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God bless the back-Up Plan Ҩ Byby

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MessageSujet: God bless the back-Up Plan Ҩ Byby God bless the back-Up Plan Ҩ Byby EmptyDim 17 Juil - 15:52

God bless the back-Up Plan Ҩ Byby Tumblr_logppgo9Jd1qdg9mo

Vingt heures et six minutes, arrivée à Cancun. Tout un chacun avait apporté plusieurs valises pour cette grande aventure, et il n’y avait qu’un futur professeur de Berkeley pour n’avoir pris qu’un pauvre sac de voyage pour tenir durant ces vacances. Abbygail Vodianova n’avait rien oublié de ses dettes et autres problèmes sentimentaux, mais elle avait décidé de faire fi de tout cela en profitant de ce break tous frais payés par l’université où elle allait enseigner la danse dès la rentrée. Même si elle avait voyagé léger, du fait qu’elle ait dû vendre une quantité impressionnante de vêtements pour éponger les dettes dont sa saleté de tante était à l’origine, Abby était partie confiante. Elle n’avait plus voir le moindre visage connu, et tâcher de se fondre dans la masse pour oublier tout ce qui la tracassait habituellement. Pour la première fois depuis des lustres, c’était un visage épanouit et un sourire sincère qui marquait les traits de porcelaine de la jolie russe. Son sac de voyage à l’épaule, la démarche assurée, elle suivit le groupe jusqu’à l’hôtel d’un luxe presque indécent avant d’être informée sur le numéro de sa chambre : C’était la trentième, au troisième étage, et bien qu’elle n’ait pas pleinement conscience du fait qu’elle n’allait pas être seule, la volcanique blondinette n’en n’avait cure. Après le voyage, tout ce dont elle avait besoin, c’était l’opportunité de pouvoir passer un coup de fil à Charles, son majordome de toujours, et de pouvoir se glisser dans des draps en soie pour se sentir tel un poisson dans l’eau. Abby n’était même pas certaine d’honorer le dîner de bienvenue prévu dans la soirée tant la fatigue pesait d’ors et déjà sur ses frêles épaules : Elle comptait récupérer un maximum pour avoir l’opportunité dès le lendemain de se lever tôt afin de partir courir sur la plage, pieds nus, profiter ainsi de l’air frais qui allait remplir ses poumons et lui faire un bien formidable. Elle n’allait pas jusqu’à vouloir s’entraîner à la danse pendant ses vacances…Il y avait fort à parier pour qu’elle se contente d’entretenir les courbes déjà divines de son corps sculpté, sans chercher à en ajouter des tonnes. Il était évident qu’elle allait devoir trouver des palliatifs afin de s’éviter la tentation du shopping, réflexe qu’elle ne pouvait décemment pas se permettre à la vue de ses finances catastrophiques, mais si l’envie lui en prenait, Abby avait apporté LA solution d’urgence : Son ordinateur portable. Connexion internet intégrée, plusieurs proxy de protection et autres types de programmation lui assurant la chance de pouvoir trafiquer quelques comptes en banque en cas de pénurie sèche d’argent. Jusqu’ici, elle n’avait jamais utilisé son talent de hacker pour autre chose que quelques affaires épineuses du FBI, mises entre ses mains pour éviter de finir en prison pour un temps considérable…Mais qui dit Cancun, dit plage, soleil, et forcément restaurants et shopping. Abby ne pouvait pas se permettra d’avoir l’air d’une pauvrette alors qu’elle venait tout juste de fouler le sol de cette véritable terre promise, qui allait lui mettre probablement un brin de plomb dans la tête. C’était en tout cas à espérer.

ABBY – « Nom de dieu, mais c’est un palace cette chambre !! Bon, installation, coup de fil et hop, on est parti ! »

Non, elle n’avait aucune intention de sortir de cette fameuse chambrée pour l’instant, mais elle comptait probablement reposer ses membres fatigués dans un bon bain, ou en s’étirant sur l’immense lit double présent au milieu de la pièce, comme s’il s’agissait effectivement d’un palace. Même en tant que fille de mafieux, Abby avait rarement vu autant de luxe de sa vie…Il fallait dire qu’elle n’était plus vraiment habituée à être servie de A à Z et ne plus avoir à produire le moindre effort pour obtenir ce dont elle avait besoin. C’était typiquement ce qu’il fallait à la jeune femme pour se ressourcer et ainsi passer outre la montagne homérique de problèmes qui se posait irrémédiablement sur ses frêles épaules. Ainsi, elle n’eut aucun scrupule à se saisir du téléphone de la chambre, tout en rangeant le peu de vêtements qu’elle avait apportés pour les vacances, afin de passer le fameux coup de fil promis à Charles, ce majordome vieil ami de son père qui l’avait pratiquement élevée. Il avait été présent durant tous les coups durs de la demoiselle, et s’était également émerveillé avec elle de tous les moments précieux. En somme, il occupait davantage de place dans le cœur d’Abby que ce père biologique qu’elle ne voyait que de manière très occasionnelle et qui était mondialement recherché pour ses activités on ne peut plus illicites. Les rapports d’Abby avec sa famille avaient toujours été redoutablement compliqués. Il n’y avait qu’à l’observer aboyer sur sa sœur jumelle pour se rendre compte que le nom même de Vodianov lui sortait volontiers par tous les orifices, et ce à toute heure du jour comme de la nuit. Le symbole même de famille était très spécial aux yeux de la jolie russe. Elle n’avait jamais eu réellement l’esprit de cocon familial, ou l’opportunité de toucher ce concept du bout des doigts. Abby était solitaire depuis sa plus tendre enfance, et celui qu’elle s’apprêtait à rassurer au bout du téléphone, c’était le seul être au monde en qui elle avait une confiance pratiquement aveugle…Et pour cause, lorsqu’elle avait été atteinte de cécité, et ce pendant trois ans, il ne l’avait pas abandonnée une seconde et ne lui avait jamais fait faux bond. Abby ne l’avait pas oublié, et l’oublierait certainement jamais, bien que ce ne soit pas très étonnant lorsque l’on connaissait sa fidélité à toute épreuve.

