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« J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan.

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MessageSujet: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptyMar 10 Jan - 15:03

Isis & Logan
« J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. »
Isis, Roxane. Roxane, Isis. Depuis quelques temps, ces deux prénoms ne faisaient plus qu’un seul.
Roxane ? Ce n’était autre que le personnage féminin principal de la pièce on ne peut plus connue de Cyrano de Bergerac. Oh tout le monde connait cette pièce de théâtre héroïque et amoureuse, elle est ô combien universelle. Elle faisait partie d’ailleurs des pièces préférés de Ferroni qui s’amusait à la relire toujours avec passion.
Malgré le fait qu’elle pratique le théâtre depuis longtemps déjà, elle n’avait jusqu’à présent jamais eu la chance d’interpréter Roxane, son icône, son rêve en matière de jeu. Oh, elle en avait eu une d’occasion de prendre la peau de Roxane, à Paris, quand elle suivait les cours Florent il y a quelques années déjà… Elle avait tout fait pour ce rôle, elle s’y était investit à fond, mais une plus talentueuse et plus jolie fille qu’elle a eu le rôle à sa place, ce qui, soyons honnêtes entre nous, anéantit véritablement Isis qui avait tout donné pour Roxane.
Aujourd’hui en cours de théâtre, Monsieur Salaun, professeur de théâtre, avait annoncé qu’il organiserait surement un petit casting pour une représentation de Cyrano. Alors oui, le titre est peut-être moins prestigieux que le cours Florent parisien, mais cela restait néanmoins l’œuvre magique de Rostand, et Isis en était persuadée, le rôle de Roxane était pour elle, et s’il fallait qu’elle travaille durant des jours et des jours non stop jusqu’à échéance et épuisement, et bien, elle le ferait sans hésiter.
Bien sûr, même ici à Berkeley elle aurait de la concurrence avec des filles aussi belles qu’une Roxane et au grand talent, mais ses camarades de classe le savaient toutes et tous, Isis n’allait pas lâcher l’affaire surtout pour cette pièce dont elle clamait haut et fort sa passion. Elle était même crainte par certaine, ou alors critiquée, par son apparente arrogance sous prétexte qu’elle a profité de l’expérience française en matière de théâtre. Et pourtant, tout ceci n’était qu’apparence, car au fond, Isis s’acharnait à ne pas montrer à quel point elle était morte de trouille et ô combien sa confiance en soi est inférieure au seuil autorisé. Mais ça, personne ou presque ne le savait, là était peut-être le fondement du talent d’Isis en matière de comédie ?
Trêve de blablas, revenons-en à Isis, qui en cette fin d’après-midi hivernale se retrouvait à faire le chemin inverse des autres étudiants. Quand ces jeunes universitaires se ruaient en dehors des bâtisses de Berkeley, Isis elle, faisait le contraire en se dirigeant dans le coin réservé aux cours de théâtre. Elle avait déjà pris ses habitudes alors qu’elle n’était qu’en première année, d’aller supplier le concierge avec un grand sourire qui sans se faire attendre lui donnait les clés du plus petit amphithéâtre afin qu’elle puisse travailler en toute tranquillité et dans la solitude la plus sereine.
Cet amphithéâtre était peut-être le lieu le plus proche d’une véritable scène de théâtre, avec ses lumières facilement manipulables, sa petite scénette et ses sièges confortables, il donnait tout l’air d’une salle de spectacle des plus raisonnables.
Une fois entrée dans cette salle, en prenant soin de fermer à clés, afin de ne pas être dérangée par quiconque passerait par ici, Isis régla de suite la lumière de façon tamisée, de manière à être dans une ambiance plus confortable et intime. Elle posa ses affaires sur les premiers sièges et en sortit une jolie robe en satin bleu, souvenir de son investissement la première fois qu’elle voulu incarner Roxane. Elle la revêtit sur sa peau nue, dans un premier temps et détacha ses cheveux, puis dans un second temps, elle se retrouva sur la scénette, éclairée par un projecteur de mauvaise qualité. Elle était là, seule, à moitié nue, n’ayant pour seul tissu sur son corps qu’une robe de satin, légère et bleu nuit et ses cheveux blonds, tombant sur ses épaules dénudées.
Le texte ? Pourquoi faire ? Le rôle de Roxane, elle le connaissait par cœur, cela ne servait donc à rien de s’encombrer de papiers et d’autres futilités. Isis savait exactement quoi jouer ce soir ; elle voulait répéter cette scène mythique, acte V, scène 5, lorsque Roxane découvre qui se cache derrière l’amoureux qui lui parle d’amour avec des mots qui la touche. C’est une scène forte, qui à chaque fois, émeut Isis au plus profond de son être. C’est aux yeux de la jolie blonde, la scène où Roxane est la plus présente et la plus vraie, c’est d’ailleurs celle qu’elle présentera au pré-casting, assurément.
Oui, c’est une scène qui se joue à deux, et Isis était seule… Qu’importe, elle se débrouillerait comme elle le pouvait ! Ainsi, la voilà sur scène, prête à dialoguer avec un Cyrano idéal. Elle ferma les yeux et commença alors la scène d’une voix ferme et claire.
    ▬ Ouvrez, lisez !


Elle tourna alors le dos à cette chaise et ce pupitre absent et dit tout bas d’une voix plus grave, et d’un ton beaucoup plus rapide sans ajouter un jeu de plus à la parole de Cyrano.
    ▬ Roxane, adieu je vais mourir.

Elle reprit sa respiration et un temps de silence. Isis était à cet instant Roxane ; Roxane était Isis, et plus rien ne dissociait les deux, elles étaient une dans ce corps de brindille.
    ▬ Tout haut ?

Toujours le dos tournée, elle dit alors d’une voix basse la réplique de Cyrano, d’un ton presque monotone, simplement pour faire ressortir ensuite le personnage qu’elle incarnait réellement.
    ▬ C’est pour ce soir je crois ma bien aimée… J’ai l’âme lourde encor d’amour inexprimée… Et je meurs jamais plus. Jamais mes yeux grisées… Mes regards dont c’était…

Sans attendre, Roxane rejaillit dans ce corps gracile pour s’exprimer de plus belle.
    ▬ Comme vous la lisez, sa lettre !

