the great escape
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(micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless.

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MessageSujet: (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. EmptyMer 13 Juin - 21:16

(micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. 30vy9o1
❝.when you close your tired eyes, I'll meet you there.❞
micah withmore-sinclair & sandro pelizza da volpedo ⊹ ❝ .Fearful child have faith in brighter days. Stay home 'til this darkness fades away, lie still beside me. I'll hold you now, I'll hold you forever. Winter's hand will freeze your heart again. Doors will close, no time to start again. Nothing is given except the ties that hold us together [...] Fading light may make a fool of me. Courage fails, strengths slip away from me. Lie still beside me and hold me now, and hold me forever. Lay down your load 'cause every day it's gonna grow. These days are sacred. Hey now, don't be scared. Baby, don't be scared at all.❞ gather all your tears, keep them in your pocket, save them for the time you're really gonna need them ⊹ don't worry, heaven can wait

Mes songes embourbées dans mal virulent, mes articulations défaillantes menaçant de me lâcher dans une lente et pénible agonie, mes efforts pour rester stoïque et souriante face à un père soucieux commençant à s'effondrer au fur et à mesure que l'électricité dans mes poignets s'intensifiait, je poussais bientôt un soupir découragé. J'avais la vive sensation que ma colonne vertébrale menaçait de déchirer ma peau tant la maladie rendait ma peine insoutenable. Dans un instant d'élancement insupportable, que je tentais de vainement dissimuler, je constatais que mes spectateurs me scrutait avec inquiétude, voir anxiété et devinais sans peine que mon paternel se trouvait devant un choix cornélien que je m'étais toujours refusé d'accepté, malgré ses envies. M'endormir, le temps que mes douleurs musculaires ne s'apaisent, que mon esprit ne retrouve son chemin et l'histoire d'épargner des grimaces épouvantables assorties à d'effroyables échos sortis de ma bouche endolorie par l'éreintement à mes proches en présence. Proches au nombre de deux, un chiffre que j'aurais préféré être au nombre de un, toutefois il y avait désormais un nouvel arrivant dans mon équation. Désormais ils n'étaient plus deux à connaître mon effroyable secret, mais trois. La malade m'avait abattu d'un coup dans seul et ma nonchalance non désirée m'avait conduite directement dans les bras de Gaël Levy-Carcenac, qui désormais me scrutait avec un regard inquiet. Regard inquiet auquel je répondis avec brouille, ma consciente absente s'étant assoupie dès lors que mes muscles avaient commencée à s'irriter de toute part. Allongée dans un lit inconfortable, la stérilité des draps me donnant l'impression d'avoir plongé mon visage dans une bassine de détergent, je peinais à laisser mes saphirs dévisager la pièce blanche dans laquelle nous siégions tous depuis désormais vingt bonnes minutes. Gaël et moi depuis maintenant trois heures, du moins trois heures où j'avais été consciente, les médecins depuis quarante minutes et mon père depuis dix tout juste. Je les regardais tous, du moins je tentais de discerner leurs visages alors que mes prunelles s'affaissaient vers une pénombre somnolente. Seulement, dès lors que j'arrivais à apercevoir Morphée, me tendant ses bras avec envie, mon organisme me rappelait qu'il était désormais seul maître à bord et c'est dans un vacarme assourdissant que j'attirais l'attention sur ma seule silhouette de poupée ankylosée. Mes traits se déformaient en de bien cruelles mimiques, mes veines s'enflammaient, le brasier se répandait de ma nuque jusqu'à mes genoux, accentuée au niveau du dos. Mon sang me donnait l'impression de n'être que lave et qu'un verre d'eau tomberait comme une goutte au milieu du désert une journée d'été. La grande question, posée à mes deux garants de la journée, était de savoir s'il ne valait mieux pas m'assommer un bon coup histoire que je ne souffre de mes courbatures seulement dans mon sommeil et que je n'importune personne avec mes grimaces, comme je venais de le faire. Gaël, qui dès que j'avais commencer à grogner de douleur, s'était empressé de venir m'attraper les bras afin que je ne remue pas plus que de raison. « .Si elle bouge, elle risque de se faire mal. » déclarais une voix experte au loin, qui m'était alors inconnue. Une voix masculine, forte, grave, mais surtout experte. Mon regard endoloris se déportait vers le groupe alors que la chaleur s'estompait partiellement. Je poussais un soupir, refusant de me laisser emporter par un sommeil de plomb qui me serait imposé. Dormir certes, mais quelques heures. Je n'avais pas de mal à discerner le noir obscur délayant le crépuscule orangé de l'extérieur, aussi, l'horloge blanche dans un cadre rouge en face au-dessus d'une grande vitre transparente à ma droite m'indiquait que la journée touchait les vingt-et-une heures. Demain, j'avais examen et en bonne alpha que j'étais, je me refusais à l'éventualité même de louper mes partiels. Voilà le prix à payer pour une simple glace, un après-midi en bord de plage en compagnie d'un amour d'enfance. Et puis, si l'ont m'administrait une traitement de choc, j'allais sûrement dormir pour les trois jours à venir, les hôpitaux ayant toujours la satanée habitude de donner des doses de cheval. Les joies de la leucémie, par moment j'avais une atroce envie de dormir, trois minutes après, j'étais prête à faire une nuit blanche, comme maintenant. « .Papa, dis non » bafouillais-je maladroitement à l'égard de mon paternel. Hors de question de me faire piquer le coude au somnifère pour éléphant, s'il n'y avait que mes hurlements qui dérangeaient, je voulais bien alors contenir mes cries en grimaces et camoufler mon visage dans mon oreiller, histoire de n'importuner personne. Mon père m'adressa un regard anxieux et c'est lorsqu'il décida que la vision que j'entretenais lui était insoutenable qu'il décida de dévier son regard. Autrement dit, il hésitait à donner son accord pour m'assommer. Il m'adressa un dernier regard bouleversé et décida de quitter la pièce. Bien, merci père. Au suivant. « .Gaël, t'avais promis que tu laisserais rien m'arriver. » lui rappelais-je d'un ton désespérée, mes prunelles menaçant de lui déverser un flot de perles si jamais il décidait d'être d'accord pour me calmer d'emblée à coup de piqûre. Les piqûres, berk, horreur, infamie. Puis cela n'était plus un secret, les somnifères me faisaient faire des cauchemars. Raison qui selon moi justifiait ma réaction. Plutôt souffrir que de faire des mauvais rêves. Aussi remarquais-je avec soulagement que Gaël refusait qu'on ne m'approche avec une seringue ou quelconque antibiotique. Il murmura quelques mots au médecin qui décida de quitter la pièce sans demander son reste. Désormais bien éveillée et décidant de ne plus bouger d'un centimètre afin de ne pas attiser les braises de ma Leucémie, je scrutais Gaël venir prendre place à mes côtés après avoir trifouillé quelques manigances avec un verre d'eau et un bout de papier. Rien à foutre, j'ai des choses plus importantes à savoir. « .Je peux m'en aller quand ?. » demandais-je aussitôt, ma voix tombant toujours dans un faible sifflotement grave. La grande question. Allons allons dépêchons, j'ai des révisions à boucler avant de passer mes écrits. Il me tardait de mettre un pied en dehors de cet endroit infernal et le moins de temps je passerais dans ces locaux, le mieux je me porterais, le moins mon absence allait s'en faire ressortir. J'avais été absente une journée ceci-dit, sûrement demain aussi, alors ceci dit, personne ne remarquerait rien. Personne, sauf un que je n'arriverais pas à duper s'il apprenait mon escapade de l'après-midi. Mais sachant pertinemment que Gaël n'avait aucun contact avec Sandro et mon cher papa ne sachant pas le moins du monde que Sandro et moi étions de nouveau ce que nous étions de mieux, un couple, alors j'avais encore toute les cartes en mains pour le tenir à l'écart de tout cela. Un jour ça passe, deux ça commence à piquer. « .Pas avant une semaine. » Combien ? Deux jours ça pique, une semaine c'est carrément du suicide. Sandro n'avalerait jamais mes conneries pendant une semaine. Et puis mes partiels avec ça étaient foutu. Même si je validais d'emblée mon année haut la main grâce à mon excellent contrôle continu, mon obsession à toujours vouloir être la meilleure dans tous les domaines me rattrapait et me dictait que je devais me rendre à mes écrits. Non, non, je n'allais pas rester une semaine dans cet connerie d'hôpital, à regarder des infirmières moches et chiantes venir prendre mon pouls toutes les trois heures. « .Une semaine ? Tu plaisantes, je ne reste pas une semaine ici. Je suis en plein examens de fin d'années. » annonçais-je alors que je commençais déjà à m'étouffer. Sois crédible un peu ma jolie lorsque tu souhaites taper du poings sur la table, ne t' égosille pas en même temps. Détournant mon attention de Gaël, je commençais déjà à scruter mes doigts trembler. Les articulations de mes poignets commencèrent à s'étirer de bas en haut, puis dans tous les sens. Mes reins, ma colonne me tiraillaient et c'est en me mordant les lèvres que je retins un glapissement déchirant. « .J'ai une tête à plaisanter ? Tu bouges pas de là ou je te fais mettre sous anesthésie. Bois ça maintenant. » Vas y fait le, met-moi sous anesthésie, j'en peux plus. Mais arrange toi pour me tuer au passage, parce qu'à ce rythme-là, je n'allais pas tenir bien longtemps. Ne contemplant même pas le verre qu'il me tendait, j'émis un grognement avant de boire le contenu d'une traite. Les lignes de ma figure se pincèrent en un rictus écœuré, regardant le contenant avec dégoût, j'en venais presque à jeter le verre dans un coin de la pièce dans l'espoir qu'il se désintègre. « .Elle a un goût pourri ton eau. » l'informais-je tandis qu'il me reprenait le sésame. Son absence de réaction, si ce n'est un haussement d'épaule furtif, m'interpella d'une telle façon que je déposais mes prunelles sur sa silhouette avec vivacité. Une vivacité destinée à se perdre dans un brouillard assommant. Ma vision obstruée par un flou dense je tendis la main dans le vide, cherchant à attraper le tee-shirt de Gaël sans succès, avant de sombrer dans une sieste exigée. Traîtrise. Voilà qui expliquait le goût âpre de la boisson, je m'en souviendrais, du coup du somnifère dans l'eau plate, même si je savais qu'il avait raison. J'aurais attendu qu'il ait le dos tourné pour filer.

La gorge sèche, les méninges en émois. Je grommelais dans un sommeil difficile, obnubilée par un maux de tête fulgurant que même endormie, j'avais un mal fou à chasser. Je rêvais, ou plutôt cauchemardais, comme j'en avais l'habitude lorsqu'on m'endormait sous contrainte. La petite fille blonde, endormie et torturée, bougeait dans son lit a essayer de se soustraire à un mauvais rêve qui se refusait à relâcher sa prisonnière. Et c'est d'un bond que je me réveilla, en sursaut, effrayée, mais incapable de me souvenir des songes qui causaient mon trouble. Soulagée de constater que je n'avais pas divagué des heures durant dans la vie réelle, mes prunelles détaillèrent la pièce blanche où je siégeais à présent. Fatiguée, la terreur dont je venais d'être victime s'apaisant au fil des secondes, j'apposais une main moite sur mon front, dégageant au passage les mèches blondes me retombant alors sur les bords du visage derrière mes oreilles. Simple mouvement qui me valut une bonne joute électrique dans les bras. Cela ne stopperait donc jamais, les maux. Parfois je me demandais ce que j'avais bien pu faire pour mériter pareil châtiment et fatiguée de devoir toujours subir les affres de ma leucémie, je repoussais ma couverture d'un geste sec. Électricité, deuxième chapitre. Mes dents se serrèrent afin de ne pas importuner mes voisins de chambres avec mes grognement douloureux et prête à quasiment pleurer par simple fatigue, je poussais un soupir agacé. Calmée et épargnant au néant une séquence larmichette pathétique, je remarquais être désormais seule dans ma chambre, inspectant le silence ambiant avec appréhension. Ils étaient tous partis. Ou bien ils étaient tous en train de me regarder à travers la vitre teintée à ma droite et c'est sans espoir de voir quiconque, merci vitre teintée, que je dévisageais un mur ornée d'un cadre. Mes prunelles se dirigèrent vers la porte d'entrée grande ouverte, que je fixais un moment d'un regard absent. J'avais envie de voir quelqu'un, n'aimait pas être seule. Mais en même temps je préférais me dire que tous le monde était bien au chaud chez lui, pas assez égoïste pour imposer une présence permanente en ces lieux maudits. Puis finalement, on vint à se présenter. Une silhouette grande, connue de mes horizons, quelqu'un que j'aurais préféré mille fois ne pas voir arriver et que j'aurais plutôt imaginé siéger dans sa grande maison en bord de mer plutôt que dans un lieu sordide comme celui-ci. Mesdames et messieurs, introducing Sandro Pelizza Da Volpedo, que sur l'instant je n'osa même pas regarder. Oh certes je l'avais vu, connu, reconnu, mais ma vision s'était arrêté au niveau de ses épaules, ne souhaitant pas affronter son regard. « .Oh super. » grommelais-je alors que je tirais mes couvertures au-dessus de ma tête, dissimulant mon visage dans mes draps et mon coussin, mes boucles blondes seules signes prouvant ma présence. Ne prend pas cette réaction négativement mon adoré, seulement je sais que ça ne va pas aller du tout maintenant et que ce qui va suivre s'annoncer sous les pires auspices. Ne pas le tenir au courant, ça aurait été trop demandé ? Lui épargner une inquiétude pour rien et le laisser vagabonder à ses seuls problèmes déjà existant, sans en rajouter une couche pour autant. Décidément, il y en avait toujours qui ne comprendrait pas mon envie de passer inaperçue, même si je savais que j'en demandais largement trop. Ne pas prévenir Sandro reviendrait à ne pas me prévenir moi s'il faisait une attaque, inconcevable. Décidant de sortir mon visage de mes couvertures après une énième tentative de dissimuler mes courbatures incessantes dans mon oreiller, je me redressais sur mon lit. « .Avant que tu ne dises quoi que ce soit, sache que je me portes comme un charme » mentis-je, cherchant par la même occasion à lui servir un sourire faiblard et sans conviction aucune. Poussant un soupir, mes prunelles se posèrent sur mes doigts fins, jouant nerveusement avec ma couverture bleu ciel, concentrée à ne pas s'acquitter du regard de l'italien. « .Puis je veux le nom de celui qui t'as téléphoné. » renchérissais-je, du tac au tac, pestant presque. Que le traite fasse un pas en avant, il sera fusillé. Allons allons, envois le nom du coupable, je te promet une mort lente, douloureuse et tragique. Fermant les paupières quelques secondes, penaude d'éviter un regard qui m'était pourtant si rassurant d'ordinaire, je poussais un autre soupir. « .Et un cookie à la nougatine. » plaisantais-je. Tais-toi Micah, tu es ridicule. Je tentais la petite bride d'humour qui allait probablement me revenir dans la gueule comme un reproche. J'avais le don de toujours tout prendre avec un poil d'humour, humour maladroit, mais humour quand même. L'optimisme s'était toujours très bien marié avec l'humour après tout et je préférais prendre la situation légèrement plutôt que gravement. Après tout, je n'étais pas la pessimiste grave des deux et vu la tête que je tirais à chaque fois que j'osais un mouvement, le tempérament pessimiste de mon voisin allait bientôt m'arriver dans la tronche comme une bonne claque. Avant, j'arrivais à gérer. Mais maintenant, après tous le temps que nous avions passé séparé et même si nous nous étions retrouvé depuis peu, je n'étais pas sûre que j'arriverais encore à lui faire démonstration d'optimisme. Ma bouche laissant échapper une petite toux, je décidais de déporter mon regard vers la fenêtre, me laissant entrapercevoir un noir obscure hostile. J'en déduisais qu'il était bientôt minuit. L'heure phare de toutes les princesses et à l'image de raiponce, je me retrouvais prisonnière de mes draps, incapable de me dépêtrer de l'emprise de ma mégère, la leucémie – dooh, philosophie disney -. « .Tu es là depuis longtemps ?. » questionnais-je d'une petite voix, mon regard dépeignant toujours sans relâche la pénombre extérieur. Puis finalement, las, je détournais mes prunelles vers lui, le détaillant d'un regard à la fois anxieux et navré, navré d'être ici, pour des raisons qui, je le savais, n'était pas supportable autant pour moi que pour lui. Mes prunelles bleutés se mariant a la perfection avec les siennes, je lui adressais un sourire se voulant rassurant. Rassure toi mon Sandro, je vais bien. « .Viens t'asseoir. » demandais-je avec douceur, toujours affublée du même sourire, ma main droite décrivant une place sur le lit sur lequel je reposais. Viens t'asseoir, prend moi dans tes bras et ça iras mieux. I tend to disappear here and there, so concentrate and you'll feel me everywhere

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MessageSujet: Re: (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. EmptySam 23 Juin - 23:10


You float like a feather, in a beautiful world. ; mikado ♥
I am a dreamer but when I wake, you can't break my spirit - it's my dreams you take. And as you move on, remember me, remember us and all we used to be, I've seen you cry, I've seen you smile, I've watched you sleeping for a while, I'd be the father of your child, I'd spend a lifetime with you. I know your fears and you know mine. We've had our doubts but now we're fine, and I love you, I swear that's true. I cannot live without you.♪ james blunt - goodbye my lover. ➺ crédit fantaisiie ; gifs ; tumblr.



Presque vingt et une heures. J’avais l’impression de regarder l’heure défiler. Ce qui ne devait pas être qu’une impression, d’ailleurs. Je passais mon temps à jeter des coups d’œil furtifs à l’horloge. Je n’avais jamais été quelqu’un de très patient. Habitué à avoir tout ce que je désirais rien qu’en claquant des doigts, je n’avais jamais été réellement soumis à l’attente. Alors, maintenant que je devais y faire face, ça se révélait être une véritable torture. « Réponds, réponds, réponds… » Soufflais-je à voix basse, alors que je tournais en rond dans mon salon. Voilà une demi-heure que je faisais les cent pas, et que j’essayais, en vain, de joindre Micah. J’imaginais déjà la scène : son portable, surement oublié dans un coin de sa chambre, sonnait. Une fois, deux fois, trois fois. Puis le léger tintement me faisait basculer vers sa messagerie. La voix enjouée de la demoiselle Withmore-Sinclair résonnait, mais elle n’était pas réellement là. J’ai soupiré, avant de laisser un message, comme le suggérait la douce voix de Micah. « Bon, ça doit être le vingtième appel en absence, et le cinquième message que je laisse sur ta boîte vocale, mais s’il te plait, rappelle moi le plus vite possible. Je suis inquiet. » Lâchais-je avant de raccrocher. Mon ton était sans appel, et l’ordre avait été clairement donné. Une nouvelle fois, j’ai soupiré. J’étais excédé. Franchement, on n’avait pas idée d’abandonner son portable dans un coin d’une pièce ! Je l’imaginais déjà, confortablement installée dans le canapé de son salon, en train de réviser je ne sais quelle matière. Elle devait être absorbée par ses cours, et notre rendez-vous avait dû lui sortir de la tête. D’ici un quart d’heure, elle se rendrait compte de son retard, et m’appellerait pour s’excuser. Mais en attendant, j’avais l’impression d’être comme un lion en cage. Si elle pouvait me donner un signe de vie, même tout petit, ça me ferait plaisir. Et ça me rassurerait, aussi. Il faut dire que ces derniers temps, j’avais tendance à être parano. Entre notre toute nouvelle relation, fraîchement débutée, que nous voulions préserver, et nos ennuis de santé respectifs, je ne savais plus trop où donner de la tête. Ne tenant plus en place, j’ai fini par aller m’écrouler sur mon canapé ; je me faisais violence pour ne pas la rappeler. Les yeux rivés sur mon écran de téléphone portable, je voyais les minutes passer. Mais seul le silence demeurait. En fin de compte, mon impatience eut raison de moi. Ne supportant plus d’être là, immobile et inactif, en attendant que ça passe, je me suis brusquement levé. Je me sentais tendu, mal à l’aise. J’avais la désagréable impression que quelque chose ne tournait pas rond. Et comme je détestais rester dans l’ignorance, j’ai pris mes clés de voiture, et ai décidé d’aller résoudre ce mystère par mes propres moyens. Pied au plancher, le téléphone scotché à l’oreille, je laissais un énième et dernier message vocal à Micah. « Prépare-toi à me recevoir, j’arrive d’ici dix minutes. Et utilise ce laps de temps pour te trouver une bonne excuse. » Ajoutais-je avant de raccrocher. D’un geste rageur, j’ai balancé mon portable sur le siège passager. Décidément, Micah Leezéys Withmore-Sinclair avait un don pour me rendre complètement cinglé. Dès qu’un événement était susceptible de la toucher de près, je devenais suspicieux. Règle numéro une (et essentielle, d’ailleurs) : on ne touche pas à ma blonde. Je montais vite dans les tours, je m’inquiétais à la moindre anomalie. Mais en même temps, j’avais de bonnes raisons, non ? Tendu, j’ai passé une main sur mon front, alors que mentalement, je me listais toutes les bonnes raisons qui me poussaient à agir ainsi. La première, qui était aussi la plus évidente, était qu’elle était malade. Elle avait beau me dire que ça allait, qu’il ne fallait pas que je m’inquiète, c’était plus fort que moi. La seconde, Micah est généralement quelqu’un de prévisible. Elle a un emploi du temps qu’elle respecte à la lettre, et aujourd’hui, elle y dérogeait. Enfin, troisième et dernière raison, elle ne donnait pas signe de vie. C’était à la fois agaçant, énervant, et en même temps profondément angoissant. M’enfin, je serai bientôt fixé. J’arrivais tout juste dans sa rue, et par chance, il y avait de la place pour se garer. Jésus Marie Joseph, première bonne nouvelle de la journée. Je n’espérais qu’une chose : que ce ne soit pas la dernière. Je comptais sur sa colocataire envahissante au possible – et qui avait un don tout particulier pour se pointer aux pires moments – pour me renseigner, mais aussi me rassurer. Comme quoi, la Némésis pouvait aussi avoir un côté utile, quand on y pensait. Quelques secondes plus tard, j’étais devant la porte de l’appartement. Ladite Némésis mit quelques secondes avant de venir ouvrir, et elle ne cacha pas sa surprise à ma vue. « Excuse-moi de te déranger, j’arrive à l’improviste, mais… Est-ce que Micah est là ? » Demandais-je, légèrement tendu. Dis oui, dis oui, dis oui, pitié dis oui, songeais-je intérieurement. Au moins, je n’aurais plus de raison d’angoisser de la sorte. Mais je ne pouvais empêcher une petite voix intérieure de clamer que je me trompais, que je cherchais du mauvais côté. Némésis soupira légèrement, et hocha négativement la tête. Un poids s’effondra au fond de mon estomac, et j’ai baissé la tête, encore plus inquiet qu’auparavant. « Non… Non, elle n’est pas là. Je ne sais pas où elle est… Elle n’est pas rentrée depuis ce matin, alors qu’on aurait dû manger ensemble ce midi. Je n’ai pas de nouvelles, et j’ai essayé de l’appeler quelques fois, mais ça sonne dans le vide… A mon avis elle a dû mettre son portable en silencieux. Mais bon, je serai toi, je ne m’inquiéterai pas. Tu sais, Micah, il suffit qu’elle soit plongée dans un bouquin pour qu’elle oublie complètement le monde qui l’entoure. » Merci bien ma chère, mais tout ce que tu me chantes là, je le sais déjà. J’avais une furieuse envie de la remballer aussi sec sur place, mais je me suis retenu. Premièrement, elle n’y était pour rien si j’étais inquiet et énervé, et deuxièmement, si Micah venait à l’apprendre, elle allait me tuer sur place. Redressant la tête, je lui ai offert un léger sourire. « Très bien. Si jamais elle revient, tu peux me tenir au courant ? Ou mieux, lui dire de m’appeler ? » Question plus rhétorique qu’autre chose, à vrai dire. Elle hocha la tête, tandis que je dévalais les escaliers. Le portable en main, j’ai fait glisser un doigt habile sur l’écran tactile, avant d’arriver sur un nom que je ne pensais jamais appeler. « Au cas où », m’avait dit Micah quelques années plus tôt. Sans trop y croire, j’avais enregistré le numéro de portable de papa Sinclair dans mon répertoire. Aujourd’hui, je me rendais compte qu’elle avait eu raison de prendre tant de précautions. Contrairement à moi, elle avait été prévoyante, responsable, consciente des risques de sa maladie. Mal à l’aise, j’ai soupiré un bon coup avant de me lancer ; de toute façon, l’attente n’était plus supportable, et il me fallait des réponses. Des réponses que seul ex beau papa Sinclair était capable de me fournir.

