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.i promise, i'm not a serial killer.

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MessageSujet: .i promise, i'm not a serial killer.  .i promise, i'm not a serial killer. EmptyMar 25 Sep - 19:47

Matty, il faut vraiment qu’on se parle. Je t’expliquerai tout, à toi et à Thaïs, je vous le promets. Laisse-moi juste un peu de temps. Il y a des choses que je dois régler en priorité, et auxquelles je ne préfère pas que vous soyez mêlé. J’espère que tu comprendras… En attendant, porte-toi bien soldat. Vous me manquez, contrairement à ce que tu dois certainement penser… Nattéo.

Le bourdonnement du téléphone suivit d’une courte sonnerie m’indiqua que le sms était parti. Mon cœur frappait douloureusement contre ma cage thoracique comprimée. Bien, désormais il n’y avait plus qu’à attendre la réponse –si toutefois réponse il y avait-. Et connaissant le caractère particulier de mon jumeau.. rien n’était sûr. La bibliothèque de San Francisco, un vendredi soir. Là où une grande majorité des étudiants se détendaient, faisaient la fête et célébraient le week-end comme il se doit, je bossais. Quel brave petit alpha. J’avais beau être d’un naturel extraverti, ces derniers temps j’avais plus ou moins perdu goût à toutes ces festivités. La solitude était devenue un bien meilleur compagnon. Entre Thaïs et Matthias qui refusaient de me voir, Joey qui m’avait aisément poignardé et Tyler qui avait disparue de la surface.. Il ne me restait guère plus de compagnie. Je me refugiais ainsi dans ce petit abri de fortune, aux côtés de mes livres et ma science. Les seuls alliés qui ne m’avaient jusqu’ici jamais trahis. Plongé à tête baissée dans ces lignes savantes, savoir manipuler les chiffres et vocabulaire médical avec précision… Mes notes étaient excellentes, et le moins que l’on puisse c’est que je les méritais. On s’étonne ensuite que les bleus ne sont que de vulgaires rats de laboratoire, mais il suffit de voir de quelle manière ils sont considérés. Aux yeux de la plupart des gens, je ne suis qu’un minable. Un idiot, dépourvu de sentiments et que l’on peut ridiculiser sans remords. La dure loi de la jungle s’applique également aux hommes. Les plus forts écrasent les plus faibles. Et c’était exactement ce qu’avait fait la sulfureuse Bêta : manipuler avec grâce mes moindres faits et gestes, histoire de mieux m’atteindre. Mais je ne suis pas surhumain : je reste admiratif devant une œuvre d’art, comme n’importe quel homme. En l’occurrence ici, j’étais tombé dans le filet du Diable. Sans la moindre méfiance, j’avais succombé à ses charmes physiques, et me voilà désormais amoureux d’une créature hors d’atteinte. Grand bien m’en fasse d’un autre côté, puisque j’aurais au moins retenu la leçon pour de bon. Les histoires de cœur n’étaient pas faites pour moi. Ni Remy, ni Tyler, et certainement pas Joséphine. Ma réputation de puceau efféminé me convenait pour une fois à merveille. La gente féminine se fichait ouvertement de moi, et je ne m’en portais pas plus mal. Pourtant ce soir, je ressentais un poids au creux de ma poitrine. Comme un grand vide qui ne demandait qu’à être comblé. J’avais besoin de sortir, m’aérer un peu l’esprit. Ne serait-ce que parler, pouvoir me confier, ou soulager cette envie terrible de serrer quelqu’un contre moi. Du coin de l’œil, j’aperçu entre deux lueurs la silhouette imaginaire de mon jeune frère décédé. Satanée maladie. Ces visions avaient beau se faire de plus en plus rares, elles revenaient dès lors que je demeurais songeur. Une seconde, voir deux, mais pas plus. Je déposais une main tremblante sur mes yeux fatigués. La fatigue commençait peu à peu à s’immiscer dans mon corps. 22h passé indiquait la grande horloge face à moi. Un cachet au creux de la paume, je l’avalais tout en grimaçant. Calmer cette schizophrénie coute que coute avant qu’elle ne m’emporte à nouveau.. Un secret lourd et qui me serait fatal si jamais le doyen venait à l’apprendre. Un étudiant de Berkeley qui voit et parle à des morts ? Oui bien sûr, très crédible. Et avec le procès que m’avait collé mon bien aimé géniteur, on ne pouvait pas dire que cela m’aidait beaucoup. J’étouffais, purement et simplement. Ce soir, je n’avais pas envie de m’enterrer sous mes couettes en attendant que le réveil sonne. J’avais besoin de m’écarter un peu de la réalité. Seul et téméraire, je rangeais tranquillement mes affaires. Peut-être serait-il temps de décoller. Je poussais un soupire las tandis que ma chaise grinça un coup. Bien, en route pour l’autodestruction temporaire et nocturne. A l’abri des regards, le petit alpha s’engouffre dans la pénombre.

