Les alcooliques anonymes. Qu’est ce qu’un jeune homme qui n’avait jamais supporté l’alcool comme Pacey-Danyaël pouvait en penser ? Bonne question ! Alors que ce dernier était venu ce soir dans ce bar pour noyer son chagrin d’amour, voilà qu’on venait l’embêter avec des groupes de paroles. Sur le coup, le Workers n’y avait même pas fait attention. Toutes ses pensées étaient tournées vers elle. Sa chère et tendre Viktoria. L’amour de sa vie. La seule femme avec qui il avait eu une relation de couple.

Juste avant de débarquer dans ce bar, Pacey avait enfin eu des nouvelles de son ex compagne. Les premières nouvelles tant attendues depuis leur rupture. L’ex Sampi se portait bien. Elle était en bonne santé et plus heureuse que jamais. Les répétitions pour son broadway se faisaient plus intenses. Normal car l’avant première était pour bientôt. Et il fallait travailler durement pour être à point le jour J. Pacey était content que professionnellement elle nageait dans le bonheur. Du côté du privée, la jolie brunette tentait d’exquiver les multiples questions de son ex. Malgré le temps qui passe, elle le savait désespérément attaché à elle. Pourtant ce n’était pas faute d’avoir mis les points sur les I avec lui la dernière fois. Pacey ne devait plus rien attendre d’elle. Viktoria l’avait quitté pour se plonger dans les bras d’un autre homme. De son metteur en scène. De cet homme qu’elle avait appris à apprécier et aimer davantage bien plus que Pacey. Quant à l’enseignant, c’était triste à dire mais il refusait de tourner la page. Il s’entêtait à vouloir croire que Viktoria reviendrait un jour. Pourtant il savait que ses rêves n’étaient que pures illusions. Mais que voulez vous ? Malgré sa trentaine approochant, Viktoria fut sa seule et unique copine. Celle pour qui il avait flashé dès le premier regard. Celle qui l’avait défloré. Celle pour qui il s’était tourné en ridicule en voulant la demander en mariage. Un premier refus qui lui avait ouvert les yeux sur la réalité. Leur écart d’âge était assez important. Surtout pour une étudiante. Neuf ans dans une existance peut paraitre rien comme au contraire énormément. Ici fut un grand blocage dans leur couple. Pacey voulait à tout prix se fixer sentimentalement parlant. Il rêvait de mariage et d’enfants. D’une femme qui serait son unique et ce jusqu’à la fin de sa vie. Cependant l’ex étudiante ne partageait guère son optique des choses. Elle lui avait demandé du temps. Deux ans. Plus amoureux d’elle que jamais, ne voulant pas la perdre, Pacey avait accepté. Mais les évènements de la vie en décidèrent autrement. Loin de son copain, Viktoria s’était dangereusement rapprochée de Matthias jusqu’à le préférer à Pacey. Ce dernier ne s’en remettait pas. Aujourd’hui cela faisait deux mois qu’ils étaient séparés. Incapable de vivre seul dans leur ancien nid d’amour, Sydney avait obligé Pacey à déménager en colocation avec des étudiants de Berkeley. Hécate, Cassadra et Cyan étaient gentils et sympas. Il n’y avait rien à dire sur eux. Mais Pacey restait encore fortement enfermé dans son coin. Il s’était replié sur lui même. Préférant se noyer dans son travail. Mais rien n’y faisait. Viktoria était toujours là. Dans sa tête. Dans son coeur. Première fois ce soir que Pacey eut des nouvelles d’elle. Il y a quelques jours, la brunette lui avait renvoyé sa bague de fiançailles. Ou comment enfoncer le couteau dans la plaie. Tant que l’exSampi avait gardé ce bijou, Pacey se voilait la face sur leurs relations présentes. Ou plutôt absentes. Aujourd’hui le garçon commençait à perdre réellement espoir.

Ici dans ce bar, Pacey s’était assis et avait déjà commandé deux verres d’alcool. Certes pas très fort mais assez pour que cela lui tourne déjà la tête. Dans sa main, le Workers tenait fermement la bague de Viktoria. Triste, il ferma les paupières et posa sa main contre son coeur meurtri. Toutes ses pensées demeuraient encore et toujours vers elle. Vers sa bien aimée. Celle qui ne voulait plus de lui. Il avait tellement pleuré que plus aucune larme ne voulait couler sur ces joues rougies. On lui reposa la question sur les alcooliqus anonymes. C’était une femme qui s’était adressée à lui. Elle avait cette fois ci augmenter légèrement l’intonation de sa voix afin de sortir son client de ses d’apparences sinistres pensées. Après un moment de silence et sentant de multiples regards se tourner vers lui…

Pacey : " – Excusez moi, je n’ai pas réellement suivi votre conversation. Et pour répondre à votre question, je ne me suis jamais penché sur ce sujet. Désolé… “

