Esme n’avait eu cours que deux heures aujourd’hui, un seul cours de stylisme, elle était donc allée à l’université pour suivre son cours avant de revenir chez elle. Elle n’était pas restée comme à ses habitudes pour étudier à la bibliothèque, pour voir ses amis ou encore pour aller à la maison des confréries et rester chez se Sigmas préférés pendant des heures à discuter, à rire, à jouer de la musique et à profiter de ceux qu’elle considérait comme sa seconde famille. Elle avait préféré rentrer chez elle, faire un peu de ménage et s’isoler un peu du monde qui l’entourait. Elle était ainsi, elle avait besoin pour se sentir bien dans sa peau de se retrouver de temps en temps seule, loin de tout et de tout le monde, loin des tracas habituels et des problèmes quotidiens. C’était sa manière à elle de se ressourcer. Cela tombait bien d’ailleurs puisqu’elle avait croisé son colocataire à la fac, il n’allait pas rentrer tout de suite, il lui restait encore deux cours ensuite, il avait prévu de sortir avec des copains.

Les deux étudiants s’entendaient à merveille et pour ce qui était des tâches ménagères, ils avaient trouvé un terrain d’entente pour le plus grand plaisir des deux jeunes gens. La jeune femme était donc rentrée chez elle, s’était occupée des tâches ménagères et lorsque cela fût terminé, elle s’enferma dans sa chambre avec sa guitare. La musique était un bon moyen de décompresser, elle s’était mise donc à jouer l’une de ces compositions et pas n’importe laquelle, c’était une musique qu’elle avait composé pour l’anniversaire de Duncan quelques années auparavant. C’était des souvenirs qu’elle ne se lassait pas de se remémorer, des souvenirs qui lui permettaient d’aller de l’avant et de continuer d’espérer à un avenir meilleur. Elle avait perdu sa famille bien trop tôt à son goût, elle n’avait pu profiter de leur présence autant qu’elle l’aurait souhaité, ils étaient partis la laissant seule face à sa souffrance et à sa solitude. Elle avait en échange gagné un père, ça ne compensait en rien la perte de sa mère, mais, ça atténuait quelque peu la douleur. Alcide avait su trouver les mots justes, les paroles réconfortantes et les gestes adéquats, il avait été présent sans qu’elle n’ait eu à le lui demander. D’ailleurs, elle-même ne savait pas comment il faisait pour apparaitre quand elle avait le plus besoin de lui, c’était à croire qu’il lisait dans son esprit.
Pas plus tard qu’hier, son père de cœur lui avait téléphoné pour lui demander de garder Elyott pour la soirée ce qu’elle avait bien entendu accepté. Elle adorait le petit bonhomme, il était très gentil, agréable à vivre, sans aucun problème. Le garçonnet vivait avec Alcide, son parrain, depuis quelque temps déjà, il avait perdu ses parents dans un terrible accident laissant un enfant de sept ans orphelin. Esmeralda ne savait pas comment il faisait pour gérer tout ça, elle qui avait perdu sa mère savait ce que c’était mais, elle avait eu la chance de la perdre beaucoup plus tard qu’Elyott et qui plus est, elle s’attendait à ce que sa mère quitte ce monde à tout moment.

La Sigma comprenait ce qu’il ressentait, elle avait eu donc ce besoin de le protéger, de lui faire sentir qu’il n’était pas seul face à ce drame et lui prouver par la même occasion qu’elle serait toujours présente pour lui. Ce sentiment qui les liait elle et Elyott était plus près d’un lien fraternel, elle qui n’avait jamais eu de frère ou de sœur se sentait l’âme d’une grande sœur. Certes, ce n’était pas toujours évident pour elle, non pas qu’il soit difficile à vivre mais, elle craignait toujours de ne pas faire les choses correctement, ce qu’elle ne voulait pour rien au monde. Elle voulait être pour lui la sœur qu’il n’avait jamais eu, une sœur sur qui il pourrait compter et à qui il pourrait parler dès que l’envie l’en prendrait.