« Rêve Dupont De Calendre, t’as assez picolé comme ça. » Les prunelles harassées, je n’accordais aucune attention à la foule tout autour de moi. Je naviguais dans un tout autre monde. Une moue contrariée, je tirais un instant la langue au barman. Crevure, depuis quand on refuse la consommation à son client ? Tant pis pour toi, tu t’ferais moins de fric. La tête posée contre le comptoir, je grimaçais silencieusement. Ce soir, je ne suis qu’une épave déchue. Un crétin alcoolisé, qui médite sur les aléas de son histoire. Ou comment toute une vie peut basculer suite à la disparition du plus jeune de la famille. Je levais mon verre à la mémoire de Thybalt, un sourire naïf gravé sur les traits de mon visage. Amen. Tu aurais honte de ton aîné si tu me voyais ici. Je sais que c’est mal, mais c’est le seul moyen pour que j’oublie dans quelle situation merdique je me suis fourré. De Calendre est expérimenté en matière de vdm. Force était de constater que je n’étais pas si courageux que ça. Le médecin fait la morale au patient, de tenir le coup, de ne pas désespéré… Et c’était exactement ce que je faisais présentement. Je me laissais tranquillement aller, comme un fainéant. Il y aurait toujours un vide pesant. Quoique je puisse faire, jamais il ne serait comblé. Alors cette nuit je buvais. A la santé de celle qui m’avait arraché mon cœur, mais que toutefois j’espérais secrètement croiser ce soir. Pensait-elle à moi, en cet instant ? Eprouvait-elle de quelconques remords ? Ou alors était-elle comme tous les soirs dans les draps d’un inconnu, à profiter pleinement de sa vie éphémère.. Ces pensées me donnaient la nausée. J’avais noyé mon chagrin dans une solution peu originale, je devais bien l’admettre. Mais le fait est que parfois, on arrive à saturation. Comme disait maman : afin de pouvoir remonter une pente, il faut savoir parfois la descendre afin de prendre de l’élan. Qui plus est, nous étions plongés au beau milieu de l’automne… Et Dieu sait à quel point je déteste cette période. Les feuilles qui jonchent le sol, le froid qui prend place. Ecœurante vision. Tandis que je dévisageais naïvement mon interlocuteur tout en me relevant, je sentais mes jambes supporter difficilement mon poids. Après une petite cuite improvisée, de toute évidence je frôlais le coma éthylique. Ma gorge était sèche, et sans un pourboire pour le patron, je m’emparais d’un dernier verre posé sur le comptoir. J’avais une envie irrépressible d’hurler, de l’insulter et pester son nom jusqu’à ce que tout le quartier soit réveillé. Mais je n’en eu pas l’occasion. Trop impliqué dans ma baston de regard avec le vieil homme, je n’avais pas prêté attention à l’arrivée d’un nouveau client au sein de l’établissement. Se tenant juste derrière moi, je me suis retourné très –trop- brusquement.. et fatalement ce qui devait arriver arriva. La moitié de mon verre imbibait désormais le haut du garçon… La vision floue, je restais un moment à fixer le vêtement mouillé. Oops. Maladresse quand tu nous tiens. « Flûte, je suis désolé m’sieur, vous êtes tout mouillé de Rhum… » lançais-je naïvement, l’une des manches entrain d’essuyer le buste trempé de mon nouvel ami de soirée. Le souci dans l’histoire, c’est que je n’avais pas encore eu le réflexe de lever les yeux. Lorsqu’enfin je croisa son regard, une boule se forma au creux de ma gorge. Ah, vie de merde. Avery, en chair et en os. Ex petit ami dévergondé de Remy qui, paraitrait-il, rêvait depuis toujours de me défigurer. Ainsi soit-il, nous allions donc passer une bien jolie soirée. « Oh.. salut Ryry, la forme ? » L’alcool voulait que je me comporte tout aussi niaisement que d’ordinaire. Selon Danahiel, j’étais champion lorsqu’il s’agissait de me procurer des embrouilles. Une de plus, une de moins, je n’étais plus à ça prêt. Buvant le fond de mon verre d’une seule traite, je fixais d’un air idiot mes propres pieds. A la manière du gosse qu’on engueule, je m’écrasais tout en essayant de contourner lentement le Gamma. « T’as des nouvelles de Mymy alors ..? » Peut-être n’aurais-je pas dû évoquer Remy.. Les lèvres aussitôt pincée, je posais une main contre la poignée de la porte, paré à m’enfuir au moindre mouvement brusque de sa part. Quelle soirée de merde. La bibliothèque le vendredi soir était tout compte fait un meilleur endroit pour se prendre une taule.

