Brooke& Pacey♥

Parcourir deux kilomètres sur dix centimètre de talon, c’était juste un supplice. Brooke se demandait comment elle pouvait infliger ça à ses pieds, mais quand on portait un tailleur qui cintrait votre corps à merveille, la souffrance était vite oubliée et laissait place à une classe que seule Brooke Rowen-Glaswell savait porter. La jeune fille de vingt quatre ans avait rendez vous avec son coup de cœur Pacey. Du calme, par rendez vous, entendez une sortie shopping entre deux personnes. Ouais, car on ne pouvait pas dire ami, car ils se connaissaient à peine. Leur rencontre s’était déroulée dans un lieu comment dire assez étrange pour un premier tête-à-tête : les toilettes pour homme du campus de Berkeley. Ajoutez au lieu bizarre, une approche tout aussi improbable. En effet, notre prof de mathématiques préférée avait carrément voulu violer le beau Pacey. Pas franchement la meilleure idée qu’elle avait eu, puisqu’elle avait carrément traumatisé le jeune homme. La belle s’en était voulu, et d’ailleurs à l’heure actuelle s’en voulait toujours. Après des excuses de Brooke les deux professeurs de Berkeley avaient entamé une conversation et s’était un peu confié l’un à l’autre. La blonde avait même été jusqu’à lui proposer un rencard, malheureusement, son cœur était déjà pris. Mais Brooke n’était pas du genre à lâcher l’affaire et avait donc proposer à Pacey quand elle l’avait croisé quelques jours plus tard en salle des profs, une après midi shopping… La belle parcourait donc le bitume, sur ses Christian Louboutin préférées, sortant tout droit du meilleur café de San Francisco et n’étant plus qu’a quelque pâté de maison de l’endroit où Pacey l’attendait certainement, car elle avait au moins quinze minutes de retard. Pas bien !!

Il avait donc accepté de faire plus ample connaissance avec elle. Naturellement, la belle avait choisi un lieu public, car il est clair que si elle avait opté pour un lieu plus intime, elle n’aurait pas répondu de ses actes. Comme une adolescente, qui allait à son premier rendez vous avec un garçon, Brooke se mit à sourire bêtement quand elle trouva Pacey parmi la foule. Elle se dirigea vers lui et avant même de le saluer annonça. Ne sachant pas ce que tu aimes, j’ai tout pris. Café, cappuccino, thé, à toi de me dire ce que tu préfères. Un sourire s’afficha sur son visage. Désolée pour le retard. Mais t’imagine pas ce que c’est marcher avec ses escarpins, dans une jupe aussi serrée, et en tenant toutes ces boissons. Oh la la, ‘le coup de cœur Pacey’ ne s’était pas estompé, et Brooke débitait pleins de paroles à la seconde, prouvant à tous, l’effet qu’il avait sur elle. Bonjour Pacey, tu vas bien depuis la dernière fois qu’on s’est vus ? Tout en écoutant sa réponse, elle lui prit le bras, et l’invita à s’assoir quelques secondes le temps qu’il puisse boire son fortifiant, car il est clair, que les quelques heures qu’il allait passer avec la miss n’allait pas être de tout repos. En effet, Brooke adorait le shopping, et une fois qu’elle commençait, elle ne pouvait s’arrêter. Mais là où le il avait de la chance, c’est qu’elle choisissait les boutiques de luxe, donc généralement l’accueil était chaleureux, c'est-à-dire avec une coupe de champagne, et des macarons, mais qui plus est le nombre de personnes présente dans ces enseignes de designer français, ne dépassait jamais dix. Brooke pourrait donc essayer des fringues plus divines les unes que les autres tout en discutant avec Pacey. Car le but était quand même de passer de connaissance à ami, et voir même plus, mais ça, Brooke le savait, cela serait difficile. Pour le moment, elle préférait vivre l’instant présent, et ne pu s’empêcher de sourire, tellement elle était heureuse de passer ses quelques heures avec lui…

La rentrée universitaire approchait à grands pas de loup. Pacey-Danyaël était on ne peut plus stressé. Bien plus que ses collègues d’ailleurs qui eux avaient l’habitude d’enseigner. Pour le jeune professeur en herbe, c’était une première. Et comme toutes les premières, il faut savoir bien se préparer pour le jour J. Alors lorsque Mademoiselle Rowen-Glaswell lui proposa une après midi shopping, le garçon accepta volontiers. Grâce à elle, Pacey espérait recevoir des conseils qui compléteraient l’aide d’Alcide. Peu sûr de lui pour deux sous, le jeune acteur était tout déboussolé. Il avait une trouille immense de ne pas savoir bien faire les choses. Il se sentait tel un lion en cage qu’on était sur le point d'ouvrir la porte pour le jeter dans l’arène, prêt à se faire battre. Et doué comme il était, Pacey serait encore capable de tendre à ses adversaires le bâton pour se faire rouer de coup. L’an passé était bien différent. Premièrement parce que le workers avait débarqué à Berkeley qu’à peine un mois avant la fin de l’année scolaire. Secundo, il n’était qu’un simple remplaçant au club théâtre. Après qu’Alcide ait vu la façon dont son fils s’y prenait – il faut l’avouer comme un manche à balai –, l’homme avait décidé de prendre le plus jeune sous son aile. Durant tout l’été, ils s’étaient vus régulièrement afin de faire l’apprentissage de la pédagogie au nouveau venu. Ne voulant pas se montrer trop nul auprès de son père à lui demander la liste des fournitures scolaires à prévoir… en tant qu’enseignant, Pacey-Danyaël avait décidé de tirer sur l’occasion de la sortie entre simples collègues entre Brooke et lui pour remédier à ce fameux problème.

Pacey avait hâte de revoir Brooke. Qui aurait cru ? Lui qui avait été traumatisé lors de leur rencontre dans les toilettes pour hommes – et pour cause : la jeune femme voulait limite le violer sur place – c’était lui-même qui était pressé de revoir la jolie blonde. Le garçon était arrivé avec dix bonnes minutes d’avance sur le lieu du rendez vous. L’acteur se pouvait pas s’empêcher de sourire comme un imbécile ne serait ce qu’à l’idée de la revoir. Pacey était heureux et pourtant il avait peur en même temps. C’était tout un mélange de sentiments que le pauvre ne savait pas traduire. L’heure passait et pas de Brooke à l’horizon. Avant de s’apercevoir de son retard, le jeune homme était perdu dans ses pensées. Il se remémorait la conversation qu’ils avaient eu dans les toilettes. Elle était si mignonne lorsqu’elle lui racontait ses souvenirs d’enfance. Et l’autre jour dans la salle des professeurs… Chaque fois qu’il la voyait, Brooke était de plus en plus belle. Cette femme était son rayon de soleil qui illuminait sa vie. Pacey ne savait pas ce qu’il lui arrivait. Quinze minutes de retard… Le jeune homme se demandait si elle ne lui avait pas posé un lapin. Très hésitant, Pacey prit son téléphone portable dans la main. L’appareil étant tactile, le garçon ne comprenait pas pourquoi ce dernier avait du mal à capter son doigt glissant sur l’écran à la recherche du numéro de Brooke. Pacey avait les mains moites. Il était entrain de se les frotter sur son pantalon lorsque la belle arriva enfin lui expliquant son retard. L’acteur aida la blonde à poser les boissons sur le banc à côté d’eux. Il choisit pour lui un cappuccino.

