the great escape
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❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell

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Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
Swan Cartwright-Hansen
prénom, pseudo : brittany
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❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell Empty
MessageSujet: ❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell ❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell EmptyLun 20 Fév - 23:55


but that's a lonely road to travel, and a heavy load to bare
« C’est l’histoire d’un petit garçon. Il n’était pas plus riche qu’Oliver Twist, et pas plus beau qu’un clochard. Il ne possédait rien. Et puis, un jour, il croisa le chemin d’une princesse. Ils devinrent amis, et lui devint amoureux. Fou amoureux. Si bien qu’un soir, alors que le doute régnait entre eux, il lui ouvrit son cœur. J’aurais pu terminer cette histoire en disant ‘ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants’, mais cette histoire est une tragédie, pas un conte pour petits. » ◂ elle est partie c’est tout. elle est redevenue un morceau de ciel bleu, et nous devons tous continuer à vivre. a&e.

je n'ai pas peur d'avoir de la peine, c'est normal d'avoir mal. j'ai simplement peur d'être sans toi
Un léger rayon de soleil scintillait au loin, à travers les hauteurs des immeubles, ce jour-là. Les coeurs étaient joyeux, dansaient entre eux, avec leurs pétales de rose. Un quatorze février, ordinaire, comme chaque année. Et, elle marchait, sans arrêt, d'une rue à une autre, sans savoir où tout cela allait bien pouvoir la mener. Un homme s'était arrêté près d'elle, observant son visage de jeune femme égarée, en ce jour de tendresse. Elle avait croisé son regard, accélérant ses pas, de plus en plus. A la tombée de la nuit, le tissu de sa robe trempée par le sable fin, elle s'était accordée un dernier voyage, entre les étoiles et le chant des vagues. Il s'était mis à pleuvoir, ce soir-là. Elle en avait plein le visage, des gouttes de pluies. Et, elle continuait son chemin, trempant ses pieds dans l'eau glacée, le regard perchée vers le ciel en coeur. Il semblerait qu'il a pris sa main, très fort. Et, il la serrait dans ses bras. Amoureusement. Longuement. Comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Elle n'osait pas se retourner. Elle était bien, là, dans ses bras chauds. Cette pluie battante contre son visage. Ces larmes heureuses sur la mer. Elle songeait à cet amour, tout proche d'elle, qu'elle avait perdu un temps. Elle l'avait retrouvé à présent. Ses lèvres épousaient son épaule pâle. Et leurs regards observaient avec une attention toute particulière, la lueur de la Lune, et les reflets de ses couleurs sur la surface de la mer. Elle se serait bien retourné, mais elle n'avait pas osé. Elle l'aimait, lui aussi. Ils étaient enfin ensemble, comme ils l'avaient toujours espérés. Quelles conneries. Ces illusions qui naissent dans nos esprits endormis. Crois-tu vraiment que c'est lui, petite idiote ? Esthell, regardes-toi voyons. Que vas-tu devenir maintenant. Il pleut sans cesse sur ton corps. Tu te noies sous tes vagues de larmes. Et toi, tu n'arrêtes pas de marcher, sans arrêt, comme tu le faisais avant. Sous la tornade de la mort. Et, tu te retrouves seule, sur la plage de votre amour. Tu contemples les étoiles, comme avant. Toujours. Mais tu le sais, n'est-ce pas ? Tout est différent. Ce ne sont plus de simples étoiles, dans un ciel qui gronde, dans un ciel qui pleure. Non. Ce sont des étoiles, d'un sang rouge vif, dans un ciel endeuillé qui crève, dans un ciel rejeté dans la mer. A l'horizon, elle se rappelle déjà de ses pas, derrière elle, et de ses bras, qui la protège. Dans leur chambre, aux volets clos, en plein jour, pour s'embrasser et s'aimer, pour toujours. Et, elle se rappelle de ses murmures, chatouillant son oreille gauche la nuit, le coeur brillant. Quelle connerie. Loin, très loin. La bête a interrompu la course de sa vie, laissant celle de sa belle sur un trottoir décapité, par les bombes de la guerre. La guerre de l'amour. Celle qu'ils ont perdus. Qu'ils ne retrouveront plus jamais. Et, elle, elle marche, sans arrêt, comme elle le faisait avant, sans savoir où tout cela allait bien pouvoir la mener. Sous cette pluie de sang, sous cette pluie mortelle. Et, d'une rue à une autre, elle croit l'avoir croisé. Elle s'arrête, et le regarde attentivement, un instant, pour reconnaître le fond vert de ses prunelles. Et lui, il s'en va déjà, quelque part, elle ne sait où. Elle voudrait le suivre, lui dire qu'elle l'aime, qu'elle l'a toujours aimé, qu'elle l'aimera toujours. Alors, elle lit la trajectoire de ses pas, trépasse sur le sable trempée, hausse le visage, et observe la Lune. Elle tend sa main, pour qu'il prenne la sienne. Il est là. Quelque part, elle ne sait où. Et, elle ouvre ses paupières, dans leur chambre, aux volets clos, en plein jour, pour réaliser peut-être enfin, qu'il est parti, pour toujours.

Tu sais, c'est pas si grave. Je n'ai pas peur d'être seule. La solitude, c'est se combattre soi-même. Je n'ai pas peur de lutter contre ce que je suis. Non. J'ai simplement peur d'être sans toi. Tu sais, quand on meure d'envie d'en finir, qu'on veut crever à tel point qu'à l'aube d'un beau jour, on trimballe nos souliers sur les railles d'un train. Et puis, on attends. Longtemps. Que quelque chose arrive, que ce foutu train ramène son cul, pour ne plus avoir à vivre. Je n'ai pas peur de mourir. Non. J'ai simplement peur d'être sans toi. Tu sais, je me dis que je suis fichue. Car on attends. Longtemps. Qu'un train pointe ses bras de faucheuse sur nous. Et puis, finalement, il n'y a personne pour nous tenir la main, et nous rappeler qu'on compte au moins pour quelqu'un. Le pire en tout cas, c'est de se retrouver dans cette situation, d'avoir une main devant soi, et se rendre compte que ce n'est pas celle dont on a réellement besoin, que ce n'est pas celle qu'on aurait espérer tenir à jamais. Tu sais, je me demande pourquoi je t'écris, c'est idiot. Tu ne me liras plus. Tu veux savoir pourquoi je le fais ? Je me dis, qu'ainsi, tu me reviens, un petit peu au moins. Et que je te garde quand même avec moi, dans mes rêves, dans mes pensées, dans mon coeur. Tu sais, c'est pas si grave. Je n'ai pas peur d'avoir de la peine, c'est normal d'avoir mal. Non. J'ai simplement peur d'être sans toi.

