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Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur

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MessageSujet: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptyDim 3 Juin - 15:34



Juno & Jan Cruz
« Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur »


♦ ♦ Il était à peu près dix-neuf heures. Le soleil brillait encore dans le ciel mais il se faisait déjà moins intense. Tacos qui se trouvait sur la terrasse commençait à trépigner. Il savait que j’allais bientôt le sortir pour une longue promenade entre hommes comme je m’amusais à le dire. Mon chien était depuis deux ans ma petite boule d’énergie, mon rayon de soleil. Il me permettait de rentrer chez moi le soir sans avoir cette foutue boule au ventre à l’idée de retrouver un appartement vide. Durant la première année après l’accident de voiture, je n’avais pas eu beaucoup de temps pour ressasser. Entre la rééducation, les visites à l’hôpital, les démarches administratives, je n’avais pas eu une minute à moi pour réfléchir. Non, j’avais ressenti cette solitude au commencement de la deuxième année. Je me sentais seul et coupable d’être à nouveau sur mes deux jambes alors que ma femme était toujours plongée dans le coma. Bien sûr nos amis venaient me rendre visite mais très vite celles-ci s’espacèrent pour devenir quasi-inexistantes. Je ne leur en voulais pas car après tout, c’était naturel. Je rongeais mes sombres pensées jours et nuits donc pour une bonne compagnie vous pouviez toujours chercher. Ce sont mes mères qui m’ont offert Tacos. Elles venaient me rendre visite comme chaque année quand, en se promenant dans San Francisco, elles ont repéré cette petite animalerie. Imaginez la tête que j’ai eue quand elles m’ont offert ce petit chiot qui tenait à peine dans mes mains tellement grandes par rapport à lui. Toutefois, j’ai eu le coup de foudre pour lui et grâce à cette petite boule de poil, j’ai réappris à sourire et à m’occuper à nouveau de moi-même. Etre responsable de ce petit être a été la meilleure chose qui me soit arrivée depuis l’accident. « Tacos.. Fous la paix à ma basket, elle t’a rien fait ! » râlais-je après lui car une nouvelle fois, il se faisait les dents sur ma pauvre chaussure. C’était la troisième paire que je rachetais. Au moins, il avait arrêté de pisser dans ma mallette de cours. Mes pauvres étudiants, deux fois, je leur avais fait le coup et ils avaient que peu appréciés. Enfin la deuxième fois si car j’avais annulé le devoir.

La sonnette de ma porte résonna dans l’appartement et je retins tant bien que mal mon fougueux compagnon à quatre pattes. Il avait trop tendance à sauter sur les gens pour leur faire la fête ! D’un ordre je le fis s’asseoir près du canapé et alla ouvrir. Juno se trouvait sur mon pallier et la demoiselle entra sans demander son reste. Amusé, je regardais la jeune femme prendre ses aises chez moi. Je la connaissais depuis quelques années maintenant. Ma femme l’avait rencontré au cours d’une séance photo et l’avait prise sous son aile. Je l’aimais beaucoup et surtout j’avais pris l’habitude de l’avoir à notre table certains soirs en rentrant de l’université. Megan la considérait comme sa petite sœur de cœur et comme je n’avais jamais pu lui refuser quoi que ce soit, j’avais terminé par la considérer comme ma belle sœur. Le seul hic venait du fait que depuis l’accident, Juno veillait sur moi comme une louve sur ses louveteaux. Elle me rappelait sans cesse que ma femme allait se réveiller malgré les années qui s’écoulaient inexorablement. « Que me vaut ta visite Juno ? Cela faisait longtemps que tu n’étais pas venu à l’appartement. Un problème avec ton fiancé ? »


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MessageSujet: Re: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptyMer 6 Juin - 16:27

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« Un problème avec mon fiancé ? Noooon pas du tout au contraire ! Mais je voulais savoir comment tu allais. » Juno, mauvaise menteuse devant l’éternel, incapable de dire franchement ce qu’elle pouvait bien penser de la situation. Le fait est qu’elle n’était plus retournée à cet appartement depuis un lustre…A raison. Cela ne faisait que lui rappeler à quel point Megan s’en allait, petit à petit, traversant une route sur laquelle l’étudiante en Physique ne pouvait la suivre. Cette simple idée lui déchirait littéralement le cœur. Juno aurait cru ressentir cette souffrance sur le visage de Jan Cruz, mais rien. Il semblait presque apaisé, une ébauche de joie marquée par ce sourire étonnant contre son visage. La brunette avait beau le scruter avec une attention toute particulière, elle ne discernait plus cette tristesse abominable qui le torturait il n’y a pas deux semaines. « Tu as l’air d’aller » reprit-elle d’une petite voie qui se voulait enjouer, ne sachant sur quel pied danser et encore moins comment aborder les raisons de sa visite. Mais si Juno était une menteuse redoutable lorsque la nécessité se faisait sentir, elle savait tout aussi bien être brutale et aussi incisive qu’une lame de samouraï. A ses yeux, Jan Cruz était marié à la femme la plus merveilleuse que la terre ait portée en son sein. Il ne pouvait décemment pas la tromper alors que celle-ci restait plongée dans un profond sommeil…C’était tellement impensable que ses membres en trembleraient si d’aventure elle ne se contrôlait pas. Il s’agissait là d’un respect énorme. Juno respirait presque calmement, et se contentait de faire son petit tour de propriétaire, de s’imprégner à nouveau de ces objets, de la décoration de l’appartement dont s’était occupé Megan avec tant de goût. Le clou final de son spectacle fut marqué par une petite caresse sur le haut du crâne de Tacos, résolument décidé à mettre un terme à la vie de l’une des baskets de son maître, semble-t-il. Il allait lui permettre d’envisager une sortie tout à fait brillante. Une sortie qui n’aurait jamais pu lui traverser l’esprit si elle ne l’avait pas touché, lui, l’animal qui tenait compagnie à cet homme quotidiennement… « Je me suis dis qu’il fallait que je vienne te voir, que je prenne de tes nouvelles. Je t’ai toujours adoré, tu le sais, hein ? » Juno avait laissé son visage se marquer de cette habituelle expression mutine lui allant si bien. Mais ce n’était rien de plus qu’un calme olympien avant une tempête terrible. « Je voulais aussi te donner des nouvelles…Comme je ne t’ai pas vu depuis le début de ma grossesse, je te l’annonce officiellement : c’est une fille ! Et on a même choisi le prénom avec Randy. Elle va s’appeler Lise. J’avoue que j’ai encore du mal à m’imaginer future mère, mais il faut croire que tout arrive, même aux personnes paumées comme moi…Et je vais changer de spécialité ! Je continuerai la Physique, mais grâce à un vétérinaire qui a accepté de me prendre comme assistante, je vais tâcher de commencer des études pour devenir à mon tour vétérinaire. Je n’ai jamais été franchement douée avec les gens, mais avec les animaux…C’est autre chose. »