Pacey : " – Oh c’est gentil mais il ne fallait pas t’embêter pour moi tu sais. Tu veux prendre quoi ? Si tu préfères le cappuccino, je te le laisse. Je peux prendre autre chose cela m’est égal. Et ne t’inquiète pas pour ton retard va. Je n’ai même pas vu le temps passer pour tout avouer. Trop perdu dans mes pensées, enfin soit… “

Le sourire de Pacey n’avait fait que s’élargir en voyant Brooke. Auprès d’elle, il se sentait comme un enfant qui ne savait pas trop quoi faire ni dire. Elle lui faisait tellement d’effets qu’il s’était mis à lui débiter plein de paroles inutiles. Ce fut lorsqu’il se rendit compte qu’il était sur le point de lui dire qu’il pensait justement à elle que Pacey interrompu, rougissant légèrement.

Pacey : " – Si tu n’es pas à l’aise dans cette jupe et que tes chaussures te font mal, on peut aller jusque… Euh…“ Oups ! Boulette ! " – Enfin si tu veux qu’on aille quelque part où tu peux te changer pour être plus confortable dans tes habits, ça ne me dérange pas du tout tu sais… “

L’acteur avait failli s’inviter chez elle et ça ne se faisait pas. D’autant plus qu’ils ne se connaissaient pas encore réellement. Pacey s’était rattrapé de justesse. Du moins il l’espérait. Brooke le salua lui demandant de ses nouvelles. Troublé, le garçon n’avait même pas fait attention qu’ils ne s’étaient pas dit bonjour plus tôt. L’acteur fit une bise furtive sur la joue de sa collègue tout en rangeant son téléphone dans sa poche. Ils s’assirent sur le banc.

Pacey : " – Bonjour Brooke, je vais bien je te remercie. Et toi ? Mis à part ta jupe trop serrée et tes chaussures qui te font mal… “

Pacey posa sa boisson sur le banc à côté de lui. Ses mains étaient encore plus moites qu’avant l’arrivée de sa collègue. Le garçon pensait que c’était peut être à cause de la chaleur. En attendant il patientait sagement à côté de Brooke. Intimidé, il ne savait plus trop quoi dire. Mis à part…

Pacey : " – Tu veux acheter quoi de beau cette après midi ? Dis moi… Euh… Pendant que j’y pense… Tu veux bien m’aider à acheter tout ce qu’il faut prévoir pour la rentrée ? Tu as plus l’habitude que moi… Euh non ! Ce n’était pas ce que je voulais dire… C’est… C’est ma toute première rentrée en tant qu’enseignant et… Et je crois que je stresse un peu. C’est normal tu penses ? “

Le jeune homme reprit sa boisson. Il but une petite gorgée écoutant la réponse de sa belle.

La prof de mathématique ne détacha pas son regard du jeune homme. Après leur première rencontre dans les toilettes, elle n’avait pas arrêté de penser à lui, elle croyait que ça n’était qu’un coup de cœur qui allait se dissiper avec le temps, seulement, quand elle l’avait de nouveau croisé dans la salle des professeurs de l’université de Berkeley, elle avait de nouveau craqué, et maintenant qu’il était assis sur ce banc à côté d’elle, elle se rendit compte qu’il lui avait manqué ! Le hic, c’est qu’il lui avait dit qu’il avait déjà quelqu’un dans son cœur, et Brooke n’était pas le genre de nana à tenter le diable, même si elle en crevait d’envie !

Ca ne m’embête pas, au contraire, ça me fait plaisir. Elle lui sourit. Café, une chose à savoir sur moi, je ne bois que du café, noir de préférence, et sans sucre. L’archétype même de la working girl, perché sur des Louboutin avec un grand café dans sa main gauche, et son blackberry dans la droite! Ah et tu pensais à quoi ?

Elle était loin de s’imaginer qu’il pensait à elle. C’est pourtant ce qu’elle avait fait depuis qu’ils avaient convenu de ce rendez vous. En fait, elle aurait pu lui proposer de l’inviter à diner chez elle, mais elle était quasi sûre qu’il aurait décliné. Ou même lui suggérer un cinéma, et bien qu’elle adorait se retrouver dans une salle obscure avec un seau de pop corn, ils n’auraient pas pu parler, et vu qu’elle voulait en apprendre plus sur lui, ça n’était pas l’idéal. Elle avait donc opté pour le shopping. Proposer une séance de shopping à un mec n’était pas dans les habitudes de la belle blonde, mais avec Pacey, elle voulait jouer la carte de l’originalité, car elle le savait, il n’était pas comme les autres garçons !

T’es vraiment gentil. Il est clair qu’elle aurait bien émit l’idée d’aller chez elle, mais si elle se retrouvait dans un endroit qu’avec Pacey, elle n’allait plus répondre de ses actes, et il était hors de question qu’elle le fasse flipper une nouvelle fois ! Ca va, je devrais pouvoir les supporter jusqu’à la première séance d’essayage.

Car il était certain qu’elle allait tout essayer. Le pauvre allait peut être fuir finalement. Brooke était une fashion victim, si ça lui plaisait, elle essayait et si ça lui allait, elle ne cherchait pas à comprendre et l’achetait ! Elle avait de la chance d’avoir un compte en banque qui lui permettait de craquer pour n’importe quelle robe Chanel ou n’importe quelle chaussure Manolo. Issue d’une famille riche, elle n’avait jamais connu les soucis que pouvait apporter le manque d’argent, mais elle avait les pieds sur terre, et connaissait la valeur de l’argent. En même temps pour une prof de maths …

Franchement Pacey, je vais super bien, et tu sais pourquoi ? Elle hésita une seconde, mais dit quand même ce qu’elle pensait après tout, elle n’allait rien dire de mal. Parce que je sais que je vais passer l’après midi entière avec toi, et que depuis ce matin, ça me fait sourire !