« Un autre ! »
m'exclamais-je froidement à l'attention du barman, en faisant tournailler ma plume autour de mes doigts. Le visage scotchée sur sa dernière lettre, je la lisais une énième fois, même si ma mémoire l'avait depuis déchiffrée à la perfection. Je suis sortie ce soir, l'âme blessée, à la recherche d'une quelconque satisfaction. J'ai suivie les masses de nervosés tordus, prêt à s'abreuver jusqu'à l'ivresse de ces saveurs alcoolisées. Et, le chemin parcouru, je me suis retrouvée dans une boîte bondée par une jeunesse désireuse de tout. Des abrutis sans noms, qui recouvrent mon quotidien d'étudiante. Noyée dans mes anciens démons, je dégustais inlassablement le goût inéluctable de l'alcool au fond de ma gorge enflammée. D'un seul et unique élan, le verre était vide, sans aucune goutte pour refermer les plaies de mes blessures. Alors, le bras levé, j'ordonnais à haute voix, pour qu'en m'en donne un autre. Et ainsi de suite. Jusqu'à ce que je me sente vivante. Avoir ce lourd espoir sur le coeur, qui réchauffe les larmes, et le fait disparaître, l'espace d'un court instant. C'est ce que je cherchais, plus que tout. Je ne désirais pas finir épongée sur le sol, le crâne rempli par l'alcool, et ses multiples vices. Je haïssais le monde dans lequel je vivais, et ce nombre ahurissant de pauvres cons, épanouis dans des soirées puériles, pour profiter d'une jeunesse éphémère. Je détestais par dessus tout le système de notre société, qui voulait que nous soyons tous uniformes, avec les même principes et des valeurs communes. Pauvres hypocrites. Ça n'est pas là vivre. Parcourir le monde entier, à la rencontre de la nuit, y dévorer les bars, s'en gaver d'alcool, à en mourir de douleurs le lendemain, c'est gâché son existence pour des rêves futiles, qui ne durent qu'un temps. Je ne pourrai le cacher, longtemps, j'ai fais partie de ce clan très fermé, rattaché à la richesse éternelle, et aux soirées quotidiennes, allant jusqu'à l'extrême. Désormais, ma vision des choses avait changé, je ne pouvais pas le nier. Le ventre remplie de liqueurs, je me levais, sous les yeux indiscrets du barman au tablier noir. Et, ouvrant la porte, je pliais sa lettre, avant de la déposer dans la poche arrière de mon jean. Un soupir, trop fort, trop long, s'échappait de mes lèvres. Je vacillais, longeant les murs de la ville. Et, je marchais, sans arrêt, sans savoir où tout cela pouvait bien me mener. Une main sur les enceintes crasseuses et sales, la tête baisée. La capuche de ma veste sur mes cheveux blonds, je voyais venir à grands pas mes démons d'antan, ayant sans équivoque, aperçus les petites larmes sur mes joues. Un autre soupir, long, fort, et profond. Je m'en allais, sur le chemin de cet amour échouée dans le néant, quelque part dans l'océan. Résignée, je laissais le froid mordre ma peau. L'âme errante durant des heures, au plein milieu de la nuit, je gardais le visage dépité vers le sol glacé, incapable de faire face à ce terrible destin qui s'abattait une nouvelle fois sur mon corps démembrée. Et puis, les genoux tremblants, j'ai redressé mon visage. J'avais sentie l'odeur des vagues salées de la mer. Otant ma veste, je continuais mon chemin sur notre plage, nos multiples remords au fond du coeur. Le coeur serrée, je m'étais effondrée sur le sable à moitié humide. En prenant une pincée dans la paume de mes mains glacées, je regardais s'enfuir entre mes doigts, impuissante, tout ce qui avait été ma vie. Et tout ce qui ne le sera plus jamais. Serrant fortement sa chemise, que je portais désormais, contre ma chair, je retenais mes sanglots. Admirant l'horizon funèbre, je me déchaussais. Et, je me dirigeais vers le large, mes pieds nues entrant en collision avec l'eau noire. Les mains frémissantes, j'enroulais délicatement ma petite lettre dans une vieille bouteille de verre. Un malheureux rituel, exercé depuis tout juste six longues journées. Durant les minutes qui suivirent, je contemplai l'éclat du petit bocal s'éloignant loin, très loin, dans cette mer. Quelque part, je ne sais où. Sans doute là où résidera à jamais son âme. Reculant d'un pas, puis d'un deuxième, je rejoignais le sable fin, m'y asseyant, un mal au coeur. D'ici, j'observais le croissant de Lune, sans pouvant empêcher mes pensées de les associer, l'un et l'autre. Brillant dans l'obscurité, éveillé dans la pénombre, d'une puissante inouïe, d'une image merveilleuse. Un sourire, imperceptible, au coin des lèvres, mêlé à des larmes chaudes de tristesse. Le coeur lourd, bien plus lourd, qu'il ne l'a jamais été auparavant. Blessure d'une guerre perdue, blessure d'un amour disparu.

Lettre .06 ; vingt février deux mille douze
Ce soir, j'en ai réellement pris conscience. Tu es parti. Véritablement. Nous avons finis par prendre des chemins différents. C'est comme si tu avais pris tes bagages, le matin, sans faire un bruit, des pas lents, et inaudibles. Tu t'es enfui, loin de moi. Et, tu as sombré dans cette mer, comme moi, autrefois. J'ai trop mal au coeur pour t'en dire plus. Je pensais qu'écrire suffirait à apaiser ma souffrance, et rendre moins imposante ton absence. Il y a juste, un vide immense tout autour de moi. Je suis dans un bar, semblable à celui où nous avons scellé notre amour, tu te souviens ? Et, je me demande ce que je vais devenir. Ce que les filles vont être désormais, sans toi. Je ne vois rien, aucun avenir, aucune issue de secours. Les choses me paraissent invraisemblables. J'aimerai fermer les yeux, fort, très fort. Et tu sais, ce que j'aimerai voir en les ouvrant ? Ton visage. Celui que j'aime, et que j'aimerai toujours autant. Je sais que cela se reproduira un jour. Je le sais parce que, je te rejoindrai, et on sera ensemble, pour l'éternité. A demain, mon ange.
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MessageSujet: Re: ❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell ❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell EmptyMer 22 Fév - 20:28

