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Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan']

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MessageSujet: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptySam 18 Juin - 21:51

    Marcher… voilà bien une activité qui a le don d’allier la détente à la réflexion. Les plus grands philosophes – comme Socrate, par exemple – disaient déjà que la marche était très importante pour la pensée. Une idée qu’Alcide avait retrouvée chez Goethe, dans la pièce « Faust », dont un passage avait particulièrement retenu son attention… C’était un dialogue entre Faust et Méphistophélès, où Faust demandait ce qu’étaient les premiers principes… Méphisto lui répond « Ce sont les mères. »… Oui, les mères, premier principe de toute vie. La mer aussi, souvent, d’ailleurs, mais c’était une autre affaire. Bref, l’idée que le personnage de Faust était philosophe à sa manière avait toujours travaillé van Stexhe qui avait lu et relu les deux pièces éponymes avec attention, cherchant des réponses à même le texte.

    Finalement, en marchant dans le parc de l’université, la cigarette aux lèvres et les mains dans les poches, sans avoir à se soucier de quoi que ce soit d’autre que sa propre marche – dont le but importait peu, au fond – et ses pensées.
    Depuis que la fin de l’année académique approchait, les étudiants semblaient moins souvent trainer dans le parc. Sans doute étaient-ils occupés à réviser…

    Le professeur, lui, avait d’autres soucis en tête que les examens. Il avait toujours fait de son mieux pour élever Elyott et l’aider à faire ses devoirs et à réviser ses leçons, mais il craignait tout de même le moment où il recevrait le bulletin de son filleul. L'homme avait bien conscience que le petit bonhomme de sept ans avait d'autres choses en tête que l'écriture ou le calcul, à son âge il avait besoin de bouger, de se dépenser, de faire du sport... l'école, parfois, c'était une véritable torture, quand on y pensait...
    Alcide s'arrêta sous un arbre, contre lequel il appuya son côté gauche, prenant appui sur la pointe du pied droit, la jambe pliée derrière la jambe gauche. C'était plus confortable que de rester droit et raide comme un piquet. La main gauche restait dans la poche, la main droite tenait la cigarette. Et sur le nez d'Al reposait une paire de lunettes de soleil qui lui semblait nécessaire en raison du soleil californien qui n'avait absolument rien à voir avec le soleil pâle de son enfance.
    Appuyé comme il l’était, l’enseignant pouvait observer les alentours tout en se tenant un peu dans l’ombre, ce qui n’était pas plus mal. Plus loin, un jeune enseignant, Pacey-Danyaël, assurait une leçon, en plein air. Van Stexhe ne savait plus trop quel professeur remplaçait le jeune homme, mais le professeur aimait observer ainsi, de loin.

    Si Alcide avait eu l'occasion de voir le jeune homme avant aujourd'hui, il lui aurait proposé de venir assister à l’une de ses leçons pour lui donner quelques conseils, si c’était toutefois nécessaire, pour lui filer quelques tuyaux… bref, pour jouer le rôle que pouvait avoir un maître de stage dans la formation d’un enseignant. Ou un rôle de mentor. L’homme ne savait pas bien quel terme était le plus approprié. En tout cas, d’ici, il ne dérangeait sans doute pas le cours, mais il n’entendait pas non plus ce que disait Dany.
    Tirant une bouffée sur sa cigarette, van Stexhe finit par se décoller du tronc d’arbre pour s’avancer vers l’assemblée. Il comptait rester dans le fond et ne pas participer au cours. Pas plus qu’il ne comptait intervenir devant les étudiants, d’ailleurs, c’était pour lui une règle d’or dans l’enseignement : il ne fallait jamais se mêler des affaires des collègues devant des élèves, quel que soit leur âge, car c’était bien une manière de saper l’autorité d’un enseignant, ça. Et même si la situation universitaire n’avait rien à voir avec les écoles pour les plus jeunes, le principe restait les même.

