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2022 • High school never ends, here we go again.

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2022 •  High school never ends, here we go again. Empty
MessageSujet: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptyMer 11 Juil - 16:21

2022 •  High school never ends, here we go again. Thaissatyre-363d3af 2022 •  High school never ends, here we go again. Thaissatyre2-363d3d0
Quatre juillet deux mille vingt-deuxhigh school never ends.
PROMOTION 2012 : berkeley university ❝. I remember when I met him, it was so clear that he was the only one for me. We both knew it, right away. And as the years went on, things got more difficult. We were faced with more challenges. I begged him to stay. Try to remember what we had at the beginning. He was charismatic, magnetic, electric and everybody knew it. When he walked in : every woman’s head turned, everyone stood up to talk to him. He was like this hybrid, this mix of a man who couldn’t contain himself. I always got the sense that he became torn between being a good person and missing out on all of the opportunities that life could offer a man as magnificent as him. And in that way I understood him and I loved him, I loved him, I loved him. And I still love him ❞. thaïs (jane) dupont de calendre + satyre (seth) matthews ♥. with leila carpentier-greenden &. milan zéphyr princeton.
james vincent mcmorrow • wicked games


jour après jour, les amours mortes n'en finissent pas de mourir
Flashback ▬ hôtel ; san francisco, trois juillet deux mille vingt-deux
Une chambre aux murs couleur miel, et tapissée de dorures anciennes. Il y avait un lourd silence enfermant ces deux passions des coeurs dans un froid mutisme, le souffle de la naïveté, du désir et de l'envie perdue. Goût de vin sucré sur la langue. Tête lourde, coeur fatigué, et visage gris. Elle était assise sur le bord du lit, une main caressant les cheveux frisés de son fils endormi sous des couches de draps vierges. Il tenait contre sa petite poitrine d'enfant sa peluche Disney, pinçant inconsciemment le bout de son oreille. Elle esquissait un vaste sourire enchanteur sur son visage portant toujours les longues traces de sa jeunesse. Son regard protecteur encerclait le petit corps de cet ange bercé par ses rêves féériques. Le soir, elle lui chantait des berceuses, le son doux de sa voix familière apaisant les peurs du petit garçon. Elle lui lisait les histoires de princes héroïques vivant dans des châteaux forts, ses petites mains venant s'agiter sur les images du livre coloré, comme pour forger son monde imaginaire. Cette amoureuse de la vie restait l'enlacer de longues minutes avant de le quitter, chassant les monstres effrayants sous son lit, et la couleur trop noire de la nuit. Thaïs était une mère heureuse insufflant à son enfant les pétales de son jolie coeur d'or, et ses remèdes magiques. Dans la pénombre de cette chambre dorée, l'ombre des années semblait se répandre dans l'air sans jamais atteindre l'âme séraphique de cette princesse courage. Ses cheveux bruns étaient coiffés en un chignon relâché machinalement, cette touche de tendresse et d'euphorie tapissés d'une jeunesse éternelle. Ses mains de fée venaient enrouler derrière ses fines oreilles les quelques mèches marrons claires venues s'éparpiller sur mon visage dépourvu de tout maquillage, à l'exception de ses lèvres légèrement rosées. Vêtue d'une longue robe vermeille dont les volants imprégnés d'innocence descendaient en cascade sur le sol en bois, ses yeux chocolats étaient montés à la conquête des étoiles, apaisés dans cet océan noir de petites lueurs blanches. Sa fine silhouette avait finalement traversée l'espace de la chambre, parcourant le long couloir blanc recouvert de tableaux d'Andy Warhol, avant d'atteindre les lumières vives émanant du salon. Satyre. Il se tenait là, debout face à l'immense fenêtre de la pièce, les trois valises restées au pied de la porte d'entrée. Son corps de danseuse étoile sylphide s'avançait lentement vers lui, le bruit de ses pas rebondissant dans l'espace en sourdine. Sa peau tachetée d'infimes tâches de rousseur caressait du bout des doigts la sienne. Elle glissait ses phalanges autour de sa taille, sur la pointe de ses pieds nus, réussissant à se hisser jusqu'à son épaule gauche. Son visage vint se tourner légèrement vers le sien, scrutant ses lèvres immobiles, lisant son regard perdu dans les profondeurs de la nuit. Le ciel était noir, le ciel était sale. Leurs corps se retrouvaient prisonniers de cette étreinte d'une passion dangereuse. D'un amour de désinvolture, si fragile et innocent. Elle l'aimait pourtant, cet homme aigre et hargneux aux cheveux foncés et échevelés, entourant son visage fermé. Cette nuit, entre eux, c'était la bête et la belle, c'était l'artifice qui brule, l'artifice qui tue : le gang amoureux bravant la foudre et l'anéantissement, dans la pénombre d'un hôtel californien. « Tu sais, j'ai longtemps réfléchie, et je me suis dis que demain serait l'occasion idéale pour officialiser notre relation. » murmurait-elle tranquillement, sa joue collée contre la sienne. Un léger rictus inscrit sur ses lèvres, elle désirait voir s'il allait la suivre, ou la laisser seule en route. Elle se voulait sereine, presque confiante après ces mois d'une dévorante passion, mordant leurs chairs à l'un et à l'autre. Ces jours de bonheur retrouvé, dans l'âme de cet homme mystérieux. Il avait fait d'elle sa muse, découvrant des années auparavant la silhouette douce de cette jeune parisienne dont l'art du cinéma avait façonné l'esprit. Elle représentait la fragilité rare et la force déchirante qu'il chérissait tant, faisant de son coeur de cristal un élan de succès fulgurant. Grâce à lui, elle était courtisée par les plus grands réalisateurs, mettant à ses pieds des projets hollywoodiens aux montants faramineux. Thaïs portait les paillettes dorées de la gloire, une clameur triomphale qu'elle ne devait qu'à sa propre personne. « Je ne laisserai pas le plaisir aux magasines d’afficher nos deux noms ensembles. Non pas que j’ai honte de coucher avec une ancienne Mario Kart, mais presque. » lâchait-il, la voix aigre et fielleuse. Ses mains virent fermement se détacher de leur étreinte enflammée, un vaste soupir bravant la barrière de ses lèvres sèches. La tête basse, la muse romantique avait le regard vide, d'une profondeur désarmante. Ses yeux marrons semblaient fragiles, transpercés par les griffes de son compagnon. Et pourtant, derrière ces pupilles séraphiques, était dissimulée une force rageuse que personne ne voyait, une face d'elle-même profondément ancrée dans son corps et son esprit. Les pas lents, il était venu s'assoir négligemment sur le canapé en velours beige, le visage soutenu par sa main. Des éclats de confusion s'éparpillaient brutalement dans l'air. De cet amour sans mots doux et tendresse, sans restaurants et pétales de roses. Une nuit pluvieuse de regrets et d'amertumes, comme celle des champs de bataille d'après-guerre, où les cadavres d'hommes jonchent la terre sale, et où ceux survivants, marchent en silence la défaite dans le coeur. « Tu as une manière bien à toi de voir notre relation, dis moi. Tout te semble complètement égal que ça en devient pathétique. Tu n'as pas besoin de ta putain pour vivre. Très bien. Saches simplement que demain, j'irai à la réunion. Seule. » renchérissait-elle violemment, se tenant debout face à lui, le coeur désarmé. Elle le fixait hardiment dans les yeux, avec cette ultime lueur de désespoir. Et Satyre lisait ce regard, cette sensibilité et cette ténacité mélangées qu'il aimait tant chez elle, et qu'il apercevait pour la première fois. Son corps de petite fille tremblait de rage et de peur, elle lui criait son amour en silence, pour que seul lui le comprenne vraiment. En vain. Il tachait simplement de contempler son visage, d'un regard de marbre. Ce regard foudroyant, qui traversa le coeur fragile de Thaïs. Tout lui paraissait soudainement vide et lointain, sans aucun importance. Elle n'attendait pas de réponse. Ils n'avaient plus rien à se dire, en concluait-elle irritée. Alors, leurs deux corps se défaisaient en silence. Elle, s'enfonçait dans l'obscurité du couloir, lui, venait s'allonger les poings fermés, sur les draps blancs de leur chambre. Thaïs blottissait son corps autour de celui de son fils, humant son odeur caramel pour se rassurer. Ses bras de maman venaient encercler sa petite silhouette endormie, son visage collée derrière sa nuque. Elle fermait délicatement ses paupières, perdue, abandonnée. Une larme discrète coulait le long de sa joue. Un concentré de tristesse enfoui profondément dans son âme de petite enfant. Cette nuit-là, elle n'était plus son amoureuse, et elle n'avait plus vingt-ans. Le temps d'un battement de cil, elle se souvenait de cet univers qu'elle avait tant aimée. Et qu'elle allait bientôt retrouver.

Quatre juillet deux mille vingt-deux ▬ berkeley university, american reunion
Dernières lueurs du jour. Enfermée dans un véhicule noire dont les critères forgeaient ce petit temple de luxe, je scrutais les traces de ce paysage familier au travers de la vitre teintée. Je redécouvrais la couleur terne des trottoirs de la ville, où des débris de verres et de papiers sales venaient trouver refuge. La valse des bars et des boîtes de nuit branchées, de ces jeunes dégorgeant les pavés à la nuit tombée. Les particules de feu du soleil californien caressant mes cheveux, et glissant le long de ma chair. Le Golden Gate, que nous venions d'emprunter, de ses couleurs rouges orangés, et ses deux grandes tours se dispersant dans le ciel. J'en avais le sourire aux lèvres, et l'esprit soudainement plus léger. La vitre baissée, mes cheveux caramels, si soigneusement coiffés, se balançaient au rythme du vent venu s'enfouir dans l'espace du véhicule. Je contemplais le reflet de la mer, sur le reste de la ville, savourant ce concentré d'écume et de brise dans mes narines. Cet air marin, doux et rafraichissant, dansant sur mon visage de poupée. Pourtant, mon petit coeur d'or n'était plus qu'un désert glacé. Je sondais le vide de son absence à mes côtés, ressentant une tristesse sans fond forgée par les maladresses de la veille. Je soupirais discrètement, le corps vacillant comme une flamme fragile dans l'air. La tête basse, je me dévisageais au travers d'un miroir miniature, fixant de mon regard sans vie, les paillettes scintillantes plaquées contre ma peau, mes lèvres rouge pourpre d'une illustre princesse, et ma petite robe légère blanche éclatante de fraicheur. Ce monde de luxure, et d'euphorie, de cinéma et de clameur extravagante. Lasse, je soupirais à nouveau, tachant de paraître heureuse. J'esquissais un sourire faussé par la fatigue et l'ennui, les deux iris fixés sur la forme de mon ventre poli, où le coeur d'un petit être sommeillait en silence. Les reflets de lumières des réverbères défilaient rapidement sur les vitres de la voiture, faisant briller dans la nuit mon visage. Je sentais pourtant dans mon coeur l'euphorie des hostilités, le souvenir charnel de ces années d'étude supérieurs et de ces visages familiers pas revus. High school never ends. Entrant brillamment dans l'enceinte de l'université, mon visage excité restait auprès de la vitre, dans l'attente d'une arrivée imminente. Ces murs de pierres anciennes, ces lettres grecs ancrés sur les maisons des confréries, ces champs verts de fleurs et de beautés naturelles, que le temps n'avait pas effacés. Je descendais gracieusement du véhicule, des milliers de flashs crépitant sitôt considérablement de leurs lumières vives émanant des appareils photos. Une foule de journalistes, d'étudiants et de personnels enseignants de l'établissement déjà présents, des éclats de rires et des applaudissements surgissaient de nul part. Je tâchais d'agiter poliment l'une de mes mains en guise de bonsoir, refusant de répondre aux questions sarcastiques de ces maudits journalistes. Je m'enfonçais bien rapidement à l'intérieur de l'université, découvrant de mon coeur nostalgique, la bibliothèque redorée pour l'évènement. Lumières blanches, et lueurs bleus, l'air ambiant se voulait doux et chaleureux, encerclant ces êtres perdus de vus, et retrouvés après tant d'années. Il y avait des embrassades aimantes, des retrouvailles hystériques où des anciennes cheelearder mimaient de leurs mains l'agitation de leurs pompom, et des chaudes larmes au creux des joues. Je me retrouvais là, autour de cette masse d'innombrable personnes, tous ayant atteints la trentaine ou presque, refoulant leurs costumes d'anciens étudiants. Dans l'effervescence de cette cérémonie, j'avançais timidement, distinguant au loin sa silhouette inchangée. Princeton. Léger sourire effacé, derrière l'image satiné de cette femme aux cheveux blonds descendant en cascade le long de ses épaules droites et menues, sa main aimante au bras de l'ancien alpha. Alors, brutalement, le vide inspirait à nouveau mon corps. Je me sentais seule, face à moi-même. Mes épaules de combattante haussés fermement, l'affront allait être dense et ardu. La volonté d'une petite fille entre mes mains, les flambeaux bleus du soir inscrivaient une lueur orangé dans mes yeux chocolats. La lueur du courage.