Esme arriva chez Alcide un peu plus tôt dans la soirée. Elle franchît cette porte qu’elle avait bon nombre de fois franchit pour une raison ou pour une autre, que ce soit pour avoir les conseils d’un père ou tout simplement passer une soirée en sa compagnie. Elle fit la bise à Alcide, embrassa Elyott puis déposa ses affaires dans le salon tandis que l’aîné de la pièce lui faisait la liste de ce qu’elle devait savoir, lui certifiant au passage qu’elle pouvait lui téléphoner à n’importe quel moment si elle rencontrait un problème. La jeune femme sourit devant l’attitude protectrice de son père de cœur lui rappelant au passage que ce n’était pas la première fois qu’elle gardait son filleul. Puis, vint le moment des au-revoir, moment qui remarqua-t-elle semblait quelque peu difficile pour le petit bonhomme. Elle comprenait parfaitement ce sentiment et pour cause. Elle se souvenait d’avoir ressentit la même chose il y a quelques années lorsqu’elle s’était retrouvée à l’hôpital après son agression. Alcide avait été à l’époque la seule personne qui venait la voir à l‘hôpital, elle attendait sa venue avec impatience et redoutait son départ avec angoisse. C‘était tout de même assez surprenant de voir à quel point Elyott et Esme se ressemblait sur bon nombre de point malgré l’écart d’âge qui les séparait comme quoi, il n’y avait pas d’âge pour être triste, heureux, angoissé ou confiant. Dans ce genre de situation, on était tous sur le même piédestal.

Après le départ d’Alcide, Esme s’était installée sur le canapé du salon tandis qu’Elyott jouait tranquillement ave ses voitures à côté d’elle. Elle releva le regard vers lui et le vit lui tendre l’une de ses voitures avant de lui proposer de jouer avec lui. La jeune femme lui sourit, se leva de sa place et s’assit à même le sol à ses côtés.

« On fait une course de voiture et après si tu veux, on joue à autre chose, ok ? »

Elyott secoua la tête verticalement puis lui tendit une voiture. Les deux enfants prirent place, car en cet instant l’étudiante ressemblait plus à une enfant qu’à une adulte, et déposèrent leurs voitures sur la ligne de départ. La course pouvait commencer.

La jeune étudiante pensait souvent à ce qu’aurait été sa vie avec un frère ou une sœur pour lui tenir compagnie, jouer avec elle et s’amuser ensemble. Quand cela arrivait, elle pouvait rester un long moment à s’imaginer à quoi il ou elle aurait ressemblé, son caractère, sa manière d’agir, leur relation. Elle préférait se dire qu’ils auraient été proches l’un de l’autre. Plus jeune, lorsqu’elle était encore à l’école primaire, elle enviait ses camarades qui avaient des frères et des sœurs tandis qu’elle était fille unique. D’un autre côté, la jeune femme était bien heureuse d’avoir été seule, à quoi se serait résumée leur vie s’ils avaient été deux ou plusieurs, avec un père qui n’aurait pas hésité à les battre quand l’envie l’en prenait. Déjà que ce n’était pas facile pour sa mère de voir son enfant souffrir depuis son plus jeune âge, elle n’osait même pas imaginer dans quel état elle aurait été s’ils avaient été plusieurs. Et que serait devenue leur vie après la mort de la femme qui les avait mis au monde, auraient-ils été encore plus proches ou la mort d’un être cher les aurait-elle séparé. Et elle, Esmeralda Williams, aurait-elle été capable de supporter tout ce qu’elle avait supporté jusqu’à présent s’ils avaient été deux, elle n’en était pas sûre. La Sigma avait toujours été tiraillé entre ces deux sentiments, parfois il lui arrivait de regretter d’être seule, se disant que la présence d’un frère ou d’une sœur aurait été réconfortante et parfois, elle préférait sa solitude, se persuadant qu’elle était seule à souffrir et que son père leur avait fait assez de mal à sa mère et à elle pour rajouter une autre personne à l’équation.

