Sometimes, you just have to admit things. ft. Léonie I. Attal

Travailler. Voilà bien le seul mot que pouvait encore avoir à la bouche Maria O’Berkeley ces derniers temps, en particulier depuis qu’Edward était parti elle ne savait trop où après avoir ‘officialiser’ leur break devenant ainsi rupture. Depuis, la brunette avait dû se reporter entièrement sur son travail et ses enfants, bien qu’elle eut une légère préférence malheureuse pour son travail car au moins ici, personne ne lui posait de questions sur les raisons du départ de son homme. Quelque peu chanceuse dans son genre, Maria était dépassée par le travail, la fin d’année approchant déjà le bout de son nez. D’ici quelques semaines, les étudiants auraient passé leurs examens, les enseignants passeront leurs journées à les corriger et puis tout le monde serait en vacances, comme chaque année. Maria finissait par être habituée à ce rythme de vie dans le sens où elle travaillait depuis un moment dans cette université maintenant. Et malgré des coups de mou au cours de l’année quant à savoir si elle voulait véritablement continuer à faire ce métier, dans l’administration universitaire, la brunette devait avouer apprécier le côté ‘pratique’ du calendrier scolaire. Cela lui permettait au minimum de passer les vacances scolaires avec ses enfants.

BAM ! Maria poussa un long soupir après avoir fait tomber au sol plusieurs dossiers dont elle était censée s’occuper et se débarrasser. Ramassant tout ce qu’elle venait donc de faire tomber, la brunette finit par se redresser pour ensuite entendre des coups portés à sa porte de bureau. Se repositionnant sur son fauteuil de bureau après avoir remis les dossiers sur un coin de son bureau, la brunette se passa une main dans les cheveux qu’elle essayait de conditionner, pour ensuite demander à la personne d’entrer. « Entrez. »

Levant les yeux vers la porte s’ouvrant sur une jeune personne, Maria comprit bien vite de qui il s’agissait et pour cause. Elle avait elle-même fait convoquer la jeune Léonie Attal pour une raison toute particulière, qui ne faisait – d’ailleurs – que lui rappeler des choses dont elle se serait fortement bien passée, en particulier en ce moment. Mais comme tout devait être réglé, alors elle allait faire en sorte que cela soit fait, et rapidement si possible. « Mademoiselle Attal, merci d’être venue, asseyez-vous, je vous en prie. » Courtoisie, sourire, politesse. O’Berkeley remplissait décidément superbement bien les cases de la vie en société lorsqu’elle le voulait réellement. « La raison de votre convocation ici est quelque peu…particulière. » Devait-elle amener doucement le sujet ? Sans doute que non, de toute façon, au vu du regard inquiet que lui lançait la jeune personne présentement, elle devait se douter très facilement de quoi il s’agissait en vérité. « C’est au sujet du professeur O’Malley. »

Sometimes, you just have to admit things. ft. Léonie I. Attal

« Oh ! Je ne vois pas en quoi j'ai pu faire une erreur je suis assidument ses cours, j'ai eu des notes convenables au premier semestre, je participe. » La fausse naïveté de cette jeune fille amusa presque Maria qui se reconnue un instant dans cela. Elle aussi, lorsqu’elle était étudiante, avait eu le béguin pour l’un de ses professeurs, mais rien ne s’était évidemment passé entre eux. Seulement, dans le cas présent, Edward avait parlé il y avait plusieurs semaines de cela d’une de ses étudiantes qui commençait à agir de manière suspecte envers lui. Ainsi, Maria qui avait (enfin) un peu de temps pour elle, dans son bureau, avait décidé d’éclairer toute cette histoire. Peut-être n’y avait-il rien de grave dans le comportement de la jeune étudiante, mais il fallait que Maria O’Berkeley s’assure qu’il en soit toujours ainsi. Léonie ne devait surtout pas se mettre en tête que quelque chose pourrait se produire avec son professeur, aussi séduisant et intelligent eut-il pu être. « Il ne s’agit pas des cours, mademoiselle Attal, je suis navrée. » La jeune femme semblait quelque peu mal à l’aise présentement, la brunette pouvait aisément le constater lorsqu’elle la vit qui commençait à jouer avec la bandoulière de son sac de cours. « Je ne vois pas pourquoi vous voulez me parler de… Je n'ai rien fait de mal. » Elle ne parvenait même plus à dire le nom d’Edward O’Malley en face d’elle. Cette jeune femme avait définitivement quelque chose à se reprocher, bien qu’elle nie ce fait de toutes ses forces présentement. « Écoutez, mademoiselle Attal. Je sais ce que c’est, tomber sous le charme de l’un de ses professeurs. Cela m’est également arrivé à votre âge. Mais vous devez comprendre qu’il est impossible qu’une quelconque histoire se produise entre vous et le professeur O’Malley. Et sachez que ce n’est pas la femme qui parle présentement, mais bel et bien votre directrice d’établissement. Le professeur O’Malley m’a fait parvenir quelques soupçons quant à votre comportement de ces derniers temps, ainsi je tenais à savoir ce qu’il en était véritablement de votre côté. »

