Un jour, tu cesseras d'agir comme un môme. Un jour.

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La première chose qu’avait fait Maria en rentrant chez elle après la fusillade fut d’embrasser ses enfants comme jamais auparavant. Elle avait été jusqu’à réveiller la plus grande pour lui faire un énorme câlin, ce que la petite ne comprit pas entièrement. Elle ne posa cependant aucune question à sa mère. La soirée eut été tellement difficile pour Maria qu’elle n’avait eu que cette envie, celle d’embrasser ses enfants. Edward était dans un sale état après cette histoire, mais Maria savait aussi que tout concordait pour qu’il déraille. Étonnamment, elle avait tenu bon face à la situation bien que voir Emma, une étudiante, mourir sous ses yeux eut été particulièrement douloureux à voir.

Elle n’avait pas été se coucher. Maria avait commencé à passer des tas de coups de fils pour vérifier que ses amis et collègues qui travaillaient avec elle n’avaient rien. Ayant fait toute la liste, seule une personne n’avait pas répondu à ses appels ; Maxence. Elle avait donc rappelé certaines personnes pour savoir si elles en savaient plus, mais sans succès pour commencer. Puis, ce fut vers les coups de six heures qu’on lui apprit la nouvelle. Maxence avait été touché et avait été transporté à l’hôpital le plus proche de la faculté. Ce fut bien à ce moment-là que le sang de la brunette n’eut fait qu’un tour. Il fallait qu’elle le voit, qu’elle s’assure qu’il était bel et bien encore en vie et qu’il allait s’en remettre. Pourquoi ? Elle ne le savait pas tant elle-même, tout ce qu’elle savait étant qu’elle devait impérativement vérifier qu’il allait bien.

Le 4x4 de la brunette roulait à toute allure dans les rues de la ville de San Francisco alors que la conductrice pourtant avertie qu’était Maria semblait avoir oublié toute bonne manière après la nuit affreuse qu’elle venait de passer, comme beaucoup d’autres. Tout ceci lui semblait encore être un pur cauchemar dont elle finirait bien par sortir. Une fois arrivée à destination, Maria se gara rapidement et alla dans l’établissement hospitalier dans l’espoir qu’une « bonne nouvelle » ne lui parvienne enfin. A l’accueil, Maria demanda un certain Maxence Delacre. L’infirmière fit de suite la grimace à l’écoute de ce nom. « Quoi ? » Elle ne répondit d’abord rien. « Quoi ?! » Puis, elle lui expliqua la situation.

Ce fut en salle de soin numéro six que Maria fut envoyée pour voir le fameux blessé par balle. Une fois arrivée, la brunette prit une profonde inspiration, tâchant alors de garder son calme et entra finalement dans la pièce qu’on lui avait indiquée. « Comportement agressif voire violent et sacrément outrageant envers le personnel hospitalier. On peut dire que tu n’en rates pas une pour te faire connaitre du grand public, Max. » Ce qu’elle voulait, c’était surtout ne pas montrer qu’elle avait eu peur pour lui. Car oui, elle avait effectivement eu peur pour son ex-compagnon.

Voir des fusillades à la télé, dans les films ou les séries, ça passe. C’est de la pure fiction, les acteurs sont sécurisés et tout se finit bien sur les tournages. Mais le vivre en vrai, c’était vraiment étrange. Maxence avait entendu parlé et vu les évènements de Columbine. Il savait ce qu’avait vécu les étudiants, avec tout ce qu’ils avaient dit et tout ce que la presse avait rapporté. Mais le vivre était une expérience qu’il aurait préférée ne jamais voir, ressentir et participer. Il avait entendu des coups de feu et il avait vu des étudiants courir de couloirs en couloirs. Comme il l’avait pensé sur l’instant, c’était comme dans le Roi Lion. Il était Simba qui voit le caillou bouger avant de voir le troupeau de buffles arriver. Il avait ressentit la même chose. Il avait alors aidé des étudiants à aller dans certaines, les fermant ensuite à clés, pendant que ça pourrait empêcher la ou les personnes armées d’aller plus loin. Puis, il avait vu deux étudiants au milieu du couloir et avant qu’il n’ait pû les aider, ils s’étaient retrouvés tout les trois menacés par une arme. La jeune femme, Payson avait une blessure à la tête. Le garçon, lui, Eirik, avait reçu une balle dans la hanche. Il s’était rapidement vidé de son sang. De son côté l’enseignant s’était prit deux coups. Une au visage il eu alors l’arcade sourcilière gauche ouverte et une balle le frôla, ouvrant tout de même la peau de sa hanche droite.