Les verres se vidaient et s’emplissaient à nouveau, routine d’une soirée qui s’étirait, interminable. Les regards posés sur elle se faisaient insistants, demandeurs d’aventures d’un soir, yeux pétillants dans l’attente de se poser, de se perdre dans ces pupilles azur dont tout le monde rêvait. Mais non, pas ce soir. Pas de regard partagé, pas de clin d’œil complice rendu, malgré les possibilités qui s’offraient à elle sur un plateau d’argent. Il n’y avait qu’elle, le comptoir devant elle, le regard mi compatissant, mi affamé du serveur qui s’empressait de venir emplir son verre une fois vidé. Et la brûlure dans sa gorge s’intensifiait, les vertiges en devenaient presque insoutenables. Pourtant, elle ne s’arrêtait pas une seconde, elle ne levait même pas les yeux, restant perdue dans ses pensées, dans les souvenirs d’un royaume longtemps oublié qu’elle ne reverrait plus jamais. Qu’ils ne pourraient jamais construire ensemble. Alors que cette triste constatation passait, nuage noir et lourd de pluie dans la tempête que formaient ses pensées, la jeune femme posa ses doigts vernis sur son verre, le serrèrent un instant ; puis elle en descendit le contenu d’une traite sous les yeux impressionnés de son voisin de tabouret. Encore un qui souhaitait voir plus que les longues jambes qu’elle daignait laisser dépasser de sa courte robe argentée. Encore un qui rentrerait chez lui seul et déçu. Ce soir, elle n’avait même plus envie d’essayer. Elle n’était même pas venue accompagnée, à cette soirée, dans ce bar. Elle ne prévoyait rien. Elle ne contrôlait plus rien. Depuis qu’il était parti, de toute manière, plus rien ne semblait avoir de sens, plus personne ne pouvait comprendre, plus personne ne pourrait le remplacer. Son petit prince s’en était allé, il avait emporté avec lui toute promesse de leur royaume éternel, il avait laissé se faner leurs éclats de rire. Il avait brisé ce magnifique château de cartes qu’ils avaient construit ensemble de son dernier soupir.

Assez. Elle avait beau se dire qu’elle ne devait pas se laisser aller, qu’elle ne pouvait décemment pas laisser cette situation lui échapper. Mais justement, cette situation ne ressemblait en rien à ce qu’elle avait pu vivre précédemment. Jamais elle ne s’était sentie aussi désemparée, aussi perdue. Elle ne l’avait retrouvée que depuis quelques semaines, quelques mois, et il fallait déjà que le connard qui s’acharnait sur l’existence des pauvres humains ici bas, sur elle en particulier d’ailleurs, le lui enlève. Ils n’avaient même pas eu le temps de rattraper le temps perdu. Tellement de choses qu’elle aurait aimé connaître, réapprendre à connaitre. Oh, comme elle regrettait la vaisselle brisée contre cette porte de bois, à quelques centimètres seulement de son adorable petite tête à l’époque adolescente, barbe naissante, sourire adorable. Son petit prince, son meilleur ami. Si seulement ils avaient su rester ensemble, si seulement ils avaient affronté le cap de l’adolescence sans ces remous, ils n’en seraient peut-être pas là aujourd’hui. S’ils avaient su garder leur royaume intact, au lieu de le laisser à l’abandon de si longues années, pour des futilités, pour trois assiettes cassées et un fouillis de sentiments, une perte de temps inexplicable. Ils étaient des amis, les meilleurs amis du monde; Il était son irremplaçable, sans lui, elle se sentait comme une enfant, enfant ayant sauté seule d’un bateau, nageant désespérément à la recherche d’une bouée, de quelque chose à quoi se raccrocher. Elle n’avait plus rien. Et elle n’était pas la seule. A quelques kilomètres de là à peine, se noyant dans des verres d’alcool, tout comme elle, pleurant la perte de sa moitié. Une personne qu’elle n’avait pas eu l’occasion de connaître et qui, à cet instant précis, était la personne à laquelle elle pouvait le plus se confier.

Ses doigts tremblaient autour de son verre, cependant pas une seule larme ne coulait sur son visage dévasté par la peine. Elle n’avait pas pleuré, pas une fois depuis qu’il était parti. Phase de déni, phase de colère, phase d’acceptation, toutes ces étapes après la perte d’un être cher ne signifiaient absolument rien. Chez la blondinette, elles se mélangeaient toutes, s’entrechoquaient et rendaient ses sentiments et sa vie déjà trop compliquée impossible à vivre. Comment osait-il l’abandonner, comment osait-il la regarder d’un paradis qui n’existait pas, sans même essayer de la rassurer, de lui murmurer que, malgré la marque indélébile qui la liait désormais à un autre, malgré les terribles erreurs qu’elle avait faites, malgré la brûlure, l’incendie qui dévastait son cœur, tout irait bien. Pas un signe, rien. Le néant, le désespoir, le silence. Insoutenable. Comme ces regards insistants posés sur elle, attendant qu’elle rende cette soirée miteuse plus intéressante, comme elle le faisait sans cesse, comme elle le faisait avant qu’il ne se soit envolé. Ils pouvaient rêver, ces pauvres cons. Notamment, un visage se tournait vers elle, celui de l’homme installé sur le tabouret à quelques mètres d’elle. Elle savait très bien ce qu’il désirait, et elle n’allait pas lui donner, en particulier car son regard ne cessait de monter et descendre le long de ses jambes interminables jusqu’à sa taille, jusqu’à sa chute de reins où brûlait cette marque récente qu’elle ne supportait pas, cette vérité qu’elle ne voulait pas voir, cet engagement qu’elle n’avait pas souhaité. Après lui avoir jeté un regard glacial, elle termina son verre d’une traite, lâcha un billet où figurait un nombre bien trop élevé comparé à sa consommation, attrapa son sac et s’en alla, le claquement de ses talons ponctuant chacun de ses pas, les regards des clients affamés la fixant avec une dernière lueur d’espoir avant que la porte ne se referme derrière sa chevelure dorée.