ABBY – « Allo, Charles ? Oui, je suis bien arrivée ! Beaucoup de monde, un vrai bordel pour trouver la chambre mais je suis arrivée à bon port, c’est déjà ça. Ce soir non, je ne pense pas me mêler à la foule, d’une parce que je n’en n’ai pas vraiment envie, et de deux parce que je n’ai strictement rien à me mettre. Tu sais bien que j’économise comme une folle pour me payer cette foutue opération…Sans elle, ma vie va rester un chaos abominable et je ne suis pas sûre de pouvoir le supporter encore longtemps. En parler à Tasha ?! Non mais t’as fumé un arbre ! Jamais de la vie. Ce n’est même pas une question d’être têtue, c’est surtout que je pars du principe qu’elle n’a pas été là quand j’ai eu VRAIMENT besoin d’elle. C’est toi qui m’aidait pendant ces trois ans où j’ai été aveugle et considérée comme une moins que rien, non ? Merde à la fin, pourquoi je devrais lui rendre des comptes ? Je suis une rescapée. A beaucoup de points de vue, et si je dois redevenir aveugle, je n’ai pas envie qu’elle soit dans mes pattes. Je sais qu’une nouvelle opération du cerveau est risquée, merci j’ai vu cinq neurochirurgiens différents ! Mais c’est ça ou je reste tarée pour le restant de mon existence, et ça, franchement ça ne pourra jamais passer, je suis navrée. Écoute Charles, le mieux ce serait qu’on en discute en face à face, car le téléphone déshumanise beaucoup et je n’ai pas envie que l’on cesse de se comprendre dans un moment pareil…Est-ce que tu pourras passer à Cancun, ou à San Francisco, prochainement ? Je ne suis pas sûre d’avoir les finances pour prendre le premier avion pour Moscou, et je refuse de demander à mon mafieux de père. Hors de questions, j’ai bien assez bafoué mes principes pour les trois cent douze prochaines années ! D’accord. Je te rappelle dans quelques jours pour te donner des nouvelles et on en reparle…Hé, Charles ? Merci pour tout. »

Les yeux d’un bleu saisissant de la jeune femme s’étaient soudainement teintés de quelques larmes refusant de couler, avant qu’elle ne se laisse littéralement tomber sur le lit tout juste fait. Ce n’est qu’après être restée allongée quelques secondes qu’Abby se rendit compte de la présence de son futur colocataire pour les vacances, qui avait certainement entendu sa conversation on ne peut plus privée avec Charles et qui allait très prochainement passer un sale quart d’heure. La jeune femme rouvrit brutalement les yeux, outrée par ce dont elle venait de se rendre compte, se relevant du lit comme si elle était soudainement montée sur pile électrique. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle comprit qu’il s’agissait une fois encore de Byron ! Abby fut dès lors déchirée entre l’envie d’éclater de rire et celle de le massacrer pour ne pas avoir eu la décence de frapper à la porte de la chambre. Après tout, elle aurait très bien pu être nue !

ABBY – « Mais c’est pas vrai, c’est une manie chez toi de t’introduire chez les gens en toute impunité ? Il n’y a pas ton nom sur la porte, que je sache, et c’était une discussion privée !! DEHORS ! »

Pour la peine, la demoiselle s’était saisie non pas des quelques six coussins moelleux présents sur le lit, mais bien de ses propres sous-vêtements, qu’elle n’hésita pas à lui envoyer en pleine poire afin qu’il quitte aussitôt la chambre. Cela ne pouvait pas être la sienne, il s’était forcément trompé. Abby en était tellement persuadée qu’elle le poussa jusqu’au couloir, avant de pouvoir poser un œil sur la petite fiche placardée sur la porte d’entrée de la chambre : Abbygail L. Vodianova et Byron A. Callahan…Enfer et damnation ! C’était bien sa chambre, à moins qu’il n’ait changé de nom en cours de route ou usurpé une identité. La jeune femme n’eut donc d’autre choix que celui de le saisir par le col, rattrapant ses quelques sous-vêtements au passage avant de soupirer bruyamment. « Amène-toi » dicta-t-elle sans aucune douceur, avant de refermer la porte avec agacement. Ce n’était pas tant sa présence qui la dérangeait, mais bien l’idée qu’il ait pu entendre des bribes de sa conversation téléphonique avec Charles, si ce n’était pas l’intégralité. La honte d’être prise la main dans le sac, surtout à évoquer son passé en tant qu’aveugle, était tellement forte qu’elle s’en serait presque mise à trembler de rage. Abby n’était plus tout à fait maîtresse d’elle-même, depuis quelques temps, et ses fameuses crises d’épilepsie n’en n’étaient pas la seule cause. Elle avait au dessus de sa tête une telle épée de Damoclès qu’il lui était impossible de réfléchir avec discernement et d’être naturelle avec autrui…Surtout avec Byron. La jeune femme n’oubliait pas qu’elle l’avait recueillit avec sa soirée de beuverie relativement homérique, qu’elle l’avait douché et pris soin de lui bien que leurs rapports ne soient pas au beau fixe. Abby avait fait cet effort non pas parce qu’elle se sentait sous la contrainte, mais bien parce qu’elle avait un cœur en or que trop peu de monde avait su constater et découvrir jusque là.