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MessageSujet: Re: .i promise, i'm not a serial killer.  .i promise, i'm not a serial killer. EmptyDim 30 Sep - 0:33

Je pris ma tête entre mes mains et je la serrai bien fort jusqu’à avoir mal. C’était si bon d’avoir mal. La douleur était présente pour moi, elle au moins. Parce que quand on regarde de plus prêt ma vie, qui serait là aux premiers déboires ? June ? Peut-être qu’elle allait être la seule à bouger son cul pour venir prendre de mes nouvelles. Peut-être. Peut-être pas. Mais tout cela était ma faute, uniquement ma faute. Je m’étais moi-même mis dans ce pétrin et je ne pouvais pas m’en sortir. Pire, je ne voulais pas m’en sortir. A croire que je suis l’un de ces masochistes complètement taré. Je participais à toutes les avant-premières possibles, j’étais présent au moindre tapis rouge qui se déployait à Los Angeles ou à New York, je monopolisais les couvertures des tabloïds et, par-dessus tout, le nom de mon groupe était affiché en tête des charts. Quelle belle vie. Quelle personne normalement constituée n’a jamais rêvé, un jour, de devenir une star ? Je vous mets tous au défi de ne pas me jalouser à la vue des millions que je touchais chaque année. J’avais en l’apparence une vie parfaite mais il faut se méfier des apparences, comme on dit souvent. Parce qu’au-delà de ma vie professionnelle qui était une vraie réussite, ma vie sentimentale était un désastre. Pire, j’avais peur que désastre ne soit qu’un faible mot. Mes mains retombèrent délicatement sur mes genoux. Assis en tailleur, je contemplais le miroir qui se trouvait face à moi. Je voyais le corps de l’homme parfait et pourtant personne n’était là pour l’aimer, ce corps. En fait si, mon corps beaucoup de filles l’aimaient, mais lorsqu’il s’agissait de m’aimer tout court, ça ne se battait pas au portillon. Les plus adorables arrivaient à m’aimer pour mon argent en plus de mon corps, mais ça s’arrêtait là. Même si je ne voulais pas me l’avouer, depuis que Remy et moi n’étions plus ensemble, tout allait de travers. Jamais je n’esquisserais le moindre regret à propos de notre rupture, mais j’admets que ça a été une période heureuse de ma vie. Au lieu de cela, je trompe tous les soirs ma, normalement, véritable petite-amie, celle avec qui je ne peux faire un pas dehors sans que nous soyons shooter par des paparazzis en quête du dernier scoop. Sauf que je ne l’aime pas, Reegan. Ces manières m’insupportent, je ne peux la voir en peinture. Mais il parait que pour le bien de nos carrières respectives, il faut que nous restions ensemble, il faut que l’on continue à faire semblant, à se pavaner, à se faire des bisous, à se tenir la main, à jouer au couple heureux en quelques sortes. C’est ceux qui gèrent ma carrière qui me l’ont imposé. J’avoue que j’aurais pu tomber sur pire physiquement parlant, mais mentalement, merci bien. Alors je me contenais toute la journée, j’essayais de me retenir de tout faire voler en éclat lorsque nous faisions une promenade en bord de plage, suivis par vingt photographes, j’essayais de ne pas lui lâcher la main lorsque nous nous avancions sur le tapis rouge mais croyez moi que ce n’est pas l’envie qui me fait défaut. Peut-être que c’était parce que ma vie artistique était la seule chose de bien que j’avais réussi à faire dans ma vie que je ne voulais pas qu’elle vole en éclat. Peut-être, peut-être pas. Et encore, si on regarde comment j’en suis arrivé à devenir l’une de ces nouvelles stars du rock, on peut s’apercevoir que ce n’est pas si net que cela en a l’air. D’abord parce que mes parents sont parmi les producteurs de musique les plus influents des Etats Unis et puis parce qu’il a fallu que je brûle une partie de l’école Julliard pour qu’enfin les yeux du monde entier se tournent vers moi et mon groupe. Pathétique, vous ne trouvez pas ?