Le père de Micah n’avait pas caché sa surprise, au cours de notre conversation. Il m’avait indiqué ne pas être au courant de ma présence à San Francisco, et encore moi de mes contacts avec sa fille. Fidèle à la promesse que l’on s’était faite, Micah n’avait rien dévoilé de notre relation. Tout comme moi, d’ailleurs. Cette promesse, décidée à la va-vite, n’avait qu’un seul but : préserver et protéger nos premiers pas en tant que couple. Enfin, parler de renouveau serait probablement plus exact. Peu bavard avec papa Sinclair, j’étais resté évasif quant à la réalité du renouveau de notre couple. Je n’avais jamais su ce qu’il avait pensé de ma séparation d’avec sa fille, trois ans plus tôt. Par ce fait, je me voyais mal lui avouer que nous étions de nouveau ensemble. En bon courageux que j’étais, je laissais le soin à Micah de lui annoncer la nouvelle. Néanmoins, intelligent et perspicace, il n’était pas dupe : il devait bien se douter que quelque chose se tramait, que je n’appelais pas par hasard, et que mon inquiétude était un peu trop insistante pour être insignifiante. Pourtant, il n’avait pas posé plus de questions que cela, et m’avait renseigné sur Micah. Lorsqu’il m’avait annoncé qu’elle était entrée à l’hôpital, en urgence, dans le milieu de l’après-midi, j’avais senti un poids écraser ma poitrine. Les yeux fermés, la tête baissée, ce que je craignais le plus au monde venait de se produire. La maladie, traîtresse, avait refait surface sans crier gare. Elle l’avait terrassée, affaiblie, et menée tout droit à l’hosto. Une larme roula le long de ma joue, et je l’ai chassée d’un revers de main. N’en menant pas large, j’avais rapidement écourté la conversation. Néanmoins, le père de Micah m’en avait dit suffisamment pour que je prenne les choses en main. A croire qu’il m’envoyait un message subliminal, et qu’il m’encourageait à assumer, et à prendre soin de sa fille chérie. Mais ce n’était pas possible. En tout cas, pas maintenant, pas tout de suite. Je n’étais pas prêt, que ce soit physiquement, ou même psychologiquement. Autour de moi, le monde venait de s’écrouler, et j’avais besoin de temps pour reprendre un peu de contenance. Pendant une fraction de seconde, j’ai eu envie d’appeler ma sœur ; elle, elle saurait trouver les mots, et me réconforter. Mais j’ai vite oublié l’idée, me souvenant de la promesse faite à Micah. Nous, ensemble, envers et contre le monde. Personne n’avait besoin de savoir ; à nous d’assumer, et de se soutenir mutuellement. Si aujourd’hui, elle avait besoin de moi, très bien : je serai là, jusqu’à la fin.

J’avais finalement décidé de me rendre à l’hôpital. Après avoir appris l’admission de Micah, j’avais vagabondé dans la ville. Aucun but précis, envie de rien ; je voulais simplement réfléchir, et encaisser le coup. Franchement déprimé, mes pas m’avaient pourtant mené vers l’hôpital. Je détestais cet endroit, et tout ce qu’il représentait. Mais le fait de savoir que Micah était ici, enfermée, et obligée de rester cloîtrée là. Mon devoir était d’être auprès d’elle ; je n’avais pas le droit de me défiler. Stressé, mais néanmoins décidé à assumer mon rôle de petit-ami, je me suis engouffré dans le hall de l’hôpital. La réceptionniste m’indiqua que les horaires de visite n’étaient plus autorisées à une heure aussi tardive, mais il ne m’a fallu qu’une petite dizaine de minutes de parlote pour qu’elle m’autorise à monter. Je l’ai remerciée, avant de grimper les escaliers. Je retardais, le plus possible, le moment où j’allais être confronté à Micah. J’avais peur de la voir, de voir l’état dans lequel elle se trouvait. Et encore, peur était un substantif relativement faible, comparé à ce que je ressentais. Au fond, j’étais terrifié. Terrifié de constater l’avancée de la maladie, terrifié d’imaginer dans quel état j’allais la trouver, terrifié à l’idée qu’elle ne m’abandonne. J’avais l’estomac serré, et je ne me faisais pas d’idée : cette soudaine angoisse n’allait ni s’atténuer, ni disparaître. En tout cas, pas tant qu’elle serait dans cet endroit sordide. Je me suis dirigé vers une infirmière, afin d’en savoir davantage. J’ai décliné mon identité, poussant même le vice jusqu’à me présenter comme le fiancé de Micah. Cette petite et fausse précision me permettrait une chose : obtenir son dossier médical. Blondie me pardonnerait cet écart, j’en étais persuadé. L’infirmière, pressée, me dit juste que Micah Withmore-Sinclair avait été amenée en urgence, dans le milieu de l’après-midi, et qu’elle avait souffert le martyr, avant qu’on ne l’endorme. J’ai dégluti, hochant faiblement la tête. Apparemment, j’avais eu raison d’imaginer le pire. Elle s’éloigna en trottinant, déposant le dossier de Micah entre mes mains. Chambre 217. La porte était légèrement ouverte, et j’ai jeté un coup d’œil à l’intérieur. Micah était allongée, et semblait dormir. Ne souhaitant pas la perturber dans son sommeil paisible, je me suis reculé, avant d’aller m’asseoir. J’avais un dossier médical à examiner en long, en large et en travers. Les minutes passèrent, et les pages se tournèrent. Je découvrais, à la fois avec peine et effarement, que Micah m’avait caché la vérité. Son état n’était pas aussi bon, pas aussi stable, pas aussi rassurant qu’elle le laissait entendre. Pire, elle était entrée dans le dernier stade de sa maladie. Autrement dit, elle n’en avait plus pour longtemps. Bientôt, elle allait partir, elle allait s’en aller. Et moi, je resterai là. Seul, sans elle. Incapable d’avancer. J’ai brutalement refermé le dossier ; je ne voulais pas en savoir plus pour le moment. Je me suis levé, avant de me diriger, automatiquement, vers la porte de la chambre de Micah. Et cette fois-ci, j’eus plus de chance. Elle était réveillée, et me fixait. Ou plutôt, elle évitait soigneusement mon regard, comme si elle savait déjà ce qui allait suivre. J’ai tiqué en entendant sa réplique. Dommage mon amour, ça commence mal. Le Sandro est à prendre avec des pincettes, depuis quelques minutes. « Merci, ça fait toujours plaisir. » Répondis-je aussi sec, relativement froidement. J’appréciais peu qu’elle réagisse comme ça, alors que je la considérais comme la principale fautive. Elle aurait dû me prévenir, me tenir au courant de l’avancée de sa santé. J’ai dégluti, baissant les yeux. C’était odieux et monstrueux de penser de cette façon. Surtout en de pareilles circonstances. L’heure n’était pas aux reproches, je le savais pertinemment. J’étais juste profondément agacé de voir que la maladie avait pris tant de place, tant d’ampleur dans sa vie. « Excuse-moi, ce n’est pas contre toi. » Soufflais-je en m’appuyant contre l’embrasure de la porte, alors que Micah cherchait, vainement, à se cacher. Allez blondie, pas la peine de te défiler, de toute façon, tu n’y parviendras pas cette fois. Qu’elle le veuille ou non, nous allions devoir causer. Et qui sait, peut-être que je consentirais à lui donner quelques détails quant à mon propre problème de santé. Chose qu’elle m’avait plusieurs fois réclamée, mais sans résultat. Elle décida finalement de montrer le bon de son nez, mais ne semblait pas rassurée. « Bien évidemment. » Dis-je en hochant la tête. Ouais ouais, comme si j’allais y croire. Je voulais bien être naïf de temps en temps, mais là, ça allait être franchement difficile. « C’est vrai, c’est connu, tous les gens qui se portent à merveille se trouvent dans un lit d’hôpital. » Confirmais-je d’une voix assurée. Les bras croisés sur ma poitrine, j’attendais la suite. La tension était bien présente, et plus que palpable dans la pièce. Intérieurement, je m’en voulais de réagir ainsi. Si j’avais été le petit ami parfait, je me serai précipité à son chevet, je l’aurais embrassée, et j’aurais pris de ses nouvelles en caressant ses cheveux. Sauf que j’en étais incapable. Je ne voulais pas me laisser attendrir ; j’avais besoin d’avoir les idées claires pour mettre les choses au clair. « Personne ne m’a appelé Micah. Personne. » Assurais-je en soupirant. « On devait manger ensemble ce soir, et je me suis inquiété de ne pas avoir eu de nouvelles. Alors j’ai fait quelques démarches, et j’ai été cherché les réponses auprès des personnes censées être au courant. » Précisais-je en haussant les épaules. « Dur labeur qui a pourtant été brillamment réussi, vu que je suis là. » Ajoutais-je. Bon, je nous avais carrément grillé auprès de son père, mais qu’importe : ça avait été pour la bonne cause. Je ne pensais pas qu’elle m’en tiendrait rigueur. De toute manière, il ne valait mieux pas, parce que moi aussi j’aurais pu lui reprocher certaines choses. Comme le fait de ne pas m’avoir appelé immédiatement, par exemple. « Je n’ai pas de ça. Je suis arrivé un peu… Précipitamment, si tu vois ce que je veux dire. » Répondis-je d’une voix neutre. Elle plaisantait, moi pas. Je n’étais pas là pour lui servir de clown ou de bon public. J’étais venu pour avoir, dans un premier temps, des explications, puis pour la réconforter. Parce que j’avais beau être énervé et chamboulé, je n’en restais pas moins éperdument amoureux d’elle. J’ai esquissé un pas vers elle, alors qu’elle était prise d’une légère toux. « Tu vas bien ? » Demandais-je, prêt à aller chercher la première personne avec une blouse blanche que je trouverais dans les couloirs. Alors qu’elle me demandait depuis combien de temps j’étais là, j’ai jeté un coup d’œil à l’extérieur. La pénombre avait laissé place à la noire obscurité. « Suffisamment longtemps pour avoir eu le temps d’étudier ceci très attentivement. » Dis-je en soulevant légèrement ma main droite, dans laquelle se trouvait son propre dossier médical. Elle allait me tuer sur place, j’en étais sur. J’avais fouillé dans ses affaires, dans sa vie privée, et elle n’allait sans doute pas se gêner pour me le reprocher. Nos regards se croisèrent, et le silence s’installa pendant de longues secondes. Oh non Micah, pitié non, tu ne peux pas me faire ça. Pas maintenant, pas alors que nous venons à peine de nous remettre ensemble. Hochant silencieusement la tête, je me suis dirigé vers son lit, pour prendre place à ses côtés. « Tu sais, je ne suis pas dupe. » Soufflais-je en passant mon bras derrière sa nuque. « Tes derniers examens ont parlé pour toi. Et les expressions de ton visage aussi. » Enchaînais-je, toujours à voix basse. « Tu comptais me tenir au courant de tout ça quand ? » J’avais mille et une questions, et aucune réponse. La soirée risquait d’être longue. Très longue, même.
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MessageSujet: Re: (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. EmptySam 30 Juin - 22:03

