C'est trop cool le mensonge. Non, sérieusement c'est trop la classe. On a tendance à sous-éstimer le pouvoir des mots. En une phrase, en deux ou trois petites mots prononcés du bout des lèvres; votre vie change du tout au tout. C'est tellement géniallissime, le mensonge; que d'un coup de baguette magique: Pfiooouu ! Le poisson rouge se métamorphose en requin. Lorsque l'on s'amuse à raconter des salades, on ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes. Tout comme à chaque fois que l'on s'apprête à faire une connerie mémorable. Cherchez le rapport.
Si, lorsqu'on évoque cette maladie de toujours vouloir briller aux yeux des autres en superposant les récits fantasmagoriques; on pense d'abord au mal que l'on est capable de faire aux autre. En effet, notre cerveau est bien plus enclin à se tourner vers la peine, l'abus de confiance des mirages mouvants qu'utilisent les menteurs. Mais c'est faux. La personne à qui l'on fait le plus de mal en mentant ... C'est nous même. Pourquoi ? Par ce qu'à force de se dire que nous sommes ceci ou cela, nous finissons par nus en convaincre. Ce que nous avons toujours prit soin de démarquer de notre véritable existence, finit un beau jour par se confondre avec la réalité. Mais ce processus est si lent, si vicieux, que nous ne nous en rendons quasiment jamais compte. Bientôt, le vrai vient se mêler au faux et vice et versa. Et de notre vie, de nos souvenirs; ne restent plus que des images construite de toutes pièces. Et c'est ainsi que nous nous mourrons à petit feux. Que nous en oublions jusqu'à notre propre nom. Et je parle en connaissance de cause. Car oui, je suis une menteuse. Et pas qu'un peu. La seule chose dont je suis véritablement sûre, à l'heure actuelle; c'est de mes sentiments envers Isis. Ils m'apparaissent comme une évidence.
" Oui mais comme tu le dis toi-même, ce ne sont que des images. Ce n'est pas forcément toi... ". Je savais bien que les paroles de mon amie ne visaient qu'à me réconforter, mais cette phrase me fit l'effet d'un coup de poing. Je n'étais pas ce que je prétendais être, non. Je ne suis pas Stella Morgan, ou du moins celle que je veux bien montrer. Je ne suis rien. " Stella... Tu es perdue. Tu viens de sortir d'une histoire longue et qui s'est terminé de façon douloureuse... Tu n'es peut-être pas tout à fait consciente de tout !... Je ne suis pas la fille qui s'attache tu sais ? J'aime les gens, j'aime les femmes et les hommes, mais... Je ne suis plus amoureuse. Du moins je n'en ai pas envie... ". Mon souffle se faisait plus court, plus pressant; plus radicalement affolé. Je perdit le contrôle de mon corps, de mon cerveau, quand je me penchais encore plus vers elle et de m'exclamée: " Je sais tout ça. Et je sais aussi ce que tu pense vraiment. Je sais les mots que tu cachent derrière ceux que tu veux bien me dire. Je sais qu'au fond, en a parfaitement conscience ". Je me sentais un peu confuse dans mon discours. Peu importe après tout. " Je ne peux te donner que mon amitié, ou ma passion, mais l'amour, non... Et je ne veux pas que tu t'accroches, je ne veux pas te faire du mal, Stella. ". Je lui répondis, la gorge nouée alors qu'elle me caressait les cheveux avec douceur: " Tu ne fera jamais de mal Isis, sache le. La seule personne qui, à ce stade, peut me faire du mal; c'est moi même. Et s'il m'aura fallut rompre avec un salaud pour comprendre que je t'aime,ça en valait bien la peine ".

Je sentais que je l'avais blessée, perturbée. Pourtant je continuais sur ma lancée. Je détruisais minutieusement mon amitié de longue date avec elle par ce que j'en avais ras-le-bol. Assez de me taire, de subir. Je voulais qu'elle sache, qu'elle grave en mémoire le simple fait que quelque part, dans le monde entier; une personne l'aimait. J'étais obsédée par cette idée de destruction, engendrée par la peine de la rupture. Loin de moi l'idée de lui faire du mal, je voulais me faire souffrir. Payer pour mon crime. Pour le montre d'égoïsme que je ne peut m'empêcher d'être.
" Tu sais, ma Shirley, je l'aimais. Et pour tout te dire, elle aussi. Ça été fort entre nous, très fort. Mais elle est partie un jour, comme ça. Alors que je voulais que ça dure pour toujours. Mais voilà, c'était juste une période, une parenthèse et en fait, je ne regrette rien, ni que ça ce soit passé ni que ça soit terminé... ". Je ne trouvais rien à ajouter. Toute parole aurait été superflue. La Sampi conservait une cicatrice de ses blessures, et peut être que lui avouer mes sentiments n'était pas une si bonne idée que cela. " Je veux être sincère Stella. Je t'aime beaucoup, tu es une amie extraordinaire. Et tu es sublime, et... Je te désire aussi mais à part mon désir et mon amitié je ne peux rien te donner... ".Je ne voulais pas y croire, réaliser que j'avais fait fausse route. " Mais ... Mais moi je t'aime ! Peu importe si ce n'est pas réciproque. Je comprends que tu n'ai pas envie de t'installer dans une relation. Mais s'il te plaît, s'il te plaît ... j'ai besoin de savoir ! ", criais-je presque.