    Alors Alcide, sans avoir prévenu le jeune enseignant de sa visite – mais à vrai dire, Pacey-Danyaël devait bien se douter que quelqu'un viendrait d’un moment à l’autre – s’était approché et s’était joint, après avoir écrasé sa cigarette et jeté le mégot dans une poubelle environnante, au groupe d’étudiants qui écoutait Mr Stenfler.
    Le quinquagénaire était pour ainsi dire mandaté par le directeur, pour évaluer les compétences du remplaçant. Al n'avait pas dit non, mais il voyait cela comme une manière de pouvoir aider et guider un jeune débutant. Il n'avait pas du tout l'intention de faire un rapport négatif au directeur, quoi qu'il puisse arriver.

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MessageSujet: Re: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptyDim 19 Juin - 12:41


En devenant le remplaçant du professeur de théâtre, Pacey-Danyaël s’était souvenu pourquoi lors de ses études, il avait préféré se tourner vers les tournages plutôt que les planches. En effet, lors de son tout premier cours, le jeune enseignant débutant s’était senti mal dans l’amphithéâtre. Se retrouver là en bas sur un petit espace clos avec des centaines de regards tous plus haut les uns que les autres le rendit malade. Etrangement Pacey eut un malaise. Il avait eu la tête qui « tournait », une horrible impression de vertiges qui ne l’avait pas quitté durant tout le cours. Le jeune homme était dans l’inconfort. Il avait l’impression d’étouffer et avait des sueurs froides. Le pauvre Workers n’avait pas su assurer le début de son cours. Il dût s’éclipser l’espace d’un bon quart d’heure dans les toilettes du personnel pour se remettre les idées en place et comprendre ce qu’il n’avait pas été. Pourquoi Dany avait-il paniqué de la sorte ? Etait-ce à cause de cet espace clos ? De voir tous ces élèves et autres bancs vides à plusieurs mètres au-dessus de lui qu’il avait eu l’illusion que tout s’écroulait sur sa petite personne ? Le jeune professeur n’en avait aucune idée. Ne se sentant réellement pas à l’aise de retourner dans cet endroit, il avait demandé à un étudiant qui l’avait suivi d’informer ses petits camarades que finalement le cours se passerait à l’extérieur. Depuis ce jour-là, l’enseignant donna rendez-vous au parc du campus pour le cours de théâtre tout cela se passait nettement mieux. Hors, jusqu’à présent, le garçon n’avait encore demandé aucune autorisation à la direction pour sa pratique quelque peu spéciale de fonctionner. Mister Stenfler ne savait pas qu’il devait faire des demandes écrite et orale pour aller avec le club théâtre sur l’herbe plutôt qu’à l’amphithéâtre.

Leçon numéro trois : le baiser de cinéma. #SBAFF# Non en fait c’était la répétition pour une scène de Roméo und Julia que la troupe interprètera d’ici quelques jours. L’enseignant s’était déjà fait très copain avec les apprentis acteurs. Il avait même déjà échangé son numéro avec certains étudiants. Alors que le cours touchait à sa fin, le Workers reçut un appel de Cyrielle une de ses élèves.

    Pacey : " – Allo… Hum d’accord… Mais tu as vu l’heure un peu ? Tu aurais pu me prévenir avant que tu ne venais pas Miss. Certes je ne t’aurai pas disputée pour autant hein. C’est juste une question de politesse. Donc la prochaine fois tu penseras à me téléphoner plus tôt ? … D’accord je te remercie tout de même et soigne toi bien. Allé bisous et à la prochaine… “


Le jeune homme raccrocha.

    Pacey : " – C’était Cyrielle pour me prévenir qu’elle ne pourrait pas venir au cours. Enfin voilà quoi. On en était où déjà ? Ah oui le fameux baiser… Regarde Timoteï, il ne faut pas rouler une pelle d’enfer à ta Julia. Tu dois… Attends pousse toi un peu je vais te montrer comment il faut s’y prendre… Tu la prends bien comme cela. Tu t’approches tout doucement d’elle et tu poses délicatement tes lèvres sur les siennes comme ça. Regarde… “


Pacey joua l’amoureux transi. Il caressa le visage de son élève dixit la Julia de la répétition et lui donna un baiser. Il s’interrompit, pour continuer le cours.