Il avait eu mal, mais il avait fait en sorte que le sang ne coule pas trop, tout en voulant aider les deux étudiants, qui apparemment étaient un couple. Bref, il fit de son mieux, avant que leur agresseur ne revienne, voulant voir Eirik mourir sous ses yeux. Il avait face du mieux qu’il pouvait avant de pouvoir faire venir les secours jusqu’à eux. Après ça, il avait aidé les autorités à ouvrir les classes. Les enseignants ayant les clés, pour la soirée, il était le seul près d’eux. Les aidant donc pendant deux heures entières, il était près à en faire plus quand un policier lui dit d’aller se faire soigner par les secours. Ne voulant pas, il y fut amené de force. Se retrouvant dans une ambulance, à devoir aller à l’hôpital, il arriva aux urgences et suivit les instructions, avant de se lever du fauteuil roulant dans lequel on l’avait mit, pour commencer à parler aux infirmières. Il voulait savoir comment allait les deux étudiants avec qui il était quelques heures plus tôt.

Personne ne voulait lui répondre. D’accord, ils étaient débordés, mais sa question ne demandait pas une énorme réflexion. Du coup, il commença à s’énerver et à chercher lui-même dans les dossiers, le prénom de Payson, seul prénom qu’il avait eu pendant les incidents. Enfin, il savait celui d’Eirik, mais il voulait trouver celui de la jeune femme en premier, sans doute le plus simple. Avant d’aller vers le tableau des chirurgies et de voir le prénom d’Eirik. Mais il n’eu pas le temps d’en voir plus qu’on l’attrapait pour l’amener dans une des salles de soins. Se retrouvant assit sur une table d’auscultation, il soupirait et tentait de s’échapper de là pour savoir si tout le monde allait bien quand il vit la porte de la salle s’ouvrir et Maria apparaître. Haussant les sourcils, il l’écouta parler et haussa les épaules.

J’aime faire mon intéressant.

Grognant quand une infirmière toucha sa hanche, il la fusilla du regard. Son arcade était soignée par un infirmier et sa hanche par deux infirmières. Se retrouvant avec le bras droit levé et la tête droite, il soupira.

Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu vérifies que ton nouvel emploi n’est pas mort sinon tu devras en trouver un autre ?

Un jour, tu cesseras d'agir comme un môme. Un jour.

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Maria savait pertinemment qu’être ici était encore affublé son couple d’un mauvais coup dur, mais elle avait eu besoin de s’assurer qu’il allait bien. Et apparemment, il n’était pas franchement à l’article de la mort. « J’aime faire mon intéressant. » Elle explosa d’un rire franc, chose qu’elle n’avait pourtant pas cru possible au vu de la soirée qu’ils avaient tous passé. « Ça, je veux bien le croire. » Se passant une main dans les cheveux qu’elle n’avait même pas recoiffé, la brunette se rendit alors compte qu’elle était toujours en tenue de soirée, n’ayant pas honnêtement pensé à se changer au cours de ces quelques heures qu’elle avait passé chez elle. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu vérifies que ton nouvel employé n’est pas mort sinon tu devras en trouver un autre ? » Elle esquissa un bref sourire tout en se dirigeant vers la fenêtre de la pièce pour observer le jour qui se levait. Et dire qu’elle n’avait même pas fermé l’œil cette nuit… « C’est ça, je voulais m’assurer que je n’aurai pas à chercher pour un nouveau professeur de médecine dans les prochains jours. Ça peut surprendre, mais c’est dur d’en trouver de nos jours ! » Évidemment, l’un comme l’autre savait pertinemment qu’elle n’était pas là en tant que directrice d’université mais bien en tant que… En tant que quoi d’ailleurs ? Elle ne le savait même pas elle-même à vrai dire.