Jusqu’ici, Juno avait gardé son regard pointé vers Tacos, qu’elle caressait vigoureusement sans discontinuer, jusqu’à ce que son discours ne finisse par sonner faux dans son esprit. Tout ceci n’était qu’un détour particulièrement bien agencé afin d’éviter LA conversation. Les mots se bousculaient dans son esprit et bientôt, elle se releva comme si la foudre l’avait littéralement frappée. Son visage était redevenu impassible, ses yeux brillaient à la hauteur de la foule de sentiments qu’elle ressentait, et cette idée fixe venait d’avoir raison d’elle. « Je sais que tu as trompé Megan. » Le couperet de la guillotine s’était métaphoriquement abattu sur la nuque de ce pauvre Jan Cruz tandis que Juno serrait les poings. S’il ne la mettait pas dehors après ça, qu’il ne s’inquiète de rien : elle risquait de s’en vouloir jusqu’au retentissement des trompettes de Jéricho ! « Je suis désolée. Mais quand je l’ai appris, ça m’a fichu un sacré coup. Je ne suis pas du tout bien placée pour te donner des leçons, je le sais…Mais merde Jan, c’est Megan ! Tu sais, cette femme merveilleuse que tu as épousée et que personne ne peut égaler ! Je ne pensais pas que tu pourrais…Franchement, moi je ne perds pas espoir. Pourtant, je ne suis personne comparée à toi ! Tu peux me dire ce qui t’es passé par le ciboulot ? » Juno qui sermonne, Juno qui juge. C’était bien une première…Mais elle n’avait jamais pu être patiente lorsqu’un être aimé se trouvait touché. Et si Megan se réveille un jour, la brunette ne voulait certes pas avoir à la consoler d’un écart de conduite de ce genre.
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MessageSujet: Re: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptyVen 8 Juin - 10:13



Juno & Jan Cruz
« Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur »


♦ ♦ Juno. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu entre les murs de cet appartement. Je crois bien que la dernière fois remonte à notre dernier dîner à trois à moins que je me trompe. Je n’avais pas les idées très claires en ce moment. Il faut dire que j’avais l’impression de nager en plein brouillard entre Grace qui m’aidait dans l’enquête sur l’accident, la jeune femme qui avait été ma maitresse avant la rentrée scolaire et que j’avais croisé fortuitement dans un couloir et Megan toujours dans le coma ; bref, je commençais un peu à avoir la tête trop pleine. Heureusement, je pouvais me vider l’esprit avec la musique ou encore avec ce monstre qui me servait de chien ou de destructeur de basket. Quoi qu’il en soit, j’étais heureux de revoir celle que je considérais comme ma belle-sœur. Nous étions souvent en contact à l’Université mais cela faisait un moment que je ne l’avais pas croisé en dehors de mon lieu de travail. Tout de suite, je fus inquiet concernant son couple. Cela ne me regardait pas mais je ne voulais pas que son fiancé la fasse souffrir. Elle ne méritait pas cela surtout dans sa nouvelle condition. « Tout comme tu sais que je t’ai toujours adoré Juno ? » lui répondis-je tout en me demandant ce qui allait me tomber sur la tête. Je m’attendais toujours à tout avec elle et surtout au pire. Il faut dire qu’elle était imprévisible et j’avais appris à mes dépends qu’il valait mieux être son ami que son ennemi. Cette pensée me fit sourire tandis qu’elle caressait Tacos tout en se lançant dans un monologue. Je fronçais les sourcils car Juno partait rarement dans de longues diatribes sans lancer après une phrase qui tue. Toutefois, j’affichais un sourire heureux pour elle. Une fille. Quel miracle de la nature que pouvait être un enfant. J’avais toujours voulu des enfants avec Megan mais nous n’avions pas eu le temps de mettre un bébé en route. Et je n’aurais certainement jamais le temps ce qui me désolait au plus haut point. « Je suis sûr que vous serez des parents extraordinaire, j’espère juste que ta fille n’aura pas la même ma… »