❝.- Tu as peur ? - À en mourir... Allez souris un peu. - C’est pas drôle ! - J’ai peur de ne plus être avec toi... - ça n’arrivera jamais.❞
If you forget the way to go and lose where you came from, if no one is standing beside you, be still and know I am ♪ Mes souvenirs de la journée passée me revenait par fragments ponctuels. Une série d'images mélangées et nébuleuses que j'avais du mal à remettre dans l'ordre tellement mon esprit s'acharnait à rester dans un brouillard dense. Je me frottais les yeux avec nonchalance, sur le point de me rendormir sans peine si seulement j'en avais eu encore le courage. La douloureuse impression que quoi que je ne décide, m'assoupir ou ne pas m'assoupir, j'allais encore passer quelques heures à sentir mes veines me endurer milles châtiments, me tinta les songes comme une atroce perspective. J'avais les hôpitaux en horreur, ma maladie en horreur, ma vie en horreur. Et voilà que je ruminais sur mon existence que, dans mon esprit encore embrumé et surtout contrarié, je qualifiais sur le moment de pathétique. Pathétique petite Micah Withmore-Sinclair, souffre douleur de l'humanité. Si j'avais un jour cru en quelconque entité supérieur, ce qui n'était pas le cas, j'aurais juré être la marionnette de sa majesté. Celle qu'il affectionnait le moins et que donc, il s'amusait à torturer tous les jours un peu plus, sans pourtant jamais se décider à la jeter dans la poubelle, signifiant sa faim. Tâchant de respirer autant que faire ce peut, j'entamais une série d'inspiration expiration, essayant par la même de retrouver ma voix alors que mes premiers mouvements me firent annuler mon valeureux, bien qu'inutile, exercice. Non, on ne respire pas normalement, sinon on va perdre un poumon dans la bataille. J'avais l'impression que mon sang se figeait dans mes veines, que du coup l'oxygène ne passait plus de ci de là dans l'ensemble de mes muscles et que plus les secondes passaient, plus je me figeais moi-même. Pourtant résolue à ne pas me changer en statue, je décidais de braver mes douleurs et de faire basculer mon visage vers la porte d'entrée. Grossière erreur, pas la première de la journée, surement pas la dernière. Un grognement s'était échappé de ma bouche sans que je ne puisse même essayer de le retenir, alors que la seule trace de lumière au tableau peint d'ombres et de couleurs sombres qu'étaient ma vie apparaissait au coin de porte. Réaction à la con, évidemment. Seulement l'idée de me confronter à mon adorée dans cet état-là, après une journée pareille ne m'enchanta guère. D'autant que vu l'air qu'il arborait et la réponse qu'il soupira à mes salutations malhabiles, je devinais sans difficulté que je n'allais pas me soustraire à une conversation difficile. Tâchant de me réveiller plus afin de lui accorder une attention plus entière que partielle, je restais un moment à le regarder en silence. Sans le scruter, ni même le dévisager, encore moins le toiser. Mes prunelles azures harassée après une journée difficile, je me contentais de lui adresser un regard vide de toute expression, prouvant ainsi que j'étais au bord de la sieste. « .Ne le prend pas mal s'il te plait, je ne voulais pas dire ça. » chuchotais-je à son égard, décidant de rompre un silence pensant. Si je voulais le saluer de la façon dont je l'avais fait ? Certainement pas. Si je m'excusais d'avoir peur de la conversation que je sentais approcher à grand pas ? Certainement pas non plus. J'étais au milieu de la balance, ne pouvait pas le blâmer de réagir aussi sèchement sachant que j'aurais pu le ménager directement en l'accueillant, me montrer compréhensive, etc. Mais en même temps, il m'était impossible d'être enthousiaste face à telle apparition. Je n'aimais pas qu'on me voit dans ce genre de contexte, encore moins lorsqu'il s'agissait de lui, encore moins depuis notre décision de nouveau départ et encore moins sachant que la maladie restait entre nous un sujet pire que tabou. Mes prunelles et mon visage jusqu'alors cachés sous mes draps fins, j'apparaissais enfin après quelques minutes d'un cache cache inutile. Quelle idée, comme s'il allait partir en voyant que je disparaissais sous mes couvertures. La Micah est mal en point, alors forcément son quotient intellectuel régresse jusqu'à arriver au point zéro et son côté utopiste jusqu'alors absent refaisait surface. De qui je me moquais sérieusement, d'abord je l'accueillais comme s'il était un paria et après je me dissimulais. Tentant le mensonge idiot, pour continuer dans la même lignée niveau idiotie et déclarant me porter comme un charme, je fus reçu dans les formes. Si jusqu'à présent j'avais espéré un peu de coopération de sa part, mes espoirs se révélèrent bien rapidement illusion. Comprenant que j'allais devoir justifier ma présence en ces lieux et en plus avouer certains détails que j'avais délibérément laissé sur le bas côté concernant ma maladie, mes prunelles décidèrent de regarder autre chose que sa carrure trônant fièrement à l'entrée de ma chambre. Me rabaissant dans le fond de mon lit, j'apposais mes boucles blondes dans mon oreiller et décidait de dévisager la direction opposée à la sienne, baladant mes saphirs sur la pénombre nocturne. « .Certes, mais ils se rétablissent, ils sont là pour ça. Et je me sens mieux, pour ma part. » mentis-je d'une petite voix, sans avoir la réelle conviction qu'il allait avaler ce que je lui racontais, me montrant quasiment absente de la conversation. J'avais le don pour sortir des stupidités lors de situations délicates. Cependant il m'était impossible de lui dire clairement que ça n'allait pas et que ça n'allait pas aller en s'arrangeant dans le futur. Je savais depuis bien longtemps que je marchais sur des charbons ardents avec ma maladie et même si je n'avais rien dis, depuis la fusillade tout s'était amplifié ( et par la même, dégradé ). Je m'étais même laissé aller à couper mon traitement durant quelques jours entre la fusillade et le moment où nous nous étions retrouvé au musée, ayant littéralement baissé les bras. Néanmoins je m'étais reprise en main depuis, fort heureusement. Du moins, jusqu'à aujourd'hui où j'avais risqué ma vie contre quelques minutes gagnées sur un rendez-vous qui aurait pu attendre. Lucide quant à la tension régnant dans la pièce, je préférais toutefois me faire à moitié attentive, à moitié absente, préférant m'éloigner d'une possible querelle que je ne me sentais pas capable de mener. Tu veux faire la gueule parce que je suis ici, bien fais là, moi je n'ai plus le courage de même cligner des yeux alors je déclare forfait et agite le drapeau blanc d'emblée. Sa présence en ces lieux m'apparaissait comme un véritable paradoxe, d'un côté j'étais heureuse qu'il soit là car plus rassurée par sa présence que pas n'importe quelle autre, néanmoins je savais qu'il apportait avec lui son lot de questions et de complications. Sur l'instant, je me demanda même si je n'aurais pas préféré qu'il ne soit pas au courant de tout cela, même si je savais que cela n'aurait jamais été possible. En réalité, le bon compromis à mes yeux auraient été qu'il soit mit au courant plus tard, le lendemain ou sur lendemain par exemple, lorsque je me porterais mieux et que j'aurais eu plus le temps de potasser mes excuses et mes aveux. Mais enfin, tant qu'il était là, j'accueillais ses précisions avec attention, décidant de reposer mon regard sur lui une nouvelle fois. « .Je suis désolée. Je suppose que c'est parce que nous avons décidé de faire profil bas, personne dans mon entourage ne sait que nous sommes liés, de prêt ou de loin. Donc personne ne pouvait penser à te prévenir. » expliquais-je, en même temps que je réfléchissais, d'ailleurs. Mes mots étaient sortis spontanément car mon explication était véridique et parfaitement fondée. Si sur l'instant je n'avais vu que des avantages à nous dissimuler du grand publique, afin de nous préserver, désormais apparaissait dans le paysage un inconvénient de taille. Qui pouvait se douter que nous entretenions tous deux une véritable relation, nous étions tellement différent qu'aux yeux de nos camarades, la petite blonde timide alpha et le pelizza da volpedo, please, un peu de crédibilité. Pourtant à mes yeux nous avions tous de crédible, beau et complémentaire que nous étions, mais c'est sans peine que je m'étais prêté au jeu du '' Sandro ? Une connaissance ''. Tous le monde l'avait gobé sans peine et voilà qu'il était le dernier au courant de mon accident, payant le prix de notre petit cache cache plus aussi drôle qu'il n'était au départ. « .Et je n'ai pas pensé à te rajouter dans mes numéros d'appels d'urgences. » ajoutais-je dans un chuchotement désabusé. Bon là c'est ma connerie qui nous perds, je n'y avais tout simplement pas pensé. Je n'y pensais jamais en réalité car mon seul numéro d'urgence stable était celui de mon père. A une époque s'était ajouté celui de Sandro, puis quelques mois après nous séparation, je m'étais dis qu'il ne voudrait plus entendre parler de mes crises leucémiques, n'étant plus rien l'un pour l'autre. Depuis je ne l'avais pas ajouté. Mais au moins aujourd'hui s'était ajouté à ma liste Monsieur Levy-Carcenac, qui se portait garant pour moi en cette visite fortuite. J'envisageais de rajouter bientôt Roméo et évidemment, Sandro. Si je n'oubliais pas encore une fois, tête de linotte que j'étais. « .Tu as appelé mon père, c'est ça ?. » demandais-je du même timbre, réalisant alors de qui il parlait lorsqu'il s'agissait de '' personnes censées être au courant ''. Cela ne pouvait être que mon père et rien que l'idée qu'il ait eut l'audace ( audace bien placée, précisons-le ) de l'appeler, je réalisais à quel point ses investigations pouvaient le mener loin. Quoi qu'à sa place, j'aurais probablement harcelée Francesca, avec toute l'inimité que je lui porte, jusqu'à ce qu'elle ne craque et ne me livre ce que je voulais savoir. Ainsi devinais-je sans difficulté que mon père allait bientôt m'adresser quelques questions inquisitrices au sujet de mon prétendu ex petit ami, de nouveau petit ami actuel et que j'allais devoir répondre de son appel. Ainsi soit-il, mon père serait le premier à découvrir les coulisses de notre supercherie. Peut-être que lui réagirait mieux face à mon humour décalé. Mes lèvres se pincèrent alors que je déviais mon regard vers la fenêtre, saisie de la sensation de n'être qu'une petite fille qu'on s'apprêtait à réprimander pour une énorme bêtise. Pourtant ce n'était que le début, il n'avait pas encore réduit la distance nous séparant d'un pas que je me savais déjà en mauvaise position et impossible de me soustraire à une conversation difficile. Courbaturée par une rude journée, je préférais encore faire profil bas plutôt que d'envenimer les choses. En lui reprochant son manque de coopération par exemple. Mais là où nous étions tous deux fautifs, j'aurai préféré mille fois qu'il ne me prenne dans ses bras plutôt que d'avoir le droit aux questionnements. « .Je plaisantais. Détends toi, s'il te plait. » demandais-je d'une petite voix, néanmoins convaincue qu'il allait rapidement répondre de la façon la plus sèche qui soit. Qui pouvait l'en blâmer après tout, il avait toutes les raisons du monde d'être tendu et je m'apprêtait à être reçus dans les formes. Je ne réfléchissais plus, me contentait de répondre afin de faire la conversation là où l'esprit était absent. Quasi inanimée, pourtant bien éveillée, je fis sur l'instant vœux de silence, espérant que mon mutisme allait l'inciter à venir me rejoindre et me laisser m'endormir dans l'étau de ses bras. Après tout, les questions pourraient attendre demain, à mon sens. Me frottant les yeux, un simple soupir suffit à me faire cracher mes poumons dans un instant de silence. Visiblement ma glace de l'après-midi avait du mal à passer et avait apporté avec son lot de saveurs exquises, un joli petit rhume. Rien de bien méchant à mon sens, seulement vu mon cas et compte tenu de l'endroit où je me tenais, il y avait effectivement de quoi s'alerter. « .Oui oui ça va, j'ai mangé une glace cet après-midi, ça n'a pas dû jouer en ma faveur. » expliquais-je d'une voix vacillante tant vers l'aiguë que vers le grave, sans jamais trouver son juste milieu. Et lorsque j'eus retrouvé mon timbre habituel. Et puis, tant que nous en étions à savoir dans quel état nous nous trouvions tous deux, j'osais la question fatidique. « .Et toi... ça va ?. » osais-je timidement, mes prunelles décrivant son visage avec une pointe d'appréhension. Devine que ça va, sur ses traits j'arrivais à lire la réponse à ma question avant même qu'elle ne soit sortie. Quelque chose de sec, négatif à souhait, un brin sarcastique peut-être. Mais enfin, sachant qu'avec lui je n'étais pas à l'abri des surprises, j'avais osé, car je voulais vraiment savoir comment il allait, surtout maintenant. Maintenant plus qu'à n'importe quel autre moment en vérité. Quitte à subir son propre interrogatoire dans un futur proche, je décidais de prendre les devants, ayant moi-même quelques questions. Il se faisait tard, nous aurions dû diner il y a des heures de cela, n'ayant aucune idée de l'heure qu'il était, je me disais que de savoir l'heure où il était arrivé m'aiderait à faire état de l'avancée nocturne. Et puis surtout, je voulais savoir s'il m'avait vu seulement dormir ou gesticuler dans tous les sens comme je l'avais fait toute l'après-midi durant. Mon visage à moitié enfoui dans mon oreiller, lui prêtant un regard circonspect alors qu'un dossier blanc imprimé de mon nom complet en lettres capitales m'imposa des traits déconcertés. Mon dossier médicale, Micah Withmore-Sinclair, écrit noir sur blanc sur une chemise en papier dont je ne connaissais le contenu que trop bien. Mon cœur loupa un battement, je poussais un faible hoquet effaré. Mes lèvres se pincèrent aussitôt que mon air surpris se métamorphosa en un air agacé. « .Tu vas m'expliquer par quelle magouille tu as réussi à procurer mon dossier médicale. Sérieusement, il n'y a que toi pour faire des choses pareilles. » sifflais-je dans un bref grognement, lui adressant par la même un regard noir. Chéri, je t'aime énormément, je peux très bien te comprendre, mais là c'est trop. « .Tu n'avais pas le droit Sandro, s'il y a des choses que tu devais savoir dans ce dossier, elles devaient sortir de ma bouche. » renchérissais-je sèchement, croisant les bras autour de ma poitrine alors que je lui adressais un regard renfrogné. Je n'aimais pas ce genre de bravade, il n'avait pas le droit de se procurer mon dossier médicale afin de se documenter à mon insu. D'autant que mon dossier faisait état de ma santé actuelle, que j'avais bien pris soin à embellir aux yeux de Sandro. Déçue de son comportement , agacée d'être désormais au pied du mur et devoir lui confirmer tout ce qui se trouvait dans mon dossier, je m'intimais un moment de silence. Je faisais clairement la gueule, préférant occulter sa présence un instant plutôt que de carrément m'énerver sur lui et en bousiller le peu de santé qu'il me restait. Néanmoins, je lui laissais une place, laissant sa petite étreinte venir m'envelopper, confondant son épaule pour mon oreiller. Son odeur apaisa ma petite crise intérieur et même si je demeurais profondément agacée de son comportement, sa simple chaleur suffit à calmer ma petite tempête personnelle. « .Tu n'es pas dupe, certes. Mais tu sais aussi très bien lire visiblement. » dis-je d'une voix neutre. Tu ne veux pas plaisanter sur mes cookies à la nougatine ? Grand bien t'en fasse, moi je ne rigole pas sur mon dossier médicale. Ce genre de comportement m'agaçait profondément et c'est dans de pareil instant que je réalisais que nous n'étions et ne serions jamais complètement honnête l'un avec l'autre, ce qui pourtant était la base d'une relation de couple saine. La faute me revenait et je la partageais avec lui, nous avions tous deux nos torts et apparemment le destin s'en mêlait pour nous aider à faire table rase de tous les non dits. Que mes comptes rendu médicaux aient parlé, je voulais bien, néanmoins que mon visage ait parlé, come on, il exagérait. « .Les expressions sur mon visage. Allons Sandro, si vraiment mon visage avait eut quelque chose à révéler, tu n'aurais pas été aussi surpris de me voir atterrir à l'hôpital. » dis-je dans un murmure, à croire que les messes basses arrivaient à apaiser le climat tortueux de notre intermède. Sa question suivante fit mon cœur faire un bond, je serrais les dents, les lèvres, mes muscles dans leur ensemble se contractèrent alors que je paniquais intérieurement. La question à huit mille. Comment lui dire que je ne comptais jamais rien dire et me laisser m'en aller en silence lorsque le temps serait venu. Puis, même si j'avais voulu mainte et une fois lui dire que j'approchais du but, monsieur m'avait toujours sommé d'arrêter, prétextant que c'était trop tôt, qu'il ne voulait pas en parler. Et qu'on ne dise pas le contraire, l'offense qu'il me faisait à chaque fois qu'il me demandait d'arrêter d'en parler, je m'en souvenais comme on se souvient d'une cicatrice faite au fer rouge. « .J'ai toujours voulu te le dire, c'est toi qui n'a pas voulu m'écouter. » répondis-je doucement, me retournant vers lui, mes doigts redessinant les plies de son tee-shirt avec minutie afin de me dépêtrer de son regard. Tout était prévu pour fuir la conversation, mes cheveux blonds lui retombant sur l'épaule, mes prunelles ne regardant rien d'autre que la couleur de son tee shirt alors que mes doigts jouant doucement avec, j'étais ici, mais a la fois complètement ailleurs. Seulement consciente que ma supplique pouvait sonner comme des accusations, je décidais de reformuler. « .Je ne te rejette pas la faute dessus loin de là, mais à chaque fois que je me risquais à lancer la conversation, c'était pour toi in-envisageable. Alors j'ai laissé tombé et nous y voilà. » Nous y voilà, tenant un échange que j'aurais préféré ne jamais avoir. Cela aurait été tellement plus simple de juste mourir d'un coup, sans prévenir personne, comme un accident. Aussi horrible que cela soit, j'en venais à me dire que tout aurait été plus simple si je m'étais contenté de conserver les faux semblants le plus longtemps possible et mourir d'un coup, sans que la maladie ne préviennent personne, comme elle le faisait maintenant. Poussant un soupir, je décidais de relever mes iris vers lui, son regard m'étant agréable à contempler, ses yeux mon refuge. « .Lorsque nous nous sommes connus, je t'avais dis qu'il me restait environ trois ans, tu t'en souviens ? . Aujourd'hui, ça fait cinq ans qu'on se connait. J'ai grappillé déjà deux ans sur mon diagnostique de base.... » murmurais-je, désireuse de planter le contexte et d'enfin révéler une vérité qui m'était non pas dure à accepter, mais à lui dévoiler. Comment pouvais-je le préparer à mon départ définitif après tout ? Moi je l'acceptais, mais je concevais parfaitement que pour les autres, cela devait être autre chose. Et même si j'acceptais que j'allais bientôt ne plus être parmi les miens, la vérité était que j'étais terrifiée à l'idée de ne plus être avec eux, pire encore, de ne plus être avec lui. Timide, je décidais de me redresser un peu plus et d'enfouir mon visage dans le creux de son cou, juste l'histoire de prendre une brève respiration. « .Je ne vais plus tirer sur la corde bien longtemps, je crois. » avouais-je à voix basse, ma bouche prêt de son oreille. Ma triste vérité venait enfin de s'échapper, faisant tout pour le ménager, je le serrais vaguement dans mes bras, le maximum que je puisse avec ma force de poulet dénué de toute force. Enfin, décidant de me renfoncer dans mes draps, je reposais ma tête sur son épaule, mes doigts prêt de ma bouche, le scrutant un moment en silence avant de lui adresser un faible sourire se voulant réconfortant. « .Je vais essayer de faire de mon mieux, en tout cas. » promettais-je. J'allais essayer de rester le plus longtemps possible, du mieux que je pouvais, mais après autant de temps à déjouer la maladie, je sentais que je n'allais pas faire la fière combattante bien longtemps.
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MessageSujet: Re: (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. EmptyMer 4 Juil - 14:05



