Pacey-Danyaël ne préférait pas répondre au pourquoi il ne pouvait aller chez le docteur. De toute façon la Sampi avait deviné que c’était à cause de ses problèmes financiers. Mais c’était aussi qu’ils n’aimaient pas les hôpitaux. Durant toute sa jeunesse et sa préadolescence, il allait trop régulièrement et de plus en plus fréquemment dans ces lieux médicaux pour voir sa mère souffrance dans un lit médicalisé qui n’était pas le sien. Il détestait ces toubibs qui avaient promis monts et merveilles pour trouver une greffe à Annaëlle et qui, lorsqu’ils ont découvert qu’elle était pauvre, l’ont laissé tombé comme une vieille chaussette trouée non raccommodable que l’on jette à la poubelle. Il n’existait pas encore de remède miracle pour vaincre la mucoviscidose. Même pas deux mois tard le fils était orphelin de sa mère. Ne connaissant pas son père il avait été envoyé en famille d’accueil. Mais le plus terrible dans cette histoire était que l’enfant avait perdu à jamais la première femme de sa vie. Celle qui lui avait donné la vie. Alors bon lorsque l’acteur pouvait éviter les hôpitaux, il le faisait. Au risque d’aggraver sa santé. De toute façon au point où il en était, à quoi cela lui servait il de vivre puisque Viktoria ne voulait plus de lui ? Sans elle il préférait se laisser mourir. La vie n’avait plus aucun sens. Voici une des preuves d’amour que l’étudiante attendait peut être. Cela l’enseignant n’en savait rien. Et il ne voulait pas le dire de vive voix car elle le sermonnerait encore et que de toute façon elle ne le croirait pas. Il avait dire ou faire tout ce qu’il voulait pour lui démontrer son amour, Viktoria ne voulait plus le croire. Il l’avait trop déçue. Trop peinée. A cause de son passé amoureux avec ce Mikael, Pacey comprenait qu’elle se méfiait. La Sampi n’avait pas besoin de lui parler de son ex norvégien pour que l’acteur sache où elle en était.

La Saint Valentin… le Workers n’avait jamais fêté cet évènement. Et pour cause… Avant Viktoria il avait toujours été célibataire. Et toutes les fois dont il était tombé amoureux, ses sentiments n’étaient pas réciproques. Depuis qu’il avait rencontré Viktoria, Pacey avait hâte d’être à ce fameux quatorze février. Du moins jusqu’à il y a un mois. Maintenant le jeune homme n’en… Non on ne pouvait pas dire qu’il n’en avait que faire car c’était totalement faux. Disons il avait hâte que cette journée soit passée car il se doutait à présent qu’il connaissait l’évènement du bal de la Saint Valentin que Viktoria y l’irait accompagnée. Et l’imaginer au bras d’un autre brisait encore plus le cœur de l’enseignant.

Pacey : " – A la base j’avais choisi de quitter les plateaux de tournage pour retrouver mon père. Après de nombreuses années de recherches, j’ai découvert qu’il était enseignant à Berkeley. Pour pouvoir me rapprocher de lui, je suis entré dans l’enseignement. A mon entretien d’embauche l’année passée, lorsque j’avais remplacé temporairement le professeur de théâtre, j’avais été franc avec la directrice. Si elle m’a prise, c’était principalement pour mon expérience professionnelle et qu’elle savait déjà qu’elle recherchait une personne pour remplacer l’ancien professeur en arts cinématographiques qui partait à la retraite. Je pense qu’elle avait été touchée par mon histoire car c’est elle qui avait demandé à mon père de m’apprendre les premières ficelles du métier avant que je ne fasse des cours. Pour tout t’avouer je n’avais pas trop ça au début. Puis une jeune femme est un jour arrivée dans mon cours. Et c’est grâce à elle que j’ai finalement appris à adorer ce que je faisais. “

Cette femme était bien évidemment Viktoria. Mais cela l’acteur n’avait pas besoin de le préciser. Terminant sa réponse sur son métier, il fit un petit sourire triste qu’il perdit en baissant la tête et en haussant les épaules. C’était tellement évident qu’il aimait réellement l’étudiante et que ses sentiments n’avaient pas changé malgré leur situation. Oui Pacey avait fait du mal à la femme de sa vie. Mais pourquoi cette dernière était si dure envers lui ? Pourquoi lui infliger un tel châtiment ? Elle le savait non expérimenté en amour avant elle. Il n’avait fait réellement que cette grosse erreur là. Certes. Immense même. Mais tout ce qu’il avait voulu était de la protéger elle. Et c’était en voulant ce montrer protecteur qu’il l’avait peut être définitivement perdue à jamais. Chienne de vie !

Pacey : " – Tu… Tu étais défoncée bien plus que je ne l’imagine… Mais… Mais ça veut dire quoi ça ? Tu… Tu n’étais pas seulement soule ? Ne… Ne me dis pas que tu te… “

Le Workers commençait seulement à comprendre que Viktoria se droguait. Il était horrifié par ça. Et dire que c’était surement à cause de sa faute si elle faisait ça.