Quand Alcide lui avait annoncé la venue d’Elyott à San Francisco, lui expliquant que l’enfant de sept ans avait perdu ses parents d’une manière plutôt brutale et qu’il allait s’occuper de lui maintenant, la jeune femme fût attristée et ravie en même temps. Attristée parce que personne ne devait avoir à vivre une telle expérience à cet âge-là ; à sept ans, il aurait dû être entouré de sa famille, de ses parents, il aurait dû avoir tout ce dont il rêvait et non pas connaître la cruauté de ce monde à un âge aussi bas. Et ravie parce qu’elle allait enfin connaître ce que ça faisait d’avoir un petit frère, elle s’était promis de prendre soin de lui du mieux qu’elle le pourrait, l’aidant à traverser cette épreuve bien que Alcide était la personne adéquate pour ce genre de situation. Il l’avait aidé elle auparavant à aller mieux et il aiderait Elyott aujourd’hui à aller mieux.

Esme se souvenait d’une conversation qu’elle avait eue un jour avec son père de cœur alors qu’il l’avait invité au restaurant pour dîner, elle lui avait certifié qu’il ferait un excellent père, elle le pensait réellement et aujourd’hui quand elle posait le regard sur Elyott, elle se disait qu’elle n’avait pas eu tord. Il avait réussi là où beaucoup de gens auraient échoué, il avait su redonner au garçonnet une vie à peu près normale. Certes, le chemin vers la guérison était encore long mais, Elyott semblait heureux et bien dans sa peau ce qui était une chose formidable.

A plat ventre tous les deux sur le sol du salon, tenant chacun une petite voiture de la main sur la ligne de départ, l’étudiante et l’écolier s’apprêtait à faire une course.

« A zéro, on démarre ! » Elyott et Esme posèrent le regard sur ce qui allait être le circuit de course, attendant que l’aînée fasse le décompte ce qui ne tarda pas à arriver. « 3…2…1…0…Partez ! » A peine eut-elle terminé que les deux voitures livraient bataille pour gagner la course et ce fût la petite voiture bleue qui eut le dernier mot pour le plus grand plaisir du petit garçon.

Cette soirée s’annonçait plaisante, la jolie Sigma n’avait pas autant rit depuis un bon moment déjà, être là avec le filleul d’Alcide lui faisait plaisir au plus haut point, elle n’aurait voulu changer sa place pour rien au monde. Dire que dans d’autres circonstances, elle aurait pu profiter de ces moments de bonheur avec un autre enfant, son enfant, sa fille. Et qui sait peut-être qu’elle et Elyott se seraient bien entendus. Si Sarah avait été là, elle aurait eu quatre ans. Chassant ses idées de son esprit, Esme revint au moment présent, ne voulant pas pousser plus loin ses réflexions de peur d’effrayer le petit bonhomme si une larme venait à traverser la barrière de ses yeux. Car c’était ce qui allait se passer si elle continuait ainsi. Elle posa à nouveau son regard sur Elyott, un sourire aux lèvres.

« Je veux ma revanche jeune homme et cette fois-ci c’est moi qui vais gagner ! » Dit-elle en riant.

Et les voilà à nouveau à plat ventre à même le sol, les voitures sur la ligne de départ, tous deux concentrés sur leur objectif : la ligne d’arrivée puis, la voix de la jeune femme s’éleva une fois de plus pour donner le signal de départ. « 3…2…1…0…Partez ! » Et une fois encore, les deux petites voitures se frayèrent chemin vers la ligne d’arrivée et ce fût la voiture bleue qui gagna la deuxième course. La réaction de la jolie brune fût immédiate, elle se jeta sur le petit garçon, le chatouillant à des endroits qu’elle savait Elyott chatouilleur. Aussitôt, les rires fusèrent dans cet appartement de San Francisco.

C’était fascinant de voir comment on pouvait s’attacher aux personnes aussi facilement sans même s’en rendre compte. Un jour, on fait la connaissance d’un parfait inconnu et le jour d’après, sa présence à nos côtés devient quasi-vital. C’était d’ailleurs ce qui c’était passé pour Al et Esme, deux parfaits inconnus qui n’auraient jamais eu à se rencontrer et pourtant. Ils s’étaient rencontrés dans l’un des hôpitaux de New York lorsque la mère de la jeune femme était malade. Le professeur Van Stexhe avait fait le premier pas vers elle, il avait remarqué sa détresse et était venu lui parler. Accablée par le chagrin et épuisée par la vie qui ne semblait pas vouloir lui laisser un peu de répits, la jeune fille avait apprécié l’initiative de cet homme pourtant inconnu mais qui inspirait la confiance ou peut-être était-ce elle qui n’avait plus la force de se battre. Quelle qu’en soit la raison, elle ne regretta jamais sa décision de faire confiance à ce parfait inconnu et de lui ouvrir son cœur.