Face à la fenêtre, la brunette ferma les yeux pendant quelques secondes en espérant, encore une fois, que tout ce qui s’était passé ce soir n’était qu’un cauchemar dont elle sortirait en se réveillant auprès de son mari un beau matin. Mais non. Malheureusement, non. Tout ce qui s’était passé ce soir était réel, des gens étaient morts, d’autres grièvement blessés et d’autres…beaucoup moins. Elle se retourna vers Maxence qui faisait encore son cirque en grommelant qu’il voulait quitter cet hôpital de suite car il n’avait rien. Maria leva alors les yeux au ciel. « Arrête ton cirque deux minutes, tu veux ? Si tu es blessé, ils doivent s’occuper de toi et tu dois te reposer. Alors arrête ça. » Elle n’avait pas envie de lui montrer qu’elle avait eu peur, mais en même temps il fallait qu’elle parvienne à lui faire comprendre qu’il devait rester là où il était en ce moment car il y avait des raisons pour. Mais bien évidemment, elle connaissait l’homme – bien qu’il ait sacrément changé – et savait pertinemment qu’il n’en ferait qu’à sa tête. Elle soupira. La fatigue commençait malgré tout à se faire ressentir. Elle repensa subitement à ce qu’Edward lui avait dit avant qu’elle ne quitte précipitamment la maison. « Pourquoi ton mari ne passe pas avant lui… ? Ça aussi, c'est important. » Oui, bien-sûr qu’il était très important, le plus important de tous même, mais Maria avait également voulu être sûre et certaine que Maxence allait bien. Mais ça, évidemment, Edward n’était pas prêt à l’admettre. Un jour, peut-être, comprendrait-il qu’elle ne faisait pas cela pour rien mais parce qu’elle se sentait coupable – oui, toujours – de ce qu’elle avait fait à Maxence deux ans plus tôt.

Faire son intéressant ? Apparemment ça faisait rire la jeune femme, c’était une bonne chose pour elle. Cependant, lui n’aimait pas sentir l’infirmière lui en faire baver. Du coup, il demanda à la jeune femme si elle était la pour vérifier qu’il n’était pas mort, sinon ça ferait de la paperasse et elle devrait en trouver un autre. La voyant aller vers la fenêtre, il se concentra lui sur sa hanche, tout en l’écoutant alors parler.

Surtout des aussi bons que moi.

Grognant quand il sentit l’infirmière pousser sur sa blessure, il savait que cette dernière ne l’aimait pas vraiment, surtout quand il demandait à ses étudiants de faire des bêtises au sein de l’hôpital et que les paris allaient jusqu’au bout. Fulminant, il sentit son œil se ferme et il commença à loucher ce qui fit l’infirmière qui s’occupait de son sourcil.

Ah bah bravo. Il n’y avait pas de personnel compétent ici ou quoi ?

Oui, il faisait de siennes, comme s’il était le meilleur, mais surtout, il n’avait pas besoin d’être soigné comme ça. Il avait l’impression d’être un pantin et il n’aimait pas ça. Du coup, il soupira aux propos de sa supérieure.

Oui maman.

Il esquissa un sourire imaginait la jeune femme lever les yeux au ciel et soupirer.

Au fait, tu ne devrais pas être avec ton mari et tes enfants ?

Il savait que ça serait sans doute un sujet sensible, du coup il ouvrit son œil, malgré les réprobations de l’infirmier. Puis, il posa son regard sur la jeune brune.

Oui j’ai apprit que ta non envie d’être marié et d’avoir une famille avec moi était finalement arrivé avec Edward.

Un sourire ironique sur le visage, il se concentra finalement sur sa hanche à nouveau, mais serrant les dents pour ne pas faire de remarque sur leur passé commun et sur le fait qu’elle avait désormais une vie de famille.

Un jour, tu cesseras d'agir comme un môme. Un jour.