    Pacey : " – Tu vois Tim’, il faut être aussi délicat que ça. N’oublie pas qu’à l’époque le sexe n’était pas aussi futile que maintenant. Les jeunes ne passaient à l’acte que lorsqu’ils étaient mariés. D’ailleurs aujourd’hui encore faire l’amour peut être très important pour certaines personnes. Attendre patiemment celui ou celle qu’on a choisi pour sa première fois… Euh… Bon là je m’égare trop du cours alors revenons à nos moutons. Allé Tim, reprends ta place et embrasse ta Julia doucement. “


Pacey-Danyaël se leva pour laisser la place à l’étudiant. Soit dit en passant, le professeur manqua de se retrouver par terre à cause d’un sac au sol. La classe se mit à rire de sa bourde. Le Workers ne le prit pas mal. Etant maladroit de nature, il avait pris l’habitude de rigoler de ses propres bêtises. Le jeune enseignant cessa de rire lorsqu’il vit Alcide parmi ses élèves. C’était la première fois qu’il le voyait. Troublé par cet homme, le plus jeune des deux se demanda si c’était bien lui son père. Physiquement il était le portrait craché des dires de sa défunte mère. Pacey avait le cœur qui se mit à battre plus vite dans sa poitrine. Et si c’était lui comment devait-il agir ? Devait-il lui sauter dans les bras en l’appelant papa ? Non cela était une mauvaise idée. L’homme ne savait pas qu’il avait un fils. Annaëlle le lui avait déjà dit maintes et maintes fois. Et si cet homme face à lui n’était pas la personne qu’il espérait ? Non Pacey ne voulait pas être déçu. Sans savoir pourquoi, Dany était sûr qu’il l’avait enfin trouvé et qu’il était là devant ses yeux en cet instant même.

Restant figé sur place, les étudiants se demandaient ce qu’ils se passaient. Pacey sortit de ses songes uniquement lorsque Timoteï lui tira sur la manche ;

    Pacey : " – Le cours est terminé. On reprendra là où l’on s’est arrêté la prochaine fois. Merci de votre participation à tous et à bientôt. “


Les étudiants s’éclipsèrent alors les uns après les autres. Il ne restait plus qu’Alcide et Dany. Encore un peu troublé, le débutant s’avança vers l’autre en lui tentant timidement la main.

    Pacey : " – Bonjour, je… Je suis Pacey-Danyaël Stenfler. Le nouveau professeur… Enfin… Le remplaçant du professeur de théâtre plus exactement. Vous… Vous êtes ? “


Ca y est ! Le moment tant attendu était enfin arrivé. Pacey pourrait-il enfin concrètement mettre un visage sur ce père qu’il n’a jamais connu ?
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MessageSujet: Re: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptyDim 19 Juin - 16:51

    Des professeurs ayant des méthodes peu orthodoxes, Alcide en avait connu, et pas qu’un peu. Cela se prêtait très bien pour certains cours, aussi n’avait-il pas été tellement étonné que l’atelier théâtre puisse avoir lieu à l’extérieur. Après tout, les acteurs étaient censés pouvoir s’adapter à toute situation et à tout terrain…
    C’était en prêtant un peu attention à quelques bruits de couloir que le professeur avait su où il devait chercher, car, visiblement le jeune remplaçant avait omis de faire les demandes écrites, primordiales pour les questions d’assurance. Enfin, cela apparaissait à van Stexhe comme une simple question de détail : cela pouvait arriver à tout le monde d’oublier de prévenir quelqu’un de quelque chose.