ABBY – « Donc, si j’ai bien compris, il va falloir qu’on se partage un même lit, qu’on fasse un emploi du temps strict pour la douche et le reste, qu’on évite de se taper dessus et que je te fasse une place dans MON placard, hum ? Et si j’ai envie de me trimballer à poil dans la chambre, je fais comment, je te crève les yeux ? Bref…Pour le placard, pas de soucis je ne suis pas le genre de femme à m’encombrer donc tu as des kilomètres de place pour ranger ton éventuel bordel…Pour l’emploi du temps, j’attends immédiatement tes suggestions afin que j’évite de me taper une crise de nerfs d’entrée de jeu. Finalement, je ne vais pas dormir tôt et plutôt commencer une bonne bouteille de vodka pour éviter encore une fois la crise de nerfs en bonne et due forme… »

Si la jolie blonde avait apporté une robe, quelques sous-vêtements, une tenue de sport, un jean serré et un débardeur fétiche, c’était le bout du monde. Elle n’avait aucune tenue de soirée, aucun bijou particulier et le strict minimum au niveau du maquillage…En d’autres termes, pour un peu on l’aurait volontiers prise pour un garçon manqué. Mais elle n’était pas désagréable, plutôt cynique et décidée à faire en sorte d’ignorer ce contre temps pour ne surtout pas gâcher ses vacances plus que méritées…

ABBY – « Au fait, bienvenue ici. » Ou plutôt en enfer, songea-t-elle aussitôt et sans trace de mensonge.
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MessageSujet: Re: God bless the back-Up Plan Ҩ Byby God bless the back-Up Plan Ҩ Byby EmptyMar 19 Juil - 4:29





Abbygail & Byron





J'avais bien plus d'une raison de traîner les pieds en passant le portique tournant qui menait au lobby de l'hôtel qui serait mon chez moi pour les quelques temps à venir. Il suffisait de voir que l'hôtel ait envoyé des voitures privées et des limousines pour laisser comprendre que l'université n'y avait encore une fois pas été de main morte et s'était approprié les services les plus prestigieux de l'hôtel qui ne semblait pas moins l'être. Un espace couvert menait de la route au portique, aussi personne ne fut réellement gêné par la bruine qui s'était mis à pleuvoir, mais cela ne m'empêchait pas de traîner un peu derrière pendant que tout le monde sautillait de joie et trépignait d'impatience devant la lenteur de la porte tournante, incapable d'attendre et découvrir tout ce que cet établissement impayable avait à offrir. Des vacances à Cancun. Soit. Personnellement, je n'avais absolument rien de ravi mais apparemment pour que l'échappée puisse être considérée comme sous responsabilité de l'université, il fallait que cela soit un minimum encadré par des représentants du corps professoral de l'établissement. Quoique ce n'était pas une petite poignée de prof qui allaient bien pouvoir tenir en laisse le troupeau d'étudiants, surtout si le principe de vacances était de ne pas être chaperonné 24/7. Mais bon. Je présumais que le conseil d'administration en savait mieux que moi sur le sujet et que le fait que je soie petit nouveau ait dû jouer en leur faveur: techniquement, il y avait au moins un responsable sur place et d'un autre côté, ça n'obligeait pas les autres professeurs de faire sauter leurs propres vacances pour ça. Je dois dire que même avec le presque ordre du conseil, je restais dubitatif quant à mon désir de participer à l'expédition, jusqu'à ce que je découvre que Solange m'avait déjà préparé mon sac et que ma valise m'attendait dans l'entrée, prête à affronter avec moi les quelques heures d'avion qui me séparaient du paradis. Non mais vraiment, qu'on me laisse un peu le temps de m'installer aussi !! Ce n'est pas comme si je n'avais jamais eu l'occasion de voyager dernièrement, qu'on me permette de me poser. Je n'avais pas besoin du Mexique pour me dépayser, ou pour profiter du soleil, la Californie s'occupait déjà clairement de ça pour moi... Enfin bref. Autant être là et s'amuser, si ce n'est pas de gaieté de coeur qu'on y soit parvenu... peut-être était-ce pour ça que je me voyais être le dernier du groupe à passer le hall d'entrée de l'hôtel, tout en entrant dans un lobby si éclairé que l'on se serait cru en plein jour, malgré le fait que la soirée soit entamée. Tout était clair, les murs étaient faits de boiseries apparemment luxueuses et le grand espace vide qui s'offrait à mon regard avait un "bas" plafond sur une distance d'environ dix mètre avant de s'ouvrir sur un espace largement plus large, et plus haut aussi, d'où pendaient quelques lustres sphériques qui offraient à la réception une lueur modérée. Sur ma droite, il y avait un café-salon où discutaient divers étudiants alors que d'autres se prélassaient déjà dans l'un des nombreux sièges aux coussins bleu roi entourant parfaitement l'une des immenses colonne de soutien de la structure, d'une couleur jaune légèrement feutrée. Ma responsable m'attendait près d'une table de verre sur laquelle était posé une plante étrange, mélange entre une fleur et une fougère, si j'en jugeais par la taille à elle seule. Elle m'expliqua avoir déjà pris en charge l'enregistrement des élèves sous sa responsabilité, qu'il ne suffisait plus que j'aille moi-même m'enregistrer et m'installer ensuite dans ma chambre. Chose que je fit presque immédiatement, me remettant en route et heurtant pour la millionième fois mon talon à la valise que je traînais derrière moi, ma foulée trop importante pour ne pas frapper le tissu de temps à autre. Je grimaçais, je mordais un juron avant d'aller attendre derrière un homme mon tour en réception (dont le bureau en lui-même, en marbre, devait valoir suffisamment pour m'assurer une éternité dans un palace pareil)...