♦

« Oui j’ai appris que ta non envie d’être mariée et d’avoir une famille avec moi était finalement arrivée avec Edward. » Alors que son regard était porté sur ce qui se passait à l’extérieur, par la fenêtre, la brunette prit sur elle lorsqu’elle entendit les paroles de son ex-compagnon. Voilà de quoi la blesser. Décidément, il avait bien changé et savait apparemment très bien s’y prendre dorénavant pour atteindre le point faible des personnes aux alentours. Quel dommage qu’il ne comprenne pas la position de Maria pour le coup. Baissant la tête et croisant les bras, la brunette prit donc sur elle mais se refusa cependant à faire face au Français qui était dans son lit d’hôpital. « Ça te semble tellement facile de frapper là où ça fait mal. » Elle avait dit cela avec une certaine amertume dans la voix. Non, vraiment il ne comprenait pas. Finalement, la brunette se retourna d’un coup d’un seul bien décidée à ce que, même si cela doive se faire ici dans cette pièce, les points soient définitivement mis sur les « i » entre eux. « Au bout de deux ans tu n’es toujours pas passé au-dessus de notre histoire alors ? Tu comptes me le reprocher jusqu’à ma mort ? Mais si tu ne tiens tellement plus à me voir, pourquoi es-tu revenu Maxence ?! » Ses mots étaient durs, elle le savait. Malheureusement c’était sa seule ligne de défense plus ou moins coriace à l’heure actuelle. Après tout, et au risque de réagir comme une adolescente, c’était lui qui avait commencé à en parler, elle ne faisait donc que se défendre, et encore. Elle était capable de bien pire, et Maxence le savait pertinemment soit dit en passant, car oui, il la connaissait, qu’il le veuille ou non d’ailleurs.

Croisant soudainement le regard de l’infirmière qui était en charge du Français, Maria baissa les yeux en se rendant subitement compte qu’elle venait d’étaler sa vie aux oreilles d’une personne qu’elle ne connaissait même pas. Quelle idiote elle faisait décidément ! Ce ne fut qu’une fois que la personne eut quitté les lieux que Maria releva la tête et qu’elle décida d’en finir le plus rapidement possible. « Je suis venue pour m’assurer que tu allais bien, et comme je vois que tu es en forme comme jamais, je vais retourner auprès de mon mari et de mes enfants comme tu dis si bien. » Oui, cette fois-ci Maria était en colère contre son ex-compagnon. Qui ne l’aurait pas été ?

J’ai appris à avoir mal à mes dépends. C’est un juste retour des choses, tu ne crois pas.

De l’amertume ? Sans aucun doute. Lui qui avait imaginé faire sa vie avec Maria, c’était retrouvé cocu et trahit. Alors oui, il avait apprit qu’elle avait fondé une famille et ça lui avait fait mal. Voyant la jeune femme se retourner finalement, il l’écouta parler et sans l’interrompre.

Si je suis passé au-dessus, parce que sinon je n’aurai pas avancé. Si je suis revenu, ça n’est pas pour toi, c’est parce que j’ai des choses à faire dans le pays et il me fallait un emploi.

Voyant la tête de l’infirmière, il leva les yeux au ciel, se fichait bien de l’avis de cette dernière. Puis, il regarda la brunette qui parlait à nouveau et il haussa les épaules.

Je ne te retiens pas.

Voyant l’infirmière revenir, elle lui demanda de ne surtout pas bouger. Soupirant, il leva à nouveau le bras pour qu’elle s’occupe de sa hanche. L’infirmier lui venait d’en terminer avec son sourcil et il le remercia d’un hochement de tête avant de grogner sur l’infirmière qui lui demanda alors d’enlever son tee-shirt.

Pas besoin de me faire des points de sutures pour voir mon torse très cher.

Il haussa les sourcils et l’entendit soupirer bruyamment ce qui le fit sourire. Se retrouvant alors torse nu, il se mit sur le côté pour qu’elle ait un meilleur angle et il releva les yeux voyant Maria près de la porte et il fronça les sourcils.

C’est toi qui est venue voir comment j’allais Maria, alors arrêtes de tout me mettre sur le dos. Qu’est-ce que tu veux vraiment et ne te caches pas après des prétextes à la noix. Soit franche pour une fois.