Pacey : " – Mais c’est dangereux pour la santé Viktoria ! Tu… Tu ne peux pas faire ça ! Et depuis quand est ce que tu… ? … Oh mon Dieu je m’en veux terriblement… Tu n’as pas le droit de te détruire de la sorte. Surtout à cause de moi Vik. Tu ne mérites pas ça… Vraiment… “

Le seul soulagement que Pacey eut fut lorsque la Sampi lui avoua qu’elle avait encore des sentiments pour lui. Peut être plus amoureux. Son amour s’était peut être simplement changé en simple amitié. Ca il ne saurait le dire. Quoiqu’elle voulait toujours être en couple avec lui… Et pour la récupérer il devait changer. A l’heure actuelle, le jeune homme ne trouva qu’une solution. Il finit d’ôter son haut de pyjama tout en regardant Viktoria. Il se rapprocha d’elle dangereusement pour lui caresser la joue et lui voler un tendre baiser.

Pacey lui murmura : " – Alors laisse moi te montrer que je peux changer…. Hier tu m’avais demandé de me taire et de ne surtout pas te dire à quel point je t’aime pendant qu’on… Enfin tu vois… Laisse moi te faire l’amour sous les mêmes conditions ici là maintenant. Même sous d’autres conditions si tu veux. Laisse moi une chance de te montrer que je peux mettre en pratique les cours de ton livre. Laisse… Laisse nous juste une dernière fois si tu… Si tu ne veux pas renouer avec moi… Je t’en supplie… “

Pacey lui parsema le cou de baiser. Il la fit s’allonger sur le dos alors qu’il s’installa sur elle…

Pacey : " – Je l’étais dans tes bras… “

Il détourna le regard car il savait pertinemment qu’elle ne le croirait pas. Il était si triste. Pourquoi refusait-elle de croire qu’il n’avait jamais voulu cette situation là entre eux ? Pacey se mourrait d’amour. Il n’avait plus la volonté de vivre sans elle. Et retourner sur les plateaux de tournage voulait aussi dire s’éloigner d’elle. L’enseignant n’était pas prêt à tourner la page. Il ne pouvait pas. Il n’y arrivait pas. Il ne voulait pas. Secrètement au fond de son cœur, le Workers espérait toujours devenir à nouveau le compagnon de la Sampi.

Pacey : " – Maintenant que j’ai retrouvé mon père, j’ai besoin de tisser avec lui ce lien père fils dont j’ai toujours rêvé. Et ce n’est pas en quittant San Francisco que j’y arriverai. Ma place est ici. “

Ce souhait de famille, le jeune homme l’avait réellement. Viktoria savait son ex petit ami très attaché à ce père malgré les différences qui les séparaient. A présent que Brooke n’était plus un obstacle entre eux, Pacey espérait pouvoir un jour faire sa place auprès de son géniteur. Même si cela n’était pas gagné. Ce dernier ne savait même pas dans quel taudis son fils vivait. Il en connaissait encore moins les problèmes de santé de ce dernier. La veille, Alcide avait juste vu Pacey plus mince et pâle que d’habitude. Sachant pour la séparation des deux jeunes, il pensait seulement que son gamin dépressionnait. Ca l’inquiétait quand même mais bon l’acteur avait réussi à se faire convaincre malgré tout.

Oui l’enseignant paniquait pour l’état de santé de l’étudiante c’était vrai. Il avait plus fortement réagit à l’autodestruction de Viktoria plutôt qu’au fait qu’elle n’avait pas regretté leur nuitée ensemble. Mais ce n’était pas pour autant que cela ne lui avait pas fait plaisir. Bien au contraire ce fut pour cela pour l’homme lui demanda une dernière faveur d’adieu pour leur couple. Jamais il n’avait voulu prendre sa compagne pour une junkie ou il ne savait pas quoi encore. Il voulait juste la prévenir qu’elle risquait sa vie. Il ne voulait pas la perdre au profil de la reine des ténèbres. Qu’il était coincé, ça il le savait. Ce n’était pas qu’une question de timidité s’il n’avait jamais fait le premier envers une fille avant Viktoria. S’il n’avait jamais eu de relations physiques avant elle. Il croyait tout simplement au grand Amour avec un A en majuscule. Alors si croire à cela signifiait être coincé alors oui il l’était.

