J'ai passé la nuit à penser à tel point que je n'ai pas trouvé le sommeil. J'ai passé toute une partie de la nuit dans le salon à regarder. Sans que je le veuille j'ai réveillé ma petite sœur, Louise. Elle est descendue pour me prendre dans ses bras et s'endormir contre moi. J'ai aussitôt éteint la télé et l'ai gardé contre moi, même si elle ne m'aidait pas à calmer le flot de pensées en moi. Qu'est-ce qui m'empêche de dormir ? Aleyna, Aleyna et ses sorties, ses hommes qu'elle fréquente et qu'ils ne veulent d'elle qu'un plaisir éphémère. Ça m'énerve mais je ne peux rien lui dire puisque je ne suis que son meilleur ami. Je me souviens encore mot pour mot de la phrase qu'elle m'a dit alors que nous n'avions que onze ans lorsque je lui avais demandé si on pouvait, selon elle, tomber amour d'un de ses amis. « Je ne pense pas que nous pouvons tomber amoureux d’un ami. Ça serait même bizarre de se dire que nous sommes amoureux d’un être avec qui on rigole, non ? » J'ai simplement hoché la tête ce jour là, trop jeune pour dire quoi que ce soit. J'avais tellement peur de la perdre, tout le temps, aussi je ne disais pas un mot sur les sentiments que j'avais pour elle, il n'était pas bien difficile de comprendre qu'elle ne les partageait pas. La seule personne a être au courant de tout cela, c'est Louise, ma petite sœur qui me dit souvent qu'elle rate quelque chose en ne me laissant pas une chance en tant que petit ami. Sauf que moi, je ne veux pas une simple chance, je veux beaucoup plus. J'ai tellement peur qu'elle trouve un homme qu'elle aimera plus que moi et que je finisse seul comme un con...

Je ne sais pas à quelle heure mais j'ai fini par trouver le sommeil, épuisé par mon entraînement. À mon réveil, Louise n'est plus là mais l'odeur de pancakes qui vient de la cuisine me fait comprendre qu'elle est en train de nous préparer un bon petit déjeuner. Elle est comme ça ma sœur, généreuse et attentionnée. Elle n'aime pas que j'aille mal et ferait tout pour que ça change, et elle sait que ça commence par un bon déjeuner avec ses délicieuses crêpes dont elle a le secret. Je les aime tant. J'aimerais même qu'elle m'en fasse tous les jours si elle pouvait. Je me lève et vais dans la cuisine et embrasse son crâne pour la remercier. Je m’éloigne ensuite et monte à l'étage pour aller dans la salle de bain, prendre une bonne douche chaude, brûlante même. D'ordinaire le bruit de l'eau me calme, cela m'apaise mais ce matin, chaque gouttes qui tombent frappe dans mon crâne, le rendant encore plus douloureux. J'ai l'impression que tout va éclater. Je sors de l'eau et m'enroule dans une serviette pour redescendre. Comme toujours, mes parents ne sont pas là. Je m'installe sur la chaise qui m'est réservée et mange tranquillement mes pancakes. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres je me détends enfin. Je regarde l'heure et soupire en voyant qu'il est déjà si tard. J'avale mes crêpes rapidement et me lève pour aller m'habiller. Heureusement que j'ai préparé mes affaires la veille. Je descends rapidement et monte dans ma voiture. Je démarre rapidement direction l'université. Je ne peux pas me permettre d'être en retard ou de ne pas venir en cours.

J'arrive à l'université à temps et me gare rapidement. Je remonte l'allée et entre dans mon amphi, pouvant enfin me permettre de me concentrer sur autre chose que Aleyna. La matinée passe rapidement. Je ne mange pas avec la demoiselle ce midi, j'ai prévu de le faire en compagnie de mon équipe. Nous mangeons rapidement et je file faire un tour dans le parc. Mon téléphone à la main j'écris un message à Aleyna lui demandant de me rejoindre sur notre banc. J'y avance doucement et m'installe sur le banc. J'espère qu'elle ne tardera pas trop à arriver, je n'ai pas envie d'attendre et si elle n'arrive pas assez vite on ne pourra pas beaucoup se parler. Peut-être qu'on se verra dans la soirée, je ne sais pas, peut-être qu'elle va sortir et moi je n'en ai pas envie. Je me regarde autour de moi et commence à taper du pied doucement, geste nerveux qui me prends tout à coup. Où est-elle ?