La fixant, il n’était pas vraiment dans la meilleure position pour parler, mais il s’en fichait bien et il préféra prévenir l’infirmière de ne pas les couper sinon elle ne dirait jamais la vérité.

Un jour, tu cesseras d'agir comme un môme. Un jour.

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« J’ai appris à avoir mal à mes dépends. C’est un juste retour des choses, tu ne crois pas. » Maria prit, une fois de plus, sur elle lorsqu’elle entendit ce que son ex-compagnon avait à lui dire. Apparemment, mise à part des reproches il n’avait pas beaucoup de discussion. Depuis qu’il était de retour, elle en était certaine, tout allait presque trop bien pour qu’il n’ait pas, à un moment, envie de lui refoutre dans la figure ce qu’elle lui avait fait. « Oh je t’en prie ! Je sais que je t’ai blessé ! On a tous très bien compris d’ailleurs ! » Lui répondit-elle sur un ton qui, malheureusement, n’avait plus rien de sympathique. Bon sang…et dire qu’elle était venue ici dans la meilleure des intentions et la voilà qu’elle s’en prenait plein la figure pour des évènements ayant eu lieu deux ans auparavant. « Si je suis passé au-dessus, parce que sinon je n’aurai pas avancé. Si je suis revenu, ça n’est pas pour toi, c’est parce que j’ai des choses à faire dans le pays et il me fallait un emploi. » Sur ce coup-là, Maria se retint sévèrement de lui dire qu’il aurait tout aussi bien pu éviter de demander un emploi au sein de l’université où elle travaillait et ce, depuis qu’ils se connaissaient. Se contentant cependant d’un long soupir qui en disait toutefois assez long, la brunette passa à nouveau une main dans ses cheveux alors qu’elle l’avait fait quelques instants auparavant – elle avait tendance à répéter cette gestuelle lorsqu’elle était agacée.

« Je ne te retiens pas. » Alors qu’elle allait pour quitter la pièce, une infirmière arriva pour s’occuper du pansement à faire à Maxence pour sa blessure par balle. L’écoutant qui usait de son salace pour faire comprendre à l’infirmière qu’elle était approximativement de son goût, Maria leva les yeux au ciel. Mais où était passé son ex ? Non, ce Maxence-là n’était très certainement pas celui qu’elle avait rencontré il y a plusieurs années à Paris dans le cadre d’un séminaire. Ce n’était très certainement pas non plus l’homme pour qui elle avait eu des sentiments au cours de ce voyage et par la suite aussi. Non, ce nouveau Maxence était tout l’antonyme de l’ancien, et celui-ci ne plaisait pas le moins du monde à la brunette qui comprit alors que tout avait véritablement changé entre eux deux. « C’est toi qui est venue voir comment j’allais Maria, alors arrêtes de tout me mettre sur le dos. Qu’est-ce que tu veux vraiment et ne te caches pas après des prétextes à la noix. Soit franche pour une fois. » Cette fois-ci, c’en était trop pour Maria qui décida de jeter l’éponge. Jamais, au grand jamais elle n’aurait dû venir ici. Et dire qu’elle s’était inquiétée pour celui qui, dorénavant, agissait comme la dernière des ordures envers elle. Il était odieux et lui rejetait une faute dont elle ne voyait même pas l’existence – encore – actuelle, selon l’homme. « Je n’aurai jamais dû venir ici. »

L’infirmière jeta un regard presque désolé vers Maria qui comprit alors qu’elle n’avait plus qu’à véritablement quitter les lieux. « Au revoir, Maxence. »

Maxence s’était concentré sur sa blessure, plus que sur le reste pendant un laps de temps indéterminé. Il ne s’était pas attendu à voir Maria et sa carapace de froideur était arrivée. Il avait vécu des heures difficiles à Berkeley avec cet étudiant qui avait tiré sur lui et deux autres étudiants. Alors, il ne voulait pas paraître faible et revoir sa supérieure le mettait à chaque fois dans un état de méchanceté avancée. Du coup, il finit par lui demander le pourquoi de sa visite, sans se cacher derrière des prétextes. Puis, l’entendant lui dire au revoir, il soupira. Devait-il la retenir ou pas ? Il hésita et soupira à nouveau.