Isis toujours dos aux rangs de spectateurs invisibles, grimaça. Le ton qu’elle avait donné pour cette réplique ne lui plaisait pas. Il fallait qu’elle soit Roxane à cet instant, qu’elle ressente tout ce que Rostand dans sa phase d’écriture avait voulu donner à la profondeur de son personnage. Un silence s’installa, elle ferma les yeux et s’imaginait la scène dans une autre vie, un autre temps, un autre siècle. Isis était à cet instant présent dans une sorte de bulle, extérieur à tout mouvement, tout bruit,elle ne voyait et n’entendait rien de plus que le battement de son cœur et cette phrase de Roxane. Elle se la répétait incessamment, en tête, pour lui donner le ton juste, celui de la surprise, sans l’être trop. Ce ton de l’émotion à moitié contenue, d’une fausse surprise, d’un doute qui se dévoile…
    ▬ Comme vous la lisez, sa lettre !

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MessageSujet: Re: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptyMer 11 Jan - 17:13

« J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. 211576hugh




Cyrano de Bergerac. Edmond Rostand. Voilà une pièce qui m’avait plu. Je l’avais joué dans un grand théâtre parisien à mes débuts en tant que comédien alors que je venais d’intégrer la troupe qui m’avait rendu célèbre en France dans ce milieu artistique. L’histoire était connue de tous et s’était également vu offrir un franc succès dans mon pays grâce au film où apparaissait Gérard Depardieu. Lui et son énorme pif naturel. A croire qu’il avait été physiquement fait pour jouer ce rôle à la perfection. D’ailleurs, quand j’avais joué cette pièce, on m’avait demandé de rentrer dans le personnage de Cyrano de Bergerac. Et je me revoyais faire ma tirade sur mon nez artificiel. « C’est un roc, c’est un pic, c’est un cap ! Que dis-je ?! C’est une péninsule ! » Je connaissais si bien mon texte qu’il m’était aisé d’enchaîner ce monologue avec la rapidité et le dynamisme qu’il demandait. Oui, j’avais pris un grand plaisir à jouer le personnage principal de cette pièce. Et c’est dans cette optique là que j’avais proposé à mes élèves de la reprendre. Ils en avaient d’ailleurs été enchantés, et leur réaction m’avait rassuré. Même si je prônais également des exercices bien plus amusants, je ressentais le besoin de les faire travailler sur de grands chefs d’œuvre comme celui-ci. Et si tout se déroulait bien, cette pièce sera jouée officiellement à l’intérieur de l’université, face à tous les élèves intéressés, quelque soit leur champ d’études ainsi que les professeurs et autres membres du personnel. En fait, depuis que j’étais arrivé à l’université de Berkeley, en mars 2011, les pièces de théâtre connaissaient un franc succès face à tous. D’ailleurs, je ne doutais pas une seule seconde que cet intérêt avait déjà été présent avec les anciens enseignants des arts de la scène qui se spécialisaient dans la comédie.

C’est ainsi que j’avais annoncé à mes étudiants de première année que je mettrai en place un casting dans peu de temps pour attribuer les rôles. Bien évidemment, une grande partie des jeunes femmes souhaitaient pouvoir jouer Roxane. Le choix allait être difficile dans la mesure où le talent est présent chez beaucoup d’entre elles. J’allais devoir placer la barre haute afin d’être le plus juste possible. Mais je ne voulais pas faire mon choix uniquement en fonction des compétences, mais aussi de la motivation. Et j’avais pu clairement voir qu’Isis, une élève que j’avais donc rencontrée en septembre semblait plus intéressée que jamais pour ce rôle. Comme si elle avait attendu toute sa vie pour se le voir attribué. Ce n’était d’ailleurs pas pour le fait qu’elle attisait autant ma curiosité que mon désir qu’elle partait déjà avec un avantage quant à ma décision. Néanmoins, je ne souhaitais pas prendre de décision tout de suite sans avoir fait passer de casting. Tout le monde pouvait avoir sa chance. Mais je ne doutais pas du fait qu’Isis allait se battre pour que je l’accepte.

La journée venait de se terminer. Mes étudiants de deuxième année récupéraient leurs affaires. Une fois de plus, mon fils avait décidé de ne pas pointer le bout de son nez, et je commençais à me faire à l’idée qu’il abandonnerait soit le théâtre pour ne pas avoir à me voir, ou bien qu’il demandera à changer de classe afin que ce soit l’autre professeur qui lui fasse cours. Je préférais d’ailleurs cette option à la première. Il avait du talent, ce serait dommage de le gâcher uniquement pour un problème familial. En quelques minutes, la salle se voyait désertée. Je réunissais également mes affaires, jusqu’à ce que je me rende compte que j’avais oublié ma veste en cuir – qui me servait quand je prenais ma moto, comme aujourd’hui – à l’intérieur de l’amphithéâtre dans lequel j’avais donné un cours sur l’histoire de l’art, plus tôt dans l’après midi. Je m’y dirigeais donc, jouant avec mes clefs. Les couloirs étaient déjà vides et seulement quelques personnes de l’entretien étaient encore présentes. On prenait à ce moment conscience que l’hiver poussait les gens à vouloir rentrer au plus vite afin de se mettre au chaud, chez eux. Arrivé devant la porte, je me stoppais. Mon ouïe – beaucoup plus fine que la normale – me permit d’entendre qu’une personne se trouvait à l’intérieur de l’amphithéâtre. Mes sourcils se froncèrent, comme si ça allait me permettre de mieux entendre. Cette voix, je la connaissais. Elle m’était familière. Et c’est au bout de dix secondes que l’image d’Isis apparut dans mon esprit. Etait-elle en train de répéter ? Pour en avoir le cœur net, j’ouvrais la porte avec la plus grande des discrétions, afin de ne pas la déranger. Je restais un instant à l’entrée et posais mes yeux marrons-verts sur elle.

Elle se trouvait là, sur l’estrade, dans une robe de satin bleu marine. Je restais immobile, mon regard profitant du spectacle qu’il m’était donné de voir. Ses cheveux blonds retombaient sur ses épaules nues. La lumière tamisée de la scène se reflétait sur sa peau claire. Et même si mon visage restait neutre, je la dévorais littéralement des yeux. Comment peut-il être donné à un être humain de faire preuve d’autant de charisme ? Isis représentait pour moi un idéal féminin, une grande beauté naturelle. Il m’était impossible de rester de marbre face à elle. Sa personnalité me plaisait, tout autant que son visage angélique, souriant, sans oublier son corps élancé et délicieux. Je me surpris à poser ses yeux sur ses jambes dénudées et galbées. Je déglutissais. Quelque chose se passait entre nous. J’aurai mis ma main à couper que le désir que je ressentais pour elle était réciproque. Pourtant, je ressentais une grande culpabilité à ressentir un réel fantasme face à une jeune femme de l’âge de mon fils. Ça semblait tellement malsain.