Sometimes, you just have to admit things. ft. Léonie I. Attal

Maria n’était pas idiote au point de ne pas comprendre ce qui pouvait bien se tramer dans la tête de cette jeune femme. Après tout, comme elle venait de l’avouer gentiment, elle aussi avait déjà été sous le charme de l’un de ses professeurs lorsqu’elle était à l’université, mais évidemment rien ne s’était jamais produit entre eux deux. Ainsi, Maria préférait se montrer claire de suite avec la jeune Léonie en lui expliquant qu’Edward O’Malley n‘était qu’un professeur – bien que très beau et séduisant, pour preuve ; elle l’avait épousé – et Léonie une étudiante, ainsi rien ne pouvait se passer. « Je n'ai jamais affirmé le contraire, mais comme vous le dîtes vous aussi vous avez été sous le charme d'un de vos professeur je ne vois pas en quoi ça vous préoccupe tant … Votre mari n'a rien fait pour m'encourager. » Le ton sur lequel venait de s’exprimer la jeune femme trahissait toutes ses paroles à peine venaient-elles d’être dites. Cela contraria la brunette qui ne savait comment expliquer de nouveau – et toujours avec le plus grand calme – la situation à la jeune Attal. Mais apparemment, elle n’eut guère à le faire puisqu’il lui sembla que la jeune femme reconnut rapidement son erreur quant à lui avoir parlé sur ce ton. Il ne fallait tout de même pas oublier qu’elle restait la directrice de cet établissement et que, bien que ça leur plaise ou non, les étudiants lui devaient un minimum de respect. « Je vous prie de m'excuser pour mes paroles. Je veux juste dire que vous n'avez pas à vous préoccuper de ça plus longtemps. » Donc elle avait eu raison de s’en inquiéter. Prenant sur elle pour éviter tout signe de faiblesse comme le fait de lever les yeux au ciel, Maria se contenta d’un simple hochement de tête tout en réfléchissant à ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire maintenant que le sujet semblait approximativement clos. « Très bien. Je vous remercie pour m’avoir écouté et avoir pris en considération les interrogations de votre professeur. Est-ce que vous avez besoin de quoique ce soit, en ce qui concerne les cours, tant que vous êtes ici, mademoiselle Attal ? » Après tout, aider les étudiants en quête de quelque chose de scolaire faisait également parti de son métier.

Sometimes, you just have to admit things. ft. Léonie I. Attal

Plus les minutes s’écoulaient, plus Maria constatait un réel mal-être de la part de la jeune femme quant à se trouver dans ce bureau. Que pouvait-il bien se passer dans sa tête pour qu’elle réagisse de la sorte ? Elle avait beau se montrer d’un calme olympien, O’Berkeley n’était pas dupe et constatait avec une assez grande facilité le fait que mademoiselle Attal n’était pas forcément bien à se trouver ici, en ce moment. « Non merci, tout va bien. L'année scolaire est presque finie de toute façon, la seule chose que j'attends comme les autres étudiants sont les résultats à nos examens. J'espère qu'on les aura bientôt. » Maria ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire en coin. Cette attente, elle aussi la connaissait drôlement bien, et ce, pour être passée par-là, elle-aussi. On disait très souvent de la période des examens qu’elle était atrocement longue, mais il n’en était rien en vérité car une fois la première épreuve lancée, toutes les autres arrivaient avec une vitesse ahurissante, ce qui amenait très souvent les étudiants à se dire « C’est déjà fini ? ». Tant bien qu’on finissait par se demander s’ils n’en voulaient pas un peu plus. Non, en vérité, ce qui était et serait toujours le plus long était le temps d’attente entre la fin des examens et l’annonce des résultats. Étant étudiante, O’Berkeley râlait énormément à ce sujet, estimant non sans une once de révolte que les enseignements étaient beaucoup trop longs quant à la correction des copies. Et puis, elle était passée de leur côté et avait finalement été de ceux qui devaient aller le plus rapidement possible tout en faisant leur métier du mieux possible pour pouvoir satisfaire l’attente de jeunes dont l’avenir – pour la plupart – ne tenaient qu’à une note, une simple et fichue note. « Je comprends tout à fait, mademoiselle Attal. Vos enseignements en ont presque terminé avec les copies, pour ce que j’en sais. Encore un peu de patience et vous serez tous fixés. »

« Est-ce que je peux disposer ? » La brunette acquiesça d’un simple signe de la tête, le tout accompagné d’un sourire, pensant que c’était la moindre des choses à faire. Maintenant que les choses avaient été mises au clair – plus ou moins – avec la jeune femme, Maria ne voyait aucune bonne raison de la retenir ici, comprenant tout à fait sa pressante envie de quitter ce bureau, ne s’y sentant pas forcément très à l’aise. Après tout, Maria restait la directrice de l’université, et quand cette personne vous convoque dans son bureau, de manière générale, ce n’est pas pour de très bonnes choses… « Allez-y, je vous en prie. »