je vais essayer de vivre le présent, éclairée par le passé mais sans jamais m'y réfugier, à la lueur de l'avenir mais sans m'y projeter.
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MessageSujet: Re: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptySam 14 Juil - 15:50

See, I'm a man of simple tastes. I enjoy dynamite, and gunpowder, and... gasoline.
❝ Je suis celui qui pénètre votre cerveau. Je jouis dans votre hémisphère droit. Votre désir ne vous appartient plus : je vous impose le mien. C’est moi qui décide aujourd’hui ce que vous allez vouloir demain. L’idéal, serait que vous commenciez par me détester avant de détester l’époque qui m’a crée. Mais je ne vais pas travestir la vérité : je ne suis pas un gentil garçon, je suis une grosse merde. Un héros moderne, quoi. ❞
thaïs&satyre vs leïla&zéphyr


Il fut un temps où je me terrais seul, enfermé dans ma chambre et fuyant le monde extérieur. La sueur maculant mon front, mes doigts vibrant au rythme de l’air. Être atteint de la phobie des Hommes n’est pas une chose facile à combattre. Fuir son prochain, tout faire pour ne rester qu’en compagnie de son ombre… Je n’ai jamais vraiment su ce qui m’avait poussé à devenir ainsi. Je suppose que je suis né avec cette frayeur. Et pourtant, tout le monde change. Moi y compris. Si autrefois certains avaient pu abuser de cette faiblesse, j’en avais désormais fait une force. Craindre son adversaire, c’est ne pas sous-estimer de quoi il peut être capable. Assez. Je reprends les rênes de ma vie. L’animal sauvage a peur de l’inconnu. Et que fait-il lorsqu’il se sent menacé ? Il attaque, dévorant sa proie à pleine dents. C’est sans doute grâce à cet état d’esprit que j’en suis arrivé à là aujourd’hui. Une poigne d’acier pour trois galopins à mes pieds. Apprendre à manipuler son prochain est le meilleur moyen d’en tirer tous les avantages. Certains diront que je n’ai aucune morale. Ils se trompent lourdement : pour avoir une morale, faut-il encore posséder une éducation. Celle que je n’ai jamais eue. Satyre Seth Matthew, réalisateur et producteur fortuné, vous présente ses sincères salutations.

Inconvénient d’être populaire : on a tendance à se taper des larbins de bien bas étages… Quotient Intellectuel frôlant la moyenne nationale, dur à vivre tout de même. « Elle vient de partir Monsieur. Voulez-vous que je prépare la voiture ? » Pourquoi diable n’avais-je pas eu l’idée d’employer un guignol muet ? Ou fallait-il que j’ordonne au boucher de lui couper la langue ? Incapable. Sans lui porter la moindre attention, je lançais négligemment ma main en l’air. Vas-y, fais ce pourquoi je te paye et viens pas m’enquiquiner veux-tu. Mais bon, vraisemblablement c’était peine perdue puisque notre petit crétin de service persistait à rester là, bras croisés. Bon chien, tu n’as plus qu’à faire le beau pour que je te récompense de ta croquette. Moue exécrable, un sourcil arqué, je soupirais un coup. « Tu veux peut-être que j’aille le faire moi-même ? » Lançais-je malgré tout, la voix mielleuse. Je ne suis pas méchant, juste impatient, petite nuance. La moue confuse, il bégaya quelques paroles auxquelles je n’apportai pas la moindre attention avant de s’éclipser. Hé bien enfin. Ah les jeunes de nos jours. En cette fin d’après-midi, voilà que je changeais tous mes projets pour une fille. Mon pauvre Matthews, où as-tu la tête. A croire que finalement, les charmes de ma précieuse française étaient parvenus à faire fondre mon cœur que je voulais de pierre. Comment entretenir une réputation de parfait misanthrope avec une bague au doigt, une femme au bras, et un gosse en poussette ? L’esprit de famille n’était pas pour moi.. du moins, voilà ce dont je m’étais toujours persuadé. Et pourtant, je me retrouvais au pied du mur, partagé entre ma fierté et des sentiments encore inconnus au bataillon. Lèvres pincées, je terminais d’une traite ma tasse de café avant de la déposer sur la table et tourner les talons. Un petit plongeon dans le passé pourrait être une excellente distraction après-tout. J’étais secrètement curieux de voir ce qu’avaient pu devenir ces boutonneux de service. Rois et reines de Berkeley, aimés de tous autrefois, aujourd’hui frôlant une célébrité à mi-chemin entre les photos de charmes et les sextapes sur le net. Ah mes aïeux, que ne devions-nous pas faire pour entretenir notre popularité. Thaïs si tu m’entends, jamais de films X chez nous. Voiture sombre qui se dessine à l’horizon, élancée et élégante, la voilà qui se gare juste en face de ma propre baie vitrée. Parfait timing petit Arthur. Enfilant négligemment ma veste, j’entre dans la limousine sans un mot. Inutile de préciser la destination, mon petit GPS vivant l’avait déjà devinée. En route maestro. Un mince sourire relevait mes lèvres. J’ignorais pourquoi, mais j’avais la vague impression que ce soir risquait d’être riche en animation.

Ce qu’il y a de génial dans le fait d’être célèbre : nos entrées sont toujours remarquées. Et Dieu sait à quel point les paparazzis allaient se régaler ce soir. Brochettes de convives dorées pour la réunion des anciens élèves. Des petites, des gros, des beaux, des moches, il y en avait pour tous les goûts ! Wayfarer posées négligemment sur le nez, je n’accordais pas la moindre attention aux flash qui se déclenchèrent à mon passage. Donner de l’importance à ces vautours c’était donner de l’importance à ses fans. Alors les ruiner, oui bien sûr, mais pas pour que leur fric reviennent à des escrocs se servant de mon image. A ce que je sache, je ne suis pas encore un gigolo. Quoiqu’il en soit, je n’avais pas vraiment l’esprit aux retrouvailles joyeuses de ce soir. Fouteur de merde dans l’âme, j’appréciais me faire remarquer et détruire tout ce qui se dressait en face de moi. Bien sûr, les années m’auront appris à effectuer mes gestes et prononcer mes paroles avec une certaine forme de politesse. Marcher sur les pieds des autres, oui, mais le faire avec grâce et légèreté, c’est mieux. Les fiestas entre jeunes cas sociaux barbus, très peu pour moi. Si mes amis Caviar et Champagne n’étaient pas de la partie, ce n’était pas un endroit dans lequel j’avais ma place. Ceci dit, une seule et unique personne attisait mon entière attention ce soir.. et la voilà qui se trouvait pile dans mon champ de vision. Petite princesse qui s’était échappée un tantinet trop vite la veille. Depuis quand sort-on sans son –non officiel- compagnon ? Sans femme, plus de boniche. Et sans boniche, Satyre malheureux. Je n’allais pas non plus m’amuser à engager des Turcs pour m’apporter mon petit déjeuner au lit, puis quoi encore. Ah qu’elles sont belles ces retrouvailles ! D’une démarche lente et soignée, je m’avançais tranquillement à travers la foule. Les yeux fermés, j’aurais reconnu son parfum entre mille. Ainsi me voilà, à la manière du roi qui se poste juste derrière sa reine. Inutile de voir son visage, je savais qu’elle resterait contrariée des paroles prononcées la veille. Petite coquille de jovialité qui sait conserver un fort caractère malgré les apparences. C’est sans doute pour cette raison que je riais silencieusement. Sa main dans la mienne, je la portais à mes lèvres pour l’embrasser poliment. « Trésor, te rends-tu compte que j’ai dû faire mon café moi-même ce matin ? Ce n’est pas une manière de traiter son compagnon et patron. ». Murmurais-je à son oreille. Les délices de nos retrouvailles avaient ce goût mielleux que j’appréciais tout particulièrement. On pouvait dire ce que l’on voulait, elle et moi formions un beau couple. Nous étions bien ensembles, et nous allions bien ensembles. Une fragile petite chose qui sourit constamment, un ténébreux cœur de pierre qui se rit de tout. Et pourtant, ses prunelles chocolat restaient rivées sur une même silhouette à quelques pas de nous. Levant les yeux dans cette même direction, je laissais un large rictus venir prendre place sur les traits de mon visage. Ô sacrilège, l’orage ne tarderait pas à gronder au sein de la pièce. A travers les familles recomposées, les anciens camarades et les nouveaux nés, voici l’ex petit ami qui se présentait à nous. Zéphyr Princeton. L’Alpha miteux qui était parvenu à partager une relation des plus… niaises avec l’ancienne Sampi. Le hasard fait bien les choses dit-on. Mon pauvre petit bleu, te voici dans de beaux draps avec moi. « Ne me dis pas que c’est ce bon vieux Princeton que tu es entrain de regarder avec des yeux de merlan-frit ? » La voix enjouée, j’accordais un rapide coup d’œil à la réaction prémédité de ma chère et tendre. Darling, ne faisons pas nos sauvages de service, allons retrouver tes petits camarades. Un élégant fouteur de merde, mais un perturbateur quand même. Soyons fou pour une fois. Qui plus est, notre charmant petit prince semblait être accompagné. Ah tiens, tu remontes dans mon estime finalement. Pas si démuni que ça le bougre. L’amour a ses raisons que la Raison ignore. « Hé bien qu’attendons-nous ! Ne soyons pas impolis Thaïs, allons saluer nos camarades ! » Les sourcils arqués, je m’emparais habilement de l’un de ses bras, l’entraînant dans ma folle allée. Plaisir visible et jouissif au creux des yeux, nous nous avancions tranquillement jusqu’à regagner le joli couple. Et une gracieuse courbette en guise de salutation, une. Un minet brun aux airs coincés, une blonde peroxydée à la poitrine victorieuse.. attention Trésor, nous voilà face à une jolie concurrence. « Jeunes gens. Y a-t-il besoin de faire les présentations ? Je ne pense pas, les deux exs s’en chargeront pour nous. » Petit clin d’œil furtif à ma compagne, j’adressais un signe de tête au dit Zéphyr. Bah voyons, inutile de vous présenter messieurs-dame. Comme si je n’avais pas eu vents de leur réputation du temps où nous étions encore étudiants. Et inutile en ce qui nous concernait d’en faire de même. Après Tim Burton et Johnny Depp, Satyre Matthews et Thaïs Dupont De Calendre. Le couple au cœur de l’actualité du cinéma. Les yeux désormais rivés vers la blondinette, son visage me laissa néanmoins perplexe. Ahh les airs de famille, comment avais-je pu oublier ça ! De bons vieux souvenirs qui remontent à la surface. Posant une main sur l’épaule de la compagne Princeton, je souriais naïvement. Quelle est belle. Mais était-elle aussi stupide ? « Ahh tiens, ne serait-ce pas une cousine à notre défunte Greenden ? Enchanté ma grande. Dis-moi, je vois que tu as héritée des racines blondes et des yeux bleus.. En serait-il de même pour les tentatives suicidaires foireuses ou bien.. ? » Âh sacrée Esthell, même morte, elle continue à nous faire rêver. Espérons que la cousine soit à la hauteur de l’originale. Je gardais un doux souvenir de notre précédente rencontre, lorsque la pauvre désespérée était passée par-dessus bord pour tenter de mettre fin à ses jours… Si Leïla faisait de même, j’en serais tout autant ravi. Une soirée qui s’annonçait au moins aussi riche en surprise que celle de l’Homecoming Queen. Posons directement les bases. « Un verre messieurs-dames ? » Your own, personal Jesus, someone to hear your prayers, someone who cares.
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MessageSujet: Re: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptyLun 16 Juil - 0:36