Toujours avec autant de discrétion, je remettais mes clefs dans la poche de mon pantalon noir, avant d’aller m’installer, à pas de loup, sur l’une des tables destinées aux élèves. Je m’asseyais sans gêne dessus et retroussais les manches de ma chemise blanche jusqu’aux coudes, après avoir correctement replacée ma cravate sombre. Puis je portais toute mon attention sur ce jeu de comédienne. Elle était très douée. Et je ne pus retenir un petit sourire amusé en l’entendant dire également les répliques de Cyrano. Elle avait ce réel souci de vouloir bien faire et c’est ce qui me plaisait. Ce n’est qu’au bout d’un moment que je décidais de me montrer pour lui donner la réplique. Je descendais donc de la chaise. «…dont c’était les frémissantes fêtes, ne baiseront au vol les gestes que vous faites… »   Je pus la voir se tourner vers moi alors que je montais vivement sur l’estrade. Je l’observais dans les yeux avec un petit sourire au coin des lèvres. « J’en revois un petit qui vous est familier, pour toucher votre front, et je voudrais crier…»  Je l’invitais à répliquer, et non pas à s’arrêter brutalement dans sa répétition. C’est ainsi que nous nous donnâmes la réplique. C’était comme avant. Je me voyais rajeunir de quinze ans. « Et je crie : Adieu !… »   Je rentrais à mon tour dans le rôle de Cyrano. « Ma chère, ma chérie, mon trésor… »   Je me surpris à ne pas pouvoir retenir un léger sourire à peine perceptible cependant. « Mon amour… »
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MessageSujet: Re: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptyDim 15 Jan - 16:57


    Le théâtre, ah ! Le théâtre et Isis. C'était un amour, une passion qui avait prise la jeune femme depuis toute petite, alors qu'elle n'était qu'une simple petite fille qui jouait encore à vouloir être une princesse. Et, on peut le dire donc, cet art de la comédie a littéralement changée sa vie, sa façon d'être ainsi que son caractère. Isis était une personne renfermée sur elle-même avant, d'une timidité gracile et fragile. Elle est maintenant ouverte sur le monde, capable de se donner complètement sur scène et également, de se mettre à nu, face au public. Il est dit que certaines passions aussi prenantes qu'elles soient sont vitales, et nous en avons l'exemple ici-bas avec la demoiselle Ferroni qui vivait de tout son coeur et de tout son corps pour le théâtre. Cependant, même après plus de dix ans de pratique, Isis ne voyait toujours pas en elle-même une bonne comédienne. Oh oui, elle est très à l'aise sur scène, c'est indéniable. Mais quelque chose d'ordre d'un manque de confiance en soi extraordinaire l'empêchait toute objectivité sur son travail et sur son talent, qu'elle n'arrive pas à assumer. Ainsi, l'anecdote concernant la jolie jeune femme, c'est le fait qu'elle n'a jamais accepté de visionner ses différentes montées sur scène... Par ego certains diront ? Ah ! S'ils la connaissaient...

    Alors que Isis, en cette froide soirée hivernale, ou plutôt disons... Roxane continuait sur sa lancée, jusqu'à presque en devenir schizophrène à mesure qu'elle jouait Cyrano, elle entendit une voix à sa place pour la réplique masculine. Cyrano venait-il pour de vrai, ou était-ce une simple hallucination de la part de la passionnée ? Surprise et curieuse elle se retourna doucement, presque trop lentement, peut-être pour préparer son imagination ou quoi que ce soit d'autre... Un fantôme ? Un ange peut-être ? Non, c'était une personne qu'elle pouvait voir, un peu comme un ange , ou une apparition.. C'était, de blanc vêtu Logan ... qui n'est autre que son propre professeur de théâtre. Isis eu un léger tressaillement en le voyant... Mais, pour autant, elle ne se laissa pas déstabiliser en le voyant arriver.
    D'autres peut-être dans cette même situation auraient été perturbés, mais pour tout avouer, quand cette jeune femme se trouvait sur scène il n' y avait que ça qui comptait; elle n'était plus tout à fait elle-même en réalité. En ravalant sa salive, elle continuait donc à donner la réplique mais en omettant cette fois-ci celles de Cyrano. Isis était comme tout à l'heure, mais avec quelques frissons en plus depuis cette présence masculine.

      ▬ D'une voix.


    Elle s'arrêta alors, dans une respiration et Roxane s'approcha de Cyrano, pour plonger son regard dans les yeux de cet homme.

      ▬ Mais. Que je n'entends pas pour la première fois !


    Elle s'était approchée de lui, et était derrière lui désormais, comme pour lire la lettre que Cyrano tenait dans sa main.. L'échange se faisait presque naturellement désormais. C'était une scène de découverte entre deux âmes soeurs, mais aussi entre deux personnes, entre deux comédiens dont le théâtre était symbolique. Un contact se fit pour la première fois et, assurément ne laissait pas Isis indifférente. Oh non, elle ne pouvait expliquer ce trouble qui la saisissait et qu'elle avait pour cet homme qui ne l'oublions pas, est avant tout un professeur très respecté et respectable. Ce trouble énigmatique et magnétique qui, sans aucun contrôle de sa part aurait pu lui faire faire des choses peut-être malsaines...
    Et ce contact ? Ce n'était rien de plus qu'une main sur l'épaule, quelque peu hésitante.
    Comment pouvez-vous lire à présent ? Il fait nuit.

    A cette phrase normalement, un long silence devait s'installer et c'est ce qu'il se passa, évidemment. Cependant, Cyrano ne cillait pas et la main d'Isis restait sur l'épaule alors qu'il n'était en rien prévu ainsi. Par respect des écrits de Rostand, Cyrano devrait tressaillir et avoir un mouvement de recul en voyant Roxane trop près d'elle. Rien ne s'organisait comme prévu dans les didascalies, le silence pesait et les deux jeunes gens restaient immobiles, leurs regards plongés l'un dans l'autre... Absolument rien ne pouvait détruire ce moment, personne mis a part eux. Et c'est ainsi qu'Isis troublée se recula a la place de son professeur, qui aurait dut être celui se déplaçant. La jolie blonde continua malgré tout, malgré elle, à dire sa réplique.

      ▬ Et pendant quatorze ans, il a joué ce rôle... D'être le vieil ami qui vient pour être drôle ! ... C'était vous !