Déambulant dans les couloirs de l’hôpital, je sentais l’angoisse s’infiltrer petit à petit en moi. Sensation traître ; lentement, elle prend place au plus profond de vous. Vous n’avez pas le temps de comprendre ce qui vous arrive, ni même de réaliser l’étendue des dégâts sur vous que déjà, c’est trop tard. L’horrible sensation est là, présente, glaçante, et invisible. Le mal est psychologiquement présent, mais physiquement absent. Il vous empêche d’avancer, il vous empêche d’aller de l’avant. La vérité vous paralyse, et vous ne vivez que par procuration. J’ai soupiré, passant la paume de ma main droite sur mon front. Jusqu’à maintenant, j’avais évité ces désagréments. Micah et moi n’avions pas une santé fameuse, nous en étions bien conscients ; pourtant, nous n’avions jamais été réellement soumis aux caprices de la maladie. Bien sur, tout n’avait pas été rose. Il y avait eu des crises imprévues, des diagnostics inquiétants, des bilans qui laissaient peu de perspectives d’avenir. Le moindre petit rhume devenait rapidement un calvaire ; une difficulté respiratoire pouvait nous conduire aux urgences. Mais jamais, jusqu’à maintenant, nous n’avions été confrontés à quelque chose de si grave. Franchement peu courageux, je me sentais démuni face à cette situation. Je n’avais pas encore vu Micah, et pourtant, je m’habituais déjà aux sueurs froides qui glissaient le long de mon dos. Retardant le plus possible ma présence auprès d’elle, j’avais décidé de prendre les escaliers. Déjà, un léger nœud avait pris place au fond de mon estomac ; malheureusement pour moi, je savais que ça n’irait pas en s’arrangeant. D’ordinaire, je n’étais pas quelqu’un de franchement anxieux ; les études n’étaient pas un sujet de stress intense, il n’y avait personne pour me mettre la pression. Néanmoins, je savais désormais que tout ce qui touchait à Micah, de près ou de loin, était un sujet sensible. J’avais tendance à m’emballer, à imaginer le pire, à m’inquiéter à la moindre occasion. En vain, jusqu’à ce soir. Le vent avait tourné, et la donne avait changé. D’une main faiblarde, j’ai poussé l’une des portes battantes, et je me suis engouffré dans un couloir vide. A cette heure-ci, le calme régnait, et la plupart du personnel hospitalier dormait en salle de repos. Le couloir, plongé dans la pénombre, rendait l’atmosphère glaciale, inhospitalière, limite morbide. En bref, il n’y avait rien pour me rassurer. Même la seule âme vivace que j’avais trouvé – une infirmière qui passait de chambre en chambre en maugréant – avait été désagréable au possible. De mauvaise grâce, elle avait quand même accepté de le donner le dossier médical de Micah. Dossier que j’avais pris le temps de lire, soigneusement, point par point, après avoir vérifié que la blonde était profondément endormie. Plus j’avançais, plus ma lecture me donnait froid dans le dos. J’étais aveugle, j’avais été aveugle. Ou plutôt, j’avais refusé et nié l’évidence. Je m’en voulais, cruellement. Comment peut-on fermer les yeux à ce point ? Comment peut-on rester dans l’ignorance, dans le déni aussi longtemps ? Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi, définitivement. J’avais voulu faire au mieux, mais je m’étais trompé sur toute la ligne, sale ignorant que j’étais. La pauvre Micah avait hérité du pire petit ami qu’on puisse avoir. Après une lecture attentive, mes pas me menèrent à nouveau vers la chambre de ma blonde préférée. J’avais besoin de la voir, de m’assurer qu’elle était toujours là. J’avais besoin d’être rassuré, mais je devinais facilement qu’elle était dans le même cas que moi. Jusqu’à maintenant, elle avait été exemplaire dans sa volonté de me protéger, de me préserver. Elle avait réussi avec brio, mais je savais qu’à partir de maintenant, je devrais assumer mon rôle. J’allais devoir être irréprochable, j’allais devoir prendre sur moi pour l’épauler. Plus que jamais dans cette épreuve, j’allais devoir être présent, j’allais devoir la soutenir. De tout mon cœur, de toute mon âme. Mes lèvres tentèrent un vague sourire alors que mon regard croisait celui de Micah, mais ce fut loin d’être concluant. Merde, mon foutu tempérament pessimiste reprenait le dessus, et je n’étais pas foutu de passer au dessus de ce que je venais d’apprendre. « C’est bon, ce n’est rien. Je m’en remettrai. » Enfin, je crois. J’avais pris une voix assurée, souhaitant lui montrer que je ne lui en voulais pas. Le plus dur ne sera pas de me remettre de ses paroles, mais plutôt de me remettre de la dure et terrible réalité. Elle était là, face à moi, allongée dans un lit d’hôpital. Mon pire cauchemar venait de prendre forme, une fois de plus. Sauf que cette fois-ci, le cauchemar était plus grave, empreint d’une fatalité qui me donnait envie de gerber. Ce soir, mon monde s’était écroulé. Mais je ne comptais pas me laisser abattre, pas maintenant. Ce n’était pas le moment. « Si tu le dis, je veux bien te croire. Mais la seule chose que je te demande, c’est de ne pas me mentir. » Soufflais-je d’une voix plus douce. J’étais réticent quant à ses mots, mais je ne voulais pas la contrarier. Elle avait suffisamment de soucis comme cela, en ce moment. Je n’avais pas besoin de rajouter, par-dessus, la colère du petit ami inquiet et désespéré. Bien pensant dès qu’il s’agissait de Micah, je pouvais me montrer attentionné et compatissant. J’acceptais tout ce qu’elle me disait, sans rechigner, sans faire le difficile. Avec elle, je laissais mon égoïsme ambiant, ainsi que mon désagréable tempérament colérique se taire, et disparaître. Ainsi, j’aurais pu lui décrocher la lune, si elle me l’avait demandée. « Non, non, ne sois pas désolée. » Murmurais-je en haussant les épaules. Nous avions décidé de nous remettre ensemble, quelques semaines plutôt, mais sans en dire un mot aux autres. Respectant à la lettre le dicton « pour vivre heureux, vivons cachés », nous avions pu profiter pleinement de nos moments à deux. Mais nous n’avions pas prévu que notre petit subterfuge se retournerait contre nous. Aucun de nous n’avait anticipé sur la maladie, sur les petits aléas du quotidien. Enfermés dans notre bulle, vivant presque dans un monde parallèle, notre erreur avait été presque inconsciente. Chaque secret avait ses limites, et le nôtre venait de montrer les siennes. « Je ne t’en veux pas pour ça. Rassure-toi, ce n’était pas un reproche. Juste une constatation. » Précisais-je, sans aucune animosité. Qui aurait pu se douter de notre relation, après tout ? J’avais soigneusement veillé à ce que ma sœur n’en apprenne rien. J’avais fait de mon mieux pour me comporter comme d’habitude ; bien sur, elle avait surpris quelques regards pensifs, de vagues sourires inexpliqués, mais j’avais gardé le secret. Et j’avais pu constater que Micah en avait fait autant. Je n’allais certainement pas lui reprocher son comportement ; nous avions été deux à prendre la décision de ne rien dire à nos entourages respectifs. Si au début, la discrétion et le secret nous avaient semblé être la meilleure solution, aujourd’hui, je m’en rendais compte de notre erreur. Certes, nous avions été tranquilles, mais à quel prix ? J’aurais pu ne jamais être au courant de son hospitalisation. J’aurais pu l’attendre, des heures et des heures, sans qu’elle ne revienne jamais. Et ça, ça aurait été pire que tout. Je m’en serai voulu, éternellement. « Ce n’est pas grave. Vraiment, je t’assure. D’ailleurs, je ne l’ai pas fait non plus. » Avouais-je calmement. Non, définitivement, aucun de nous n’avait pensé au pire. Nous n’avions pas du tout envisagé que la maladie puisse s’imposer, et mettre notre relation à mal. Au contraire ; depuis que je m’étais remis avec Micah, je n’avais pensé qu’à des choses futilement positives. Les moments que l’on avait passé ensemble, les projets de vacances d’été, les doux souvenirs que l’on avait ensemble. Complètement à l’ouest, vivant presque dans un monde de bisounours, j’avais goûté avec une joie non dissimulée au bien-être que son retour dans ma vie m’avait apporté. Les bons moments avaient chassé les mauvais, et j’en aurais presque oublié ce qui nous avait amené à nous rencontrer. Mais la réalité m’était revenue en pleine face, me prenant en traître. « Je me chargerai de t’ajouter prochainement. » Ajoutais-je, faisant référence aux numéros à appeler en urgence. Ma liste actuelle était courte ; elle ne comptait que ma sœur. Si jamais il m’arrivait quelque chose, elle se chargerait d’avertir mes parents. Mais, ne se doutant pas de la nature de ma relation avec Micah, elle ne songerait même pas à l’appeler. Quant à mon jumeau et à Camélia, je doutais que l’évolution de ma santé les préoccupent. Oui, il fallait vraiment que je fasse les démarches nécessaires pour que Micah soit mise au courant, si jamais il m’arrivait quelque chose. Même si jusqu’à maintenant, j’avais refusé d’envisager le pire, j’étais désormais mis devant le fait accompli. Je me suis légèrement mordu la lèvre en entendant la question que Micah me posait. Inquiet quant à la réaction qu’elle pouvait avoir, j’ai baissé les yeux. J’avais l’impression d’être un gamin pris en faute. « Oui. » Avouais-je finalement, mon regard balayant le sol, confirmant ce qu’elle avait déjà deviné. Des fois, tu es vraiment trop perspicace ma chère. Sur le coup, appeler son père m’avait semblé être la meilleure idée. Après tout, vers qui d’autre aurais-je pu me tourner pour avoir des réponses ? Mon ex beau papa était le mieux placé pour confirmer ou rectifier mes idées. « Ecoute, je sais que ce n’était peut-être pas la meilleure solution. Mais sur le coup... C’est la seule que j’aie trouvé. » Commençais-je, en relevant finalement les yeux. Merde, un peu d’assurance ! Micah n’allait pas me sauter à la gorge, même si elle n’approuvait pas mon comportement. Alors autant assumer ma – pseudo – connerie jusqu’au bout. « Je n’avais pas supprimé son numéro, donc ça n’a pas été difficile. » Continuais-je, avant d’enchaîner sur une note plus légère. « Et je tiens à te préciser que ton père ne m’a pas posé de question. J’imagine donc que tu auras droit à un petit interrogatoire, d’ici peu. Tu peux lui dire ce que tu veux, mais… J’pense pas qu’il soit dupe. » Concluais-je en haussant les épaules. Grillé auprès de papa Sinclair, le secret des Mikado ! Révélation qui ne m’enchantait guère, d’ailleurs ; même si je n’avais jamais eu aucun problème avec lui, je n’avais jamais vraiment su sur quel pied danser. M’appréciait-il ? Me détestait-il ? C’était la question à un million. M’enfin, une chose était sur : il était toujours plus agréable que mes propres parents. J’ai froncé les sourcils, suite à sa tentative pour dérider la situation. Tentative que je n’ai même pas essayé de relever, préférant directement clarifier la situation. Non, je ne vais pas me marrer ce soir. Je n’en ai ni envie, ni même le courage. Dommage ma chérie, tu es tombée à côté. Le Sandro apprécie peu l’humour et la déconne quand il est tendu. Je l’ai observée se défiler, alors qu’elle déviait son regard vers l’extérieur. Si les circonstances avaient été différentes, je suppose que j’aurais mal réagi. Ma mauvaise foi aurait pris le dessus, je lui aurais reproché son manque d’implication. Mais ce soir, je n’avais aucunement envie de la blâmer. Elle souffrait suffisamment comme ça, et j’avais bien conscience de ne pas être tout blanc dans cette histoire. Elle était peut-être fautive, mais je n’étais pas en reste, moi non plus. « J’vais essayer, ouais. » Soufflais-je alors que mon poing se refermait. Déjà, je voyais mes jointures blanchirent. Inspire, expire, inspire, expire, répétais-je intérieurement. Il fallait que je me détende, que j’arrive à être le plus naturel possible. « Mais je t’assure que c’est loin d’être facile. » Ajoutais-je en déglutissant. Quoique, si j’avais une bouteille de vodka sous la main, peut-être que la tache me serait plus aisée. Là, je pourrais peut-être me détendre, et éventuellement plaisanter avec Micah. M’enfin, pour ce soir, ce ne serait pas une option envisageable. J’allais donc devoir trouver un autre moyen, et tout faire pour me relaxer. Malheureusement, la toux qui suivit notre court échange ne fit qu’augmenter mon angoisse, déjà franchement palpable. J’ai esquissé un pas vers le lit où se trouvait Micah, alors que je m’inquiétais de savoir si elle allait bien ou pas. J’étais prêt à aller réveiller les âmes endormies qui roupillaient profondément en salle de repos. « Je peux faire quelque chose pour toi ? » Demandais-je maladroitement, passant une main derrière ma nuque. Bon, c’était officiel, j’étais le plus mauvais petit ami qu’on puisse espérer avoir. Une situation d’urgence, et je perdais tous mes moyens. J’étais incapable de trouver les bons mots ou les bons gestes pour la rassurer, la réconforter. Mes doigts glissèrent sur mes tempes, alors que Micah me demandait si j’allais bien. « Je… J’en sais rien. » Avouais-je en soupirant. Les traits tendus, je me doutais bien que mon apparence parlait pour moi. Je n’allais pas bien, vraiment pas bien. J’étais énervé. Pas contre elle, mais plutôt contre moi. J’avais fermé les yeux sur tout, j’avais préféré croire en mon optimisme. Les ongles enfoncés dans ma paume, j’essaais de me détendre le plus possible, comme Micah me l’avait demandé auparavant. Souviens-toi Sandro, on inspire et on expire. Et surtout, on ne pique pas une crise digne d’un gamin pourri gâté. « Enfin si, je sais. Physiquement ça va. Mais émotionnellement… » Commençais-je, préférant laisser ma phrase en suspens. Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour moi, qu’elle se fasse un sang d’encre inutilement. Qu’elle se préoccupe d’abord d’elle-même, avant de s’occuper de ma petite personne. « M’enfin, ça n’a aucune importance. Le plus important, c’est que tu ailles mieux. » Ajoutais-je à demi-voix. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, je ne fermais pas les yeux sur l’état de santé de ma petite-amie. J’avais compris et appris de mes erreurs ; je ne risquais pas de reproduire les mêmes. Terminé l’optimisme ambiant ; bonjour la dure et glaçante réalité. En témoignait d’ailleurs son dossier médical, que je tenais toujours dans ma main gauche. Le regard noir que Micah m’adressa me fit comprendre qu’elle désapprouvait totalement mon comportement. Tant pis, c’était trop tard. Maintenant, je savais tout, et elle ne pouvait plus rien me cacher, ni même me mentir. Sinon, elle serait aussitôt démasquée. « Je veux bien te l’expliquer, mais je ne suis pas sur que ça te plaira. » Dis-je en haussant les épaules. Bon, c’était vrai, je n’aurais pas dû fouiner dans ce dossier. Ce n’était pas mon rôle, et je pouvais comprendre la réaction de Micah. Elle aurait préféré que j’apprenne la vérité de sa bouche, et je le concevais parfaitement ; mais malheureusement, je crois que je serai resté sourd à ses révélations. J’aurais continué de croire aux apparences, j’aurais continué de refuser la vérité. Là, au moins, j’étais devant le fait accompli. Je ne pouvais ni fuir, ni me dérober. Juste accepter, et assumer, même si ça faisait atrocement mal. « Je sais que je suis en tort sur ce point. Que je n’aurais pas dû voler ton dossier. Parce que je ne me cherche même pas d’excuse, je sais pertinemment que c’est du vol. » Attentioooooon, le Sandro se met à reconnaître ses torts ! Demain il neige, c’est sur. Décidément, on aura tout vu ce soir. « Mais ne me blâme pas, s’il te plait. Tu dormais, et j’étais inquiet… Je ne savais pas quoi faire. Je cherchais des réponses, alors j’ai prétendu qu’on était fiancé. » Avouais-je en esquissant un pauvre sourire. Je n’étais pas fier de mon gros mensonge, mais il m’avait au moins permis de tout savoir. Son regard noir me fit tressaillir, mais pour autant, je ne me suis pas arrêté en si bon chemin. Je n’avais pas voulu la trahir, mais simplement comprendre. Et voir l’étendue de mon ignorance, aussi. « Même si tu avais voulu me dire la vérité, je crois que je ne t’aurais jamais écoutée. J’aurais préféré me bercer d’illusions, comme je l’ai toujours fait. » Lâchais-je en haussant les épaules, comprenant l’étendue de ma culpabilité. « Mais si jamais tu veux me parler, me dire ce que contient ce dossier, libre à toi. Je t’écouterai attentivement, c’est promis. » Enchaînais-je, lui offrant la possibilité de dire à haute voix ce que j’avais lu. Elle voulait m’annoncer la réalité ? Très bien, j’étais prêt à l’entendre. En voyant son air renfrogné et ses bras croisés, j’ai compris que je l’avais blessée. Evidemment, ça n’avait pas été mon intention ; mais une fois de plus, je constatais que nous n’étions pas sur la même longueur d’onde. Là où j’étais impatient et déterminé, elle se montrait calme et persévérante. Nos deux comportements étaient radicalement opposés. Parfois ça faisait notre force, parfois ça témoignait de notre faiblesse. Amère constatation. Jugeant que le plus gros de l’orage était passé entre nous, je suis allé m’asseoir à ces côtés, là même où elle m’avait laissé une place. Naturellement, mon bras glissa derrière sa nuque, et mes doigts effleurèrent légèrement son bras. Le moindre contact que j’avais avec elle pouvait être qualifié d’aérien ; j’osais à peine la toucher, par peur de lui faire encore plus mal. En cet instant plus que jamais, Micah me paraissait être faible. Ma toute petite Mimi, si petite, noyée au fond de mes bras. « Tu sais pourquoi je n’ai rien vu ? » Demandais-je, alors qu’elle me pensait surpris de la trouver là. Question purement rhétorique ; j’avais trouvé la réponse par moi-même. Ou non, plutôt, la réponse s’était imposée ce soir, comme une évidence. « Parce que je n’ai rien voulu voir. Je préférais croire que tu allais bien, que tout allait bien. Je ne voulais pas que la maladie empiète sur notre relation. J’ai toujours cru que… J’en sais rien. Je ne pensais pas que la maladie aurait raison de nous, un jour. La vieillesse, d’accord. Les sentiments aussi. Mais pas la maladie… » Soufflais-je dans un murmure. Parce que la maladie était arbitraire, parce qu’elle était trop injuste. Pourquoi n’avions-nous pas eu le droit à une vie calme, tranquille, paisible ? Pourquoi avait-il fallu que nous soyons tous deux gravement atteint, presque mourant ? Nous n’avions rien fait de mal, nous n’avions pas mérité toutes ces douleurs, toutes ces souffrances. La vie était cruelle. « Je sais Micah. Je ne t’accuse pas de m’avoir caché la vérité. C’est moi qui ai préféré rester aveugle. Je sais que tu as tenté de m’en parler, à plusieurs reprises. Je m’en souviens. » Ne t’en fais pas pour ça ma Mimi, j’assume totalement mes fautes. Ses doigts paradaient toujours sur mon tee-shirt, alors que nous partagions une conversation des plus posées. Finalement, elle décida de relever le regard. Et, contrairement à mon habitude, je n’ai pas fui. J’étais là, je l’écoutais, et j’acceptais. Difficilement, mais j’acceptais quand même. « Je me souviens. » Soufflais-je, avant de poser délicatement une main sur sa joue. Comment oublier ? Déjà à l’époque, au tout début de notre relation, j’avais eu du mal à encaisser cette idée. Aujourd’hui, les choses étaient encore pires qu’avant. J’étais attaché à elle, liée à elle, étroitement, éternellement. Je n’avais jamais imaginé mon futur sans elle. Micah entrait dans tous mes plans, et là, elle m’annonçait que j’allais devoir composer sans elle. Ça me rendait malade, littéralement. Cruelle désillusion, cruel destin. Au même instant, comme si elle avait saisi l’ampleur de mon désarroi, elle tenta faiblement de me serrer dans ses bras. La situation était parfaitement paradoxale ; elle aurait dû être la personne effrayée, et j’aurais dû être celui qui la réconfortait. Mais l’inverse se produisait. J’ai hoché la tête, silencieusement, alors qu’elle m’annonçait qu’elle allait faire de son mieux pour tenir. Je n’étais pas très optimiste, mais je ne doutais pas un seul instant de la véracité de ses propos. Dans un sens, je savais pertinemment que les deux années qu’elle avait réussi à grappiller étaient une chance inouïe. Mais j’aurais voulu plus. Une vie entière, pas deux petites années de rien du tout. « Tu as peur ? » Demandais-je à voix basse, mon regard scrutant avec une attention toute particulière le plafond de sa chambre. « Parce que moi j’ai peur. » Avouais-je, mon étreinte se resserrant légèrement autour de son frêle corps. Et encore, le mot était faible. La vérité, c’était que j’étais tétanisé, pétrifié d’effroi. Comment est-on supposé avancer, et même vivre, une fois que l’on a perdu sa seule raison d’exister ?