Je me levais tant bien que mal. Sérieusement, je m’appelle Avery et il est hors de question que je continue à me lamenter comme cela. Ma vie pourrait être bien pire que de devoir changer de maîtresse chaque nuit, de devoir fouler les tapis rouges et compagnie. Même si je savais que je ne tiendrais pas toute ma vie dans ce rôle de fêtard déluré, il faut profiter de sa jeunesse comme on dit. J’aurais toute ma vie pour trouver une femme qui en vaut vraiment la peine et avoir des enfants … ou pas. Pas d’enfants, oui voilà c’est mieux, j’ai horreur de ces trucs horribles qui ne savent pas faire la différence entre U2 et Queen ou encore entre un Fa et un Do. Je regardais une dernière fois si je n’avais reçu aucun message sur mon téléphone et je pris la route. Il commençait à se faire tard et je n’avais pas bu une goutte d’alcool de toute la journée et le manque commençait à se faire sentir. Non pas que je sois alcoolique, loin de là, mais au moins un bon verre par soir, il n’y arrivait rien de mal à ça, non ? Ca détruis mon foie mais je m’en tape complètement, si j’ai l’occasion d’être bourré tous les soirs, je le fais. Surtout qu’en ce moment je ne suis ni en tournée, ni en train d’enregistrer un nouveau disque, alors autant profiter de ces quelques semaines de repos. Comme toujours, je grillai feux rouges et panneaux stops, je dépassai les limitations de vitesse et atteignit le Zuni Cofe en un temps record. Michael Schumacher n’a qu’à bien se tenir, je suis meilleur que lui en ce qui concerne la conduite. Je poussais la porte d’entrée après avoir entendu un « t’as vu, c’est le chanteur de l’autre jour ». Ta gueule, mon nom c’est Richard-Young et si t’es pas capable de retenir ça, tu peux aller te tirer une balle dans la tête. Piqué au vif, c’est avec une once d’agacement que j’entrai. Et apparemment j’allais pouvoir me défouler sur un punchingball humain puisque je reconnu immédiatement la personne qui se trouvait quelques mètres devant et qui me tournait le dos. Je stoppais mon avancée et souris. Mon premier sourire de la journée. Si j’avais su que Nattéo en serait la cause, je n’y aurais pas cru puisque cet homme était l’un de ceux que je haïssais le plus. Je ne pouvais me décider pour savoir qui de lui et Lenny recevrait la palme. Dès que je croisais l’un d’eux, il devenait de facto celui que je détestais le plus alors forcément, ce soir, ça allait être Natty. Je fis quelques pas avant de m’apercevoir qu’il était ivre mort. Comptant d’abord prendre une petite vidéo de lui et l’amener au doyen, je me ravisais. J’en avais rien à taper de foutre sa crédibilité en l’air, je voulais juste mettre mon point dans sa gueule. Et cela allait arriver plus rapidement que prévu puisque monsieur, en se retournant, avait eu la grandiose idée de tâcher ma veste. On ne tache pas Avery Richard-Young sans en subir les conséquences, règle numéro une. Je le laissai s’embourber dans des excuses tandis que la colère grandissait en moi. Chaque centimètre carré de mon corps avait envie de prendre Nattéo par le col et de le foutre à terre avant de lui asséner un joli coup de pied à cause duquel il serait obligé de faire un tour par les urgences. « Moi je vais toujours bien. En revanche, toi je parie que tu traverses une mauvaise période. Sérieusement Natty, faut te reprendre un peu. » Je lui pris le verre coupable des mains, en bus une gorgée et le déposai sur le bar. Je sentais l’Alpha complètement mal à l’aise, prêt à courir jusqu’à sa voiture à ma première seconde d’inattention. Pourquoi t’évertuer à m’éviter mon petit ? Tu vas finir avec quelques gouttes de sang en moins quoi qu’il arrive, rassure toi. Et puis si tu comptes sortir vivant de cette entrevue, évite de parler de Bradford. Sincèrement Nattéo, je croyais que les Alphas avaient un minimum d’intelligence, même bourrés. Il était déjà prêt à s’enfuir, la main sur la porte. « Oh, tu veux qu’on aille discuter de Remy dehors à l’abri des regards ? Pas de problèmes. » Je poussais la porte tandis que me suivaient les pas hésitants de celui qui s’était tapé ma Remy alors que nous étions encore ensemble. « Là tu vois on est mieux, non ? » Personne à l’horizon, nous allions pouvoir bavarder comme le font de vieux amis.