    Elle reprit sa respiration, essayant de soutenir le regard troublant de son professeur, de son mentor. Car Isis, aussi discrète qu'elle se faisait en cours, était peut-être la seule a connaître tout de sa carrière précédant son boulot de professeur, sur ce comédien talentueux et admiré qu'il avait été, notamment en France, sur ce rôle du fameux Cyrano qui l'avait rendu encore plus respectable.
    Et même si elle ne le montrait pas pour autant, elle avait pour cet homme autant d'admiration qu'elle en avait pour les plus grands artistes. Une groupie ? Et bien... En quelque sorte oui. Mais en fait, une groupie dans toute sa splendeur aurait tout fait pour se faire remarquer par des subterfuges simples : le premier rang investi en cours, les grands sourires, le travail acharné juste pour un mot du professeur, pour se faire voir simplement. Une vraie groupie serait aussi allé lui parler, de tout, de rien et de son admiration. Isis, voyez-vous, est tout le contraire, tout ce qu'il y a de plus pudique. Ainsi soit-elle.

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MessageSujet: Re: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptyLun 16 Jan - 14:57

« J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. 211576hugh




Souvent, les personnes qui s’adonnent au théâtre font preuve d’une réelle confiance en soi, se montrent aussi extraverties que sans gêne. Cependant, Isis semblait être l’exception qui confirmait la règle. En effet, elle faisait preuve d’une grande timidité. Elle ne fait pas partie de mes élèves qui se font remarquer, qui passent le plus clair de leur temps à faire parler d’eux, que ce soit lors de mes cours ou bien dans la vie courante. Ferroni, elle, semblait bien timide, assez calme en temps normal et en classe, particulièrement discrète. En parallèle, elle nous montrait un manque de confiance en elle assez important. Pourtant…, pourtant elle ne le devrait pas. Elle est faite pour que les projecteurs soient tournés vers elle. Oui, elle semble née pour être sur une estrade face à un large public ou bien devant des caméras. Elle avait cette aisance sur scène, bien plus importante que certains comédiens de métier pourtant très talentueux. Et c’est ce qui faisait tout son charme. Isis avait bien des qualités pour se montrer convaincante. Sa capacité à retenir ses textes, cette facilité pour entrer dans la peau de son personnage. Sur les planches, elle devenait littéralement une autre personne. Se montrer en spectacle, si cela était nécessaire, ne la gênait pas le moins du monde. Elle perdait toute honte, tout trac. C’est comme si elle revivait. C’est la raison pour laquelle je voyais en elle un jeune talent qui n’avait qu’à faire un dernier petit travail sur elle-même pour percer dans ce domaine. Une assurance, voilà ce qu’il lui manquait. Ferroni devait prendre conscience de ses capacités pour pouvoir avancer. Il ne lui restait que cette partie là à acquérir. Et je comptais bien travailler là-dessus pour qu’elle l’obtienne. Une perle comme ça, il faut s’en occuper, repousser ses limites toujours plus loin. Non, je ne suis pas un tyran. Si elle est était d’accord, je me montrerai particulièrement présent pour la faire travailler. Et si elle venait un jour à me faire comprendre qu’elle n’a plus envie de continuer dans ce domaine, très bien, je respecterai son choix. Après tout, elle est grande et apte à prendre ses propres décisions. Certes, ce serait un certain gâchis dans la mesure où elle a les capacités pour réussir, mais dans ce genre de travail, il faut vraiment avoir cette passion, ce que je ne doutais pourtant pas venant de sa part.

J’avais attrapé une chaise que j’avais glissée sur la scène afin de m’y asseoir, comme le souhaitait la pièce. Une feuille de papier vierge dans la main, je mimais ainsi la lettre. Isis s’approcha. Nos regards se croisèrent et je me surpris à ressentir un frisson parcourir mon échine. Ses yeux, son visage. Je me retenais pour ne pas contempler ses lèvres, uniquement pour qu’elle ne remarque pas à quel point j’aurai aimé pouvoir y goûter. Elles semblaient être un véritable délice. Mais pour le moment, je ne faisais que soutenir son regard. Je m’y perdais et si mon visage n’était pas resté neutre, elle aurait certainement pris conscience qu’elle me perturbait bien plus qu’elle n’aurait pu le croire. Elle était à présent passée derrière moi. Sans qu’elle ne puisse le voir, je fermais un instant les yeux. « Mon cœur ne vous quitta jamais une seconde… et je suis et serai jusque dans l’autre monde, celui qui vous aima sans mesure, celui… » Elle venait de poser une main hésitante sur mon épaule large. Comme un contact électrique.

Suite à sa prochaine réplique, le théâtre fut plongé dans un grand silence. Je venais de tourner la tête vers elle pour pouvoir l’observer. Nos regards se croisèrent à nouveau. La faible distance qui nous séparait me troublait apparemment autant qu’elle. Je devais pourtant agir, tressaillir, baisser la tête. Pourtant, je ne fis rien de tout cela. Isis venait de me faire perdre mes moyens. Comme quoi, même les comédiens de métier peuvent être poussés à l’erreur. Pourtant je connaissais cette pièce sur le bout des doigts, les didascalies aussi d’ailleurs. Mais la présence de la jeune femme me rendit dans un tel état que je fus incapable de bouger d’un centimètre. Je semblais scotché à ses yeux et je sais que si elle n’avait pas reculé d’elle-même, j’aurai pu la contempler des heures encore. « Roxane ! »

« Non, non, Roxane, non ! […] Non ! Ce n’était pas moi ! » Au fur et à mesure que les répliques défilaient, je ressentais ces mêmes frissons alors que je continuais de l’observer. Je recherchais dans son regard un signe, un simple signe, même d’une faible importance pour me faire comprendre que cette chose qui me troublait face à elle était belle et bien réciproque. Puis une suite de déni. « Je ne vous aimais pas. » Ma voix s’affaiblissait. « Non… ! » Je me retournais davantage vers elle. « Non, non, mon cher amour, je ne vous aimais pas ! » Pourquoi me sentais-je si peu crédible ? Je lui tendais la feuille blanche. « Ce sang était le sien. » Je venais de me lever pour pouvoir lui faire face. Etait-ce demandé dans les didascalies ? Non, pas à mon souvenir. Je soutenais son regard avant de murmurer. « Pourquoi… ? » La simple parole d’un texte, ou bien une réelle question ? J’aurai pu mettre tant de suite à ce simple mot. Pourquoi me regardes-tu comme ceci ? Pourquoi je n’arrive pas à détachera mes yeux de toi ? Pourquoi je frissonne comme un adolescent face à la fille qui lui plaît ? Pourquoi es-tu aussi belle ?
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MessageSujet: Re: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptyJeu 19 Jan - 16:23


      ▬ J’aperçois toute la généreuse imposture … Les lettres, c’était vous !


