the great escape
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.you don't have to walk the night on your own.

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MessageSujet: .you don't have to walk the night on your own.  .you don't have to walk the night on your own. EmptySam 22 Sep - 20:00

911 emergency • I need an ambulance. • I have you at 9212 West Third Street in Los Angeles. • That's room number 2. • What's the emergency? • There's been a suicide. • Who's the victim? • I am.

San Francisco, décembre 2012 :: L’automne termine sa course pour bientôt laisser place à la rude période qu’est l’hiver. Nous avons ressortis les écharpes, les moufles et les blousons fourrés. Je ne suis pas un grand amateur des fêtes de fin d’année. La neige, c’est sympa, mais ça va bien deux secondes. Si cette dernière n’avait pas encore fait son apparition, le gèle lui, s’était incrusté sans hésitation. Devoir se lever un quart d’heure plus tôt, dégivrer le pare-brise et se réchauffer les mains en soufflant comme des idiots dessus. Wouah. J’adore Noël. Des lumières scintillantes partout, recouvrant sapins, poteau électrique, et même enceintes de l’Université. Et je ne vous parlerai pas des bonnets rouges que tout le monde se borne à porter. Il fut un temps bien sûr, j’étais comme eux. A la différence qu’à cette époque-là, je portais encore des couches et je suçais mon pouce. Noël est une fête que l’on célèbre avec sa famille, et ceux que l’on aime. Depuis le départ de Charlie, je n’ai jamais repris goût à ce genre d’activité. Quant à ma famille… ce n’serait certainement pas Joey qui m’offrirait une dinde le vingt-quatre décembre au soir. Les petits et les grands sont aux anges, tandis que moi, je bougonnais silencieusement de jalousie dans mon coin. Installé là, sur l’un des bancs extérieurs de l’hôpital, je dévisageais les passants, un café brûlant au creux des mains. ‘’Il va falloir songer à arrêter la caféine monsieur Dillingham’’ que me disait mon médecin. Forcément, pour quelqu’un qui désire faire part de la totalité de ses organes, je suis censé respecter une hygiène de vie irréprochable. Mais oh, c’est Noël, j’avais bien le droit à une petite entorse au règlement. Du coin de l’œil, j’observais un gamin s’échapper de l’hôpital aux côtés de sa mère, le bras enveloppé. En voilà un au moins qui trouverait ses cadeaux au pied du sapin. Petit chanceux. J’aurais donné n’importe quoi pour pouvoir passer un réveillon en bonne compagnie. Mais je doutais fortement qui que ce soit ne daigne m’inviter. Lily serait certainement entrain de faire la fiesta quelque part en boîte de nuit. Joey… je ne préférais même pas m’imaginer. Quant à Sandro, il serait à ne pas en douter aux côtés de Micah. Tiens d’ailleurs, en parlant du loup, que devenait-il ce cher et tendre Epsilon ? Une semaine que je n’avais pas eu de nouvelle du bel italien. De sa part, il ne fallait non plus s’attendre à un sms déclaration d’amour tous les jours, mais il me paraissait curieux ne n’avoir même pas croisé son chemin à Berkeley. Cellulaire entre les mains, je bus une gorgée de ma boisson avant de composer un numéro. Première tonalité. Seconde tonalité… Et ainsi de suite jusqu’à tomber sur la messagerie. Quand apprendras-tu à décrocher vieil assisté. Sûrement qu’il avait dû engager une bonniche à tout faire, et que le moindre effort était désormais devenu rare chez lui. Grognant dans ma barbe, je terminais d’une traite mon café avant de me relever. Direction la Panamera histoire d’aller rendre une petite visite à mon congénère européen. Une petite dizaine de minutes plus tard, je me tenais déjà au pied de sa porte. Un établissement luxueux pour un garçon riche jusqu’au cou. L’hôtesse m’avait précisée à mon arrivée qu’il ne valait mieux pas déranger son client. Un accueil bien vite remballé –avec cependant tout le respect qu’il se doit- par mes soins. Depuis quand notre super héros international s’amusait-il à s’isoler de cette manière ? Au moins une chose était sûre : il était bien chez lui. Maintenant… quand allait-il se décider à m’ouvrir, c’était une toute autre question. Je sentais l’impatience me gagner. Mon pied avait beau frapper nerveusement le sol, cela ne faisait qu’accroitre mon instabilité. J’appelais une fois son prénom ; deux fois ; puis une troisième fois, le tout accompagné d’un merveilleux juron et d’un coup de pied magistral dans sa porte. Foutu italien. Qu’à cela ne tienne. Je ressortais de ma poche une petite clef : celle gracieusement emprunter à notre hôtesse de tout à l’heure. D’ordinaire, je ne suis pas fan de ce genre de pratique, mais de temps à autre il faut savoir sortir les grands moyens pour de grandes occasions. Un petit clic dans la serrure se fit entendre, et je pénétrais soigneusement dans l’appartement.