Parfois, la vie ne prend pas toujours le virage que l'on aurait réellement voulu qu'elle prenne. On se dit que c'est ainsi, d'où le fameux adage 'c'est la vie', que l'on ne peut rien faire de plus, de mieux que ce qui nous arrive. On ne s'y attend pas, on pense le subir, ne pouvoir rien y faire pour contrer le destin qui semble être le nôtre. J'aime à penser que c'est une foutaise, rien de plus que les paroles de personnes qui n'osent aucunement prendre leurs vies par le bon bout, reprendre les rênes de celles-ci et c'était en cela, que je me demandais, sincèrement, pourquoi l'homme était si faible. Certes, il n'est pas facile d'avouer que l'on a tort, de se dire que l'on est le mauvais de l'histoire, qu'on avait pensé à soi, au détriment de l'autre, et qu'au final, on avait tout perdu. Cela m'était arrivé, et en fait, j'avais été faible et idiot, moi aussi. Certes, on m'avait décelé dés le plus jeune âge un quotient intellectuel beaucoup plus important que la moyenne, mais je n'avais pas été plus intelligent que le reste des gens, cela me semblait évident. Et en cela, j'étais beaucoup plus humain que je le pensais. J'avais mis du temps à me rendre compte de mes erreurs, mais, j'avais eu la psychologie de me rendre compte, au delà de celles que j'avais fait récemment, de tous celles que j'avais fait au cours de ma vie, et celles ci étaient très nombreuses. Je ne pouvais pas les répares, ou si peu, à vrai dire. Je ne pouvais qu'y repenser, sans cesse, en sachant ce que j'avais fait de mal, en pensant à ce que j'aurais du faire, mais sans pouvoir rien y changer. J'étais avec Leïla depuis quelques temps maintenant, je ne saurais dire une date, ou une durée ; car à vrai dire, j'étais là sans vraiment l'être. Je ne me souviens pas avoir ressenti cela, mis à part lorsque j'étais encore à la Sorbonne, les mois ayant précédés mon arrivée à san fransisco mais ayant suivi la mort de mon frère adoptif. J'avais, pour la demoiselle, une extrême tendresse et une attirance physique indéniable, mais, je savais -et elle aussi- que jamais, entre nous, cela deviendrait le grand amour, il ne fallait ni se voiler la face, ni penser des choses qui ne se réaliseraient jamais. Leïla était une parfaite petite amie, je ne pouvais dire autre chose, mais cela ne serait jamais le grand amour, nous le savions. Il m'était impossible de savoir ce qu'elle ressentait de son côté, car elle n'était pas expressive, loin de là. Mais, je me voyais mal aller chercher 'le grand amour' ailleurs, c'était complètement idiot et insensé. Et dieu sait que je ne faisais que très rarement des choses insensées. Mais, malgré tout, j'étais heureux. Paradoxalement, en fait. Je n'étais pas malheureux du tout avec Leïla, sa compagnie était des plus agréables, et même si nous n'avions plus la folie de nos vingt ans, nous restions des personnes qui s'entendaient à merveille. Mais, surtout, il y avait les filles, les jumelles, Elizabeth et Lindsay ainsi que Luca. Si avoir des enfants avec Leïla ne m'avait jamais traversé l'esprit, je devais avouer à présent, que j'aurais réellement raté quelque chose que ce ne soit le cas, tant ces deux petites demoiselles me comblaient de bonheur.

Depuis que l'on m'avait informé de cette réunion, je devais avouer que je redoutais de voir les jours passés. Je passais plus de temps avec mes deux filles ainsi qu'avec mon fils, cela m'invitait de penser à cette réunion. Enfin, personne n'était dupe, pas même Leïla, n'importe qui ayant côtoyé l'université de Berkeley en même temps que moi, et ayant lu un simple magazine de cinéma, savait très bien ce que je redoutais, moi, Zéphyr Princeton. C'était d'une simplicité enfantine, et moi-même je le savais. De longues années avaient passé, mais ce n'était absolument pas le cas de certaines choses, qui elles ne semblaient pas vouloir me quitter, au contraire, elle me collait à la peau. Enfin, pas réellement. Car il m'était impossible de me défaire de mes souvenirs, et dans tous les cas, ce n'était pas mon intention. Quatre juillet deux-mille-vingt-deux, me voici âgé de trente-trois ans, quelques cheveux gris ornent déjà ma chevelure, et je reviens, sept ans plus tard, à San Fransisco, ville où j'étais réellement devenu un homme, certes, mais aussi où j'avais vécu une grande histoire d'amour. Paradoxe. Celui de ma vie, surement. Un costume d'un prix exorbitant, tant que je n'avais même pas voulu le savoir, cela n'intéresse guère quelqu'un qui est à la tête d'un empire brassant plusieurs milliards de dollars. A l'extérieur, je passerais pour la plus riche, mais à l'intérieur, je resterais le plus vide. Paradoxe. J'étais habillé et coiffé parfaitement ; Leïla était ravissante mais notre couple semblait tant être une illusion, que cela ne servait pas réellement. Plus je me rapprochais de la ville où j'avais passé de nombreuses années, plus je redoutais l'instant où son regard rencontrerait le mien, à nouveau. Je n'avais jamais eu peur de quoi que ce soit, mais pour la première fois de ma vie, j'aurais voulu m'échapper, tout simplement. C'était trop dur, à vrai dire. Je pris le volant, une fois que l'avion fut posé, et j'eus beaucoup de mal à me faire à l'idée que j'allais devoir y retourner, mais les cris des enfants m'obligèrent à allumer le contact, décontenancé par la situation. Nous arrivions dans la salle où étaient déjà amassés nombre de nos anciens camarades de classe, amis ou ennemis, connaissances ou inconnus. Mais, parmi des centaines de personnes, il n'y eut guère qu'un seul regard qui attira mon attention. Evidemment. DDC. Elle et le dénommé ne mirent pas longtemps à arriver devant nous. Il était encore plus arrogant que moi à la grande époque, c'était dire. « Il ne me semble pas nécessaire de faire les présentations, alors, ne gaspilles pas ta salive. » Lâcha-t-il, sec et glacial ; il était le compagnon de Thaïs, il semblait logique que ce n'était pas avec mon plus beau sourire que j'allais l'accueillir loin de là. Il n'était qu'un personnage, qu'il semblait avoir créé de toute pièce, pour paraître sortir des critères de la population, mais il était totalement inintéressant, à mes yeux, et je me demandais encore comment la demoiselle que j'avais connu, pouvait vivre une telle personne. Mais soit. Ses remarques étaient fortement déplacées, surtout compte tenu de la situation. « En temps normal, tes propos seraient déja particulièrement déplacés, mais, compte tenu des personnes les écoutant, ils le sont d'autant plus. » Dis-je froidement, avant de me déplacer d'un pas sur la gauche, laissant apparaître deux têtes blondes, à la vue de celle qui fut mon grand amour, et d'une sombre personne qui me semblait n'avoir aucune idée de ce qu'était la morale, ou le savoir-vivre, apparemment. Si j'étais loin d'être une personne qui avait laissé à la violence une place dans sa vie, je devais bien avouer que cela me démangeait de mettre mon poing dans la figure de cette personne. Il proposait un verre, soit, j'aimais être servi, encore plus si cela pouvait être par une personne que je méprisais. « Volontiers. Et de même pour Leïla, tu seras fort aimable, ca changera.» Lâchais-je, froidement, avant de venir déposer un mot à l'oreille de l'ancienne bëta. « Je pense que ce serait mieux d'emmener Liz' et Lily à la garderie, tu penses pas » Lâchais-je, avant de lui offrir un sourire sincère, puis une bise sur la joue.
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MessageSujet: Re: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptyLun 16 Juil - 1:30

