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Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell

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Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Empty
MessageSujet: Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell EmptySam 17 Déc - 11:59

Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell 1138897765

« Nooooon, rien de rien, noooon, je ne regrette rieeeen ! » Je chante avec la télé. Ça doit faire, allez, une heure que je regarde Inception, affalée sur le canapé. Et ça doit être le quatrième paquet de chips que je me fais. Un jour promis, j’arrête de manger. Les images défilent à l’écran, et les voix françaises des acteurs me font toujours autant rire. Surtout celle de Seito, enfin, si on peut encore appeler ça une voix. Non mais sérieux, c’est quoi le délire avec son accent ? Il est censé être japonais, il a une voix de russe, ou d’allemand. Et puis même, faudra qu’on m’explique pourquoi son accent est si fort alors qu’en anglais, il parle normalement. Cherchez l’erreur. Surtout quand on me voit : j’ai passé 15 ans à Amsterdam, je parle néerlandais depuis ma naissance et j’ai voyagé aux quatre coins du globe. Et quand je parle, j’ai pas un accent aussi poussé, merci pour moi. Parfois on me dit « oh, il est drôle ton accent ? Il vient d’où ? », parfois on me dit rien parce qu’on ne le remarque pas. Mon accent, il vient de partout. C’est un mélange. Je suis un mélange de toute façon, il faudra bien s’y faire. La dernière chips sonne la fin de ma séance cinéma en solitaire. J’enfonce le bouton stop de la télécommande et me lève, en ramassant les paquets sur le sol. En jetant les emballages, j’attrape mon portable. Il est 14h30, j’ai pas mangé. Sauf si on admet que des chips, c’est de la bouffe. Personnellement, je les considère comme un en cas, voire un apéritif. « Micaaaaaah, je sors ! » dis-je en attrapant ma veste.

Le froid dehors est mordant. Je le sens qui glisse sous mes vêtements pour piquer ma chaire. L’hiver est quand même un sacré connard. Et pire encore sont ces avants goûts, ceux qui te disent « attention, il commence à faire froid ! mais tu vas voir, dans un mois, tu vas carrément geler ! ». Le froid, je l’ai connu pendant plus de 10 ans. Et en 10 ans, on s’y habitue, on l’apprivoise. Les autres, les riches ou bien ceux qui on toujours eu de quoi manger sur leur table, trois à quatre fois par jours, ils ne savent pas. Peut-être qu’ils ne sauront jamais, j’en sais rien. Ils ont toujours eu le minimum pour se couvrir. Ils n’ont même pas idées de ce que peuvent endurer les gens qui l’hiver, n’ont même pas une couverture pour deux. Franchement, le jour où il y aura pénurie de laine, je rigolerai bien moi. Je sens le regard des gens. Ils me regardent parce que je suis presque nue. Enfin, pour la saison. J’ai quand même un jean, et un sacré pull. De toute façon, les humains n’aiment pas ce qui n’est pas comme eux, ils n’aiment pas l’étrange et le différent. C’est qu’ils ont peur, au fond. Surtout quand le phénomène inconnu se multiplie. Qu’ils se calment, je n’ai pas encore trouvé le truc pour se multiplier. Tranquille, peuple. Mémé ne va pas se diviser en plusieurs petites Mémé sous vos yeux. Il y a deux filles qui me fixent, les sourcils froncés. Je leur souri, et elles tournent les yeux. Allez comprendre. Je m’engouffre dans une supérette. Je me choisi un sandwich, un bien gros et bien gras, le genre qui te fait prendre 20 kilos d’un coup dans les fesses. Sauf si t’es déjà obèse. Passé un certain tour de taille, les kilos en moins ou en plus ne se voient plus. Pouf, invisibles. Moi ça va, je mange sans grossir. Sans rire, je ne prends pas un gramme. Ça rend toujours jalouse les autres filles, qui mangent de la salade et de l’eau taillefine allégée. La blague, une eau, c’est toujours allégé. Je paye mon sandwich, c’est fou comme le vendeur ressemble à Ken. En le regardant mieux, je crois que je le connais. Je suis sure de l’avoir déjà vu. Seulement, pas moyen de placer un nom sur cette tête. Je le remercie, je prends mon déjeuner puis je sors. Je ne sais pas combien de temps j’ai marché, pas tellement longtemps sans doute. Cependant, assez longtemps pour me retrouver devant le Parc Presidio. Sans blague, qu’est ce que je fais là ? Ça doit être le destin, enfin un truc du genre. Tant qu’à faire, autant y entrer. Je pousse la grille, et je coupe à travers l’herbe. Un banc occupé, deux bancs occupés, six bancs occupés, tout les bancs occupés ; fait chier. Ce n’est qu’en tournant les talons que je la vit. La tête blonde, au dessus du dossier de l’un des bancs. J’esquisse un sourire et déchire l’emballage de mon sandwich. J’enfourne le plus gros bout que je peux et je mâche super vite, en me dirigeant vers la fille. Elle ne m’entend pas venir, et la quantité de bouffe que j’ai dans la bouche ne m’empêche pas de parler. « Eh, mademoiselle, t’es bien bonne ! Ca te dirais tu ma passe ton portable qu’on se fasse une bouffe un soir ? ». En même temps, je lui agrippe l’épaule. C’est cool parce que les restes de mon déjeuner entre mes dents me donnaient une voix grave et profondément niaise, le genre de celle d’un vieux mec pervers et amateurs de sensations avec des filles plus jeunes et jolies, le genre à ne pas savoir draguer. Moi je suis une fille, d’une, et de deux je sais draguer. Et en plus, merci pour moi, je ne suis pas lesbienne. La filles se retourne, et je lui lâche l'épaule en lui souriant. « Je suis trop forte, tu m'as même pas entendue venir. Ah, belle gosse, belle gosse ! ».
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Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
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Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Empty
MessageSujet: Re: Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell EmptyVen 23 Déc - 21:31

« everyday we ignore how truly broken this world is »
whatever prize you are gonna find in that box, is not gonna fix me. ;; ◂ “maman, pourquoi tu ne m'as pas dit tout de suite que Ticola était mort ? - Mais je te l'ai dit Gaspard, dès que je l'ai appris - Non, je veux dire, pourquoi tu as dit qu'il était parti ? C'est bizarre. Tu savais qu'il n'était pas parti puisqu'il ne reviendra pas - Oui, c'est vrai, mais j'avais peur de te dire qu'il était mort. C'est un mot diffiicle à prononcer, du moins pour les grands personnes - Eh bien moi, je préfère entendre ❝Il est mort❞. Moi je n'ai pas peur de la mort. Tout le monde va mourir. C'est pas grave la mort. C'est triste, mais c'est pas grave.” mémé&tetell ▬ deux petits pas sur le sable mouillé/one tree hill