Driving with no goal. Trop vite, il lui avait suffit de quelques mètres pour passer toutes les vitesses, avaler l’asphalte à une allure déraisonnable, se prendre les klaxons assourdissants des conducteurs mécontents. Screw them. Plus rien ni personne n’avait d’importance. Elle le poursuivait, cherchait plus que tout l’endroit de leur première rencontre. Comme s’il l’y attendrait, petite bouille d’à peine trois années, les pieds dans le bac à sable, sourire aux lèvres. Prendre l’autoroute à la nuit tombée, se diriger toujours plus vers l’est, toujours plus, traverser le continent pour espérer y retrouver une consolation, y retrouver le royaume qu’il avait pourtant emporté avec lui. Ses doigts tremblants de colère, d’une rage qu’elle peinait à comprendre, cherchaient dans la boite à gants à la recherche de ce qui pourrait la sauver. Une flasque emplie d’alcool, encore et encore, n’importe quoi pour faire déborder ses veines, pour y évacuer la peine qui y circulait et qui avait du mal à la maintenir en vie. Une, deux, trois gorgées, et la bifurcation en direction de l’autoroute disparut derrière elle. Loupée. Faire demi-tour et se faire tuer, ou continuer sans but jusqu’à l’océan, au choix. Non, le monde n’avait pas encore eu assez entendu parler de la Rowen-Glaswell. Enfin, Hermès-Cador. Enfin merde, quoi. Bientôt, l’océan s’étendit sur sa droite, d’un noir d’encre, prolongement du ciel, noir désespoir. La jeune femme gara, enfin plutôt laissa son véhicule sur le bas-côté, attrapa sa flasque, retira ses chaussures, et claqua la porte. Tout en marchant, sûre d’elle, vers les vagues s’écrasant sur le sable, elle descendit les dernières gouttes d’alcool. Prête à quoi, à rien du tout, à prendre un bain, à se laisser mourir, elle ne savait plus. Si seulement quelqu’un pouvait comprendre sa peine. Ce quelqu’un était là, précisément. Alors que trois mètres la séparaient du sable humide d’eau salée, elle remarqua la présence de la silhouette installée à deux mètres d’elle. Recroquevillée, cheveux illuminés par la lune, larmes chaudes coulant sur ce visage de porcelaine qu’elle s’était parfaitement bien imaginée. Elle ne lui avait jamais parlé, ne l’avait jamais rencontrée, pourtant la description dont il lui avait fait part était là, en chair et en os devant elle, dévastée, détruite. Encore plus qu’elle, sans doute. Autumn balança sa flasque dans l’océan, puis se tourna, et s’assit à même le sable. Relativement proche d’Esthell, mais également assez loin pour ne pas briser cette bulle qui semblait s’être forgée autour d’elle. Quelques coups d’œil en sa direction, quelques secondes de silence ponctuées par l’eau s’échouant à leurs pieds. Puis, les premiers mots s’échappèrent de sa bouche, résonnant longtemps, comme un écho, dans le silence. « Il avait raison. On se ressemble beaucoup. Dit-elle comme pour elle-même, observant avec pour seul éclairage la lune, le visage, les pommettes, les larmes, les cheveux blonds de la jeune femme. Elle se mordit la lèvre, sentant l’angoisse monter, cette putain de sensation, ces picotements qu’elle n’avait jamais laissés prendre le dessus. J’aurai aimé te rencontrer en d’autres circonstances. » Sa voix se brisa sur le dernier mot, et, enfin, elle se laissa exploser. Ses paupières se fermèrent, et les larmes s’échappèrent en cascades de ses yeux, inondant son visage, lui barrant la vue. Elle se détestait d’être si faible en cet instant. La seule chose qui la rassurait, c’était qu’elle n’était pas seule.
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MessageSujet: Re: ❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell ❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell EmptyDim 26 Fév - 20:43


in the arms of an angel, fly away from here
« And then there's love. I want you to love to the tips of your fingers, and when you find that love, wherever you find it, whoever you choose, don't run away from it. But you don't have to chase after it either. You just be patient, and it'll come to you, I promise, and when you least expect it, like you, like spending the best year of my life with the sweetest and the smartest and the most beautiful baby girl in the world. You don't be afraid, sweetheart. And remember, to love is to live. » ◂on this sweet madness, this glorious sadness that brings me to my knees. autumn&esthell.