Et c’était la même chose qui s’était produite avec Elyott, elle l’avait aimé dès leur première rencontre et comment ne pas aimer un garçon aussi charmant que lui. Son visage angélique, sa gentillesse, tout en lui était adorable, il vous avez dans la poche en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Et son sourire faisait fondre la belle brunette qui ne résistait jamais longtemps à ce magnifique sourire qu’arborait le garçonnet de sept ans ou encore à ses yeux pétillants. Elle était sous le charme. C’était le mot : « sous le charme » et à vrai dire, cela ne la gênait pas, bien au contraire.

La Sigma aimait bien passer du temps avec lui, elle appréciait ses moments en sa présence ou plus rien ne comptait, ces instants étaient synonyme de bonheur et innocence, deux choses qui manquait parfois à la jeune femme alors, être ici en compagnie d’Elyott était ce qu’elle aimait plus que tout. Surtout lorsque cela tournait au fou rire général comme c’était le cas à cet instant. Esmeralda chatouillait Elyott qui l’avait battu à deux reprises à la course de petites voitures. La voix de l’écolier s’éleva dans l’appartement en un éclat de rire suivit de près de l’étudiante qui n’avait pu s’empêcher de rire elle aussi. Puis, il lui demanda d’arrêter, déclarant même sa voiture vainqueur de la course. Ladite Esmeralda continua quelques secondes à chatouiller le garçonnet avant de se stopper et de s’allonger à côté de lui sans pour autant s’arrêter de rire. Ce n’est que plusieurs minutes plus tard qu’ils réussirent à se calmer, reprenant chacun sa respiration. La jolie Sigma se retourna alors vers Elyott et tout en l’observant reprendre son calme, elle lui demanda.

« Ca te dirait qu’on fasse des gaufres pour le dîner…On a même la permission d’Alcide ! »

Elyott sembla réfléchir quelques instants avant d’acquiescer, un sourire aux lèvres ce qui fit sourire sa « sœur ». Esmeralda en avait parlé avec son père de cœur avant qu’il ne parte, elle lui avait demandé si faire diner son filleul des gaufres le dérangeait. Il avait accepté sans qu’elle n’ait eu à argumenter, elle voulait faire plaisir au jeune blondinet et Alcide avait compris l’initiative, c’est pourquoi il avait accepté. Se relevant et aidant au passage Elyott à se lever, la musicienne se dirigea vers la cuisine pour s’assurer qu’il y avait tout ce dont elle avait besoin et qu’il ne manquait rien mais, connaissant Alcide, elle se doutait bien qu’elle trouverait son bonheur dans sa cuisine.

Déposant tous les ingrédients sur le plan de travail, sortant un plat de l’un des placards, elle se retourna vers son apprenti cuisinier qui l’avait rejoint en cuisine pour l’aider à préparer le « diner ». Les deux cuisiniers s’appliquèrent à faire des gaufres non sans mettre la cuisine de leur père de cœur sans dessus-dessous, ils en avaient profité pour mettre de la farine un peu partout, le plan de travail était méconnaissable, quant à eux, ils ressemblaient plus à des bonhommes de neige qu’à autre chose. Cela c’était passé dans le rire et la bonne humeur pour le plus grand plaisir de la jolie brune.

Elle essayait de faire oublier à Elyott l’absence de son parrain qui savait-elle le pesait ainsi que l’absence de ses parents. Et malgré le fait que le garçonnet semblait aller mieux depuis leur première rencontre, elle se doutait que quelque part au fond de lui, ça l’affectait. Alors, elle faisait de son mieux pour lui occuper l’esprit. Il lui arrivait parfois de vouloir le faire parler sur ce qu’il ressentait mais, elle laissait tomber cette idée, ne voulant pas qu’Elyott se renferme sur lui-même. Elle lui avait un jour dit qu’elle serait là si l’envie de parler à quelqu’un l’en prenait. Elle ne voulait pas le brusquer.