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MessageSujet: Re: .i promise, i'm not a serial killer.  .i promise, i'm not a serial killer. EmptySam 6 Oct - 16:32

Please don't underestimate him. He's just as brilliant as you are. And infinitely more devious. ▬ We'll see about that.
Oops, où est-ce que je m’étais encore embarqué moi. J’avais toujours eu un certain talent pour me faufiler au centre des problèmes qui ne me concernaient pas. L’Alpha a beau être discret et inoffensif, il possède ce don inimitable de collectionner les ennuis. Et ce soir, j’allais en faire malgré moi les douloureux frais. Le barman s’était retourné, guettant un moment la scène avec ce sourire goguenard à vomir. Sinon.. venir en aide à ta clientèle, c’est une idée qui ne te frôlerait même pas l’esprit ? Levant machinalement les yeux au ciel, je reportais mon attention sur mon colérique camarade… Aoutch. Sourire niais, rire nerveux, je passais une main derrière ma nuque tout en reculant d’un pas ou deux. C’est pas que, mais j’avais d’autres préoccupations un tantinet plus importante que l’ex-copain d’une vieille amie. Qui plus est, l’alcool ingéré plus tôt me donnait de sales nausées, et une envie irrépressible de piquer du nez. Deux verres me suffisent à être joyeux, alors imaginez un peu le résultat. Les joues roses, les pupilles dilatées et l’attention fébrile, je n’avais pas véritablement conscience de ce qu’il était entrain de se passer. Avery n’avait pas la réputation d’être le genre d’homme avec lequel on pouvait converser de tout et de rien. Nos routes ne s’étaient jusqu’ici jamais croisées, et pourtant nous nous connaissions mutuellement par le biais de notre connaissance commune. Si à l’époque j’avais encouragé la Sigma à jouer la carte de la provocation avec lui, j’étais bien moins amené à faire le malin désormais. Il m’adressait une flopée de phrases que je n’écoutais que d’une oreille. Distrait, j’étais plutôt concentré sur une quelconque échappatoire si jamais les choses venaient à dégénéré. Mais un soir comme celui-ci, dans un établissement où je ne connaissais personne.. Qui viendrait à la rescousse d’un pauvre étudiant maigrichon ? J’aurais mieux fait de suivre les cours de musculature avec Matty au lieu de jouer à la console étant petit. Un soupire las m’échappa tandis que mon pied battait nerveusement contre le plancher. J’aurais mieux fait de rester cloitrer entre les quatre murs de ma bibliothèque. Les livres étaient d’une bien meilleure compagnie. Et alors que je m’apprêtais à répliquer, le voilà qui m’incitait gentiment à sortir dehors. Non mais il est sérieux celui-là ? Ca va, on allait pas faire tout un chichi pour quelques rumeurs (fausses qui plus est). Môsieur était contrarié parce que je me suis soi-disant taper sa nana il y a de cela un bout de temps… Alors oui, certes, il m’arrivait de temps à autre de venir sonner chez elle pour lui demander quelques tutos afin d’appâter la gente féminine, mais rien de plus. Dos contre l’un des murets de brique, je titubais lentement tout en m’appuyant sur le capot d’une voiture à proximité. Je frôlais le coma éthylique, et il voulait qu’on parle de ça ? Si j’arrive à prononcer quelque chose, cela relèverait du miracle. Mais c’est pourtant ce que je fis : les prunelles levées vers lui, je m’accordais un court instant de réflexion avant de prendre enfin la parole. « Bah en vérité j’serai bien rentré chez moi, fait tard et j’suis fatigué… pi fait pas hyper chaud en plus, j’vais chopper un rhume. Et tu sais ce qu’il arrive quand on choppe un rhuuuume ? » Attention, la question qui vaut un million. L’index pointé en direction du Gamma, je l’accostais d’un regard flamboyant, sourire aux lèvres. Ah tu sais pas hein ? Petit gloussement moqueur, je le dévisageais tout en soupirant d’amusement. Foutage de gueule made in De Calendre. L’alcool détruit les neurones… c’est bien connu. Sautillant à moitié sur place, je reprenais en m’exclamant à voix haute : « Bah on atchoum sans arrêt ! » Pertinente remarque, n’est-ce pas ? Nattéo sobre dit rarement des choses intelligentes. Nattéo bourré.. ne dit jamais de choses intelligentes. Illustrant mon affirmation d’un bruyant éternuement, je relevais le visage, à moitié sonné. Maintenant, deux solutions : soit il serait tellement agacé par mon comportement qu’il allait vite déguerpir ; soit.. au contraire, cela l’inciterai d’autant plus à me faire taire rapidement. Et malheureusement pour