« Vous pensez vraiment que ce que vous venez de traverser n'affectera guère votre moral ? .. Pardonnez moi Mademoiselle, mais je ne crois pas à cette thèse. Dites moi sincèrement, comment vous sentez vous ? » s'exprima t-elle, les jambes croisées l'un sur l'autre, confortablement installée dans son fauteuil ancien, un carnet couleur chocolat entre ses deux mains. Il était quinze heures, un samedi après-midi. Son cabinet de psychologie, situé au treizième étage, comportait plusieurs fenêtres ovales, qui donnait une vue imprenable sur le quartier chic de San Francisco. Des dessins d'enfant pendaient aux murs blancs et des tapis verts glauque recouvraient le sol. Retroussant les manches de ma veste, je posais mon menton dans la paume de ma main, un soupir bravant la commissure de mes lèvres. Peut-être était-ce les nuits blanches qui me rendaient si vulnérable. Ou bien parce que ma vie était devenue un tel bordel, pareille à un champ de bataille après-guerre, où les corps sans vie de combattants jonchent la terre boueuse aux côtés de ceux dont les membres arrachés saignent encore silencieusement sur les pavés. Qu'importe la raison, mon esprit était troublée, ma mémoire heurtée par des souvenirs destructeurs. Comment je me sens ? Drôle de question. Que suis-je censé répondre à ça, lorsque je passe des journées entières, assise quelque part, perdue dans le vide et l'obscurité ? Un jour, des larmes s'écoulent sur mes joues livides, et le suivant, je tâche de garder un léger sourire au coin des lèvres. Les yeux cernés de noir, mes prunelles bleus se ternissent. Parfois, je tiens le coup, parfois je n'y arrive pas. Je tente de ne pas faiblir autour de ses visages d'enfants, déchirés par la maladie, que je croise chaque jours. On aura beau apporter un petit bout du monde extérieur, les balafres qu'ils portent sur leurs cœurs sont bien plus lourdes, que n'importe quelle blessure. Ces regards m'affligent et me hantent. La nuit, la tête posée sur l'oreiller, je me tords dans mes draps, essaye d'étouffer la rage qui nait en moi, et d'éreinter la douleur qui inonde mes membres, pour faire faillir les pensées macabres de mon subconscient. Dans ces instants où l'on se rend compte de la gravité de la situation, il arrive qu'on se dise à soi-même que les choses iront mieux, une fois la crise de souffrance passée. Une poignée d'optimisme qui nous manque à chaque faiblesse. Je maudis définitivement cette question. A quoi rime t-elle exactement ? L'aveuglement et l'ignorance. Ses longs cils noirs inspectaient chacun de mes gestes, et réactions. Elle et moi, étions le chat et la souris, deux êtres n'étant pas faits pour être ensembles. Merdique journée. Je me trouvais là, assise depuis une bonne demie-heure, le regard fixant l'horizon infini par la fenêtre, juste devant moi, avalant les paroles de cette pauvre femme, dont les années auront envolés la beauté. De loin, j'entendais presque son rire démentiel, qu'elle tentait tant bien que mal de cacher, lorsque je daignais prononcer un mot ou deux, définissant le malstrom de ma triste vie. Balayé bien vite par son exaspération grandissante, elle continuait inlassablement de me fixer. Elle avait, à force d'exercer ce métier, pris l'habitude de ses longues périodes de silence, et profitait sans doute de ces doux instants de quiétude pour nourrir ses fantasmes illusoires. « Je ne vous demande de croire tout le baratin que je vous raconte. Je n'ai pas besoin d'aide, et je m'en sortirai très bien toute seule. Je n'attends rien de vous, et encore moins de vos conseils puérils, qui ne me seront d'aucune utilité. Regardez les choses en face, je ne vous décrirai pas ma vie, et vous le savez parfaitement. Je vois bien que vous perdez votre temps, avec une imbécile comme moi, à me rabâcher qu'avoir des enfants à un si jeune âge peut bouleverser mon état psychologique, et perturber mon cursus scolaire. Mais vous savez quoi ? Je n'en ai rien à faire. Je vais très bien, et si ça ne vous suffit pas, ce n'est pas mon problème » Ma voix n'avait été pourtant qu'un souffle, portée par des soubresauts nerveux et un brin de rage et de désespoir. Mes absences répétées à mes cours universitaires avaient interpelés certains membres du personnel, qui m'avaient alors exigés de prendre des séances avec une psychologue. Futile connerie. Comme si une étrangère, qui ne sait absolument rien de ma personnalité et de mon passé, pourrait résoudre les problèmes que je trimballe depuis vingt-deux années. Déconcertée, elle avait tressailli à mes mots, ses prunelles tintées alors d'une lueur métallique, pleine d'impuissance. Silencieusement, elle notait quelques écrits sur son carnet, la main tremblante. Abaissant la hauteur de ses lunettes, puis les faisant glisser jusqu'au bout de son nez, elle me dévisageait, et semblait scruter chaque traits de mon visage. « Je peux savoir exactement la dernière fois que vous avez mangé ? » Ses paroles étaient lâchés avec un pitoyable mépris, mélange d'effarement et d'exaspération. Idiote. Ces derniers mois avaient été relativement éprouvant ; mais qui n'aurait pas été anéantie par tous ces cataclysmes de la vie ? Les journées à me mordre les lèvres, dans l'attente insoutenable du dernier examen de Max, les après-midi quotidien dans les jardins de l'hôpital à souffler une poignée de minutes avant de retourner dans le monde hospitalier des machines et des couloirs déserts et interminables, les nuits blanches où l'inquiétude me ronge, et la peur de mettre au monde un deuxième enfant, atteint de la même maladie. Peu à peu, je savais qu'avoir une vie normale, dans de telles situations, serait tout bonne impossible. Suivre les cours à l'Université était devenue un véritable calvaire. Il fallait penser à tout. Les médicaments de Max à prendre trois fois par jour sans exception, les rendez-vous avec les médecins, et savoir sourire sans relâche pour lui faire croire que tout va bien. En parallèle aussi. Passer d'un monde à un autre, enfiler son masque d'étudiante, et errer dans les amphithéâtres à ne penser qu'à Elle. Je ne croyais pas que cela serait aussi épuisant, mais personne ne peut s'y préparer à l'avance. Ça tombe sur vos épaules, comme un ciel couleur de cendre déchiré par de larges éclairs. Dans l'insouciance, et la stupéfaction. Une nuit livide s'abat sur votre quotidien. Et vous faut la braver, tant bien que mal, un parapluie à la main, un pas devant l'autre. La maladie de Max aura forcément eu des conséquences dramatiques dans nos vies, et surtout dans la sienne. Peu importe si je saute des repas, que les infirmières doivent incessamment me demander de déléguer ma place pour me reposer quelques heures. Je ne veux laisser filer aucun instant. Je veux les savourer autant que je peux, et le plus longtemps surtout. Je suis fière d'elle, mais par dessus-tout, de ses bleus au cœur qu'elle métamorphose en message d'amour et de tendresse. Longtemps, je me suis cherchée, le cœur hurlant, à travers l'écriture. Le vague à l'âme, je m'évadais grâce aux poids des mots, leurs contours et leurs significations lorsqu'on les rassemblent les uns aux autres. Étrangement, j'avais la faculté de fouiller au plus profond des sentiments, et d'y extirper les blessures de mon passé. J'ai toujours vécu avec une plume dans la paume de ma main, et un morceau de papier dans le fond de mon sac. Écrire sur la douleur, sur une colère encore inassouvie, sur la destruction de soi. Bien plus qu'une passion, c'était devenu un besoin inévitable, où mon imaginaire et ma propre expérience étaient les yeux du monde. Je crois que c'était un remède contre ces maux humains, qui s'immisçaient dans chacun de vos pores, et y laissaient un goût de rage et d'amertume. Désormais, c'est au travers de ses yeux bleus de l'espoir, que je cache la désinvolture et ma peine. Je m'accroche à son petit visage d'ange, toujours tranquille, malgré les rudes épreuves à traversées. Elle va bien, comme toutes les petites filles de son âge. De ces heures interminables à veillée sur elle, je sais pertinemment que je m'en oublie moi-même, et que mon rituel quotidien est loin d'être celui des étudiants de l'Université. Pourtant, je l'aime, peu importe les montagnes à gravir, et les gifles que je dois me prendre dans la figure. Je n'ai pas besoin de la pitié des gens, ni de l'aide de ces personnes qui se disent spécialistes des problèmes psychologiques de l'être humain. Je ne suis pas malade. Son amour me rend vivante. Et cela fait bien longtemps que je n'ai pas goûté à ce sentiment, réservés aux âmes fortes et sans pitié. Alors, je suis levée brusquement de mon fauteuil, pour reboutonner ma veste noire, faisant frémir les membres de la psychologue. Elle battit des cils, consternée. Je suis restée debout instant, les mains dans les poches de mon pantalon, à la recherche d'un paquet de cigarette. « Aller vous faire voir ! »