Pacey ne se sentait pas du tout à l’aise dans ce bar finalement. Peut être cela était il dû aux personnes qui l’entouraient ou bien alors à leur conversation sur les alcooliques anonymes. En fait le workers n’en savait rien. Tout ce qui l’importait était de finir son verre pour en prendre un autre et cela ainsi de suite. Pour oublier. Non pas son ex petite amie. L’enseignant tenait trop à Viktoria pour vouloir l’effacer de sa mémoire. De sa vie tout simplement. Tout ce qu’il voulait c’était oublier cette douleur au coeur qui le brisait à petits feux. Oublier ce vide immense qu’elle avait laissé derrière elle en le quittant. Depuis, la vie du jeune enseignant se résumait à “métro-boulot-dodo”. Noyer son chagrin dans le travail était une bonne solution durant un temps. Mais cela ne suffisait plus. Sa souffrance deenant trop grande à supporter, Pacey avait décidé ce soir de boire jusqu’à en perdre connaissance s’il le fallait tant que cela puisse lui être bénéfique. C’était la première fois que le jeune homme voulait abandonner à l’alcool à ce point. C’était aussi la première fois que Pacey songeait à mettre fin à ses jours. Mais pour cela fallait il qu’il ait le courage nécessaire pour affronter la mort en pleine face. Comment s’y prendrait il ? L’aide d’une corde serait la bienvenue. Le workers ne connaissait pas de méthode plus efficace. Mais cette mort était bien trop rapide et pas assez corrective à son goût. Oui. Corrective. Il était évident pour Pacey que Viktoria l’avait quitté uniquement de sa faute à lui. Même si cette dernière avait prétendu le contraire, son ex en prenait l’entière responsabilité. Sinon elle ne serait pas partie sans lui. Elle n’aurait pas refusé sa proposition de tout plaquer sa vie merdique à San Francisco pour venir la vivre à New York City. Elle n’aurait pas rejeté catégoriquement ses multiples demandes en mariage. Elle ne l’aurait pas quitté cette fois ci sans lui laisser le moindre espoir qu’elle revienne vers lui à nouveau. Elle n’aurait surtout peut être jamais rencontré Matthias et n’en serait point tombée en amour en lui si Pacey ne les avait pas présenté l’un à l’autre. L’enseignant n’aurait peut être pas dû coucher avec elle, ainsi Viktoria n’aurait pas été déçue de l’inexpérience et du non savoir faire dans ce domaine là de son ex.

Pacey : " – Je n’ai pas de voiture donc ne vous inquiétez pas. J’habite à deux patés de maisons d’ici. Etre ivre ne me dérangera pas pour retourner chez moi étant donné que je suis à pieds. Donc je n’ai pas besoin de taxi. Merci à vous pour cette proposition Madame. “

L’alcool n’était pas une solution. Oui ça Pacey le savait déjà.

Pacey : " – Il ne remplit pas le vide non plus… Vous pouvez me resservir un verre s’il vous plait ? “

Ou devait il aller dans un autre bar ? Bref cette dernière question Pacey n’osa pas la poser. Le fait que la serveuse lui faisait maladroitement comprendre qu’il devait repartir faisait mal au coeur de Pacey-Danyaël. Une fois de plus il se sentait exclu. Après Alcide et Viktoria, c’était au tour de cette inconnue don’t il ne connaissait l’identité.

Pacey : " – Comment vous appelez vous ? “

Après la réponse de la jeune femme…

Pacey : " – Cela fait longtemps que vous travaillez ici ? Vous avez déjà dû en voir des personnes qui noient leurs soucis dans la boisson… “

Spoiler:

J’observais la serveuse. Elle semblait être une fille bien gentille. Moi qui était venu dans ce bar dans le but de noyer mon regard jusqu’à en avoir le trou noir, mes projets pour la soirée tombaient déjà à l’eau. Ce ne serait pas ici que je mettrais mes plans à exécution.

Pacey : " – Etre soul ne veut pas forcément dire troubler l’ordre publique Mad… “

Je m’interrompis pour observer sa main. C’était bon, elle n’avait pas d’alliance. Je pouvais donc reprendre ma phrase là où elle en était.

Pacey : " – Mademoiselle. Du moins je ne pense pas. C’est pas triste à dire mais pour le moment je ne me suis jamais pris de cuite de ma vie. Je ne vous cache pas que j’aurai voulu tenter l’expérience ce soir. Mais vous ne semblez pas du même avis. Ce qui est bien embêtant ma foi… “

Elle parla brièvement avec l’homme qui semblait être le patron. Ce dernier s’apprêtait à faire les comptes. Donc pendant ce temps là, la brunette pouvait continuer de s’occuper des clients. Elle revint vers moi. Notre conversation reprit son cours.