En apparence, tout semblait impeccablement bien rangé et à sa place. Toutefois, l’odeur de renfermé qui émanait de la pièce principale ainsi que les volets à moitiés tirés laissait planer une atmosphère… morbide. Le ménage semblait toujours être fait, mais tout laissait à penser qu’une vie grouillait dans le coin, et n’avait pas remis le nez dehors depuis des siècles. En témoignait d’ailleurs la cuisine en désordre et le frigo quasiment vide. Recherchant du coin de l’œil mon brave Epsilon, je pu enfin le retrouver, à moitié étalé sur un divan. Le salon était plongé dans une quasi obscurité, laissant à peine quelques pauvres rayons franchir les volets. M’avançant directement jusqu’à me poster devant lui, j’attendais une quelconque salutation… qui ne vint jamais. « Bonjour à toi aussi Sandro. Tu m’excuseras, je perds très facilement patience avec les portes fermées. » crachais-je agacé tout en lui balançant la clef empruntée. Alors c’était donc ça : monsieur était bien trop occupé à comater sur son fauteuil pour venir ouvrir à son ami ? Les bras croisés derrière le dos, j’inspectais rapidement les alentours. Bon, déjà, pas de cordes accrochées au plafond. J’avais cependant le droit à un carton de pizza, à moitié entamé. Retour aux origines ? Nostalgique de l’Italie Pelizza Da Vopledo ? Laissant vagabonder mes mains un peu partout, je fini par m’emparer de la télécommande des volets, et… hop, un peu plus de luminosité ne ferait pas de mal ici. A moins que Sandro ne soit soudainement devenu un vampire affamé de sang, bien sûr. Un sourire narquois sur les lèvres, je me retournais vers ma belle au bois dormant, fier. « Hé bah, on ne peut pas dire que la vie de couple te réussisse à merveille : tu deviens un vrai chômeur. Elle date de quand cette pizza ? » J’arquais un sourcil, dénonciateur. Je n’avais jamais vraiment réussi à cerner la relation qu’il entretenait avec Micah. Si mon vieux râleur de service n’était pas le genre à se confier et me parler de ses soucis de cœur, je devinais aisément qu’il devait y avoir un lien avec son état actuel. Il y a quelques semaines j’avais le droit à un Sandy aux anges, tout heureux de recouler avec sa bien aimée. Aujourd’hui je me retrouvais face à une larve. Méditant silencieusement sur la question, j’accordais également une brève attention au mini bar du salon. Deux verres en main, je nous versais quelques gouttes de sirop alcoolisé avant de retourner aux côtés de mon mort-vivant. Soit il s’était rendormi, soit il en avait carrément rien à faire de ma présence. Que ce soit l’un ou l’autre, c’était très, mais alors très frustrant. Mon pied cogna un grand coup dans le divan –non sans m’arracher une mimique de douleur-, et je pestais à son égard tout en déposant l’apéritif sur la table basse. Finalement, je pu enfin entrevoir son visage. Une vision qui ne fit que confirmer une hypothèse quasi validée. La peau dangereusement pâle, les traits tirés et une barbe proéminente parcourant son visage. Il aurait demeuré chez les Sampi autrefois, je ne me serai pas inquiété d’un tel accoutrement… Mais pour un homme de sa carrure, je pinçais les lèvres d’un air douteux. Sans demander mon reste, je m’installais sur le fauteuil à sa gauche ; attendant patiemment (ou pas) que monsieur fasse surface. Inutile de demander ce qu’il avait pu prendre ou faire la veille pour se retrouver dans un état pareil. Mais je ne cachais pas mon appréhension : Sandro avait beau être un crétin les trois quart du temps, il restait un ami de longue date, si ce n’est le seul qu’il me restait. « C’est encore plus grave que ce que je pensais. Tu