the great escape
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❝ WHAT IF ? ❞ charlille.

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MessageSujet: Re: ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. - Page 2 EmptyLun 12 Déc - 1:31





    Read My Mind by The Killers



    cause i don't shine if you don't shine;

    The good old days, the honest man;
    The restless heart, the Promised Land
    A subtle kiss that no one sees;
    A broken wrist and a big trapeze
    Oh well I don't mind, if you don't mind
    'Cause I don't shine if you don't shine
    Before you go, can you read my mind?
    It’s funny how you just break down
    Waitin' on some sign CHARLILLE



Camille voulait partir de là. Il ne savait pas ce qui l’avait pris de venir ici, avec Charlotte, et cette idée lui paraissait de plus en plus risible. Au plus leur conversation avançait, au moins elle avait de sens. Elle était née ici, oui, il le savait. Pourquoi avait-elle répondu cela ? Et, déjà, pourquoi avait-il posé sa question en premier lieu, la question la plus banale et pourtant la plus susceptible de créer davantage de malaise qu’il n’en régnait déjà ? Camille soupira, mais s’efforça de sourire, ne parvenant même plus à cacher combien il était dérouté par la tournure des événements. Pourquoi, pour qui jouaient-ils cette comédie ? À quoi cela les mènerait-ils ? Ils savaient tous deux que c’était stupide et insensé. Et pourtant, ils s’enfonçaient sans rien sembler pouvoir y faire. Un petit silence s’installa, bientôt rompu par Chuck qui continuait de mener la conversation. Peut-être avait-elle peur que le malaise pourtant palpable ne soit explicitement révélé en créant de trop longs silences, même s’il n’en avait pas besoin pour se faire ressentir. Camille l’observa pendant qu’elle parlait. Charlotte, oh, Charlotte, pourquoi as-tu dû souffrir autant à cause d’événements avec lesquels tu n’avais absolument rien à voir ? Comment en est-on arrivé là, à se parler comme deux étrangers ? Pourquoi a-t-il fallu tout gâcher, alors que ces mois ensemble étaient parfaits, et même davantage ? À quoi joue-t-on ? Pourquoi cette comédie, pourquoi ces faux semblants alors qu’on sait pertinemment que cela ne fait que combler un malaise qui finira de toute façon par éclater ?

Elle étudiait le comportement criminel. Il n’aurait jamais su le deviner. À l’époque, elle voulait soigner les gens, s’occuper des personnes plus faibles. Maintenant, elle s’attaquait à des personnes qui, lorsqu’on la comparait à celles-ci, la faisaient paraître encore plus vulnérable et inoffensive, les deux adjectifs qui avaient autrefois coutume de surgir à l’esprit de Camille lorsqu’il voyait sa petite amie, son visage doux qui cachait une personnalité enflammée dont il n’avait pu que s’éprendre. Et la voilà, qui avait échangé ses rêves d’enfant contre sa réalité d’adulte. Une transition à laquelle il n’avait pas même pu assister, dont il ignorait les déroulements, les causes et les conséquences. Tout comme il ignorait désormais tout d’elle. Elle n’était plus qu’une étrangère, et les souvenirs de leur relation n’étaient désormais que des fantômes sans importance, des bribes du passé qui n’existaient plus que dans leur tête. « Vraiment ? Je pensais que ton truc, c’était les soins… » Un sourire en coin plus creux que ses paroles. Et le coup de grâce fut asséné lorsqu’elle annonça qu’elle avait retrouvé la trace de son père. L’intonation, le faux rire qu’elle avait en lui apprenant la nouvelle étaient clairement le signe que quelque chose clochait. Et Camille se détesta de ne pas avoir été là pour l’apprendre plus tôt. La recherche du père de Charlotte, c’était une de ses principales obsessions lorsqu’ils étaient ensemble, et cette quête avait teinté chaque jour de leur quotidien ensemble. Camille détourna les yeux, puis détourna le regard. Charlotte Wipees. C’était clair, elle n’était plus qu’une étrangère. Tout clochait, dans cette discussion. Il voulait tout arrêter. Il aurait voulu ne plus jamais la revoir, il aurait voulu que cette rencontre n’ait jamais eu lieu. Qu’il puisse l’oublier et oublier à quel point il avait mal agi en l’abandonnant au moment où ils avaient le plus besoin l’un de l’autre. Camille laissa échapper une exclamation désabusée et teintée de toute l’ironie de la situation. Le silence fit son retour, et il ne parvenait toujours pas à la regarder dans les yeux. Pourtant, elle attendait qu’il le fasse. Elle attendait qu’il continue ce qu’ils étaient en train de faire depuis tout à l’heure. Faire semblant. Continuer cette comédie grotesque dont ils étaient les acteurs et dont l’histoire ne représentait qu’un grand mensonge de A à Z. « Excuse-moi, je… Wouah. Charlotte Wipees. » Il sourit, incrédule. « Un an qu’on ne se voit pas, et tu reviens toute autre… » Il aurait dû lui demander de lui raconter sa rencontre avec son père. Après tout, il savait très bien combien cela lui tenait à cœur, et ce depuis des années. Il aurait dû s’excuser. Mais il n’y arrivait pas. Il avait trop l’impression de vivre un mensonge et n’en pouvait plus. « À quoi on joue, là, Chuck ? Qui est-ce qu’on essaye de convaincre ? Je… C’est… ça n’a aucun sens. Désolé, on n’aurait pas dû venir ici. » Il soupira, tira quelques billets de son portefeuille, les posa sur la table, avant de se lever et de la laisser là, derrière lui. Une fois de plus.

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MessageSujet: Re: ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. - Page 2 EmptyMer 14 Déc - 18:33




i can’t let you break me once again.

⚡ it's like you're screaming, and no one can hear. you almost feel ashamed that someone could be that important. that without them you feel like nothing. no one will ever understand how much it hurts. you feel hopeless like nothing can save you. but when it's over and it's gone, you almost wish that you could have all that bad stuff back. so that you could have the good. chuck&camille ;;







« Excuse-moi, je… Wouah. Charlotte Wipees. » Elle reconnaitrait cette voix entre toute. Chuck avait fréquenté Camille assez longtemps pour pouvoir affirmer connaitre ses petites manies, ses petites habitudes, mais aussi ses tons. Et celui qu'il venait de prendre fit disparaitre le sourire de la jeune fille. Elle était mitigée. Elle n'arrivait pas à savoir si il était étonné, ou si il se foutait carrément d'elle. Il ne connaissait pas toute l'histoire, comment aurait-il pu ? Il ne savait rien, plus rien. Il ignorait l'état déplorable dans lequel il l'avait laissé, quand il était parti. Il avait été lâche, et n'avait pas pu choisir l'amour plutôt que le deuil. Bien sûr qu'elle était heureuse de le voir, il lui paraissait encore plus beau qu'avant... Ou plus beau que la dernière fois. Elle ne pouvait pas lui en avoir voulu pour être partit, vu comme elle même avait quitté sa vie d'avant pour finir par danser pour des ordures. Mais jamais elle n'avait pu baisser les yeux devant la manière dont il lui avait tourné le dos, sans aucune émotion, aucuns regrets. « Un an qu’on ne se voit pas, et tu reviens toute autre… » « Parce que c’est ma faute peut-être si on ne s’est plus vu ? » Chuck avait toujours eut le sang chaud, trop chaud, jusqu’à aller jusqu’à une bipolarité qu’elle réussissait à maitriser tant que la conversation ne tournait pas au vinaigre. En l’occurrence, il s’agissait de Camille, et le fait qu’elle n’est pas encore digéré son départ rendait la tâche plus difficile que d’habitude. Elle aurait pu être plus douce, chercher à lui pardonner au moins ça, elle aurait pu se dire que c’était logique qu’il réagisse comme ça, qu’il ne reconnaisse pas la femme qui se tenait devant lui, comme autrefois. Seulement, elle ne voulait pas lui pardonner. Simplement parce qu’il ne le méritait pas. Il ne méritait pas qu’elle lui dise qu’il ne lui avait fait aucun mal, que c’était oublié, qu’ils pouvaient repartir sur de bonnes bases, peut-être, s’ils faisaient des efforts ensemble. Peut-être. Elle lui en voulait de la faire douter constamment, rien qu’en repensant à lui. Elle avait passé le plus clair des jours qui suivirent l’enterrement à chercher ce qu’elle avait fait, ce qu’elle avait raté ou ce qu’elle avait oublié. Elle aurait voulu qu’il le lui dise, qu’il la quitte dignement, pas comme ça. Pas comme il l’avait fait. La blessure saignait encore et encore, bien qu’elle puisse l’oublier pendant un moment, sans y penser. Sans penser à lui.