Pacey : " – Et si je vous disez que je pense l’être déjà. J’ai l’impression que mes idées deviennent troublent. Ou alors ma vision. ENfin je crois que je ne sais plus trop ce que je dis en fait. C’est encore compréhensible ce que je raconte ? “

Je souriais à la serveuse pour la rassurer. Machinalement je posais ma main sur la sienne.

Pacey : " – Je… Je plaisantais bien évidemment… “

Je retirais aussitôt ma main, non sans rougir légèrement. J’espérais qu’elle ne croyait pas que je la draguais. Ceci n’était pas mon intention.

Pacey : " – Alors enchanté Baith ! Je m’appelle Pacey-Danyaël Stenfler. “

En espérant que maintenant que je lui ai dévoilé mon identité, elle n’allait pas se rappeler de moi à cause des articles de journaux à scandales qui avaient paru en janvier. Cela remontait à plus d’un semestre certes jusque c’était en septembre, mais bon tout le monde n’avait pas l’honneur désagréable si soit il de faire la une. Les articles avaient dévoilé au monde entier la relation d’amour interdite entre une étudiante et son professeur – ex acteur réalisateur –. Si dans le cas où Baith aurait suivi l’affaire, elle comprendrait de suite ce que je faisais ici ce soir. Viktoria, mon seul et unique amour, mon grand amour, m’avait quitté pour un autre homme. Cela faisait déjà quatre mois que nous avons rompu. Ma vie n’avait plus aucun sens sans elle.

Pacey : " – Mais rassurez moi, votre ami Trevor, il vous rémunère quand même pour votre coup de main ? “

J’avais le don pour poser des questions indiscrètes. Vive la maladresse !

Je ne comprenais pas pourquoi Blaithin me parlait de cure. Ce n’était pas pour une fois que je voulais me souler que j’allais forcément devenir alcoolique. Quoique si cela pouvait me faire oublier cette douleur qui demeurait en moi depuis ma rupture… Non je ne pouvais pas ! Je devais garder les esprits bien clairs pour savoir à quel point j’aimais toujours mon ex petite amie. Son absence était un véritable calvaire et l’alcool ne pourrait jamais combler ce vide immense. Ne voulant pas spécialement m’attarder sur le sujet de l’alcool, je préférais ne plus répondre à cela. Attendre pour passer à autre chose… Peut être que je devrais me résoudre à faire de même en amour. Remplacer Viktoria pour une autre femme… Comment le pourrais je ? C’était elle que je désirais de tout mon coeur et de toute mon âme ! Pas une autre ! Et m’oublier dans les bras et dans le lit d’une inconnue n’était pas mon style. Alors comment faire ?

Pacey : " – Je me disais bien que votre tête ne m’était pas inconnue. Je vous avais surement aperçue à la caserne, c’est pour ça. “

Blaithin me parlait d’amour déçu. Cela se voyait il tant que ça ?

Pacey : " – Je sais que ce n’est pas la solution. Ca ne la fera pas revenir. Je… Je voulais oublier ma peine juste l’espace d’une soirée… C’était pour ça que vous vous étiez mise à boire ? “

Savoir que la jeune femme face à moi était une ancienne alcoolique me mit mal à l’aise. Et dire que j’avais plaisanté sur l’alcool avec elle il y a à peine quelques secondes. Je m’en voulais tellement !

Pacey : " – Excusez moi pour ma plaisanterie. Elle était de mauvais goût je l’avoue. Ca ne se représentera plus. “

Blaithin m’expliqua ensuite qui était Trevor pour elle.

Pacey : " – Ca doit être bien d’avoir une personne qui est là pour vous épauler… “

Je n’avais jamais eu cette chance là. Depuis le décès de ma mère je me sentais horriblement seul. Je m’étais mis à la recherche de mon père – c’était d’ailleurs pour cela que j’enseignais aujourd’hui à Bereley – mais quand je l’ai retrouvé il m’a rejeté. Il avait honte de moi. Il ne m’aimait pas.

Sans que je ne m’y attende, un homme vint me draguer ouvertement. Intimidé, je n’osais plus rien dire. Je ne faisais que fixer mon verre vide face à moi. J’entendais la serveuse lui dire de me laisser tranquille car j’étais malheureux en amour. Mais au lieu de me lâcher, cet homme me collait encore plus. Lorsqu’il vint poser sa main sur ma cuisse, je me releva brusquement pour m’éloigner de lui.

Pacey : " – Euh non merci…. Sans façon ! Je… Je… Je dois y aller ! Je n’ai besoin de personne ! “

Je lançais un regard désespéré vers Blaithin. Elle riait. Elle se moquait de moi. Je pensais de plus en plus fort à Viktoria. Dieu qu’elle pouvait me manquer. Mais qu’est ce qu’il m’avait pris de venir ici ? Si boire n’était pas la solution à ma souffrance, le suicide l’était peut être. Les larmes aux yeux, je quittais précipitamment le bar. J’avais oublié de payer mes consommations.