deviens une vraie larve mon pauvre. » Je le dévisageais, les coudes appuyés contre mes genoux, et le visage rivé dans sa direction. On aurait facilement pu le confondre avec un ours en pleine hibernation. J’étais venu dans le but de voir un vieux compagnon afin de me changer les idées, et j’étais bien déterminé à ne pas repartir avant qu’il ait retrouvé un minimum de dignité. Que ce soit en rapport avec Micah, sa famille ou que sais-je, j’espérais avoir au moins une paire de réponse à mes interrogations. Je ne suis pas un diplômé en psychologie, mais je pense pouvoir parvenir à être une oreille attentive l’espace de quelques heures. « C’est quoi le souci ? Ca fait des jours que t’as pas foutu le nez dehors, t’as mauvaise mine et t’as l’allure d’un SDF. J’espère au moins que tu continues à prendre des douches. »
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MessageSujet: Re: .you don't have to walk the night on your own.  .you don't have to walk the night on your own. EmptyLun 1 Oct - 21:25

6.400 pour sashatte :plop:

San Francisco, décembre 2012, au beau milieu de la nuit. Assis sur une chaise peu confortable de la cafétéria de l’hôpital, j’attendais, littéralement, que le temps passe. Dieu, ce que je détestais cet endroit. Depuis quelques temps, j’avais eu tout le loisir d’en découvrir les moindres recoins ; je passais des heures entières à l’arpenter. Les yeux posés sur une horloge murale, j’entendais le cliquetis régulier de la trotteuse qui parcourait son chemin. Je me sentais perdu, complètement perdu. Dans un univers hostile, en plus. J’ai soupiré, avant de me lever pour me diriger vers l’immense baie vitrée. Vue imprenable sur le parking de l’hôpital, olééé. D’un geste machinal, j’ai agité le café froid que je tenais dans mes mains, avant de le vider d’un trait. Il était aussi dégueulasse que l’hôpital, aussi dégueulasse que la situation que j’étais en train de vivre. J’en voulais au monde entier ; une injustice pareille me glaçait le sang. Mes doigts se contractèrent autour du gobelet de mon café, et je me suis mordu les lèvres pour ne pas craquer. Je devais tenir le coup, je devais rester fort. Je n’avais pas d’autre choix, pas d’autre option. Après tout, je n’étais pas le patient, je n’étais pas celui qui était mal en point. En tout cas, pas physiquement. Machinalement, j’ai jeté un coup d’œil à mon portable. En fond d’écran, une photo qui datait de l’été précédent. Deux sourires figés pour l’éternité, et qui témoignaient de la douceur d’un temps révolu. Lorsque la maladie n’avait pas encore pris complètement le pas sur Micah ; lorsqu’elle pouvait encore se déplacer, rire, parler, rêver. Et espérer, aussi. J’ai secoué négativement la tête, carrément dépassé par ce que j’étais en train de vivre. Est-ce que tout ce cauchemar allait prendre fin, un jour ? Allais-je survivre au départ définitif de celle que j’aimais tant ? La mort daignerait-elle m’emporter rapidement, en guise de dernier cadeau ? J’en doutais. Quand on a la poisse, on a la poisse. Jusqu’au bout, jusqu’au dernier moment, jusqu’à la dernière seconde. J’ai sursauté en entendant une voix basse m’adresser la parole. « Monsieur Pelizza Da Volpedo ? » Je me suis brusquement retourné, vexé d’être ainsi surpris dans mes méditations, dans mes propres douleurs. Je n’avais pas le cœur à la discussion. Un air interrogateur affiché sur le visage, j’ai attendu que l’infirmière enchaîne. « Vous n’avez pas le droit d’être ici, à une heure pareille. » Déclara-t-elle en ouvrant un peu plus la porte, comme pour gentiment m’inviter à sortir. « Je ne fais rien de mal. » Répondis-je