Je n’avais pu terminer ma phrase qu’elle se retournait précipitamment et m’assenait la fatidique réplique que je redoutais un peu plus tôt. Je me passais une main lasse sur mon visage. Sans le vouloir, elle m’avait fait me projeter quelques mois plus tôt alors que je me trouvais au Mexique pour visiter mes mères. Ce soir-là, je fêtais seul comme un con mon anniversaire de mariage. J’avais bu plus que de raison et Lux avait été là.. Dire que je pensais que cet incartade resterait un fardeau connu de moi seul, je me trompais lourdement. J’avais appris que mon amante d’un soir appartenait à la même confrérie que Juno, que cette dernière l’apprenne n’avait été qu’une question de temps. « Ce qui m’est passé par la tête ? Je n’en sais rien ! J’étais complétement bourré, noyé dans mon chagrin et j’ai craqué ! » Commençais-je à lui expliquer tout en faisant des aller et retour dans mon salon, Tacos à mes pieds en parfait chien. Puis, ce fut l’explosion. « Merde, tu crois que c’est facile ? Tu crois que je me dégoute pas d’avoir fait ça ? Cela fait trois ans que je vis seul dans cet appartement rempli de son souvenir, trois ans que j’attends qu’elle se réveille, trois ans que je fais mon possible pour continuer de respirer sans elle, que je continue de faire semblant d’avoir une raison de me battre ! Est-ce que tu sais ce que ça fait de la voir endormie, si.. absente, si lointaine ? Je l’aime plus que ma vie et tu le sais ! Seulement, je crève d’être privé d’elle, de sa chaleur, de son rire. Putain Juno, c’était notre anniversaire de mariage et je l’ai passé à boire avant de coucher avec une femme qui se révèle être une étudiante ! Tu crois que je ne me dégoute pas ? Tu crois que je ne me considère pas comme le pire des salops ? Et tu sais le pire ? Le pire dans l’histoire c’est que cette nuit pour la première fois en trois ans, j’ai oublié d’avoir mal, j’ai oublié que j’étais seul. »

Sur la fin, ma voix s’était faite presque comme un murmure. Je ne voulais pas passer mes nerfs sur elle mais j’étais fatigué de ce combat. « Excuse-moi. » demandais-je pardon en n’osant pas affronter son regard. Qu’allait-elle en penser ? Sans un mot, j’allais près de mon bar et me servit un verre de scotch avant d’aller lui chercher une canette de soda pour la lui tendre toujours sans un mot. J’ignorais si elle voulait boire mais moi, j’avais besoin d’un remontant. « Je ne sais plus quoi faire Juno. »


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MessageSujet: Re: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptySam 9 Juin - 16:28

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« Je ne suis pas sûre que boire de l’alcool tout de suite soit vraiment une bonne idée…Tu ne veux pas plutôt que je nous prépare quelque chose à grignoter ? » Juno ne lui jetait pas réellement la pierre, bien qu’elle n’ait jamais été dans une situation similaire. La brunette n’était pas encore mariée et ne savait donc pas ce que cela pouvait faire de sembler perdre l’être aimé, mais elle aimait actuellement quelqu’un plus que sa propre vie. Si jamais Randy venait à disparaître, elle n’aurait plus le goût de vivre. Tout ce qu’elle voudrait alors, c’est foutre son existence misérable en l’air, et comme elle l’avait prouvé par le passé, elle savait très bien être douée en la matière. Elle ne pointait pas seulement du doigt le fait qu’il ait fauté, mais qu’il ne soit pas venu la trouver pour en parler. Ils s’étaient pourtant rapprochés depuis le tragique accident. Bien que dernièrement leurs contacts aient été réduits, Juno ne lui aurait jamais fermé sa porte, bien au contraire. La preuve, elle était bien là, n’est-ce pas ? La jeune femme ne s’était pas pointée uniquement pour lui remettre les idées en place, mais également pour lui prouver qu’il y aurait toujours une épaule sur laquelle il pouvait se reposer en cas de besoin. Il n’était pas tout seul au beau milieu de ce brasier d’enfer. Ce fut sans doute pourquoi elle n’hésita pas à lui prendre délicatement son verre des mains avant de lui caresser doucement le dos. Juno avait toujours été tactile avec les personnes lui tenant particulièrement à cœur, et Jan Cruz n’avait jamais fait exception…Megan lui avait bien confié qu’elle lui faisait confiance pour veiller sur son mari au cas où, non ? Alors elle tenait sa promesse. « Je n’ai jamais dis que c’était facile. Personne ne peut réellement comprendre ce que tu traverses, moi la première…Mais tu aurais dû venir m’en parler. J’aurais pu t’aider, ou au moins essayer ! Tu reconnaîtras que ce n’était pas bien malin de t’envoyer en l’air avec une fille qui fréquente ma confrérie…J’en suis présidente, je connais tout le monde dans ce bourbier, crois-moi ! » Juno émit une petite ébauche de sourire, signe que plutôt que de lui jeter la pierre, elle cherchait à dédramatiser. Elle ne savait pas au juste quelle réaction aurait Megan si d’aventure elle l’apprenait un jour, mais une chose était sûre : elle ne l’apprendrait pas de la bouche de l’étudiante en Physique. Juno n’était pas une balance, et bien qu’elle adore sa sœur de cœur, elle adorait également Jan Cruz. « Je garderai le secret, tu peux compter sur moi. Megan n’apprendra rien de ma bouche, après tout, c’est vous que cela regarde. Mais en l’apprenant, j’ai été désolée pour toi avant même que d’être en colère contre toi. Par que dans le fond, ça m’énerve de ne pas pouvoir t’aider davantage. Je trouve facilement des solutions, d’ordinaire ! Et je ne savais pas que ce jour là, c’était votre anniversaire de mariage. Bordel, pourquoi tu n’es pas venu me voir ?! » Cela lui aurait évité toute cette culpabilité, toute cette rancœur qu’il semblait ressentir envers lui-même et ce mal qui allait certainement le ronger pendant un moment encore. Elle connaissait la hauteur des sentiments qu’il portait à Megan…