« Jingle bell, jingle bell, jingle bell rooock ! Hé grognasse, le papa noël est passé ! Aller, fais pas ta mioche et sors de ce trou à rat, viens faire des bisous à Mémé. J'compte jusqu'à trois.. Un.. deux.. » Sacrée monstre celle-là. Némésis, ou la dingue par excellence. Petit souvenir, gardé au fond d'un appareil photo, en mode vidéo. Il faut avouer que le temps était loin d'être idyllique, et mon moral au plus bas, le noël dernier. Elle avait déboulé dans mon appartement à l'époque, me tirant des draps encore chauds de mon lit. Je ne sais comment elle s'y est pris pour tout préparer à l'avance. Des cadeaux pour la petite, un arbre vert installé à toute vitesse, un repas plus que suffisant pour deux vieilles amies, et quelques bougies pour illuminer la pièce. Évidemment, tout ce rituel traditionnel ne pouvait lui plaire, et après la nourrice contactée, elle m'avait amené dans ce parc, fredonnant les chants de la saison, tout en tâchant évidemment à me faire sourire. « T'as vu ça, j'ai réussie à t'extirper de ton lit, et ces quatre murs. Ma vieille, sors un peu, tu vas crever enfermée comme ça ! Oh, et fais moi plaisir, arrêtes de surveiller les messages de ton portable toutes les deux minutes ; elle va bien ta gosse, on a appelé la nounou la plus timbrée de la ville ! Aller, c'est Noël ! » Rassurée ? Je ne l'étais guère, mais son don incontournable pour persuader les autres, m'avait finalement convaincue. Et il me semble que sans elle, je serais restée avachie dans le fond de mon lit, à lire des contes pour enfant à ma petite fille, déjà endormie. Adossée à l'un des bancs du Parc Presidio, je me passais en boucle cette vidéo ; la terrible fille, qui me sert d'amie, jouant avec le pompon de son bonnet, et chantant à tue-tête. Je me souviens des surnoms qu'on se donnait entre un inter-cours, de son amphithéâtre de médecine, au mien réservé aux enseignements de droits, cette manie qu'on avait de se parler toute la soirée par téléphone pour se raconter nos derniers ragots sur les bandes d'amis de l'Université, et les garces plastifiées. A nous deux, nous étions indestructibles, l'une cachant ses soudaines montées de folie, et l'autre bravant l'euphorie et l'extravagance. Se laisser prendre au jeu. C'est ainsi que notre lien d'amitié a vu le jour. Le petit rayon de soleil est venue illuminer la noirceur des chagrins, de l'âme déchue. « Je suis trop forte, tu m'as même pas entendue venir. Ah, belle gosse, belle gosse ! » s'écria t-elle, sortant d'un brusque mouvement de sa cachette. Une main agrippant mon épaule, je découvrais le visage empli enthousiaste de mon amie. Surprise par sa venue, mes membres tressaillaient, une poignée de secondes. Je lui aurais bien balancer quelques paroles de plaisanterie, mais mon coeur vacillait ailleurs ce soir. Je me contentais simplement d'esquisser un léger sourire. J'étais contente de la voir. Elle était, si ce n'est, la seule à m'épauler, et faisait toujours en sorte d'améliorer mon quotidien, en apportant son grain de fantaisie, dans ma maudite existence. « Non mais alors toi.. Un peu plus, et j'allais faire une crise cardiaque, saleté de grand-mère ! Tu sais que les textos, ça existe ? L'autre, elle se fait une bouffe sans m'en parler. Et même pas tu me dirais bonjour hein.. Mal polie ! », disais-je d'une voix amusée, quoi que légèrement faussée. Je me suis dirigée à ses côtés, prenant au passage une bouchée du sandwich entre ses mains, lui signalant d'en payer une deuxième la prochaine fois. Il me fallait mettre de côté les blessures de mon être, et faire sortir de mes pensées son regard océan, et sa voix d'enfant. Sourire. Encore. Histoire de rassurer, et d'être tranquille. Un instant, j'ai refermé les yeux, enfermée dans quelques brefs songes, avant d'afficher la seconde d'après, une sourire digne des grands jours. « Ça fait plaisir de te voir, depuis le temps ! J'aurais voulu prendre de tes nouvelles à plusieurs reprises, mais je me suis finalement dis que tu n'en avais pas grand chose à faire d'une pauvre fille comme moi, qui passe ses soirées à se lamenter » ajoutais-je, en mordillant légèrement ma lèvre supérieur. Depuis l'hospitalisation de Max, le temps me manquait cruellement. Ma vie ne tournait qu'autour de la sienne. Après mes nombreuses visites, je ne voulais qu'une seule chose : rentrer chez moi, enfouir ma tête sous mon oreiller, essayer de dormir en étouffant mes derniers sanglots de la journée, et attendre le levée du jour pour la rejoindre à nouveau. Mon état d'esprit était alors totalement en décalage avec le monde méprisable de l'extérieur, regorgeant de personnes haineuses et sans grands intérêts. En ces instants sombres, je ne connaissais plus que le bruit lourd des machines, les gestes orchestrés au millimètre près des infirmières, et les prises de médicaments à heures fixes, censées préserver ses fonctions vitales. « Comment tu vas ? Je veux tout savoir : j'ai bien du rater deux, trois trucs ! » lui demandais-je, tentant de cacher comme je le pouvais mon anxiété. Il ne fallait pas qu'elle s'en rende compte. Je devais laisser les affres de mon cœur, anesthésié encore quelques heures. Le temps de m'évader de mon vaste quotidien, qui bouffe l'ensemble de mes forces. Mon sourire s'étirait une nouvelle fois en la regardant. Elle m'avait manqué. Tant manqué. Ces petits gestes là, rempli d'affection et de sympathie. Grâce à elle, j'ai compris. J'ai su que la solitude n'existait pas seulement dans les recoins sombres de la ville où les âmes errants s'engouffrent dans une neige glacée. Je n'étais pas la seule à avoir mal. Inconsciemment, cela rassure. Lorsqu'on est pas seul, les plaies d'amour se referment plus vite. On se bat contre le monde, contre le vide, contre le temps, mais par dessus-tout, contre soi-même.
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Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Empty
MessageSujet: Re: Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell EmptyJeu 19 Jan - 23:04

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La déprime et moi ça à toujours fait deux. J’ai été élevée dans l’optique où quoi qu’il arrive il y avait toujours une branche, un espoir, un rayon de soleil auquel s’accrocher pour ne pas sombrer. J’étais celui de ma mère, elle me le disait souvent. Le soir quand nous nous couchions dans le lit à moitié bouffé par les mites et les rats elle me caressait la tête en me disant que si elle ne m’avait pas, si je n’étais pas née, elle ne serait sans doute plus là aujourd’hui. Je la maintenais heureuse malgré tout les malheurs qui pouvaient lui arriver. De mon point de vue, je lui ai toujours miné la vie. Je la tuais petit feu parce qu’elle donnait tout pour moi, pour que je ne manque de rien. Nous n’avions pas la même vision des choses il faut croire. Mais le destin a finit par me donner raison, elle est morte. Elle est morte et c’est ma faute. C’est toujours de ma faute. Je suis vraiment, vraiment le pire nid à embrouille qui puisse exister. Je traîne les problèmes à vingt mètres derrière moi. Sans rire, en me voyant les gens devraient dire : « attention, c’est Némésis ! Si on se rapproche d’elle ça va mal finir. ». C’est limite si je ne devrais pas accrocher une banderole avec marqué dessus « NID A PROBLEMES ! » à mes épaules et courir dans la rue avec. Quoi que je passerai sans doute pour une folle plus que pour autre chose. Mais justement mes problèmes, je les garde pour moi. Ma propre pitié me suffit bien à moi-même, je n’ai pas besoin de celle des autres en plus. J’ai eu ma dose de malheur et à force je me suis lassée de voir dans les yeux des gens la même pitié. Au fond ils s’en foutaient complètement de moi. J’aurais bien put mourir, personne ne m’aurait pleuré. Aujourd’hui je suis heureuse, pas pleinement heureuse, mais assez pour rendre les gens autour de moi moitié aussi heureux que je le suis. Je déborde de joie par tous les pores, à ce qu’on dit. Ah, ça me fait une belle jambe. Les gens me demandent et se demandent comment je fais, pour être comme ça, pour sourire et rire, et pour faire sourire. Y a pas de secret, pas de mystère, il suffit de vivre en se disant que de toute façon rien, ô rien ne peux arriver qui ne soit insurmontable. Voir le verre à moitié plein, la vie du bon côté, toutes ces choses qu’on dit souvent mas que l’on ne fait jamais. Alors, si personne n’applique ces principes, pourquoi se plaindre ?