sèchement. Pitié, laissez-moi tranquille. Faites comme si vous ne saviez rien, comme si vous n’aviez rien vu. Ayez un peu d’égard et de compassion, pour une fois, songeais-je en baissant les yeux. « Je n’en doute pas une seconde, Monsieur. Mais les règles sont faites pour être respectées. » Souffla-t-elle, toujours aussi calme. A force de me voir arpenter les couloirs de l’hôpital, elle avait visiblement fini par me connaître, au moins suffisamment pour déceler mes petites habitudes nocturnes. « De plus, je vous cherchais. Votre amie s’est réveillée. » M’annonça-t-elle, un mince sourire étirant ses lèvres. Je n’ai pas attendu qu’elle le répète ; une seconde plus tard, j’esquissais un pas en direction de la sortie. Micah était réveillée, Micah m’attendait. Je n’allais certainement pas faire attendre la belle au bois dormant.

Quelques heures plus tard, mes pas me menaient vers la sortie. Je déambulais plus que je ne marchais, plongé dans un état second. Une marche pour me mettre les idées au clair ne serait pas de trop. Comme d’habitude, j’avais passé ma journée au chevet de Micah. Je l’avais regardée dormir, j’avais gardé un œil attentif sur ses bilans, je m’étais entretenu avec les divers médecins et infirmières qui étaient passés. A chaque fois, le bilan était toujours un peu plus grave, toujours un peu plus déprimant. Mon monde s’écroulait, s’évaporait ; je voyais tous mes espoirs se réduire à néant. Le pire allait se produire. Ce que j’avais toujours redouté ne tarderait pas à arriver. Micah allait me laisser, m’abandonner après un long combat contre sa garce de maladie. Pour le moment, je n’osais même pas envisager l’ « après ». Comment peut-on anticiper sa vie lorsque l’on perd la personne que l’on aime ? Comment peut-on s’en sortir, faire des projets, espérer un futur heureux ? Comment peut-on s’en sortir, survivre à une épreuve pareille ? Comment remplacer l’irremplaçable ? La réponse est simple : on ne peut pas. On peut toujours tenter, essayer, mais cela reste vain et superficiel. A demi-mot, j’avais promis à Micah de faire de mon mieux. Evidemment, je n’en avais pas pensé un strict mot. La vérité, c’était que je n’attendais qu’une chose : que la mort m’emporte avec elle, lorsqu’elle oserait m’enlever Micah. Voire même qu’elle me terrasse avant elle, histoire que je n’eus pas à souffrir de son absence. Je n’avais jamais été aussi serein, aussi calme face à ce sujet. Pour la première fois, je savais ce que je voulais. Certes, c’était là des projets bien funestes, bien peu optimistes, mais qu’importe : tant que je ne souffrais pas de la disparition de ma petite-amie, tout allait bien. Toutes les options étaient à envisager, même les pires. Arrivé devant chez moi, je me suis traîné jusqu’à l’entrée. J’ai tressailli en voyant le reflet que me renvoyait le miroir qui trônait dans le vestibule ; clairement, il renvoyait aux yeux du monde tout la négligence et le désintérêt que je me portais, depuis quelques temps. J’ai passé une main blafarde sur une barbe naissante, observant pendant une fraction de seconde les valises qui se dessinaient sous mes yeux. Je faisais peur, littéralement. J’ai soupiré, avant d’aller m’étaler sur le canapé du salon. Celui-ci était plongé dans la pénombre depuis des jours, et une vieille pizza à peine touchée traînait sur la table. La dépression prenait de l’ampleur, tous les jours un peu plus. Mais je tenais le coup, pour le moment. Pas pour moi, mais pour Micah. Elle avait encore besoin de moi, même si ce ne serait plus pour longtemps. C’est sur ses pensées lourdes et désespérantes que j’ai fermé les yeux. Le