it's about a girl, who gets turned into a swan. and she needs love to break the spell, but her prince falls for the wrong girl, so she kills herself
Le sombre voile de la nuit avait enveloppé avec lui, l'ensemble de la ville. La brise fraiche de l'océan apportait sa touche personnelle, épousant ma chair douloureusement. La silhouette de Lune venait se nicher au fond de mes iris, accompagné par l'écho mélodieux des vagues s'échouant contre le sable mouillé. Contemplant l'éclat des étoiles, miroitant autour du globe de neige. Et je me remémorais le jour, où recroquevillée sur le canapé d'un cachemire brun de mes grands-parents, mes doigts caressaient les pages jaunies d'un vieux bouquin. Je me souvenais de son odeur envoutante, un parfum d'enfance, d'un livre resté des décennies enfermé dans les tiroirs d'un grenier. Et je l'avais ouvert, délicatement, pour ne pas arracher de page. Je m'enivrais de ses mots, si puissants, au fil de ma lecture, m'abreuvant des paroles que l'auteur partageait sur ce bout de papier jaune. Et, ce jour-là, le visage sur le bord de la vitre du salon, j'ai appris ce que signifiait ce mot. La mort. La fin du long chemin de la vie. Le premier train vers le paradis. Et, du haut de mes six ans, je ne comprenais pas le vocabulaire des grands, j'étais trop jeune pour en savoir la signification. Pourtant, le monde autour ne me parvenait plus : les lunettes de papi sur la table à manger, le faible bruit de la télévision constamment allumée, et le bazar de la cuisine de mamie, provenant de la cuisine, n'étaient plus qu'un faible écho. Ce jour-là, j'ai appris ce qui allait être le début de ma déchéance, quelques années plus tard. Renier la vérité. Être rongé par la colère, et la culpabilité. Et puis, en dernier recours, c'est la tristesse suprême, transformée par la suite en une dépression destructrice, qui vous plonge dans le néant, et vous attrape de ses branches tranchantes pour ne pas vous laisser vous enfuir. L'auteur s'engageait dans une histoire littéraire fantastique, presque irréaliste, pour la jeune enfant que j'étais. Les contours des sentiments humains avaient été examinés avec la plus grande sincérité possible. « Première Étape. L'Annonce. Le processus se déclenche à cet instant, lorsque vous sentez que votre coeur lâche subitement prise, sous le poids de l'étonnement. L'information prend aussitôt une forme de fatalité, qui vous colle à la peau. Et, elle traverse vos veines, jusqu'à atteindre les cellules du cerveau. Généralement, le choc est un sentiment commun. Qui représente en outre, le deuil en lui-même. Une forme de maladie se transforme à l'intérieur de vous. Vos membres sont compressés, vous ne vous sentez plus bouger. Vos multiples pensées s'imprègnent en vous, à paralyser votre corps tout entier. Ensuite, la rage s'immisce dans votre circuit sanguin, et transforme votre comportement. Repli sur soi, mal-être, rejet des autres. Plus rien ne vous importe en réalité. Car la douleur est trop forte, trop puissante pour votre pauvre coeur délaissé. Vous croyez qu'elle l'est, alors vous allez mal, mais vous ne le montrez pas encore. Deuxième Étape. La culpabilité. Une fois que la réalité s'imprime dans votre esprit, vous vous sentez impuissant face au désastre qui gise à vos pieds. Et, plus rien ne vous importe vraiment : vous perdez le goût pour toutes les banalités du quotidien. Vous regrettez des instants qui n'ont jamais existé, alors vous rêvez, quelque part, sur le banc d'un parc, sur la table durant un cours, sur l'oreiller de votre lit. Vous rêvez pour échapper à cette vérité qui vous ronge, et qui va détruire le plus profond de vous-même. Troisième Étape. La Dépression. Ça n'est pas la période la plus dur, mais celle la plus longue. L'envie de blesser, de faire du mal, de se faire du mal, d'hurler sa peine, de pleurer l'être disparu. Et par dessus tout, ne plus vouloir vivre. Ne plus avoir à supporter chaque jours les méandres de cette existence, les souffrances que vous apporte cette perte. Vous recommencez à trop penser. A avoir des idées noires. Plus envie de rien. Simplement envie de dormir longtemps, toujours. Vous désespérez déjà de tout. Vous vous demandez ce que vous faites réellement ici, à vivre sans vraiment réussir à le faire. A vous cacher et à jouer un rôle devant vos proches. Vous contemplez votre reflet d'une laideur sans nom, dans le miroir de votre salle de bain, mais vous ne voyez plus rien. Tout ce qui vous vient aujourd'hui ce ne sont que des larmes, c'est tout ce qui sort de ce corps abandonné aux ordures, aux trucs déchiquetés qui n'ont plus tellement de valeur. La tête entre les mains, le bidon qui cri famine, et votre esprit qui cherche de simples mots, les mots exacts qui pourraient définir votre souffrance. Il y a des soirs comme ça, où la vie se charge de vous rappeler à quel point vous êtes une merde, à quel point personne n'a besoin de vous, et que vous feriez mieux de vous casser d'ici. Et puis demain ça va continuer. Continuer de sourire bêtement à tous ces débiles, continuer à se lever le matin après une nuit mouvementée, continuer à souffrir, continuer à vouloir en finir pour de bon. Cycle vicieux. A cet instant précis, il n'existe aucun remède miracle, aucun torchon assez étanche pour imbiber l'hémorragie de cette putain de maladie. C'est là que tout se joue. Soit, vous arrivez à vous déposer un pied à terre. Soit, vous en enterrez un, deux pas sous terre. Et dans ce cas là, vous êtes condamnez, car plus rien ne vous retient. Vous ne penserez plus qu'à ça : pourrir, jusqu'à la fin. Vous enfuir, loin, tout abandonner de cette vie et vous enfuir, sans rien, sans un remord, sans états d'âme, partir, c'est tout. Et il y en a d'autres, plus optimistes, qui réussiront à s'en sortir. Vous courrez après ce foutu bonheur, cet échappatoire qui s'ouvre devant vos yeux, encore humides. Cette course effrénée vous semble durer une éternité, tellement elle est semée d'obstacles à franchir, toujours plus hauts, toujours plus grands. Vous vous demandez combien de temps encore, allez-vous avoir à subir l'inacceptable. Et vous vous battez quand même, non plus contre la rage qui vous bouffe, ou le mal de la perte. Vous vous battez contre vous, contre vos idées sordides, sorties de votre imaginaire lointain. Jusqu'à ce qu'enfin, une lueur d'arc-en-ciel se propage au dessus de votre visage. Le processus de deuil est irrévocablement un effort surhumain pour chacun d'entre nous. Se surpasser, chaque jours, malgré la peine, malgré le mal et la douleur, malgré tout, et contre tout. Il faut survivre. Alors, une fois la dernière étape franchie, la plaie s'arrête de saigner, des petits traits durs s'y sont faufilés pour l'endurcir. Une cascade de cicatrices prolonge l'ensemble de votre cœur, empiété à jamais. Vous n'oublierez pas, car la souffrance se réveillera toujours, à la moindre pensée, au moindre souvenir, enfermé soigneusement dans votre mémoire. Il y a un hic, dans l'histoire. Et vous savez lequel ? Lorsqu'on vient de perdre quelqu'un qu'on aime, et que le deuil emprisonne nos journées, on ne se rend pas bien compte