Quand Esthell se tourna vers moi, ses grands yeux cerclés de noir légèrement écarquillé, je ne pus m’empêcher de sourire. Elle me faisait penser à un panda, grande, des tâches noires autour des yeux et blanche autour. Ce n’est certes pas une vision très méliorative de mon amie, mais elle n’est pas péjorative de mon point de vue. Parce qu’un panda, c’est gentil et doux, et c’est rare. Esthell est rare, parce qu’elle est unique. Sans rire, c’est la fille déprimé – déprimante par excellence. Oh, elle n’a pas toujours été comme ça. Elle a eut des problèmes, des évènements qui ont fait qu’elle est devenue vide et triste, toute morne. Elle perd de son éclat, c’est comme une lampe dont l’ampoule est presque morte. Et je suis persuadée que comme cette même vieille lampe, couverte de poussière et seule au fond du grenier, on peu toujours changer l’ampoule et la nettoyer pour qu’elle brille de nouveau. Esthell c’est pareil au fond, si elle passait outre ses problèmes, elle redeviendrait brillante. Mettons que ce soit vraiment une lampe, ou un quelconque autre objet cassé et oublié, alors moi, je suis l’enfant, l’enfant qui trouve le vieux jouet, qui le prend et qui se rend compte que même s’il est triste et sale, il est chouette. Cassé, mais chouette quand même. Esthell a toujours été – et sera toujours – chouette, avant même qu’elle ne soit brisée. Quand je la vis ainsi, avec son faible sourire sur le visage j’ai décidé de la remettre à neuf, de mettre derrière elle tout ses problèmes. Il faut qu’elle y fasse face, après ça ira mieux. J’ai fait face aux miens, et honnêtement ça m’a plutôt bien réussi. « Non mais alors toi.. Un peu plus, et j'allais faire une crise cardiaque, saleté de grand-mère ! Tu sais que les textos, ça existe ? L'autre, elle se fait une bouffe sans m'en parler. Et même pas tu me dirais bonjour hein.. Mal polie ! » Dit-elle en se levant et en croquant dans mon sandwich. Mais même si ses yeux sourient, sa voix est fausse. On ne me la fait pas à moi, jamais. Mais ce n’est pas le moment pour lui faire remarquer alors je fronce les sourcils et entrouvre la bouche d’un air choqué. « Monstrueuse créature, qui ose toucher à mon repas ! Veux-tu vraiment réveiller le grand flamant rose enflammé, paysanne ? » Puis je retrouve retrouve mon sérieux en avalant une bouchée de mon repas. La tête du vendeur me dit vraiment quelque chose, je suis sure, sure de sure de sure, de l’avoir déjà vu. Seulement je ne sais où. Puis d’un coup ça me revient. Bim, bam, boum, comme ça. Je la revois, Esthell me dire pendant un intercours, en énumérant sur ses doigts. « Tout le monde l’appelle Ken, il marche comme Ken, il rigole comme Ken, il parle comme Ken, c’est Ken quoi ! » Ah, c’était donc ça. Enfin, c’était donc lui, c’était donc Ken, l’autre type qui nous avait fait tellement rire avec son physique de poupée et son attitude. Il était parti un jour sans que personne ne sache trop pourquoi, et voilà que je le retrouvais dans une épicerie minable, à vendre des sandwichs. D’où le fait qu’il m’ai jeté un regard si froid, je suppose. Parce que nos moqueries de l’époques n’avaient pas dut tomber dans l’oreille d’un sourd, si je puis dire. Je souris de nouveau. « Ça fait plaisir de te voir, depuis le temps ! J'aurais voulu prendre de tes nouvelles à plusieurs reprises, mais je me suis finalement dis que tu n'en avais pas grand chose à faire d'une pauvre fille comme moi, qui passe ses soirées à se lamenter » me dit-elle, en se mordillant la lèvre. Ce n’est que là que je le remarque, cet air fatigué, las sur son visage. Dire qu’elle a un enfant. Elle n’est même pas encore adulte. Elle a été projeté trop tôt dans la vie d'un mère, d'une épouse et trop tôt aussi dans les problèmes qui s'en sont suivis. « Esthell, Esthell, Tetell. Tu sais que tu peux m’appeler quand tu veux, et j’adore t’écouter te lamenter. C’est très enrichissant tu sais. Non, plus sérieusement je veux être ta nouvelle psy, t’as un problème tu m’appelle, tu m’envoie un sms, je m’en fiche mais tu fais quelque chose. A la limite tu te pointe chez moi. En plus je fais ça bénévolement, petite chanceeeuse ! » dis- je en croisant les bras, et en secouant la tête, l’air faussement exaspéré et sérieux. Quoi que pour ce qui est de ses problèmes, de cœur, de classe, d’ovaire et caetera je m’en fiche, je veux qu’elle me les dise. J’aime écouter parler les gens, et j’adore l’écouter parler elle. Au moins elle vide un peu son sac ça ne peut que lui être bénéfique. « Comment tu vas ? Je veux tout savoir : j'ai bien du rater deux, trois trucs ! » Me demande t-elle. Je fixe un instant ses yeux, anxieux. Niveau émotion j’ai toujours été très perspicace et il y a des gens comme Esthell qui ont un visage et des yeux très expressifs. Des visages sur lesquels on peut deviner les émotions – du moins une partie – qui traversent la personne en question. Esthell est expressive physiquement. Elle me sourie de nouveau, un vrai sourire cette fois. Un sourire avec les dents et sans les yeux qui pleurent. Je lui pris le bras d’un air entendu, en soupirant. « Tu sais bien, ma chère enfant, que le monde dans lequel nous vivons n’est qu’une infinie répétition des mêmes actes, encore et encore dans lequel viennent parfois se glisser les sautes d’humeur du destin. » dis-je en soupirant. Puis je souris en la tire avec moi sur le banc. « Non, au dernières nouvelles j’ai revu Ken, tu saaaaais le type blond super moche et super con, qui était la copie conforme de Ken ! Tu devineras jamais, il vend des sandwichs. Et sinon toi ça va, dit ? » lançais-je d’un ton jovial. Je fini mon sandwich et roule le papier plastifié entre mes mains. Le parc, ce parc. Je suis déjà venue ici avec elle, l’année passé. Elle était déprimée, je lui avais fais le coup du noël surprise, sort de ton trou vieille peau. J’avais vraiment bien ris, et elle aussi, je crois. « Oh, Esthell, tu te souviens ? Noël dernier, ici. J’aurais du te faire le coup cette année ci, ça aurait été drôle. »

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Swan Cartwright-Hansen
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Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Empty
MessageSujet: Re: Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell EmptySam 21 Jan - 13:39


      The road is long, we carry on, try to have fun in the meantime
      Keep making me laugh, let's go get high.