Elle lui avait prévu un programme d’enfer, avec des ‘entractes’ entre les magasins. Avec la belle, il fallait s’attendre à tout, elle était imprévisible, et ça faisait partie intégrante de son charme. En parlant de charme, celui de Pacey était littéralement entrain d’agir sur la blonde. Elle l’écouta, première rentrée, wow l’angoisse ! Brooke se souvint tout à coup de la sienne. Son premier cours, elle l’avait donné à des étudiants en droit, elle était persuadée de se trouver devant un amphi rempli de matheux, sauf qu’elle comparaissait plutôt devant un jury, qui l’avait laissé parler pendant une bonne quinzaine de minutes, jusqu’à ce qu’un étudiant prenne pitié d’elle, et lui fasse remarquer qu’elle s’était trompée de classe ! La honte. Néanmoins, elle était sortie du cours, la tête haute, morte de rire, et avait fini par trouver sa classe. Ensuite, elle s’était dirigée vers la salle des professeurs, et avait fait la connaissance d’Edward qui l’avait pris sous son aile, et de celle d’Alcide qui l’avait d’emblé taquiné et l’avait tout de suite mis en confiance !

Hum… Hé bien déjà, il te faut une tenue dans laquelle tu sois à l’aise ! Ce qui sous entendait que lui aussi allait passer par la cabine d’essayage. Ensuite… Elle posa sa main sur le bras de Pacey. Je ne vais pas te mentir Pacey, un premier cours, c’est l’angoisse. Je te dirais déjà d’arriver avant tous les élèves histoire de bien t’imprégner de la salle. Après, quand ils arrivent, je les salue, et surtout je les respecte. Car je sais qu’ils le sentent. Elle s’arrêta pour boire une gorgée de son café. Mais bon, je suis blonde, bien foutue, et dans mon cours il n’y a que des geeks, donc forcément, mon audience est acquise d’avance. Elle se mit à rire. Ou tu peux penser fort à une personne que tu aimes, c’est ce que je fais dans les moments de stress, et ça fonctionne toujours. Elle se leva. Prêt pour me voir dandiner chez Chanel ?

Pacey-Danyaël ne comprenait pas pourquoi Brooke lui faisait autant d’effets. Le jeune homme était incapable de savoir ce qu’il ressentait réellement pour elle. Car ressentir des choses, oui il en ressentait. Mais c’était bizarre. Au côté de la jeune femme, l’acteur se sentait bien. Limite constamment sur son petit nuage. Ce qui était marrant car malgré cela, Pacey était d’une attention sans borne avec elle. Il buvait chacune de ses paroles sans en lâcher une miette. Ce qui était assez étonnant de Pacey quand on savait qu’il avait tendance à être une tête en l’air. Bon enfin soit… Etait ce de l’amour ? Nul ne saurait le dire. Le concerné encore moins. En fait il ne se posait même pas la question. Sachant que Brooke a été marié à son père, qui est donc son ex belle mère si on veut, pour ce jeune homme il était évident qu’il ne pourrait jamais rien se passer entre Brooke et lui. Pacey-Danyaël voulait être amoureux pour vivre pleinement une relation de couple certes ! Mais pour lui, le fait de passer dans les bras d’une femme après son père était beaucoup trop malsain pour qu’il y pense ne serait qu’un instant. Le garçon ne souhaitait absolument pas être comparé à son géniteur. Alcide était un homme mûr et d’une grande expérience. Même si Pacey ne le savait pas de source sûr pour le passé sexuel de son père, vu l’autre de ce dernier il ne pouvait que s’en douter. Alors lui qui n’avait jamais franchi le cap encore… Le garçon ne voulait pas passer pour un nul qui ne savait pas s’y prendre au lit le jour où il perdrait enfin sa virginité. Surtout qu’il avait de grandes chances malheureusement qu’il tombe sur une femme avec de l’expérience vu son âge. Bref ! Il était à la fois attiré et angoissé de se retrouver auprès de Brooke. Sans doute que l’enseignant se rendait déjà compte qu’il avait des sentiments qu’il ne devrait pas avoir pour elle. Pacey ne voulait pas souffrir. Il n’a jamais eu de chance en amour. Et ici s’il n’avait ce serait ce que l’intention d’embrasser sa collègue, il avait peur de perdre définitivement Alcide. Sa relation naissante avec son père n’était déjà pas celle qu’il aurait crue et surtout espéré avoir. C’était déjà si difficile de devenir le fils d’un homme qui se croyait encore sans enfant il y a à peine quelques jours…

Pacey : " – Café noir sans sucre… Hum d’accord c’est noté Madame ! “ Oups ! Petite gaffe… Etait elle encore Madame ou était elle redevenue Mademoiselle ? " – Tu le préfères plutôt fort ou léger ? Il faut bien que je me renseigne pour le jour où ce sera mon tour de préparer la cafetière de café en salle des professeurs… “ Elle lui demande à quoi il pensait. " – Aux toilettes ! “ Re-Oups ! Encore une gaffe ! Là c’était sûr que Brooke comprendrait. Il fallait absolument que Pacey se trouve une excuse bidon pour dévier le sujet. " – ToileTTAGE… Oui voilà… Je… Je me demandais comment les toiletteurs font pour tondre un caniche si ce dernier ne pense qu’à faire ses dents sur lui !? Imagine que la bestiole est enragée… Ca me met les pétoches rien quand y pensant… “

Il se mit légèrement à rougir. N’aimant pas mentir, Pacey but une gorgée de son cappuccino en regardant une femme promener une poussette. Le jeune professeur se demanda si un jour lui aussi aurait il la chance d’avoir un enfant ? Peut être que ça n’arrivera jamais vu le grand désastre de sa vie amoureuse devenue bien déserte ces dernières années. L’acteur observa timidement Brooke lorsqu’elle lui parla de séance d’essayage. Peut être aurait il la chance de venir avec elle. Pacey s’était toujours demandé ce que ça faisait de faire des emplettes avec une femme.

Pacey : " – Je pourrai venir avec toi ? Euh… Pas dans la cabine je te rassure tout de suite… “

Il devint immédiatement écarlate. Mal à l’aise, Pacey ne trouva rien d’autre à faire que boire qu’une traite le reste de sa boisson. Et bien évidemment il se mit à tousser car une goutte était passée de travers.