« On passe à table ? »

Parfois la jeune femme se retrouvait à repenser à son passé, à ce qu’aurait été sa vie dans d’autres circonstances, à ce qu’elle avait manqué. Ca lui arrivait souvent, des périodes plus que d’autres mais, ça revenait. Ce n’était pas toujours facile à gérer ces idées noires surtout lorsqu’elles vous prennent alors que votre moral est au plus bas mais, la jolie brune faisait de son mieux ou pour être exact, elle n’avait guère le choix, c’était ainsi et pas autrement. Elle se devait de vivre avec ses démons, avec son passé aussi lourd soit-il et vivre sa vie comme si de rien n’était. Seulement, lorsqu’elle était en compagnie d’Elyott, ce genre de pensées ne revenait pas si souvent, bien au contraire. Comme si la présence du jeune Weelsher chassait de son esprit toutes ces pensées c’était d’ailleurs l’une des raisons qui lui faisait apprécier sa compagnie. Les choses avec lui étaient beaucoup plus simples, la vie elle-même semblait plus simple à vivre. Elle avait l’impression d’enfin prendre le temps de vivre, de ne pas courir à longueur de temps dans l’espoir d’avoir un semblant de tranquillité à un moment donné. Non, elle profitait de chaque instant, de chaque seconde et Dieu que c’était bon de ne pas avoir à se tracasser quand aux évènements futurs. Elle devait avouer aussi que connaitre la tragédie par laquelle était passée Elyott et le voir remonter la pente la faisait réfléchir quand à sa propre tragédie. Quatre ans qu’elle tentait de remonter à la surface, quatre ans qu’elle essayait de voir le bout du tunnel, en vain et voilà qu’une simple rencontre avec un enfant de sept ans remettait en question tout ce en quoi elle croyait.

Une fois les gaufres terminées, la brunette proposa de passer à table, proposition qui fit l’unanimité. Elyott en profita pour gentiment se moquer de sa baby-sitter qui ressemblait à un bonhomme en neige, le petit lui aussi était dans le même état. Heureusement qu’Alcide ne les voyait pas se dit la jeune femme. Elle rigola à la remarque d’Elyott puis, elle entreprit de se débarrasser de la farine qui avait élu domicile sur ses vêtements ainsi que sur ses cheveux. Esmeralda et Elyott prirent place autour de la table après avoir repris un aspect normal, le plat de gaufres entre eux. Ils se mirent alors à diner ensemble, et la jeune Williams pensa un instant qu’elle devrait peut-être penser à en laisser au professeur Van Stexhe au cas où pour une raison ou une autre, il n’aurait pu diner. Elle laissa tout de même cette idée de côté, elle verra en temps voulu.

« Alors, c’est bon ? » Demanda-t-elle alors qu’elle en prenait une bouchée ce à quoi il lui offrit un sourire, l’un des plus beaux qu’elle ait eu la chance de voir dans sa vie. Cette soirée était de plus en plus merveilleuse.

« Et comment ça se passe à l’école ? Tu n’as pas trop de mal ? »

Esmeralda aimait bien lui demander s’il s’en sortait avec ses devoirs, lui proposant même parfois son aide si elle remarquait qu’il avait un peu de mal, c’était sa manière à elle de prendre soin de lui. Elle se souvenait quand elle avait son âge, sa mère l’aidait souvent lorsqu’elle avait du mal à suivre et parfois même, son grand-père s’en mêlait pour laisser un peu de répit à sa belle-fille pour le plus grand plaisir d’Esme qui adorait la compagnie de son grand-père. Elle n’osait même pas imaginer ce qu’elle aurait fait si sa mère était venue à disparaitre alors qu’elle n‘était qu’une enfant, elle ne l’aurait jamais supporté, c’était certain. Elle reporta alors son regard sur Elyott, regard admiratif, tandis qu’elle attendait sa réponse.