Attends.

Il n’avait toujours pas bougé, restant couché sur le côté et il la vit qui s’était arrêté, mais qui ne s’était pas retourné pour autant.

Merci d’être venu prendre de mes nouvelles.

Il avait dit ça en baissant les yeux, très mal à l’aise. Levant les yeux, il la regarda et ferma les yeux quelques secondes.

Tu étais là-bas aussi ?

Après tout, même si elle n’était pas touché physiquement, elle l’était peut-être mentalement et avec tout ce qu’il venait de lui balancer, il ne la voyait pas lui en parler, mais sait-on jamais. Sentant l’infirmière forcer sur sa plaie, il serra les dents en la regardant, comme s’il devait continuer à parler et il fronça les sourcils.

Je ne suis pas psy, mais si tu veux en parler …

Criant quand l’infirmière toucha plus sa plaie, il grogna et comprit le pourquoi de son geste, alors il reposa son attention sur sa supérieure.

Ca m’aurai ennuyé que tu sois morte. Oui bon d’accord, j’aurai été triste.

Oui, malgré tout, Maria était une femme malgré ses erreurs, seulement, il ne savait pas comment faire passer ses pensées et il soupira, pensant la voir alors ouvrir la porte de la chambre pour partir et quelque part, il aurait comprit son geste.

Un jour, tu cesseras d'agir comme un môme. Un jour.

♦

Alors qu’elle se trouvait sur le départ, Maria fut retenue par un bref « Attends. » de la part du Français qui semblait pourtant jusqu’alors plus qu’heureux qu’elle quitte la pièce. Soupirant, s’attendant à un nouveau pic de la part de l’homme blessé, Maria prit sur elle sans s’attendre un seul petit instant qu’il puisse la remercier. Et pourtant. « Merci d’être venue prendre de mes nouvelles. » Se retournant alors vers Maxence qui était toujours allongé sur ce lit d’examen, la Californienne se demanda tout d’abord s’il se fichait d’elle présentement. C’est ainsi que la brunette se rendit compte que l’homme avait le regard baissé, il ne jouait plus. Enfin. « Tu étais là-bas aussi ? » Cette fois-ci, ce fut au tour de Maria de baisser les yeux, trouvant le sol d’un intérêt soudainement plus que saisissant. « Oui, j’y étais. » Se contenta-t-elle de répondre. Qu’aurait-elle pu dire de plus après tout ? La question posée n’imposait pas réellement de plus longue réponse. « Je ne suis pas psy, mais si tu veux en parler … » A ce moment-là, Maria ne put que laisser échapper un rictus. Il en avait de bonnes lui, quand il voulait. Voilà plusieurs minutes qu’elle en prenait pour son grade, et le voilà qui souhaitait l’aider maintenant ? C’était à croire que tout cela lui semblait d’une simplicité sans pareille, malheureusement il n’en était rien, pas pour Maria tout du moins.

Soudainement, il émit un cri sous la pression des doigts de l’infirmière sur sa plaie. Maria n’ayant rien manqué de la scène comprit alors le pourquoi du comment. Il se fichait clairement qu’elle soit là ou non. C’était cette infirmière qui le forçait à s’ouvrir ou tout du moins à parler à Maria comme il le faisait depuis quelques instants. « Ça m’aurait ennuyé que tu sois morte. Oui bon d’accord, j’aurai été triste. » Tournant la tête après avoir entendu cela, Maria prit sur elle pour ne pas lui dire sa façon de penser. Car lui ne semblait pas penser le moins du monde tout ce qu’il venait de lui dire, excepté pour ce qui concernait les reproches. Ça évidemment, c’était une autre histoire. « Bien-sûr. » Murmura-t-elle, ne sachant pas quoi répondre de plus. Tout ne semblait plus être que mensonge ou idiotie venant de lui. Si c’était cela, sa manière de se protéger de Maria dorénavant, il n’avait pas choisi la meilleure manière de procéder. Tout du moins, la brunette essaierait de ne pas trop lui en tenir rigueur. Pas trop, en effet.