Mais ici, dans cet endroit emprunt de milliers de souvenirs sans vraiment qu’ils y soient, elle se sentait oppresser par leur relation, par ce qu’ils avaient vécu sans vraiment pouvoir le vivre bien longtemps. Elle voulait le secouer, lui faire comprendre, le raisonner, le retenir, juste encore un peu. Un peu plus longtemps que la fois précédente. Mais elle n’en eut pas la possibilité. « À quoi on joue, là, Chuck ? Qui est-ce qu’on essaye de convaincre ? Je… C’est… ça n’a aucun sens. Désolé, on n’aurait pas dû venir ici. » Et elle le regarda partir, hébétée, incapable de bouger. Comme l’autre fois. Il avait réussit à la laisser encore une fois. Ce qui eut pour effet de procurer un vague rire chez Chuck. Un rire jaune, teinté par des yeux légèrement embués.

FLASHBACK ON



Devant le miroir de sa minuscule salle de bain, Charlotte posait une dernière barrette sur son chignon tiré. La nouvelle était tombée la semaine dernière. Un coup de téléphone qu’il avait reçu. Elle n’était pas là, à ce moment-là. Elle était au club, encore, mais cette fois-ci ce n’était pas pareil. La journée avait débutée étrangement bien. Du soleil après une fine pluie matinale, Camille était là, tout près d’elle, dans le lit. Elle avait serré deux ou trois fois la main qu’il lui avait prise le soir précédent, avant de se retirer des draps en lui déposant un léger baiser sur ses doigts. Elle avait sourit en voyant qu’il ne se réveillait pas, et était partie vers la salle de bain, comme tous les matins, pour enfiler un jean et un pull, avant de partir travailler en laissant un petit mot sur le réfrigérateur. Il s’était réveillé quand elle avait ouvert la porte, elle était retournée dans la chambre, il l’avait simplement collée contre le mur pour lui dire bonjour, avec sa voix roque matinale qu’elle aimait tant. Il l’avait embrassé, elle aussi, et il l’avait invité à déjeuner en ville le midi même, dans un nouveau bistrot qui avait ouvert dans le marais. Elle avait dit oui, il l’avait laissé partir et en refermant la porte, Charlotte lui avait dit qu’il aurait une surprise plus tard dans la journée. Elle était arrivée au club à l’heure, comme d’habitude, ses coéquipières l’avait salué, elle aussi, mais au lieu d’aller se changer dans les vestiaires, elle était entrée dans le bureau de son employeur. Celle-ci l’avait embrassé chaleureusement, lui annonçant qu’elle préparait un nouveau show pour appâter une nouvelle clientèle, et que les talents de danseuse de Chuck lui seraient très utiles. Charlotte avait sourit poliment, se préparant à démissionner. Quitter cet endroit, pour de bon. Elle savait qu’un ami avait un boulot à lui proposer, un boulot convenable, mieux payé, où elle ne serait pas obligée de terminer avec dix billets entre les seins. Elle s’apprêtait à couper la femme, partie dans sa tirade d’idées, mais elle n’eut pas à le faire. Son téléphone s’en chargea, et après s’être excusée, elle avait vu la photo de Camille apparaitre sur l’écran. Elle avait froncer les sourcils et avait prit l’appelle en dehors du bureau. Elle avait fait une petite blague en répondant, avant de s’apercevoir du silence de son petit-ami qui était très inhabituel. Il avait enfin parler, d’une voix brisé, presque sourde, mais elle n’avait pas entendu. Elle se boucha son oreille libre, en lui demandant de répéter parce que les filles avaient commencé leurs entrainements. Il lui avait répondu qu’il était à l’hôpital Saint-Louis, que Claire était en chirurgie, qu’elle ne s’en sortirait peut-être pas. Claire et Charlotte n’avait jamais été proches, loin de là. La soeur de Camille avait dit des dizaine se fois à son frère de laisser tomber cette pauvre fille pour quelqu’un de mieux. Et Charlotte n’avait contesté ce qui était véridique. Il avait raccroché très vite, et elle avait regardé dans le bureau celle qui attendait qu’elle lui annonce ce qu’elle avait de si important à lui dire. Elle ne démissionna pas ce jour-là. Ni le jour suivant, ni jamais. Elle avait simplement prit un taxi vers l’hôpital, avait tendu deux billets au chauffeur et était allé le rejoindre.
Cela faisait donc une semaine que le décès de Claire Dupenher avait été prononcé. Elle était morte dans un accident de voiture, comme bon nombre de personnes. Pourtant Charlotte n’aurait jamais cru qu’un simple accident comme celui-ci bouleverserait son quotidien. Les jours qui ont suivit l’annonce, Camille était devenu un fantôme. Il errait dans l’appartement sans but, ne la regardait plus, ne la touchait plus, ne répondait pas à ses appels. Ce matin-là, qu’ils redoutaient tous les deux, Charlotte avait le teint aussi blafard que sa peau déjà bien pâle le lui permettait. Elle ne dormait presque pas, s’assurant toujours que lui y arrivait. Elle avait arrêté de travailler, sans donner de réelle date de retour.
Son chignon terminé, elle regarda derrière elle, grâce au miroir qui donnait sur la chambre. Camille était assis sur le lit, et regardait un point fixe devant lui. Elle s’appuya au lavabo, souffla un bon coup avant de passer de l’eau sur son visage rougi par l’épuisement. Elle s’essuya le visage en prenant garde de ne pas avoir à recommencer toute la fausseté de son apparence. Elle éteignit la lumière et se dirigea vers Camille, derrière son dos. Elle s’assit à côté de lui, le regarda une seconde avant de détourner les yeux. La douleur qu’elle ressentait en posant les yeux sur son visage décomposé n’était rien comparé à la sienne. « Faut y aller maintenant... » Elle chuchotait, comme depuis plusieurs jours, pour ne pas le brusquer. Elle le regarda se renfrogner. Sans le regarder, elle lui prit la main qu’il avait laissé sur le lit, et ne lâcha pas malgré l’effort qu’il fit pour tenter de la lui reprendre. « Arrête.. » Elle le regarda une nouvelle fois, avec plus de sûreté cette fois, et prit son visage entre ses mains tremblantes. « Je suis là, je suis avec toi. » Avant qu’il ne puisse lui répondre, elle lui déposa un baiser au coin des lèvres avant d’enfouir son visage dans son cou, le serrant plus fort. Il ne referma pas ses bras sur elle, et quand elle le lâcha enfin, il se releva simplement, avant de sortir de l’appartement. Ils prirent un taxi, Camille à l’opposer de Charlotte, et avant qu’elle n’ait pu lui redire qu’elle était là pour lui, ils arrivèrent au cimetière. Elle jeta une pelle de terre sur le cercueil de Claire, ainsi qu’une rose, et présenta ses condoléances à la famille, tout en cherchant Camille des yeux. Il arriva derrière elle, et posa simplement sa main sur sa taille, ce qui la fit sourire naïvement. Il l’entraina à l’écart, comme ils avaient l’habitude de le faire lors de soirées. Elle avait posé une main sur sa joue, en lui souriant gentiment. Il avait prit le soin de reposer son poignet sur sa hanche après quelques secondes de silence. Il ne la regardait pas, et pendant cinq minutes il n’y eut pas une seule parole. « Je vais partir Charlotte. Peut-être pas tout de suite mais je vais partir. Quitter tout ça, toute cette... merde. Il faut que je m’en aille. » Elle l’avait regardé sans comprendre encore quelques secondes, avant de sourire un peu plus largement. « D’accord, enfin je veux dire... Oui, ce serait bien mais... ta famille, tu veux vraiment qu’on les laisse seuls ? » « Je pars seul, Charlotte. » Elle était rester sur place, sans comprendre, avant qu’il ne s’excuse et qu’il lui dépose un baiser sur le front. Il était passé à côté d’elle, sans jamais poser le regard sur elle, et Charlotte se retourna pour le regarder quitter les lieux, lui qui lui tournait le dos pour la première fois.