« Il y a encore de l’espoir, fais-moi confiance » répéta tout de même Juno avant de le serrer doucement entre ses bras, suffisamment fort pour qu’il soit réellement en mesure de sentir sa présence rassurante, mais pas assez pour l’étouffer. Elle lui rendit ensuite son verre et s’empara du soda qu’il lui avait précédemment tendu, avant de l’embarquer jusqu’à sa cuisine et d’enfiler un tablier. A priori, il n’avait rien d’autre de prévu, quant à elle, Randy comprendrait la nécessité absolue de remonter le moral à Jan Cruz et de lui tenir compagnie, au moins le temps d’une soirée. Sachant que la brunette serait prête à passer la nuit ici s’il lui fallait une présence. « Que dirais-tu d’une bonne tortilla ? Je suis une cata ambulante en cuisine, mais ça, je sais bien faire, tu as du bol ! Megan m’a donné énormément de cours et n’a pas abandonné face au désastre culinaire que je suis…Ce qui n’est pas peu dire ! Je vais nous faire un truc sympa, on va parler de ce que tu veux et si besoin, je passerai la nuit ici. Ca rattrapera le fait que je t’ai laissé tout seul pendant si longtemps. Ce n’est pas mon genre…Crois-moi, je suis aussi coupable que toi de la situation ! Il m’est arrivé beaucoup de choses et moi-même j’ai pas mal merdé, alors…Je ne te jette pas la pierre, au contraire. Je voudrais simplement que tu ailles mieux. » Juno mettait de côté le coup de la tromperie, au moins pour l’instant. Il lui en parlerait à un moment donné s’il en ressentait le besoin, et dans la seconde ce n’était pas utile d’enfoncer le clou.
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MessageSujet: Re: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptyLun 11 Juin - 9:51



Juno & Jan Cruz
« Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur »


♦ ♦ Je me sentais mal à cause de mon éclat. Juno n’avait pas à subir ma colère et encore moins être témoin de mes états d’âme. J’étais l’adulte dans cette histoire même si elle n’était pas une enfant, je me devais de la protéger de cela d’autant plus qu’elle attendait un enfant. J’avais tendance à me montrer très protecteur vis-à-vis d’elle. Trop si je comprenais bien ses propos. Comment voulait-elle que je lui fasse part de tous mes doutes ? Je n’étais déjà pas un fend la bise de ce côté-là en temps normal alors avec toute cette histoire me confier relevait du miracle. En réalité si je réfléchissais bien, il y a une seule personne à qui je me confiais sans problème : Maria. Cette femme qui est à la fois mon amie mais aussi ma patronne. Cela faisait des années que nous nous connaissions et elle m’a été d’un grand secours l’année que j’ai passé en fauteuil roulant des suites de l’accident. Toutefois, je devais avouer que la présence de Juno m’apaisait également. Elle était comme un lien indestructible entre ma femme et moi. Ces dernières années, sans le lui dire, quand je doutais du futur, j’allais la voir et son optimisme guérissait mes plaies. Oui, sans le savoir ce petit bout de femme était devenu un phare dans ma nuit et je ne savais pas comment la remercier. Il faut dire qu’elle avait toujours le mot pour vous réconforter cette petite. « C’était peu avant la rentrée scolaire, je rendais visite à mes mères.. Comment aurais-je pu imaginer qu’elle étudiait à Berkeley ni même qu’elle fréquentait ta confrérie… Dans un sens, c’est mieux ainsi. » Lui dis-je avec un rictus d’autodérision. Je me souvenais bien de cette rencontre. Un bar fréquentait, cette musique lancinante qui vous allumait les reins, et cette blonde incendiaire qui lui avait retourné la tête le temps d’une nuit.

Lorsqu’elle me serra dans ses bras et me répéta qu’il y avait encore de l’espoir, je la tins serrée contre moi et embrassa son front comme un père le ferait pour sa fille. Avec le recul, quand je me repassais tous nos dîners, déjeuner ou escapades tous les trois, nous avions l’air d’une famille. Juno était comme une fille pour moi bien plus qu’une belle sœur. Il m’avait fallu cette soirée pour me rendre compte de l’importance qu’elle avait pris dans ma vie. Dire que j’étais ému serait un euphémisme. « Comme je te l’ai dit puce, je me trouvais au Mexique ce jour-là. Je pensais bêtement que m’éloigner de la Californie me ferait du bien. Dans un sens ça a été le cas car même si je me sens mal par rapport à Megan, j’avais besoin de ça.. J’avais besoin de revivre. Cela fait trois ans que j’attends, que même la musique ne me transporte pas aussi facilement qu’avant et tu sais à quel point la musique est essentielle dans ma vie ! Lorsque Megan se réveillera, je lui en parlerai et si elle me pardonne alors je serais le plus heureux des hommes. » Dis-je avec un sourire qui se voulait confiant. Je n’étais pas le genre d’homme à tromper sa femme et rentrer à la maison bien sagement comme si de rien n’était. Non bien au contraire, j’assumerai ma faute. Néanmoins, il restait un détail à régler : « Juno, tu n’es pas faiseuse de miracles alors ne te débats pas avec une culpabilité qui n’est pas la tienne. Tu fais déjà beaucoup pour moi et je ne t’en remercierai jamais assez ! Alors cesse de te sentir coupable sinon je reprends mon verre et je le bois. » Ajoutais-je à son encontre d’un air mi-figue mi-raisin. « Pense un peu au petit être qui grandit en toi ! Ok ? Mais en attendant, tu sais que je ne dirais jamais non à une bonne tortilla ! »