« Maman, maman, va où demain ? » Tirant la couverture d'Elizabeth pour qu'elle soit entièrement couverte, j'écoutais ses paroles. Maman on va où demain, maman pourquoi on prend l'avion demain, maman pourquoi si, pourquoi ça ? Souriant à miss question, je dis « Demain, on prend l'avion pour aller en Californie. On va à une soirée avec plein d'anciens camarades ma chérie. Tu verras des copines à maman, des copains à papa et puis, il y aura d'autres enfants, tu vas voir, ça va être génial ma chérie ! » Mes mots semblaient tellement vrais, pensés et tout ce qui allait avec même si je devais l'admettre, je n'avais guère envie d'y aller. On m'avait toujours dis, 'mademoiselle, si vous voulez que vos filles se sentent bien, faites comme si le lieu où elles vont aller est le meilleur endroit sur terre'. J'essayais d'appliquer ces quelques conseils en faisant croire à mes deux bébés que la Californie, c'était le paradis, que Berkeley c'était the place to be et que plus tard, elles pourraient très bien quitter leur Italie natale pour cet état. Je tentais de leur faire avaler qu'il n'y avait que du bon là bas alors que ce n'était pas le cas, absolument pas. Tout ce qu'elles risquaient de voir là haut, c'était une mère déconfite et face à tout ce qu'elle ne voulait pas voir. Je tentais de me rassurer, de me dire qu'il n'y aurait qu'une chance sur mille pour que Thaïs se pointe à la soirée alors que les filles seraient encore là, à côté de nous. Bien entendu, ces deux petites têtes blondes seraient l'argument de choc pour lui mettre dans les dents que Zéphyr n'est plus à elle et qu'elle ferait bien d'avancer mais le regard de mon petit ami allait le trahir. Je savais très bien qu'il était encore plus ou moins amoureux d'elle, qu'il se voyait toujours à ses côtés et pourtant cela faisait quelques temps que nous nous côtoyons à nouveau. Deux petites filles de deux ans, ça veut tout dire après tout. J'avais longuement cru que Zéphyr et moi même étions fais pour être ensemble mais je comprenais que je ne serais jamais que la numéro deux dans son cœur. Lindsay était à côté de moi, tirant sur ma chemise de nuit, voulant que je lui raconte une de mes nombreuses histoires de Berkeley mais je n'étais pas sûre que d'entendre que sa mère était la garce du coin était vraiment ce dont avait besoin la petite. Posant mon index sur mes lèvres, je dis « Maintenant, vous allez dormir mes trésors, papa vous racontera plein d'histoires dans l'avion pour s'occuper d'accord mes anges ? » un baiser sur le front des jumelles et je sortais, fermant la porte et éteignant la lumière derrière moi. Il n'y avait plus aucun bruit dans la villa que nous occupions à Milan. Zéphyr devait être en bas, à gérer son entreprise ou peut être au lit. J'avais besoin de lui, de ses bras pour me rassurer même si je savais que ce serait en vain. Je m'étais définitivement faite à l'idée que demain, j'allais sentir mon cœur s'arracher dans ma poitrine au moment même où il poserait ses yeux sur l'ex sampi. C'est ça, le premier amour. Poussant la porte de notre chambre, je sortis un bloc note et commença à dessiner quelques croquis. S'il y avait bien une chose qui pouvait me calmer à trois cent pour cent et m'apaiser, c'était la préparation de la prochaine collection Hermès. Demain, nous partions pour San Francisco et nous allions revivre le passé, quelque chose que je n'attendais pas vraiment avec impatience. Si seulement elle pouvait ne pas être là, si seulement... Je n'avais jamais été le genre de jeune femme à me sentir menacer par qui que ce soit, jamais, mais c'était tellement différent avec la jeune femme. Elle avait quelque chose que je n'aurais jamais : l'Amour de Zéphyr.

Être mère de famille n'était pas forcément quelque chose de facile mais je souriais doucement en voyant toutes mes anciennes amies entourées de bambins. C'était tellement mignon et certaines seraient surprises de me voir avec Zéphyr et deux jolies petites têtes blondes. Les enfants avaient toujours été le sujet à bannir lorsque j'étais à la faculté et il fallait dire que jusqu'à ce que je fasse le tour du monde il y a quelques années, je ne me voyais pas mère et encore moins en couple. Seulement tout avait changé lorsque j'avais recroisé Zéphyr et Luca. Je ne regrettais en rien ce que j'avais aujourd'hui et voyant les jumelles totalement surexcitées dans leurs sièges me faisait doucement sourire. Il y en avait au moins deux qui étaient heureuses d'aller à Berkeley. Zéphyr semblait ailleurs, comme s'il avait oublié son cerveau à Milan, dans notre résidence familiale. Posant une main sur la sienne, je lui fis un léger sourire et les cris d'excitation des jumelles lui firent mettre le contact et filer vers notre ancienne faculté. Rien n'avait changé depuis tant d'année que je n'avais plus mis les pieds ici. Mes parents avaient déménagé en Asie pour mon père, en Allemagne pour ma mère et je n'étais donc plus revenue depuis cinq longues années. Arrivée devant l'université, je me sentais bien, prête à affronter mes anciens démons, revoir les personnes que j'avais aimé persécuter, revoir mes anciennes amies telles que Meleya, Joey ou bien June avec qui j'avais énormément partagé pendant mes années d'étudiante. Sur le chemin de la bibliothèque, je reconnaissais certaines personnes, d'autres bien moins et cela me faisait du bien. Il n'y avait pas que moi qui avait changé après tout. À l'entrée de la bibliothèque, je m'abaissa pour être à niveau avec les jumelles et leur dis « Vous restez à proximité de papa ou de moi d'accord ? Si jamais vous êtes fatiguée, vous nous le dites c'est bien d'accord ? » Il ne manquait plus que l'on perde les jumelles dans la foule ou je ne sais pas quoi. J'étais tétanisée à l'idée de perdre mes deux bébés et je savais qu'il en était de même pour mon petit ami. Déposant un baiser sur ses lèvres, je pris sa main et nous entrions dans la salle. Certains devaient se demander qu'est-ce qu'il faisait avec moi, d'autres devaient se dire que j'étais bien idiote d'avoir suivi mon cœur, dix ans après. J'étais sûrement encore un peu bête, naïve mais j'étais prête, prête à tout affronter. Du moins c'est ce que je pensais. Lorsque je vis Thaïs et Satyre arriver, je déglutis difficilement et me demandais pourquoi le bon dieu voulait m'envoyer une telle gifle aussi rapidement. J'avais été un vrai petit monstre avec elle par le passé, la traitant de mille noms du à son handicap – inexistant à l'heure qu'il était – mais je ne méritais franchement pas d'affronter la belle si tôt. J'avais un sourire sur les lèvres, une certaine assurance affichée sur mon visage, comme pour lui montrer que rien n'allait m'abattre ce soir. J'avais tout de même gardée quelques habitudes de mon passé et celle de paraître forte quoi qu'il arrive en faisait parti. Non, ce n'était pas la peine de nous présenter puisque je connaissais très bien le jeune homme à travers les magasines que je pouvais lire et il en était sûrement de même pour lui. Au pire, c'était son problème et non le mien. J'avais toujours un large sourire collée sur le visage et ne bougeait pas vraiment, sentant des petites mains tirer sur ma robe longue. Non Eliz, c'est vraiment pas le moment pour aller faire pipi ou manger un bout de gâteau ou de je ne sais trop quoi. Sentant une main se poser sur mon épaule, j'écoutai les dires du jeune homme et leva les yeux au ciel. En plus d'être arrogant il était totalement débile. Zéphyr se décala et laissa au jeune couple la chance de voir que ces paroles plus ou moins anodines venaient d'être entendues par deux petites demoiselles qui n'avaient pas franchement besoin de savoir ce qu'était un suicide. J'entendais déjà Elizabeth me demander 'maman c'est quoi un suicide ?' « Lorsque j'entreprends quelque chose, je le finis. Et puis, tu sais, la bêtise n'est pas héréditaire » Je n'avais jamais été proche d'Esthell et mon passé avec elle restait assez flou pour la plus part des personnes autour de nous. Nous ne nous entendions jamais, j'avais couché avec son petit ami, tenté de devenir la meilleure des belles mères pour ses deux filles mais c'était tout. Mon sourire c'était quelque peu volatilisé et je me tourna vers les jumelles, toujours entrain de tirer sur ma robe. « Deux minutes mes amours » Je laissais Zéphyr acquiescer la proposition du jeune homme avant de porter mon regard sur Thaïs et de la toiser. Elle était belle, certes, mais j'étais mieux, du moins je voulais y croire. Sentant la main de Zéphyr dans mon dos, je l'écouta et acquiesça « Je crois que c'est mieux parce qu'elles n'ont pas besoin d'assister à un règlement de compte en public, je reviens dans deux minutes » J'attrapais Elizabeth dans mes bras et elle me demandait 'maman c'est quoi un suicide, dis moi'. Réponse de maman : tu apprendras ça quand tu seras plus grande mon amour. J'étais à un mètre ou deux de mes interlocuteurs lorsqu'une jeune femme d'une vingtaine d'année vint à ma rencontre et me proposa d'emmener les jumelles à la garderie. Embrassant les fillettes, je les laissa partir et retourna à côté de mon petit ami. Sourire aux lèvres, je dis « Ce fut un peu plus rapide que prévu. » Je regardais les deux hommes qui se lançaient dans un duel de regard et porta mes yeux sur Thaïs, bout de viande entre ces deux loups. Soupirant, je dis « Je suppose qu'on est jamais mieux servi que par soi même » J'avais besoin d'un verre et tout de suite ! Un serveur passa par la et chacun pris une coupe de champagne. S'ils attendaient sur moi pour trinquer aux retrouvailles, ils pouvaient tous se mettre un doigt dans l'oeil ! À ce moment même, mes deux petites princesses me manquaient énormément, avec elles, je me sentais bien mieux.
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MessageSujet: Re: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptyJeu 19 Juil - 18:37

❝. Je me suis toujours demandé comment je serai une fois adulte. Genre est-ce que je me ferai du fric ou est-ce qu’un jour je deviendrai quelqu’un d’important ? Parfois ce qu’on désire le plus au monde ne se produit pas. Et parfois des choses auxquelles on ne se serait jamais attendu, arrivent. Comme laisser tomber mon boulot à Chicago, tout ça. Et choisir de rester. Et de m’inscrire en fac de médecine. Je sais pas. On rencontre des milliers de gens et aucun d’eux ne vous touche. Et tout à coup, on rencontre une personne, et votre vie est changée. Pour toujours ❞.