Pacey : " – Oh c’est gentil ça ! Fais… Fais attention à ce que tu dis parce que je vais finir par croire que tu craques réellement pour moi… Et… Et entre collègues ça ne se fait pas trop. Imagine si ça venait aux oreilles des étudiants. Tu aimerais être celle sur qui tombent les dernières rumeurs ? Hum… Crois moi ce n’est pas génial. Les paparazzis et autres personnes du style, il n’y a rien de pire pour casser quelque chose…. Enfin je veux dire l’ambiance… “

Bien évidemment Pacey ne pensait pas à l’ambiance dans un premier temps. C’était une idée au hasard qu’il a eu pour ne pas parler de relation naissante potentielle. […] Nos deux collègues se mirent à parler ensuite de la rentrée des classes et de l’angoisse que cela engendre chez les jeunes enseignants. Brooke joua la carte de l’honnêtement en racontant à Pacey sa manière de procéder et en lui donnant même des petits conseils. Ce qui fit sourire l’acteur, ce fut quand la blonde lui parla de geek. Pacey en était lui-même un en réalité.

Pacey : " – Au moins tu as ton fan club attitré. C’est une bonne chose pour un professeur non ? Sinon penser à une personne que j’aime… Moui… M’enfin penser à ma défunte mère me rend plutôt triste qu'autre chose donc bon en période de stress ça ne m’arrange pas car je me demande seulement ce qu’elle aurait pensé de moi si elle était encore parmi nous tu vois… “

Pour la personne aimée, Pacey n’avait pas fait allusion à une femme dont il pouvait être amoureux. Le garçon aurait pu parler de Billie mais non. Finalement l’amitié était plus forte que tout entre lui et sa colocataire. Le garçon avait finalement mis l’idée de se mettre en couple avec elle aux oubliettes.

Pacey : " – Bien évidemment que je suis prêt. En revanche je ne connais pas encore très bien cette ville. Chanel ça se situe où ? “

Un homme et une femme, passèrent devant les deux professeurs, Brooke jeta un œil vers eux, à priori, ils étaient en couple puisqu’ils se tenaient la main, mais par leur attitude, on voyait bien qu’un gouffre s’était immiscé entre eux. Elle eut presque de la pitié pour eux. Elle ne pût s’empêcher de penser à ses parents, qui vivaient un amour unique, fort, qui pouvait tout surmonter. Depuis toute petite la belle blonde admirait son père et sa mère. Lui avait toujours des attentions pour sa dulcinée, elle, se demandait chaque jour qui elle devait remercier pour avoir croisé la route de monsieur Rowen-Glaswell. Pour elle, ses parents étaient des aliens…

C’est mademoiselle. Certes j’ai déjà été une madame, mais ça n’a duré qu’une nuit. Cette fameuse soirée où elle avait épousé Alcide à Vegas, à cause de la folie de sin city mais surtout à cause de l’alcool qu’ils avaient bu tous les deux. Elle se demandait d’ailleurs comment deux personnes comme eux avaient pu en arriver là. Fort, je le préfère fort. Tu sais, si tu veux me l’apporter chez moi tu as le droit aussi, j’adore les croissants au chocolat. Elle lui fit un petit sourire. Elle savait que jamais il ne se pointerait un matin chez elle. Mais bon, autant lui préciser que s’il en avait envie, elle ne serait pas contre bien au contraire ! Aux toilettages pour chien ? Elle explosa de rire. T’es sérieux, tu pensais vraiment à ça ? Ou alors tu pestais intérieurement parce que je n’étais pas à l’heure.

Brooke était persuadée qu’il pensait à elle, mais bon elle ne voulait pas le mettre plus mal à l’aise qu’il ne l’était, car c’est clair qu’il l’était, ce qui fit sourire la jeune fille d’ailleurs. Oui, car ça voulait dire qu’elle lui faisait de l’effet. Ce qui il faut l’avouer faisait vraiment plaisir à la prof de mathématiques.

Bien sûr que tu peux venir, c’est le but du rendez vous … Elle se tut, est ce que c’était un rendez vous ? Non pour l’instant elle ne devait pas se mettre ce genre d’idée dans la tête, pas tant qu’elle n’était sûre d’avoir une chance avec Pacey. Elle n’allait pas s’accrocher à un mec qui en aimait une autre, c’était se faire du mal pour rien, et Brooke n’était pas ce genre de nana désespérée qui s’accrochait à des gars qui ne les calculait même pas. Mais, bordel, que c’était dur de ne pas se rapprocher de lui, de capturer ses lèvres, et de lui donner un baiser. Enfin je veux dire, si je t’ai proposé une séance shopping, c’est pour que tu me donnes ton avis sur les différentes tenues que je vais essayer, alors ta présence est obligatoire

D’habitude la belle Rowen-Glaswell faisait ce genre de truc seule ou avec sa meilleure amie. A vrai dire c’était la première fois en vingt quatre ans qu’elle allait faire les boutiques avec un homme. Brooke le savait, Pacey était loin d’être comme les autres mecs, c’est pour cela qu’elle l’avait choisi, elle était sûre qu’il lui donnerait franchement son avis. Et pour ne pas l’ennuyer elle avait prévu deux ou trois distractions, histoire qu’il ne se barre pas en courant. Après tout, il était du sexe masculin, et ça n’était pas forcément dans ses gênes de faire les magasins. A moins qu’il ne soit gay bien sûr, mais bon ça, Brooke n’y croyait pas une seconde.

Pacey, je craque pour toi. Tu me plais. Désolée, mais je dis toujours ce que je pense. Mais je t’oblige à rien, je sais bien que je n’intéresse pas. Wow dire ce genre de chose à voix haute lui fit un pincement au cœur ! Et je dois t’avouer, que ce que pense les autres, j’en ai à faire, et que si j’avais la chance de pouvoir m’afficher en couple avec toi, jamais je ne m’en cacherais !

Ok, alors elle ne voulait pas jouer à la fille désespérée, du coup elle lui balança ce qu’elle avait sur le cœur. Mais bon, c’était Brooke cent pourcent naturelle. Elle avait envie de dire quelque chose elle le disait. Ce qui était marrant, c’est quand elle donnait un cours et que paf en plein milieu, elle se rendit compte qu’un de ses élèves portait un haut mal assorti à un bas, elle ne se gênait pas pour interrompre son propre cours et faire remarquer à l’élève en question que son style vestimentaire laissait à désirer. C’était culoté certes, mais ça avait au moins le don d’être honnête.

C’était tout à fait ça, j’ai un fan club. Elle se mit à rire, mais se calma direct lorsque le sujet de conversation prit une tournure triste. Oh mon Dieu, je suis désolée, vraiment. Elle ne savait pas quoi dire d’autre, elle n’avait jamais été confronté à la mort, ses grands parents maternels et paternels étaient encore de ce monde. Je ne te connais pas assez pour te juger, mais je suis sûre que ta mère serait fière de toi Pacey.