    Isis continuait sur sa lancée quoi que troublée par cette présence masculine qui ne la laissait pas le moins du monde indifférente. Pour autant, elle restait Roxane, et continuait sur le ton suspicieux, presque colérique d’une Roxane découvrant une vérité cachée depuis des années. A la réponse négative de Cyrano, la femme ici venue d’un autre temps tenait une réponse aiguisée comme un couteau, tranchant.
      ▬ Les mots chers et fous… C’était vous !

    L’échange se fit ainsi rapidement, comme une partie de ping-pong, l’un et l’autre se lançait les répliques. Mais tous deux savaient, du moins pressentaient qu’il y avait beaucoup plus derrière, que malgré tous les artifices, un fond de vérité était omniprésent. Roxane- Isis continuait dans sa lancée, prenant alors un peu plus confiance en elle.
      ▬ La voix dans la nuit, c’était vous !


    Les didascalies ayant disparu du texte, Rostand n’avait peut-être pas jugé utile d’en rajouter dans une scène forte par les mots et riche en émotions, Isis avait tout le loisir de se mouver comme elle voulait et d’y mettre le ton et les émotions qu’elle souhaitait. Ainsi, elle qui s’était éloignait de Logan retourna sur ses pas pour se mettre à quelques mètres de lui, face à un Cyrano aussi troublé qu’elle.
      ▬ Vous m’aimiez ? …


    Ces mots n’avaient rien de bénin, et Isis le savait bien… Peut-être était-ce pour cela que sa voix s’était brisée vers la fin de la réplique, pour mourir dans un dernier soupir, une dernière respiration ? La confiance qu’elle avait prise peu à peu lors du dernier échange s’était envolée comme un mirage. Sa voix portait pourtant, mais ici elle était devenue fragile, à l’image même de la jeune femme qu’elle était et qu’elle incarnait aussi. Car si Isis avait bien compris quelque chose dans la pièce de Rostand, c’est que Roxane n’est pas la femme aussi forte qu’on pourrait le croire, bien au contraire, elle est fragile et fébrile. Mais elle défend sa sensibilité par une force d’esprit la mettant alors en avant. Isis avait capté ceci, elle avait compris d’autant mieux qu’elle lui ressemblait énormément. Isis aimait autant Rostand qu’elle aimait le personnage de Roxane et cette anecdote dont on parle quand des comédiens se disent être fait pour un rôle se constate tout à fait avec la jolie Ferroni. Les mots de Cyrano entraient dans le cœur de Roxane et la voix de Logan parcourait de frissons toute l’échine d’Isis. Un silence se posa naturellement, lourd et pesant. Isis pouvait presque le voir ce silence, perché dans les mètres qui la séparait de son professeur. Retenant sa respiration, elle continua l’échange, d’une voix un peu plus faible comme si tout se dérobait sous ses pieds.
      ▬ Ah ! Que de choses qui sont mortes… Qui sont nées ? Pourquoi, vous, être tu pendant quatorze années, puisque cette lettre où lui, n’était pour rien ? Ces pleurs étaient de vous ?

    Tous ces questionnements qui troublaient Roxane étaient justifiés par l’histoire précédant cette scène. Mais alors pourquoi Isis se sentait à ce point concernée par ce questionnement. Pourquoi était-elle autant animée par un trouble qui lui faisait peur ? Elle n’en savait trop rien, et perdue dans ses pensées, elle fut alors surprise quand elle vit le comédien se lever de sa chaise pour se rapprocher. Déglutissant, et essayant de garder un minimum de concentration, Isis continua sur ses pas et lâcha sa dernière réplique, toujours quelque peu hésitante.
      ▬ Alors pourquoi laisser ce sublime silence se briser aujourd’hui ?


    Cyrano ponctua la scène par ce « Pourquoi » célébrissime qui émouvait toujours énormément Isis. Mais ici, l’émotion était telle, qu’Isis, les larmes aux yeux, se perdait dans le regard profond et véritable de son professeur de théâtre. Il n’y avait plus en ces lieux, ni de Roxane, ni de Cyrano, ni par ailleurs d’élève ou de professeur. Il y avait simplement deux êtres, qui se cherchaient, qui se perdaient dans leurs émotions. Quel est ce sentiment qui habitait en cet instant la jolie blonde l’empêchant de mettre un point final à cette scène en se reculant. Qu’est-ce qu’il l’empêchait de faire un sourire visiblement satisfait du travail fourni ? Qu’est-ce qui l’empêchait de souffler un merci plein de reconnaissance à son professeur l’ayant, de bon cœur, aider à répéter ? Toutes ces questions, Isis ne se les posait pas à vrai dire. Non. Plongée dans les abysses du regard de cet homme, la jeune femme ne pensait plus à rien, comme hypnotisée. Tout en lui l’attirait, ses yeux, sa bouche, son corps qu’elle ne demandait qu’à serrer, et ses bras, dans lesquels elle n’avait qu’une envie, c’était celle de s’y réfugier. Que lui arrivait-il ?

      ▬ Je, euh…


    Ah oui, constructif comme réaction ; mais… C’était la seule façon qu’elle avait trouvé de rompre ce silence tourbillonnant et infernal. Elle se recula alors, emplie de regrets mais aussi de peurs. Elle baissa les yeux sur sa robe, et remis en place les plis imaginaires de sa robe, et la bretelle qui avait dénudé son épaule. Elle releva alors la tête en direction de son professeur qui au vu de son regard partageait vivement le trouble de la jeune comédienne.
      ▬ Non, non, on ne peut pas. Voilà la scène est terminée. Roxane est partie, Cyrano aussi… Tout le monde est parti ? Nous sommes seuls alors… ?

    Son discours n’avait rien de cohérent. Personne même pas elle-même ne pouvait savoir à qui elle s’adressait. Si c’était à elle ou bien à son inconscience… Ou peut-être bien à son interlocuteur qui était toujours sur scène, silencieux. Isis ne savait pas quoi pensait, elle allait et venait sur cette petite scène, faisant voler sa robe par le mouvement gracieux de ses jambes. Puis, d’un seul coup et très soudainement, Isis fit volte-face et se dirigea vers Logan qui était toujours campé sur ses pieds, ne bougeant pas. Elle s’approcha plus doucement de lui, jusqu’à être à seulement quelques centimètres de lui. Leurs deux corps se frôlaient, et leurs ombres elles, se mêlaient. Elle le regarda, et plongea à nouveau dans un inconscient qui annulait toute sa maitrise de soi.
      ▬ Embrasse-moi. Embrasse-moi parce que… Moi j’le ferai pas. Alors embrasse-moi. Tout de suite.