Ombre ténébreuse, paroles mielleuses. Voix cynique et amusée. Le souffle émanant de sa bouche acide d'entrain se propageait derrière mes oreilles sifflantes. Ses dires restèrent des murmures divulgués en écho dans mes tympans. Je dévisageais, de ce regard livide et profondément attentif, la silhouette intacte de l'homme que j'avais aimé. Elle avait conservée allègrement les marques de sa jeunesse d'antan. Sa figure, sublime, avait gardée les cambrures que j'avais si souvent admirée. Je le voyais se hisser devant mes yeux tel un haut piédestal, encombrant l'ensemble de mon horizon lointain. Je me souvenais de son visage d'antan, lorsque nous discutions allongés sur mon lit trop petit. De ces soirées si loin, où nous regardions des films d'horreur, mes yeux se cachant contre son torse, où son oreiller et le mien s'entrechoquaient pour répandre des petites plumes blanches légères dans ma chambre d'étudiante. Jamais, je n'avais oubliée toutes ces fois où il m'avait hissé vers le haut, émoustillant ma propre vie et me faisant oublier mon lourd engin craquelant autrefois sur les trottoirs. L'amoureux et l'amoureuse, sous les paillettes argentés d'un royaume infini. « Ne me dis pas que c’est ce bon vieux Princeton que tu es entrain de regarder avec des yeux de merlan-frit ? » Le cœur pétillant de folie, il avait penché légèrement son visage vers moi, m'extirpant de mes songes qui ressassaient un vieux passé tristement révolu. Je l'observais un instant, percevant cette lueur jouissive au cœur de ses iris baignés d'une humeur rageuse. C'était sûr, il n'y avait que lui en ces lieux pour étaler humblement un comportement pareil. Joueuse, je lui prêtais une douce attention, le contemplant dignement avec ces yeux éclairés d'un reflet fier et hautain. Les formes de mes lèvres dessinaient une magnifique moue méprisante et dédaigneuse, aux teintes de vengeances. Aimante et parfumée, empreint d'une si bonne volonté, je me laissais porter par la vague leste de nos retrouvailles, mon bras si fermement encerclé par le sien. Je me remettais doucement sur mes pieds, mon corps mince serpentant entre des inconnus jadis étudiants. Les ayant rejoins, je les saluais poliment en silence. Mon esprit se morcela lorsque mon regard se riva à nouveau sur son visage auparavant si passionné par ma personne. J'étais prise soudainement par un frisson invisible, courant sur ma peau. A ses côtés, une jeune femme blonde plantureuse, éblouissante devant sa posture irréprochable. Elle se tenait amoureusement près de lui, entourant élégamment son bras autour du sien. La Carpentier-Greenden. Tâchant de paraître au mieux épanouie, des convulsions de ma bouche décrochaient un délicat sourire sur mon visage fermé dans l'océan du passé. Mon petit coeur séraphique demeurait intact, à n'en plus douter. Néanmoins, des fragments de sentiments anciens implosèrent à nouveau, embrasant mon myocarde dans une vive haine brûlante. Il m'avait remplacé, et qui plus est, d'autant plus pitoyable, par une vulgaire ersatz marginal, à la réputation suggestive. Je me retrouvais plantée là, fouettée de toutes parts par des vagues de colères, et d'amertumes fugaces, essayant tant bien que mal de ne pas m'effondrer. C'était une simple vague de mer, qui enflait et se déroulait à l'infini, s'étalant loin pour venir recouvrir les traces du passé. J'avais l'esprit embrumé de tous ces songes des souvenirs du temps passé, des images d'une enfance heureuse, au rythme des notes délicieuses du piano de maman, et du bruit imperceptible de mes ballerines arabesques glissant sur les planches. Spectatrice cachée de leurs échanges aigres et acerbes, je devenais une de ces belles têtes antiques, au visage figée dans une dureté inhabituelle. Une statue réjouissante, aspirant à un bonheur fictif de papier de roman, aux lignes effacées. Une tragique rafale frappant violemment les rochers de l'amour perdu. Alors que je portais délicatement la flute de champagne à mes lèvres rosées, Zéphyr se déplaçait de quelques centimètres à peine, nous laissant entrevoir les petites silhouettes de deux fillettes. Elles avaient chacune des mèches blondes, et des traits uniformes marquant leurs visages d'enfant. J'avalais savamment la goulée acide du liquide, dévisageant, le cœur effroyablement vide, l'ombre unie de cette famille. Une famille soudé et aimante, tel que je n'avais pas su la former moi-même. L'âme vagabonde, je multipliais les expéditions à Cannes, New-York, Chicago, Tokyo et Paris, paradant sourire aux lèvres, devant le tout Hollywood, vêtue de ces robes somptueuses de gala chic. Pourtant, je tâchais de me fondre intelligemment dans l'univers immense du cinéma, ma vie modeste, bien loin des appartements princiers, restant invisible sous les crépitements des flashs des photographes. Calfeutrés dans un même mutisme laissé par la vague absence de sa compagne, nous restions l'un en face de l'autre. Autour de nous, une ribambelle d'individus s'éparpillaient, sirotaient et dansaient tendrement, dans un profond batifolage. Je m'emparais sèchement du verre de Satyre, l'ingurgitant dans la foulée. Œil de biche et regard désolé, j'esquissais un malicieux sourire, déposant la flute vide entre sa main immobile encore suspendue dans l'air. « Oh, mais ne me regardes pas comme ça. Il faut bien que je me venge, penses-tu ! » lâchais-je fièrement, mon bras de fée se défaisant de son emprise. Allez mon vieux, c'est toujours bon à prendre. Je le bousculais légèrement d'un coup d'épaule, le regard déjà déposé sur ses prunelles noisettes aux tâches d'encre noire ténébreuses. Je l'avais aimé bien trop vite, et je l'aimais bien trop fort. Ayant pour lui, la plus tendre et désireuse passions qu'une femme pouvait avoir. Un amour malsain, dévalant un doux poison glissé entre nos veines. Et pourtant, nous nous accrochions à ces sentiments futiles pour façonner une histoire de bas-fonds. Le souffle court, je dévisageais la chevelure dorée de Leila revenue sitôt s'accrocher au tissu sombre du smoking de son amoureux. Haussant le visage digne et l'âme audacieuse, un léger rictus étirait le bout de mes lèvres rougies. Ma poitrine gonflait gaiement, alors, je l'ai regardé. Lui. « Tu viens danser avec moi. » déclarais-je intrépide, embarquant sa main dans la mienne. Un bref regard blême vers mon compagnon rageur prostré à mes côtés. Lueur blanche des stigmates de la veille. Soudainement plus enjouée, je pivotais sur mes pas, entraînant ceux de l'ancien alpha à me suivre. Nous nous engouffrions au travers de la salle parfumée d'un temps passé, nos silhouettes zigzaguant dans l'afflux humain. Ma main se crispait fermement autour de la sienne, et enfin, nous trouvions l'espace restreint où ces hommes et femmes ignorants et amoureux valsaient ensembles. Un instant, je soufflais vive, sur ces mèches brunes aventurières venues de se percher sur mon visage. Pourquoi ne les avais-je pas encore coupé ? La tête haute, je regardais ces couples heureux, tous les uns les autres, si souriants et ravis d'être réunis. Je tournais sur moi-même, contemplant ses iris délicatement tachetées de bleu, virant presque au turquoise. Il était toujours aussi beau, en concluais-je, les joues rougissantes. Mon petit Batman. J'en rigolais, le cœur solitaire. Une main déposée sur son épaule, nous nous embarquions dans une danse, aux odeurs anciennes. Mon visage se plaquait contre son torse, et mes épaules se brisaient sous la tendre force de notre étreinte. Yeux chocolats grands ouverts parcourant les visages de la pièce, sel collé sur mes joues balafrés de larmes, la nuit dernière. « C'est étrange, tu ne trouves pas ? Comment les choses ont soudainement pris un tournant différent. » L'âme nostalgique, je me souvenais de cette nuit d'été, où l'air festif parfumait la bibliothèque de l'Université. Un petit château de princesse, aux couleurs symboliques de Disney. J'étais comme une petite gamine ce soir-là, jubilant de toute part, ma robe couleur or collant à ma peau. Et, je l'avais reconnu, dans sa tenue noire de cavalier, ses yeux bleus charmeurs dévorant la salle. Le cœur explosé, le cœur amoureux. Calfeutrée dans mon tas de fer et d'acier, j'étais la Belle, il était la Bête. Des étoiles dorées pétillaient dans mes yeux noisettes. Nous nous étions aimés longuement. Le feu de la gloire nous avait désuni, incendiant ce qu'il restait de nos sentiments. Nous n'étions pas restés des amis. Nous n'étions même plus de simples connaissances. En fait, il était devenu un homme parmi tant d'autres dans l'océan de l'humanité. Aucun de nous avait eu le courage de revenir vers l'autre. Je m'étais résignée à croire ce que j'avais toujours pensé : ensembles, nous étions tout, séparés, nous n'étions rien. « Tu te souviens la fois où je t'avais prédis ton avenir ? Je veux bien admettre quelques erreurs, mais je suis moi-même surprise de ma réussite. Je devrai peut-être bien me reconvertir en Madame Irma, tu ne penses pas ? » plaisantais-je, en étouffant un éclat de rire. J'imaginais mon petit corps fin vêtue d'un tailleur à carreau orange, et une paire de lunettes hideuses sur le nez. Petite boule incolore entre mes mains de voyante. Je ricanais en silence, la vision de cette image burlesque traversant mon esprit. « Je suis contente pour toi, tu sais. Je veux dire par là que tu as obtenu tout ce que tu avais toujours désiré. Alors, je suis contente, vraiment. » poursuivais-je sincère, les yeux chocolats ancrés dans les siens. Mon petit cœur fébrile tressaillait de lui-même. Restant dans la chaleur de ses bras, nous dansions toujours. Et mon regard guettait au dessus de son épaule l'ombre de leurs silhouettes. Sourire narquois planté sur son visage, allure assurée d'une déesse blonde. Paupières closes, je laissais la mélodie m'engloutir dans sa rafale de notes somptueuses. Le rêve fané d'une danseuse au cœur vibrant d'un amour éteint.
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MessageSujet: Re: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptyLun 30 Juil - 21:26