Le but de la journée était enfin venu, faire du shopping. C’est donc logiquement que pour commencer, Brooke choisit son magasin préféré Chanel, qui se trouvait au dernier étage du centre commercial. Elle offrit le thé qu’elle avait en trop à un passant, et glissa son bras sous celui de Pacey direction la boutique de luxe. Quand ils y entrèrent, les vendeuses affichèrent une mine réjouie, en effet, Brooke était une habituée des lieux, et donc elles savaient d’avance que leur chiffre d’affaire de la journée allait augmenter. Quelques clientes étaient déjà présentes dans la célèbre enseigne. Brooke ne prit même pas la peine de parcourir les allées, en effet, elle avait déjà sélectionnée ce qu’elle voulait via le site internet, et un salon privé avait été préparé avec les tenues qu’elle avait choisies.

Mademoiselle Rowen-Glaswell, bon essayage à vous et n’hésitez pas à nous appeler si vous avez besoin de quoi se soit.

Une fois que l’hôtesse fût partie Brooke balança son sac à main sur l’un des canapés, et enleva ses chaussures. Elle prit la première tenue qui vint et se dirigea vers la cabine d’essayage laissant Pacey se mettre à son aise. Au bout de quelques minutes elle passa la tête par la porte. Pacey, tu peux venir m’aider stp, je n’arrive pas à fermer ma robe…

Contrairement à Brooke, Pacey-Danyaël n’avait jamais eu la chance de voir ses parents en couple se promenant main dans la main. Il aurait tant aimé être spectateur d’une scène aussi attachante que rien qu’en les imaginant, cela mettait du baume au cœur du jeune acteur. Malheureusement sa maman étant au ciel, Pacey avait une lueur de tristesse dans le regard. D’autant plus qu’il se sentait cruellement seul. Jusqu’à présent, il n’a jamais eu l’occasion de se promener lui-même avec une petite amie à ses côtés. Les très rares relations qu’il a eu – qui se comptait même pas sur la totalité des doigts d’une seule main – n’ont pas duré assez longtemps pour lui permettre de connaitre ce bonheur. Et cela n’avait jamais été très loin. Pacey n’avait jamais réellement embrassé une femme avec la langue. Il ne connaissait que les baisers de cinéma. Ceux qu’il pratiquait devant la caméra, derrière il faisait de même. A l’époque avant qu’il fasse la rencontre de Charlotte, le garçon était bien trop timide pour oser devenir langoureux un simple baiser. En fait il ne savait pas comment faire et attendait patiemment qu’une femme le guide. Depuis, durant ces années de solitude forcé pour cause d’un amour à sens unique, le garçon s’était un peu renseigné sur internet. Sur les baisers mais aussi sur le reste : comment conquérir une femme… Jusqu’à présent il n’avait pas encore eu le temps de mettre en pratique la théorie.

Pacey : " – Oui je sais… Tu… Tu t’es mariée avec Alcide. Il me l’a déjà dit… Sinon pour le café ne me tente pas que j’en serai capable. Tu te réveilles à quelle heure le matin en général ? “

Le garçon était peut être timide mais il était aussi de nature très joueur. Et lorsqu’on le mettait au défi, Pacey ne ratait une occasion pour gagner un pari. Quitte à se rendre ridicule le principal était de s’amuser. En bon enfant bien évidemment. Car si on le mettait au défi de se dénuder ou un truc du genre, l’acteur refusait immédiatement. Pacey-Danyaël avait eu trop souffert au lycée de l’humiliation publique qu’on lui a infligé.

Pacey : " – En réalité non, je ne pensais pas à ça. Mais on s’en moque un petit peu. Ce qui me passe par la tête n’est jamais bien intéressant de toute façon. Et pourquoi je te maudirais pour si peu ? Ca peut arriver à tout le monde d’être en retard. Regarde si je n’aurai pas été pressé de te revoir, il y avait de fortes chances que je sois arrivé à la bourre aussi tu sais… Enfin je veux dire si j’aurai été occupé juste avant de venir ici. “

Ca faisait tout drôle à Pacey lorsque Brooke lui parla de rendez vous. En était ce réellement un au final ? Le professeur des arts de cinéma n’en savait rien. Car « rendez vous » pouvait signifier tellement de choses au final. A quelle façon la jeune femme pensait ? Un rendez-vous galant ? Mouais bon… Là les circonstances n’étaient pas vraiment présentes. Il n’y avait pas de boite de chocolat ni de bouquet de fleurs. Et Pacey ne s’était encore moins mis sur son trente et un. Donc bon… En revanche les sentiments avaient bien présent quant à eux. Le jeune homme ne put s’empêcher de rougir davantage lorsque Brooke lui déclara ce qu’elle ressentait pour lui. Le pauvre détestait la situation. Pourquoi avait elle été marié à son père ? Si seulement Brooke n’avait jamais été avec Alcide les choses auraient été tellement plus simples…

Pacey : " – Ne dis pas ça, c’est faux ! Sinon je ne serai pas ici avec toi en ce moment… C’est… C’est juste que c’est… Ce n’est pas possible c’est tout… Je ne peux pas, je n’en ai pas le droit… I… Imagine que ton mari t’aime toujours… Si tu… Si tu t’es mariée avec lui c’est que tu devais l’aimer sinon tu ne l’aurais pas fait… On ne peut pas se marier à la légère comme ça, je n’y crois pas… Je ne veux pas être un obstacle pour toi et Alcide… “

Pour le Bonheur de son père, Pacey-Danyaël était prêt à sacrifier le sien. Pour avoir l’amour de cet homme, il avait déjà abandonné sa carrière d’acteur pour suivre les pas de son géniteur. Pacey rêvait tellement qu’Alcide soit un jour fier de lui. Mais cela arrivera t il un jour ? Peut être que l’homme ne l’aimera jamais comme un fils. Peut être il ne restera qu’un collègue, au mieux un ami, au pire rien du tout…

Pacey : " – Je ne sais pas. Je ne crois pas… Maman n’aurait pas appréciait que je sacrifie ma carrière d’acteur pour retrouver la trace de mon père. Pour marcher sur ses pas comme un petit toutou suivant son maitre car il n’a pas d’autre repère que lui dans la vie. Au contraire ma mère serait triste de le voir me rejeter comme il l’a fait en apprenant qui je suis… Je… Je ne peux pas l’en blâmer oh ça non… “

Pacey haussa les épaules en détournant le regard de Brooke. Il se pinçait fortement les lèvres comme pour ne pas craquer. Il ne voulait pas se remettre à pleurer devant la jolie femme. Que penserait elle de lui sinon ? Pacey-Danyaël était très sensible. […]

Arrivés chez Chanel, le jeune homme fut étonné de l’accueil des employés envers eux. Brooke se comportait comme si elle était chez elle. Pendant que la jeune femme partit essayer une tenue, Pacey s’installa sur le canapé face à la cabine où se changeait sa collègue. Au bout de quelques minutes, Brooke passa la tête pour lui demander de l’aide.

