J'avais un rendez-vous avec le charmant Pacey-Danyaël Stenfler. Ce que j'adorais le plus chez lui, c'était sa timidité. Je n'avais jamais vu un homme être aussi coincé - c'était à la limite, si, il n'avait pas peur des femmes. Je n'avais jamais mangé un homme quoique... Je savais que je n'étais pas la plus tendre, et la plus gentille des collègues et professeurs, mais ce n'était pas mon genre de faire belle belle avec des collègues alors que je savais éperdument qu'ils parlaient blindé sur mon dos surtout avec l'histoire d'Alcide. Je n'avais jamais voulu qu'il quitte tout. D'ailleurs, je n'aurais jamais cru qu'il aurait une création comme celle-ci. Il m'avait toujours montré son petit côté de dur, de macho, mais jamais son côté sensible. Si, j'avais su que je lui aurais fait autant de peine - je me serais abstenue d'être aussi vache, voir aussi garce. Je l'avais utilisé comme un jouet, et le jour que je n'avais plus besoin de lui, et bien, tout ce que j'avais trouvé de mieux à faire, c'était de le rejeté comme un tas de merde. En étais-je fière? Non, mais j'en étais pas malade pour autant. Si, je devais avoir de la peine à chaque fois que je brisais le coeur d'un homme alors, là, je n'étais pas sortie de l'auberge.

Est-ce que je cherchais à faire la même chose avec Pacey? Très franchement, je n’en savais rien. Peut-être ou peut-être que non. Mais disons que j'avais entendu plusieurs ragots contre lui, et qui me faisaient bien rire en fait. J'avais envie de voir ça - si, c'était vrai, ou alors c'était tout simplement un mensonge -. Depuis que j'étais divorcée - depuis le mois de juillet - j'en faisais des folies. En fait, c'était comme si, je rattrapais le temps perdu. J'étais avec Ty depuis plus de 20 ans, 1/4 de ma vie. Qui aurait cru que la petite garce de Gemma aurait tenu en laisse si longtemps un homme? Bref, maintenant, j'étais libre comme l'air, et je pouvais faire tout ce que je désirais faire. Et la première chose que je ferais ce soir, c'est certainement draguer ce petit jeune. Si je m'écoutais, je le sauterais bien directement dessus, mais, déjà qu'il était timide, je ne voulais pas le traumatisé à vie. Et le rendre gay par ma faute, je risquerais de déprimer jusqu'à la fin de mes jours.

J'avais opté pour quelque chose de simple, mais à la fois, chic et déléguant. Une belle petite jupe noire qui m'arrivait aux genoux, et avec ceci, j'avais mis un petit chemisier blanc et par-dessus, un blazer noir fermer du même ton que la jupe. Il n'avait strictement rien de vulgaire, peut-être à part mes talons, mais ça, je me voyais mal mettre des baskets avec ce style. Je n'avais pas l'intention de choquer Pacey ou de le mettre mal à l'aise. Quant à mes cheveux, c'était une tout autre histoire. Je ne savais pas quoi faire avec, une queue cheval? Un chignon? Les laisser pendre? Tout compte fait, je les avais attachés avec une pince. Pourquoi me prendre la tête alors que je pouvais faire simple?

Il était environ 20 heures du soir quand j'arrivais devant le petit restaurant que Pacey m'avait chaleureusement invité. Ce n'était pas le genre d'endroit que je fréquentais habituellement, mais c'était mieux ça que rien, non? J'attendais impatiemment devant le restaurant, en espérant que Pacey ne m'avait pas oublié ou tout simplement posé un lapin, sinon là, demain matin à la première heure, je lui ferais la tête au carré.

Je ne cachais pas que j'aurais nettement préféré aller chez lui, qu'aller au cinéma après le restaurant. Il avait des bons films à l'annonce au cinéma, mais c'était toujours mieux d'aller avec des copines qu'avec des hommes. Et de plus, j'aurais trop l'impression de tirer un boulet derrière moi. Je n'osais pas imaginer comment il doit être devant un film. Il devait certainement se tenir droit comme un poteau avec son coca en main sans péter un seul mot durant le film. Non sérieusement, je n'avais pas hâte d'y aller à cette séance. Peut-être que j'arriverais à le faire changer d'avis, et je l'espérais vivement. Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas?

Je me demandais bien quand allait-il tourner la page de sa rupture. J'étais divorcée depuis un mois, mais ce n'était pour autant que je déprimais dans mon coin malgré que je savais au fond de moi, que je l'aimerais toujours mon mari et ce, jusqu'à la fin de ma vie. Je l'avais connu durant mon adolescence et depuis, on ne s'était plus quitté jusqu'à maintenant. Vivre sans lui, c'était vachement bizarre, je l'avoue, mais je devais faire face, et me dire que la vie continuait malgré tout. Je devais certainement être beaucoup plus forte sentimentalement que Pacey. Il était jeune, timide, coincé - le genre de gars, que je n'aimais pas vraiment. Ce n'était pas mon style de mec. D'ailleurs, j'aimais tout le contraire. J'aime fréquenter les mauvais garçons.

J'attendais devant ce fameux restaurant quand je vis de loin, Pacey arriver. Il était quand même mignon, très mignon que j'avais une de ses envies de l'emmener chez moi directement et sur le champ. Mais non, aujourd'hui, je m'étais dit que j'allais me comporter comme une femme normale et civilisée. Pourquoi précipité les choses? Je savais au fond de moi qu'il allait céder à mon charme. Il me faudra du temps, certes, mais j'arrive toujours à mes fins quoiqu'il arrive.

C'était soit ce soir, ou alors je vais devoir attendre la semaine prochaine pour m'attaquer de nouveau à cette petite proie. A partir de demain, en fin d'après-midi, j'avais la garde de mon petit Bosco pendant une semaine, donc, les soirées nocturnes je pouvais oublier. Je n'allais pas draguer un homme en ayant mon garçon dans les bras. Et je n’en serais jamais capable d'utiliser mon fils pour draguer. Et de toute façon, quand j'avais la garde de Bosco, je ne me consacrais entièrement à lui et à personne d'autre, ni même à un homme. C'était comme si, j'avais deux personnalités. Quand, je suis avec mon ange, j'étais une femme totalement différente. Alors que d'habitude, j'étais une vraie garce.

Bref, je m'avançais vers Pacey, et je lui posais un baiser sur la joue. Hmmm, qu'est-ce qu'il sentait bon, ce petit. Je l'aurais bien mangé sur place.

• «Non, non, je viens à peine d'arriver. Ne t'en fais pas.»

Ajoutais-je en souriant avant de rajouter.

• «Alors, tu as trouvé un bon film qu'on pourrait éventuellement aller le voir ? »

Prions qu'il dise non parce que sincèrement, je n’allais pas tenir longtemps.