sommeil ne tarda pas à m’envelopper. Mais apparemment, cette douce et délicieuse paix bien méritée était destinée à être perturbée. Quelques courtes minutes plus tard, la voix de Symon, un Sigma, résonna dans mon salon. Je n’ai même pas daigné bouger, ni même ouvrir les yeux pour l’accueillir. J’avais pourtant été clair sur mes ordres : je ne voulais voir personne. Je n’étais pas d’humeur à bavasser, à plaisanter, ou à profiter de la présence de quiconque. Mina, une vieille italienne que j’avais embauché en guise de femme à tout faire, avait silencieusement hoché la tête. Elle semblait compatir à ma douleur. Mais peut-être pas suffisamment pour m’obéir. Elle allait entendre parler du pays, cette garce. J’ai grommelé en remarquant que Symon venait d’ouvrir les volets du salon ; de quoi il se mêlait, cet envahissant Sigma ? Je ne l’avais pas sonné. Il pouvait repartir jouer de la guitare auprès des siens, et laisser en paix le désagréable Epsilon que j’étais. « Ta gueule. » Grommelais-je dans un coussin, alors qu’il constatait mon état lamentable. Ce n’était pas le moment de me chercher ; j’étais épuisé, fatigué, las, et d’une humeur de chien. Autrement dit, le Sigma risquait d’en prendre plein les dents, sans comprendre pourquoi. J’ai finalement relevé la tête en soupirant. « Oui, je continue de prendre des douches. T’es bien gentil de t’inquiéter pour mon hygiène corporelle. » Déclarais-je à voix basse, indifférent à la situation. « Mais maintenant que tu es rassuré, tu peux me laisser tranquille ? Je te signale que tu n’as rien à foutre là. » Amabilité, zéro. Symon avait beau être mon ami, ça ne lui donnait pas tous les droits. « La porte est au fond du couloir. » Précisais-je en voyant qu’il ne bougeait pas d’un pouce. J’ai tendu ma main vers la sienne, pour m’emparer de la télécommande. J’ai à nouveau plongé la pièce dans la pénombre, avant d’enchaîner : « Laisse-moi tranquille, s’il te plait. »
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MessageSujet: Re: .you don't have to walk the night on your own.  .you don't have to walk the night on your own. EmptySam 13 Oct - 16:30

Les bases étaient posées : monsieur était de (très) mauvaise humeur. En temps normal, je l’aurais envoyé bouler en lui balançant une flopée de sarcasmes, mais de toute évidence quelque chose clochait. Malgré les apparences, il demeurait comme étant l’un de mes plus proches amis. Autant dire que je le connaissais sur le bout des doigts, malgré ses tendances à peu se confier aux autres. En revanche, la relation qu’il entretenait avec sa chère et tendre restait complètement floue pour moi. Si ce n’est son nom, son visage et sa confrérie, Micah m’était totalement inconnue. Je ne suis pas d’un naturel curieux, alors je n’allais pas m’en plaindre. Cependant, vu l’allure à laquelle j’avais le droit aujourd’hui, j’aurais mis ma main à couper qu’elle n’était pas innocente à son état présent. Sandro représentait l’un des éléments phares de la confrérie Epsilon avec son frère jumeau, alors oui, le voir affalé comme une larve sur son canapé… était quelque chose de relativement choquant, et qui suscitait chez moi une vive indiscrétion. Après une poignée d’injures de sa part, j’esquissais un bref sourire en trempant mes lèvres dans le verre précédemment servi. Aller, fais pas la gueule, et trinque un coup avec moi. Je pouvais endosser temporairement les clash de sa part, mais ô l’italien, tu le payeras de ta poche plus tard. Agitant mollement ma main gauche en l’air au rythme de ses paroles déplacées, je levais machinalement les yeux vers le plafond. Et il refermait les volets