    Surprenante révélation n’est-ce pas ? Mais évidente au vu de tous les regards croisés et de l’ambiance qui régnait dans cette pièce à la lumière tamisée. Après ces mots spontanément sortis de l’inconscience d’Isis, et sans aucune réaction de la part de celle qu’elle convoite, la jolie jeune femme se recula alors et lui tourna le dos. Pour elle, ce silence exprimait tout le contraire de ce que voulait dire Isis. Elle le désirait, elle le voulait, elle voulait sa bouche, ses yeux, son corps, et plus encore mais lui, par son silence imposé et imposant, faisait passer le message contraire. La morale ? Oh oui, sûrement. Après tout, il était professeur, et elle n’était qu’une élève. Et d’habitude, Isis garderait son calme et sa maîtrise de soi et serait déjà parti depuis belle lurette, mais ici, nous étions dans un autre espace spatio-temporel. Et ce n’était ni l’élève qui parlait, ni la Isis de Berkeley, mais la jeune femme, et peut-être même un peu de Roxane.

      ▬ Alors non. J’te plais pas, c’est ça ? J’suis pas assez jolie ? Je n’ai aucun charisme, c’est ça, hein ?

    La voix d’Isis portait un peu plus fort cette fois-ci, comme son désespoir. Isis était toujours la fille qui ne se faisait jamais remarquer en classe. Elle ? Se voyait fade, et sans grand talent. Mais sur scène, elle qui portait la lumière, aimait à être rassurée, à être aimée, voire admirée alors qu’elle jouait sur scène.

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MessageSujet: Re: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptyJeu 19 Jan - 22:03

« J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. 211576hugh




Le temps semblait s'être arrêté. Plus rien n'existait, mis à part nous. Je ne voyais qu'elle. Une bombe aurait pu exploser à côté que je ne m'en serai peut-être même pas rendu compte. Isis et ses yeux bleus aux nuances vertes. Elle m'hypnotisait. Comment pouvais-je me détacher de ce regard ? En avais-je réellement envie ? Non, j'aurai pu rester là des heures entières à l'observer avec contemplation. Elle soutenait pourtant mon regard, comme si, au final, elle ressentait la même chose que moi. Nous n'avions pas mis un point à cette scène. Elle était pourtant belle et bien terminée. Mais nous restions là, comme si le fait de nous observer relevait d'un besoin vital. Néanmoins, ce fut elle qui émit un mouvement la première. Elle se recula, baissa la tête. Léger froncement de sourcils de ma part. Elle venait de me couper dans mon admiration. Mes yeux se posèrent sur l'une de ses épaules, dénudée. J'aurai vendu mon âme au Diable, uniquement pour y déposer un baiser. Puis la douce voix de Ferroni brisa le silence. « Non, non, on ne peut pas. Voilà la scène est terminée. Roxane est partie, Cyrano aussi… Tout le monde est parti ? Nous sommes seuls alors… ? » Oui, nous étions seuls. Seuls face à un désir certain et probablement réciproque. Je déglutissais. La voilà qui faisait les cents pas sur cette petite estrade. Je restais silencieux, suivant du regard ses jambes que la robe dévoilait toujours un peu plus au fil de ses mouvements. J'avais l'impression de me trouver dans un film. Un de ces films où le sexy et le glamour vont de paire.

Puis, sans que je ne m'y attende, elle fit volte-face, s'approcha de moi, jusqu'à se tenir là, à quelques centimètres de mon être. Nos corps s'effleuraient même. Je perdais mes moyens. Mon cœur loupa un battement avant de partir de plus belle. « Embrasse-moi. Embrasse-moi parce que… Moi j’le ferai pas. Alors embrasse-moi. Tout de suite. » L'avais-je bien entendu ? Ou était-ce seulement mon imagination qui créait un souhait qui m'était cher ? Je comprenais rapidement que ce rêve devenait réalité. Néanmoins, je restais surpris face à cette révélation. Et c'est ainsi que mon silence la contraria. Elle me tourna le dos. Je ne sus pas comment réagir. Dieu sait que j'avais envie de l'embrasser. L'embrasser et tellement plus encore. Mais elle restait mon étudiante. Nous avions presque quinze ans d'écart. Et puis, nous n'avions pas le droit. Pourtant... pourtant...

« Alors non. J’te plais pas, c’est ça ? J’suis pas assez jolie ? Je n’ai aucun charisme, c’est ça, hein ? » Si elle, elle n'était pas assez jolie, qui le serait ? Isis représentait la beauté à elle toute seule. Le charisme, n'en parlons pas. Elle avait tellement de charme, bien plus qu'il n'était nécessaire. Puis je cédais à ce désir. Ma main attrapa le poignet de Ferroni. Je l'attirai vers moi avant de la plaquer contre le mur juste derrière nous, avec brutalité mais sans lui faire le moindre mal. C'est ainsi que mes lèvres capturèrent les siennes avec une véritable passion. Meilleur que ce que j'avais pu penser. Sa bouche rosée et légèrement charnue se trouvait être délicieuse. Mes doigts venaient de glisser contre sa nuque alors que mon pouce s'attardait sur sa joue. Un baiser digne des grands films Hollywoodiens. Voilà ce que nous avions échangé. Et quand nos lèvres se détachèrent, je gardais mon visage à quelques centimètres du sien. Mes yeux demeuraient clos un instant. « Nous... nous n'avons pas le droit... » Je reculais doucement la tête avant que mes paupières ne s'ouvrent. Je croisais son regard jusqu'à baisser un instant les yeux. Mes doigts parcoururent les grains de beauté qu'elle possédait. D'un contraste fabuleux avec sa peau laiteuse. Un minuscule sur le menton. Un plus imposant dans le cou. Un troisième descendait au dessus de sa poitrine, là où atterrirait un pendentif si elle devait porter un collier. Le dernier – du moins qu'il m'était donné de voir – se trouvait au niveau de son épaule droite. Et mes doigts passèrent sur chacun d'eux, avec intérêt. Enfin mes yeux remontèrent jusqu'aux siens. « Vous... vous êtes trop jeune et... je suis votre professeur. » On voyait clairement je le luttais avec moi-même. Dans mon esprit, le pour et le contre se pesaient. À chaque fois la balance penchait d'un côté puis de l'autre juste après, si bien que je me retrouvais en proie à la plus grande des confusions.

