24.12.2018 ►La tête haute, je me pavanais dans les rues de New-York telle une reine satisfaite de sa petite personne. A vrai dire, j’étais tellement fière de mon coup, que je me proclamais reine du monde entier en ce vingt-quatre décembre. Queen Petrov-Versier, prosternez-vous devant ma supériorité suprême. J’avais accompli l’impossible en organisant un rendez-vous entre mon Pelizza Da Volpedo et ma La Tour Dubois. Un déjeuné à trois, ben voyons mes loulous, un déjeuné entre vous deux plutôt oui. Après tout, ils avaient tant de choses à se dire et je ne désirai point être témoin d’un meurtre. Ma pauvre Constance. Ma main droite posée délicatement sur mon ventre rond de femme enceinte, je murmurai quelques douces paroles à mon petit être favori ‘c’est bien je suis fière de nous !’. Prends-en de la graine petit bébé et deviens donc comme ta maman. Traversant la rue, un choix cornélien s’offrait à moi : une gelateria, mmmmmh glace glace, ou bien alors un magasin de chaussures de luxe pour les bébés. Les vêtements ou la nourriture ? Le choix de toute une vie. Heigh-ho, Heigh-ho, on rentre du boulot ! ♪ Ouh dear god, sonnerie de mon iphone désignée pour une seule et unique personne, mon grincheux favori. Gnaaa pourquoi il m’appelle lui ? Pour me passer le savon du siècle forcément. Ronchon qu’il allait être, je m’en fichais, j’étais suffisamment contente pour deux, même pour le reste du monde. Soupirant une première fois, je m’attendais au pire mais néanmoins prête à subir les foudres de lucifer. « GUS…… » gus. A peine avais-je eu le temps de décrocher que monsieur s’en donna à cœur joie. Reproche, reproche et encore reproche. Décidant de ne pas entrer dans son jeu du « qui insultera le plus l’autre », dans tous les cas il était tellement révolté qu’il me tuerait sur place l’italien, je lâchai un bête « Oh je vois que tu as appris la nouvelle ! » et pas n’importe laquelle ma constance elle est enceinte rouuuuuur, j’aurais pu courir le marathon du siècle. Non je rigole, il ne faut pas abuser non plus. « Je suppose que des félicitations seraient mal venues ? » conclus-je suite à son surplus d’énervement ainsi qu’à son effroyable ton employé. Mal venues ou pas, en fait moi je m’en fous. « FELICITATIOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONS ! » criai-je telle une hystérique de ma voix la plus stridente possible, terrorisant même un passant au passage. Ne me regarde pas comme ça crétin, j’ai besoin d’exprimer ma joie. « Allez vas-y crache donc ton venin Pelizza Da Volpedo, je suis toute ouïe. » levant les yeux vers le ciel, le tonnerre s’apprêtait à gronder sur ma petite personne et pourtant, je semblais prête à l’écouter grogner ses méchancetés. Quelle amie indigne cette Petrov-Versier, vraiment. « Par contre, si tu pouvais éviter les noms d’oiseaux, je te rappelle que je ne suis plus toute seule. » précisai-je quand même avant qu’il ne s’emporte sur sa lancée. Si le premier mot sortant de la bouche de cet enfant était une insulte, j’en connais un qui m’expédierait directement en enfer. Adriel si tu m’entends.