moi, dans ce genre d’état, j’avais la langue encore plus pendue que d’habitude. La violence ne résout rien disait maman. Je n’ai pas le souvenir de m’être battu un jour -si ce n’est avec mon frère et ma sœur pour des bonbons d’Halloween-, et le dénouement de notre combat à venir n’était pas difficile à deviner. Les paris sont ouverts. Mais rien ne servait à fuir en un sens : quoiqu’il arrive, j’étais persuadé que j’aurais le droit à une patate dans le nez. Remy m’avait pourtant plus d’une fois mise en garde face à la réaction qu’il pourrait avoir en croisant mon chemin. L’avantage étant qu’au moins, cette fois-ci j’aurais de croustillante nouvelles à lui raconter au téléphone. Mais bref, tout cela pour dire qu’il valait mieux aborder de suite le vif du sujet et vite rentrer à la maison. Faisant les cents pas autour de mon nouveau camarade, je shootais négligemment dans une canette traînant contre le macadam frais. Une pincée d’appréhension, une boule se formant au creux de la gorge, et je me lançais non sans crainte. Une main posée contre l’épaule du brun, je le dévisageais un instant avant de soupirer. « Y s’est jamais rien passé avec elle tu sais.. C’est une super pote, mais j’l’ai pas touchée –enfin un peu, mais elle a pas trop voulu..-. » lâchais-je à mi-voix, les épaules arquées. Hé oui, fût un temps, je ne me cache pas, j’avais tenté de courtiser la belle. Les blondes avaient sur moi un effet ravageur, c’était bien connu. Manque de chance pour moi, j’étais incapable de résister à leurs charmes divers. Mais elle n’avait jamais cédé. Notre amitié avait beau faire parler, nous n’avions jamais franchi le seuil amical. Peut-être aussi était-ce pour cette raison que la jeune femme s’était littéralement emportée en attendant son ex lui balancer ce type d’informations dont il ignorait pour ainsi dire tout. Là où lui s’était envoyé en l’air avec d’autres nenettes, Remy lui était restée fidèle. Ah ces hommes.. quels bande de petits pervers. A côté, Joey semblait être un véritable démon. Mais là n’était pas le sujet. Chassant ces distrayantes pensées de mon esprit, je me focalisais un moment sur le poignet d’Avery qui semblait furieusement s’agiter. Reflex oblige, je levais les bras afin de protéger mon (si beau) visage. « TAH me frappe pas ! J’ai pas terminé. » m’écriais-je à la manière d’une fillette apeurée. Pétochard assumé. Inspirant une large bouffée d’air, je restais un moment stoïque, les lèvres pincées. Je n’allais pas non plus raconter en détail le genre de conversation qu’elle et moi avions pu avoir à son sujet, mais il était évident que si de mon côté je pouvais rétablir la vérité, je ne m’en priverai pas. Une petite vengeance pour une femme qui mérite un poil mieux qu’un Gamma névrosé. Doux Jésus, si Danahiel me voyais insulter un de ses compère, je serai déjà mort depuis perpette. La main posée sur la porte de la poignée, je me raclais un dernier coup la gorge avant de reprendre plus sérieusement : « On n’a jamais rien fait d’autre que discuter. Tout ça là, tout c’que t’as entendu, c’était des rumeurs. L’amitié fille-garçon ne fait pas bon ménage, c’est bien connu et très mal vu… Tu devrais pourtant le savoir… » Le pire peut-être dans l’histoire résidait dans le fait qu’en disant tout cela, j’étais fier. Tout heureux d’avoir réussi à berner une star du rock à fillettes. Dans le genre Miley Cyrus masculin, Avery faisait mouche. Voici donc où se cachait le dernier BB Brune… Relookant de haut en bas l’individu, il semblerait que je m’emporte face à la petite bouffée d’assurance qui me gagnait. L’alcool avait un très mauvais impact sur mes faits et gestes ce soir… Et pour preuve, j’enfonçais encore un peu plus le couteau. L’index posé contre le buste du jeune homme, je l’accostais d’un air presque supérieur. « J’voulais juste te dire que t’étais une grosse sardine, parce que pour perdre Remy, faut le faire quand même. Elle t’aimait vachement.. avant que tu… fasses zizi panpan avec tes groupies… Justin Bieber, sors de ce coooorps ! » Air dégouté, petit rictus amusé au coin des lèvres, je riais intérieurement de ma connerie. Ne jamais consommer plus d’une bière en étant à jeun… Il fallait croire que mademoiselle Lindley-Mayhew avait fini par déteindre sur moi. Se bourrer la gueule, s’enfoncer dans la connerie, et provoquer les autres avec cet air.. béat. Une image qui collait mal avec ma réputation d’intellectuel, mais qui avait au moins le luxe de m’occuper un peu.