Avoir la prétention de se sentir supérieur aux autres est une utopie pour une poignée d’ancien Berkeleyens. Ils redressent le dos, sourire mesquin accroché aux lèvres, et espèrent ainsi dominer les environs. Parce qu’ils sont issus d’un milieu aisés et que dans leur bureau figure le diplôme de leurs foutues études, ils croisent incarner la puissance personnalisée. Tah tah tah, les idiots. C’est peut-être pour cette raison que je n’ai jamais réussi à regarder un Epsilon sans éprouver une once de dégout. La moitié de ces fils et filles à papa n’ont aucun talent, si ce n’est celui de se ridiculiser en public. Et les revoilà, adultes pitoyables avec leurs gosses au creux des bras. J’observais la scène d’un œil critique, mais néanmoins muet. Savoir gagner mon estime était devenue chose rare aujourd’hui. La seule qui pouvait prétendre à cela se trouvait d’ailleurs justement à mes côtés. Petite Dupont De Calendre au caractère bien énigmatique. Lueur jouissive au creux des prunelles, je me détachais tranquillement d’elle tout en apportant une attention furtive aux réponses apportées par l’ancien Alpha. La provocation serait-elle au rendez-vous ? Gare à toi petit Zéphyr, tu ignores ce dans quoi tu t’engages en répliquant de la sorte à ton adversaire. Et pour mon plus grand plaisir qui plus est. Il était temps de dépoussiérer un peu mes phrases venimeuses. Accostant brièvement mon partenaire, je l’implorais de continuer d’un geste courtois de la main. En avant mon gaillard, montre-moi de quoi tu es capable. Ah, tiens, il semblerait que mes propos aient intrigués deux petites monstres cachées derrière papa. Salutation mes jolies. Il avait fallu que monsieur ramène sa progéniture avec lui. Voilà qui aurait au moins le mérite d’enchanter une certaine damoiselle. « Moooh comme elles sont vilaines ! Non je blague, t’inquiètes. » annonçais-je, ravi, tout en m’abaissant à leur hauteur. Deux lilliputiennes hautes comme trois pommes. L’une ressemblant davantage à sa mère, l’autre à son papa –bouh la vilaine-. Serrant brièvement les deux minuscules mains des enfants, je souriais un coup avant de me relever. Mais je t’en prie chouchou, embarque donc tes larbins. Il ne vaut mieux pas qu’elles assistent à l’amère défaite de leur géniteur. « Ou pas. » Et hoplà, sous le regard enflammé de mon interlocuteur, je m’emparais tranquillement d’une flûte de champagne qui passait par là. Cheers mes amis, et avec le sourire s’il vous plait. La tension était à son comble, autant fêter dignement les retrouvailles. « Lorsque j'entreprends quelque chose, je le finis. Et puis, tu sais, la bêtise n'est pas héréditaire » Carpentier-Greenden qui fait son arrivée dans la conversation. Tiens, je l’avais presque oubliée celle-là. Dévisageant rapidement la silhouette de madame, je sentais mes lèvres s’étirer d’elles-mêmes. Allons Leïla, en tant qu’ancienne garce de Berkeley, tu peux faire bien mieux que ça. Fais moi revenir cette bitch d’outre-tombe. « Ouille, j’espère bien pour ces deux bout d’chou en tout cas… » Concluais-je à voix basse, portant mon verre à sa hauteur en guise de ponctuation. J’en aurais sans doute savouré une bonne gorgée si une main baladeuse n’était pas venue me l’arracher. Thaïs.. Sacrée Thaïs. La main figée en l’air, la bouche entrouverte mais néanmoins amusée, je louchais un instant sur ma charmante compagne entrain de siffler d’une seule traite ma coupe. Ah chérie, l’alcool te réussi pourtant mal, tu devrais le savoir.. Ceci dit, le culot lui réussissait plutôt bien. « Oh, mais ne me regardes pas comme ça. Il faut bien que je me venge, penses-tu ! » annonça-t-elle, guillerette, en me rendant mon verre.. vide. Excitante provocation mon cœur, mais ce n’est que partie remise. Levant les épaules, je lui accordais son point en silence. Les femmes de caractère méritaient qu’on s’attarde sur elles. Petite fille innocente en apparence, la jeune française ne montrait que rarement cette facette de sa personnalité. C’était sans doute ce qui m’avait attiré chez elle, et qui expliquait aujourd’hui pourquoi je la contemplais, une lueur d’admiration dans les prunelles. Une passion dévorante et originale, mais que chacun à notre manière ne pouvions nous passer. Et vas-y que je te bouscule en plus. Attention à toi petit Trésor, où ton homme risque de sortir les griffes. Ce soir, menottes au lit, t’es prévenue. Quoique danser par simple provocation avec ce bouffon de Princeton… là, tu sortais décidément le grand jeu. Et pour cause : j’en arrivais même à bouillonner intérieurement de les voir s’en aller, gaiement. Connard. Tu remportes une bataille, mais pas la guerre mon minet. Le renard se fait peut-être berner par le corbeau une fois, mais à la moindre occasion, ce dernier peut très vite se retrouver entre ses crocs.

Une boule au creux de la gorge, je les observais en silence. Comment avait-elle osé se moquer ainsi de moi ? Et c’était elle qui voulait qu’on vienne ensembles à cette foutue réunion. En quel honneur je devenais jaloux qui plus est ? Soupirant dans ma barbe, je levais les yeux au ciel. Pitoyable Thaïs, même pour toi. Bien. Puisque vraisemblablement elle avait décidé de jouer, autant participer à cette petite mise en scène. Un Matthews ne se laisse jamais délibérément arracher ses biens. Heureusement pour nous, dans l’histoire, les équipes allaient par nombre paire. C’est donc tout naturellement que je reposais mon attention sur la blonde à mes côtés. « Ils forment un joli couple, tu ne trouves pas ? » Voix mielleuse, sourcils arqués, je la toisais d’un air égal. Attaquer seul n’avait aucun intérêt. Et puis, ce serait surtout bien moins plaisant. Ceci dit, se trouver un allié hors pair était une idée délicieusement tentante. Leïla n’avait pas le profil de la mère idéale, mais en ce qui concernait celui de la garce éméchée.. elle restait une légende en la matière. Côte à côte, nous observions d’un œil nos moitiés s’égarer dans leurs échanges bourrés de passion. Ah qu’ils sont beaux ces exs. Comme le phénix renait de ses cendres, leurs sentiments reprenaient peu à peu le dessus. Il fallait être débile pour ne pas constater la manière avec ils se contemplaient. Niais, niais, niais. A la poubelle ! Once de jalousie au creux de la gorge, je n’en laissais rien paraître mais me retournais directement vers ma blonde de la soirée. Ô charmante petite Bêta, dis-moi que tu n’as rien perdu de ta malice. Sors-moi cette manipulatrice de tes jupons, et réduisons ce duo de vermines. Un sourcil arqué, j’approchais docilement mon visage de son oreille. « Qu’on soit d’accord tout d’suite Trésor, je ne t’aime pas, tu ne m’aimes pas, et c’est parfait comme ça. Mais ces deux-là, si personne n’était dans la salle, tu peux être sûre qu’ils s’enverraient en l’air contre le buffet et se radoteraient des ‘’je t’aime’’ à la pelle. Tu le sais aussi bien que moi, hum ? » Clash et direct. Ce n’était un secret pour personne. Mais le petit souci dans l’histoire étant que.. je ne faisais pas encore dans les films de romance. Alors ma bien jolie Thaïs, si tu veux t’envoyer en l’air sous mes yeux, réclame un pornographique plutôt que t’exposer en plein milieu d’une réunion. J’avais ma fierté, et me voir ainsi ridiculisé par un moins que rien n’était pas une chose que je laisserai aisément faire. Lui présentant gracieusement ma main, je l’invitais poliment à la prendre en un sourire. Une petite danse pour célébrer notre union maléfique ma chère ? « Nous avons tous les deux quelque chose à perdre ce soir. » Sans attendre de réponse, j’attrapais docilement sa main, rapprochant ainsi nos deux silhouettes. Un doux parfum de vengeance émanait de notre étreinte. Le duo démoniaque par excellence ! Il était plutôt amusant de constater d’ailleurs qu’au final, nous formions un joli petit couple. Pensée qui m’arracha un rictus. A notre droite : le niais et la bisounours. A notre gauche : la garce et le misanthrope. Les opposés s’attirent mais finissent par se détruire. « Je déteste perdre.. Et si je ne trompe pas, ça nous fait un second point commun mon Coeur. » lui intimais-je finalement, les lèvres posées contre son oreille, un rapide coup d’œil vers nos moitiés. J’avais la rage au ventre et ce désir brûlant de les terrasser. Leur prouver que quoiqu’ils fassent, rien ne leur permettrait d’être de nouveau réunis. Il n’y avait de choix à faire pour eux, c’était nous dans l’histoire qui tirions les ficelles. Alors ma belle Leïla, que décides-tu ? Jouer la comédie pour remporter une victoire aisément prévisible ? Ou abandonner ton cher et tendre dans les bras de son amour de toujours ? Dur dur…
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MessageSujet: Re: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptyJeu 2 Aoû - 17:33

Les années avaient passés. Elles se lisaient aisément sur mon visage. Je n'avais plus la chevelure, couleur corbeau, de mes vingt ans, qui avait laissé place à une crinière plus grisonnante, qui laissait apparaître un âge dont je n'avais absolument pas honte, au contraire. Je n'étais pas de ces hommes qui se retrouvaient à faire une crise de la trentaine, ce n'était tellement pas mon genre. Les années se lisaient sur mon front, où se lisaient les premières rides. Les années avaient passé, sans elle, et j'avais mis tant de temps à comprendre mes erreurs. Et maintenant, la seule chose que je pouvais constater, c'est que je l'avais perdu, au profit d'une personne qui était fortement antipathique et méchant gratuitement. Je ne comprenais pas ce qu'elle lui trouvait, mais, le coeur a ses raisons que le raison ignore, dit-on. Pourquoi fallait-il que je réagisse comme cela ? Je n'en savais rien. Après tout, c'est moi qui avait décidé de la quitter, las de ses absences à répétition. Mais lorsque l'on change dans notre vie, on sait pertinemment ce qu'on perd, mais absolument pas ce qu'on perd. Et la perdre avait été une épreuve très dure. J'aurais aimé pouvoir compenser son absence avec Leïla, pour qui j'avais la plus grande tendresse du monde. Mais, il est impossible de remplacer une personne comme Thaïs. Il n'existe, dans une vie humaine, qu'un seul et unique grand amour. Et ce fut elle. Too bad Princeton. Je m'en étais voulu, après coup, mais je savais que cela n'aurait pas pu durer entre nous, à ce moment là. Elle avait sa carrière, moi j'avais mon travail, puis, elle ne voulait pas d'enfant -mis à part Thybalt- alors que c'était mon cas, et se disputer n'était pas beau à voir. Le problème, lorsqu'on vit vraiment un amour passionnel, c'est que plus encore que les sensations positives, les disputes se trouvaient amplifiés. Damn it. Les choses ne commençaient pas bien du tout, car évidemment, le compagnon essaie de pousser l'ex, dans ses derniers retranchements, c'est de bonne guerre, et l'ex est censé avoir la riposte facile. Qu'il s'en prenne à Leïla m'énervait déja bien assez, mais qu'il en rajoute avec Elizabeth et Lindsay, m'énervait passablement, je devais l'avouer. Mais je me devais de garder mon sang-froid, je ne tenais pas à montrer mon énervement devant mes filles, mon actuel petite-amie et mon ex petite-amie. Je déglutissais intérieurement de les voir ensemble, Thaïs et Seth. J'aurais aimé qu'elle soit jalouse, de me voir avec la Carpentier-Greenden, parce que si elle était jalouse, c'était qu'elle m'aimait toujours. Il n'était pas passé un jour sans que je pense à elle, et je me détestais, vis à vis de Leïla, que ce soit le cas. Elle aurait mérité que je l'aime de tout mon être, mais je ne pouvais pas, tout simplement. Même avec la plus grande volonté du monde, le coeur n'écoute que lui. Lorsqu'elle me proposa de danser, je sentis mon coeur battre la chamade. Même si je ne trouvais pas cela très classe vis à vis de Leïla, elle ne me laissa pas vraiment le choix, prenant ma main et m'emmenant vers la piste de danse, laissant la mère de mes deux filles avec un salaud. Mauvaise idée, mais il était trop tard pour y penser, désormais. Je ne pus réprimer un sourire, lorsque mon regard vint se plonger dans les yeux chocolats de la demoiselle, dont les joues rougissaient en me regardant, ce qui m'amusa quelque peu. Son visage contre mon torse, elle devait pouvoir le sentir. Non, elle devait le sentir. Mon coeur battait, plus vite que jamais. Pour elle. Evidemment. Un tournant différente. Elle touchait dans le mil, mais cela ne me faisait pas plaisir. Car ce n'était pas comme ça que j'avais vu mon avenir. Et que dans la conjecture actuelle, je ne serais jamais pleinement heureux. Mais, j'étais le seul à le savoir alors, je faisais comme si tout allait pour le mieux. « Etrange oui, c'est le mot juste. » Laissais-je glisser de ma bouche, lentement, sans grande conviction. Le tournure qu'avait pris notre relation n'avait pas été étrange, mais tragique, en quelque sorte. C'était tout ce que je pouvais réellement en dire. Depuis notre rupture, on ne s'était pas réellement reparlés. Trop fiers ? Peut-être, surtout de mon côté. Elle était sorti de ma vie aussi vite qu'elle y était entré, et cela me brisait le coeur. Le même qui battait pour elle, à nouveau. « Non, je ne trouve pas que le orange t'aille très bien, je suis désolé de te le dire. Et tu devrais revoir ta copie, tes prédictions sont loin d'être très justes, crois-moi. Je ne me suis même jamais marié, alors que tu m'en avais prédit trois, Thaïs. » Dis-je, entre amusement et résignation. Ma mère m'avait toujours dit que le mariage était un engagement sacré, au regard de Dieu, et que ce n'était pas quelque chose que l'on devait faire à la légère. Et de toute ma vie, la seule fois où l'hypothèse d'un mariage m'était venu à l'esprit, c'était il y a de très nombreuses années, lorsque la Dupont de Calendre partageait encore ma vie. Elle était contente pour moi, cela faisait une personne en tout cas. Car je ne pouvais pas l'être. Leïla m'avait donné deux magnifiques petites filles, mais jamais je ne pourrais l'aimer comme j'avais aimé la française. « C'est gentil, de ta part. Mais tu sais que les faux-semblants me connaissent très bien.. » Avec le ton de la révélation, j'en devenais presque théatral. Mais, il fallait que je le dise à quelqu'un, et c'était elle. Alors que la chanson allait bientôt toucher à sa fin, il fallait maintenant que je cloue le spectacle, comme on dit. J'approchai ma bouche de son oreille, et glissai à la belle, quelques mots, tendrement. « Je sais que tu es une artiste, et.. il faut que tu lises ça. Je ne suis pas Shakespeare ou Molière évidemment, mais, j'ai écrit ce livre durant les moments où je m'ennuyais, tout simplement. Alors, j'aimerais que tu le lises, en avant-première mondiale, et que le jour où tu le désireras, tu me dises ce que tu en penses. Ce n'est pas pressé, prends tout le temps qu'il te faut. Par contre, c'est un projet dont je n'ai parlé à personne, donc, j'aimerais que tu le gardes secret. » Je sortis le livre, couverture en cuir et le titre couleur or. Pas de titre. Juste une courte phrase, écrit de ma plume, sur la deuxième page du manuel. 'the only thing which can end up true love is death. and we're both alive. this is your choice, think about it '. Et alors que la dernière note de la chanson touchait à sa fin, je déposais un doux baiser sur sa joue, avant de retourner aux côtés de l'ancienne bëta.
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MessageSujet: Re: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptyJeu 2 Aoû - 21:48