de chacun de ces phases. A cet instant précis, nous nous contentons de subir. Atrocement. Longuement. En attendant. » Je contemplais les grandes trainées blanchâtre des avions, sur ce fond de ciel noir, tandis que mon passé tapissait l'ensemble des particules de mon esprit. Souvenirs fantasmagoriques. J'ai remis ses vieux vêtements aujourd'hui, pour enfouir mon visage contre la manche de sa chemise, et sentir cette odeur, éphémère, encore un peu. Il fait rougir mes petits yeux si clairs, tu sais, les quelques larmes qui s'éparpillent je ne sais trop où. Mais, je l'aime bien moi, cette chemise usée par le temps de notre amour. Elle me propulse dans ces vieux souvenirs du passé. J'ai revêtu ce vieux chagrin oublié, tu sais, la racine désespérante que tu avais réussie à arracher. Elle a repoussé au plus profond de mon être, impossible de l'enlever à nouveau. Mais, je l'aime bien moi, ce vieux chagrin, resurgissant dans le noir, la source de mes peurs. J'ai fais revivre cette vieille douleur, tu sais, quand on ne peut plus chasser la peine d'un revers. C'est idiot, de repenser à toute notre histoire, aux lieux où l'on a tant ri, ceux où l'on a pleuré, celui où tu es parti. Mais, je l'aime bien moi, cette vieille affliction, qui m'emporte dans un monde sans lendemain, sans espoir quelconque. Alors finalement, j'ai ré-écouter cette vieille musique, en écho dans la chambre de notre appartement. Oui, tu sais, je m'y suis allongée, observant le plafond incolore. Elle me rappelle toi, et tes notes de piano. Elle me rappelle nous, autour de cet atmosphère festif de Noël, assis l'un à côté de l'autre, nos doigts s'accordant parfaitement à l'unisson sur l'instrument. Et, elle me redonne des frissons, un froid intense, celui du souffle de ton âme inerte. Mais, je l'aime bien moi, notre belle chanson, celle qui enflammait mon coeur autrefois. Pourtant, étendue sur notre lit, je ne distinguais plus rien, pas même la couleur de tes yeux de braise au fond des miens. Plus rien, je te dis. Simplement, les dorures du paradis, là où tu vis mon amour. Ravagée dans ses draps de soie, ma peau toute entière s'était imprégnée de toi, et de ce monde que tu as laissé derrière nous. Je ne vivais plus qu'avec ce parfum d'amertume et de regrets. Et les intonations des notes de notre musique. Cette vieille rengaine, symbolisant notre amour. Et, en rêvassant, je nous revoyais, longeant les boulevards, traversant les carrefours, suivant la lumière des réverbères. En se prenant la main, des regards pleins d'une tendresse confiante, et éternelle. Je l'aimerai toujours moi, cette chair reposant quelque part dans le ciel. Alors, je t'ai fais revenir des cieux, pour revoir l'esquisse de ton sourire, et l'éclat de tes yeux verts. Et je te voyais mon amour, surgir sur la plage, attendant le lever du soleil. Du moins, j'aurai cru, j'aurai voulu que ce soit toi. Une chevelure de feu, une démarche assurée, une silhouette plus fine, des traits de visage semblable aux grandes dames. « Il avait raison. On se ressemble beaucoup. » s'enquit une voix, juste en face de moi, me tirant violemment de ma démence précoce. Yeux écarquillés, je scrutais la silhouette de la jeune femme, assise à quelques mètres de là, à travers la pénombre de la nuit. Ses cheveux blonds étaient déposés sur ses minces épaules, et son regard semblait vide, imprégné par la lueur des étoiles inexistantes. « J’aurai aimé te rencontrer en d’autres circonstances. » poursuit-elle, les membres tremblants de peur et d'incertitude. Je laissa échapper un soupir, ayant désormais totalement repris chacun de mes sens. Bordel. C'était elle. Autumn, si mes souvenirs étaient exactes. Amie d'enfance, sa princesse, comme il l'a surnommait si souvent. Je ne l'avais encore jamais vu, mais découvrir son visage en cet instant, me semblait étrange, presque irréel. Encore une de ses fascinations de mon esprit, visant à me rattacher à son âme, avais-je songé. Et, dans un silence mortuaire, des larmes brûlaient sur ses joues pâles, en finissant par s'effondrer sur ses petites lèvres rosées. Des sanglots s'échappaient de sa bouche, incessamment. Ce n'était pas mon subconscient, ni mon espace imaginaire. Il s'agissait de vrais hurlements de détresse, étouffés par le poids de la triste, et cruelle réalité. Abaissant le visage, je m'étais levée, détruisant les quelques mètres qui nous séparait jusqu'alors. Le vent sifflant dans mes oreilles, assise près d'elle, j'ai passé l'un de mes bras derrière son dos. Son visage enflammé contre mon épaule. Et, je continuais sans arrêt, à dévisager cet univers dérisoire, vide de tout, vidée de tout ce que j'étais, et de ce monde immense, jouant son rôle de traitre du matin jusqu'au soir. Je n'étais pas seule, pour une fois. Nous étions deux jeunes résignées, acceptant l'aide de l'autre. « Je.. je sais, moi aussi. Mais, c'est plus rassurant de savoir que l'on n'est plus seul, enfermé dans sa solitude. » balbutiais-je, d'une voix vibrante à peine audible. Dégageant une mèche tombée sur son front, je l'observais, son petit corps de femme dévastée, comme je l'étais, comme je le suis actuellement. C'était vrai, tu avais raison mon amour, on se ressemble beaucoup. Et à cette unique pensée, un mince rictus vint se former sur mes lèvres embrumées. Mon coeur a rebondit dans ma poitrine. Je sentais mon buste, et mes jambes, s'enfoncer dans les profondeurs de ses grains de sable. Perdue, l'esprit dans les limbes d'une mort prochaine. « Il veille sur nous, j'en suis certaine.. J'aimerai te dire que les choses s'arrangeront avec le temps, tu sais, ce genre de phrases bateaux qu'on nous rabâche sans arrêt. Mais je n'en suis moi-même pas convaincue. Non, je préfère me dire.. qu'il n'est pas parti pour rien. Car, de toute évidence, ma vie n'aura plus rien de bon, si elle ne comporte pas un peu de lui. » Énième soupir, grimacement de douleur. Les points de suture contre ma poitrine semblaient lâcher, les uns après les autres. Il ne reste rien, rien, c'est ça. Absolument rien. Juste, un désespoir aux grandeurs démesurées, couvert par un malheur fatal. Déposant une main sous son menton, je lui redressais le visage, décelant le faible éclat bleu pure des prunelles de la jeune femme. « Alors.. je te propose deux choses : soit, on reste là, à pleurer jusqu'au petit matin. Soit.. on part d'ici, se changer les idées. » lui proposais-je, en essayant d'être la plus convaincante possible. Pourtant, j'aurai aimé passer la nuit, le cul posé sur ce sable froid, à chialer jusqu'à ne plus avoir de larmes assez lourdes sur mes joues. Mais, je ne pouvais pas. Ce n'est pas ce qu'il aurait voulu que je fasse, je le savais. Je souriais, légèrement, à travers les quelques larmes salées discrètes, qui poursuivaient leur chemin, et lâchais un ultime soupir. Plus long que le précédent, plus triste, aussi. L'image de notre histoire éternelle, collée contre mon coeur. On ne vit qu'un seul véritable amour dans notre vie. Et lorsqu'on le perd définitivement, on le fait revivre dans nos souvenirs les plus lointains. Un échappatoire en quelque sorte, pour survivre, un court instant.