Ah ça dès qu’on me parlait de nourriture, j’étais le premier à répondre présent. Ma femme rigolait souvent en disant que je n’étais pas un homme difficile à satisfaire : un plat mexicain et j’étais au paradis. Il semblerait que Juno soit du même avis. « Je crois quand même que tu n’auras pas à passer la nuit ici, pas certain que ton fiancé apprécie. D’ailleurs comment va Rudy..non Randy ? » . J’adorais faire semblant de ne pas me souvenir de son prénom pour la taquiner. A ce moment-là nous étions tous les deux dans la cuisine. Heureusement que j’avais toujours de quoi faire une tortilla.. Ok en même temps, c’était le seul plat que je savais cuisiner avec les tacos. « Alors chef Juno, de quoi avez-vous besoin pour votre merveilleux plat ? Je serais votre comis pour la soirée ! Que dirais-tu si je nous préparais une salade de fruit pour dessert ? » Lui demandais-je finalement, toute bonne humeur retrouvée. Cette soirée serait placée sous le signe de la joie puisque pour une fois, l’appartement ne serait pas vide mais bien emplit de rire.



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MessageSujet: Re: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptyMar 19 Juin - 16:31

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Derrière ses fourneaux, toute prête qu’elle était à faire LES tortillas du siècle, Juno admirait grandement l’élan d’honnêteté dont faisait preuve Jan Cruz. Il n’avait pas besoin de se lancer dans un discours d’une heure pour prouver à la jolie brunette qu’il restait l’homme bien que Megan avait épousé. Certes, l’étudiante en Physique n’était aucunement responsable de ce débordement, ou même de la potentielle souffrance dont sa sœur de cœur serait la victime à son réveil, mais c’était plus fort qu’elle. Lui demander de ne pas culpabiliser, c’était comme lui imposer de ne plus aimer la Physique, ou d’être moins cérébrale, ou encore de cesser de vouloir écrire des bouquins sur d’importants préceptes de Science tout en espérant toucher un public large et varié. Juno n’était rien d’autre qu’une jeune femme compliquée, avec ses propres erreurs et autres boulets à la cheville, quoi que lui en dise Jan Cruz. Elle l’appréciait, et le fait de ne pas avoir été là quand il avait le plus besoin de compagnie faisait naître en elle une culpabilité sans nom. Impossible pour elle de passer l’éponge sur son propre manquement d’attention. « Je ne suis peut-être pas faiseuse de miracles mais d’où je viens, la famille passe toujours avant tout. Tu sais… Ma mère nous a abandonnés, mon père mon frère et moi. Je n’avais que sept ans lorsqu’elle est partie en me laissant Jaimie, encore bébé à l’époque, entre mes bras. Je sais ce que signifie une responsabilité et même si tu es le plus adulte de nous deux, ça ne veut pas dire que j’ai le droit de te laisser sur le bord de la route, à errer dans ce triste sort qui est le tien. C’est un juste retour des choses. Tu es le mari de Megan et donc à mes yeux tu fais partie de ma famille. Tu pourras me menacer de boire la bouteille entière, ça ne changera pas mon point de vue là-dessus ! » Juno se mit à sourire tandis qu’elle attrapait farine de maïs, œufs et autres ingrédients nécessaires pour la préparation de délicieuses tortillas dont elle avait le secret. Elle n’avait aucune origine espagnole ou mexicaine, mais la cuisine de ces deux pays la fascinait littéralement. Il y avait comme de la chaleur, de la joie de vivre dans chacun des mets que ces deux peuples préparaient. Il n’y avait qu’à se rincer l’œil avec les couleurs qui en découlaient et on ne pouvait qu’en avoir l’eau à la bouche ! Impossible pour la jolie brunette de ne pas être toute guillerette à l’idée de repasser derrière les fourneaux, après avoir été des semaines coincée dans son lit à cause de sa grossesse risquée. Mais comme à chaque fois, la réalité de sa propre existence finit par la reprendre à la gorge : Jan Cruz demanda des nouvelles de Randy et même si elle sourit à sa question, elle ne savait guère par où commencer. Ils avaient eu pas mal de coups durs récemment et si elle ne dormait pas chez elle, une fois n’est pas coutume, elle n’en ferait pas une maladie. Peut-être elle aussi avait-elle besoin d’avoir une épaule différente sur laquelle se reposer. Avec lui, ce serait donc un échange de bons procédés ! « Randy va bien. Mais il vient d’ouvrir sa propre maison d’édition alors je deviens cinglée à être toute seule, toute la journée, allongée sur mon lit parce que c’est mieux pour le bébé. Impossible de lui faire lever le pied même après tout ce qu’il lui est arrivé. Disons qu’il a… Une famille spéciale. Le genre que personne ne voudrait avoir, je te prie de me croire. Récemment, il s’est fait agresser, et pendant trois semaines, il n’a pas pu marcher. Il pensait qu’il ne pourrait plus jamais, d’ailleurs. Et en pensant cela, il a fait en sorte que je foute le camp. C’est monstrueux à dire, tu ne trouves pas ? Alors je me suis réfugiée dans ma caravane, sur le terrain que j’ai gagné en ayant une main très chanceuse au poker. Tu te souviens ? Vous étiez venu avec Megan une fois. » Juno était marquée par l’épisode qu’elle venait de compter à haute voix. La preuve, si elle était concentrée sur la cuisine qu’elle faisait, elle refusait de lever un œil vers Jan Cruz… Elle ne voulait surtout pas voir son expression horrifiée.

