Ce bal de promo était pour le moins mouvementé. Je ne m'attendais pas vraiment à autant d'ambiance. Pourtant, il faut croire que l'université est capable de faire la fête quand il le fallait.
Je déplorais cependant l'absence d'alcool. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas fait la fête sans boire une goutte de ce nectar succulent.
Je savais que partout dans la ville, il y aurait d'autres fêtes, privés, qui seraient dans la continuité du bal, mais je ne voulais pas y aller et je m'étais débrouiller pour me faire inviter dans aucune d'entre elles (pour éviter la tentation ).
Si je résumais dans ma tête ce qu'il s'était passé, je me rendis compte que tout n'était pas dramatique. Bien sûr, Blair avait fait sa diva, mais comme chaque fois et je m'étais excusé auprès de la jeune femme. Bon, et je m'étais aussi fait poignarder le pied par le tallon aiguille de ma puce, mais tout n'étais pas noir dans cette fête. Nous avions dansés comme jamais, et nous nous étions amusés. Cette soirée était une vraie réussite !
J'étais en train de racompagner ma puce dans sa chambre. Nous étions tous deux très fatigués. Sur le trajet, nous parlâmes de la maison. Je n'étais pas encore très sûr de vouloir l'acheter avec ma petite-amie, mais j'étais certain que mon père signerait le chèque sans même poser de question. Alors, pourquoi ne pas faire plaisir à Blair ?
Je décidais d'aller visiter la maison pendant l'été; Je pourrais même faire l'achat sans en parler à mon ange et lui offrir comme cadeau de rentrée scolaire. N'etait-ce pas une bonne idée ? Et elle serait super heureuse, je le savais.
Nous étions devant la chambre de ma puce. J'ouvris la porte avant de laisser galamment passer la demoiselle. Je l'accompagnais jusque sur son lit. Je lui offris un long baiser avant de lui soubaiter une bonne nuit et de lui affirmer que je viendrais la voir le lendemain. Je sortis de la pièce.
Je fis quelques pas dans le couloir avant de me laisser glisser sur le sol, contre le mur. J'ôtais la chaussure du pied que ma petite amie m'avait écrasé. Il était toujours douloureux. Mais, comme d'habitude, je ne lui en voulais pas.
Il était encore tôt et la majorité des étudiants étaient encore au bal ou bien dans une soirée "after-bal", ce qui entrainait que j'étais seul dans les couloirs. Depuis la mort de Cameron, j'avais appris à apprécier la solitude à sa juste valeur. Je restais assis de longues minutes, j'avais besoin de décompresser, et je ne savais même pas de quoi. Mais, je me calmais.
Je pris enfin la direction de ma chambre, je devais regagner la maison de la confrérie, je marchais, un pied nu et l'autre vétu d'une botte en cuir. Je devais paraitre vraiment ridicule, mais je me fichais de ce que les gens pourraient bien dire, je souffrais le martir quand le cuir frottait la plaie.
Une fois chez moi, je m'alongeais quelques instants sur mon lit avant de me relever pour ôter le costume du prince Eric. Je posais les vêtements dans la house qui reposais dans la penderie. J'eu un sourire ironique face à la panoplie du personnage, c'était le genre de truc que je payais relativement cher, mais que je ne portais que quelques heures.
Je pris une douche, je restais longuement sous l'eau brulante, elle m'appaisait. Je pensais à mon frère. Il aurait du être à mes cotés pour ce bal, mais il ne l'était pas. Je me répétais en boucle "Ce n'est pas ta faute s'il n'est pas là", comme j'avais coutume de le faire dans ce genre de moment que je ne pouvais désormais plus partager avec lui. Je fus surpris que les larmes ne me viennent pas, en géneral, je finissais toujours ces soirées en larmes.
Après la douche, je me couchais sur mon lit, je feuilletais un magazine quelconque puis je fermais les yeux, me laissant envahir par un sommeil réparateur.

corbeille.