Don't start what you can't finish. Les paroles d'une chanson datant de juillet 2012 me trottait en tête. Je venais d'admettre que je finissais toujours ce que j'entreprenais mais il semblait qu'en ce qui concernait Zéphyr, j'étais à côté de la plaque. Je pouvais faire ce que je voulais, dire ce que je voulais, je ne faisais pas le poids à côté de Thaïs. Oh Thaïs, si tu savais de quelle façon j'ai envie de te prendre, de te claquer contre le buffet et de casser ta colonne, une bonne fois pour toute. Une sacré dose de colère m'envahissait, j'étais entourée de tout ce que je détestais en ce moment même et vu mon tempérament – sans parler de celui de mon petit ami – il valait mieux éloigner les jumelles. S'il y avait bien une chose qui avait changé depuis la faculté, c'était mon caractère de feu. Jamais, ô grand jamais, je ne m'étais laissée marcher sur les pieds tout le long de mon cursus universitaire mais après mon tour du monde, je m'étais calmée, grave erreur. Je m'étais adoucie, j'avais baissé la garde et voilà où j'en étais aujourd'hui. J'étais littéralement entrain d'assister à la reconquête de Zéphyr par cette crétine de Dupont De Calendre. On entendait souvent que le temps efface les maux et les sentiments mais lorsqu'on les voyait ensemble, j'en doutais franchement. Zéphyr comptait bien plus pour moi que je ne comptais pour lui, je le savais depuis longtemps, très longtemps. Après tout, nous nous étions séparés quelques temps après la naissance des jumelles pour retourner ensemble. Aujourd'hui, je voyais la fin de mon couple approcher à grand pas et lorsque je le vis se laisser entraîner par la jeune femme vers la piste de danse, un seul sentiment envahi mon corps : la vengeance. Elle me l'avait arraché une fois et même si je pouvais voir la fin de mon couple dans les gestes du milanais, je n'allais pas me laisser faire, pas maintenant, jamais. Perdue dans mes pensées et dans mes idées, ce fut la voix du jeune Matthews qui me sortit de mes pensées. Ces deux là un beau couple ? Plutôt crever bouffée par les requins blancs en pleine mer. Croisant légèrement mes bras au niveau de ma poitrine, je tourna la tête et lança, calmement mais dédaigneusement « Ferme la Satyre, ferme la » Simple conseil avant que je m'énerve et sorte de mes gonds. Cela faisait tellement d'année que je n'avais plus attaqué personne, que je pesais mes mots que j'avais l'impression d'être devenue plate et sans grand intérêt. Le monde me bouffait, la donne avait changé et je n'aimais guère cela. Me retrouver ici faisait remonter tellement de sentiments, de pressentis, tellement de choses, trop de choses. Mes yeux balayaient la salle. Il y avait de tout ici – et aussi de n'importe quoi dont Zéphyr et Thaïs – des gens qui avaient réussis, d'autres biens moins, des gens heureux, d'autres bien moins. Il fallait de tout pour former un monde et je souriais légèrement en voyant ces élèves en costume cravate, prêt à nous servir et à nous demander comment était Berkeley à notre époque. Nous étions à un spectacle de faux semblants et celui auquel j'avais droit ne me plaisait guère. Satyre n'avait pas du comprendre ce que je lui avais dis, il continuait de parler, de laisser sortir ces mots de sa bouche, mots qui me brisaient le cœur. J'avais mal mais je le savais et l'avais toujours su : Zéphyr ne serait jamais mien et ce, même avec deux jolies petites filles. Attrapant une couche de champagne au passage, je la finis d'une traite avant de tourner les talons vers le jeune homme et de souffler légèrement. « Et je pense que nous pourrions très bien les accompagner dans leurs ébats. Tu peux jouer le dur sans cœur avec qui tu veux mon Chou mais ça ne marchera pas avec moi. Elle te plait, tu lui plais et même si elle essaye de m'atteindre ici, Thaïs essaye aussi de te toucher. Quitte ou double, il semblerait qu'elle ait le double cette fois-ci. Pour combien de temps, c'est une toute autre histoire » Plus les minutes avançaient et plus l'ancienne Leïla refaisait surface. Était-ce une bonne chose ? Franchement, j'en doutais pas mal. Je n'avais jamais été appréciée à la faculté et cela n'était pas pour rien. J'avais beau ne pas avoir connu Satyre à l'époque, j'étais plutôt persuadée que nous aurions pu faire une sacré équipe dans le passé. Seulement, le passé était passé et je ne comptais pas réitérer les mêmes erreurs. À jouer avec le feu, on finissait par se brûler et je n'avais pas envie d'avoir quelque chose à me reprocher si jamais je venais à en finir avec Zéphyr. Seulement voilà, il était concentré dans sa petite danse avec Thaïs, concentré comme si sa vie en dépendait. Allait-il mourir s'il desserrait leur étreinte ? Surement pas. J'étais déstabilisée, perdue mais une chose était sûre, se laisser abattre, si vite, non merci. Me laissant faire, je me trouva plutôt proche de Satyre. Bien que tout cela me semblait tellement faux, je ne pouvais pas mieux rêver. Watch out, the bitch is back. Me tenant droite et me laissant porter par le rythme de la musique et celui du corps du jeune homme, je l'écoutais. Il avait quelque chose à perdre ce soir ? À part une jeune femme sans grande importance, pas vraiment. Tout était bien différent pour moi. Lindsay et Elizabeth avaient besoin de leur père, d'une figure paternelle, bien plus que moi j'avais besoin de qui que ce soit. Se débrouiller était ma spécialité. Regardant mon 'cavalier' dans les yeux, je dis « Continue » Je savais très bien qu'il aurait quelque chose à me proposer d'ici quelques temps. Il semblait être mon double masculin et nos envies étaient communes : sortir Zéphyr de la tête de l'ex sampi et vice-versa. Je n'avais jamais réussi mais il semblait qu'à deux c'est toujours mieux. Allier nos forces ne pouvait que nous être positif et je n'allais pas me gêner. Léger sourire en coin, je dis « Nous aurions fait une sacré équipe lors de nos années universitaires. Mais tout cela est derrière moi. » C'est ça oui mais il ne faut jamais ennuyer le lion qui dort et l'ancien couple d'alpha me courrait légèrement sur le haricot. Me penchant légèrement vers Satyre, sourires aux lèvres, je chuchotai « Enfin, je le pensais mais il semblerait que la garce plaisait plus que la femme que je sois devenue ou ait tenté de devenir. Chassez le naturel, il revient au galop n'est-ce pas ? » Desserrant légèrement notre étreinte, j'avais un léger sourire accroché sur mes fines lèvres. Oh Satyre, tu sais qu'ici tu as la meilleure alliée. Je lançais un léger regard vers l'ex petit couple et une certaine colère m'envahissait. Nous étions totalement de retour dans les années 2010, les années de ma déchéance aussi bien morale, physique que sentimentale. J'avais vécu bien des choses et ne comptais pas laisser se répéter l'histoire. Mon regard se porta sur les mains de Zéphyr et j'arquai un sourcil en le voyant sortir un manuscrit. Mais qu'est-ce que c'est que ce merdier, depuis quand il avait le temps pour écrire un bouquin ? Il avait déjà du mal à venir border ses filles le soir parce qu'il avait trop de travail... Le voyant faire un pas en arrière et se tourner vers Satyre et moi même, je dis « Il semblerait que nous ayons gagné le round un sans trop de difficultés mais la petite princesse revient à la charge » Thaïs n'était pas très loin, regardant Zéphyr la quitter. Satyre, si tu veux en rajouter une couche et leur montrer qu'ici, on est chez les grands c'est le moment ou jamais. Je n'allais pas prendre une quelconque initiative car j'avais trop à perdre. J'avais perdu le jeune italien une fois par ma faute et je ne comptais pas réitérer la chose. Ma main était toujours dans celle du producteur mais je n'étais plus vraiment proche de lui. Léger rictus sur les lèvres, j'étais de retour à la faculté. Entourée de deux hommes et dont la petite amie de l'un regardait la scène du premier rang. Don't say it's over 'cause it's not 'till I say it's over
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MessageSujet: Re: 2022 • High school never ends, here we go again. 2022 •  High school never ends, here we go again. EmptyVen 10 Aoû - 22:25