Pacey : " – Attends j’arrive… “

A peine devant le rideau, Brooke le lui par le bras pour le faire entrer. De toute évidence la pauvre n’allait pas sortir la robe entièrement ouverte et laissant plus que voir ses sous vêtements au grand jour. Le garçon comprit immédiatement ce qu’il devait faire. Pacey prit la petite languette de la fermeture à glissière et la leva tout doucement en prenant bien soin de ne pas pincer la peau de Brooke. La cabine était assez à l’étroit. Le garçon était presque collé au dos de sa collègue. Pacey profita de ce rapprochement se sentir discrètement le parfum de sa belle. Brooke l’envoûtait. Et le fait de savoir qu’elle le voulait n’arrangeait pas les choses. Une fois la robe fermée, le garçon prétexta vérifier si la fermeture était mise correctement pour caresser tendrement le dos de sa collègue. Sentant la chaleur lui monter aux joues, Pacey sortit immédiatement de la cabine d’essayage suivi de Brooke qui vint s’admirer devant le miroir. Elle portait une robe rose pâle. Décolletée le haut en fine dentelle, elle s’arrêtait juste en dessous du genou. Il y avait un ruban rose bonbon entourant la taille.

Pacey : " – Attends j’ai oublié de faire le nœud. Retourne-toi… Tu es magnifique. Elle te va à ravir. Et au moins dans cette tenue tu ne dois pas te sentir toute à l’étroit… “

Plaisanta t il sur les derniers mots. Pacey admirait Brooke. Il bavait pour ainsi dire sur elle. Heureusement ce n’était qu’une image. Le jeune homme avait une envie folle d’embrasser la jolie blonde. Mais il se retint. Il n’avait pas le droit de faire ça ni à Alcide, ni à Billie. Et encore moins à la mémoire de la défunte Chuck.

Ah bon tu es au courant ? Brooke pesta intérieurement quand il lui rapporta que c’était Alcide en personne qui lui avait annoncé la nouvelle. La blonde aurait préférée le dire elle-même à Pacey. Toute l’université savait que les deux professeurs avaient été mariés, les rumeurs les plus folles couraient d’ailleurs à propos de cette union. Enfin si on pouvait appeler ça un mariage, il avait duré moins de vingt quatre heures, et dire oui, devant un sosie d’Elvis, totalement soûls n’était pas franchement la définition du mariage. Enfin bref, Pacey était au courant. Une chose à savoir sur moi beau brun, je ne suis absolument pas du matin, donc généralement je n’ai pas d’heures pour me lever. D’ailleurs cette année, à la rentrée, elle s’arrangerait pour n’avoir cours que les après midis. Néanmoins, si tu débarques un matin chez moi avec le café et les croissants, crois moi que l’accueil serait chaleureux. A moins qu'il ne tombe sur sa petite soeur Leiya, si elle était dans un bon jour, il passerait un bon moment, si elle était dans un mauvais, Brooke était sûre que Pacey ne voudrait plus jamais revenir chez elle...

Tu étais pressée de me revoir ? Bah oui, ça n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Brooke ne pût s’empêcher de sourire, de nouveau, putain ce n’était pas croyable, cet effet qu’il avait sur elle, à ses côtés, elle n’arrêtait pas de sourire. Bien qu’elle ne soit pas adepte des tirages de tronche, Brooke n’était jamais aussi heureuse de vivre que quand elle se trouvait avec lui. Et c’était seulement la troisième fois qu’elle se trouvait en sa présence.

La suite des paroles du jeune homme fit halluciner Brooke. Il croyait vraiment qu’elle était amoureuse d’Alcide ? En fait, elle n’avait jamais rien éprouvé pour lui, juste de l’affection, mais amical. Ce mariage avait été une belle connerie, certes Brooke ne le regrettait pas, mais elle n’avait rien pris de toute cette mascarade au sérieux, et elle savait très bien qu’Alcide non plus. D’accord, les deux ex amants n’avaient jamais vraiment reparlés de cette nuit à Vegas, mais Brooke était sûre et certaine qu’Alcide non plus n’avait jamais rien éprouvé pour elle. Pacey, que ça soit bien clair, il n’y a rien entre Alcide et moi, et il n’y aura jamais plu rien. Elle marqua une petite pause, cherchant ses mots, voulant bien faire comprendre à Pacey qu’il n’avait rien à craindre. J’aime Alcide, ça c’est sur mais comme un ami, entre lui et moi il n’y a jamais eu de sentiments amoureux. Notre mariage furtif n’était que le résultat, de la plus grosse cuite au monde. Le pire c’est que Brooke c’était foutu de la tronche plus d’une fois de toutes ces personnes qui allait à Sin City pour des mariages éclairs, mais avait rire jaune quand elle aussi était tombée dans le piège de Las Vegas.

Décidément la vie du jeune homme était bien triste, et en plus il était célibataire, même pas une nana pour le consoler. A ce moment précis Brooke se fit violence pour ne pas le prendre dans ses bras. Bordel, elle désirait plus que tout, être cette fille à qui il aimerait se confier, être l’épaule sur qui il pourrait pleurer en cas de coup dur, elle le voulait lui, rien que pour elle. C’est donc pour ça que tu as sacrifié ta carrière ? Oui car ne l’oublions pas, Brooke était une fan inconditionnelle du jeune homme et avait été bien triste d’apprendre qu’on ne le verrait plus aussi souvent qu’avant derrière et devant une caméra, voir plus du tout. Je suis désolée Pacey, ce gars est un gros con, il n’avait pas a te rejeter ! Brooke ne connaissait rien de l’histoire du jeune homme et ne posa pas de questions, si il avait envie de se confier, elle savait très bien qu’il le ferait, et si ça n’était pas le cas, tant pis, après tout c’était sa vie privée à lui.