RECEPTIONNISTE – « Muy bien, senor Callahan. Votre chambre est la numéro 30, au troisième étage. Vous suivez le couloir sur votre gauche et vous y trouverez les ascenseurs qui vous y mèneront. Nous vous souhaitons un agréable séjour au Méridien Cancun et si nous pouvons vous être de la moindre assistance, n'hésitez surtout pas à contacter la réception »

La jeune femme avait beau parler anglais avec un adorable accent issu de son espagnol natal, elle restait néanmoins tout à fait charmante et porte-parole des promesses coutumières des hôtels de luxe: ils ne honnissaient rien de plus que le risque d'un client malheureux et d'une mauvaise réputation... Le client était roi et je commençais à peine à réaliser à quel point, saluant la demoiselle me tendant la clé électronique de ma chambre dans un petit feuillet estampillé avec le numéro, mon nom et le fait que tout était réglé. Un petit sourire plus tard, un nouveau choc au talon et un sifflement entamé, j'avançais dans la direction précisée, ne tardant pas bien longtemps à trouver les ascenseurs qui me conduiraient là où je pourrais enfin me détendre.


« Deluxe Room - 30 »



Ce n'est pas autant le fait d'entendre parler quelqu'un qui me figea sur place alors même que j'ouvrais doucement la porte de ma chambre, mais ce fut de reconnaître la voix qui s'élevait dans la pièce pour parvenir jusqu'à mes oreilles.

BYRON – « Oh, dites-moi que je rêve... »

Ma voix avait apparemment assez soufflée pour qu'elle n'en remarque rien, et je refermais la porte sans bruit, encore un peu estomaqué par ce que j'entendais. C'était sa voix à elle !! Encore elle !! Toujours elle !! Abbygail Vodianova, la seule et unique. La première femme a avoir croisé mon chemin le jour même de mon arrivée sur le continent et qui désormais ne semblait jamais cessé de recommencer; était-ce là un complot des autres profs? Une autre mauvaise idée d'Alcide? D'Edward? Depuis quand les professeurs n'avaient-ils droit à leur propre chambre, alors que nous mettions notre vie au service de l'université? Peut-être depuis que je ne suis pas encore officiellement au service de l'établissement et qu'en tant que tel je profitais d'un traitement égal à celui des étudiants... Au moins, je ne pouvais pas me plaindre de la chambre: une chambre de luxe, apparemment et si je me souvenais bien il y en avait moins dans l'établissement qu'il n'y avait d'étudiants dans l'hôtel, donc je pense qu'on profitait là d'un luxe un peu plus conséquent. Mais quand même !! Que faisait-elle donc là? La Destinée ne m'accorderait-elle donc aucun repos?! Abbygail semblait ne pas s'être rendue compte de ma présence, puisque sa conversation ne s'était point interrompue, ni devenue moins intimes comme elle l'aurait probablement fait si elle avait seulement réalisé qu'un autre écoutait. Enfin, j'essayais plutôt d'entendre sans écouter, mais ce n'était pas exactement facile de se concentrer sur le mobilier de la chambre lorsqu'une voix pareille attirait toujours votre attention sur ce qu'elle disait...

ABBY – « ... Hé, Charles ? Merci pour tout. »

Pour autant que sa voix étranglée me donnait envie de m'approcher d'elle et de l'enlacer dans une étreinte que j'espérais réconfortante, je sentais mon heure approcher de manière inéluctable. Elle raccrocha le téléphone, ses mots résonnant encore à mon oreille alors que je comprenais avec horreur à quel point cette conversation était personnelle et juste à quel point ma vie serait en danger lorsqu'elle réaliserait que je me plantais là, dans le petit hall à peine éclairé menant à la chambrée, planté comme un con alors que je restais estomaqué par ce que je venais d'entendre. Et lorsqu'elle le comprit, je le sus immédiatement, parce que c'était comme si son esprit avait pu contrôler l'atmosphère qui régnait dans la pièce: tout sembla plus glacial, soudainement, mais sûrement jamais autant que ses mots alors qu'elle m'envoyait au visage toute sorte d'articles vestimentaires pêchés dans sa valise ouverte, comme si les sous-vêtements étaient une sorte d'arme ultime contre moi. D'une certaine manière, j'aurais préféré qu'elle me lance les apparemment solides coussins sur lesquel elle trônait, parce qu'au moins lorsqu'elle me ficherait dehors, je n'aurais pas à expliquer à une bande d'étudiants pourquoi j'étais couvert des strings ou je ne sais quoi de l'une de leurs profs....