    Assis au fond, derrière les étudiants, Alcide assistait donc à une partie de la leçon. Les bras croisés, il observait sans rien dire, derrière ses lunettes de soleil, et sans rien noter non plus.
    Sur le temps qu’il assista au cours, van Stexhe sentit plusieurs fois se hérisser les poils de ses bras. Peut-être même que ses cheveux se dressèrent sur sa tête, tant il relevait des erreurs de déontologie et de méthodologie dans la pratique du jeune enseignant. La question qui vint aussitôt à l’esprit de l’homme fut la suivante : « A-t-il déjà entendu parler de psycho-pédagogie ? »
    Tour à tour, en effet, Al vit le jeune homme décrocher son portable en cours. Première erreur : il ne l’avait ni coupé ni mis en silencieux. Ensuite, il s’avéra que l’appel en question était d’une étudiante. Deuxième erreur : proximité excessive avec les élèves. Le jeune enseignant alla même jusqu’à résumer l’appel aux autres étudiants, après avoir dit « bisous » à la Cyrielle qui l’appelait… cela confirmait l’erreur numéro deux. Cela relevait de la déontologie, comme l’oubli de prévenir d’un changement de lieu pour son cours.
    Il y eut aussi, et c’était certainement le pompon, la scène du baiser théâtral : erreur méthodologique et déontologique : montrer une manière de faire, pourquoi pas, mais pas comme ça ! et puis, le jeune enseignant venait d’embrasser une étudiante en public…

    Les maladresses, cela pouvait encore passer, Alcide lui-même en était parfois victime, c’était surtout mauvais pour l’image de marque et d’autorité, mais rien à voir avec la méthodo ou la déontologie. Par contre, rire de bon cœur avec les étudiants, c’était un peu moins acceptable, dans le sens où cela donnait l’impression que ce jeune homme était beaucoup trop proche de ses élèves. Aïe. Mauvais débuts…

    Après cela, eh bien, le jeune enseignant perdit toute contenance lorsque son regard se posa sur van Stexhe. Sans doute était-il plus que surpris de voir un quinquagénaire au beau milieu de ses étudiants, car Mr Stenfler resta figé, comme s’il n’avait plus aucune prise sur quoi que ce soit. Ce fut alors qu’il annonça la fin du cours.
    Al ne bougea pas, restant là, attendant le départ de tous les étudiants pour venir à la rencontre du jeune enseignant qui lui tendait une main peu assurée. L’homme la saisit et la serra un peu vigoureusement tandis que le plus jeune se présentait et lui demandait qui il était. Alcide crut bon de répondre d’abord à la dernière question.


    "Eh bien, je suis assez perplexe, à vrai dire…" Lâchant la main du professeur débutant, van Stexhe ôta ses lunettes, les rangea dans la poche de sa chemise et secoua lentement la tête avant de se présenter : "Van Stexhe. Alcide van Stexhe. J’assure les cours de psychologie et de critique et suis aussi doyen de la confrérie Oméga."

    Diable ! tous ces titres, ça pouvait faire peur… Et comme l’homme avait eu la très nette impression que le dénommé Stenfler n’était pas très à l’aise, il ajouta : "Je ne suis pas ici pour vous enfoncer, Mr Stenfler, considérez-moi plutôt comme un conseiller ou quelque chose du genre…"

    Se vouloir rassurant était une chose, y parvenir en était une autre. Alcide était envoyé par la direction et devait donc faire preuve de professionnalisme. Glissant les mains dans les poches, il avait l’air détaché quand il demanda : "Alors, comment avez-vous vécu cette leçon ? Satisfait, déçu ? Quelque chose en particulier à faire remarquer ?"

    Hum… peut-être n’abordait-il pas le problème du bon côté, mais l’auto-évaluation et l’auto-critique étaient importantes dans le cheminement intérieur. Sans cela, il était très difficile d’avancer et d’évoluer.

    "Tout enseignant, à ses débuts, est susceptible de commettre des erreurs. Mon rôle est de vous permettre de rectifier ce qui doit l’être pour que vous puissiez vous sentir bien dans ce job et pour que vous n’ayez pas d’ennuis avec le big boss… ou avec Maria O’Berkeley."