Les deux professeurs étaient donc dans le magasin préféré de la belle Rowen-Glaswell. C’est vrai qu’avoir de l’argent apportait son lot d’avantage. En temps normal une armée de vendeuse serait présente dans le salon privé avec Brooke. Mais pour cette fois-ci, elle avait fait stipuler qu’on la laisse tranquille. Pacey la rejoint donc dans la cabine d’essayage pour l’aider à fermer sa robe, quand sa main fit glisser la fermeture le long de son temps Brooke sentit son corps battre la chamade, la proximité était telle entre les deux gens que si elle se retournait, il est clair qu’elle craquerait ! Qui plus est, elle sentit cette main qui se glissa le long de son dos, si elle ne sortait pas dans la seconde, la scène qu’il avait vécu dans les toilettes allaient se reproduire, mais il est clair que cette fois-ci, Brooke ne serait pas se retenir. C’est donc avec empressement qu’elle suivit le pas de Pacey. Mais a peine était-ils sortis que de nouveau il posa de nouveau les mains sur elle. Pacey… Elle plongea ses yeux dans les siens. Je… Elle détourna à contre cœur son regard et contempla son reflet dans le miroir. C’est vrai qu’elle était belle, elle avait toujours plu aux garçons, mais en ce moment un seul lui faisait de l’effet, c’était celui qui était à côté d’elle. Elle glissa sa main dans celle de Pacey et entremêla ses doigts avec les siens. De nouveau elle regarda le miroir. Là, on peut dire que c’est parfait. Le reflet qui s’affichait lui plaisait. Mais bon, il lui avait bien fait comprendre que ça n’était pas franchement le moment idéal. Elle lâcha donc sa main et se dirigea vers la table où était posé du champagne et des macarons. Tu veux quelque chose ? Une coupe ? Un macaron ? Je serais toi, je prendrais des forces car … La belle n’eut pas le temps de finir sa phrase que deux vendeuses entrèrent dans la salon avec un portant sur lequel pendait des costumes pour homme. Quand les deux intruses quittèrent les lieux, Brooke défia Pacey. Bah quoi, tu ne croyais quand même pas que j’allais être la seule à faire le mannequin, si ?

Pacey-Danyaël fut étonné de la réaction de Brooke lorsqu’il lui avoua qu’il était au courant pour son mariage avec Alcide. Pourquoi semblait-elle gênée ? A croire que cela était un secret d’état ou il ne savait pas quoi. Ou alors voulait-elle lui épargner son expérience ? L’acteur n’en savait rien. Il était juste triste que ce passage de la vie de celle qu’il côtoyait et de son propre père soit véridique. La jolie professeure de mathématiques lui précisa néanmoins qu’il n’y avait pas le moindre sentiment amoureux entre elle et le plus âgé des trois.

Pacey : " – Tu as fait l’amour avec lui ? … Enfin je veux dire… Tu… Vous… Euh non, laisse tomber… Ca… Ca ne me regarde pas de toute façon tu me diras… “

Pacey se montrait terriblement jaloux. Le jeune homme se remémorait les paroles de son père au sujet de son ex femme. Brooke était bien mais il ne fallait pas la choisir pour sa première fois. Dieu que le garçon avait pris en horreur ce conseil. Plus l’acteur passait du temps avec elle et plus il s’attachait à elle. Miss Rowen-Glaswell l’attirait comme un aimant. Pacey avait beau cacher et refouler ses sentiments, il ne pouvait néanmoins pas cacher sa déception amoureuse. Pourquoi fallait-il toujours qu’il craque sur des femmes qu’il ne pourrait jamais avoir ? Quoiqu’avec la Workers, il n’avait qu’à claquer des doigts pour l’attirer dans son lit. Si la rumeur sur la jeune femme était vraie, Brooke était une fille facile. Souillée par x nombre d’hommes qu’elle avait eu dans son passé. Pacey ne voulait pourtant pas le croire. Il espérait avoir mal compris. Le jeune homme était encore si pur qu’il voulait à tout prix que Brooke le soit aussi. Il la désirait tant qu’il voulait déjà la connaitre par cœur. L’acteur ne voulait pas se jeter la tête la première dans une relation qui ne pourrait pas tenir la route. Contrairement à ce qu’il prétendait lorsqu’on lui parlait de son célibat, être seul le pesait énormément. La vie de Pacey n’avait actuellement aucun sens. Maintenant qu’il avait enfin retrouvé l’homme qui était son père, le garçon n’avait plus aucun but dans la vie. Enfin si, il en avait un mais jamais l’acteur vous l’avouera. Pacey-Danyaël voulait réellement connaitre l’amour. Il recherchait une relation sérieuse. Trouver la femme avec qui il passerait le restant de sa vie à ses côtés. Dans son utopie, cette femme serait aussi vierge que lui. Qu’il soit pour elle son unique comme elle le serait pour lui. Malheureusement les pages du passé ne peuvent s’effacer avec une baguette magique. Ce serait trop simple. Ces pages là ne peuvent encore moins se déchirer. La seule solution pour Pacey était donc le mariage. Que Brooke soit une femme expérimentée lui aurait beaucoup moins posé de problèmes si elle n’avait jamais été mariée. Hors même ça lui avait déjà été pris. La blondinette n était plus qu’un fantasme inassouvi. Un songe impossible auquel Pacey n’avait plus que le choix de faire une croix sur elle. Et ça lui brisait le cœur. Alcide était son père, son géniteur. Théoriquement et de manière générale, Pacey-Danyaël n’avait pas le droit de coucher avec son ex belle mère. Tomber en amour avec elle, ça l’acteur le pouvait. C’était surement déjà le cas. Mais l’avouer il ne pouvait pas. C'était juste une question d'éthique. La situation était bien trop malsaine.

Pacey : " – J’ai grandi sans père à mes côtés. Ma mère est décédée lorsque je n’étais qu’un adolescent. Je ne connais pas plus grande souffrance au monde que celle d'être un orphelin, d'être un enfant privé de ses parents. Je ne souhaite ça à personne. Alors oui j’ai mis temporairement ma carrière d’acteur de côté pour le retrouver. Lui qui m’a toujours manqué dans ma vie. J’aurai tant aimé le connaitre du vivant de maman. Il a été son unique amour tu sais. Alci… PA-pa ne peut être qu’un homme exceptionnel pour mériter autant d’attention de ma mère. De ce que je sais de lui, il l’est réellement. Je ne lui en veux pas de m’avoir rejeté dans un premier temps. Au contraire je ne peux que me mettre à sa place. Je ne sais pas comment je réagirais le jour si un homme venait me voir pour m’annoncer qu’il est mon fils. Bon certes théoriquement je ne peux pas avoir ce problème là encore comme je n'ai jamais fait l'amour mais bon… Il lui faut juste un temps d’adaptation. Je lui laisserai le temps qu’il faudra pour qu’il se fasse à cette idée que lui, qui a toujours désiré un enfant soit déjà père d’un homme de vingt-huit ans. D’un homme qu’il ne connaissait pas encore il y a un trimestre de cela. “