BYRON – « Aieuuh ! Mais... Mais... Arrête !! »

Oui, bon, ça ne faisait pas vraiment mal, mais c'était pour le principe. Lorsqu'elle agrippa mon bras pour me foutre à la porte, non sans manquer de me faire trébucher sur ma propre valise, j'eus la tentation de dire qu'elle m'arrachait le bras à nouveau comme lors de notre première rencontre mais préférait garder les choses sous silence au risque que le souvenir lui décide de me castrer pour de bon. Une fois dans le couloir, elle vit la note sur la porte, soupira de rage et de dépit et retourna comme une furie dans la chambre alors que quelques hommes du couloir ricanaient lorsque je me suis mis à la talonner -quelque peu forcé par la force de sa prise sur mon col- avant de nous cloîtrer à nouveau dans l'intimité de la pièce. Elle me fit un topo en bonne et due forme de la situation qui nous était imposée, des us et coutumes qui allaient devoir devenir les nôtres pendant notre cohabitation forcée et réclama immédiatement quelques petits détails pratiques. Chose à laquelle je n'aurais jamais pu penser en l'état actuel des choses, je blâmais donc le flot incessant de paroles à l'agitation qui s'était visiblement emparée d'elle.

BYRON – « Hello... »

Assis sur la chaise du bureau qui ornait le coin de la chambre, je levais les yeux vers elle avant de lui faire signe de la main pour accompagner mes mots. Ma voix était sans force spécifique, mais un certain enthousiasme s'y ressentait alors que je tentais de repartir du bon pied entre elle et moi. Autant commencer au commencement, hein? J'espérais juste qu'elle comprendrait cette vision des choses pour ce qu'elle était et non pas pour une tentative de me foutre d'elle et de savourer de manière sadique son désarroi et à quel point la situation la surprenait au plus haut point. Je préférais garder sous silence le fait que j'avais entendu une partie de sa conversation, quelque chose me disait qu'elle le savait déjà.

BYRON – « Je crains que nous n'ayons pas le choix pour le lit, l'hôtel n'a déjà pas énormément de chambres mais avec tous les étudiants présents plus aucune autre n'est apparemment disponible. Johnson, le prof de math des troisièmes années, était occupé de tenter à négocier quand je me suis enregistré et c'est ce que la réceptionniste lui a répondu. Mais si tu préfères, je trouverais bien à dormir ailleurs, si ça te gêne tant que ça... »

Sans réel enthousiasme, je passais une main dans mes cheveux et commençais déjà à scanner la chambre en tentant de discerner un coin où il me serait possible de passer mes nuits; si au moins nous avions obtenu une suite la question ne se poserait même pas: le canapé aurait été parfait. Mais ce n'était en aucun cas une suite et il me fallait me contenter des moyens du bord.

BYRON – « Pour la douche, c'est tout réglé: toi d'abord. Je ne vais pas commencer à te dicter des heures de disponibilités ou non, puisque je suis incapable de te dire quand je ferais quoi en journée. Par contre, au matin, je pense que tu auras largement le temps avant ou après le petit-déjeuner.... Je suis Anglais, c'est dans ma nature de manger trois fois plus que la plupart des gens, je pense donc que tu auras largement le temps de profiter... Enfin, ce n'est qu'une idée, au final tu fais comme tu veux. Pour le placard, il n'y aura pas de souci: par principe, c'est une chambre de deux, il doit donc forcément avoir la place pour... »

L'idée de l'imaginer se balader nue me fit plaisir un instant, mais mon visage resta de marbre. Ce n'est que lorsqu'elle parla d'éviter une crise de nerfs imminente que ma main attrapa immédiatement la sienne, l'immobilisant alors qu'elle commençait déjà à s'agiter et faire les cent pas en face de moi.

BYRON – « Hey. Je suis désolé. Je suis aussi surpris que toi et si j'avais pensé un seul instant ne pas être seul je ne me serais pas permis de ne pas frapper pour m'annoncer. L'idée de la cohabitation m'a échappé, je présume, ou alors je n'ai pas eu le mémo... Je suis désolé. »

Outre le choc de la savoir ici, dans cette pièce, je pense que c'est l'intimité de la conversation qui m'a poussé à ne pas l'interrompre. Je n'avais pas souvent eu l'occasion d'entendre Abbygail si insouciante de qui l'entendait, si libre de ses dires avec qui que ce soit que ma fascination pour l'instant donc j'étais l'involontaire témoin prit le dessus sur la bienséance qui aurait voulu que je me râcle au moins la gorge. Que je lui offre le bénéfice du doute et lui permette de garder sa vie privée, privée. Lorsqu'elle mentionna la vodka, j'eus une grimace de dégoût au souvenir de la dernière fois que j'avais consommé de l'alcool et cela ne dut pas paraître inaperçu

BYRON – « Ecoute, je suis navré pour tout ce qui s'est passé, ce n'était pas mon intention... mais ne pourrions-nous pas éviter la vodka, dis? Je ferais n'importe quoi, mais pas la vodka. S'il te plaît ? »

M'excuser pour avoir surpris sa conversation, désolé pour la mauvaise découverte que notre cohabitation forcée semblait lui imposer, navré de toute autre chose qu'elle pourrait me reprocher, je ne réalisais qu'une fois mes mots sortis que je craignais une chose plus que tout au monde: qu'elle prenne mes mots plutôt littéralement et me demande de sortir. Je ne voulais pas partir, mais je ne voulais pas non plus gâcher nos vacances respectives par un froid mutuel entre elle et moi.

