Je ne savais pas si Benedikt m'avait au moins reconnue, et je venais de recevoir le coup de fil de mon père. Il semblait que ces deux excuses étaient plutôt valables. Il était attentif, et riait aussi. Voilà qu'on retrouvait enfin ce petit plaisir. Le moment de tendresse qui vient après la tempête, le moment où on se lie le plus. Et c'est grâce, ou à cause, de tous ces instants, que nous sommes devenus inséparables. « Ouais moi aussi j’ai continué les courses ici, mais c’était pas pareil. » Je levai la tête pour le regarder. Je le questionnai du regard, puis demandai : "Ah oui ? Les routes ne doivent pas être pareilles, c'est vrai.." Et j'étais loin de me douter qu'il ne parlait pas du tout de circulation ou autre, mais de notre absence. Je reposai ma tête contre son épaule, me serrant un peu plus contre lui. Sa présence m'apaisait. « Tu l’appelles toujours la blonde après tout ce temps ? C’est pourtant un joli nom Catarina ! » Je riais à mon tour. J'avais toujours eu peur de confondre leurs prénoms. Alors pour éviter toute atteinte morale, j'avais décidé d'en appeler une "la blonde" et l'autre "la blondasse". Sans bien sûr, aucunes formes de non respect pour l'une d'elles. « Toi, dangereuse ? » Je frissonnai lorsqu'il me serra un peu plus contre lui. Que c'était bon, de le sentir respirer, là, tout près...Il était bien le seul à savoir que je n'étais pas aussi dangereuse que je ne laissais le paraître. Il me connaissait mieux que quiconque. « C’qu’ils sont cons ! Et merci, pour ne pas me frapper à nouveau. J’sais pas pourquoi mais je supporte moins bien les coups quand chui en cage. » Je riais à nouveau. Légèrement. Puis lui soufflai à l'oreille. Sensuellement : " Crois-moi, ce n'est qu'une petite trêve." Et c'est à ce moment là, lorsqu'il approcha ses lèvres des miennes, que des pas se firent entendre. Le dénommé Joe arrivait. On avait tourné tous les deux la tête, au même moment. Lui par anxiété. Moi par curiosité.
La première chose qui me frappa, fut sa dégaine imposante. Il était brun, grand, et dégageait un aura tout aussi intimidant que son fils. Ils ne se ressemblaient pas vraiment. A vue d'oeil, du moins. Joe ne jeta pas un seul regard vers moi. M'avait-il remarqué ? Je me levai en même temps que Benedikt, et restai en retrait derrière lui. Un peu honteuse. C'était horrible, de se montrer en aussi mauvais état, face à un homme frais comme une fleur, bien coiffé, bien habillé, et certainement bourré de fric. Leurs voix se mêlaient. L'un était énervé, attaquait. L'autre se défendait. Comme deux requins. Le père de Benedikt parla en premier. Alors, il avait un frère ? Voilà une nouvelle. Il était apparemment plus jeune que lui. S'il parlait d'exemple, c'était purement logique. Mais mon estime pour Joe baissa rapidement, lorsqu'il me désigna comme "ce genre de personne". Je baissai le regard, et serrai les mâchoires. Il valait mieux que je me taise. Même si je crevai d'envie de me défendre. Benedikt avait eu raison. Je risquais de détester son père. Il continua en expliquant qu'il ne voulait pas que son fils agisse comme il avait agit à Bogotol. Alors oui, j'étais réellement désignée comme une mauvaise influence. Je n'eus pas le temps de réfléchir pour savoir si c'était vrai ou non, que Benedikt riposta. « On a rien fait j’te dis ! Et j’sais qu’on est plus à Bogotol. Et Tacha n’est pas comme tu penses. » Je levai alors les yeux vers lui. En remerciement, peut-être. Et lorsqu'il me tendis la main, je ne réfléchis pas, et la prit pour se mettre à sa hauteur. Je jetai alors un regard furtif au dénommé Joe, le dévisageant. Il semblait être une personne importante. Malgré tout, je décidai de ne rien dire. Le silence est souvent la clé de tous les problèmes. Et puis je n'avais rien à dire, à un gars aussi froid.
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