FLASHBACK OFF


Avant qu’elle ne refasse surface. Il était partit. Encore. Il tenait si peu que ça à elle ? Si peu... Elle se releva cette fois. Elle quitta la table en prenant simplement son sac et mit son manteau à l’extérieur. Elle regarda autour d’elle, le cherchant des yeux. Elle passa entre les san-franciscains, courant sans vraiment savoir où il pourrait être allé. Elle le revit de dos quelques mètres plus loin, et lui attrapa la manche pour le faire se retourner. « Ne me tourne plus jamais le dos. » Elle sentit enfin l’humidité sur ses joues grâce au vent frais de l’hiver. Les larmes avaient dû commencer à couler dans le café, mais elle ne s’en était pas aperçut. Ce n’était pas dans son habitude de pleurer, ni de courir après quelqu’un, ni rien de ce qu’était leur relation. Ce n’était simplement pas elle. Il la rendait différente, il l’avait rendue différente à point tel qu’elle ne s’en était pas remise. « Tu m’as foutue en l’air Camille, tu m’as complètement... T’avais pas le droit, pas comme ça, pas après Claire. » Elle se sentait mal, égoïste, pire ; elle sanglotait et tremblait. Elle laissait tout aller alors qu’on lui avait rabâcher des années et des années de tout garder pour soit pour mieux extraire seule. Il bousillait tout, et elle ne lui en voulait pas. Elle n’arrivait pas à le frapper, à lui tourner le dos comme il l’avait fait pour elle. Pourtant elle aurait voulu être assez forte pour le faire, pour réussir à lui faire du mal comme il lui avait fait du mal. La haine ne venait toujours pas, jamais pour lui. Elle voulait se défaire de lui, après tous ces mois. Lui dire adieu sans regrets, sans émotions. Mais il restait lui et elle... Eh bien elle restait la personne qu’il avait su rendre meilleure sans le savoir, mais qu’il avait également brisée d’un simple coup d’épaule.


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MessageSujet: Re: ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. - Page 2 EmptyLun 26 Déc - 5:46





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    cause i don't shine if you don't shine;

    The good old days, the honest man;
    The restless heart, the Promised Land
    A subtle kiss that no one sees;
    A broken wrist and a big trapeze
    Oh well I don't mind, if you don't mind
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    Before you go, can you read my mind?
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Lorsque Camille se retrouva à l’extérieur de l’établissement, loin de l’ambiance oppressante et gênante qui l’avait poussé à partir, laissant une Chuck clairement déboussolée et blessée derrière lui, le jeune homme ferma les yeux et inspira profondément. Il avait honte de ce qu’il avait fait. Ce qu’il avait fait il y a un an, et ce qu’il venait de faire. A deux reprises, il avait tourné le dos à une des seules personnes sur qui il avait toujours pu compter, et qu’il avait volontairement repoussée alors qu’au fond, il savait pertinemment que la laisser rester à ses côtés aurait été entièrement bénéfique, pour eux deux et pour leur relation dont il ne restait plus que d’amers souvenirs trop douloureux pour qu’il pût les supporter. Se remémorer les moments qu’ils avaient passés ensemble avait quelque chose d’horriblement torturant, le souvenir de ces instants fugaces d’un bonheur authentique était trop fort pour qu’il pût en porter la signification. Camille avait conscience de la lâcheté avec laquelle il avait agi, et continuait à agir, mais ne savait comment faire pour changer. La situation avec Chuck était déjà si délicate, si complexe, et il ne voyait pas comment ils pourraient s’en sortir – comment il pourrait s’en sortir, étant donné qu’il était l’unique fautif et que les erreurs se trouvaient de son côté, qu’il était celui à reprocher du début à la fin et qu’au contraire, Charlotte s’était comportée comme la meilleure des personnes. Elle lui avait tout donné, du début à la fin. Lui aussi, il lui avait offert tout ce dont il était capable, l’avait aimée sans limites et sans craintes, s’était laissé emporter par cette relation merveilleuse et qui avait toujours porté des airs de sauveuse, tant elle avait su lui apprendre le bonheur. Les disputes avec Chuck avaient toujours été rares, et Camille réalisait sans problème qu’il ne connaîtrait probablement plus jamais une relation aussi pure et parfaite – car c’était le seul mot qu’il aurait su trouver pour décrire ce que Chuck et lui avaient partagé pendant ces quelques mois – car ce qu’il avait vécu avec elle était unique et relevait probablement du miracle. Charlotte n’avait peut-être pas le profil de la petite amie parfaite à la base, et Camille savait qu’il y avait des failles, seulement, jamais il n’y avait prêté attention, et il s’était toujours dit qu’en l’aimant suffisamment, il pourrait toujours la garder auprès d’elle. En effet, c’était ce qui s’était passé. Et il avait suffi qu’il lui fasse croire qu’il ne voulait plus d’elle, qu’il ne l’aimait plus, pour que leur relation court-circuite. Bien entendu, tout était de sa faute à lui. Il y a un an comme aujourd’hui, il ne cherchait pas à nier qu’il avait agi de manière odieuse et qu’il avait brisé Charlotte. Pourtant, Camille n’avait jamais été comme ça. L’égoïsme et la lâcheté n’avaient jamais fait partie de son caractère. Et pourtant… pourtant, aujourd’hui, il ne voyait pas comment faire autrement. Il n’arrivait plus à affronter les conséquences de ses erreurs, et même si Chuck avait clairement manifesté le désir de passer outre, de faire comme si c’était bon et de lui montrer qu’elle était prête à garder de bons contacts avec lui, il n’avait pas la force de la regarder en face et de faire semblant. Il ne pouvait prétendre que tout allait bien, mais il ne savait pas non plus comment affronter la réalité, comment faire pour résoudre et réparer ce qu’il lui avait infligé en l’abandonnant aussi cruellement, ne lui laissant d’autre choix que celui d’accepter ce coup dur.