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(micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. Empty
MessageSujet: Re: (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. EmptyJeu 12 Juil - 21:07

❝.I just want you to know that I will always be here to look after you. You will never be alone.❞
« Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves. Tu viendras toujours du côté où le soleil se lève et si malgré ça j'arrive à t'oublier, j'aimerais quand même te dire, tout ce que j'ai pu écrire c'est ton sourire qui me l'a dicté. » ♥ Je voulais que notre vie passée nous revienne, juste un moment, une minute, une seconde. N'importe quelle miette du passé me contenterais, du moment que l'ont m'extirpais de mon présent maussade. Je me retrouvais à être nostalgique de la vie paisible que nous menions sous un chatoyant soleil méditerranéen. Envouté par le bruit de nos pas sur les pavés romains et la savoureuse odeur de son parfum me guidant dans les travers de la cité éternelle. Qu'on retourne à l'époque où nous pouvions compter mes années d'existences dans les dizaines, non les vingtaines et le temps me restant à écumer le monde en années et non en mois. Ou mieux, lorsqu'on ne pouvait pas encore apposer de nombre sur le restant de mes jours. J'avais toujours supposé que la nostalgie apparaitrait à partir du moment où je réaliserais qu'il n'y avait plus d'espoir, plus de retour possible, plus de miracle envisageable. Et enfin, je sentais les souvenirs inonder mes songes un par un, donnant raison à celui qui avait déclaré que proche du précipice, l'être humain voyait sa vie défiler. A la différence que je la voyais défiler à vitesse lente, pièce par pièce ou plutôt chapitre par chapitre. Je me plaisais à imaginer que ma vie n'était qu'un livre, que le genre humain avait le droit à des encyclopédie là où je me classais dans la catégorie des nouvelles à chutes. Ma vie était un petit livre de poche coincé entre des dictionnaires. Le livre qui passe complètement inaperçu, mais qui avait une pointe de tout, un côté épique, romantique et triste. Celui qui, une fois découvert, devient le favori de la personne qui met la main dessus, ou du moins, je l'espérais. Les traits de Sandro me rappelèrent un chapitre en particulier, mon favori et de loin. Aucune comparaison possible, il était mon épopée préférée, le souvenir que j'emportais avec moi peu importe où j'irais, peu importe ce que le sort me réservait. « .if i kiss you like this and if you whisper like that, it was lost long ago but it’s all coming back to me. » Notre fin s'était dessinée dans le prologue lui-même, comme si l'auteur avait voulu prévenir d'une note brève que notre histoire pouvait faire sourire par moment et pleurer dans d'autre. '' Vous ne pouvez pas dire que je ne vous pas avez pas prévenu '' pouvait ajouter la note au passage. Nous aussi, nous avions été prévenu. Nous savions qu'à un moment ou l'autre, la scène que nous jouions à présent, allait se dérouler. Pourtant j'avouais qu'elle était beaucoup plus difficile à vivre qu'à imaginer. Il n'y avait aucun mot pour expliquer ce que je ressentais à présent, j'avais l'impression que tous les sentiments possible et imaginable jouait à la balle aux prisonniers avec mon cœur et mon esprit. Même si je faisais mine de bien me porter et que physiquement, je me sentais déjà mieux après quelques heures de sommeil réparateur, je savais néanmoins que cet instant marquait le début du chapitre prénommé « Décadence ». Je lui adressais un pauvre sourire en coin en gage de réponse, convaincue que la façon dont je l'avais accueillie avait eut son petit effet. Réaction non mesurée, irréfléchie sur l'instant. J'avais misé sur le silence de mes camarades pour laisser mon adoré en dehors de tout cela, espérant naïvement que mon absence passerait inaperçue pour lui comme pour le reste de mes pseudo camarades de classe. Après tout, discrète comme j'étais, beaucoup n'aurait rien remarqué. Mais Sandro, de qui me moquais-je franchement. Je me contentais de le regarder simplement, sans rechigner, espérant que ses traits ne s'apaisent, mais ne demeurais pas assez utopiste pour espérer un sourire de sa part. Chacun cherchait à ménager l'autre en vu d'un intermède délicat, sachant pertinemment que nous ne sortirions pas indemne de cette nuit et que certaines vérités avaient besoins d'être enfin mise à plat sur la table. « .Je ne mens jamais. » déclarais-je simplement. Je dissimule parfois la vérité, certes, mais la faculté à mentir ne faisait pas parti de mes attributions, du moins pas à lui et pas effrontément. Quand bien même, je jugeais que l'heure n'était plus au rafistolage, essayer de coller quelques bouts cassés de ci de là afin d'avoir un rendu convaincant, cela ne m'apporterait rien de plus que de l'embarras. Aussi je jurais que mes dires étaient vrais, j'allais beaucoup mieux, j'avais certes exagéré en prétextant que je me portais comme un charme, mais j'allais mieux. Au moins, je ne me tordais plus d'agonie et heureusement, je n'aurais pas supporté de montrer pareil spectacle à mon petit ami. Je sentais que j'allais devoir faire mon mea culpa pour nous planter dans un tel décor, une situation dans laquelle nous n'aurions pas dû nous trouver par surprise mais bel et bien par anticipation. J'avais espéré que mes derniers instants soient assez planifié pour le préparer dans les formes et encore une fois, je m'étais trompée lourdement. Un après-midi au soleil à déguster une glace et la nuit à moitié engourdi par une soirée d'agonie. « .Je sais, mais au départ l'idée du couple caché, c'était mon idée, donc bon. » constatais-je, haussant les épaules au passage. Tant que nous en étions aux constatations, autant que j'avoue les miennes sans honte. J'avais voulu au départ que personne ne sache ma présence en ces lieux, du moins, que personne de malfaisant ne sache que je me trouvais dans ce coin du globe. Et pour ne citer personne, Francesca, qui même si je me trouverais à des kilomètres de son frère, sans être en couple avec, ni même lui adresser une pensée, ferait de ma vie un véritable calvaire dès lors qu'elle apprendrait que nous respirions le même air. Alors apprendre qu'en plus d'avoir repris contact avec mon ex, nous avions remis le couvert, je n'osais même pas imaginer de quoi serait fait mon lendemain après une telle annonce. Et puis même, j'aimais avoir mon jardin secret, ma relation avec lui ne regardait que moi, que nous. Mes amis n'avaient pas besoin de savoir, ma famille non plus. Jusqu'à aujourd'hui, notre partie de cache-cache n'avait eut que des avantages. Néanmoins aujourd'hui nous avions été pris à notre propre piège, à jouer à cache-cache avec le reste du monde, je m'étais perdue à mon propre jeu, me retrouvant dissimulée à un endroit où il ne penserait jamais me retrouver. La courte liste de personnes à contacter en cas d'urgence si jamais il m'arrivait malheur venait de s'allonger de trois prénoms que je me chargerais de rajouter dès lors qu'on m'autoriserait à tenir un stylo de nouveau. Cela n'avait rien de grave, certes, mais je m'en voulais tout de même de ne pas y avoir pensé plus tôt. Après tout, je pensais à tout d'habitude, des gros projets aux plus petits détails, j'avais l'habitude de toujours penser à tout, presque à tout contrôler. Presque. Quant à savoir s'il devait ou non me rajouter dans sa liste, j'eus envie de lui rétorquer qu'il n'avait pas à le faire, que cela ne serait d'aucune utilité. Et j'avais raison, cela ne serait d'aucune utilité. Pour le peu de temps qu'il me restait, cela ne serait que de la formalité inutile, du temps à perdu à remplir de la paperasse. Néanmoins ces mots qui me traversèrent l'esprit restèrent coincées dans le fond de ma gorge. Pas la peine de dire quoi que ce soit, pas la peine de le lancer sur une pente glissante, pas la peine. Je ne mentais pas, je dissimulais, une fois de plus. Finalement, je n'étais peut-être pas si courageuse que ça. L'heure était à envisager le pire, plus ou moins prochainement et au moins il restait toujours quelques personnes auxquelles je pourrais me raccrocher en cas de chute. La loupiote n'eut pas grand mal à s'allumer en mon esprit lorsque Sandro expliqua comment il s'était retrouvé ici, mon père grand investigateur de ma vie. Maintenant que mon père était au courant pour ma relation avec Sandro, la donne changeait considérablement pour moi. Quoi qu'au bout du monde, monsieur n'avait pas grand chose à dire. Même s'il était en ville pour les prochains jours et jusqu'à ce que je ne sois sortie de ce guêpier, je savais qu'au bout du compte, il repartirait pour d'autres aventures et ce, sous mes ordres. « .Je comprends ne t'inquiète pas, tu as bien fait. J'aurais fait la même chose à ta place. » le rassurais-je. Je n'allais pas le punir pour avoir passé un coup de téléphone à mon père, loin de là. Même si j'aurais préféré laisser mon père en dehors de notre entente et le laisser se démener pour ses études plutôt qu'il ne passe son temps à se demander ce qui se tramait entre Sandro et moi, au moins désormais, tous le monde avait toutes les cartes en mains pour mener à bien ma convalescence. J'en avais assez de dissimuler la vérité à tous mes proches, j'allais mourir, je devais faire avec et même si j'avais déclarer vouloir être seule jusqu'au bout, sans attaches, humainement parlant, ce n'était pas possible. J'avais besoin de quelqu'un et pas seulement quelqu'un, une personne en particulier, j'avais besoin de lui au-dessus de tous. La solitude, au final, c'est de la connerie. « .Je ne comptais pas lui dissimuler la vérité, à mon avis il a très bien compris tout seul. » l'annotai-je, experte. Le quotient intellectuel, le sens de la logique sans pareille et toutes les qualités intellectuelles que je possédais me venaient bien de quelqu'un, pas difficile de deviner qui. « .Ne t'inquiète pas pour lui, il t'appréciait beaucoup à l'époque, je pense que ça n'a pas changé. » continuais-je dans la même lignée, toujours afin de le rassurer quant à mon cher paternel qui pouvait se montrer parfois aussi dur qu'il n'était généreux. Je déposais un regard compatissant, essayant de le faire positiver autant que faire ce peut dans une situation au comble de la négation. Un instant distante, l'autre présente, je menais une danse immobile en sa compagnie, lui à l'orée de ma chambre, moi allongée en plein centre. J'avais l'impression que nous pouvions communiquer seulement par le geste, le regard, quelques soupirs et je le devinais à distance. La situation n'était pas facile, rien n'était facile ici, ni le paysage, ni les sentiments, ni les sensations. - et mon pote, c'est quand tu veux pour la bouteille de vodka, j'apprécierais probablement le spectacle de Sandro Pelizza Da Volpedo ivre plus que spdv en train de ruminer - . Prise d'une quinte de toux brève, je soupirais un instant avant de reprendre une respiration correcte, à défaut de normal. Je respirai par bride et réussissais à lâcher quelques mots entre deux exercices respiratoires. « .Reste ici un peu, c'est tout. » répondis-je d'une petite voix. J'avais seulement besoin, envie de sa présence. Sentir qu'il était là, que nous partagions la même pièce, même si je savais que c'était beaucoup demander. Amoureux maladroit que nous étions, j'avais l'impression que nous avions du mal à nous aborder. Je sentais que je ne le prenais pas assez avec des pincettes, parfois que je le surprotégeais « .Ça ira mieux demain. » l'assurais-je, avant de renchérir directement sur ses paroles, d'une voix rocailleuse. « . Ça a toute son importance et tu le sais. » J'avais l'impression d'avoir une grosse angine, en réalité, plus qu'une leucémie, tellement ma voix se perdait parfois dans les aiguës, puis dans un registre plus grave la seconde d'après. Si seulement j'avais l'angine, ou bien une maladie bénigne, guérissable pas antibiotiques. Mais même pas. Et là où ma voix vacillait entre l'aiguë et le grave, je remarquais aussi que mon humeur elle aussi jouait à chat perché sur des montagnes russes. J'avais envie de courir dans sa direction, lui sauter dessus et pas d'une bonne manière, lui arracher mon dossier des mains et … rien. Reprendre mon dossier ne m'avancerait à rien, dans tous les cas il l'avait déjà consulté et c'est amère que j'accueillis son petit pseudo vendetta. « .Essaye toujours, je sens que tu vas m'éblouir. » marmonnais-je peu avenante, croisant les bras sur ma poitrine. Une fois de plus, je prônais l'ignorance, mes prunelles se détachant de sa personne tenant l'amas de papier entre ses doigts, pour aller se perdre vers le noir ambiant de l'extérieur. Les lèvres pincées de contrariété, je levais les yeux au plafond à sa suivante supplique. « .Oui, c'est ça, tu prônes encore le '' vaut mieux demander pardon que permission '' et avoues ta faute à la place de l'éviter de base. Vieille habitude. » grommelais-je, resserrant mon étreinte frêle autour de ma poitrine, mes prunelles fixant obstinément un point invisible par la fenêtre. Et la suite, la suite, mais cette suite. Du grand Sandro, du collector de chez collector. « .Sandro, lorsque tu es dans un hôpital et que tu n'as rien a faire, tu vas t'asseoir dans un coin et tu fais profil bas. Ou bien, impatient comme tu es, tu vas prendre un truc à la cafétéria. Un cookie a la nougatine pour ta merveilleuse petite amie endormie, par exemple. Il n'y a que toi pour aller voler des dossiers médicaux, franchement. » Définitivement renfrognée, je décrétais faire la gueule. Pas pour un dossier à la con, mais pour son attitude. Je devais être celle qui lui aurait dis tout ce que contenais ce dossier, à vois hautes plutôt que sur papier et là était une règle que je ne lâcherais jamais. Comme la vérité sors de la bouche des enfants, mes vérités sortaient de ma propre bouche, ni plus ni moins. Quant à l'histoire de fiancé, je n'avais même pas de mots. Grand moment d'exaspération. J'essayais de comprendre ce qui avait motivé son geste, mais pour le moment, en vain. « .Fiancé, en plus. Mes félicitations à nous alors. » Et second roulement de paupière vers les cieux. Fiancé qu'il disait. Bah voyons, badinons donc sur les engagements, de toute façon de nos jours ils n'ont plus aucune valeur. Heureusement que je n'étais pas matérialiste, sinon j'aurais exigée la bague rien que pour l'enquiquiner. J'eus envie de lui balancer un mémorable '' bien, puisque les fiançailles ne sont rien de plus pour toi qu'une excuse bonne afin de magouiller les infirmières, je ne me fiancerais jamais avec toi ''. Mais bien consciente du ridicule de situation, sachant que j'allais incessamment sous peu claquer, je préférais encore me taire plutôt que de me rabaisser à ce genre de sarcasme. Aussitôt ballottée dans le creux de son étreinte, je m'apaisais sans peine à son contact, laissant notre proximité m'envelopper d'une chauleur rassurante, presque tranquillisante. Je n'osais aucun mouvement, tellement j'avais peur de raviver certaines douleurs, mais mieux encore, car j'étais parfaitement installée. « .Plus de place pour les illusions maintenant Sandro. » répondis-je d'une voix frêle, quasi inaudible, du moins pour le reste du monde, pas pour lui. Comme une vilaine vérité qui avait du mal à s'imposer. Plus de place pour les illusions, les faux espoirs, les rêveries. Je n'allais pas m'en sortir et nous avions tous deux un grand travail à faire sur nous pour l'accepter. « .Tu savais depuis le début que je n'allais jamais vraiment vieillir. Enfin, pas trop. Tu vois ce que je veux dire. » répondis-je évasive, cherchant à mettre les formes autant que je le pouvais sur une conversation qui s'annonçait d'emblée catastrophique. Je n'allais jamais vraiment vieillir, l'âge d'or, la sagesse de la vieillesse m'était à jamais refusé. Puis, nous nous étions rencontré dans un hôpital, un jour de grand diagnostique. Je le lui avais dis d'emblée, que ma vie n'était qu'un claquement de doigt. « .Puis ça n'a rien a voir avec notre relation. Ça n'empiète pas sur nous. Juste sur moi. Tout va bien entre nous, je me trompe ?  » demandais-je d'une voix absente. Qu'est-ce que j'en sortais des conneries pour rester évasive. Je répondais complètement à côté de la plaque et j'en étais parfaitement consciente. Néanmoins en un sens, j'avais raison, rien n'empiétais sur notre relation, nous nous entendions toujours merveilleusement bien, étions toujours parfaitement assorti sentimentalement parlant. Ce n'était que moi, qui était en quelque sorte victime de la vie et emportait dans ma chute mon entourage, faisait quelques dommages collatéraux, comme ont dit. Silencieuse alors que nous nous rappelions notre rencontre, mes mots à son égards, mes aveux de l'époque et puis les siens à présent alors qu'il avouait ( enfin ) avoir toujours tout fait pour ne pas parler de ce qui pouvait nous fâcher le plus. Cartes posées sur la table, entrée direct dans le vif du sujet le plus douloureux de l'histoire, de mon histoire, de notre histoire. La question fatidique, celle sur laquelle je n'arrivais pas à poser un mot, une émotion. Est-ce que j'avais peur. J'acceptais ma condition, ma destinée et ce que la vie m'avait réservé, néanmoins à en dire que je n'avais pas peur de l'affronter, peut-être pas. Je m'étais posé la question un millier de fois, sans pour autant pouvoir obtenir une réponse claire et correcte, j'hésitais entre plusieurs sensations, essayait de me convaincre que j'étais plus courageuse que ce que je ne pensais. '' Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.'' dixit beigbeder. Sauf que les deux premières affirmations étaient, à mes yeux et en mon expérience, fausses. Le bonheur existait bel et bien, l'amour est possible, je tenais ces deux affirmations regroupées dans ma seule étreinte. Rien n'est grave. Rien n'est grave, rien n'est grave. Il ne me restait plus qu'à me persuader que la troisième affirmation n'était pas comme ses précédentes, fausse. Rien n'est grave, j'allais juste m'éteindre, comme tous le monde. Nous étions tous éphémères au final, à la différence que je l'étais plus que d'autre. Alors à savoir si j'avais peur du peu de perspective que l'avenir m'offrait, je répondrais un grand non. Néanmoins peur de tout autre chose. Être seule, pire qu'être seule, être sans lui. Comme le dit Pascale Roze : '' Seuls les cailloux ignorent la peur ''. J'avais un cœur, des sentiments et n'était pas comme le reste du monde, déclarant à qui voulait l'entendre que les sentiments se jouaient lorsque nous étions enfants ou bien utopistes et que la clef d'une vie heureuse résidait dans l'indifférence et le mépris. J'aimais mon entourage et m'appliquait à le leur faire savoir sans trop en faire, je donnais juste ce qu'il fallait. J'avais besoin d'eux autant qu'ils avaient besoin de moi et je savais que sans une main pour me guider, je serais déboussolée. Je planifiais ma vie, à la minute prêt, seulement je ne pouvais pas planifier l'inconnu. Mon existence toute entière était chronométrée et la fin de ma course apparaissait tous les jours un peu plus distinctement. « .Je suis terrifiée. » murmurais-je d'une petite voix, mes iris fixant un point invisible dans un coin de pièce. Mes lèvres se pincèrent alors que les mots venaient à peine de s'échapper de ma bouche. Plus de planning, bonjour l'imprévu et ça, ça me terrifiait. Et puis maintenant, plus de mensonge, plus de faux semblant, plus de pseudo héroïsme pathétique. J'avais peur, il avait peur. Nous avions peur. « .J'ai peur d'être toute seule. » renchérissais-je, me faisant toute petite dans l'étau de ses bras. Je humais son parfum, les yeux clos, cherchant une seconde de sérénité après un aveux tumultueux. Le dire à haute voix rendait la chose plus réelle, la réalité plus fracassante et même si je savais désormais qu'il avait peur aussi, je n'en étais pas plus rassurée. Seulement, moi je savais que j'allais terminer dans le noir, l'ombre, le brouillard. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendais et le mieux que je pouvais faire sur le moment, c'était de le réconforter lui car m'apaiser moi relevait de la mission impossible. « .N'aie pas peur, tu sais, tu ne seras jamais seul, tu sais bien. » affirmais-je, cherchant à le persuader lui aussi d'une vérité que je savais tenace. Autrement dit, même dans le trépas, je serais toujours là avec toi. « And no matter what challenges might carry us apart, we will always find a way to get back to each other.. » Et même si je n'étais plus, je savais qu'il aurait toujours du monde autour de lui, prêt à bondir dès lors qu'il se sentirait l'âme vacillante. Sa sœur, même si elle refusait de l'admettre et moi aussi, nous avions un point commun, nous l'aimions toutes deux infiniment. La solitude était ce dont j'avais le plus peur, malgré que je me sois refusé à la compagnie de trop de monde durant toute mon existence. Mais mon père avait toujours été là pour moi et la seule idée de ne pas le retrouver à l'autre bout du chemin me donnait des sueurs froides. Sandro avait eut une présence clairsemée, néanmoins je savais, même lorsque nous étions séparé, qu'il existait quelque part, qu'il vivait dans le même monde que le mien et rien que cette idée me donnait un réconfort que je ne pourrais jamais trouvée une fois mes paupières closes pour l'éternité. J'étais terrifiée d'affronter la vérité comme je le faisais maintenant, seulement je n'avais pas encore dévoilé le pire et bien consciente qu'il ne devait pas pouvoir sortir de cette pièce sans savoir toute la vérité, rien que la vérité et seulement la vérité, j'avais à mon tour une petite annonce à faire, qui ne figurait pas sur les feuilles de papier qu'il venait de consulter. « .Sandro, il y a quelque chose qui n'est pas écrit dans ce dossier. » murmurais-je en relevant le visage vers lui, lui adressant un regard emprunt de peine et d'appréhension. Je savais que ce n'était pas écrit, seul l'état de ma maladie et les mots «  phases terminales » étaient écrits en lettre rouge capitale sur la dernière feuille de consultation. Le spécialiste avait seulement osé l'annoncer de vive voix, quelques mois plus tôt. Mes lèvres se pincèrent une nouvelle fois, retenant un sanglot que mon courage m'interdisait de laisser s'évader. Me détachant de son étreinte, je me redressais à son niveau, mes prunelles cherchant les siennes, mes bras enroulant ses épaules fébrilement. « .Mais je dois te le dire, parce que tu vas devoir te préparer, envisager ton futur... proche. » Je hochais la tête lentement, comme pour m'autoriser à le lui dire. Ma gorge se serra alors que je fixais ses prunelles, mes lèvres refusaient de laisser mes mots s'échapper et sous l'empire d'une peur atroce quant à sa réaction, je restais un instant silencieuse. Comment pouvais-je lui parler de son futur propre, de se préparer, alors que moi-même, je n'étais pas prête à le laisser ici et à m'en aller. Égoïstement, je le voulais pour moi, avec moi, jusqu'à perpétuité. Mais d'un autre côté, il serait tellement mieux ici, après, dans la belle vie qu'il méritait. Et puis, je n'étais qu'un chapitre dans sa vie, un tout petit chapitre de rien du tout. Le reste promettait d'être palpitant vu la personne fantastique qu'il était. Poussant un petit soupir, mes doigts caressants paisiblement ses joues, je décidais de révéler l'effroyable vérité. « .Je ne serais probablement plus là pour fêter Noël avec toi. » dévoilais-je d'un ton désolé, quasi bouleversé. Je le savais depuis un bout de temps maintenant, seulement je ne l'avais dis à personne excepté mon paternel. Le dire à voix haute, comme pour la peur, rendait la chose plus réelle, plus vivante, mais pas moins vivable, bien au contraire. Il nous restait en tout et pour tout, plus ou moins six mois ensemble, avant l'absence.
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(micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. Empty
MessageSujet: Re: (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. EmptyMer 25 Juil - 11:30