♦ Prendre l'air. Respirer les bouffées d'air fraiches de l'hiver, sentir mes cheveux s'envoler sous la puissance des bourrasques de vent. C'est exactement ce dont j'avais besoin. M'évader, ailleurs, quelque part, n'importe où. Souvent, je restais enfermée des heures, dans ma chambre, qui ne bougeait pas d'un pouce. Elle restait là, propre, bordélique, abandonnée dans la pénombre d'une nuit de larmes. Mon lit était toujours défaits, des draps blancs jonchaient sur le sol, d'autres étaient recroquevillée en forme de boule, près de la porte, toujours entrouverte. Des tas de mots étaient écrits sur mon carnet, laissée là, au bord de ma table de chevet, pouvant basculer à terre d'un instant à un autre. Une plume entre mes doigts, mes larmes cessèrent immédiatement de glisser le long de mes joues, soulagée sans doute. C'était une chose, devenue indispensable dans mon quotidien. Écrire, des mots, que des mots, stupides, blessants, lourds de souvenirs, d'espoir, de désespoir, d'envie, de vie, d'amour, de mort. Plus fort que de simples paroles prononcées à une psychologue, déconseillant des remèdes miracles éphémères et illusoires. Se contenter de répondre à des questions, toujours et encore, sans réponse, ne pouvait pas reconstruire une vie, loin de là. Ce soir, j'avais surtout besoin de quitter ces quartes murs sombres, et l'odeur envahissante de cette pièce, plombée dans un parfum de tristesse et de sourire à la fois. Partir loin de cet appartement, imbibée par les souvenirs. A quoi bon chercher à se lamenter, et revivre des instants douloureux, si profondément inscrit dans ma mémoire. Ils nous font souffrir, reviennent au premier signe de faiblesse, ramènent armes et lames tranchantes, qui glissent sur nos joues bafouées. Et, on ne peut rien y faire. Combattre ? Comment. C'est tellement difficile de se relever, sans l'aide de personne, et de garder constamment un rictus sans vie sur un visage, fatiguée, lassée, inanimée. On tourne en rond, des heures, des jours, des mois. Sans ne savoir que faire. Il n'en faut pas davantage pour réussir à rendre lourdes des épaules, déjà fragiles et rigides. On tente de respirer, malgré un souffle saccadée, des mains tremblantes, des prunelles sombrées dans les limbes des maux. On aime, on s'abime, on crève, au jour le jour. C'est si dur à surmonter, que l'on en oublie les gestes banales de la vie : manger le matin, l'estomac tordu au creux du ventre, aller en cours, les pensées ailleurs dans les couloirs hospitaliers de la ville, rentrer le soir, éreintée, et regarder un film, peut-être bien un James Cameron ou un Woody Allen. Peu importe. Au lieu de cela, on se morfond dans un univers éphémère, construit au fil de nos songes destructeurs. Enfermé, terré, oublié, de tous. En cette fraiche nuit de décembre, je retrouvais les racines de mon quotidien, m'y accrochant tant bien que mal. Cela faisait du bien. Tellement de bien. Retrouver le sourire d'une amie, perdue de vue sous les tonnes de tracas qui s'effondrent sur moi. Elle m'avait manqué. Terriblement. « Monstrueuse créature, qui ose toucher à mon repas ! Veux-tu vraiment réveiller le grand flamant rose enflammé, paysanne ? » s'exclama la jeune femme, prenant une énième bouchée de son diner. Je me rendais compte subitement à quel point nos instants passés ensembles semblaient lointain. J'étais tout bonnement incapable de me souvenir de la dernière où nous nous sommes étions vus, ni même quand nous avions discutés au téléphone. Je ne voulais plus que l'on me prenne pour une pauvre poupée de porcelaine, fragile, ayant pondu un gosse bien trop tôt et qui en assume désormais les lourdes conséquences. Je désirais autre chose, une vie normale, des matinées à regarder ma petite fille guérie, en parfaite santé, en train de faire des câlins à ses deux peluches préférées ; une journée à l'Université, à étudier tranquillement sans redouter un appel entrant, terrible, fatal, annonçant la fin du combat ; une soirée, sur le canapé du salon près de la chaleur de la cheminée, Max sur mes genoux, à lui conter des histoires de fées clochettes, et Simba, le roi lion. Des brimes d'utopies, envahissant mes nuits d'insomnies. « Je ne demande qu'à le voir, voyons, depuis le temps que tu me badines avec tes histoires de folle attardée. Que dire, si ce n'est, que la monstrueuse créature est heureuse de retrouver son flament rose ! » rétorquais-je, souriant faiblement. Je détestais croiser le regard de mon avis, car elle était dotée d'un don inconnu, pouvant d'un seul coup d'oeil, détecter la moindre souffrance. A chaque fois, je me faisais avoir. Nous marchions ensembles, sur les traces de pas de notre passé commun. Je n'ai jamais eu de véritables amitiés, me contentant de quelques connaissances, ici ou là. Copine, copine, le genre de bandes à trois têtes, traversant à la hauteur de leurs talons les rues de San Francisco, les cheveux au vent. Plan foireux, soirées à papoter du dernier film de l'acteur montante du cinéma américain, glissement de murmures à l'oreille, de machin qui a croisé intel dans les toilettes ce midi, en train de faire de vilaines choses, faiblement correct dans un établissement scolaire. Tout ça, ça n'avait jamais été pour moi. La jeune Alpha était sans doute l'une des seule que j'avais accepté de laissée rentrer dans ma vie. Il faut dire qu'elle était tout à la fois. Pleurnicharde, devant un film à l'eau de rose avec no happy end, joyeuse dans les allées, un coup dans le nez, tendre, sous les confidences des autres. « Esthell, Esthell, Tetell. Tu sais que tu peux m’appeler quand tu veux, et j’adore t’écouter te lamenter. C’est très enrichissant tu sais. Non, plus sérieusement je veux être ta nouvelle psy, t’as un problème tu m’appelle, tu m’envoie un sms, je m’en fiche mais tu fais quelque chose. A la limite tu te pointe chez moi. En plus je fais ça bénévolement, petite chanceeeuse ! » déclara t-elle, sur un ton compréhensif, pointée par un grain de fantaisie. J'avais toujours eu un grand sentiment de vide, et de solitude. Comme une maudite impression que ma personne était rejetée par les autres. Et c'était sans doute le cas, j'y conviens. Longer les couloirs, en avalant les commérages des étudiants, superficiels et sans aucune personnalités. Et puis, un jour, j'ai croisé le chemin de Némésis, une fille excentrique, folle et délice en même temps. Elle avait réussie à rendre les choses plus faciles. J'ignore comment d'ailleurs, cela doit être un mystère. Un magnifique sourire était pertinemment inscrit sur son visage, resplendissant. Elle avait une vie, que je n'aurai jamais. « Merci. » répondais-je, sèchement à voix basse. Que dire de plus ? Les mots n'étaient guère utiles. Elle avait toujours été là, présente à mes côtés. Elle savait toujours utiliser les bons mots, ceux que je désirais entendre, lorsque mon coeur remuait à l'intérieur de ma poitrine. Je lui souriais légèrement, incapable d'en faire autrement. Je sentais son regard protecteur posé sur moi. Elle ne laissait donc rien au hasard. « Tu sais bien, ma chère enfant, que le monde dans lequel nous vivons n’est qu’une infinie répétition des mêmes actes, encore et encore dans lequel viennent parfois se glisser les sautes d’humeur du destin. Non, au dernières nouvelles j’ai revu Ken, tu saaaaais le type blond super moche et super con, qui était la copie conforme de Ken ! Tu devineras jamais, il vend des sandwichs. Et sinon toi ça va, dit ? » demanda t-elle quelques brefs soupirs bravant la barrière de ses lèvres, toujours souriantes. Ken. Un mince rire étouffé se formait dans ma gorge. Il y avait plusieurs mois de cela, un jeune homme, à la chevelure blonde claire, aux vêtements féminisés, mélanges de rose fluo, et pantalon vert crème, traversait les couloirs de l'Université, attirant l'attention de nos deux regards ahuris. Il avait une démarche peu assuré, bancale, sous le poids de son sac à main, précieusement adossé sur son épaule gauche. C'était ça. Il avait décidé d'abandonner son cursus scolaire, pour se retrouver vendeur. Malheur destin. « Hé béh, faut croire que notre Ken n'a pas de cerveau, pour se retrouver dans un baraque à sandwich. Je suis certaine que sa reconversion lui va comme un gant, j'me trompe ?.. Vraiment ? Même pas un petit n'amoureux dans les parages, que tu n'oses pas m'avouer parce que je le connais ? Tu m'as déjà fais le coup, je me laisserai pas avoir une deuxième fois ! » déclarais-je, sur un ton soudainement plus jovial que d'ordinaire. Un bras dessous, un bras dessus, nous étions reliés par les liens fortes de notre amitié, à nouveau réunis. Les lumières des réverbères éclairaient notre démarche, et suivaient le rythme de nos pas. Évitant un instant, je ne savais que répondre à cette satané interrogation. Elle me donnait tout simplement l'envie de me terrer au plus profond d'un trou béant, et y rester ensevelie jusqu'à ne plus entendre les voix de cette humanité, vivant à travers les marques de guerre, et d'amertume. « Tu sais.. les choses arrivent comme elles veulent. Un jour, tout va bien, et le lendemain, plus rien ne va. Je m'y suis habituée je crois, même si on ne se fait jamais à l'idée d'être subitement privée d'un bout de soi-même. Il ne se passe pas grand chose dans ma vie, que tu ne saurais comprendre. Et puis, là n'est pas la question. Cela doit faire.. je n'ose même pas compter, des semaines qu'on ne sait pas revus. Plutôt que de ressasser les mauvais souvenirs, oublions plutôt nos tracas, tu veux ? Que dis-tu d'une soirée à danser, et faire la fête. Comme au bon vieux temps. » disais-je, un brin de nostalgie dans le fond de ma gorge. La rassurer, c'était primordiale. Ne pas transmettre mes craintes à travers mes prunelles, ni lui faire voir que derrière ces sourires indiscrets, se cachent des nuits de chagrins, enfoui dans les draps de mon lit perdu. Némésis ne devait rien comprendre de tout cela. Parler de mes problèmes ? A quoi bon, puisque je sais déjà que la fatalité s'est enivré de mon âme ? Non. Nous avancions, dans la lueur de la nuit, continuant notre chemin, sous cette heure tardive. « Oh, Esthell, tu te souviens ? Noël dernier, ici. J’aurais du te faire le coup cette année ci, ça aurait été drôle. » s'exclamait-elle, le ton rieur, à gorge déployée. Bien sûr que je m'en souvenais. Je la revoyais encore, frappée fortement contre ma porte d'entrée en bois, entêtée d'avoir une simple réponse de ma part, finalement résignée à lui ouvrir. Mes pensées se bousculaient entre elles, à ce brusque souvenir. Passant l'un de mes bras derrière sa nuque, nous dévalions les rues glissantes et encore humide de l'averse neigeuse de la veille. Chute brutale, éclat de rire, joie de vivre. Le bonheur à l'état pure. « Tu sais, j'y pensais à l'instant. J'ai retrouvée une vidéo sur mon téléphone portable de ce soir-là. Je ne me souvenais plus à quel point nous étions si timbrées. On peut toujours se rattraper tu sais, suffisait simplement de demander. Je connais un endroit sympa pas très loin d'ici. La première arrivée paye une bouteille à l'autre ! » m'écriais-je un instant, avant de déployer mes deux jambes dans une course effrénée. Juste derrière moi, Némésis se prêtait au jeu, suivant mes pas. Le vent glacial giflait mon visage, et faisait vaciller mes cheveux. Nos pieds gravaient leurs empreintes dans la fine couche de neige sur le pavé. Toutes les deux, nous avions des sourires éclatants au coin des lèvres, emportées dans notre soudain pari. Je me retournais un instant, la voyant revenir à ma hauteur. Merde. Accélérant ma course, j'attrapais dans mon élan le tronc d'un lampadaire, faisant demi-tour. Grincement roque, derrière mon épaule. « Baah alors, tu déclares forfait ? Aller, plus vite, plus vite ! » me récriais-je, par surprise. Levant les yeux, je contemplais le fameux lieu d'arrivée. Longeant une dernière une rue, notre chevauchée nocturne s'achevait. Lexington Club ; Northern San Francisco. D'ici, nous pouvions déjà ressentir les fantômes de minuit, se déhanchés dans l'enceinte bondée d'une masse humaine impressionnante. Des échos de musiques résonnaient encore, dans les rues voisines. Le coeur palpitant, je regardais mon amie. « Fais pas cette tête-là, tu vas t'en remettre, tu perds toujours à ce jeu-là. Allez viens, que la fête commence ! » répliquais-je, en lui prenant l'un de ses bras. Nous nous engouffrions dans cette salle aux milles vices et délices, par une porte dérobée. Come and take a walk on the wild side.
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Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Empty
MessageSujet: Re: Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell EmptyVen 24 Fév - 12:44