i'm watching through my own light, as it tints the shade of you. fill these spaces up with days, in my room you can go, you can stay
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MessageSujet: Re: ❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell ❝ it's a long way to heaven, but i gotta get there❞ ▬ autumn&esthell EmptyLun 2 Avr - 16:38

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    “Grief is like sinking, like being buried. I am in water the tawny color of kicked-up dirt. Every breath is full of choking. There is nothing to hold on to, no sides, no way to claw myself up. There is nothing to do but let go. Let go. Feel the weight all around you, feel the squeezing of your lungs, the slow, low pressure. Let yourself go deeper. There is nothing but bottom. There is nothing but the taste of metal, and the echoes of old things, and the days that look like darkness.”
    Hear You Me by Jimmy Eat World


Ses doigts glissaient dans le sable, ses yeux rougis de peur, gonflés de larmes qui n’avaient pourtant pas coulé sur son visage, et son esprit répétant en boucle les mêmes paroles, le même prénom franchissant ses lèvres, se transformant d’un murmure peinant à s’échapper à un cri, hurlement lancé par-dessus le bruit des vagues s’échouant à ses pieds nus. Le vent était une multitude de glaçons qui courraient sur ses bras nus, la frappant, la liquéfiant sur place ; chacune des expirations se dessinait dans l’air par de petits nuages de brume, petits nuages dont-ils s’amusaient étant enfants, petits nuages qui ne sortiraient plus jamais de ses poumons abimés aujourd’hui enfouis sous des tonnes de terre. Comment était-ce possible. Comment avait-il osé. Ses mains s’agitèrent subitement, hors de contrôle, farfouillant dans ses affaires à la recherche de la liberté, de l’oubli, de la douceur de l’alcool qui encore une fois, enflammerait son estomac et, peut-être, rendrait la douleur supportable. Comme si cela était possible. Vide, vide, vide, et seulement quelques secondes s’étaient écoulées. La bouteille vide heurta la surface de l’eau dans un bruit sourd, une fraction de seconde, le verre illuminé par la lueur de la lune. Une vague se gonfla à la surface de l’eau et engloutit les restants d’une bouteille bien trop chère ; comme la mort avait engloutit celui dont elle avait le plus besoin en ce moment. Il devait pourtant rester une goutte, une minuscule goutte d’alcool au fond de cette bouteille. Il devait pourtant bien rester une goutte de vie en lui. Ses yeux restaient éternellement secs, le regard toujours fixé sur l’endroit où la bouteille s’était échappé, fixé sur ce visage qui s’était à jamais éteint, oreilles cherchant à entendre par-dessus le vent des éclats de rire, leurs éclats de rire des instants où ils pensaient pouvoir vivre à jamais. Ses larmes étaient figées, bloquées à l’intérieur d’elle-même, alors qu’au fond, dans son cœur, c’était un ouragan qui dévastait tout sur son passage. Un torrent de larmes, de cris, d’horreur, de sang, de peine, de douleur. Un ouragan indescriptible, qui ne laisse rien derrière lui, à part des cendres et des larmes. L’expression de cette souffrance, bien que trop intense pour être contenue en elle, ne parvenait à s’échapper, à couler sur ses joues et à se noyer dans ses cheveux blonds balayant son visage sous les rafales de vent. Quand on ne peut pas pleurer, on hurle. On essaye par tous les moyens de se libérer de ce poids qui nous comprime, nous étouffe, nous empêche de continuer à avancer. Non, non, non, tu n’avais pas le droit de m’abandonner. Tu n’avais pas le droit de me faire ça, mon petit prince. Tu me l’avais promis, dans ce château de pacotille, tu me l’avais juré en plongeant tes yeux glacés dans les miens, ce jour-là, on s’était tapé dans la paume de la main, deux gamins qui se juraient de ne jamais être séparés. Putain, non, tu n’avais pas le droit.

Des jours plus tard, qui semblaient pourtant des années après, sur cette même plage, elle se retrouvait à faire glisser les grains de sable entre ses doigts engourdis, comme on fait glisser les secondes de notre existence, qui nous échappent, moments perdus, moments oubliés, moments regrettés que l’on ne peut rattraper. Sur cette plage où elle s’était rendue par automatisme, en pleine nuit, en plein cauchemar après le coup de fil qui lui avait arraché le cœur hors de sa poitrine ; sur cette plage où elle avait laissé échapper sa première colère, phase une, putain de première phase de merde. Elle se retrouvait à nouveau ici, assise au même endroit, les vagues léchant ses pieds nus, les larmes s’écoulant enfin sur ses joues de porcelaine transies de froid. Plus rien. Il n’y avait plus de colère, il n’y avait que la réalisation qui la noyait, qui l’ensevelissait de toutes parts. Comment fait-on, comment vit-on lorsque l’on a perdu l’une des parties les plus importantes de soi-même ? Si elle-même ne savait répondre à cette question, elle doutait des pensées qui pouvaient traverser l’esprit de l’inconnue à ses côtés en cet instant. Inconnue, et pourtant si familière. Même dans la pénombre, même avec la seule lueur pâle et fantomatique de la lune caressant son visage ; elle était capable de la reconnaître. Elle était capable de sentir sa tristesse, son désarroi un milliard de fois plus profond que le sien. Si elle avait perdu son petit prince, son meilleur ami, si leur royaume fantastique avait été englouti par les vagues ; la blonde à ses côtés qui aurait pu être à s’y méprendre sa jumelle, avait perdu son amour. Son âme-sœur, à n’en pas douter, une partie de son cœur s’était brisée, à jamais perdue, à jamais enterrée six pieds sous terre aux côtés du cœur de son aimé qui ne battait plus. Les quelques mots qui se brisèrent sur ses lèvres, prononcés tellement bas que le bruit des vagues les avaient peut-être couverts. Quelques mots, une première approche, une première rencontre avec cette personne qui pouvait pourtant être la seule à comprendre sa peine en cet instant. La seule qui la vivait aussi, la seule qui était tout aussi dévorée qu’elle en ces instants terribles. Elles se ressemblaient beaucoup, il l’avait dit lui-même dans l’une des dernières paroles qu’il avait prononcées à son encontre avant qu’il n’ose la quitter, les abandonner sur cette terre détestable au lieu de les emmener avec lui au paradis. Peut-être qu’il avait lui-même souhaiter les réunir là, ce soir, sur cette plage, alors qu’elles étaient au plus bas, alors que la marque brûlait encore sur ses hanches et que la peine menaçait encore de la noyer à chaque seconde. Peut-être savait-il qu’ensemble, et seulement ensemble, elles parviendraient à se relever et à poursuivre leur existence. Son regard brillant de larmes s’attarda quelques brèves secondes sur cette silhouette pale, recroquevillée sur elle-même, cherchant à garder en elle à jamais les derniers souvenirs de la personne qui était sans nul doute la bonne personne, son alter ego. Elle parvenait à l’imaginer, à les imaginer ensemble, riant aux éclats, s’enlaçant, se promenant main dans la main sur cette même plage, se servant des regards comme deux personnes certaines d’être faites l’une pour l’autre savent le faire. Et cette simple vision lui faisait mal, déchirait ce qu’il restait de son cœur endommagé, cette vision terrible d’un bonheur que son meilleur ami aurait pu connaître encore longtemps si la mort ne l’avait pas enlevée, si ses poumons n’avaient pas cessé de chercher cette bouffée d’oxygène nécessaire à sa survie ; cette simple vision du bonheur qu’il ne connaîtrait plus jamais lui ouvrit brutalement les entrailles. Ses lèvres laissèrent s’échapper un sanglot, le premier, le déchirant premier sanglot de la réalisation que jamais, plus jamais ses pieds ne se poseraient sur le sable mouillé. Paupières fermées, ouvertes, tête baissée, les larmes barraient sa vue de toute manière, plus rien n’existait que cet océan se déchainant en elle, devant elle, partout dans son corps et dans son cœur; il n’y avait plus rien que la peine de l’avoir perdu à jamais. Les larmes courraient sur ses joues, s’échappaient dans sa chevelure blonde, se noyaient au creux de ses mains qui cherchaient vainement à cacher cet excès d’émotions qui l’envahissait. Se montrer faible, pour la première fois. Elle avait tant cherché à se cacher, toujours. Laisser couler ses larmes, laisser son cœur hurler à la mort, c’était monstrueux. C’était pire que tout. Pourtant, c’était pour lui qu’elle le faisait, pour lui qu’elle se laissait aller, pour lui dire adieu comme il le méritait. Les mots se bousculaient sur ses lèvres, mots de colère, mots d’horreur, mots d’adieu, mots d’un royaume oublié qu’ils ne verraient plus jamais naître. Mais ils ne sortaient pas, tout ce qu’elle tentait de prononcer se transformait en sanglot irrépressible, gémissement impossible à contenir.