« Je vais bien, hein. Randy s’est excusé, mais j’ai du mal à oublier. J’ai vraiment eu l’impression d’être un vulgaire objet que l’on prend et que l’on jette. Comme quoi tu vois, tu n’es pas le seul à péter une durite. » Juno ne voulait pas qu’il se sente coupable. Après tout, ils étaient deux êtres humains perdus dans leur marasme de problèmes, peinant à sortir la tête de la flotte. En attendant, ils pouvaient se consoler avec un repas en bonne et due forme… « La salade de fruits serait un délice, mais s’il y a une montagne de fraises avec ! »
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MessageSujet: Re: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptyMar 19 Juin - 21:24



Juno & Jan Cruz
« Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur »


♦ ♦ Si on m’avait posé la question, j’aurais de suite répondu que j’étais fier de connaitre une femme comme Juno. Ce petit bout de personne était à la fois adorable, imprévisible mais aussi tellement sensible. Je savais que j’aurais beau le lui répéter en large, en long et en travers, elle ne changerait pas d’avis. Cela m’ennuyait grandement car elle n’avait pas à porter cette culpabilité surtout pour une connerie dont j’étais le principal fautif. Tromper Megan était une chose qui me révulsait et je devrais vivre avec malheureusement. Juno, elle, y était totalement étrangère mais je connaissais cette façon de réagir. Elle était protectrice envers les gens qu’elle aimait et je savais qu’elle adorait ma femme. La seule chose que j’espérais, était qu’elle ne se fasse pas trop de mal surtout dans l’état dans lequel, elle était. Aussi, se mettre derrière les fourneaux était une bonne car elle nous permettrait peut-être de penser à autre chose ou de panser nos propres blessures. Il parait que parler d’une chose amoindrissait son impact. Peut-être ou peut-être pas. Avec le recul, même au plus sombre de ma vie, je n’avais jamais eu gout à me prêter au jeu des psychologues etc. Heureusement, dans mon malheur, j’avais pu compter sur des amis sincères comme Maria, Juno pour ne citer qu’elles. Aussi, je voulais me montrer à la hauteur de celle que je considérais comme une fille. « Tu fais aussi partie de ma famille Juno. Si l’accident nous a pris une personne chère, elle nous aura au moins donné cela. » Lui répondis-je tout en lui souriant tendrement alors que je commençais à réfléchir à la salade de fruit que je pourrais composer afin de faire exploser ses papilles gustatives.

Porter dans mon élan, je demandais donc des nouvelles de son fiancé. Quelle ne fut pas ma surprise en l’écoutant me raconter ses problèmes. Au fond de moi, je comprenais la réaction de Randy pour y être passé avant lui. Durant une année, j’ai été cloué dans une chaise roulante avec le désespoir que cela offrait en prime. Je me souviens des difficultés rencontrées, du regard des autres qui changent peu à peu, des contacts qui s’amoindrissent puisque vous ne pouvez pas avoir accès à tous les lieux. Vous devenez peu à peu un boulet pour vos proches mais ils sont trop gentils pour vous le dire. Alors oui, je comprenais qu’il eut envie d’écarter Juno de sa vie, de lui épargner le spectacle de cette déchéance. Il n’y a rien de pire que de voir de la pitié dans les yeux de l’être aimé ou alors de le voir changer. Pour un homme, c’était pire quand vous vous sentez diminuer. Je préférais toutefois ne rien dire de ma pensée actuelle pour ne pas la blesser. A l’heure actuelle, je n’avais pas à lui dire que je comprenais Randy mieux que personne mais je savais déjà que je n’abonderai pas dans son sens. Tout ce que je pouvais faire était de l’écouter parler, et de lui apporter ce soutien infaillible qu’elle était en droit de mériter. Quand elle termina sur les fraises, je ne pus m’empêcher de me glisser derrière elle et de l’enlacer dans une étreinte réconfortante. « Puce, tu aurais du venir me voir. Tu sais que cet appartement t’es ouvert de jour comme de nuit et que si tu as besoin de quoi que ce soit même d’y passer la nuit, la semaine, le mois, l’année ou toute ta vie, tu seras toujours accueillie avec plaisir ! Le seul conseil que je peux te donner c’est de pardonner à Randy. Il a traversé une période difficile, toi aussi et il t’a blessé mais je pense que ce n’était pas volontaire. Il voulait te préserver mais malheureusement il a fait tout le contraire. » Murmurais-je tout en la berçant contre moi avant de la relâcher. « Mais tu as raison, une salade de fruit sans beaucoup de fraise, ce n’est pas une salade de fruit ! Allez, chef, trêve de bavardage, je ne sais pas toi mais je meurs de faim ! »