Il y a un seul plaisir, celui d'être vivant, tout le reste est misère.
J’ai besoin de sortir. Voudrait-on me garder en quarantaine avec l’interdiction d’aller dehors, on ne pourrait pas. Le sentiment de confinement que l’on fini par éprouver lorsque pendant longtemps on vit à l’intérieur d’une maison, d’une grotte ou même d’un igloo m’est insupportable. En fait, je ne le conçois pas. On fini par tourner en rond, dans une maison qu’on connait par cœur, sans respirer une seule bouffée d’air du dehors. Sans même pouvoir aller dans le jardin. La maison devient prison. J’en deviendrai folle, si ça m’arrivait. C’est comme si on privait un sauvage de sa liberté et qu’on le jetait dans une zone urbaine, surpeuplée et différente de ce qu’il a toujours connu. Il dépérirait. Et je dépérirais si on m’arrachait ma liberté. Depuis toujours les gens se battent pour être libre ; que ça soit pour la liberté de pensée ou pour un prisonnier, d’être libéré. Il y a eu des procès, des problèmes, des conflits, tout ça pour un seul but. Les gens depuis toujours se battent pour être libre, ça doit être une bonne cause. Surtout lorsque l’on la compare à d’autres. Oh, bien sur qu’il y a des exceptions. Les gens qui ont peur de sortir, et qui s’enferme chez eux, par exemple. Encore faut-il avoir peur car il y a d’autres choses qui poussent à l’enfermement. Comme la déprime. Quand on déprime, c’est comme si notre organisme se muait en un légume géant seulement capable de se nourrir et de penser. Et encore, certains ne se nourrissent même plus. Certains se tuent. Je ne sais pas, peut-être qu’ils voyaient dans la mort une solution alternative qui au fond, correspond à une éternelle liberté. Mais qui peut le savoir ? Qui de nos jour est revenu à la vie pour nous garantir que lorsque l’on meurt on en devient que plus libre ? Peut-être que une fois trépassé on est encore plus prisonnier que ce que l’on fut de notre vivant. Je ne sais pas, et probablement que de mon vivant à moi, je ne le saurais jamais. Il y a des questions comme ça qui quoi que l’on fasse n’auront jamais de réponse claire et prouvée. C’est la vie, c’est comme ça. Il y a aussi des gens moins enclin à la dépression que d’autre, peut-être parce qu’ils sont plus fort sur un plan psychologique, ou qu’ils ont vu tellement d’horreur dans leurs vie que les problèmes qu’ils ont ensuite ne les affecte plus, ou bien moins, pas suffisamment pour sombrer dans le néant de la dépression. Et puis il y en a d’autre, plus fragiles, plus sensibles, qui se laissent couler dans leur lac dépressif intérieur, comme si on les jetait dans l’eau une pierre attachée à la cheville. Sauf que cette pierre là, c’est eux qui se l’attachent. C’est presque considérable comme un suicide, mais un suicide mental. Esthell pour moi, est de ceux enclin à déprimer. Libre à elle, c’est aussi mon devoir de faire en sorte de la sortir de cette dépression qui l’enserre. Je ne peux pas prendre parti dans son histoire, je n’ai pas ses problèmes de la même façon qu’elle n’a pas les miens. Mais je sais que je peux l’aider. C’est mon amie, et bien que ça fasse longtemps que nous ne nous étions pas vue, mon amitié envers elle n’a pas terni. Ça me fait plaisir de la revoir, vraiment. Comme quoi le destin fait bien les choses, parfois. « Je ne demande qu'à le voir, voyons, depuis le temps que tu me badines avec tes histoires de folle attardée. Que dire, si ce n'est, que la monstrueuse créature est heureuse de retrouver son flament rose ! » Répond-elle alors que je feins d’être offusquée. « Tu ne devrais pas me provoquer ainsi petite, tu vas connaître la fureur du ninja ! » Je prends un pose dans le genre Jackie Chan, en exagéré, les yeux grossis comme pour faire peur à un enfant qui a fait une bêtise. Puis je repose le pied par terre et laisse tomber mes bras le long de mes flancs. « Je suis heureuse de te retrouver aussi, monstruosité ! » Elle ne prendra pas mal le fait que je la qualifie de monstre car je ne le pense pas sérieusement, et elle le sait très bien. Il est facile de discerner lorsque je suis sérieuse et lorsque j’ironise, ou que je taquine. Cependant nos regards ne firent que se croiser. On eu dit qu’elle évitait de me regarder en face. Si elle voulait masquer sa souffrance morale, c’était cuit. J’avais remarqué, ça crevait les yeux. Elle souriait avec la bouche, mais les yeux ne brillaient pas, elle était toute sèche de l’extérieur. On s’était toujours bien entendu. De mon côté c’est normal, je m’entends bien avec presque tout le monde. De son côté en revanche, c’est flatteur. Je la connais assez qu’elle n’est pas aussi proche des autres qu’elle l’est de moi. Esthell est vraiment fascinante, elle est très profonde d’un point de vue psychologique. Elle est douce, drôle, sensible, gentille, adorable. Adorable. Si certains peuvent la trouver dépressive et fade, je suis le rempart face à leur avis négatifs. Même si elle n’a pas tout le temps l’air joyeuse elle est pour moi adorable, et très intéressante. Si autour de chacun il y avait une auréole de lumière comparable à leur personnalité, la sienne serait immense et éclatante. « Merci. » la sécheresse de sa voix m’extirpa de mes comparaisons lumineuses, et je lui jetai un regard sombre. J’ai souris tout de même, parce que répondre de rien aurait vraiment été très con, pour le coup. Un sourire répond parfois mieux que des mots. Elle me sourit en retour, plus faiblement. Puis je sentis monter le rire de sa poitrine lorsque je lui expliquais la provenance de mon sandwich et son précédent détenteur, bien qu’indirect puisque simple vendeur dans une minable boutique. Je me souviens encore de son arrivée à l’université, il avait l’air tellement ridicule. Ce n’est pas tellement mon truc, de me moquer des gens, mais ce dernier avec cet air suffisant et fier de lui qu’abordent les gens fier d’eux, parce qu’ils sont riches, que leurs parents le sont aussi et parce qu’ils se croient beaux. Ce n’est rien de plus qu’une illusion de supériorité, et tant qu’à faire, autant la briser. « Hé béh, faut croire que notre Ken n'a pas de cerveau, pour se retrouver dans un baraque à sandwich. Je suis certaine que sa reconversion lui va comme un gant, j'me trompe ?.. Vraiment ? Même pas un petit n'amoureux dans les parages, que tu n'oses pas m'avouer parce que je le connais ? Tu m'as déjà fais le coup, je me laisserai pas avoir une deuxième fois ! » J’ai rigolé à mon tour. Subitement, elle avait l’air bien plus heureuse que la minute précédente. La jovialité audible dans sa réponse achevait de me rendre encore plus joyeux que je ne l’était en la retrouvant, après tout ce temps passé sans nouvelles. « Mais si, il en a un, il a un cerveau remplit d’air, comme les barbies. Oh, tu l’aurais vu avec son petit tablier rose et ses cheveux blonds gominés, c’est la reconversion du siècle ! Et puis si, en fait je suis polygame, j’entretiens plusieurs liaisons, et comme j’ai honte je ne te le dis pas. Alleeeez, je rigole dis. J’en ai pas, c’est bien triste, et je te jure que si il y en a un qui daigne de se pointer, je t’appelle direct, ok ? » J’étais contente parce que je la retrouvais, tandis que nous marchions. Je pris une énième bouchée de mon sandwich, avant de jeter l’emballage dans une poubelle. Nous marchions dans le parc, vers la sortie. La nuit était tombée depuis longtemps et la ville était nappée dans sa douce obscurité. Il n’était pas si tard que ça, mais étant en hiver, la nuit était sombre bien plus tôt. Les gens quittaient les lieux, pressé de retourner à leur domicile, pour embrasser femme, mari et enfants. Des jeunes commençaient à sortir. « Tu sais.. les choses arrivent comme elles veulent. Un jour, tout va bien, et le lendemain, plus rien ne va. Je m'y suis habituée je crois, même si on ne se fait jamais à l'idée d'être subitement privée d'un bout de soi-même. Il ne se passe pas grand chose dans ma vie, que tu ne saurais comprendre. Et puis, là n'est pas la question. Cela doit faire.. je n'ose même pas compter, des semaines qu'on ne sait pas revus. Plutôt que de ressasser les mauvais souvenirs, oublions plutôt nos tracas, tu veux ? Que dis-tu d'une soirée à danser, et faire la fête. Comme au bon vieux temps. » Déclara-t-elle alors, l’air un tantinet nostalgique. Elle me faisait de la peine, à taire ainsi sa tristesse et sa souffrance psychologique. Qu’elle ne veuille pas m’en parler n’était pas le problème, et je ne lui en voulais pas. Les mots finiront par venir d’eux même avec le temps. Il faut être patient. J’ai souris de nouveau. « Si tu dis que ce n’est là n’est pas la question, alors passons, on y reviendra plus tard. Et puis tu as raison, ce soir c’est la joie, on s’est retrouvé, c’est cool. Il faut en profiter. Et bigre, ce plan là me dit, je suis totalement pour ! » M’exclamais-je. Pour sur que je voulais faire la fête. J’étais comparable à un animal nocturne, mes activités se concentraient la nuit, surtout à mon âge. Nous étions dans le plus bel âge et le plus con. D’un certain côté, jeunesse rime avec insouciance, connerie et festivité, avec un peu d’alcool par-dessus quand il faut. « Tu sais, j'y pensais à l'instant. J'ai retrouvée une vidéo sur mon téléphone portable de ce soir-là. Je ne me souvenais plus à quel point nous étions si timbrées. On peut toujours se rattraper tu sais, suffisait simplement de demander. Je connais un endroit sympa pas très loin d'ici. La première arrivée paye une bouteille à l'autre ! » Répondit Esthell. Je suis partie dans un bon rire. Qu’est ce que j’avais pu rire, ce jour là. « Mon dieu, il faut que tu me l’envoie ! Et t’inquiète, niveau timbré je n’ai pas changé. En fait, je crois que c’est pire maintenant. Parfois je m’effraie moi-même. » Je ne sais pas si elle m’entendit jusqu’au bout, étant donné qu’elle était partie en courant. Je me mis à courir aussi. Oh, elle allait gagner et c’est moi qui allais payer. Mais elle était partie avec de l’avance. J’étais secouée de rire, je rayonnais. Les passants sur notre chemin se retournaient, effarés. On aurait pu lire dans leur pupille l’incompréhension qu’ils éprouvaient, voyant deux jeunes adultes faire la course sur la neige, glissant et manquant de tomber tout les dix pas. Un instant nous fûmes à la même hauteur et alors que j’entamais mon ultime accélération, elle me distança. Je ralentis ma course en grognant. Elle jeta un coup d’œil vers moi, un grand sourire tordant joliment ses lèvres. « Baah alors, tu déclares forfait ? Aller, plus vite, plus vite ! » J’ai levé les yeux aux ciel en accélérant le pas de nouveau. « Jamais ! Aaah, tu vas en prendre plein les yeux de la vitesse, je suis la fille spirituelle de Flash Gordon ! » J’ai accéléré tandis que nous approchions de notre destination. Plus qu’une rue, une ligne droite. « Fais pas cette tête-là, tu vas t'en remettre, tu perds toujours à ce jeu-là. Allez viens, que la fête commence ! » J’ai secoué la tête, essoufflée. Le Lexington Club se dressait devant nous, dans toute sa splendeur bruyante et suintant par toutes ses ouvertures de jeunes populations. J’avais le cœur qui battait à tout rompre. « Je perds parce que tu triches, c’est tout. Tu es partie avant, et c’est la plus fourbe des tricheries du monde entier tu vois, on aurait du faire un décompte et lancer le départ. » remarquais-je. Je n’étais pas une mauvaise perdante mais il fallait le reconnaître, elle était partie avant. Elle me prit le bras gauche, me tirant vers l’établissement. Ah ! Je la trouvais joyeuse et quand mes amis sont heureux, alors je le suis aussi, on suit le principe « les amis de mes amis sont mes amis » mais différemment ; c’est une variante, un remix. En l’occurrence j’étais on ne peut plus heureuse et rayonnante, débordante d’énergie malgré notre course. L’intérieur ne ressemblait en rien à l’extérieur bien que ce dernier laisse présumer l’ambiance qui régnait entre les murs. Les personnes se déhanchaient avec rage et bonne humeur. Ils laissaient exploser tout ce qui les écrasait durant la semaine, ils détachaient des cours et du boulot, ils décompressaient. C’était la boîte far du nord de San Francisco, pour ne pas dire l’une des plus populaires de la ville. C’était bondé, que ce soit les toilettes ou le bar, c’était purement merveilleux. « Eh Esthell, je te dois un verre non ? Viens ma grosse cochonne, on migre vers le bar ; un bon coup ça décoince ! » Lui criais-je assez fort pour couvrir la puissance des décibels. Je lui agrippais le bras pour ne pas la perdre dans la foule. Parvenus au bar – tout autant bondé – j’écarte deux filles avachie sur le comptoir, pour nous faire une place. « Alors, tu prends quoi ? »
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Swan Cartwright-Hansen
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Swan Cartwright-Hansen
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Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Empty
MessageSujet: Re: Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell Alors les mecs, prêts à lâcher les chiens ? Quoi ? Bah oui, comme dans la chanson : who let the dogs out, ouh ouh. C'est qui qu'a amené ce mec ? mémé&tetell EmptyMar 6 Mar - 21:51