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MessageSujet: Re: .i promise, i'm not a serial killer.  .i promise, i'm not a serial killer. EmptyDim 28 Oct - 20:44

Je n’avais pas vraiment la tête à quelque chose ce soir. J’avais beau faire le fier, dire que j’avais un cœur de pierre et que rien ne pouvait m’atteindre, parfois je me sentais effroyablement seul. Cameron et June étaient mes derniers remparts. Sans eux, je n’aurais plus qu’à aller voir en Enfer s’il y a meilleure compagnie. Un jour il allait bien falloir que je grandisse, que je cesse toutes ces magouilles, tous ces jeux de gamins qui m’ont rendu plus seul qu’un arbre en plein Sahara. Et d’un autre côté je n’arrive pas à regretter de n’avoir un caractère plus souple quand on sait que c’est en grande partie à cause de mon côté pyromane que j’ai vendu des millions de disques. Je brûle une partie de Julliard à New York, et mon album arrive en tête des charts. Easy. Il fut un temps où j’eus une once de sympathie envers le reste de l’univers, où j’avais une vie sociale, des amis, où j’aimais mes parents. Mais cette époque remonte à bien longtemps, le tout début de mon enfance pour ainsi dire. Certaines images de moi, innocent, jouant dans la cour de récréation me reviennent parfois et ça me fait rager. Je ne peux éprouver de la nostalgie, pas moi. Je suis fier de mon parcours et ça s’arrête là. Aujourd’hui, j’ai presque tout ce dont je désire, alors on ne va pas s’en plaindre hein. Quoi de mieux pour oublier une journée médiocre, voir pourrie, que de s’adonner à l’un de mes loisirs favoris : se prendre une bonne cuite dans un bar plein de filles faciles qui, aux premiers mots que je prononcerais à leur égard, m’inviteront chez elles à passer la nuit. Les femmes étaient certainement ma plus grande faiblesse. Remy était leur porte drapeau. L’alcool, la drogue, le sexe, le rock, les tapis rouges. Voilà à quoi se résumait ma vie. Vu comme ça, ça n’a peut-être rien d’attrayant mais après réflexion vous pouvez aller vous faire voir, je la garde pour moi. Dans ma vie je suis libre de faire ce que je veux, quand je le veux. Plus de papa/maman, pas d’obligations conjugales ou paternelles, je fais ce que je veux à l’heure que je veux. Ma vie c’est la meilleure, merci au revoir. Je m’assois sur le siège conducteur de ma voiture, je mets le contact et je file à travers les rues de San Francisco, à la recherche d’un quelconque bar qui pourra accueillir ma soirée d’ivresse. Le Zuni Cofe. L’avantage de ce bar c’est que je n’y croise que rarement des paparazzis et qu’il est très pratique pour faire de nouvelles rencontres. Pensez bien que je n’ai pas envie de me retrouver sur internet à moitié bourré. Alors un peu de discrétion est la bienvenue. J’entre, énervé. Je m’avance, encore plus énervé. L’ambiance tamisée accueillait Nattéo, celui qu’en une seule photo, j’avais réussi à détester pour l’éternité. Désolé Dupont de Calendre, avec moi les étiquettes c’est pour la vie. Bon, sauf pour Remy qui a eu l’immense honneur de pouvoir changer. Elle est passée de ma raison d’être à la bitch de service. Félicitations Bradford. Enfin bref, pour l’Alpha ça ne changera jamais. On ne passe pas du négatif au positif avec moi. Je me rappelle encore de ce jour où June m’a tendu cette photo où les visages de Remy et de Nattéo affichaient des mines particulièrement joyeuses. J’avais pu voir l’ampleur de la réalité, leurs corps qui se touchaient pratiquement et tant d’autres choses. J’avais pris la photo, je l’avais retourné, et j’avais écrit « retourne en enfer bitch. » Je n’avais envoyé cette photo et ce petit mot à personne mais ça avait eu le mérite de me soulager un peu. Un peu, je répète. Parce que je pense être la personne la plus rancunière sur cette planète alors pas la peine de vouloir venir se racheter, j’ai largué Remy sur une place publique et tout le monde a pu admirer sa mine totalement désappointée. T’as voulu jouer ma vieille ? Et bah tu le paies cache. Et depuis ce jour, nous nous livrons une bataille sans pitié dont personne ne connait encore l’issue. Ce soir, c’était visiblement au tour de Nattéo.

