with gabriel bryce summerfield

Depuis l'épisode du bal avec Keyllan, je n'étais presque pas sortie dehors. Je voulais à tout prix éviter de le voir. Si je devais compter le nombre de fois ou nous nous étions embrassés... Oh non, je n'osais pas imaginer. Tout simplement, parce qu'il y en avait trop. Le pire dans tout ça, c'est que j'avais apprécié. Bien entendu, que j'avais apprécié ! C'était le garçon que je voulais, le garçon dont j'avais toujours rêvé. Le garçon qui courait après toutes les jeunes femmes du campus aussi. J'avais toujours le chic pour m'enticher des garçons qui étaient à réputation de coureur de jupons. Il est vrai que en ce moment, je flirtais beaucoup avec les garçons en laissant les filles de côté. Ma bisexualité était pourtant bien affirmée. J'avais juste envie de profiter un peu des hommes. Mais pourquoi vouloir à tout prix me caser avec celui-ci ? Aucune idée. Il avait quelque chose qui m'attirait, qui me faisait désespérément aller vers lui malgré toutes les crasses qu'il m'avait faite. Bien sur, lorsqu'il sortait avec plusieurs filles ce n'était jamais discret. A Berkeley, le bruit court très vite surtout avec Watch Out. J'avais l'impression d'être un morceau de gibier. Assez difficile pour moi à supporter, surtout que j'étais jamais tombée dans une situation pareille. J'avais décidé de passer au dessus, en faisant comme si rien ne s'était passé. Le bal de la promotion, c'était terminé. Maintenant, il fallait passer par autre chose. Voir autre chose. Penser à autre qu'à Keyllan. Ma première bonne résolution, c'était de passer une journée en compagnie de mon meilleur ami, Gabriel. On étaient dans la même confrérie, mais je devais avouer que ces derniers temps, il devait penser que j'étais morte ou alors avachie sur mes bouquins de biologie humaine. Dans ma chambre, je m'étais décidé à l'appeler. Malheureusement, je tombais sur sa messagerie. « Salut, vous êtes bien sur le répondeur de Gab' laissez moi un message ! » BIIIIIIIIIIIIIIIIIIP ! « Gab, c'est Niv ! Si tu n'as rien à faire, viens au parc. Tu me manques... Bisous. » Je raccrochais mon Blackberry puis je m’attelais à nouveau sur mes révisions. Quinze minutes plus tard, Gabriel m'envoyait un texto pour me confirmer qu'il m'attendait au parc. J'étais heureuse comme tout. Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu. Comme meilleur ami, je ne pouvais pas trouver mieux. Je m'étais habillée en condition pour le temps chaud et humide du moment. Un short, un marcel. Mes cheveux étaient aussi lisses que des bâtonnets en bois. Je ne voulais qu'une seule chose : le voir. Une fois sortie, mon téléphone vibrait dans ma poche. SMS de Keyllan. « Miss you... » Okay. Que répondre ? Précipitée, je lâchais un « You too. » avant de me diriger dans l'entrée du parc. Après quelques mètres, j'aperçus la frimousse de mon meilleur ami qui était visiblement plongé dans un bouquin. Je reconnaîtrais ses yeux parmi des centaines d'autres. Je me perdais dans les siens. Avec lui, je pouvais tout dire sans aucune ambiguïté. Si j'ai déjà été attirée par lui ? Bien sur. Comment ne pas passer à côté de lui sans le regarder ? Tout était bien clair entre nous, et j'en étais bien contente. Ce mec pouvait faire pâlir les trois quarts des filles qui osaient le regarder dans les yeux. Oh oui, je l'avouais sans aucun souci, il m'arrivait parfois de le contempler pendant des heures comme si c'était une oeuvre d'art. Je restais vraiment très proche avec Gabriel. Un peu comme un ange gardien. Avec cette relation que j'avais avec Key', je me demandais si je pouvais encore faire confiance à un homme. Les femmes au moins, n'étaient pas aussi difficiles. Je remarquais que Gabriel était vraiment trop concentré sur son bouquin pour oser lever le nez pour voir que j'étais bientôt devant lui. C'est alors que je décidais de courir pour foncer sur lui. Une habitude que nous avions pris à force. Je plongeais sur le sol pour me retrouver sur son dos. Sur le coup, Gabriel roulait sur le côté afin de me faire tomber sur l'herbe et ainsi se retrouver sur moi. Agacée par sa force, je mimais une petite expression boudeuse d'enfant. « Tu te sers de ta force Gab, c'est pas juste ! » Amusée, je me lançais dans une attaque chatouille pour le faire tomber et ainsi reprendre le dessus pour monter à califourchon sur ses jambes. Deux gamins. Voilà comment je nous qualifiais. « J'AI GAGNÉ ! » disais-je avec un air vainqueur. Satisfaite, j'attendais sa réponse. Peut-être était-il déjà essoufflé par nos jeux d'enfants ?