Avant de partir, elle était venue le voir, et la vision de sa silhouette gracieuse et qu’il connaissait désormais par cœur l’empêcha de rester une seconde de plus au lit. Son regard noisette pétillait en le regardant, avec toute cette tendresse dont elle seule était capable. Une vague d’amour s’empara de lui alors qu’il la rejoignit en quelques pas, la serrant contre lui, puis l’appuyant contre le mur pour l’embrasser avec tendresse et passion comme il le faisait à chaque fois. L’espace de quelques instants, ses doigts filèrent à travers les cheveux de Charlotte, mais il s’arrêta juste avant de se faire réprimander pour avoir bousillé sa coiffure. Un moment de tendresse parmi tant d’autres, mais jamais il n’aurait su que celui-ci serait le dernier. Comment aurait-il pu ? Après tout, aucun d’eux ne savait ce qui allait se passer. Camille ne savait pas non plus qu’elle s’apprêtait à quitter son boulot, ce boulot dont elle avait toujours eu honte et au sujet duquel il n’avait jamais émis la moindre critique, le moindre reproche, le moindre jugement. Jamais Camille n’avait laissé entendre quoi que ce soit au sujet de ce métier. C’était un travail, rien de plus. En revanche, ce qui le rendait malade, c’était la pauvre estime qu’elle semblait avoir d’elle-même à cause de ce même travail. Jamais le jugement de Camille n’avait été influencé par le boulot de Chuck, mais il savait combien elle serait plus heureuse si elle parvenait à en être délivrée. Alors, il l’avait toujours encouragée, quelle que soit sa décision, pourvu qu’elle fût heureuse. Mais après tout, à quoi cela pouvait-il bien servir ? Il n’en saurait rien, rien de rien.

Peu après le départ de Charlotte, fût-ce une heure ou plus, Camille reçut un coup de fil. La voix qui retentit lorsqu’il décrocha ne lui présagea rien de bon – et ce ne fut qu’une fraction de seconde avant d’entendre les mots fatals qu’il sentit que sa vie était sur le point de basculer. « M. Dupenher ? Ici le Docteur Beaumont, de l’hôpital Saint-Louis. Je vous appelle au sujet de votre sœur, Claire… » Oh non, ça sentait le roussi. Mais jamais Camille n’aurait deviné que la suite serait aussi atroce. « Elle a subi un très grave accident de voiture – elle a été fauchée par un conducteur en état d’ébriété, et les lésions sont graves. » Une petite pause s’ensuivit, au cours de laquelle l’information tentait vainement de pénétrer dans l’esprit soudain embrumé et ankylosé de Camille. « Je suis sincèrement navré, M. Dupenher… » Mais Camille l’interrompit, incapable d’entendre ces paroles inutiles alors qu’une question bien plus urgente lui brûlait les lèvres. « Elle est morte ? » Il ne voulait pas entendre la réponse. Et pourtant, de tout son être, il priait pour qu’elle fût négative. Il aurait tout donné pour la savoir en sécurité, fût-elle toute relative… « Elle est dans le coma depuis son admission à l’hôpital. Nous faisons tout pour la réanimer. Nous allons également procéder à une nouvelle opération car, comme je l’ai dit, les lésions sont trop graves pour attendre. » Camille ne voulait pas en entendre plus. Imaginer sa petite sœur, sa Claire, déchiquetée par un stupide accident de voiture était trop dur pour lui. Pourtant, un besoin irrépressible d’être auprès d’elle s’empara de lui. Car quelque part, il savait déjà qu’après, ce serait trop tard. « J’arrive. » « Mais M. Dupenher, je crains que cela n’ait… » commença à protester le médecin, mais Camile n’écouta déjà plus. Un instant plus tard, il avait quitté l’appartement, dévasté et assommé, ses pieds le menant à sa voiture sans qu’il en eût conscience, toutes ses pensées dirigées sur une seule et même personne : Claire. Lorsqu’il appela Chuck pour la prévenir, sa voix n’était qu’un murmure rauque et quasiment inaudible. Lorsqu’il raccrocha, il prit pleinement conscience de la situation. Et là, les larmes se mirent à couler.

Le décès fut annoncé trois jours plus tard. Trois jours au cours desquels Camille ne vivait plus non plus. Il ne parlait plus, ne mangeait plus, ne dormait plus, ne quittait plus l’appartement, sauf pour se rendre occasionnellement au chevet de Claire, mais bientôt, même cela devenait trop douloureux et pénible pour lui. Il ne pouvait plus la voir dans cet état. Il se détestait de perdre espoir petit à petit, alors qu’elle avait toujours été une battante. Bien plus que lui. Rien de tout cela n’aurait dû arriver, et Camille était anéanti plus qu’on n’aurait su le décrire. Et quand, finalement, la nouvelle tant redoutée finit par tomber, lui aussi, il tomba. Il tomba dans un trou sans fond, dont il ne saurait plus jamais ressortir, il le savait déjà. Il se sentait plonger tête la première dans l’obscurité la plus totale, dans un monde de douleur et de peine. Claire n’était plus là, elle ne serait plus jamais là. Et il n’arrivait pas encore à le réaliser. Au cours des jours qui suivirent non plus. Il se contentait d’exister, de penser, à Claire. Il se remémorait leur enfance à tous les deux, les moments passés ensemble. Détresse, chagrin et fureur se mélangeaient à lui et s’accumulaient au fil des jours. Le chagrin de l’avoir perdue, la détresse de savoir qu’il ne la reverrait plus jamais, la fureur de se dire que c’était sur elle que c’était tombé alors que de ce monde, elle était sans aucun doute la dernière à le mériter. Puis, il se mit à douter. Pendant tous ces jours qui suivirent la mort de Claire et au cours desquels il se trouva incapable de faire quoi que ce soit, il se surprit à remettre en question chaque détail de sa vie. Et il en arriva même à douter de Charlotte.

Sans doute cela ne serait-il jamais arrivé s’il n’avait pas connu l’opinion qu’avait sa cadette de sa petite amie. Claire n’avait jamais été tendre avec les petites amies de son grand frère, et cette règle n’avait connu qu’une ou deux exceptions. Mais, visiblement, Chuck n’en faisait pas partie, de ces exceptions. Dès leur première rencontre, Claire lui colla une étiquette dépourvue de la moindre sympathie, à la limite du mépris. Combien de fois elle et Camille n’avaient-ils pas dû hausser le ton à cause de cela ? Claire n’avait jamais su accepter la relation qu’entretenait son frère avec Charlotte, et Camille ne pouvait supporter la manière dont elle parlait de sa petite amie, la jugeant sans se priver alors qu’elle ne connaissait rien à son sujet. Oui, sans aucun doute ces préjugés étaient-ils liés à la réputation qui accompagnait le métier de Chuck, mais cela ne permettait en rien à Claire de parler d’elle de la manière dont elle le faisait. Claire, qui avait toujours été si douce et bienveillante, s’était, pour une raison inconnue, transformée en véritable reine des glaces de cruauté et d’antipathie dès lors qu’il s’agissait de Chuck. Jamais Camille n’avait compris pourquoi. Mais maintenant qu’elle était partie… il en arrivait à se demander si au final, elle n’avait pas eu ses raisons. Des raisons valables, qu’il n’avait pas pris le temps d’écouter. Comme toujours ces derniers jours, il en arriva à se reprocher de ne pas avoir été suffisamment présent pour elle. Et, ainsi, pour la première fois depuis sa rencontre avec Charlotte, il douta d’elle. D’eux.