J’ai eu un pale sourire alors que Micah me disait qu’elle ne mentait jamais. Sur ce point là, nous étions parfaitement similaires. Sans être des modèles de franchise et d’honnêteté – la situation dans laquelle nous nous trouvions actuellement le confirmait – nous pouvions nous vanter de ne jamais mentir. Dissimuler, cacher la vérité, arrondir les angles… Tant qu’on voulait. Mais mentir, non. Pourtant, je constatais que ces vaines tentatives de dissimulation faisaient aussi mal qu’un bon mensonge. L’important ne réside pas dans le fait de mentir, de cacher la vérité ou je ne sais quoi encore ; l’important, c’est cette volonté, immense, forte, démesurée, qui nous dicte de ne pas blesser la personne qu’on aime. Comme on dit, « ce qu’on ignore ne peut pas nous faire de mal ». Parce que parfois – voire même souvent – la réalité fait mal, atrocement mal. Alors on chercher désespérément à protéger l’autre, à le préserver. On prend sur soi, on fait comme si de rien était, on prétend que tout va bien. L’astuce fonctionne, pendant un temps, mais la réalité et la vérité finissent toujours par éclater au grand jour. Alors, à partir de ce moment là, cacher, dissimuler, faire semblant n’est plus à l’ordre du jour. A partir de ce moment là, il faut assumer, et tout faire pour que l’autre accepte et vous épaule. Et pour ma part, c’était à ce moment là que ça commençait à coincer. Accepter me paraissait être une entreprise titanesque, et épauler était devenue l’épreuve ultime. Mon manque de loyauté et de courage se faisait cruellement sentir, mais je savais que cette fois-ci, j’allais devoir passer au-dessus de mes propres ressentis. J’allais devoir mettre mon égocentrisme et mon nombrilisme au placard, pour mieux me concentrer sur Micah. Pour la première fois de ma vie, j’allais devoir être présent pour quelqu’un. Mes états d’âme importaient peu, mon bien-être serait désormais de la seconde zone. Ça allait me changer, tiens. « Je sais. » Répondis-je finalement. Oui ma chère, je sais que tu ne mens pas. Ni à moi, ni à personne d’autre. Tu es un modèle de perfection et de vertu – encore que – et je t’admire pour ça. M’enfin, une cachoterie en entraînant une autre, voilà comment nous nous étions retrouvés tous deux à dissimuler la vérité à notre entourage. En couple, nous avions prétendu le contraire auprès des autres. Pour moi, la tâche n’avait rien eu de délicate ; depuis que Micah était revenue dans ma vie, je ne voyais plus qu’elle, que par elle. Les autres filles avaient totalement disparu de mon champ de vision. Si ça, ce n’était pas la preuve ultime d’un amour sans borne… « C’est bon. Peu importe que ce soit toi, ou moi, ou nous. Je ne t’accable pas, je ne m’accable pas, c’est de notre faute à tous les deux. Et puis de toute façon, je ne suis pas venu disserter là-dessus. » Dis-je en haussant les épaules. Une faute avait été commise, à nous d’en tirer les leçons. Mais quoiqu’il en soit, ce n’était certainement pas le sujet principal de la soirée ; il y avait bien d’autres choses dont nous devions parler. Des choses d’une toute autre importance, d’ailleurs. Comme par exemple le fait que son père ait pu déduire le résultat de notre petite supercherie. Si certains – qui ne nous étaient pas proches – pouvaient encore être bernés, il me paraissait évident que son père ne croirait plus une seule seconde à notre mascarade. Et dans ce cas là, qui allait en prendre plein les dents ? Qui allait devenir l’ennemi public numéro un auprès de papa Sinclair ? Moi-même. Vaguement rassuré par les propos de Micah, qui me confirmait qu’elle aurait fait la même chose à ma place, j’ai esquissé un vague sourire. Sans hésitation, elle bravait toutes les tempêtes, même la pire : ma sœur. Définitivement, elle était plus courageuse que je ne le serai jamais. « Et tu aurais appelé qui, Francesca ? » Demandais-je en souriant largement. Cette simple idée avait un côté profondément comique. J’imaginais déjà la scène ; la blonde et la brune, toutes deux au téléphone. A côté de ça, vivre au cours de l’ère glacière aurait pu paraître doux et agréable. Même schéma avec mes parents ; mon père était champion pour montrer ouvertement son hostilité à tous ceux qui n’étaient pas dignes de lui, de son rang, de sa famille. Quant à ma mère… Eh bien, elle était championne dès qu’il s’agissait de suivre tête baissée les ordres donnés par l’autorité paternelle. Les relations entre eux et moi n’avaient jamais été réellement au beau fixe, mais je ne m’en plaignais pas. Après tout, il s’agissait là d’une situation à laquelle je m’étais accommodée, il y a bien longtemps de cela. Les choses auraient bien pu s’arranger – ou même s’améliorer – avec ma mère, lorsque l’on avait appris pour mon insuffisance cardiaque. Cependant, son éternel penchant à obéir au doigt et à l’œil de mon père avaient tôt fait de m’agacer. Conscient que je ne pouvais compter que sur une seule personne dans ma famille proche – à savoir ma sœur – nous nous étions appliqués à nous protéger mutuellement, et à prendre soin l’un de l’autre. On compose avec ce que l’on a, avec ceux que l’on apprécie. Et pour ma part, je trouvais que je ne m’en tirais pas si mal. Je savais aussi, par expérience, que Micah entretenait une relation toute particulière avec son père. Unis comme les doigts d’une main, ils formaient un duo équilibré parfait. Enviés et enviables, les deux Sinclair n’avaient aucun secret l’un pour l’autre. Enfin, presque aucun. « Ton père a toujours été perspicace. » Dis-je d’un ton parfaitement neutre. Si la perspicacité pouvait être une grande qualité, elle pouvait être aussi un grand défaut. Il avait toujours eu l’art et la manière de deviner les choses, même les moins évidentes. J’ai eu un pale sourire alors qu’elle me disait que son père m’avait apprécié, lorsque nous étions ensemble. Moi aussi, cela dit. Il avait toujours été poli, gentil, et n’avait jamais cherché à me mettre de bâtons dans les roues. Avant de le rencontrer « officiellement », j’avais imaginé mille et un scénarios, tous plus horribles et tordus les uns que les autres. Aucun ne s’était produit ; beau papa Sinclair m’avait accepté, tout simplement. Il n’avait jamais émis la moindre critique quant à mon patronyme, n’avait jamais semblé douter de ma sincérité ou de ma bonne foi. Il ne m’avait jamais reproché quoique ce soit, ni même cherché à se mettre en travers de ma relation avec Micah. En fait, on pouvait considérer qu’il se plaçait aux antipodes de mes propres parents. Autrement dit, j’avais hérité du beau père le plus sympa et le plus tolérant que l’on pouvait trouver sur cette planète. Ô miracle. Néanmoins, entre temps, Micah et moi avions décidé de rompre, et de continuer nos vie chacun de notre côté. Pas sur qu’il ait beaucoup apprécié cette décision lâche et irréfléchie. « Mouais. Autant qu’avant, je n’en suis pas si sur. » Dis-je à voix basse. Je n’étais pas idiot : premièrement, je lui avais pris sa fille unique. Deuxièmement, nous avions vécu de forts moments ensemble, parfois magnifiques, parfois tristes. La vérité, c’était que nous avions traversé plus d’épreuves que n’importe quel couple du même âge. Et au final, malgré le fait que nous soyons sortis un peu près indemne de toutes ces histoires, nous avions décidé de rompre. D’après ce que Micah m’avait laissé entendre, elle s’était retrouvée dans un état un peu près comme le mien – à savoir pitoyable. Nul doute que mon beau père si pacifique et calme avait eu du mal à voir sa fille dans un pareil état. « M’enfin, nous serions rapidement fixés quant à ça. Et puis au pire, je m’en fous de ce qu’il pense. » Assurais-je en haussant les épaules. C’était elle que j’aimais, avec qui j’étais, et ça, ça ne changerait pour rien au monde. Qu’importent les on dit, les jalousies et tout ce qui s’en suit. L’important c’était d’entre ensemble. Mais mes douces pensées furent rapidement interrompues par la toux de Micah. Ce n’était qu’un symptôme de la maladie, je le savais pertinemment, mais ma peur panique de la perdre me saisissait à la gorge. Aussitôt, je délaissais mon air pincé et ma rancune pour esquisser un pas vers elle. En moins de temps qu’il le faut pour le dire, j’étais à son chevet, prêt à agir si nécessaire. « Je ne compte pas partir. » Soufflais-je à voix basse, mes yeux balayant le sol. Micah était allongée sur ce lit d’hôpital, à l’agonie, et pourtant, paradoxalement, j’étais celui qui fuyait la situation. Incapable de soutenir son regard plus longtemps, je l’avais fui. Franchement peu courageux, je refusais l’idée de la voir allongée dans un endroit aussi sordide jusqu’à ce que son organisme soit trop faible pour lutter. Alors qu’elle s’accrochait de toutes ses forces au peu de temps qui lui restait, moi, je me sentais déjà défaillir. Je le savais, ce soir, ma vie avait été bouleversée comme jamais. Désormais, le temps nous était officiellement compté, et je ne voulais pas en perdre une seconde. Mais nos chances d’épanouissement étaient réduites à peau de chagrin, et je ne le savais que trop bien. Difficile à concevoir, quand on sait que je n’avais pas envisagé une seule seconde mon futur sans la présence de Micah. Elle était partout ; dans tous mes plans, dans tous mes projets. Sans elle, je n’étais rien. J’avais besoin d’elle à mes côtés, de sa présence rassurante, de son aura réconfortante pour me sentir bien. Alors qu’est-ce que j’allais devenir, une fois qu’elle ne serait plus ? Mais pour l’instant, elle m’assurait qu’elle irait mieux demain. J’avais une envie folle et désespérée de la croire. « J’espère. Mais pour ça, il faut que tu te reposes. » Murmurais-je alors que ma main gauche venait se perdre dans ses longs cheveux blonds. Ne t’en fais pas, dors tranquille : je veille. Mes doigts s’arrêtèrent un instant sur sa joue, tandis que je secouais négativement la tête. Ah ma Mimi, décidément, tu es et tu restes têtue jusqu’au bout. Le timbre grave de sa voix, à mille lieues de la douceur habituelle, me fit frémir. Je n’y ai prêté aucune attention, bien décidé à lui faire entendre raison. « Mimi, écoute-moi. » Commençais-je, sans trop savoir où j’allais. L’improvisation, le maître mot de mes douces paroles. Malheureusement pour moi, mes cours de rhétorique semblaient être à des années lumières de la situation que j’étais en train de vivre actuellement. Et merde. Ça me servait à quoi d’aller en cours si je n’étais pas foutu de mettre en pratique dès lors que la situation se présentait ? Pour Sandro, VDM. « Il y a un temps pour tout. Et en ce moment, il est grand temps de t’inquiéter pour toi, avant de t’inquiéter pour les autres. » Soufflais-je. Sa générosité sans limite me laissait toujours aussi perplexe. Elle était toujours dévouée aux autres, même dans les pires moments. Elle traversait ce qui serait probablement l’épreuve la plus douloureuse de sa vie, et elle avait encore le culot de s’inquiéter pour moi. Mais à l’instant même où je lui avouais être en possession de son dossier, je sus qu’elle n’allait plus s’inquiéter très longtemps. Au contraire, elle allait plutôt m’en vouloir à mort, et avoir une violente envie de me massacrer sur place. Déjà, son regard noir parlait pour elle. J’allais passer un sale quart d’heure, je le savais par avance. Mais bon, j’avais fait une connerie, et j’acceptais les remontrances qui allaient avec. Sandro, environ deux ans et demi. Préférant ne pas prendre en compte son air agacé et noir, j’ai tenté de prendre ses reproches avec philosophie, et une touche de narcissisme. Sait-on jamais, ça pourrait peut-être passer. « Comme toujours. » Dis-je en haussant les épaules, jouant la carte de la désinvolture. « Je fais souvent cet effet. » Ajoutais-je d’une voix parfaitement indifférente. Et vas-y que j’enfonce le clou. Malheureusement pour moi, cette tentative de détendre l’atmosphère fut vaine. Micah était énervée, en colère, remontée, et bien décidée à me le faire comprendre. « De toute façon, peu importe ce que j’aurais fait, ça n’aurait pas été. Ça ne va jamais. » Dis-je en roulant des yeux, laissant paraître mon agacement. Je pouvais parfaitement comprendre qu’elle réagisse comme ça – après tout, j’étais en tort, je le savais très bien – mais remuer le couteau dans la plaie ne serait d’aucune utilité. Elle voulait quoi ? Que je m’en veuille ? Que je culpabilise ? Jamais, jamais, jamais. Je n’étais certes pas fier des méthodes que j’avais utilisées pour parvenir à mes fins, mais au moins, je savais le fin mot de l’histoire. « Faire profil bas dans un hôpital, t’en as de bien bonnes toi. » Lâchais-je en soupirant. L’hôpital, au fur et à mesure des visites, des diagnostics, des traitements, était devenu un endroit cauchemardesque pour moi. Lieu à la fois lugubre et sordide, je craignais d’y entrer un jour, pour ne plus jamais en ressortir. Plus j’en étais loin, mieux je me portais. Inexplicablement, j’avais l’impression que l’hôpital avait un effet néfaste sur moi. Plutôt paradoxal comme raisonnement. Quoique… En voyant l’état dans lequel Micah se trouvait, mon raisonnement tenait la route. « J’aurais pu faire ça, ouais. Je peux toujours, d’ailleurs. » Dis-je d’une voix plus douce, prêt à cavaler en direction de la cafétéria au moindre signal de sa part. Je n’avais pas pensé un seul instant que Micah pourrait avoir faim en se réveillant. A tort sans doute, j’avais supposé que les médecins l’avaient tellement bourrée de médicaments qu’elle serait complètement à l’ouest. C’était sans compter sur le tempérament battant de ma chère petite amie. « Je t’en prie, je ne savais plus quoi faire. J’avais des tas de questions, et personne pour y répondre. J’ai seulement enjolivé la réalité, ou anticipé sur le futur, comme tu veux, pour avoir accès à des informations confidentielles. C’est tout. » Bah ouais, quoi, ce n’est pas un drame après tout. En tant que couple, on partage tout, non ? Y compris les rapports médicaux pessimistes. « D’ailleurs, par dépit, je suis sur que tu aurais fait la même chose. » Concluais-je en haussant les épaules. Elle était facile, celle-là. Voilà comment je me débarrassais d’un sujet épineux, et comme je mettais Micah devant le fait accompli. Si ça, ce n’était pas du talent… Néanmoins, j’étais un peu près certain qu’elle ne partageait pas du tout le même point de vue que moi. Tant pis, il faudrait faire avec. Maintenant, je n’ignorais plus rien. J’ai eu un léger sourire alors qu’elle nous félicitait pour les supposées fiançailles. Ah ma Mimi, même dans les pires moments, tu gardes cette touche d’humour. Reprenant un air plus sérieux, j’ai décidé d’expliciter ce détail. Qu’elle n’aille pas s’imaginer des trucs, il n’y avait aucun sous-entendu, aucun projet, aucune envie à travers ce détail. « Pas le choix. » Murmurais-je avec un air désolé. « C’était la seule façon pour moi d’avoir accès au dossier. » J’aurais bien pu prétendre que l’on était frère et sœur, mais ça n’aurait pas été crédible. Comment expliquer mon désarroi ? Comment justifier mes lacunes ? J’avais paré au plus pressé, tout simplement. Rapidement ramené à la dure réalité, j’ai hoché la tête à l’entente de son affirmation. Effectivement, il n’y avait plus de place, plus aucune place même, pour les illusions. Posant un doigt sur sa bouche pour lui intimer de se taire, j’ai aussitôt enchaîné. « Oui, je le savais. Depuis le début. Je ne voulais juste pas y croire. Je n’envisageais pas ça pour nous… J’avais toujours eu de l’espoir, l’espoir qu’on parvienne à survivre à nos problèmes de santé. J’y ai cru, vraiment, mais aujourd’hui… » Dis-je, laissant la fin de ma phrase en suspens. « Eh bien, l’espoir n’est plus vraiment permis. » Concluais-je maladroitement. Il ne nous restait que trop peu de temps pour que je n’ose me voiler la face. La politique de l’autruche, c’était terminé pour moi. Désormais, je devais prendre conscience de la réalité, et tout faire pour que les derniers instants de Micah se déroulent bien, dans la tranquillité et la sérénité. Autrement dit, j’avais là un gros travail à faire sur moi-même. « Si, bien sur que si ça empiète sur notre relation. La preuve, s’il n’y avait pas eu la maladie, on aurait mangé ensemble ce soir. » Détail qui pouvait paraître anodin, mais qui montrait combien nous étions soumis face à nos problèmes de santé. Nous n’avions pas le dessus. Jamais, quoique l’on fasse. Pourtant, au-delà de ça, on pouvait clairement considérer que la maladie n’empiétait pas sur notre couple ; la preuve, nous nous entendions à merveille, et depuis nos retrouvailles, je me sentais plus léger que jamais. Oui, si on exceptait la maladie, tout roulait pour nous. « Et non, tu ne te trompes pas. Sois rassurée sur ce point, n’en doute jamais. Tout va bien entre nous. » Affirmais-je d’une voix douce, alors que mon pouce dessinait de petits cercles sur son avant-bras. Tout irait bien, jusqu’à ce qu’elle s’éteigne. Passé cet instant, j’allais devoir gérer ma colère, ma peine, et ma haine. Je me voyais déjà relégué au rang de l’incompris, du dépressif. Une partie de moi allait s’éteindre avec Micah ; je ne pouvais pas le nier. J’allais devenir le paria, l’homme exécrable, celui que l’on pointe du doigt en se demandant intérieurement combien de temps il lui reste. Mais tout ça, je m’en foutais. Je m’en foutais, parce qu’à ce moment là, j’aurai perdu la personne la plus chère à mes yeux. Et en la perdant elle, je perdais tout. Sa disparition me ferait faire un premier pas dans ma propre tombe, je n’étais pas sans l’ignorer. Aussi glauque et morbide cela puisse être. Mon angoisse augmenta encore d’un cran lorsqu’elle m’avoua être terrifiée à l’idée d’être seule. J’ai dégluti, cherchant les meilleurs mots pour la rassurer. Mais que pouvait-on dire dans un pareil moment ? « Je ne pense pas que tu seras seule. Ou alors, si tu l’es, tu auras trouvé le repos, la sérénité. » Et bla bla bla, voilà que je te sers des paroles toutes faites, des espoirs absolument banals. Niveau improvisation, je frôlais le zéro. Mes propos avaient l’air d’être une vague parodie d’un cours de catéchisme. Resserrant légèrement mon étreinte autour d’elle, j’ai passé une main dans ses longs cheveux blonds, avant de murmurer : « Et puis de toute façon, tu sais qu’un jour, on sera à nouveau ensemble. Pour de bon, cette fois. » Voilà que j’étais un brin fataliste, maintenant. La gorge serrée, envahi par un désagréable sentiment d’inutilité profonde, je profitais de la chaleur de notre étreinte. L’étau se resserrait. Doucement, tout doucement, petit à petit. Il n’y a rien de pire que cette sensation ; l’air autour de nous s’échappe, ou devient irrespirable, et l’asphyxie nous attend. Tapie dans l’ombre, cette immonde sensation guette le moment le plus opportun pour vous attraper à la gorge, pour vous étouffer avec rudesse et violence. La maladie de Micah a progressé, et elle progressait encore. Le diagnostic était sévère, et malheureusement pour moi, je venais de le prendre de plein fouet. Moi qui aimais tout prévoir, tout maîtriser, tout gérer, tout contrôler, voilà que je constatais mon impuissance face à l’enfer que vivait l’une des seules personnes qui comptaient à mes yeux. J’aurais pu être agacé, énervé, en colère de voir que la situation m’échappait complètement. Mais non, en bon pessimiste que j’étais, je me posais à l’exact opposé. J’étais dépité, résigné, abattu. Si jusqu’à maintenant, j’avais toujours eu un fol espoir en ce qui concernait la leucémie de Micah – après tout, on ne pouvait décemment pas écourter la vie d’une fille si gentille, si parfaite, alors qu’elle n’était coupable de rien – aujourd’hui, j’adoptais l’attitude inverse. Micah avait sous-entendu, à de multiples reprises, que son cas était sans espoir. Pire, elle me l’avait même clairement dit, dès le début. Elle ne m’avait jamais menti, ni même caché la vérité. Je connaissais tout de ce qui pouvait lui arriver, et de ce qui allait lui arriver. J’avais lu, posé des questions, et même vaguement tenté d’imaginer la vie sans elle. Mais non, ce n’était pas possible ; rien ne me venait. C’était le trou noir, le vide, le néant. Il n’y avait pas de projets, pas de futur, pas d’avenir pour moi sans Micah dans les parages. Ça, je l’avais compris depuis longtemps, même si je n’avais jamais été capable de me l’avouer. Mais aujourd’hui, maintenant qu’elle était sur le point de me laisser tomber, de m’abandonner, je n’avais plus peur d’affronter de pareils sentiments. Je ne connaîtrais ça qu’une fois dans ma vie ; après tout, qui pourrait être apte à remplacer ma blonde préférée ? La réponse était simple, et ne tenait qu’en un mot : personne. Personne n’arrivait à sa hauteur, personne n’arrivait à sa cheville. Elle avait été faite pour moi ; tantôt complémentaires, tantôt identiques, nous étions faits pour nous entendre, pour nous trouver. Mais pas pour être arraché l’un à l’autre. Ça, c’était trop cruel, trop monstrueux, trop inacceptable. Et pourtant… Pourtant, il me fallait dès aujourd’hui envisager l’inenvisageable. Accepter l’inacceptable. J’aurais voulu me battre, pouvoir affronter cet ennemi appelé « leucémie ». J’avais envie de lui dire le fond de ma pensée, de lui coller une raclée monumentale, de l’étrangler à mains nues. J’aurais voulu faire mille et une choses, mais rien n’aurait été utile. Je savais pertinemment qu’il n’y avait rien à faire ; les médecins eux-mêmes s’étaient heurtés et confrontés à plus fort qu’eux. J’aurais pu perdre mon temps, perdre mes forces, perdre mon sang-froid, perdre la raison même, en essayant de résoudre cette équation impossible. Je l’aurais fait, sans aucune once d’hésitation, si ça avait pu l’épargner, ou la sauver. Micah ne pouvait pas vivre avec la leucémie, elle ne le pouvait plus. Son organisme, ce sale traître, avait abandonné la partie. Faiblard, trouillard, il avait capitulé, sans prendre en compte le mal que pourrait provoquer cette preuve de lâcheté. Mais qu’est-ce que je pouvais dire, qu’est-ce que je pouvais faire, si ce n’est accepter ? Rien. Alors j’acceptais. J’acceptais l’horreur. J’acceptais la sentence, écœuré de voir que rien ne pourrait changer la donne, même au dernier moment. J’acceptais qu’elle me laisse seul, et j’acceptais tout ce que cela impliquait. Son sourire disparaîtrait, ou resterait éternellement figé sur une photo. Je n’entendrais plus sa voix m’adresser des remontrances, me complimenter. Je ne croiserais plus son regard, ses yeux ne fuiraient plus jamais les miens. Ses lèvres ne m’adresseraient plus le moindre sourire, ne se pinceraient plus, ne m’embrasseraient plus. Déjà, je sentais un nœud se former au creux de mon ventre, tandis que mon air se faisait plus rare. Elle allait partir, loin de moi. Physiquement, émotionnellement, mentalement. D’ici peu de temps – trop peu de temps même – j’allais perdre celle que je considérais comme mon double, mon opposée, mon identique. J’allais perdre Micah, j’allais perdre la fille de ma vie. C’était ridicule, tellement c’était intolérable. « Je sais. Mais… » Commençais-je d’une voix grave, avant d’enchaîner : « Je te veux toi, toute entière, vivante. Je ne veux pas que ton souvenir. Ça ne me suffit pas, ça ne me suffira pas. » Et même si je savais pertinemment que je ne serai pas seul dans mon deuil – Francesca se plierait en quatre pour me sentir de mon état de loque, j’en étais sur et certain – je campais sur mes positions. Je ne serai plus tout à fait vivant, mais pas tout à fait mort non plus. Je serai là, quelque part entre ces deux états opposés. Certains allaient perdre une fille, une amie, mais personne ne perdrait la femme de sa vie. Et puis une fois qu’elle serait partie, qui serait à mes côtés pour se souvenir de nous, de notre histoire, de ce que nous avons bâti ? Non, définitivement, j’allais me retrouver seul. « Dis-moi tout. » Lâchais-je, redoutant par avance ce qui allait suivre. M’enfin, après tout, qu’est-ce qui pourrait être pire que cela ? J’avais le sentiment d’avoir touché le fond, et pourtant, sa déclaration me laissa penser qu’il restait encore de quoi sombrer davantage. « Pas là pour Noël ? » Répétais-je, abasourdi. Non, ce n’était pas possible, la leucémie ne pouvait pas me faire ça. Elle allait déjà me l’enlever, mais elle choisissait encore le pire moment, la garce. Une larme, traitresse, roula le long de ma joue, tandis que ma paume s’appliquait à l’effacer d’un geste nerveux. « C’est trop proche, ce n’est pas possible. Et c’est ma période préférée de l’année ! » Ajoutais-je, comme si cela pouvait changer la donne. « Je… J’y survivrai pas, c’est pas possible. » Murmurais-je à voix basse, plus pour moi-même que pour elle. Six mois, approximativement. Ce n’était rien, six moi. Six moi, et ensuite, le néant. Alors puisque le temps nous était compté, puisqu’une épée de Damoclès se tenait au-dessus de la tête de Micah, j’allais devoir faire vite, et bien. « Qu’est-ce que tu voudrais faire ? » Demandais-je d’une voix douce. « Avant Noël, j’entends. » Soufflais-je. Qu’elle me dise, je mettrai en place, j’exécuterai. J’allais me mettre en quatre pour réaliser ses rêves, et pour qu’elle ne regrette rien. J’allais tout faire pour qu’elle vive les plus beaux moments de sa vie, tout en sachant pertinemment qu’elle était condamnée.
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(micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. Empty
MessageSujet: Re: (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. EmptyLun 6 Aoû - 15:15