PAINT SPLATTERED TEARDROPS ON MY SHIRT, TOLD YOU I'D LET THEM GO
AMERICAN REUNION, JULY 4TH 2022Un sourire figé aux lèvres, Thaïs tenait fermement le livre en cuir entre ses mains, dévisageant la silhouette de l'ancien alpha qui s'éloignait d'elle. Un bref soupir traversa la commissure de ses lèvres cerises lorsqu'elle eu les yeux rivés sur la longue tirade inscrite à l'encre noire sur la deuxième page de l'ouvrage. Une étincelle du passé gravée sur un petit bout de papier blanc. Elle aurait voulu se mettre à courir, sentir les mouvements de ses deux jambes retrouvés afin de s'enfuir loin de cette vague tumultueuse que représentait ses années étudiantes. Zéphyr avait était le garçon un peu frimeur et séduisant dont elle était tombée amoureuse. Elle n'avait pas oubliée toutes ces nuits blanches, où allongés sur les draps froissés de son lit, ils parlaient de tout et de rien, si près l'un de l'autre, à manger des confiseries d'enfants. Non, songea t-elle un instant. Elle se souvenait de tout. Seulement, ils n'avaient plus vingt ans. Leur relation s'était muée en une vague amitié rapidement devenue inexistante, avant de se fondre dans l'immensité de ce monde. Bien sûr, certains soirs, elle voulait l'appeler, entendre le son de sa voix enthousiaste et si souvent tachetée de plaisanteries, et, pouvoir lui narrer ses récits de voyage, recevoir ses conseils lorsqu'elle doutait de ses capacités à être une bonne mère. Mais elle ne l'avait pas fait, sachant naïvement qu'elle perdait trop de temps à s'aventurer dans ses appels, submergés de nostalgie. Sa vieille veste noire encore fripée contre son épaule, Thaïs avait laissée s'écouler l'année suivant leur lugubre séparation, engoncée dans son petit appartement situé sur les hauteurs des collines vertes et pailletés d'Hollywood. Elle avait participé tout d'abord à un film indépendant retraçant l'époque des années cinquante, en tâchant de ne pas avoir l'air d'une pauvre petite gamine de douze ans fraichement larguée. Puis, elle s'était consacrée des mois durant à des œuvres humanitaires dans plusieurs régions de l'Afrique du sud, visitant de multiples orphelinats et écoles défectueuses des villages. Elle avait pris goût à cette vie de nomade, errant sur les plages resplendissantes de ce continent fleurissant de milles richesses inconnues. Ses nuits d'été, elle les avait passée au bord d'une rivière dans une calme pénombre, à admirer les silhouettes de girafes lointaines, galopant dans le désert. Thaïs ne pleurait plus son amour perdue : elle écoutait sans arrêt de vieilles chansons de jeunesse, marmonnant en se levant le matin devant ce paysage sauvage et dépeuplé. Elle avait gardée cette beauté splendide d'antan, son coeur sentimentale et sa hargne de petite fille. L'âme adoucie et apaisée, bâties de ses sept mois passés sous le soleil orangé de l'Afrique, elle était rentrée bronzée à Los Angeles, ses valises remplies de grands souvenirs. Elle avait finie par retrouver de nouvelles sensations, se glissant dans la peau de ses personnages de cinéma. Certains soirs, elle sortait avec des acteurs soit-disant « dans le coup », tissant avec eux, de brèves liaisons dont elle se refusait obstinément d'admettre la nature. Il lui fallu de longues années avant de se demander comment en était-elle arrivé là, à vagabonder dans des boîtes vides à six heures du matin, aux bras de vieux fêtards ayant déjà décuvés. Elle se réveillait en début d'après-midi, les joues rosés et la tête lasse, éprise de cette image répugnante de maîtresse d'hommes mariés. A l'aube de ses trente-ans, elle n'était plus qu'une femme abattue et souillée, brillante dans la lumière dorée de la clameur des cérémonies grouillant de récompenses cinématographiques. La honte grandissante qu'elle ressentait formait le désastre pathétique qu'était devenue sa vie. Elle devrait dîner avec des amis sur des terrasses chics, visiter des temples anciens en Égypte, frémir d'impatience dans sa petite loge d'actrice, et non pas s'égarer dans des aventures libertines. Seigneur. Qu'avait bien pu lui arriver ? Rongée par la culpabilité, elle s'était dévouée volontiers dans chacun de ses rôles, acceptant même ceux de son inéluctable mentor, Satyre. L'Homme aux sourires mielleux. Elle était devenue talentueuse sous ses directions. Lui qui lui avait façonné un nom de prestige dans l'énormissime monde du cinéma. Au départ, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait à fricoter avec lui, des soirs à boire des vieux vins français dans son bureau de réalisateur. Elle ne l'appréciait pas vraiment. En fait, elle ne l'aimait pas du tout. Un pauvre type, à la voix emphase et au caractère cynique. Le seul point positif qu'elle lui trouvait, c'était sa manière de la regarder, avec ses yeux noisettes de séducteur. Elle se sentait désirante et courtisée, avec le coeur naïf d'une petite adolescente. Aujourd'hui, elle demeurait là, assistant à une cérémonie d'anciens étudiants, plongée dans l'océan de son passé. Elle prit une profonde inspiration, et ferma fermement le livre. Elle n'avait jamais cessé de penser à Zéphyr, rêvant secrètement de le revoir un jour. Mais était-ils assez conscients pour s'aventurer à nouveau dans une relation sérieuse ? Elle n'y croyait plus vraiment. Thaïs le vit rejoindre d'un pas assuré, la silhouette de ces deux cavaliers valsant ensembles. Son visage se chiffonna, presque agacée. Elle baissa furtivement les yeux sur leurs deux mains si soigneusement liés, et attrapa brusquement une flute de champagne prostrée sur le comptoir des dégustations. Surtout, reste calme, s'ordonna t-elle en jetant un deuxième regard sur ces signes de furtives affections. Elle vida son verre prestement, l'air désolant et résignée. Elle se surprenait soudainement à vouloir être ailleurs. Dans un désert en Afrique vidant ses pensées au rythme du vent. Dans la chambre de son fils, à lui lire de longues histoires d'aventuriers courageux. Dans un restaurant japonais avec une de ses amies lui relatant ses nombreuses disputes conjugales. Partout, sauf ici. Elle avait l'impression de perdre la main, d'être brusquement étrangère devant cette situation. Exaspérée, elle se décida enfin à les retrouver, perchée élégamment sur ses talons aiguilles, ne cachant plus son triste désarroi. « Seigneur, je vais vomir. » marmonnait-elle avec dégoût, blême de colère. Thaïs n'était pas souvent nerveuse, mais ils avaient mis ses nerfs à rude épreuve. Elle aurait voulu avoir un sourire avenant plaqué sur ses lèvres rouges, retrouver ses vieux amis de l'Université perdus de vue depuis des années. Elle leur aurait parler de sa vie, de ses voyages en Inde et en Afrique du Sud, de son amour qu'elle portait pour ses pays défavorisés, et de son ange, son petit garçon, Thybalt, qu'elle admirait tant. Mais non, elle se retrouvait là, devant son ex petit-ami l'âme à moitié romantique, sa nunuche de copine pondeuse de gosses, et son soit-disant actuel compagnon insensible. Stupide, elle était stupide. Pourquoi rien ne se passait toujours comme prévue, pensait-elle totalement vaincue.

Les mains tremblantes, Thaïs n'arrivait plus à se contenir. Malgré la promesse qu'elle s'était faîtes à elle-même, elle sentait la haine glisser entre ses veines. Elle jeta un regard vers Satyre, qui tenait savamment la main de l'ancienne Bêta. Pas la peine d'insister. Elle avait très bien compris le message. Un nouveau verre à la main, elle soupira longuement avant de prendre la parole. Qu'on l'a prenne pour une ivrogne. « Vous êtes ridicules. Vraiment. On se croirait à une réunion pour chercher l'âme soeur. Non, mais regardez-vous. Pathétique. » prononça t-elle d'une voix amer et blasée. Elle bu aisément son verre, avant de le déposer sur un des plateaux alentours. Barbant, pensait-elle, c'était complètement barbant. Elle s'ennuyait à mourir, multipliait les coupes de champagne ingurgités, et avait une sensation de vide immense. Elle voulait fuir, fuir cet endroit horrible, empestant d'un bonheur familial qu'elle n'avait pas, de petits fours croustillants et d'un épais passé envolé en poussières des années auparavant. « De toute évidence, moi, il semblerait que je ne l'ai pas encore trouvé. Et toi... ne m'adresse plus la parole ! Tu te pointes ici sans avoir rien à me dire, en croyant peut-être que j'ai oubliée ce qu'il s'est passé hier soir. Mais qu'est-ce que ça peut te faire à toi, t'es tellement... insensible et sur de toi. Tu me dégoutes... » déclara t-elle éclatante de rage, son index pointé hardiment contre Satyre. Elle gardait encore un goût amer de la dispute de la veille, et son comportement hautain l'insupportait terriblement. Elle se tourna ensuite légèrement vers une Leila, à la fois radieuse et ravie. « Et puis.. toi.. Alors Toi, je peux dire que tu n'as pas changée, absolument pas. Toujours aussi... Enfin, tu vois quoi. Une aguicheuse de deuxième classe... » Elle ria aigrie, un bref instant de fantaisie qui s'étrangla sitôt dans sa gorge. Thaïs semblait furieuse contre-elle soudainement, furieuse d'être aussi irritée. Elle l'était rarement, s'emporter n'était pas dans ses habitudes. Pourtant, elle était profondément touchée, sentant des larmes jaillir sur ses joues. A présent, elle voulait retrouver son vieux lit parisien dans l'appartement de ses parents, lire des livres de Zola en écoutant du Bob Marley, un verre de Coca Light dans la main. Elle pourrait réfléchir à son avenir, à ce que deviendrait sa vie dans les dix prochaines années. Peut-être bien mariée à un homme méritant son affection, séjournant dans une grande maison sous la lourde chaleur africaine, près d'une foret sauvage. Non, elle se refusait obstinément à cultiver ce fantasme ingénu. Il est évident qu'elle voulait être heureuse, et sans doute, l'était-elle déjà. Seulement ce soir, elle n'avait pas retrouvé la banalité saisissante de sa vie d'étudiante, les soirées à danser au fond de son fauteuil de fer, l'anxiété creusante dans le ventre la veille des grands examens, les discussions passionnantes entre copines de confrérie à savoir « qui couche avec qui ». Elle ne voyait que leurs trois visages, flottant dans le miroir de son passé. Et elle pleurait des larmes invisibles. « J'aurai mieux fait de ne pas venir. » conclut-elle, excédée. Elle tourna vivement les talons, s'apprêtant à quitter ce lieu au parfum fané. Elle avait des poussières dans ses yeux chocolats, des fragments d'années perdues. Alors, elle s'en alla, toujours aussi vive et élégante, mais lasse de tout, un sourire triste sur ses lèvres rouges. Elle poussa le visage tanné, la porte d'entrée avec ses coudes et s'enfonça dans la pénombre des couloirs de l'Université. Et lorsqu'elle fut suffisamment certaine de la désertion des lieux, elle se l'autorisa enfin. Elle pleura. Seule, assise sur la première marche de l'escalier, sa flute de champagne vide entre les mains.
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