Pourtant, Chuck avait été la plus aimante et la plus irréprochable des petites amies pendant tout ce temps. Présente plus que jamais pour soutenir Camille, elle lui avait tenu la main à chaque fois qu’elle le pouvait pour lui témoigner sa présence, mais lui la rejetait systématiquement. Dans son esprit, la décision était déjà prise. Et avant qu’il ait pu s’en empêcher, il lâcha le verdict, alors qu’ils étaient au cimetière. Les yeux rouges et encore humides d’avoir pleuré, le teint blafard et la lèvre tremblante, il avait pauvre allure. Et pourtant, elle était là, comme toujours. Pour lui, pour eux. Mais il anéantit tout en quelques mots, la laissant derrière lui, sans se retourner. Pourquoi ? Était-ce à cause de ce qu’en pensait Claire, ou parce qu’il n’avait plus la force d’assumer une relation alors qu’il était au plus bas ? Avait-il agi pour lui, pour elle, pour eux ? Il n’aurait su le dire. Il se savait égoïste, pour la première fois depuis sa naissance, peut-être. Son cœur saignait alors qu’il venait de faire une croix sur la femme qu’il aimait, et les larmes se remirent à ruisseler pendant qu’il quittait le cimetière.




Bien entendu, Camille n’avait jamais trouvé la force de partir. Il avait quitté l’appartement de Chuck, certes, mais ce n’était que pour se rendre chez ses parents. Jamais il n’avait revu la jeune femme, à vrai dire, il ne sortait plus de chez lui. il aurait réellement voulu partir, mais il n’en avait pas été capable, pour toutes les raisons du monde. Et aujourd’hui encore, il fut incapable de s’en aller. Il se forçait à marcher, à aligner un pied devant l’autre, mais il savait que cela n’avait aucun sens… Et lorsqu’il sentit quelqu’un agripper sa manche, il n’eut pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s’agissait. Et lorsqu’il la vit en larmes, lorsqu’il l’entendit parler, de toute évidence en proie à la détresse la plus profonde, il sentit son cœur chavirer comme il l’avait rarement fait ces derniers mois. Camille baissa les yeux, et, lorsque, les yeux toujours humides, Charlotte s’arrêta de parler, il s’approcha doucement d’elle et l’embrassa sur le front. Lorsqu’il lui parla, il ne chercha pas à fuir. Le moment était venu d’assumer ses erreurs. « Je suis profondément désolé, Charlotte. Pour tout, absolument tout. Mais qu’est-ce que ça change pour toi ? Je sais que rien ne pourra racheter ce que je t’ai fait, et j’en suis malade. » La suite ne fut qu’un murmure. « Crois-moi, ça me tue de te voir comme ça. On ne dirait pas, mais ça me tue. Il n’y a pas un jour qui soit passé sans que je regrette de t’avoir blessée comme je l’ai fait. Ce Camille, c’était pas moi, et celui que je suis maintenant, je ne sais toujours pas si ça l’est ou non. Tout ce que je sais, c’est que j’ai peur d’affronter ta douleur en face et de voir ce que je t’ai fait. Mais faire semblant que tout va bien… Je peux pas, même si j’aurais voulu de tout cœur y arriver. »

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MessageSujet: Re: ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. - Page 2 EmptyMer 28 Déc - 22:18




i think i love you less than yesterday.

⚡ it's like you're screaming, and no one can hear. you almost feel ashamed that someone could be that important. that without them you feel like nothing. no one will ever understand how much it hurts. you feel hopeless like nothing can save you. but when it's over and it's gone, you almost wish that you could have all that bad stuff back. so that you could have the good. chuck&camille ;;






Il s'était retourné pour la regarder. Il voyait une femme faible, ébranlée, perdue. Elle voyait cet homme froid et distant du cimetière, celui qu'elle ne connaissait pas, qu'elle ne voulait pas connaitre. Ce second visage qu'il arborait lui faisait horreur ; il était le même, mais ses yeux ne traduisaient plus sa joie de vivre. Elle avait ressentis ce changement l'année dernière, lorsqu'elle était arrivée à l'hôpital, quand elle l'avait vu assis en salle d'attente. Et elle ne revit plus cette petite étincelle. Elle pensait qu'il la retrouverait en la quittant, que ce sera un poids en moins, un nouveau départ. Mais en le voyant ici, elle s'aperçut que rien n'avait changer pour lui, absolument rien. Autrefois, elle l'aurait serré dans ses bras, pour lui montrer qu'elle était là, à ses cotés. Mais maintenant... Maintenant elle ne faisait que le regarder se détruire depuis une fenêtre, sans pouvoir tendre la main pour attraper la sienne. Il lui avait retiré ce droit. Alors elle le regardait. Lorsqu'il s'approcha d'elle, Charlotte voulut le repousser un instant. C'était trop facile. Trop simple, il la connaissait trop bien, assez pour savoir qu'elle ne lui ferait jamais de mal. Il savait que cette proximité pouvait arranger les choses, pourtant elle eut mal. Elle s'enivrait de son odeur perdue, de ses mains posées sur elle, des lèvres qui vinrent se poser sur son front. Il lui faisait du mal, encore. Elle voulait lui rendre la pareille, n'importe comment, peu importait ; mais elle ne pouvait pas. Sa voix lui fit l'effet d'une décharge, alors que ses mains retombèrent sur ses flancs, relâchant l'emprise qu'il avait sur elle. Elle laissa son front glisser sur l'épaule de l'alpha, dénué de toute force supplémentaire. Il plantait des dizaines de couteaux sur son corps, alors que les blessures précédentes n'étaient pas encore guéries.


FLASHBACK ON


« Sarah, table 13 ! » La jeune femme releva les yeux vers sa collègue. Sans attendre plus de directives, elle replaça la perruque blonde ridicule qu’on lui avait donné à son arrivée au club, ajusta son rouge à lèvre rouge, et tenta en vain de baisser le bout de tissus noir qui lui servait de short. Elle prit le plateau d’argent posé sur le comptoir et marcha en direction du milieu de la pièce. Encore mal à l’aise avec les talons vertigineux qu’on lui avait donné pour augmenter sa petite taille, elle arriva face à cinq hommes, visiblement étudiants et avides de plaisirs humains. C’était une belle bande de branleurs, on pouvait pas dire mieux. Ils étaient déjà bien éméchés, occupés à regarder le spectacle que Tracy, la plus douée des danseuses du club, qui leur offrait un magnifique jeu de jambe digne du moulin rouge. Charlotte se racla la gorge pour attirer leur attention, visiblement mal à l’aise mais trop fière pour se laisser abattre. « Je m’appelle Sarah et je serais ce soir votre... » Elle s’arrêta un instant, alors qu’ils attendaient la suite activement. « Petite ménagère cochonne. Je peux faire quelque chose pour satisfaire vos envies ? » « Enlève le haut ma belle ! » La phrase fut acclamée de plusieurs encouragements, alors que Chuck peinait à chercher une issue qui lui était favorable. « Autre chose peut-etre ? » Les encouragements continuaient, et alors qu’elle tentait maladroitement de les raisonner, le plus vieux et surement mature d’entre eux prit une voix ferme. « Trois whiskys et deux malibus. » Elle nota la commande sans trop s’attarder ni m’aime remercier d’un regard son sauveur -après tout, s’il était là, il ne valait pas mieux que les autres. Elle tourna les talons avec le déhancher qu’on lui avait appris à faire parfaitement, et retourna au bar chercher leur breuvages. Après une dizaines de tapes sur les mains qui se posaient sur ses cuisses ou sa poitrine, elle termina son service, épuisée, souillée, et avec seulement quinze euros en poche en comptant le généreux pourboire des garçons. Elle rentra à son appartement, salua son voisin junkie occupé à faire les cent pas dans le couloir pour se souvenir d’où il avait planqué sa came, et s’effondra sur son lit après avoir ôté son accoutrement ridicule. « Une journée de plus en enfer. »