Comment étais-je censé lui résister ? Comment pouvais-je fermer les yeux sur mes désirs, mes envies ? Comment oserai-je me détacher d'elle alors que mon esprit me priait de capturer une nouvelle fois ses lèvres ? Je continuais de la vouvoyer, uniquement pour me protéger. J'espérais naïvement que ce simple détail m'aiderait à garder la distance qui nous était obligatoire entre professeur et élève. Pourtant, je comprenais bien vite que ceci n'avait aucun effet. « Si vous saviez à quel point vous pouvez me plaire. Vous et votre sourire. D'ailleurs, faites en moi un. », lui demandais-je dans ma langue natale, le français, sachant pertinemment qu'elle était plus qu'apte à le comprendre. Mes lèvres s'étirèrent doucement, creusant des fossettes sur mes joues recouvertes d'une barbe de trois jours. J'étais en proie à un véritable dilemme Cornélien. Céder au désir ? Ou bien y résister pour garder l'honneur que m'attribuait mon travail ainsi qu'accepter mes devoirs ? En temps normal, mon choix aurait été fait de façon rapide. Néanmoins, quand je reposais mon regard dans celui d'Isis, je n'avais plus qu'une envie, m'abandonner à l'appétit physique qu'elle me procurait.
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MessageSujet: Re: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptySam 21 Jan - 14:02

    A ce moment-là, si quelqu'un osait rentrer dans l'amphithéâtre, il pourrait confondre ce qu'il se passait sur scène à une véritable représentation-, voire même une scène tout droit tirée d'un film, tant tout ceci était vivant et passionné. Il y avait sur cette estrade deux personnes. Deux personnes seules dont l'esprit les pousse à s'éloigner l'un de l'autre mais à qui leur corps voulait tout le contraire. Ils étaient tels deux aimants, la passion se sentait, c'était chimique, magnétique. Une chose était sûre et certaine, c'est que résister était pour elle comme pour lui quelque chose d'éprouvant.
    En cette soirée froide et hivernale, Isis n'était pas reconnaissable par ses paroles presque désespérées qu'elle prononçait à l'égard de son interlocuteur: ceci dit, sa conscience était tout de même perceptible par ses autres sauts d'humeur réalisant la situation délicate de l'instant.
    Elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage qu'elle fut prise dans un tourbillon incompréhensible et ravageur. En quelques minutes, les deux jeunes gens étaient passés de quelques mètres éloignés l'un de l'autre à une communion parfaite et fougueuse dans un baiser on ne peut plus torride. Oui, Logan avait enfin réagit. Il l'avait durement plaqué contre le mur d'en face et avait alors fait ce qu'elle souhaitait et désirait ardemment. Il avait enfin montre ce désir qu'elle partageait tout entier et même si au fond elle n'était pas très fière de ce qu'il se produisait, dorénavant, elle se sentait moins seule à partager cette passion inavouable et presque immorale.
    Le baiser, aussi intense soit il ne dura que quelques secondes seulement mais ce laps aussi court qu'il soit suffit amplement à bouleverser en tout point la belle Isis. Alors que les lèvres de son professeur n'était plus sur les siennes, Isis fit un léger mouvement de tête comme pour replonger à nouveau dans ce tourbillon passionné et passionnel. Mais elle fut coupée dans son élan par un effet de mouvement négatif de la part de son partenaire qui venait à contredire ce baiser en évoquant notamment le droit qu'il n'avait pas à se laisser ainsi aller. Isis la rebelle aurait pu tout à fait réagir de par son caractère spontané, mais elle n'en fit rien, trop sensible pour l'instant au parcours tactile des mains de cet homme sur ces grains de beauté. Par politesse probablement, il S'arrêta simplement dans un silence, au niveau de la poitrine, il s'arrêtait a la limite du péché... Acte de raison ? Sûrement, mais Isis, raisonnable, elle ne l'était pas tant que ça. Et toujours dans un mutisme déconcertant, la jolie fleur fit tomber une bretelle de sa robe qui laissait alors par son poids descendre le vêtement et dévoiler ainsi un de ses seins, où un grain de beauté se nichait. Elle prit ensuite la main de Logan et la posa sans peur ni tabou à cet endroit là... Tout pouvait basculer, à tout moment, du côté de la presque illégalité. Et... Même les paroles de Logan qui priait qu'il ne pouvait pas faire ce qu'il désirait et qu'elle était trop jeune ne l'empêchait en rien de garder cette main masculine nichée sur un bout de sa poitrine.
    Elle plongeait son regard insolent et tout aussi mature dans celui de son professeur.

      ▬ Je suis trop jeune mais je sais ce que je veux.


    Dans cette phrase aussi insolente que son regard, elle insinuée bien sûr sa volonté momentanée, son désir ardent lui brûlant tout le corps pour l'homme en face d'elle. Mais, Logan avait l'air de ne pas réagir au grand damne de la Ferroni qui semblait, au fur et à mesure des secondes qui défilaient, avoir de plus en plus de mal à garder son self-control. Tendrement cet homme charismatique avoua alors à demi-mot qu'elle lui plaisait plus que tout. Cette confidence toucha Isis profondément, d'autant plus que c'était dit en français, la langue maternelle de la jeune femme. Il lui demandait alors de sourire, et c'est ce qu'elle fit bien évidemment. Il aurait pu lui demander tout et rien, elle l'aurait fait, Isis ne répondait plus de grand chose, voire de plus rien du tout. Elle était comme hypnotisée.
    Après avoir fait ce sourire, elle baissa quelque peu les yeux et murmura.

      ▬ Vous êtes mon professeur, et je vous admire. Mais... Mais...


    Son dernier mais s'étrangla dans un soupir léger. Tout ce qu'impliquait ce moment... Nul besoin de le dire. Tout le monde aurait pu comprendre ce que cet adverbe voulait signifier dans la bouche de la blondinette. Surtout son professeur. Oh oui ! La culpabilité était omniprésente. Pour sûr. Il ne fallait pas oublier la situation dans lequel ils étaient l'un comme l'autre, leur statut, leur âge... Cependant, quand la jeune femme relevait la tête pour plonger à nouveau son regard dans le sien, elle n'était plus la jolie blonde timide de ses cours de théâtre; elle était l'insolente charmeuse. Elle voulait Logan et coûte que coûte elle l'aurait, il le fallait, c'était un désir, une passion, un besoin.