BYRON – « Tu en as oublié une... Ne t'inquiète pas, ton secret est sauf avec moi. »

Volontairement ou non, je m'adressais à elle avec un double sens qui n'avait absolument rien de subtil, mais qui ne manquait en aucun cas de sincérité. Lui tendant une petite culotte rose pâle qu'elle avait omis de récupérer, ma phrase portait autant sur l'article de vêtement que sur les mots qui avaient transpirés de sa conversation avec son interlocuteur. Bien loin de moi fut l'envie de jouer les voyeurs, ou dans ce cas, les curieux, mais cela ne voulait pas forcément dire que j'allais me mettre à hurler sous tous les toits ce que j'avais entendu. Au contraire, pour un peu, cela réveillait l'esprit protecteur qui grondait en moi depuis la naissance de Solange, celui qui dictait que j'assure autant que possible le bien-être de celles à qui je tenais. Qu'elle le veuille ou non, je tenais à Abbygail, ne fut-ce qu'en qualité de première rencontre mémorable sur le sol américain. J'ignorais juste comment traduire cette sympathie sans que cela ne paraisse pour de la pitié -chose que cela n'était pas- et risque de la frustrer un peu plus. Elle et moi avions déjà été témoin d'à quel point je pouvais être un âne parfois et je ne voulais en aucun cas la pousser à me foutre dehors pour de bon. Au lieu de quoi, j'attendis sa réaction, son soupir, un mouvement de sa part avant de me persuader (ou non) qu'il était à nouveau sauf pour moi de me déplacer dans la pièce, d'aller récupérer ma valise et de commencer à m'installer à mon tour....


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MessageSujet: Re: God bless the back-Up Plan Ҩ Byby God bless the back-Up Plan Ҩ Byby EmptyMer 20 Juil - 22:35

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Se retrouver coincée avec le tristement célèbre professeur Byron Callahan, c’était tout de même le comble du comble pour notre Abbygail nationale. Chercher à le chasser à coups de sous-vêtements était visiblement trop doux pour quelqu’un de son envergure, et de toute évidence, elle n’avait pas le choix : C’était le supporter ou prendre le premier avion pour San Francisco sans espoir de retour pour Cancun. Mais tout de même, placer deux professeurs ensemble, sans même leur demander leur avis préalable, c’était culotté ! Abby avait encore du mal à en revenir, si bien qu’un silence de mort peupla la pièce de longues minutes d’à filée. Décidément, elle n’était pas faite pour la cohabitation…Il n’y avait qu’à se remémorer les quelques semaines passées en compagnie de sa jumelle dans cette immense maison en plein cœur de San Francisco pour savoir qu’elle n’était vraiment pas du genre à partager sa compagnie avec autrui. Abby était une solitaire dans l’âme, et c’était probablement la raison pour laquelle ses trois fiançailles avaient été trois lamentables échecs. Bien loin de s’en plaindre, de manière explicite du moins, Abby mettait cela sur le compte de son envie viscérale de solitude, qu’elle aurait volontiers revendiquée ici si seulement elle avait eu le choix. Mais, tandis que son beau regard d’un bleu saisissant s’attardait quelques instants sur le visage inquiet de Byron, elle ne pu retenir un rire à la fois cristallin et franc, marquant le haut côté ridicule de la situation. Elle était presque prête à croire qu’elle l’effrayait comme n’importe quelle louve intimidait une proie avant de la dévorer. Ce n’était pas faute de savoir être douce quand elle avait décidé de se donner la peine…Byron avait simplement le chic pour tomber au pire moment et être le symbole même de la rencontre fortuite qui revient et revient encore sans que personne ne l’ait demandé. Il était sans arrêt dans une position que personne ne saurait lui envier, et qui le poussait certainement à faire des cauchemars terribles la nuit. La langue fortement aiguisée d’Abby ne pardonnait pas, et ne semblait pas manquer une occasion de lui rabattre les oreilles, malheureusement pour lui. Cette cohabitation s’annonçait donc sportive, agaçante voire même insupportable. Ils n’avaient pas du tout les mêmes réflexes, le même rythme de vie, et Abby se voyait très mal donner dans la concession alors qu’ils n’étaient ni mariés, ni fiancés, ni même un couple. Ils s’étaient simplement trouvé une nuit dans un musée immense et avaient occupé leurs solitudes respectives ensemble. Si l’on ne regardait que sous cet angle, il n’y avait pas de quoi en faire un fromage ni de quoi se cailler le lait. Seulement voilà, si la jeune femme pensait ainsi depuis leur rencontre, remontant à un bon mois, c’était pour continuer à se mentir joyeusement à elle-même. Loin d’elle l’envie de lui avouer qu’il lui arrivait régulièrement de penser à lui, et de mettre de côté cette éventuelle colère qui pourrait être la sienne en repensant au fait qu’elle ait passé un certain temps au frais au poste de police par sa faute. Abby avait apprécié les instants partagés avec Byron, y compris cette nuit où elle l’avait veillé alors qu’il avait forcé sa porte et qu’il tenait la cuite la plus monstrueuse qu’il lui ait été donné de voir. A cette pensée, Abby cessa volontiers de rire. Byron venait tout juste de s’exprimer à plusieurs reprises, avant de lui tendre la dernière culotte rescapée de cette véritable bataille, avec toute sa politesse et les excuses du monde. Elle n’avait pas pris le loisir de compter, mais il n’avait eu de cesse de se faire pardonner au cours de son discours, comme s’il avait commis LA faute irréparable du siècle. C’était aussi attendrissant que c’en était pénible à entendre, d’où le fait qu’Abby se saisisse plutôt brutalement de son sous-vêtement avant de rétorquer, sans aucune douceur particulière :

ABBY – « Premièrement, c’est un string monsieur le vieux chnoque physicien, et deuxièmement, arrête de t’excuser c’est pénible à la fin ! Ca va, tu n’as pas tué ma grand-mère non plus, pas de quoi se péter la sous-ventrière…Relax, j’ai eu un coup de sang, ça va passer, c’est juste l’organisation déplorable de Berkeley qui me sort par tous les orifices ! »