Après quatre heures de sommeil, Charlotte émergea après deux cafés et fila à la station de métro la plus proche en direction de la Bastille. Les rues parisiennes étaient encore peu bondées à cette heure matinale, et seuls des avocats ou fonctionnaires croisèrent le chemin de la jeune femme. Elle pénétra au café « Le bon Paris », enfila sa tenue de travail bien moins courte que celle de la veille, et salua ses collègues. Elle commença par servir des bourreaux de travail, reclus avec leur ordinateur portable pour vérifier le taux de la bourse ; puis vinrent les professeurs universitaires, ainsi que leurs étudiants en nombre réduit. Elle croisait tous les jours des mères au foyer qui venaient de déposer leurs enfants, des hommes qui donnaient rendez-vous à leur maitresse dans ce petit café chaleureux et discret. « Cha’, tu prends la 11 ? » « Tout de suite ! » On la pensait épanouie dans son travail d’un simple coup d’oeil. Le nez fourré dans son bloc note, elle se plaça devant la table qu’on lui avait indiqué, et servit au client le baratin habituel, puis demanda ce qu’il désirait. « Sarah, c’est ça ? » Un frisson la parcourut de la tête au pieds. Elle releva enfin les yeux, nez à nez avec l’un de ses clients de la veille au soir. Elle avait toujours souhaité garder son double travail secret, surtout pour l’estime que l’on lui portait dans cet endroit plutôt qu’au club. L’homme paraissait visiblement surprit de la voir ici, pimpante, brune, naturelle, sans artifices et sans collants résilles. « Vous devez faire erreur. » Il ne sembla pas la croire le moins du monde, la détaillant de haut en bas, alors qu’elle griffonnait sur son calepin avec l’espoir qu’il s’en aille sans demander plus d’explications. Mais elle savait que n’importe qui serait allé voir le gérant pour dénoncer un cow-girl dans un café aussi respectable. « Juste un café. » Elle tourna les talons et fit le même trajet que la veille, vers le bar. Alors qu’elle attendait que le café soit prêt, elle se mit à le regarder enfin. C’était le même homme qui lui avait sauvé la mise devant ses cinq copains, qui lui avait laissé un bon pourboire, et qui n’avait pas siffler devant son décolleté plus que démesuré. Elle sourit un instant, posa la tasse sur son plateau et retourna lui apporter sa commande, bien moins alcoolisée que son dernier choix. Il ne dit rien cette fois, la remercia seulement. Elle pensa un instant qu’il l’avait cru, et que finalement, elle pouvait ne pas être la fille du club.
Et il revint chaque matin.
Ils discutaient de temps en temps. Jamais il n’abordait le sujet du club, et jamais elle ne le revit là-bas. Il ne lui posait jamais de questions ; ils profitaient simplement du temps d’un café, avant qu’il ne reparte.

« Passe une bonne soirée Cha’ ! » « Merci toi aussi ! » Adressant un sourire à sa collègue qui prenait la relève pour la soirée, Charlotte sortit du café, s’enveloppant rapidement dans une écharpe agréable et un gros manteau, encore peu habituée au climat primitif que lui offrait la capitale française. C’est sans grande surprise qu’elle trouva son client habituel, appuyé contre le mur, l’attendant de pieds ferme. « Je croyais avoir refusé ton invitation. » « Ta mémoire te fait faux-bon dans ce cas. » Elle sourit, faisant mine de paraitre désintéressée. Il s’était rapproché d’elle, son regard noisette la cernant de tous les cotés. « Juste un verre. » Elle prit un temps concidérable à répondre, se rapprochant à son tour de lui pour reprendre le dessus, et prit bien le temps d’articuler, un sourire au coins des lèvres. « Non. » Finalement il la conduisit à un bar assez populaire de Paris. Elle prit un simple verre d’eau, incapable de se payer mieux avec son mince revenu, et regardait son mystérieux habitué du coin de l’oeil. Ils étaient installés à une table à part, loin des discussions assourdissantes. « Alors... » « Charlotte. » Il sourit, surprit le moins du monde qu’elle puisse avoir un prénom de scène. « Charlotte... à part faire de merveilleux cappuccino, tu as une autre passion ? » Elle piqua une gorgée de la bière qu’il avait dans la main, mimant un non de la tête, clairement pour l’embêter. « Tu as encore droit à quatre questions mon cher. » Elle jouait, lui aussi. « Couleur préférée ? » « Bleu. » Il marqua un temps de pause. « Une équipe ? » « Tu rigoles ? PSG. » Il rit. Il hausse les épaules en regardant autour de lui. « Une bière ? » « Heineken. Plus qu’une question à ton actif. » Il réfléchit. « Un groupe ? » « Les missiles ? » « Ouch. » Elle rit. Il prend une gorgée de bière sans la quitter des yeux.
Après deux heures de débat sur le meilleur groupe de rock français, il décide de la ramener chez elle. Arrivée devant la porte de l’immeuble qui ne possédait pas même une serrure, elle se retourna pour se placer devant lui, un sourire aux lèvres alors qu’elle passait sa main sur sa joue. « Merci pour la soirée. » Comme simple réponse, il se pencha vers elle, avant de déposer ses lèvres sur les siennes. Elle l’arrêta, sans se reculer, et passa un doigt sur ses lèvres, plongeant son regard dans le sien. « Je ne connais toujours pas ton prénom... » « Camille. » Passant sa main dans ses cheveux, elle le laissa descendre ses baisers jusqu’à sa nuque, avant de l’entrainer jusqu’à sa porte d’entrée. Entrés dans l’appartement à peine meublé, il n’y fit pas attention. Il ne la regardait qu’elle, ses yeux, ses lèvres, faisant glisser son manteau et fermeture de sa robe. Il était doux, prévenant, lui donnait des baisers à ne plus savoir quoi en faire. Elle se réveilla vers six heures, entourée des bras de Camille. Il la tenait contre lui, comme pour la retenir, pour ne pas qu’elle s’enfuisse. Et elle ne le fit jamais.





Alors qu’il la tenait encore contre lui, elle recula, se défaisant de leur étreinte. Paris lui semblait tellement loin. Maintenant qu’elle le regardait, elle ne retrouvait plus l’homme qui l’avait fait rire en affirmant que les pacifiques surplombaient les missiles de beaucoup. Ce n’était plus le Camille qui l’embrassait dans le cou chaque matin avant qu’elle parte travaillé en essayant de deviner quel parfum elle avait mit ce jour-là. Elle passa sa main froide sur sa joue, comme ce soir-là, mais la laissa retomber aussi vite. « Rends-moi le Camille qui me disait que j’étais vraiment folle de tout miser sur le PSG. » Sa voix se brisa sur les derniers mots, alors qu’elle baissait le regard. Elle étouffait, là, avec lui. Jamais elle ne s’était lassé de sa présence, et pourtant, elle n’avait qu’une envie ; ne plus le voir. Ne plus voir les yeux noisettes qui l’avaient soutenus et aimés le temps de quelques mois et qui aujourd’hui se montraient trop faible pour lui fournir le droit au deuil qu’elle voulait faire de leur relation passée. Le regardant à nouveau, elle le vit fuir son regard, comme si il était incapable de la regarder. Elle sourit amèrement, séchant les larmes qui avaient coulé quelques minutes plus tôt, et remit en place son sac sur son épaule. « Je t’aimais Camille. Vraiment. Mais maintenant... » Elle ne termina pas sa phrase. Les mots étaient incapable de sortir. Elle secoua la tête, sentant une nouvelle vague d’émotion lui serrer le coeur. Il ne restait plus rien d’eux. Leur relation avait été enterrée en même temps que Claire, et c’était peut-etre mieux ainsi. Elle resta silencieuse un instant, regardant les passants qui passaient à coté des deux étudiants en les regardant d’un regard surprit. N’en pouvant plus, elle finit par déposer un baiser sur le joue de l’alpha, avant de se retourner sans le regarder, et de se perdre dans la foule de san franciscains.
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MessageSujet: Re: ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. - Page 2 EmptyJeu 29 Déc - 20:19