      ▬ Je ne suis pas une élève ce soir, je suis Isis. Je ne suis qu'Isis.


    Ses mots étaient comme des couteaux aiguisés.. Oh non, ce n'était pas tant une révélation, mais une confirmation. C'était simplement pour faire comprendre a Logan qu'il n'y avait ici aucune situation, qu'il étaient deux personnes, un homme une femme qui se désiraient. Pour le faire réagir, aussi.
    Ne voyant pas les choses avancer, Isis décida donc de les provoquer. Elle le poussa doucement et s'éloigna de lui comme pour tournoyer autour d'elle même. Puis elle revint vers lui et se mit dans son dos, sans le toucher.

      ▬ Je te veux. Tout entier.


    Ces cinq mots prononcés en français fermement et avec obstination résumaient à peu près tout. Mais ce n'était peut-être pas assez. Alors Isis décida de se reculer, et de s'exprimer, toujours dans la langue de Molière.

      ▬ Regarde moi, Logan.


    Elle attendait, fébrile et plus féminine que jamais, le corps brûlant de désir. C'était comme une parade, ou une scène qu'on pourrait apprécier dans un film ou une pièce de théâtre.

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MessageSujet: Re: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptyDim 22 Jan - 23:33

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Je crus rêver quand Isis laissa glisser l'une des bretelles de sa robe le long de son épaule dont la peau restait aussi claire que visiblement délicieuse. Ce geste de sa part dévoila l'un de ses seins et je dus me livrer à un véritable duel intérieur pour ne pas poser mes yeux dessus. Pourtant, je me doutais bien évidemment que cette conséquence relevait d'une envie de sa part. Ses doigts rencontrèrent ma main gauche et la prirent, jusqu'à ce qu'elle vienne à rentrer en contact avec son sein droit. Je déglutissais en me rappelant que ce n'était pas l'attitude qu'un professeur devait adopter. Pourtant... pourquoi refermais-je ma main puissante sur l'un des côtés de sa poitrine ? Cette sensation douce et ferme ne fit qu'augmenter le désir en mon être. Je continuais de soutenir son regard un instant, avant de m'accorder le droit de baisser mes yeux sur ce sein de jeune femme qui me faisait presque perdre tous mes moyens. Elle y possédait également un grain de beauté. Ce fut la raison pour laquelle j'esquissais un faible sourire à peine visible. C'est alors qu'elle m'expliqua qu'elle avait beau être jeune, elle savait ce qu'elle voulait. Après tout, elle avait la majorité sexuelle. Étais-je réellement dans le non-respect des lois ? Oui, car nos statuts professionnels restaient les mêmes. Isis aurait pu avoir mon âge et être mon étudiante, le soucis aurait été le même. Néanmoins, cette fois-ci, la différence d'âge jouait également beaucoup dans le duel qui sévissait dans mon esprit. J'en avais tellement envie cependant. J'en avais bien trop longtemps rêvé pour laisser cette occasion me glisser entre les doigts. Enfin, après tout ce temps, nous sautions le pas pour nous prouver que tout ce désir, présent depuis plusieurs mois déjà, se trouvait être réciproque.

Suite à ma demande, elle esquissa un sourire et mes doigts passèrent sur ses lèvres avec douceur. Oui, magnifique, voilà ce qui la caractérisait. C'est à ce moment là qu'elle m'avoua qu'elle n'était en ce moment qu'Isis, qu'elle n'était plus mon élève pour ce soir, mais simplement la jeune femme pour qui je ressentais un désir important. Elle joua ensuite avec mes sens, me faisant presque tourner en bourrique. Alors que je luttais contre cette passion, elle me repoussa. Quelques instants après, elle se trouvait dans mon dos. « Je te veux. Tout entier. » Elle continuait à me parler en français. Et sa franchise me rendait fou, faisant peu à peu pencher la balance en sa faveur. « Regarde moi, Logan. » Je brûlais de l'intérieur alors qu'elle venait de m'appeler par mon nom. Je me retournais donc, afin de lui faire face et l'observais un instant, elle, sa bretelle baissée et son sein dévoilé.

« Vous n'avez pas le droit. Je n'ai pas le droit. Vous ne pouvez... vous ne pouvez pas débarquer comme ça et me dire ce genre de choses. Vous... vous êtes consciente du désir que j'éprouve pour vous. Et c'est un sacré coup bas que vous me faites là, car je déroge à mes obligations... » Au fur et à mesure que les mots sortaient de ma bouche, je m'étais de nouveau approché d'elle. Comme plus tôt, je l'attirais contre le mur, à la seule différence, cette fois-ci, je me trouvais dans son dos. Mes mains se déposèrent sur ses poignets que je relevais le long de la cloison de la pièce, tandis que mon corps se pressait contre le sien. Et alors que je sentais mon bas-ventre – que l'excitation avait rendu plus imposant – entrer en contact avec ses fesses, elle put sentir mon souffle se montrer plus fort dans sa nuque. Je dégageais d'ailleurs ses cheveux blonds de cet endroit en les plaçant sur le côté pour pouvoir déposer un baiser passionné en haut de sa colonne vertébrale. Puis mes mains, dont une avait déjà abandonné son poignet, ses déposèrent sur sa poitrine. L'une eut la chance de pouvoir sentir son sein nu, tandis que l'autre était encore recouvert de sa robe. Mais je répondais bien vite à cette injustice en entraînant avec mes doigts le satin bleu vers le bas, de façon à dévoiler le haut de son corps. Je l'invitais à tourner la tête pour que nos lèvres se rencontre à nouveau dans une danse sensuelle et délicieuse. C'est ainsi que je la retournais pour me retrouver de nouveau face à elle, sans cesser le baiser, alors que désormais, son vêtement tombait au niveau de son nombril.

« J'ai tellement envie de vous... », murmurais-je alors que j'avais quitté ses lèvres pour venir mordiller le lobe de son oreille. Enfin je reculais la tête pour pouvoir l'observer dans toute sa splendeur. Son corps représentait la féminité parfaite ainsi que la pureté. Mes doigts dessinèrent ses courbes alors que j'abandonnais un instant son visage pour déposer des caresses avec mes lèvres dans son cou délicieux, mordillant par moment avec envie son menton ou bien les traits de sa mâchoire.
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Jake Fitzgerald
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MessageSujet: Re: « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. « J’ai l’âme lourde encore d’amour inexprimée. » - privé - Logan. EmptyMer 7 Mar - 20:32

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