and i see no bravery in your eyes anymore, only sadness
« Tracer lighting up the sky. It's another families' turn to die. A child afraid to even cry out says, he has been here. There are children standing here, arms outstretched into the sky, But no one asks the question why, he has been here. Old men kneel to accept their fate. Wives and daughters cut and raped. A generation drenched in hate. Says, he has been here. » némésis&esthell. we used to be able to look at each other and i'd feel like we were going to be ok. grey's anatomy.

après tout, je suis une fille qui a mal et qui paye à vie ses éclats de bonheur. je suis la crampe d'après fou rire, la coulée de lave après l'amour, la peau sèche après le bain de mer. rien de ce qui ne me fut délectable ne perdure dans mon corps en vrac. tout se transforme en venin terne, me ronge, et me laboure mes cernes
L'avez-vous déjà ressentie, cette drôle de sensation, qui vous surprends en une poignée de secondes ? Vous savez, quand les poils de votre chair frissonnent allègrement, et que les mots ne viennent plus dans votre esprit. Je suis sûr que vous la connaissez. De lourdes émotions, qui vous submergent, au plus profond de vous-même. Et vous ressentez, une envie irrésistible d'hurler toutes vos tripes, vos souffrances les plus lointaines, bousillées, anéanties, quelque part, tout près de votre coeur. Parce que vous croyez que c'est la fin, la chute inévitable, la fatalité à ses heures perdues. Et vous croyez bien faire, vous croyez que crier au monde entier ce qui se cache derrière cette âme détruite vous soulagerait. En vain, bien évidemment. La réalité est différente, et dérisoire. Capitulation extrême. Un éboulement sournois, tel une feuille jaunie et frissonnante par l'air de l'automne nostalgique, des touches de chaleur et les rais lumineux de l'été. Une chute sans précédent, qui vous ramène dans les limbes de l'enfer. Semblable à une guerre de force, une guerre d'armes et de ténacité. Un champ de batailles, que vous êtes désormais. Ni plus, ni moins, des morceaux de ruines et de décombres maléfiques. Il y a comme une odeur de rouille, et de mort, une saveur des ténèbres sur vos lèvres, un sang chaud qui coule, et dégouline entre vos mains sales et démunies de toute force et de courage. Une guerre sans pitié, sans larmes de clémence, sans geste de charité. Une guerre inhumaine, que les hommes faibles acceptent d'affronter, contre leur gré. Une bataille, entre la vie et la mort, entre la victoire et la défaite. Et vous déposez vos défenses, cloué à terre, mourant dans la marre de boue, rouge, très rouge, trop rouge. Une marre de sang. Un liquide larmoyant, source de vos multiples larmes déséchées par le passé, et les souvenirs d'antan. Et vous restez là, les plaies lancinantes, souffrantes, lacérant chaque partie de votre corps. Des baïonnettes, des bombes, des grenades, mitraillettes, et autres artilleries lourdes, s'acharnent autour de vous, et vous pilonnent dans tous les sens. C'est la mort qui rode, la mort qui trépasse. Les coups fatals visent votre dépouille. Achever, une dernière fois. Vous savez, ça ne fait pas bien mal. Le courage, mon ami. Le courage de la guerre, la guerre pour la vie. En réalité, vous ne vous trouvez pas coincé dans une tranchée, scrutant le visage de votre camarade déchiqueté, et de ses membres désarticulés, éparpillant le sol encrassé par l'humidité, et la moiteur d'une terre qui brûle, une terre qui meurt. Non. Vous êtes simplement dans l'entre-deux, comme diront certains. Vivre, survivre, partir, mourir. On se demande quand est-ce que la souffrance s'estompera dans sa totalité, mais l'instant n'arrive jamais. Blasé, impuissant, blessé. Cette guerre vous a tué. Combien d'humains sont-ils capable d'accepter l'inacceptable ? Combien d'entre nous surmonteront encore des décennies, les damnations de l'humanité, et le système sélectif de notre société ? Un nombre, bien trop important, sans doute, que j'en ai un mal au coeur. Souffrance, voleuse de demain, et d'hier. Silhouette disgracieuse de nos peines habituelles. Vous la voyez, cette épaisse fumée, recouvrir le ciel noir des ténèbres. Vous la ressentez aussi, longeant votre colonne vertébrale. Et vous contemplez les morceaux d'os sous vos pieds. Un pied à terre, un seul. Écrasant les débris, les membres arrachées, les cadavres et les morts, les vivants et survivants. Souffle court, genoux fléchis, bras désarmés. Vous avez réussi. Cette guerre barbare, cette guerre de souffre, de barbelés prisonniers, de bombes explosives, de balles tranchantes, de mitraillettes pauvres d'indulgence. Miséricorde. Mais vous l'avez eu, vraiment cette fois-ci. Vous l'avez ressentie cette lourde sensation, bourrée de sens et de raison. Vous savez désormais qu'elle ne vous vaincra plus. Parce qu'un jour, vous vous êtes retrouvez comme un mort à terre dans les tranchées. Mêlant désespoir, et affliction. Pitoyable, ridicule, idiot. Tant de brimes de mots qui s'installent dans vos pensées. Et puis, finalement, elle vient, de la même manière qu'elle est arrivée. Soudainement. Comme elle est belle, comme elle illumine vos ternes iris déjà fichus. Et vous la voyez, vous la sentez, revenir en vous. Ce petit espoir là, qui change tout. Le voilà. Enfin. Instinctivement, il rassemble les deux parties de votre poitrine dépouillée. Réunies comme au premier jour de votre vie. Alors, vous voyez l'aube, et ses rayons de couleur. Vous êtes debout, à demi-mort, mais encore vivant. Alors vous savez, oui vous le savez maintenant que vous êtes mortels. Parce que vous l'avez ressentie cette drôle de sensation, qui vous surprends en une poignée de secondes.