en plus le bougre. Grognant dans ma barbe, je me relevais d’un coup sec tout en m’emparant de la télécommande. Soit, coupons la poire en deux : volets ouverts à moitié. Heureux l’artiste ? Le fusillant tout d’abord du regard, je me baladais nonchalamment le long du salon avant de venir m’accroupir à ses côtés. La dépression est une chose que je connaissais mieux que personne. Être resté enfermé dans une chambre durant plus de six mois, regarder ces vieilles photos de couples prises quelques années plus tôt, et pleurer toutes les larmes de son corps en se disant que tout ça n’appartenait désormais plus qu’au passé.. Un vent de mélancolie me gagna un instant tandis que je posais un regard compatissant sur mon ami. J’ignorais ce qui pouvait le tirailler à ce point, s’il s’agissait d’une rupture ? D’un décès ? D’une nouvelle rude à digérer ? Mais quelle que soit ladite chose, il était évident qu’elle avait eu un impact considérable sur le moral de l’Epsilon. Même la fusillade de Berkeley ne l’avait pas autant traumatisé. Secouant mollement l’épaule du brun, je soufflais à mi-voix quelques nouveaux mots, un brin plus sérieux que les précédents : « Hey, arrête de te renfermer comme une huitre, et explique moi ce qui cloche. Ca fait des jours que j’ai pas de tes nouvelles. Le doyen va finir par te foutre dehors si tu continues à sécher les cours. Bouge-toi Sandro, merde ! » Se disant, j’avais terminé d’une seule traite mon verre avant de le reposer sur la table basse à nos côtés. Il fallait à tout prix qu’il sorte d’ici, prendre l’air quelques instants. Me redressant promptement, je tournais les talons avant de me diriger droit vers sa chambre… Mamamia, quel bordel. Je comprends mieux pourquoi monsieur s’était affalé sur la banquette plutôt que son lit. M’emparant sans la moindre gêne d’un Jean et d’une chemise propre, je revenais sur mes pas tout en lui balançant les vêtements sur la figure. Hop hop hop, on lève ses petites fesses italiennes, et on va se rincer un coup la figure. « Ne m’oblige pas à te sortir d’ici de force, t’arriveras même pas à lever le petit doigt pour m’en empêcher, vu ta tronche de cadavre ambulant. » Et c’était peu dire : la pâleur de son visage en disait long, il n’avait pas dû ingérer un repas sain depuis plusieurs jours déjà. Quitte à passer pour le psychologue de service, je me jurais de tout faire pour qu’il goûte au moins à une poignée de légumes et une tranche de viande rouge avant mon départ. Suite au décès de Charlie, j’avais perdu près d’une dizaine de kilos, autant dire que j’avais frôlé l’anorexie. Et Sandro était bien parti pour suivre cette même route. Remonter la pente n’était pas une chose aisée, mais soit il le ferait avec moi, soit avec avec une équipe de médecins. Les bras croisés contre mon buste, je le dévisageais d’un air sévère. J’attendrai le temps qu’il faudra, mais j’étais bien déterminé à rester un long moment. Et Dieu sait pourtant que d’ordinaire, je n’étais pas de cette nature. Il n’y avait guère qu’en compagnie de Remy et lui-même que je pouvais me montrer aussi… protecteur. Alaina peut-être aussi, et puis Eden j’imagine. Mais peu importe, revenons-en à nos moutons.. Et quel mouton celui-ci ! Il n’avait pas bougé, immobile comme un cadavre. Je balançais un pied exaspéré contre sa banquette, la faisant ainsi bouger –et m’arrachant une grimace de douleur au passage-. J’étais déjà d’une sale humeur à la base, mais si en plus il faisait tout pour me contrarier, il allait gagner une sacrée patate celui-là. Grognant dans ma barbe, je me réinstallais contre le fauteuil précédemment quitté. Forcément, les