Quelques pas, juste quelques pas sur le sable mouillé. Pas que la petite princesse abandonnée ne put franchir, mais que la reine du cœur du prince avala en une seconde. Une main sur son dos, un murmure, des consolations. Première fois, mon dieu, comment pouvait-elle se laisser consoler par une inconnue ? Comment pouvait-elle se montrer si faible aux yeux de l’humanité ? Non, il n’y avait personne finalement, pas âme qui vive à des kilomètres à la ronde. Juste l’âme-sœur, l’amie, et le petit prince qui posait son regard brillant sur elles de là-haut. Les premières paroles étaient empruntes d’une émotion certaine, premières paroles qui brisèrent la glace, premières vérités prononcées, première ressemblance soulignée. Tentant de se débattre dans l’océan de ses larmes, elle finit par relever la tête péniblement, ne cherchant pour une fois plus à cacher ses émotions. Dévisageant la blondinette plus attentivement. Elle trouva dans son regard cette même peine qu’elle-même ressentait, décuplée par dix, par cent, par mille. Son cœur se serra dans sa poitrine, ses poumons se comprimèrent, et le temps d’une fraction de seconde, elle ne parvint plus à respirer. Choquée par cette apparition, choquée par ce soutien inattendu, choquée par cette personne qui, finalement, lui ressemblait tellement. Peut-être pourraient elles de bonnes amies. Healing is a matter of time, after all. Elle se mordit la lèvre, nerveusement, alors que les larmes se ternissaient, séchaient en longues traînées sur ses joues glacées. Il suffisait qu’elle entende le son de sa voix pourtant, pour qu’un autre morceau de son cœur éclate en mille morceaux ensanglantés. Elle avait tellement perdu, cette fille brisée, cette fille aux joues sèches, au faible sourire, au regard qui le cherchait toujours, au-delà de l’océan. Oui, il veillait sur elles, obligatoirement, pensait-elle, hochant doucement la tête tout en effaçant du revers de la main une larme résistante et solitaire sur sa joue. Elle voulait lui dire que tout s’arrangerait, avec le temps ; que la vie lui réserverait de bonnes surprises. Mais elle n’en savait rien, et la vie est une traînée de toute manière, alors pourquoi se faire des illusions ? Le silence est d’or. Une main sous son menton, et leurs regards se croisèrent, se cherchèrent, s’interrogèrent. Un sourire, le premier, traversa son visage. Oui, elles se ressemblaient beaucoup trop, peut-être. Sa voix sortit alors comme un murmure, encore fragile. « On reste là à pleurer jusqu’à la fin des temps, répondit-elle doucement, ses pensées vagabondant brièvement aux instants où le petit prince avait lui-même prononcé ces mots. Jusqu’à la fin des temps, avait-il dit en abattant son bâton de bois sur le toit de la cabane en bois qui constituait alors leur royaume. Elle baissa les yeux, puis les releva, avant de prendre appui sur le sable pour essayer de se redresser, un faible sourire, sourire qu’elle espérait rassurant, se collant sur son visage. Allons-y, avant que les vagues ne nous engloutissent. Ce n’est pas ce qu’il aurait voulu, répondit-elle, calquant sans le savoir les pensées d’Esthell. On ne vit qu’une fois, autant en profiter, reprit-elle doucement, dans un murmure. D’un bond, chassant la peine qui la consumait dans un coin d’elle-même, la réservant pour les instants où elle serait seule ; elle se leva et épousseta sa robe, puis tendit la main. Offrant son aide, offrant son amitié, offrant son soutien à celle d’elle deux qui en avait le plus besoin. Ma voiture est juste en haut, reprit-elle doucement. On peut aller où tu en as envie, Partout, sauf sur cette plage au sable mouillé de nos larmes, continua-t-elle pour elle-même. Changeons nous les idées, vivons. C’est tout ce qu’il aurait voulu, après tout. Pour lui, » termina-t-elle d’une voix théâtrale, tentant de détendre l’atmosphère, de se préparer à une nuit amusante et pleine de découvertes. The night is ours.
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