« Mais si, il en a un, il a un cerveau remplit d’air, comme les barbies. Oh, tu l’aurais vu avec son petit tablier rose et ses cheveux blonds gominés, c’est la reconversion du siècle ! Et puis si, en fait je suis polygame, j’entretiens plusieurs liaisons, et comme j’ai honte je ne te le dis pas. Alleeeez, je rigole dis. J’en ai pas, c’est bien triste, et je te jure que si il y en a un qui daigne de se pointer, je t’appelle direct, ok ? » s'exclamait mon amie, toujours aussi enthousiaste, en affichant un énième sourire. Je lui adressais un mince rictus au coin de les lèvres. Je n'avais aucune envie de faire la fête, ou trimballer mon vieux corps dans des bars enfumés, par les mélanges de nicotines, et drogues dures. Et pourtant, les pointes ironiques présentes à chaque coin des phrases de mon amie, réussissaient irrévocablement à me redonner le sourire. Une pincée de joie lumineuse, autour d'une obscurité omniprésente. « Oh, tu sais, de toi, je ne suis jamais bien surprise. Tu es tellement timbrée, que tu serai capable de tout. Hé, le mieux, c'est de ne pas le chercher, ni même y penser. Ca viendra comme ça viendra, et puis, si dans quelques années, tu ne l'as toujours pas trouvé, tu pourras toujours te résoudre à épouser Ken. Une barbie cinglée, mariée à un Ken milliardaire, j'suis certaine que tu adorerais ! .. Enfin, plus sérieusement, tu sais bien que j'veux être la première prévenue, et je me vengerai si ça n'est pas le cas, tu sais ça hein.. » plaisantais-je, l'air entrainée dans mes propres paroles. Némésis avait un don irréfutable. Ses humeurs de fantaisie, légèrement loufoques, et invraisemblables, parvenaient sans grande difficulté à me faire oublier, toutes les choses incrustées dans mes songes. Une grande poupée, à l'éclat de rire, doux, mélange de tendre candeur , de joie et puérilité parfaitement bien orchestrés. Aussi loin que je m'en souvienne, il me semble que personne d'autre n'eu à ce point, un tel impact sur moi. Une perle rare, en somme, dont je savourais les moindres secondes déjà perdues. « Si tu dis que ce n’est là n’est pas la question, alors passons, on y reviendra plus tard. Et puis tu as raison, ce soir c’est la joie, on s’est retrouvé, c’est cool. Il faut en profiter. Et bigre, ce plan là me dit, je suis totalement pour ! » rétorqua t-elle, sur un ton bien plus sérieux que sa dernière réplique. Je ricanais silencieusement, observant l'attitude de mon amie. Ses cheveux bruns épousaient ses deux épaules, et ses joues rosées traduisaient sans doute, sa personnalité d'extraverti dévergondée. Bien qu'elle se trouvait dans la confrérie des Alpha, réservée aux plus élèves les plus studieux de l'Université de Berkeley, Némésis avait un goût indiscutable pour les diverses festivités du campus. Ce fut donc sans grande surprise, qu'elle acceptait ma requête. « Exactement, profitions-en ! Ça n'est pas tous les jours que la monstrueuse créature et le flamant rose peuvent être réunies. Néné, qui aurai bien pu en douter ? Toi, ne pas vouloir finir torchée en fin de soirée ? Impossible. » En profiter, c'était le mot exact. Une page de tournée, définitivement. Une greffe réussie. Et mes inquiétudes, les nuits d'insomnies, les matinées dans l'air comateux de l'hôpital des jeunes enfants, les prises de médicaments à heures fixes, lavages des mains excessives aux produits désinfectants, une fois, deux fois, trois fois, tout cela, oubliée, enfermée, dans la boîte des mauvais souvenirs. J'avais doucement conscience que le chemin rocheux prenait fin, et que désormais, nous avions un avenir. Un avenir solide, grandiose, prometteur. Et pourtant, tout me ronge encore. Mon train de vie ne se résume plus qu'à ça. Et, je me rends compte que cette longue période, semée d'embûches, a ramassée avec elle, une partie de moi. Mes maigres forces, et mes faméliques espérances. Avant, j'avais des racines. Et, un petit sourire, bien que mince et futile. J'étais un rêve, avec une peur étrange, d'être réaliser. Je riais de toutes mes dents autrefois. Cupide des mots justes, des mots joyeux, des larmes, non, jamais de larmes. J'étais comme ça avant, avec des ailes à la place des bras, vive, enjouée, heureuse de tout. Et puis, un jour, on se retrouve abandonné, sans rien autour. Alors, le mal explose, et prolifère dans le circuit des mes veines, et mes artères. Au point du jour, on ne se reconnaît plus. Un passé perdu. Larmes veines, et bonheur futile. C'est drôle je crois, de se voir avant, et puis maintenant. En y distinguant deux âmes différentes, avec un ensemble physique semblable. Les évènements s'étaient déroulés naturellement. Une course poursuite à travers le paysage laiteux de la ville californienne. Des plaques de glaces, des pavés recouvert d'un voile de neige. Un souffle court, le froid mordant du vent. Lexington Club. Nothern San Francisco. Amas de jeunes amochés. La débauche des beaux jours. Les dépravés, les folles et les jouisseurs, le vent vide d'innocence, le vendre plein d'extravagance. Au fond de leurs déboires, une jeunesse camée à l'héroïne et les liqueurs alcoolisées. Un univers sans vertu, ni limites. Elles se retrouvent là, les catins, les pauvres femmes de la rue. Prête à faire de leurs riches étudiants, la proie idéale de la soirée. Peuplant les comptoirs, comme on enchaine les chiens, de leurs lèvres de putain. Pauvre jeunesse, superficielle. A la brute sapidité de leur luxure. Visages par visages, couleurs fades sur le mur, nuage de fumée de nicotine, instrument musicale à l'intensité maximal. Étrange, me semblait-il. Pour sur, si j'aurai été seule ce soir là, cet endroit m'aurait rappelé le notre. « Eh Esthell, je te dois un verre non ? Viens ma grosse cochonne, on migre vers le bar ; un bon coup ça décoince ! » m'écriais-je Némésis, tenant l'une de mes bras à travers la foule humaine. Quelques mètres à parcourir, pour rejoindre le comptoir. Sitôt, elle me demandait ce que je désirais prendre. Alcool fort. Oui, un peu de tout ça. De quoi m'achever brutalement. « La même chose que toi, t'as déjà oubliée ? » Grandes habituées de ses soirées nocturnes, elle, comme moi, sortions à une certaine époque, ensemble. Au bout du compte, les rituels se font sacrés, vous avez. Interpelant d'un seul geste l'attention du barman, je m'écriais en sa direction, lui listant notre commande. Tant qu'à devenir des dépravés, allons-y jusqu'au bout. J'entamais mon premier verre d'une traite, suivie d'une multitude d'autres. Pauvre ivrogne, que j'étais. Peu importe, une écorchée vive, perdue entre toutes ces âmes. « Ramènes-toi, et danses avec moi ! » ordonnais-je à mon avis, lui tirant soudainement une main. Sonorités familières, batteries hurlantes contre les baffes. I love rock and roll, so put another dime in the jukebox, baby. I love rock and roll, so come on take some time and dance with me. Serpentant entre les silhouettes déchainées, des paillettes d'argent jetées sur nos yeux. Accrocher à nos désirs, abandonner par nos derniers espoirs. Triste révélation. Au fond des caniveaux, à la hauteur de cette foule mondaine affamée. Je faisais partie de ces êtres à la chair colorée des fruits de leurs actes dépravés. Petite fille aux cheveux dorées. Petite fille libertine, dans les tranchées de la guerre, dans les abysses du monde, saoulée aux paroles d'Elpis, déesse de l'espoir.


c'était dans un quartier de la ville lumière, où il fait toujours noir, où il n'y a jamais d'air. elle était dans l'escalier, lui à côté d'elle, elle à côté de lui. et elle lui disait, serre moi dans tes bras, embrasse-moi, embrasse-moi longtemps. plus tard, il sera trop tard : notre vie, c'est maintenant.
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