5.000 :plop:
❝.Do you hear that love ? they're playin' our song.❞
❝.Take my hand, I'll teach you to dance. I'll spin you around, won't let you fall down. Would you let me lead, you can step on my feet. Give it a try, it'll be all right. The rooms hush, hush and now's our moment, take it in, feel it all, and hold it. Eyes on you, eyes on me, we're doing this right 'cause lovers dance when they're feeling in love. Spotlight shine, it's all about us and every heart in the room will melt. This is a feeling I've never felt but it's all about us. Suddenly, I'm feeling brave, don't know whats gotten into me, why I feel this way. Can we dance real slow ? Can I hold you real close ?. ❞ take it in, feel it all, and hold it .♥.

❝.Take a risk. Dare to move. Love is a leap of faith.❞
« .Picture your life, ten years from now. What is it look like ? Do something you want, be who you wanna be, love who you want to love. » Je le contemplais avec douceur, la candeur d'une enfant portant tous les malheurs du monde sur de bien graciles épaules. Mon manque d'attention me transporta vers des perspectives qui m'avaient été défendu depuis le commencement. Des rêveries que j'utilisais parfois afin de m'échapper d'une situation, ou comme ici d'une conversation, que je savais soit ennuyeuse soit délicate. J'aimais m'imaginer la vie que je voudrais mener d'ici à dans dix ans, après tout, mon destin scellé me permettait de laisser mes envies divaguer vers toutes les possibilités. Privée d'une vie longue et heureuse, j'avais en gage de faible consolation le droit de laisser libre cours à mon imagination débordante. Je pouvais me choisir les plans que je voulais, dessiner une carrière que je me choisissais, peindre une vie que je me serais choisie. Voilà quelque chose que la maladie ne pourrait jamais m'enlever, le droit à l'imagination. En plus évidemment de mes sentiments, mon passé, mon jardin secret. Sur l'instant, j'imaginais une vie paisible, comme toujours. Peu importait le lieux, peu importait le temps, du moment que je partagerais mes jours paisiblement entourée des personnes que j'affectionnais, un en particulier. Qu'elle était douce, l'idée de ne plus quitter son étreinte pour le restant de mes jours, dans l'hypothèse où je vive assez vieille pour nous voir jouer au bridge sur la terrasse d'une maison construite dans un endroit que nous aimions tous deux, façonnée à notre image. Sandro avait toujours fait parti de mes petites séquences songeries destinées à un futur qui ne dériverait jamais à notre rencontre. Même lorsque nous étions séparés par des milliers de kilomètres, séparés tout court, il était apparut dans mon paysage monté de toutes pièces et cela ne changerait jamais, j'en avais la conviction. Pour le peu qu'il me restait, ma seule envie était de passer chaque seconde en sa compagnie, recréer notre passé enfui et le rendre meilleure selon un présent qui s'éterniserait dans mon dernier soupir. La seule perspective autorisée à ce jour, apprécier le temps qui s'échappait, le moduler au sens de mes envies. Envies qui portaient toutes le prénom de Sandro. Finalement, ce n'était pas compliqué de deviner ce que serait ma vie selon d'improbables hypothèses, tant que je partageais mon quotidien en compagnie de l'italien, le reste comptais peu... ou moins. Ne perdons pas le nord dans quelques mièvreries non plus, ma carrière aurait aussi été quelque chose de très bien ficelé. De nouveau peu attentive à la conversation, faute de sommeil réparateur et merci aux douleurs chroniques liées à une maladie déclarée incurable, je me retrouvais à éluder quelques bouts de la conversation. Néanmoins, une supplique eut le don d'attirer ma curiosité. Un prénom énoncé clairement, qui eut pour effet de me faire déposer un regard sur la personne qui venait d'oser. Oh mon cœur, tu ne vas pas me parler de ta sœur alors que je suis quasiment sur mon lit de mort. Tu n'oserais pas. Visiblement si. Jusqu'alors la conscience perdue dans d'autres horizons, il venait de réussir l'exploit de capter mon attention pour de bon, avec sa connasse de sœur. Son sourire me donna envie de lui lever mon majeur en plein visage d'un air faussement renfrogné, néanmoins n'étant pas de ce genre-là – quoi que potentiellement envisageable, selon l'occasion -, ma bouche se contenta de pester un bref et sec : « .Cette morue. Pf. Jamais. » . Mes bras se croisèrent sur ma poitrine et avant même qu'il n'eut le temps de me balancer son éternel : '' Oh, Mimi '' un peu trop paternel pour être crédible, mes lèvres lui adressèrent un grand sourire forcé. La banane au visage venant effacer mes précédents traits renfrognés, je n'en restais néanmoins pas moins sérieuse. Francesca, la coconne jalouse devant l'éternel n'aurait jamais le grand plaisir de m'avoir au téléphone. Enfin, peut-être que si, même si j'avouais volontiers lui préférer la compagnie, même téléphonique, du reste du monde plutôt que trois secondes de ''allo ? '' avec Fraaaani. « .Je crois que je préférerais encore appeler Augusto. Lui au moins m'épargnerait une longue conversation parsemée d'insultes, pour finalement arriver au même résultat » déclarais-je, plus ou moins sérieuse, plus ou moins crédible. Evidemment que si je n'avais plus aucune solution, j'allais probablement me tourner vers Francesca, sauf que je savais pertinemment qu'elle ne me dirait rien. Mon père et elle, encore heureux que dieu nous préserve, était diamétralement opposé. Mon paternel était compréhensif, avait toujours un bon jugement, qu'il soit négatif ou positif, là où l’aînée des Pelizza Da Volpedo ne penserait qu'à sa propre pomme sur l'instant. Je le savais, nous le savions. Autant ne pas perdre notre temps à imaginer l'inimaginable. Et puis Augusto, je miserais sur lui pour le côté jumeaux de la chose. Évidemment s'il arrivait malheur à son frère, il en soupirerait et lèverait les yeux au plafond, peut-être même qu'il sabrerait le champagne. Mais qui sait, peut-être que la gémellité aurait ses bons côtés. Sandro aurait mal, son frère souffrirait avec lui. Donc je le saurais en l'entendant ruminer au téléphone, pas besoin d'appeler Francesca, terminé. Et au lieu de penser des conneries pareilles, je ferais mieux de relancer sur une note plus sérieuse, bien qu'improvisée. « .Il faudrait que tu songes à te faire des amis, en y pensant. Comme ça c'est eux que je pourrais appeler. » . Bloup, alors comme ça, d'un coup d'un seul, j'insinuais que mon adoré n'avait pas d'ami ? Parfaitement. Pas à ma connaissance en tout cas. Il fallait dire que nos vies respectives avant notre rencontre demeuraient des secrets on ne peut mieux gardés et depuis que nous avions remis le couvert, nous passions plus notre temps à parler de nous, s'occuper de l'un l'autre, plutôt qu'à balancer les noms de nos amis proches et les dernières séquences délires en date. Et puis, s'il savait. Lorsqu'on s'intéressait de prêt à mon entourage, on constatait sans mal que j'étais entourée de garçon. Ami d'enfance, meilleur ami, cousin, futur colocataire, que des garçons. Je m'étais toujours mieux entendus avec la gente masculine, à des degrés différents, sur des plans différents aussi et comme j'avais peu d'entourage, on constatait rapidement que j'étais la chouchoute de ces messieurs. En tête de peloton, un certain Sinclair qui m'avait attribué mon patronyme. Bien connu que les parents étaient les premiers fans, mon paternel comptait pour un milliard d'amis. Sans contrefaçon, ni défaut de fabrication, j'avais une figure emblématique dans ma vie que très peu de monde pouvait se vanter de rejoindre sur l'échelle de mon estime. Dans un sens, j'arrivais à comprendre que Sandro soit proche de sa sœur, car même n'étant pas famille, moi aussi j'entretenais une relation fusionnelle avec un membre de ma famille et pas n'importe lequel. Puis vu ses parents, il était clair que je ne le voyais pas entretenir le même lien avec sa mère ou son père, comme je l'avais fait avec le mien. Inversement, n'ayant pas de sœur ni de frère, je pouvais difficilement envisager le genre de lien qu'il possédait avec sa sœur. Chaque chose à sa place et nous n'avons tous deux pas la même famille, donc nous ne pouvons pas nous juger l'un l'autre de ce point de vue là. Et aussi loin que se profilait l'idée que nous n'aurions jamais la possibilité de fonder notre propre famille, nous ne pourrions donc jamais savoir ce que cela faisait d'avoir un véritable famille. Quoi que, pour ma part, je ne le verrais jamais arriver. Après pour lui, la donne changeait car même si cela me frustrait de savoir qu'il aurait une vie après moi, j'espérais de tout cœur qu'il aurait l'occasion de fonder son propre cocon, loin de nos souvenirs qu'il prendrait à cœur de conserver dans un coin de son existence. Comme une boite, estampillée de mon prénom, renfermant tout un tas de trésors partagées, des photographies usées par le temps déposées en brouillon dans le fond, les contours rougies par la rouille. Rangée dans un coin de placard, enfoui dans un tiroir ou bien calfeutrée entre deux vieux objets au fond du grenier, comme il pouvait ranger ses souvenirs dans un coin de sa tête. Pour ma part, je n'oublierais jamais, aussi loin que j'allais atterrir, j'emporterais avec moi des souvenirs encore frais que je pourrais encore sentir comme si je les vivais à l'instant alors que je ne serais à l'instant jamais plus qu'une ombre disparaissant peu à peu dans son paysage. Poussant un soupir, je sentais déjà le déclin de ma vie éponger le peu d'entrain, d'optimisme et d'énergie qu'il me restait. Finalement, au bout de la course, je trouvais cela bien triste de voir les derniers mètres arriver. Les miens arrivaient précipitamment et il n'y avait rien que je pouvais faire pour empêcher mes pieds de me rallier à l'arrivée de mon marathon existentiel. Il me suffisait de regarder le paysage, apposer un regard à ceux qui m'encourageaient à tout rompre de terminer ma course dans une belle échappée. Mes prunelles s'apposèrent sur Sandro à qui j'adressais un faible sourire. Savoir si mon père l'appréciait ou non, si oui autant qu'avant ou non, je m'en fichais un peu. L'heure n'était pas aux estimations et quand bien même, je considérais mon père comme la personne la plus adorable et la plus empathique du monde. A mon image, de fait, dans la mesure où nous étions empathique, il devait alors adorer mon compagnon démesurément. Elle n'exagère jamais la Micah. « .Il a mieux à penser, plutôt. Du moins, il avait mieux à penser jusqu'à aujourd'hui. » déclarais-je d'une petite voix, partant dans les aiguës vers la fin, rien de grave, juste un petit effort de trop. Je n'avais aucun problème quant à l'idée que mon père soit au courant pour notre couple. En réalité, je n'avais rien à cacher et plus rien à perdre, alors que le monde entier soit au courant que mes pensées et mes sentiments n'appartenaient qu'à Sandro ne m'importait plus, du moment que je pouvais le vivre pleinement jusqu'à ma fin. « .Oui, et puis ce n'est pas comme s'il pouvait nous porter préjudice, dans l'hypothèse où quelqu'un le puisse d'ailleurs. » renchérissais-je à voix basse, adressant un regard droit et net vers lui. Le bleu clair dans le bleu foncé, rien de provoquant, juste une constatation. Mes lèvres se pincèrent en un nouveau sourire faiblard, alors que je jugeais solennellement que plus personne ne pourrait se poser en travers de notre chemin. Nous méritions d'être heureux, au moins pour mes derniers moments. Et puis, nous avions déjà payé nos mauvais choix en terme de relation et j'osais espérer que la roue avait tourné dans notre sens lorsqu'elle avait appris ma fin prochaine. En attendant, ma compagnie la plus belle avouait qu'il ne comptait pas me fausser compagnie, ce qui me mit du baume au cœur sans difficulté. « .Tu me rassures. » murmurais-je, alors que mes paumes vinrent frotter mes prunelles harassées, cherchant par la même à réveiller un regard qui peinait à scruter l'horizon dans lequel il évoluait. Ce que c'était difficile d'être dans un hôpital. L'ambiance elle-même donnait envie de sommeiller toute la journée durant. L'environnement stérile assommant, une ambiance au bord de l'ironie du sort car très inhospitalière et les regards perdus, navrés des passants me donnait envie de débrancher tous les fils me pompant l'énergie et de partir en croisade vers la liberté. Enfin, parade à une liberté que je ne pouvais même plus envisager de toucher, du moins pas ce soir, j'avais en revanche une compagnie que je ne sacrifierais pour rien au monde. Ma maison favorite se dessinait dans l'étau de ses bras et aussitôt avais-je apposé mes boucles blondes sur son épaule ouverte que je me sentis définitivement à ma place. Le son de sa voix me berça dans un bref moment de répit, soupirant presque de bien être, j'écoutais néanmoins ses paroles avec attention, avant d'esquisser un piètre sourire amusé. « .Ce que tu peux être paternel des fois, c'est drôle.» marmonnais-je sans pour autant lui adresser quelconque regard. Je me souciais toujours des autres, je ne pouvais pas changer ma nature soucieuse, sachant que je préférais souffrir moi-même plutôt que de voir mes proches souffrir. Ainsi, je me retrouvais une fois de plus à concentrer mes pensées sur ce qu'il pouvait ressentir plutôt que ce que je pouvais ressentir. En même temps, je trouvais cela tellement plus simple de me concentrer sur lui plutôt que sur moi, ce n'était plus à démontrer. Paupières closes, prête à profiter d'un moment se sérénité avant que ma médication corsée ne daigne plus faire effet, que le calme plat et presque divin ne soit défait par une tempête grandissante, je devins alors consciente que la tempête prendrait une forme toute autre lorsque mon regard quasi assoupi se posa sur un classeur de papier portant mon nom. Conversation au sommet, même fatiguée et devant l'adversité, monsieur Pelizza Da Volpedo avait encore et toujours le don pour faire basculer mon humeur vers le rouge. Sa désinvolture eut tous le loisir d'embraser ma patience jusqu'alors légendaire et c'est sans ménagement que je répondis du tac au tac. « .Sandro. » grondais-je, pourtant toujours fébrile. Si j'avais été au meilleur de ma forme, je lui aurais carrément grogné dessus. Néanmoins son prénom eut plutôt le son d'un grommellement idiot et sans crédibilité aucune. Dans tous les cas, l'information venait de passer. Son prénom grondé annonçait que son indifférence, même feinte, me gavait complet. Alors la suite, mon ressenti ne portait pour l'instant pas de nom, même si je me considérai proche de l'exaspération entremêlée à de l'agacement profond. « .Ne commence pas à fayoter comme ça. On dirait que tu as six ans. » sifflais-je histoire de poser les cartes sur table. Caliméro ici. De toute façon ça ne va jamais nianiania. Pire qu'un môme de six ans, j'en aurais presque pleuré d'exaspération, si seulement je n'avais pas mieux à faire. Tu es en tort chéri, tu es en tort, fais donc un peu amende honorable au lieu de piapiater pour rien en quête de salut. Ah ces italiens. « .C'est vrai que de se poser sur une chaise et attendre en silence, elle est bien bonne celle-là quand on connaît le Sandro. Pardon, je n'avais pas réalisé la difficulté de ma suggestion. » maugréais-je, cette fois-ci en y mettant tous le cœur que je pouvais mettre. Avec un peu de chance, j'avais presque l'air crédible à pester de cette manière, si tant est qu'un jour j'eus été crédible dans l'art de pester. Ma trogne de petite fille aux cheveux dorées bien coiffés ne trompait personne et si derrière certains visages d'anges se cachaient en réalité un démon, mes traits mutins dissimulaient eux bel et bien un véritable ange. Ce que cela pouvait être difficile de conversation avec lui lorsque nous ne tombions pas d'accord. Monsieur je sais tout et j'ai toujours raison, contre mademoiselle je sais effectivement tout étant donné que j'ai tout vu tout vécut. Ses paroles suivantes eurent le don de remettre une dose d'agacement dans mes veines et de faire s'évaporer le grain de patience qu'il me restait. Complètement renfrognée, je décidais de détourner littéralement le visage d'un geste vif et comme à mon habitude, dévisager la fenêtre plutôt que de le gratifier de quelconque regard, même furibond. « .Ne me demande jamais en fiançailles, je répondrais non. » grognais-je, sans même penser un seul instant à ce que je venais de dire. J'avais répondu parfaitement spontanément, sans peser l'idiotie que je venais de mettre dans mes mots. Évidemment, cela n'allait jamais arriver, même pas dans mes rêves les plus fous, mais au moins voilà que quelqu'un était prévenu. Si un jour tu y avais pensé, peine perdu, même pas la peine de faire le déplacement et de te torturer pour savoir si tu fais le bon choix ou non, dans tous les cas, tu iras voir ailleurs s'il n'y a pas une autre Micah à épouser. Revêche, je toisais la fenêtre avec les lèvres pincées, les bras croisés. Ce que tout expert en psychologie comportemental aurait expliqué par une volonté de couper court à la conversation. Which is true. Son comportement venait de sérieusement me gonfler, le fait qu'il ne pique mon dossier, montre un bobard autour et en plus décide de faire le rebelle de la forêt alors que je grondais ses frasques immatures. Et le traditionnel '' Tu aurais fait pareil à ma place acheva '' de me désintéresser complètement de la conversation. « .Certainement pas. Reste tout seul dans ta mouise, je n'aurais jamais menti pour obtenir ton dossier. » l'annotais-je, sans toutefois lui accorder un regard à la volée, déterminée à lui montrer combien il avait tort et combien cela ne passait pas. Abstraction du reste de ses mots, je me contentais de hausser les épaules lorsque je jugeais ses phrases dénuées d'intérêt. Jusqu'à ce que la conversation ne dérive vers un pan de pensée triste, tanguant vers le négatif. La triste constatation d'un destin annoncé funeste à son prélude, je poussais un soupir ennuyée. Pas dans un sens où je m'embêtais, plutôt dans le sens où notre échange n'allait pas nous aider à positiver face à mon décès prématuré et désormais précipité. Touchée par ses paroles, je lui adressais un vague sourire forcé, cherchant à réconforter alors que moi-même je n'étais pas convaincue qu'on puisse voir quelconque once de positivité dans ce dédale de chagrin annoncé. « .Qui peux t'en blâmer, l'espoir fait vivre parait-il. La preuve, j'ai gagné deux ans. Si je ne les avais pas eut, nous ne nous serions jamais recroisé depuis notre séparation. » déclarais-je, sans pour autant être convaincue que ce soit la bonne solution. En fin de compte, si nous ne nous étions jamais recroisé, il n'aurait jamais été là ce soir, à l'hôpital avec moi et je l'aurais probablement mieux vécut de lui épargner tant de tristesse. Nous en serions resté à notre dernière conversation italienne, séparé d'un commun accord, bien qu'au fond bancal, et puis c'est tout. Rien de plus, il aurait appris mon trépas des mois ou années plus tard, au détour d'une conversation. '' Tu te souviens de ton ex ? Elle n'est plus '' et cela aurait bouclé nos destins entremêlés de façon plus sobre, largement moins triste. « .Peut-être que ça aurait été mieux ainsi réflexion faite. » commentais-je tristement, avant de me rendre compte que je venais de parler à voix hautes. « .Oublie ça. » coupais-je rapidement avant de me prendre une bonne réflexion. Je ne regrettais pas de l'avoir recroisé, loin de là, en réalité je n'avais jamais même osé espérer une meilleure fin que celle-ci. En couple avec Sandro au moment où je quittais ces lieux pour les cieux, comblée. Égoïstement, c'était ce que j'avais toujours voulu, mais au final, je me rendais bien compte que pour lui cela n'allait pas être aussi simple une fois mon départ annoncé. Tourmentée par mes pensées, je poussais un soupir triste, ne sachant plus à quel saint me vouer alors que la conversation continuait bon train, sans pour autant être plus positive, loin s'en faut. « .Ce n'est qu'un dîner, on en aura d'autre. Tous le monde a des imprévu dans la vie. » répondis-je très sobrement, ajoutant sur le même timbre : « .Parfait, tu m'en vois ravie. » . Tout allait bien entre nous, peut-être pas dans le meilleur des mondes, mais tant que cela allait bien et qu'il confirmait à voix haute mon impression de vivre une relation quasi parfaite. Pour combien temps encore cela allait durer, le hasard seul le savait encore. Néanmoins j'avais la conviction que nous durerions toujours. Malgré les tempêtes, les épreuves et même l'absence, lui et moi étions fait pour durer éternellement. Nous n'avions pas de date de fin, nous empruntions juste des chemins plus ou moins sinueux jusqu'à arriver au point final où nous nous retrouverions une bonne fois pour toute. Seulement le temps d'attente ne me serait que plus long. Désormais nous savions que la vie m'éclipserait en première et là où j'étais convaincue qu'il allait, avec le temps, se remettre à avoir la vie qu'il entendait, j'allais attendre dans mon coin d'ombre qu'il ne vienne me tendre la main. « .Je serais sans toi, c'est ce que j'entendais par seule. » déclarais-je d'une voix inquiète, mes doigts jouant avec le col de son tee-shirt tandis que ma timidité et mon appréhension maladive me forçait à baisser les yeux. Mes lèvres dessinant une moue soucieuse, je me tourmentais encore quant à ma futur solitude. Certains me dirait que j'allais retrouver ma défunte mère, seulement en comparaison de mon père, Sandro et le reste de mes amis qui resteraient en vie, je ne pouvais m'empêcher d'avoir une peur atroce. C'est ça d'aller vers l'inconnu, ne t'inquiète pas, tu as l'habitude, m'intimais-je afin de chasser toute idée noir. « .Oui, un jour dans longtemps, j'espère. Quand tu seras très très vieux et que tu auras vécut beaucoup beaucoup de choses. » répondis-je, en lui adressant un faible sourire. Et je pensais chacun de mes mots, j'espérais qu'il me rejoindrait le plus tard possible, même si cela devait me porter préjudice. Pensées noirs du soir faisant leurs chemins à travers mes songes, je réalisais sans mal que la conversation tombait dans le glauque perpétuel dès lors que nous parlions de moi. Poussant un soupir, mes doigts vinrent effleurer sa joue, cherchant à apaiser la conversation, jouant de mon éternelle douceur afin de consoler le présent. « .Tu m'as déjà et pour l'instant, je ne vais nulle part.» assurais-je dans un murmure frêle, avant de lancer ma grande et probablement la plus moche des vérités. Le père noël n'aurait pas à vérifier sur sa liste si j'avais été sage durant cette année, car en ces temps d'allégresse, je ne serais plus. Pourtant moi-même attristée par la nouvelle, j'essayais de positiver pour nous deux et à l'ouïe de ses mots, mes traits se chargèrent d'une tristesse incommensurable sans que je puisse même m'en dépêtrer. « .Il faut que tu te dises que je t'offrirais un plus gros cadeau à ton anniversaire, du coup. » déclarais-je, cherchant un brin d'humour dans la situation. Bad move, comme d'habitude. Je savais que cela n'allait aider en rien, voir carrément empirer les choses. Ainsi le bref sourire timide que je lui adressais se transforma en un air calme et serein. « .Souries allez. Tu verras, tu t'en remettras, il faut juste que tu ne partes pas défaitiste. Dis-toi que tu vivras pour nous deux. » assurais-je, reprenant un faible sourire avant de me redresser à son niveau. Ma main droite vint se perdre dans ses cheveux bruns, ses mèches perdues entre mes doigts fins, lui adressant un sourire, je déposais ma joue contre la sienne, apposant ma petite chaleur personnelle contre la sienne. see ? I'm alive, and I'm not going anywhere . Mes lèvres se déposèrent sur sa joue dans un baiser duveteux, puis sur la commissure de ses lèvres, avant de lui voler un rapide baiser sur les lèvres. Un moment de douceur chaleureuse, perdu dans un endroit froid et inhospitalier. Nous avions le don de créer un beau moment dans des conditions exécrable. « . ça va mieux ?. » demandais-je innocemment, mes doigts jouant toujours délibérément avec ses cheveux, mes boucles blondes lui tombant sur l'épaule. Subjuguée par le moment, je laissais mes pensées divaguer vers l'impossible, alors qu'il me quémandait mes presque dernières volontés. « .Je n'y ai pas pensé. Rester avec toi, profiter de mes amis et de San Francisco, je ne sais pas. » confessais-je sagement. Je n'étais pas du genre casse cou, alors vivre les expériences les plus folles au monde, soit cela résonnait comme du déjà vu pour moi, soit je n'étais plus assez en forme pour même l'envisager. Et puis, même si j'avais une imagination débordante, aujourd'hui rien ne me venait. J'avais envie de normalité, après une vie à écumer les routes de tous les continents. Même si l'idée de revivre quelques instants du passé me parut alléchant sur le moment. Après tout, nous étions en vacances d'été. « .Et toi, qu'est-ce que tu voudrais faire ? . » demandais-je. Elle est simple celle-ci, je n'ai pas d'idée, donc je lui laisse le choix de nos occupations, totalement mon genre. « .C'est toi qui gardera ces souvenirs avec toi le plus tard, à toi de choisir à quoi tu veux qu'ils ressemblent. Moi du moment que c'est avec toi, j'en suis. » terminais-je, lui adressant un sourire, sans pour autant lui laisser tout le boulot. Mes songes divaguèrent vers quelques petites idées encore floues, mais rien de bien grandiose pour le moment. Espérons qu'il sache m'inspirer un futur proche plus attrayant que le présent en sa compagnie ne l'est déjà.

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(micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. Empty
MessageSujet: Re: (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. (micah&sandro) ⊹ promise me you won't give up, no matter what happens, no matter how hopeless. EmptyDim 26 Aoû - 17:50


Mikado ; 6.000 :mimi: :plop:


« Je savais que son nom te ferait bondir. » Avouais-je d’une petite voix en souriant. Son air renfrogné et ses bras croisés m’indiquaient clairement ô combien elle était ravie de la tournure de la conversation. Mon sourire s’élargit encore davantage lorsqu’elle m’adressa un sourire forcé. Bien joué Sandro, tu as atteint ton but. Emmerder Micah était quelque chose de facile – voire même très facile – dès l’instant où on la connaissait un minimum. J’avais bien conscience d’abuser, mais je préférais la titiller plutôt que de m’effondrer devant elle. Encore que, la soirée n’était pas finie, et mes bonnes résolutions – qui étaient franchement fragiles – risquaient de s’envoler d’une seconde à l’autre. M’enfin… En attendant, il était évident que les relations entre ma chère sœur et ma tendre petite amie n’étaient pas au beau fixe. Et encore, je venais de faire l’euphémisme de la soirée ; à vrai dire, on pourrait plutôt comparer leur relation à une deuxième guerre froide. Dommage pour moi, qui étais au milieu, et qui écoutais patiemment les moqueries et les insultes de chacune. « Je te charrie, t’en fais pas. Je sais ô combien tu la portes dans ton cœur. » Soufflais-je sérieusement en passant une douce main sur son front. Elles se détestent, merci bien, je l’avais compris depuis longtemps. A mon plus grand désespoir, soit dit en passant. Et si la leucémie de Micah était incurable, une chose était sure : leur mésentente était, elle, éternelle. Mais qu’importe ; tant que je les avais toutes les deux à mes côtés, je m’accommoderai de la situation. Dans un monde parfait, j’aurais pu espérer une réconciliation. Mais nous ne vivions pas dans un monde parfait, et la leucémie de ma petite amie venait de nous faire une piqûre de rappel. Ces derniers temps, nous avions vécu sur un petit nuage ; peut-être avions-nous trop profité, peut-être avions-nous été trop heureux, trop enthousiastes, trop amoureux. Peut-être que les équilibres bien / mal, santé / maladie, espoir / désespoir devaient être rétablis. Notre relation, à cause de nos ennuis de santé, était précaire et instable, à mon plus grand désarroi. Alors, comme pour mieux saisir l’instant présent, j’ai posé un regard attentif et possessif sur Micah, avant de dessiner d’un doigt les courbes fines et parfaites du visage de la seule petite amie qui avait sincèrement compté à mes yeux. Parfait moment pour dresser un bilan de ce que l’on avait vécu, jusqu’à maintenant. Nous étions passés de rien à tout ; nous étions partis de zéro, et notre relation s’était construite progressivement. Nous avions eu des hauts et des bas, des périodes d’euphorie comme des périodes de profonde détresse. Mais nous nous étions accrochés, envers et contre tout, envers et contre tous. A seize ans, on ne pense jamais que la jolie fille avec laquelle on sort sera la bonne. On entend les voix des adultes autour, qui regardent avec une certaine nostalgie l’image parfaite du petit couple irréprochable. On surprend quelques bribes – tantôt positives, tantôt négatives – de conversation : « ne sont-ils pas mignons ensemble ? », « pensez-vous qu’il s’agit là de quelque chose de sérieux ? », « ils sont jeunes, ils feraient mieux de profiter. » Mais toutes ces remarques, qu’elles soient acerbes ou pleines de gentillesse, ne nous atteignent pas. C’est comme si nous étions seuls, dans une bulle à part, loin de toutes ces futilités. Rien ne pouvait nous blesser, tant que nous étions tous les deux. Je me souvenais encore des pertes douloureuses des personnes que j’avais rencontrées lorsque j’étais à l’hôpital. J’avais perdu des amis, qui avaient succombé à la maladie. Et à chaque fois que cet événement tragique se produisait, je courrais me réfugier dans les bras de Micah. Inexplicablement, son étreinte rassurante apaisait tous mes maux, même les plus dramatiques. A cette époque, je n’avais pas encore réalisé à quel point cette sensation était unique. Personne n’avait été capable de me faire ressentir la même chose. A bien des égards, Micah, ma Mimi, était exceptionnelle et irremplaçable. Mon regard se fronça à la mention du prénom de mon frère jumeau, alors que je retenais avec peine un profond soupir. S’il pouvait disparaître de ma vue pour les dix prochaines années à venir, ça m’arrangerait sérieusement. Non pas qu’il me pourrissait particulièrement la vie, ces derniers temps ; mais sa simple vue me donnait de l’urticaire. « C’est vrai qu’Augusto est plutôt du genre… Expéditif. » Si mon jumeau avait bien une qualité, c’était celle-là : il ne parlait pas inutilement. En tout cas, pas avec les gens qu’ils n’appréciaient pas ou qu’il considérait d’une valeur inférieure à la sienne. Autrement dit, mon frère passait le plus clair de son temps à snober ou rabaisser les gens. Et malheureusement, je ne doutais pas une seule seconde du fait qu’il en ferait tout autant avec Micah. « Evite quand même. Je tâcherai de bien me porter. » Promis-je en hochant la tête. Voilà que maintenant, je me lançais dans des promesses sur lesquelles je n’avais aucune emprise. C’était dire à quel point je ne voulais pas qu’elle s’approche du diable en personne. Je parlais en connaissance de cause ; mon frère, aussi intelligent soit-il, pouvait se révéler honteusement néfaste et manipulateur. Déjà, je l’imaginais raconter tout et n’importe quoi quant à mon état de santé, juste pour le plaisir de voir mon entourage morfler. Bon, j’exagérais peut-être, mais à peine. J’avais vraiment du mal à croire qu’il puisse faire preuve d’une once d’humanité quant à ma petite personne. Mais qu’importe ; ce n’est pas comme si nous avions été proches, un jour. Les sourcils froncés en entendant la remarque de Micah, j’ai finalement éclaté de rire. Me faire des amis ? Moi ? Sandro ? La blagueeeee ! Mais au moins, une chose était sure : la maladie n’avait pas fait perdre à Micah son sens de l’humour. Me retournant vers elle, j’ai dit, d’une voix tout à fait assurée : « Je te signale que j’ai des amis. » Attention, voici l’annonce de la soirée ! Moi, aussi aimable qu’une porte de prison, j’avais des amis. Première nouvelle, maintenant que j’y pensais. On ne pouvait pas franchement dire que j’avais le relationnel facile, bien au contraire. En réalité, j’étais plutôt du genre renfermé sur moi-même. Je ne sortais pas – ou quasiment pas – et j’avais un goût prononcé pour la solitude. J’aimais le calme, la tranquillité, et j’exécrais tout ce qui pouvait se mettre en travers de mon chemin. Donc, autrement dit, je n’avais pas d’amis. Mais ça, il était hors de question de le reconnaître devant Micah, sous peine de sérieuses moqueries. « Genre Perdita. M’enfin, ce n’est pas vraiment une amie, mais elle me connait. » Précisais-je en haussant les épaules. Au cours de mon adolescence, j’avais eu ma période ingrate, au cours de laquelle j’avais pris un malin plaisir à martyriser ceux que je ne jugeais pas digne de mon rang. L’italienne avait subi de plein fouet cette dérive, et je l’avais profondément blessée. Bien des années plus tard – l’été dernier, pour être plus précis – je l’avais recroisée, et j’en avais profité pour m’excuser. Mais elle avait souffert, et le mal était fait. Il était trop tard pour réparer mes erreurs. Culpabilité, quand tu nous tiens. « Mais elle ne me connait pas suffisamment pour tout savoir de ma vie privée, et donc de ma maladie. » Dis-je en soupirant. J’ai soupiré, avant de passer une main sur mon visage. Merde, la cruelle vérité venait clairement d’apparaître aux yeux de Micah. Je m’étais grillé comme un con, boulet que j’étais. « Bon, c’est vrai, je n’ai pas d’amis. » Concédais-je en laissant échapper un petit rire amusé. Et c’était peut-être ça le pire dans l’histoire ; ça me faisait rire. A vrai dire, je me foutais comme de l’an quarante d’être seul et sans ami. Je savais pertinemment qu’on ne pouvait compter sur personne, si ce n’est soi-même. Dans le genre pessimiste, on faisait difficilement pire. « Mais ce n’est pas de ma faute, je n’aime personne ! » M’exclamais-je en haussant les épaules. Le Sandro est difficile, et le Sandro a du mal – beaucoup de mal, même – à se lier, et à s’attacher aux gens. Si j’avais été voir un psychologue, il m’aurait probablement trouvé un quelconque complexe non résolu. « Mais je m’en fiche ; tant que je t’ai toi, tout va bien, tout me convient. Je n’ai besoin de personne d’autre. » Murmurais-je en lui adressant un petit sourire sincère. Mais ce soir, j’avais réalisé que sa présence à mes côtés risquait d’être fortement compromise, à l’avenir. Au fond de moi, je l’avais toujours su, mais je n’avais jamais voulu l’accepter, ni même l’envisager. C’était elle, et personne d’autre. Pourquoi devrais-je aller chercher ailleurs, alors que la perfection, ma perfection, s’était déjà présentée sous mes yeux ? Par le passé, j’avais commis l’erreur de la laisser partir, pour des raisons futiles. Je m’en étais mordu les doigts, amer d’avoir laissé filer la seule personne qui avait réussi à me comprendre et à me rendre meilleur. Son départ avait laissé un vide immense dans ma vie ; pour me consoler, et garder la tête hors de l’eau, je m’étais plongé dans mes souvenirs. J’avais abandonné mon présent, pour ne vivre plus que dans le passé. Trop peiné, je n’avais pas été capable de retirer les photos qui étaient parsemées un peu partout dans ma chambre, et qui me rappelaient ô combien son absence était pesante, voire même dévastatrice. J’avais passé de longues heures dans ma chambre, assis sur mon lit, perdu dans mes pensées. Même la meilleure volonté de ma sœur n’avait pas suffit à me remettre d’aplomb. Je n’avais pas tout à fait vécu ; j’avais erré, dans l’espoir de revivre à nouveau pleinement. Ce qui n’avait pas été vain, d’ailleurs : des années plus tard, j’étais à nouveau avec Micah. Je pouvais mourir demain ; ça ne changerait rien. J’avais eu une belle vie, bien remplie, bien chargée. Elle avait eu son lot d’émotions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. J’avais eu des hauts et des bas ; j’avais souffert, j’avais aimé. J’étais passé par toute une palette d’émotion ; à seulement vingt ans, je considérais que j’avais au moins autant vécu qu’une personne de quarante. Dès lors que j’avais appris pour ma maladie, j’avais mis un point d’honneur à profiter de chaque instant, et à me débarrasser de ce et ceux qui n’en valaient pas la peine. C’était peut-être d’ailleurs pour ça, que je cherchais actuellement à savoir ce que pensait mon ex – actuel beau papa. Je l’avais toujours apprécié – si tant est que le verbe apprécier convienne, c’était mon beau père après tout, il y avait des limites. « Vrai, absolument vrai. » Approuvais-je en hochant la tête. Et puis au pire, tant pis : je ne sortais pas avec lui. Sa fille était nettement plus à mon goût. Il pouvait bien m’adorer ou me détester, ça ne changerait strictement rien à ma relation avec Micah. Et visiblement, ma vision des choses était partagée par la principale concernée. Bon point pour notre couple, tiens. « Personne ne peut nous porter préjudice. Jamais. » Lâchais-je sans la quitter du regard. Déjà à l’époque, nous savions que notre couple ne faisait pas l’unanimité. Et ceux qui figuraient en tête de liste dans la désapprobation de cette relation, c’était mes parents. A leurs yeux, Micah n’était pas assez ceci, elle était trop cela. Mais j’avais eu mieux à faire que de m’occuper de leur opinion négative, et je m’étais accroché, toujours un peu plus, à cette relation idyllique. « Les seuls qui peuvent s’interposer et nous porter préjudice, c’est la maladie, et nous-mêmes. » Concluais-je sur un ton un peu trop grave. Il faut dire que nous en connaissions un rayon sur ce sujet ; quand notre santé ne faisait pas des siennes, il fallait que ce soit nous qui décidions de tout envoyer balader. VDM pour les idiots que nous avions été, par le passé. Les crétins débutants qui s’étaient dit « tiens, pourquoi ne pas essayer de se séparer pour mieux profiter de la vie ? ». Lorsque j’y repensais, je me disais que j’avais eu de la chance de croiser à nouveau Micah ; après tout, nous retrouver des années plus tard n’était pas prévu. Et puis il y avait toujours ces questions sans réponses, qui venaient me tarauder. Que ce serait-il passé si nous étions restés ensemble ? Est-ce que ça aurait fonctionné ? Est-ce que nous aurions quand même fini par nous séparer, pour de bon cette fois-ci ? Tout mielleux que j’étais dès qu’il s’agissait de Micah, je me complaisais à croire que notre relation aurait toujours été aussi sérieuse, rassurante et apaisante. Mais je me berçais sans doute d’illusions. Grand bien me fasse ; il paraît que l’espoir fait vivre. « Tu devrais te reposer. » Murmurais-je en observant ses doigts frotter ses paupières. Shame on me ; elle était malade, fatiguée, et moi, je captais son attention avec mes paroles futiles. Une fois de plus, même sans le vouloir, mon égoïsme profond prenait le dessus. « Je serai là demain matin. » Et après demain, et dans dix jours s’il le faut. Je serai là, encore et toujours, jusqu’aux derniers instants. J’ai eu un petit rire sans joie alors qu’elle évoquait mon côté paternel. On pouvait dire ça comme ça, effectivement. Ou alors, ce qui était mon propre point de vue, on pouvait aussi percevoir ceci d’une façon plus dramatique, plus fataliste. La vérité, c’est que j’étais effrayé, terrifié même. Je n’avais qu’une peur, une hantise, c’était qu’elle ne parte trop tôt. Chose qui allait forcément se produire, vu les résultats de ses derniers examens. « Mouais. J’ai juste envie que tu te préoccupes de toi, avant d’aller voir si les autres vont bien. Je sais que tu es généreuse, attentionnée et tout ce qu’il faut, mais en ce moment, tout ça, ça passe après ton propre bien être. » Autrement dit ma chérie, apprends à être égoïste, à ne te soucier que de toi, et tu verras, tu ne t’en porteras pas plus mal. M’enfin, je n’étais pas idiot ; sa nature profonde l’empêchait d’adopter ce genre de comportement. A mon plus grand malheur, d’ailleurs. J’aurais préféré qu’elle fasse moins de philanthropisme, et plus de narcissisme. Et si jamais elle avait besoin d’un modèle pour savoir comment s’y prendre, il lui suffirait de poser les yeux sur moi. La preuve en est, pas plus tard qu’il y a deux heures, je m’étais empressé de mentir effrontément à une infirmière pour avoir accès au dossier médical de ma petite amie. Chose parfaitement immorale – voire même odieuse, selon les humeurs de chacun – et pourtant, je m’en formalisais peu. A vrai dire, j’avais même l’impression d’avoir bien agi. Oh bien sur, je savais pertinemment que ce n’était pas la meilleure des solutions ; les gens bien et moraux m’auraient conseillé de m’adresser à la principale intéressée. Mais la principale intéressée était aussi endormie que la belle au bois dormant – ou je ne sais quelle autre princesse du genre – et je doutais sérieusement de son envie d’évoquer le sujet avec moi. « Micah. » Répondis-je aussi rapidement, la coupant dans son élan. Je n’ignorais pas ce qui allait suivre ; un sermon, une phrase assassine, peut-être même les deux. Elle n’approuvait pas mon action, et je l’avais très bien compris. Son regard noir aurait suffit à me le faire comprendre, d’ailleurs. J’ai baissé les yeux alors qu’elle me comparait à un gamin de six ans. J’eus une violente envie de lui rétorquer qu’en cet instant, alors qu’elle s’adressait à moi de cette façon, sur ce ton, elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à la Francesca qui me faisait la morale. M’enfin, ce n’était certainement pas le meilleur moment pour le lui faire remarquer. Et puis, je voulais bien concéder que jouer la carte du Caliméro n’était peut-être pas la meilleure chose à faire pour me faire pardonner. Si j’étais pardonnable à ses yeux, cela allait sans dire. Quoiqu’il en soit, il me paraissait évident que notre conversation ne mènerait à rien. Elle s’entêtait, je m’entêtais, et nous pensions tous deux avoir raison. « S’il te plait Mimi, on ne va pas se disputer pour ça. » Lâchais-je après avoir patiemment attendu qu’elle en finisse avec ses reproches. « Si tu crois que j’ai tort, d’accord. Je suis en tort. » Continuais-je. Si ça pouvait lui faire plaisir, tant mieux. La seule chose que je voulais éviter, c’était qu’elle me fasse la gueule. Nous n’avions pas le temps – ou plutôt, nous n’avions plus le temps de nous adonner à de telles conneries, à de telles futilités. Allons à l’essentiel, au plus pressé ; le laps de temps qu’il nous reste est trop court pour nous engueuler. Et pour se fiancer, aussi. « Ce n’est pas dans mes plans pour les dix prochaines années. » Assurais-je, jouant la carte de l’honnêteté. Moi et l’engagement ? Seigneur, non merci. Vivre en concubinage était parfaitement de notre époque, et ça me suffisait amplement. Pas besoin de bague, de cérémonie, de vœux et toutes ces conneries qui ne servent qu’à l’apparence. Même si je doutais fortement que cette attitude plaise à mon entourage familial. « Parce que t’es trop parfaite. » Soulignais-je, sans aucune animosité dans la voix. Non, ce n’était qu’une simple constatation. Micah était au dessus de toutes les pires bassesses que j’étais capable de commettre. De temps à autres, il m’arrivait de me demander comment elle avait été capable de s’intéresser à moi, et pire, de tomber amoureuse de moi. Sur certains points, nous étions radicalement opposés ; pourtant, nous arrivions à composer avec nos différences. « Tu as sans doute raison. » Lâchais-je après quelques secondes de silence. Mimi a souvent raison, maintenant que j’y pense. Je me sentais franchement mitigé quant aux deux ans que Micah avait réussi à grappiller. D’un côté, je voyais cela comme une bénédiction ; de l’autre, je les trouvais amers et trop courts. J’ai froncé les sourcils en entendant ses mots. Mon sang ne fit qu’un tour, et déjà, je m’apprêtais à m’opposer férocement à elle. Hors de question que je la laisse dire ce genre d’immondices devant moi. « Non, non, absolument pas. » Lâchais-je d’une voix forte et déterminée. Bien sur, j’étais amer. Evidemment, j’étais en colère. Et oui, je savais désormais que la maladie aurait raison de nous et de notre couple. Pour autant, je me sentais heureux, et comblé. J’avais eu de la chance – une chance inouïe, même ; j’avais recroisé, par un hasard total, la personne qui avait le plus compté à mes yeux. Les choses auraient pu en rester là, mais non : nous avions su saisir notre chance. Et nous avions fait de ce hasard la plus belle des choses. Définitivement, ces retrouvailles avaient été parfaites. « Je sais que je joue le rabat-joie, que je suis pessimiste et que je ne fais que de me plaindre. » Commençais-je d’une voix plus douce. « Mais ces derniers temps… A vrai dire, je n’ai jamais été aussi heureux, aussi comblé. » Concluais-je maladroitement. J’avais tellement peu l’habitude de débiter des gentillesses que je me retrouvais franchement gauche, dès qu’il s’agissait de le faire. « J’y compte bien. » Assurais-je en souriant. La soirée que l’on avait initialement prévue n’était que partie remise. Et vu la tournure que prenaient les événements – et la maladie de Micah – il était exclu que nous ne profitions pas des moindres petits moments que nous pourrions avoir. Heureusement pour nous, les vacances étaient arrivées, et nous offraient une occasion en or pour passer le maximum de temps ensemble. Ce serait pour moi l’équivalent du calme avant la tempête, de la douceur avant le cauchemar. « Tu sais que tu auras toujours une place spéciale pour moi. Tu seras toujours présente, même si ce n’est que dans un coin de ma tête. Je ne peux pas, et je ne pourrais jamais oublier tout ce qu’on a vécu, tout ce qu’on a partagé ensemble. » Soufflais-je alors que mes doigts glissaient toujours dans ses cheveux. Mon regard fuyait le sien, et les souvenirs refaisaient brutalement surface. La première fois que je l’avais vue, la première fois où je lui avais parlé, la première fois où nous avions eu rendez-vous, la première fois où nous avions fait l’amour. Toutes ces premières fois restaient et resteraient gravées dans ma mémoire. « Personne ne t’arrivera jamais à la cheville. » Terminais-je en un murmure. Ça, j’en étais absolument persuadé. Nous avions été séparés pendant plusieurs années, et je n’avais jamais retrouvé quelqu’un qui arrivait à la cheville de Micah. Trop comme si, pas assez comme ça, elles avaient toutes été trop différentes de ma préférée. Ce n’était pas faute d’avoir essayé de la remplacer. J’y avais mis une énergie folle, mais ça avait été vain. « Je préfère ne pas y penser pour le moment. » Avouais-je en soupirant, fuyant son pâle sourire. J’avais beaucoup de mal à me projeter dans l’avenir, mais me projeter dans l’avenir sans Micah me paraissait impossible. Qu’est-ce qu’elle imaginait ? Qu’une fois qu’elle serait sortie du décor, j’allais l’oublier en un claquement de doigts ? Que j’allais me précipiter dans les bras d’une autre pour fonder une famille ? Peine perdue. J’allais plutôt me morfondre devant nos photos figées, jusqu’à ce que la maladie m’emporte. Mais ça, elle n’avait pas besoin de le savoir. « C’est vrai. » Dis-je en laissant ses doigts courir sur ma joue. Ma Mimi parfaite, éternellement présente à mes côtés, éternellement rassurante. Trop parfaite pour l’odieux Pelizza Da Volpedo que j’étais. Mais le pire était à venir, et Micah ne tarda pas à me l’annoncer. La cerise sur le gâteau, ahah. Mon monde s’écroulait petit à petit, fragment par fragment. En cet instant précis, j’aurais tout donné pour qu’elle me balance un grand « mais naaaan, j’déconne ! », mais je savais pertinemment que mes espoirs étaient infondés. Mais ça n’arriverait pas, jamais. « Je ne suis pas matérialiste. » Annonçais-je d’une voix plate, dénuée de tout intérêt. Aucun sourire pour agrémenter le tout, juste une constatation. Je me foutais des cadeaux ; je voulais seulement sa présence. Rien d’autre. Lorsque les pires malheurs du monde nous tombent dessus, nous avons trop rapidement tendance à croire que nous avons touché le fond. Petit à petit, on sombre, on s’enfonce dans l’inconnu. On a l’impression que plus rien ne pourra nous toucher, dorénavant, parce que l’on subit déjà les pires maux. Tout ce qui nous entourait précédemment devient flou, s’évapore, et disparaît dans le néant. Il ne reste plus rien, nous sommes aveuglés ; la douleur s’installe en nous, nous paralyse progressivement, et nous rend inerte, pour ne pas dire presque mort. Le corps demeure, trop présent, trop froid, trop lourd, tandis que l’esprit s’en va. Nous ne sommes pas tout à fait mort, mais nous ne sommes plus vraiment vivant non plus. Voilà ce qu’il restait de moi ; Sandro Vittorio Pelizza Da Volpedo venait de tomber de son piédestal, et n’était plus qu’une vulgaire coquille vide. « Qu’est-ce que ça veut dire, vivre pour deux ? » Demandais-je en haussant les épaules. Question plus rhétorique qu’autre chose. Je cherchais juste à montrer l’absurdité de la chose. « Ça n’a pas d’intérêt si la personne n’est plus à tes côtés pour partager ta vie, ton quotidien. » Le pessimisme, encore et toujours. « Et non. On ne se remet pas de la perte de la personne la plus chère à ses yeux. Je ne crois pas. » Terminais-je maladroitement. Débat clos, je restais campé sur mes positions. Mais la Mimi était maligne, et les efforts délicats qu’elle faisait pour me consoler portaient leurs fruits. Shame on me, j’étais faible, et complètement subjugué par ce moment d’intimité. « Encore. » Réclamais-je en esquissant un léger sourire, alors qu’elle me demandait si j’allais mieux. Exigeant, moi ? Absolument. J’avais l’impression d’être un gamin en train de réclamer un autre bonbon. La couvant presque du regard, je lui ai demandé ce qu’elle désirait faire, pour les derniers mois qui lui restait à vivre. Pour elle, j’étais prêt à me plier en quatre ; je voulais qu’elle accède à tous ces désirs, qu’elle profite de sa vie comme jamais. « C’est une bonne question. » Dis-je en haussant les épaules, pris de court par sa question. Quelques secondes silencieuses passèrent, puis j’ai enchaîné : « Un jour, tu m’as dit que tu voulais à nouveau manger dans le petit restaurant italien qu’on avait l’habitude de fréquenter. Je pense que c’est le moment de le faire. » Dis-je en souriant. « J’ai envie de vacances, loin de San Francisco. Loin de tous ceux qu’on connait. J’ai envie qu’on se retrouve dans un endroit ensoleillé, paradisiaque. Je veux juste qu’on soit seuls au monde. » Lançais-je, sur de moi. Oui, c’était exactement ça que je voulais : je voulais qu’on se retrouve seuls, en paix. Qu’on s’aime, qu’on profite l’un de l’autre, qu’on vive nos plus beaux moments ensemble. Qu’importe le reste du monde, tant que nous étions à deux.
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