    Read My Mind by The Killers



    cause i don't shine if you don't shine;

    The good old days, the honest man;
    The restless heart, the Promised Land
    A subtle kiss that no one sees;
    A broken wrist and a big trapeze
    Oh well I don't mind, if you don't mind
    'Cause I don't shine if you don't shine
    Before you go, can you read my mind?
    It’s funny how you just break down
    Waitin' on some sign CHARLILLE



Elle posa la tête sur son épaule, silencieuse. Camille aurait cru qu’elle protesterait, que, furieuse, elle se perde dans un flot de paroles, décidée de le convaincre de son opinion. Cette technique, elle l’avait utilisée tant de fois que Camille avait pensé qu’elle y recourrait une fois de plus, pour contrer ses excuses que lui-même jugeait lamentables et tout à fait insuffisantes. Mais elle n’en fit rien. Elle se contentait de poser sa tête sur son épaule, rien d’autre. Camille voulut l’attirer contre elle, la serrer dans ses bras de toutes ses forces, comme il avait l’habitude de le faire à l’époque où leurs disputes ne duraient que quelques instants et se soldaient toujours par une étreinte où Charlotte, comme maintenant, nichait sa tête sur l’épaule de Camille. Mais là, et il le savait, c’était le désespoir qui poussait Charlotte à agir de la sorte, pas le soulagement. Ce n’était pas un bon signe, même si, évidemment, sa réaction aurait pu être pire. Et, pour la première fois depuis toujours, ce fut de la tristesse et non pas de la joie qui s’empara de Camille lorsque Chuck agit comme elle le fit, triste et résignée, si loin de la jeune femme au tempérament de feu qu’elle était autrefois, et qu’il avait aperçue quelques instants auparavant, alors qu’elle lui interdisait de se comporter en lâche comme il avait désormais trop souvent tendance à le faire.




Pourquoi étaient-ils toujours chez Charlotte ? Aucun des deux amants n’aurait su le dire. Pourtant, c’était systématiquement chez la demoiselle que les tourtereaux se réunissaient, après une longue journée de cours pour Camille et une journée de travail tout aussi longue pour Charlotte. Leur idylle naissante n’était que bonheur et tendresse et Camille commençait à voir la vie en rose. Chaque matin où il se réveillait pour contempler le visage serein aux traits fins de Chuck était comme une bénédiction pour le jeune homme, qui prenait systématiquement le temps et la peine de graver chacun des détails qui s’offraient à son regard dans sa mémoire. Des détails qu’il n’oublierait jamais, pas même après un an sans l’avoir vue. Sans aucun doute était-il trop tôt pour mettre des mots sur ce qu’il ressentait, mais une chose était sûre, elle était une perle et il serait fou de la laisser partir. À chaque fois qu’ils s’endormaient, elle se lovait contre lui et il l’enveloppait de ses bras musclés, l’embrassant sur le front, le nez et les lèvres avant de la laisser nicher son visage d’ange dans le creux de son cou. Inexplicablement, chaque matin, le visage de Chuck s’était éloigné pour se retrouver sur l’oreiller à côté du sien, mais du reste, elle n’avait pas bougé, et il pouvait toujours sentir la chaleur de sa frêle silhouette contre son corps à lui.

Ce matin-là, Charlotte commença à s’agiter dans les bras de Camille qui fit mine d’être encore endormi, observant toutefois la demoiselle du coin de l’œil. On était dimanche, elle ne travaillait pas, il l’aurait pour lui toute la journée, avec un peu de chance. Charlotte se glissa hors du lit avec une douceur qui indiquait qu’elle prenait soin de ne pas réveiller Camille en se dégageant de son étreinte qu’il avait volontairement relâchée. Lorsqu’elle fut debout, le spectacle de toute sa beauté s’offrit à Camille, qui ne se lassait jamais de la regarder, toujours époustouflé par la perfection de chacun de ses traits. Elle ne portait rien, pas même une culotte, et se mouvait avec grâce dès les premières heures du matin. À travers ses paupières mi-closes, il la vit s’emparer d’une serviette et se diriger vers la salle de bains, dont elle ressortit en même temps qu’un nuage de vapeur parfumée à l’odeur de son gel douche, toujours le même. Il ne parvint pas à réprimer un léger sourire en remarquant qu’elle n’enfila rien, sinon une robe de chambre, et retourna à son prétendu sommeil alors qu’elle quittait la pièce, toujours sans faire de bruit. Il n’était pas rare que Camille agisse de la sorte, et Charlotte, qui s’étonnait toujours de le voir profondément endormi alors qu’elle faisait un boucan monstre dans la salle de bain, ne se gênait pas pour le traiter régulièrement de marmotte.

Au bout de quelques minutes, cependant, l’odeur du café vint s’emparer des sens de Camille qui finit par se lever, passant lui aussi par la case douche, et se dirigea ensuite vers la cuisine où Chuck s’activait avec une énergie qui lui était propre. Lorsqu’il vint derrière elle et enserra sa frêle taille de ses bras, déposant un léger baiser dans son cou de cygne, elle s’arrêta quelques instants, avant de se laisser aller légèrement en arrière pour profiter de l’étreinte de Camille. Aucun d’entre eux n’aurait su dire ce qu’ils étaient en train de faire – tout ce qu’ils savaient, c’était ce qu’indiquaient les faits. Tous les matins, Camille continuait d’aller au café où travaillait Charlotte, et, souvent, la nuit, ils se retrouvaient chez la demoiselle. Ils prenaient régulièrement des nouvelles l’un de l’autre, et Camille pensait pouvoir affirmer que tous deux ressentaient plus que de l’attirance. Donner un nom à ce qu’ils partageaient aurait été impossible, c’était plus que du sexe, plus que de l’amitié aussi, mais c’était surtout dépourvu de la moindre formalité et jamais ils ne perdaient de temps dans des déclarations quelconques. Cela durait depuis quoi, trois semaines ? Charlotte avait déjà pris une place considérable dans la vie et le cœur de Camille, mais jamais ils n’en avaient discuté. Ils se contentaient de vivre au jour le jour, sans se soucier des conséquences.