coups de cafard arrivent à tout le monde, mais ne pas se bouger –et insulter ses camarades- relevait davantage là de la fainéantise que de la dépression. Claquant des mains comme pour applaudir une action qui ne venait pas, je pestais à nouveau, mais à voix haute cette fois-ci : « Sandro bordel ! Arrête de faire ta chiffe-molle. Enfile-moi ces vêtements, va te passer un coup d’eau sur la figure, et on sort de là. A une époque c’est toi qui me tirait vers le haut, souviens-toi. T’as plus qu’à appliquer tes propres conseils mon gros. » Petit sourire narquois au creux des lèvres afin d’illustrer ma phrase, et je me dirigeais vers lui en glissant un bras sous sa poitrine. Et hoplà, en deux temps, trois mouvements, notre gentleman se retrouvait assis sur son canapé. Finalement, les cours d’ergonomie avaient du bon. Tapotant un instant l’épaule de mon cher compagnon, je sautais du fauteuil tout en sifflotant, l’air de rien. Motivation mon garçon ! Manque de chance pour lui, il savait que j’étais particulièrement têtu et braqué sur mes idées. Je lâche rarement le morceau, alors si son but était de me faire déguerpir en passant par les insultes et le refus de coopérer, il pourrait toujours galoper. Lorsque les situations étaient inversées, combien de fois s’était-il amusé à me faire des leçons de morale tandis que je digérais la mort de ma famille ? J’étais fier de pouvoir le compter parmi mes proches, et il de toute évidence, sans lui, je n’serais pas parvenu à aller de l’avant. Aujourd’hui, j’allais percer l’abcès, quitte à le torturer mentalement. Les détails, je m’en fichais. Je n’étais pas là pour mener une enquête ou même m’infiltrer dans ce qui était sa vie privée. J’avais beau être son ami, je m’imposais moi-même quelques limites de bonnes coutumes. Mais au moins poser les bases, et réparer au possible ce petit souci. Je n’l’avais encore jamais vu dans un état pareil, et bien que mon jeu d’acteur soit convainquant, je restais sceptique. Adossé à la porte d’entrée, j’attendais silencieusement qu’il daigne enfin m’accompagner. Nous allions sortir, et ce n’était pas une question. Prendre un bol d’air frais ne lui ferait aucun mal. Et puis ne dit-on pas que les gens ont tendance à mieux se confier, une fois le ventre rempli ? Tapotant nerveusement du pied, je relevais le visage vers l’italien tout en soupirant un dernier coup : « On va faire un deal : tu te lèves, tu m’accompagnes, et je te garde une heure avec moi. Juste une heure, à l’extérieur de ton salon. On va prendre l’air, et si t’es toujours pas convaincu, tu retourneras déprimer dans ton univers nocturne et.. Dégueulasse. Ok ? » Les enfants avaient tendance à céder lorsqu’on leur proposerait ce genre d’offre. Si tu manges la moitié de ton assiette, je te donne un dessert. Un petit chantage qui avait au moins le mérite de fonctionner à merveille. Alors bébé Sandro, tu viens ou tu viens pas ? Un sourcil arqué, je jouais négligemment avec l’interrupteur du salon. Jour. Nuit. Jour. Nuit. Dans l’attente d’une réponse, je riais silencieusement face à son comportement vraisemblablement agacé. Bah écoute, aux grands maux les grands moyens comme on dit. Tu l’as cherché.
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MessageSujet: Re: .you don't have to walk the night on your own.  .you don't have to walk the night on your own. EmptyJeu 15 Nov - 14:49

corbeille
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MessageSujet: Re: .you don't have to walk the night on your own.  .you don't have to walk the night on your own. Empty

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