Viktoria accepta sa faveur. Pacey en fut surpris mais extrêmement heureux. Il savait que cet acte charnel serait probablement le dernier de son existence. Car si la Sampi refusait de revenir avec lui, il ne se voyait absolument pas la remplacer. Pour lui son choix était fait. C’était elle et personne d’autre. L’enseignant et l’étudiante prirent leur temps pour cette dernière union. Cette dernière s’était faite dans la grande des tendresses. Le garçon lui avait fait l’amour avec sa lenteur légendaire. Il voulait profiter au maximum de ces derniers instants de bonheur avec la femme qu’il aime. En effet, même s’il n’avait en réalité aucune expérience de plus que la dernière fois qu’ils avaient pratiqué l’acte sexuel, grâce au livre, Pacey avait réussi à un peu mieux se débrouiller. Il avait battu son record de performances. Il avait peut être aussi réussi à donner à Viktoria du plaisir. A moins qu’elle simulait… Ca il ne saurait toujours pas le dire. Après avoir fait l’amour, ils se tenaient dans les bras l’un de l’autre. Plus lorsque Pacey voulut se lever, il eut un malaise et retomba sur le matelas. Sa faiblesse lui faisait défaut. Et avoir fait l’amour l’avait davantage fatigué.

Pacey se sentait de plus en plus faible. Il n’en pouvait plus de ses problèmes de santé. Mais par manque d’argent, il ne pouvait pas se faire soigner. Ses dernières forces, le jeune homme s’en était servi pour faire l’amour à sa compagne. Il savait parfaitement de leur acte charnel serait probablement le dernier qu’il connaitrait. Il y avait donc mis tout son cœur et son âme à cet accomplissement. Après l’amour, nos deux amants étant en sueur, l’acteur voulait juste se lever pour récupérer la couverture et la mettre sur eux. Dans le studio il faisait froid. L’enseignant refusait que Viktoria attrape froid. Lui-même tremblait déjà. Pacey n’avait pas eu la force d’agripper le tissu qu’il s’était déjà lourdement laissé retomber sur l’oreiller. Inquiète Viktoria lui demanda de rester couché pour se reposer. Affaibli Pacey n’y fit aucune résistance. Il ne se sentait réellement pas bien. Le peu qu’il avait voulu se redresser précédemment, sa tête fut prise de tournis. Le garçon n’avait encore rien mangé depuis plus de trois. Il ne s’hydratait pratiquement pas. Plus rien ne passait. Il n’avait bu qu’une gorgée de sa boisson de la veille. Aujourd’hui il en avait fait autant avec la café à la cannelle. Quoique sur ce breuvage, Pacey avait triché sur les quantités qu’il avait versé. Viktoria pensait qu’il en avait bu une tasse alors que ce n’était pas le cas. Viktoria lui demanda de dormir un peu pendant qu’elle prenait sa douche. Son ex petit ami l’écoutait en hochant légèrement la tête. Il fermait déjà les yeux.

Pacey murmura à peine : " – Merci pour tout Princesse… “

Epuisé, Morphée n’eut aucune difficulté à le prendre dans son sommeil. Pacey ne se rendit même pas compte que Viktoria avait repris les tasses pour les mettre dans l’évier ni même qu’elle était effectué un départ vers l’entrée pour prendre quelque chose dans son sac avant d’entrer dans la salle de bains. Il avait juste entendu légèrement l’eau de la douche couler puis plus rien. C’était le trou noir. Plus tard, combien de temps après, ça le Workers ne saurait le dire, il crut entendre quelques sirènes, puis une sonnette. Des gens parlaient. Puis d’un coup Viktoria le secoua légèrement pour qu’il se réveille.

Pacey avait du mal à émerger : " – Qu’est ce qu’il se passe mon amour ? “

Dans son épuisement, il avait oublié qu’il ne pouvait donner de surnoms aussi chaleureux à Viktoria. Elle avait de nouveau rompu avec lui. Ils n’étaient plus ensemble. Mais bon là, Pacey n’avait plus la tête à rien. Il lui fallut plusieurs longues secondes pour se rendre compte qu’une équipe d’urgentistes était chez lui.

Pacey interrogea Viktoria : " – Qu’est ce qu’ils font là ? “

Sa voix restait à peine audible. Il voulut se redresser pour s’asseoir lorsqu’un des ambulanciers l’aida en s’agenouillant derrière lui afin que Pacey prenne appui sur lui. L’enseignant demeurait dans les vapes. Il ne savait pas ce qu’il lui arrivait ni ce qu’on lui faisait. Un des docteurs avait pris son bras pour prendre sa tension. Elle était affreusement basse. Sept deux. Ce qui était mauvais. Ses pulsations cardiaques étaient faibles aussi.

Un ambulancier : " – On va devoir vous emmener à l’hôpital monsieur. “

Pacey : " – Je ne peux pas. Je n’ai pas de sécurité sociale. Laissez moi… “

Un ambulancier : " – On ne peut pas monsieur. Vous êtes trop faible. Votre vie est en danger. On va vous emmener dans un hôpital public. C’est l’état qui paiera vos soins. “

Les urgentistes l’aidèrent à se lever. La couverture tomba et Pacey se retrouva nu devant tous. Il se mit à pleurer car il n’avait pas le force de se cacher. Il était maintenu par deux urgentistes.

Pacey les supplia : " – Il faut que je me lave et que je m’habille. S’il vous plait… “

Un ambulancier : " – Pas le temps de se lever. On n’a pas que ça à faire. En revanche vous pouvez vous habiller. Mais dépêchez vous. “