Pacey-Danyaël avait fait l’erreur de commencer à prononcer le prénom de son géniteur. Le garçon ne voulait pas créer de problème à Alcide. Et encore moins le mettre dans l’embarras. L’acteur espérait de tout cœur que Brooke ne fit pas attention à ce détail. Comment réagira t elle si elle savait qu’elle avait devant ses yeux son ex beau fils ? Ex beau fils qu’elle n’avait jamais cessé réellement de draguer. […]

Pacey : " – Non merci je n’ai vraiment pas faim. Je te remercie. Je… “

Ni l’un ni l’autre n’eut le temps de finir leur phrase. Pacey-Danyaël ne se vit donc pas vraiment le choix que de s’exécuter. Lui qui avait fait plusieurs défilés de mode pour payer ses études de cinéma, cela avait lui rappeler de bons vieux souvenirs…

Quel début d’après midi, décidément, avec Pacey rien ne se passait jamais comme prévu, ce qui il faut l’avouer plaisait assez à Brooke, au moins elle ne s’ennuyait pas. C’était parfait, en fait, non seulement, elle passait du temps avec une personne qu’elle appréciait de plus en plus à chaque seconde, mais en plus, elle ne s’ennuyait pas. C’était rare que ça arrive, généralement quand les hommes étaient avec elle, le seul truc qui les intéressait, c’était de se trouver au lit avec. Mais elle savait qu’avec Pacey elle n’aurait pas se problème, c’est certainement pour ça qu’en sa présence, elle était cent pour cent naturelle, et qu’elle ne jouait aucun rôle. En fait, le jeune homme avait un effet bénéfique sur elle, il tempérait son caractère qui se laissait souvent s’emporter pour un rien. Au côté de l’acteur-réalisateur, elle était juste Brooke, une jeune femme de vingt quatre ans, qui vivait chaque instant qu’on lui offrait comme si c’était le dernier, mais qui savait savourer aussi l’instant présent…

C’est clair que ça ne te regarde pas dit elle légèrement énervée non pas par les propos de Pacey mais par le fait, que ça ne soit pas elle qui lui ait annoncée qu’elle avait été mariée avec Alcide. Qu’est ce qu’il avait bien pu lui raconter d’autres sur elle ? Eh bien que sa vie sexuelle, n’avait pas lieu d’être étaler dans son magasin préféré, elle préféra rétablir la vérité auprès de Pacey. Oui, j’ai couché avec, juste cette nuit là. Je pourrais te dire que si je me suis retrouvée dans le même lit que lui c’est parce que j’étais totalement soule. Certes, c’est vrai. Mais si j’ai fait l’amour avec Alcide, c’est aussi parce que j’en avais envie. Et crois moi que ça n’est pas la partie de ma vie dont je suis le plus fière, mais je l’assume totalement. Elle le regarda, bordel plus elle posait son regard sur lui, et plus il l’envoûtait. Elle l’aimait, elle le connaissait à peine, mais passer une seconde de plus sans lui, serait un enfer, elle le savait. Elle avait déjà été amoureuse précédemment, mais c’était bien la première fois qu’un garçon lui faisait autant d’effet. Alcide fait parti intégrante de ma vie, c’est un des premiers professeurs que j’ai rencontré ici, je le respecte énormément, et je l’admire aussi. Mais ça s’arrête là ! Elle espérait avoir été claire. Je veux dire oui, j’ai été mariée avec, oui j’ai couché avec, mais regarde où ça nous a mené, à un divorce même pas vingt quatre heures après le ‘oui’ fatidique, crois moi que si il y avait eu un quelconque sentiment entre nous deux, on n’aurait pas mis fin aussi rapidement à notre union. C’était certainement la raison. Un sujet, qu’elle ne manquerait pas d’évoquer avec Alcide incessamment sous peu. Et tant qu’on en est à se faire des confidences. Sache, que je ne suis pas une sainte, j’au couché avec plusieurs hommes, mais ça ne fait pas de moi une salope. C’est vrai quoi, les gars qui se tapaient des nanas différentes tous les soirs, c’était des héros, alors que les filles étaient considérées comme des trainées. Attention, à ne pas se méprendre, Brooke ne s’envoyait pas en l’air tous les soirs avec un mec différent. Sache aussi Pacey, que bien que ça ne te fasse aucun effet, je suis littéralement en train de tomber amoureuse de toi et … Elle marqua une légère pause, avec la suite de ces paroles, il risquait de prendre ses jambes à son cou mais tant pis, il fallait qu’elle le dise. Pacey, je crois bien souffrir de ne pas pouvoir passer toutes les minutes du monde en ta compagnie…

Malheureusement, la belle blonde n’avait pas prévu la suite des paroles du jeune homme. Un coup de tonnerre s’abattu littéralement dans le salon privé de chez Chanel. ALCIDE est ton père ? Brooke ouvrit grand les yeux et ne pût lâcher son regard de celui de Pacey. Oooh mon Dieu. Merde ! Elle ne savait pas comment réagir devait-elle se barrer en courant tellement cette révélation eut l’effet d’une bombe sur elle. Mais il est clair que ça n’était pas la solution pour laquelle, il fallait opter. Elle se tut quelques instants réfléchissant, se demandant quelle attitude était la meilleure à adopter. Mais quelle révélation de malade. Tout s’embrouillait dans son esprit. Alcide, son ex mari, était le père du mec qu’elle aimait. Il lui faudrait une vie entière chez le psy pour se remettre d’une nouvelle pareille. Un million de questions se bousculèrent dans sa tête ! Genre, le temps d’une nuit, elle avait été la belle mère de Pacey. Elle prit la coupe de champagne qui se trouvait à côté d’elle et la but cul sec. Certes l’alcool n’allait pas remettre en place ses idées, qui plus est, Pacey allait la prendre pour une alcoolique mais bon, ça la calmait, tout du moins, quelques minutes. Bah ça alors quelle nouvelle. Et ? Brooke, il fallait trouver autre chose qu’un ‘bah ca alors quelle nouvelle’. La jeune fille se tut de nouveau quelques minutes. Comment tu l’as appris ? Et t’as ressenti quoi la première fois que tu l’as vu ? Maintenant qu’elle était au courant de toute l’histoire, il était clair qu’elle allait entrer en mode curieuse, Pacey lui en avait trop dit mais pas assez non plus, du coup, elle allait le harceler de questions. Laisse tomber la séance d’essayage, notre conversation est bien plus importante. Tu vas lui dire ? Enfin, je veux dire, c’est le but non ? Tu vas être amené à le croiser chaque jour de l’année scolaire, à un moment ou à un autre, va falloir agir…