Tout en la gratifiant d’un clin d’œil, je m’attelais à éplucher des fruits et de les couper en cube dans un grand saladier. J’aimais beaucoup le tas de couleurs différentes que cela offrait à mon regard. On pouvait même dire que je ressemblais à un gosse à l’heure actuelle. Une idée me vint rapidement et je disparus de son champ de vision, revenant quelques instants plus tard, une légère ambiance samba m’accompagnant. « Avec ma mère mexicaine, nous avions pour habitude de diner en musique, de danser à la lueur des étoiles. C’était notre moment complice entre mexicains qu’elle disait. Je te propose donc de diner dehors sur la terrasse et si tu te sens bien, nous pourrions aller promener Tacos ensemble tous les deux après. Quoique.. ce n’est foncièrement pas raisonnable dans ton état ! Tu ferais mieux d’appeler Randy et de lui dire que tu passes la nuit ici » assurais-je tout en terminant ma salade de fruit.





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MessageSujet: Re: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptyMer 20 Juin - 17:54

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•• You could sleep with the entire planet
and still feel rejected.

Pardonner… Bien sûr qu’elle lui avait pardonné, là n’était pas la question ! Mais pardonner et oublier restaient deux choses bien distinctes, et en dépit de tout ce qu’elle disait, elle n’oubliait pas tout ce qui s’était passé. Elle ne pouvait s’empêcher de craindre pour la suite, et de voir leur relation se briser à nouveau s’il décidait de partir. Elle n’était pas là pour faire joli, elle voulait être là dans la santé comme dans la maladie, il n’y avait pas la moindre équivoque possible dans son esprit. Mais allez faire comprendre ça à un membre du sexe masculin, ayant probablement une certaine compassion vis-à-vis de la décision qu’avait prise son éditeur de fiancé. Juno accueillit cependant l’étreinte que lui offrit Jan Cruz avec un plaisir non dissimulé. Dire qu’elle manquait un brin d’attention était un euphémisme, et ce fut pourquoi sa réplique fut tranchante lorsque l’époux de Megan lui suggéra d’appeler Randy pour lui apprendre qu’elle passait la nuit ici… « Inutile, il est en voyage d’affaires et je n’ai pas le moindre moyen de le joindre. Il n’en saura rien et pour une fois je ne vais pas lui demander la permission de voir quelqu’un que j’aime beaucoup pour que nous nous remontions mutuellement le moral. » La brunette se mordilla légèrement la lèvre inférieure tandis qu’elle s’affairait à ses tortillas avec des gestes précis et assurés. Habituellement, faire la cuisine n’était guère son passe-temps, d’autant qu’elle n’était pas du tout douée en la matière, mais on pouvait dire que c’était une échappatoire comme un autre pour éviter de faire face au monceau de problèmes restant à affronter. N’a-t-on pas suffisamment dit que Juno était l’experte ès comportement d’autruche ? « Excuse-moi, ce n’était pas contre toi. Disons que c’est un peu un ras-le-bol de tout. C’est pour ça que je ne te jette pas la pierre pour ce que tu as fais. Je ne veux pas tromper Randy si jamais tu te poses la question ! Je n’aurais même jamais cette idée, je préfèrerais passer sous un train !! Mais je comprends tout de même. Le fait d’en avoir marre d’être seul, d’avoir tout cet amour à donner tout en ayant la ferme impression qu’il n’est jamais reçu comme il faut, ou par les bonnes personnes. » Juno n’était pas en pleine remise en question, bien sûr que non. Elle voulait juste mettre en lumière que c’était une grande fille, qu’elle pouvait prendre quelques risques et qu’une petite balade à la belle étoile pour sortir Tacos la tentait bien plus qu’elle ne saurait le dire. Qu’importe que les médecins ne soient pas d’accord et que Randy pique une crise si d’aventure il l’apprenait un jour… Elle n’en pouvait plus de rester enfermée. « Par pitié, tu ne vas pas t’y mettre aussi ! Prenons la chose autrement : après le dîner, nous allons sortir Tacos, ce n’est pas une question, c’est une affirmation. » A l’aide de son sourire aimable et charmeur numéro trente-trois bis, impossible de résister à Juno, c’était de notoriété publique.

« Et je lui ai pardonné. Ca me revient à l’esprit par vague et ça me réveille la nuit, ça prouve que malgré tout ce que j’essaye de faire, je n’oublie pas. Il ne m’a pas seulement chassée moi, c’est bien ça le souci ! Il y a Lizzie dans l’équation maintenant. Et j’ai trouvé sa réaction… Capricieuse. Je comprendrais son désarroi, et je serais restée quoi qu’il advienne car c’est mon rôle, même si nous ne sommes pas encore mariés. Comme si c’était mon genre de fuir à la première difficulté ! Je ne suis pas qu’une jolie poupée que l’on prend et que l’on jette, si tu me passes l’expression. » Juno manqua de lâcher la farine tant sa propre dernière phrase l’énervait. Mais elle finit par relâcher la pression en éclatant de rire, se trouvant ridicule de remuer encore et encore le couteau dans la plaie alors qu’en dépit de tout ce qu’ils avaient déjà traversé, ils s’en étaient bien sorti et avaient conservé la tête hors de l’eau. « Désolée. Je suis égoïste, je ne parle que de moi !! Parle-moi de toi, que je me taise un peu… Tes élèves ne te mènent pas trop la vie impossible, tu sors le fouet quand il le faut ? »
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MessageSujet: Re: Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur EmptyJeu 21 Juin - 20:12