Dupont de Calendre semblait parfaitement apprécier la compagnie du barman qui était là pour lui resservir verre sur verre. Il semblait déjà bien atteint par l’alcool. Notre rencontre tombait à point. Je connaissais déjà un petit peu le caractère peureux et complètement débile de l’Alpha mais si en plus il avait de la boisson dans le sang, ça allait être encore plus drôle que je ne l’avais imaginé. Je le voyais déjà me supplier de ne pas lui foutre mon poing par la figure, de ne pas lui faire du mal. C’était jouissif. Il m’avait fait du mal, alors je n’allais pas hésiter une seule seconde à lui en faire à lui aussi. Bah quoi, je ne fais que rendre la monnaie de la pièce. Pour une fois, mes intentions bagarreuses ne sont pas dénuées de sens. Je m’avance donc vers lui jusqu’à me retrouver à un petit mètre. C’est pile le moment qu’il a choisi pour me tâcher. Great. Surtout ne dit rien Nattéo, ou tu t’en prends une. Je prends donc la parole et le salue, gentiment. Fais pas la malin, ça va pas durer. Qu’est-ce que je dis, moi ?? Non, il ne fait pas le malin. La preuve, il commence tout doucement à se rapprocher de la porte pour prendre la poudre d’escampette. Non non non Natty, tu n’iras nulle part tant que nous n’aurons pas parlé tous les deux. Je l’entraîne donc dehors, à l’écart des regards indiscrets pour lui éviter toute humiliation si je lui en mets deux et qu’il n’arrive plus à lever le poing pour se défendre. Je l’écoutais parler météo. Monsieur était en vérité une vraie femme. Il a froid, il veut rentrer chez lui parce qu’il a peur d’attraper un rhume (merci pour la démonstration d’ailleurs). « Eh bien moi je serais bien resté ici. Comme ça on va pouvoir faire plus ample connaissance, on va pouvoir tout se dire tous les deux. Enfin … si t’arrives encore à aligner deux mots après tout ce que tu t’es enfilé. Moi qui croyais que les Alphas pouvaient être ennuyeux à mourir, à toujours réviser, je crois que je me suis trompé. » Non je déconne, Nattéo est un être totalement inintéressant, même bourré. La preuve en est avec sa petite explication sur son rhume. Ça me donne encore plus envie de le frapper en fait. Oh et j’y pense, peut être que si on le frappe étant bourré, il répliquera peut être. L’alcool peut parfois donner des ailes, même aux plus trouillards. « Donc t’es en train de me dire que tu voulais mais que ça c’est pas passé ? » Je pris ça pour des aveux. Il avait eu envie de le faire avec elle et Remy avec craqué. Soudain, toute la haine que j’avais pour eux deux remonta à la surface. Jusque-là je m’étais montré plutôt sympathique mais là je sentis que mon poing pouvait à tout moment aller se nicher dans le nez de Nattéo. D’ailleurs, il dû le sentir puisqu’il mit ses mains en opposition et me pria de ne pas le taper. Et oh mon gars, on n’est pas à la maternelle hein. Je frappe qui je veux, quand je veux. De toutes façons j’ai de supers avocats alors tu peux porter plainte, j’aurais rien. « Déstresse Nattéo, je le préserve pour plus tard mon poing. » Son visage se décomposa encore un peu plus. Il savait qu’il allait être frappé mais ne savait pas quand. Ah la torture … c’était un jeu que je maîtrisais parfaitement. Les secondes passèrent et je sentis que l’Alpha reprenait un peu ses esprits. Il continua en précisant une nouvelle fois qu’il ne s’était jamais rien passé entre lui et Remy. Foutaises. Non seulement il me mentait éperdument mais en plus il se foutait complètement de ma gueule. L’addition de sardine, zizi, panpan et Justin Bieber entraîna la levée de mon poing qui alla se loger en plein dans l’œil droit de l’étudiant que se retrouva le cul au sol. « Ça te donne moins l’envie de te foutre de ma figure là je suppose ? » Je le regardais. Nattéo était complètement sonné et je vis les premières gouttes de sang faire leur apparition. « Oh, tu réponds ? » Je lui donnai un léger coup de pied, rien de bien méchant, juste histoire de le presser. Je n’avais pas que ça à faire.
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MessageSujet: Re: .i promise, i'm not a serial killer.  .i promise, i'm not a serial killer. EmptyJeu 22 Nov - 21:30

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