Camille fit tourner Charlotte et l’appuya doucement contre le plan de travail pour l’embrasser avec tendresse, se serrant contre elle, savourant ce premier moment de passion de la journée. Elle passa ses mains autour de sa nuque et ses doigts se perdirent dans les boucles désordonnées de Camille, comme toujours. Souriant contre les lèvres de Charlotte, Camille finit par relâcher l’étreinte et murmura d’une voix encore légèrement enrouée : « Bien dormi ? Comment tu vas ? » Il crut déceler une lueur qui ne présageait rien de bon dans le regard de la demoiselle, et, surpris, attendit une explication, confus par ce qu’il venait de voir. « Ça va… » Camille ne fut pas un seul instant convaincu par le ton et la réponse de Chuck, et fronça les sourcils. « T’es sûre ? J’ai l’impression que tu ne me dis pas tout… » Charlotte détourna le regard, visiblement mal à l’aise, et Camille fronça les sourcils. Il se pencha vers elle pour l’embrasser avec douceur, mais cette fois-ci, elle ne répondit pas au baiser, visiblement de plus en plus préoccupée. « Qu’est-ce qui se passe, Charlotte ? » Un silence accueillit la question de Camille, mais la demoiselle finit par répondre, d’un ton désemparé : « Qu’est-ce qu’on est en train de faire, Camille ? Qu’est-ce que tu espères de cette relation, au juste ? » Désarçonné par la question, Camille fronça les sourcils et mit quelques secondes à répondre. « Je sais pas, Charlotte, je sais pas ce que j’espère, tout ce que je sais, c’est que tu me plais… que tu me plais beaucoup et que j’aime énormément passer du temps avec toi. Je ne sais pas jusqu’où ça peut nous mener, mais si ta question est là, ça représente quelque chose pour moi, oui, et ça compte beaucoup plus que ce que j’aurais pensé il y a quelques semaines. » Il espérait rassurer Charlotte avec cette explication, mais, loin de là, la demoiselle semblait encore plus désemparée. « Pourquoi, Camille ? Pourquoi il a fallu que tu me choisisses moi ? Tu comprends pas qu’on ne pourra jamais avoir une relation normale… avec le boulot que j’ai ? » C’était la première fois que le deuxième métier de Chuck était mentionné entre eux depuis leur première rencontre officielle, et Camille fut aussi stupéfait que déboussolé. Il ne comprenait pas pourquoi elle lui en parlait, et ce que cela pouvait changer aux sentiments qu’il éprouvait pour elle. Elle devait pourtant bien se douter qu’il n’avait jamais cru au quiproquo qu’elle avait prétexté pour l’empêcher de l’associer à Sarah, la serveuse presque dénudée qu’il avait croisée dans ce club la veille. Et, par conséquent, elle aurait dû comprendre que s’il la fréquentait quand même, c’était qu’il ne voyait pas d’inconvénient à cette double vie qu’elle menait tant bien que mal. Camille se tut, tout simplement parce qu’il était trop perdu pour savoir quoi répondre, mais de toute évidence, ce n’était pas la réaction indiquée car aussitôt, Chuck poursuivit, visiblement blessée et moins rassurée que jamais. « Je dois me déshabiller pour gagner de l’argent, Camille ! Je suis… je suis une traînée, une pute, je sais pas comment je dois l’appeler ! Des inconnus me voient presque nue tous les soirs et après ça, je suis censée être assez digne de confiance pour avoir un petit ami ? Pourquoi tu me fais ça, Cam ? Pourquoi, alors que tu sais très bien que c’est impossible ? » Camille vit une larme rouler sur la joue de Chuck et comprit combien cette question lui tenait à cœur, et combien elle était mal à l’aise par rapport à ce job qu’elle assurait probablement contre son gré. Il la connaissait suffisamment bien, ou du moins, c’était ce qu’il espérait, pour savoir qu’elle n’était pas du genre à prendre ce genre de boulot pour le plaisir. Camille se hâta d’essuyer la larme avec douceur, et, tant bien que mal, tenta de croiser le regard de Chuck qui évitait volontairement le sien. Il la serra de toutes ses forces contre lui et répondit doucement : « Jamais je ne te jugerai parce que tu es obligée de danser devant des inconnus, Charlotte. Et ne t’insulte plus jamais de la sorte devant moi, parce que je ne l’accepterai pas. Tu es une fille merveilleuse et c’est ça qui m’a attiré chez toi. Alors, bien sûr, j’aurais préféré que tu ne doives pas travailler là-bas… pas pour moi, mais pour toi. J’imagine combien ça doit être difficile de supporter tous les soirs des crétins qui ne savent pas faire preuve d’une once de respect, et tu te trouves peut-être souillée à cause de ça, mais moi, je te trouve juste courageuse. Je sais bien que tu n’aurais pas pris ce job si tu avais pu faire autrement, et jamais je te demanderai de le laisser tomber, tant que tu en auras besoin. Ils peuvent avoir une Sarah blonde qui mesure près d’un mètre quatre-vingts, moi, je veux juste ma petite Charlotte brune. » Il replaça tendrement une mèche de ses cheveux. « Si tu pensais pouvoir me repousser avec ça, c’est raté. Et si c’était la seule raison qui t’empêchait de t’embarquer dans une relation avec moi, elle n’est plus valable, et je ne vois plus la moindre raison de te cacher que j’ai envie de plus. » Plus que du sexe et des simples moments de complicité. Ce qu’il voulait, c’était une véritable relation, c’était construire quelque chose avec elle, apprendre à la connaître et lui permettre, à elle aussi, de le connaître à son tour. Il la voulait elle, et pas juste son corps et quelques heures de son temps. Il voulait pouvoir la montrer à ses amis en clamant avec fierté : « C’est elle, ma petite amie. » En un rien de temps, il s’était attaché plus qu’il ne l’aurait jamais cru à Charlotte. « Tu veux savoir ce que je veux ? Maintenant, tu le sais. Je te veux aussi longtemps que tu voudras de moi. Car jamais je ne te laisserai partir de mon plein gré. » Ce fut ce mensonge qui marqua le début de leur relation. Pourtant, lorsque Camille prononça ces quelques mots, ce fut avec toute la sincérité du monde.




Désormais, que restait-il d’eux ? Toute la tristesse du monde était lisible dans leur regard à chacun, Camille parce qu’il regrettait sa manière d’agir, Chuck parce qu’elle était toujours blessée par le comportement de son ancien petit ami. Ils n’étaient plus les mêmes, tout semblait s’être évaporé. Ils n’étaient plus que deux inconnus qui étaient seulement capables de ressasser de vieux souvenirs, des moments fugaces qui semblaient appartenir à une autre vie. Des souvenirs remontés du néant pour chanter impitoyablement les refrains oubliés de leur bonheur révolu – c’était ainsi que l’avait dit Proust, et c’était ce que ressentait Camille dont toute la mélancolie était palpable alors qu’il soutenait le regard de Chuck, qui, elle aussi, témoignait de tous les regrets qui l’habitaient. L’entendre lui dire qu’elle l’avait aimé mais que désormais, tout était terminé, c’était un réel déchirement. Mais à quoi pouvait-il s’attendre d’autre ? il eût été fou de lui donner tort alors que tout le long de leur relation, elle avait été juste et loyale, et ce, malgré les doutes qu’elle avait manifestés les tous premiers jours de leur relation. Camille, lui, avait plongé dedans tête la première. Mais il avait été le premier à en émerger pour y mettre fin, trahissant ainsi la promesse par laquelle il avait convaincu Chuck de s’embarquer dans cette histoire. Alors, comment pourrait-elle lui pardonner ce qu’il avait fait ?

Elle s’éloignait déjà, et, impuissant, Camille la regarda partir. L’espace d’un instant, il envisagea de s’élancer à sa poursuite, de crier son nom pour qu’elle se retourne, en même temps que la foule que tous deux étaient en train de fendre, et, lorsqu’elle se retournerait, de la prendre dans ses bras et de l’embrasser passionnément. Mais il n’en fit rien. C’était trop tard. Tout était trop tard, désormais, et il n’y avait plus rien qu’il pût faire. Peut-être était-ce mieux ainsi. Mais cela n’en restait pas moins douloureux.

Et avant qu’il eût le temps de comprendre, tous ses souvenirs du temps où elle était éprise de lui, et qu’il avait réussi jusqu’à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être, trompés par ce brusque rayon du temps d’amour qu’ils crurent revenu, s’étaient réveillés, et à tire d’aile, étaient remontés lui chanter éperdument, sans pitié pour son infortune présente, les refrains oubliés du bonheur.






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MessageSujet: Re: ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. ❝ WHAT IF ? ❞ charlille. - Page 2 EmptyMar 7 Fév - 0:10

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