Juno & Jan Cruz
« Sois la voix de mon bonheur ou de mon malheur »


♦ ♦ Je venais sans m’en rendre compte de mettre les pieds dans le plat en lui proposant de contacter son fiancé. Il y a des fois, où je ferais mieux de tourner sept fois ma langue dans ma bouche car je faisais plus de mal que de bien. Ma pauvre Juno, je sentais qu’elle aurait aimé que son fiancé soit plus présent et je la comprenais. Il n’y avait rien de pire dans un couple que d’être la personne qui attend. Je me souviens encore de comment ma mère tentait de patienter lorsque l’administration américaine trainait en longueur pour nous confier nos papiers. Elle m’avait dit ce jour-là que c’était une des plus terribles épreuves pour un couple mais que si les deux personnes s’aimaient sans restriction alors tout se passerait bien. Je ne sais pas si c’était vrai ou pas ayant moi-même déjà fauté en début d’année. Toutefois, je savais que Juno serait plus forte que moi et elle me rendait fier d’être dans son entourage. « Alors ce soir profitons l’un de l’autre pour nous remonter le moral ! » lançais-je à la cantonade pour détendre cette atmosphère mais très vite elle me présenta des excuses. D’abord, je ne compris pas trop le pourquoi du comment mais j’en saisi rapidement le sens. L’entendre me confirmer qu’elle ne tromperait pas son fiancé me rassura pleinement même si je n’avais pas besoin de cette confirmation pour le savoir. Etrange que de nous deux, ce soit elle la plus courageuse et la plus déterminée. Il m’était si difficile jour après jour de continuer d’attendre le réveil de ma femme, d’attendre de retrouver cette chaleur féminine contre moi. Ces derniers temps, je devais même avouer qu’il m’arrivait de ressentir la tentation de dormir dans mon bureau à Berkeley mais la présence de mon chien me forçait à ne rentrer rien que pour m’occuper de cette boule d’énergie.

« Je comprends tout à fait ma puce et je ne l’ai pas pris pour moi. Tu en as discuté avec Randy au sujet de ses absences ? Vous allez avoir un bébé tout de même ! » Marmonnais-je sur la fin avant d’enchainer sur une proposition de sortie pour mieux me rétracter car la belle était en plein dans une grossesse à risques. Je ne pus m’empêcher de rire quand elle demanda pitié. J’aimais beaucoup la taquiner et l’embêter était un de mes passe-temps favoris. Bon ok, depuis qu’elle était enceinte, j’étais plutôt du genre à lui proposer un coussin lorsqu’elle voulait s’asseoir qu’à la taquiner mais je me devais aussi d’être raisonnable. J’avais si peur pour elle et son enfant. Avoir un enfant était une chose si miraculeuse, si belle que je ne voulais pas qu’il arrive quelque chose ni à l’un, ni à l’autre. Personnellement, j’aurais beaucoup aimé avoir un enfant de ma femme. Toutefois, aller refuser quelque chose à Juno quand elle vous regarde avec cet air-là ?! « Ok ok ma puce.. Au fait l’accouchement est prévu pour quand ? J’espère que tonton Jan sera prévu dans les faire-part de naissance hein ! » M’exclamais-je tout en préparant des coupelles et autres petites cuillères pour que nous puissions déguster la salade de fruit après notre repas. « J’espère quand même qu’elle n’aimera pas autant les ordinateurs que sa mère sinon nous courrons à la catastrophe mes amis ! » continuais-je sur ma lancée avec un air pitoyable comme celui d’un condamné à mort. Deux Juno ? Non, je n’y résisterai pas et le monde non plus. Cette dernière enchaîna rapidement sur Randy et sur le fait qu’elle lui avait pardonné mais qu’elle n’arrivait pas à oublier. C’est sûr que l’insécurité serait présente surtout pendant sa grossesse mais je préférais me taire cette fois-ci puisqu’elle me posait une question l’air de dire : changeons de sujet.

« Mes élèves vont bien. Il y a juste une élève que je ne cerne pas. Une première année. Penelope McCarthy. Très bonne élève, motivée, polie et adorable mais je ne sais pas, j’ai l’impression quand elle me regarde qu’elle désire m’avouer quelque chose mais qu’elle hésite. C’est perturbant, j’ai l’impression de la connaitre sans la connaitre et de la voir partout en ce moment. » Souriais-je tout en secouant vivement la tête pour me l’ôter de l’esprit. Il y avait quelque chose chez cette étudiante qui m’attirait. Non pas une attirance physique que l’on ressent pour une maitresse mais plus complexe, plus tendre, presque filiale. Je devais réellement manquer de sommeil ces derniers temps pour divaguer autant. « Quoiqu’il en soit, je suis pas mécontent que cette année scolaire se termine. Avec les événements de ces derniers mois, je crois que nous avons tous besoin d’une longue pause. D’ailleurs, un de mes collègues est en train de monter un album et j’ai accepté de l’aider pour la partie musique. Je t’avoue que je suis très emballé par ce projet. »

Jouer de la musique était si agréable que si je ne me retenais pas, j’irais chercher ma guitare pour me lancer corps et âme dans un morceau. « J’essaierai de t’avoir une copie en avant-première sans que tu n’aies besoin de pirater je ne sais quel ordinateur » dis-je en lui lançant un clin d’œil complice.

Ps : désolée, ce n’est pas top T__T


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