La jeune femme n’avait pas encore évoqué le problème du fameux « secret » que Byron comptait garder secret comme s’il s’agissait d’un trésor. Chaque chose en son temps, et si Abby y repensait immédiatement, il y avait fort à parier pour que sa rage remonte d’un cran et qu’elle pique une nouvelle crise de nerfs. Dans son intérêt comme dans celui du professeur de sciences, il valait mieux qu’elle respire quelques minutes avant de s’occuper de ce problème-ci. A la place, Abby tenta de détendre l’atmosphère on ne peut plus tendue en s’essayant à sourire de manière presque sincère. On ne pourrait ainsi aucunement lui reprocher de ne pas faire d’effort et de ne pas tenter au moins une approche plus sympathique. Elle alla même jusqu’à se déplacer jusqu’au téléphone de la chambre, d’un pas félin et décidé, non pas pour appeler la réception et réclamer aussitôt un changement de chambre, mais bien avec l’idée arrêtée de leur faire monter un petit plateau de douceurs. Si Abby calculait bien son coup, elle n’avait rien mangé depuis la veille, puisqu’elle n’avait certes pas touché à l’espèce de nourriture infâme qu’ils avaient osé leur servir dans l’avion. Abby n’avait pas un palais excessivement aiguisé, mais elle aimait certaines denrées précises et savait très bien détester de nombreuses autres douceurs.

ABBY – « Puisque tu as eu un très mauvais contact avec de la Vodka, originaire de MON pays, je vais t’offrir une chance fabuleuse de briller avec un fameux five o’clock tea originaire du tien. C’est un concept purement anglais si je ne fais pas d’erreur, non ? Je t’avoue que je n’ai pas mangé depuis des heures et que mon humeur ne risque pas de s’arranger si je n’y remédie pas, alors autant faire d’une pierre deux coups. Nous n’aurons qu’à appeler ce thé la cérémonie de notre échappée belle…On aurait pu tomber sur des colocataires bien pires ! »

Sans plus de cérémonie, Abby se saisit aussitôt du combiné du téléphone pour passer la fameuse commande, en réclamant qu’il soit apporté rapidement. Bien qu’il ne soit pas du tout cinq heures de l’après-midi et qu’elle soit sûrement la seule cliente de l’hôtel à demander un tel plateau à ce moment de la soirée, Abby était certaine que personne n’oserait la contredire ou la mécontenter : Dans un hôtel cinq étoiles, le client est roi, plus encore que dans n’importe quel autre palace de Cancun. Si elle le souhaitait, faire jouer la concurrence était très facile et il valait mieux qu’ils évitent de tirer sur la corde raide. Si Byron était sûrement le gentleman à l’état pur, Abby était une véritable mante religieuse, abominable quand elle se trouvait insatisfaite et prête à créer le scandale du siècle dans le cas où les erreurs éventuellement commises ne seraient pas réglées dans l’heure. Autrefois, elle avait l’habitude du luxe, de l’argent facile et d’obtenir tout ce qu’elle voulait en claquant simplement des doigts. Aujourd’hui, son dressing était pratiquement vide, elle avait un découvert proprement homérique à la banque et travaillait un nombre impressionnant d’heures dans la semaine afin de rembourser ses diverses dettes. En définitive, ces vacances à Cancun ne pouvaient qu’être bénies : Son banquier ne risquait pas de l’appeler sous peine d’obtenir une note croquignolette en téléphone. Abby était planquée dans cet hôtel bien trop luxueux pour ses moyens actuels, et elle allait devoir jouer serré pour éviter tout questionnement de la part de Byron : Elle ne souhaitait pas qu’il l’invite où que ce soit, qu’il joue les grands protecteurs devant l’éternel ni ne se mêle de son existence outre mesure. Ils partageaient certes une chambre, sous la contrainte ou presque, mais ce n’était pas une raison pour faire comme s’ils étaient un couple. En tout cas, Abby ne souhaitait pas avoir d’autres rapports avec Byron qu’un petit sourire le matin et une absence de relation jusqu’au soir, où il leur faudrait se souhaiter la bonne nuit. Ce n’était pas contre lui qu’elle agissait ainsi, tel un chat sauvage en pleine jungle, mais bien pour se protéger elle. Abby possédait une vie trop chaotique et bien trop de secrets reposaient sur ses épaules pour qu’elle se permette le moindre faux pas. Ce fut sans doute pourquoi elle finit par s’allonger sur le lit, observant soudainement le plafond comme s’il s’agissait d’une œuvre d’art impérissable, avant de soupirer une première fois. Elle venait tout juste de se souvenir qu’il avait certainement entendu tous les détails de sa conversation avec Charles, et que si elle ne crevait pas l’abcès dès maintenant, celui-ci allait finit par se gangrener et lui pourrir ses vacances bien méritées.

ABBY – « Tu n’as juste pas idée de ce dont tu parles…Mon secret est bien gardé avec toi, vraiment ? Et comment je peux en être sûre, hein ? Tu as de quoi me le certifier, tu es près à graver ça dans le feu et dans le sang pour me prouver que je ne risque strictement rien malgré tout ce que tu as entendu de MA conversation ? Effectivement, tu aurais pu t’annoncer. Comme quoi, y’en a pas un pour relever l’autre…Et dire que je pensais partir pour oublier tout le reste, voilà qu’il me tombe de nouveaux problèmes sur le coin de la face, bonjour les vacances ! »

Incapable de se calmer, ou même de réfléchir avec son discernement habituel, la jeune femme se releva aussitôt du lit, les sourcils froncés et les traits aussi glacials et impassibles qu’une plaque de glace du fin fond de la Sibérie. Le pire, c’est qu’elle n’avait strictement rien de concret à lui reprocher, et qu’elle savait très bien qu’il était l’une des rares personnes au monde en qui elle pouvait avoir confiance. Elle sentait dans le fond de son âme que s’il existait UNE tombe en ce monde, c’était bien lui. Mais le fait d’avoir été comme prise la main dans le sac lui faisait perdre tous ses moyens et surtout, tout sens du réel.

ABBY – « Qui es-tu pour savoir ce que je vis, hum ? Monsieur je sais tout, monsieur j’ai tout compris à la vie ! Je ne sais rien de toi, et je crois que c’est très bien comme ça…Bien que je sois quasiment certaine que tu n’as pas honte de venir d’une famille de mafieux russes, que tu n’es pas sans arrêt pétrifié par le monde qui t’entoure tant tu ne reconnais rien et ne goûte rien de ce qui te touche quotidiennement, et que tu n’as pas honte de toi-même parce que tu as le cerveau en vrac !! Oui, j’ai le cerveau en vrac, et c’est pour ça que j’ai abandonné mes deux jumeaux à une autre famille ! Parce que je suis perturbée, seule à en crever et que j’ai tellement peu confiance en autrui que je suis toute aide, même la meilleure ! Ca va, tu es soulagé de savoir tout ça ?! »

Prenant une grande inspiration, la jeune femme tremblait comme une feuille sous l’effet de l’émotion indicible qu’elle ressentait. Ses yeux, après s’être brusquement humidifiés, avaient fini par laisser s’écouler de longues larmes sur ses joues pâles et froides, tandis que sa respiration s’était faite saccadée, irrégulière et particulièrement forte. Ce n’était pas réellement une crise de nerfs qu’elle faisait, c’était un relâchement du trop plein d’émotion qu’elle conservait depuis bien trop longtemps dans son cœur et qui lui pourrissait l’existence. Abby vidait le sac devant ce pauvre Byron qui n’avait strictement rien demandé et qui ne devait avoir qu’une envie, c’était prendre le large. La jeune femme ne voyait pas en quel honneur il pourrait comprendre, ni pourquoi il le ferait. Il ne lui devait aucun service, aucune excuse, c’était plutôt à cette volcanique blondinette de se faire pardonner et de tâcher de se calmer.

ABBY – « Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai lâché tout ça, à croire que je te prends pour mon punching ball personnel…Je suis désolée. Je ne veux pas me défouler sur toi, mais ma vie est très compliquée, et…Comme tu as sûrement dû l’entendre, il n’y a pas si longtemps que je peux voir le monde qui m’entoure de mes propres yeux. Avant, j’avais une canne d’aveugle et un labrador, qui étaient mes yeux. Je n’avais peur de rien et si je t’avais connu à cette époque là, je t’aurais sûrement demandé la permission pour frôler ton visage de mes doigts, afin de t’imaginer. Je n’aurais pas été aussi virulente et si mon langage n’aurait pas été moins impulsif ou grossier, je serais tout de même apparue différente à tes yeux. Le fait est que j’ai…Honte de ce que je suis devenue. Ce n’est pas vraiment après toi que j’en ai. Dans le cas contraire, je n’aurais pas veillé sur toi toute la nuit, l’autre jour. Je t’aurais laissé cuver dans ton coin et t’aurais flanqué à la porte dès que j’en aurais eu l’occasion…Mais tu n’as pas conscience de la rareté de ta personne. Et je pense que maintenant tu connais assez ma franchise pour savoir que je pèse mes mots…Tu es l’homme typique que n’importe quelle femme rêverait d’épouser. Enfin je sens que je m’embrouille toute seule…Je peux compter sur toi pour être une tombe ? Et si jamais j’apprends que tu as manqué à ta promesse, tu m’autorises à t’égorger sur place et à me faire des chaussettes avec tes tripes ? »

Abby n’avait certes pas encore ôté les larmes s’écoulant toujours de ses yeux brillants, mais ce n’était guère important. En l’espace d’à peine quelques minutes, ils avaient fait un bond vertigineux en avant, qu’ils n’auraient probablement pas été en mesure de faire si jamais Byron n’avait pas entendu la conversation téléphonique d’Abby. Sans celle-ci, jamais elle ne se serait suffisamment rapprochée pour passer délicatement ses mains contre les joues de l’homme, les caressant du bout de ses doigts comme si ses yeux étaient aussi menteurs qu’un tour de passe-passe. Elle se permit même de fermer les yeux afin de pouvoir mieux imaginer chaque trait de Byron, et de le graver dans sa mémoire comme un tatouage indélébile. A aucun moment elle ne rouvrit les yeux, s’aventurant même à sourire de manière à la fois douce, et son visage de porcelaine ne pu qu’être illuminé par ce revirement de situation si étonnant. A cet instant précis, Abby se montrait telle qu’elle était vraiment, sans carapace ni armure. Comme si elle sortait tout droit d’un rêve, sans poursuite, sans mensonge, sans mafia et tout ce qui pouvait s’en rapprocher.

ABBY – « Je confirme, je pense que si tes élèves ne tombent pas toutes amoureuses de toi, c’est qu’elles sont aveugles. »

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