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MessageSujet: Re: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptyDim 19 Juin - 18:34


“ Van Stexhe. Alcide van Stexhe ”. Alors cet enseignant était donc bel et bien cet homme que Pacey-Danyaël avait recherché durant toute sa vie. Le plus jeune était ébloui par la beauté, le physique, le style, enfin tout chez son interlocuteur. L’acteur était très ému par cette rencontre tant attendu mais surtout improviste. Le garçon aurait préféré être au courant afin de se sentir bien prêt. Alcide n’était pas n’importe qui. Cet homme était plus important que jamais aux yeux de l’enseignant débutant. Le Workers présenta ensuite tes nombreux statuts au petit nouveau. Danyaël sentit en lui une profonde admiration ainsi qu’une grande fierté pour son père. Il espérait un jour lui venir à la cheville. Pacey ne voulait pas qu’Alcide soit déçu de lui. Et pourtant vu comment leur conversation déviait, cela commençait plutôt bien mal pour l’acteur.

    Pacey : " – Wahooo... Ce n’est… Ce n’est pas trop difficile de tout assumer en même temps ? “


Voilà tout ce que le garçon avait pu répondre. Il était si perplexe qu’il ne savait plus où il était ni ce qu’il devait faire. D’autant plus que Pacey aurait bien aimé savoir ce qu’Alcide entendait par « critique ». Etait-il professeur de critique de films ? Connaissant la passion que l’homme avait pour le cinéma, Danyaël ne voyait que cette option-là. C’était pour lui l’évidence même.

    Pacey : " – D’accord Monsieur, je vais donc vous considérer comme… “


Comme son père ? Oh oui que Pacey ne pouvait que le considérer comme cela mais il ne pouvait pas s’en vanter. Il n’avait pas le droit de crier là tout de suite sur tous les toits son lien de parenté avec l’autre homme. Qu’en penserez Alcide sinon ? Il ne pourrait pas le croire c’était évident. Se voir un gamin de vingt-huit ans comme ça tomber du ciel du jour au lendemain, ce n’était pas une situation évidente. Surtout que ces deux-là étaient encore que des inconnus l’un pour l’autre. Mais Pacey voulait absolument tout faire pour se rapprocher d’Alcide. Il était prêt à lui obéir à toutes ses volontés comme un sage enfant qu’il avait de toute façon était par le passé mais qu’Alcide n’avait pas eu la chance de côtoyer.

    Pacey : " – Comme mon « conseiller » dans ce cas-là. Je vous remercie sincèrement et à l’avance de bien vouloir vous occuper de moi. “


Non Pacey ne voulait pas faire de fayottage. Et il espérait honnêtement qu’Alcide ne croit pas à cette hypothèse-là. Non tout ce que Dany souhaitait : c’était se faire aimer par cet homme. La question de ce dernier le désorientait. Le jeune Workers ne savait pas où Alcide voulait en venir. Alors ce fut avec toute l’honnêteté et la naïveté dont il pouvait faire preuve, il avoua à son père.

    Pacey : " – Hum… Très bonnes questions Monsieur… Euh… Bah en fait je ne saurais pas vous dire. Je… Je ne suis pas enseignant de métier ni de formation. Je… Je ne suis qu’un simple petit acteur méconnu du public qui a réalisé quelques longs métrages avant de décider de vouloir faire partager sa passion avec des étudiants. Je ne suis rien de plus que cela. C’est ailleurs pour cette raison que Monsieur Hamsburg a décidé de me prendre à l’essai par quelques remplacements ici au club théâtre avant de m’embaucher en tant qu’enseignant des arts du film à la rentrée universitaire prochaine. “


Danyaël s’égarait dans la réponse qu’Alcide attendait. Et le jeune débutant s’en rendit compte. Il était en train de lui raconter sa vie – en faisant bien attention à ses dires tout de même – plutôt qu’à s’auto évaluer. Pacey n’était pas spécialement patient pour tout. Et l’autocritique était un truc qu’il détestait faire. Le garçon préférait directement qu’on lui fasse une leçon sur les choses qui allaient – s’il y en avait – et les erreurs à ne pas reproduire.

    Pacey : " – Je ne doute pas que j’enchaine bêtises sur bêtises. Cependant je dois avouer honnêtement que je ne sais pas ce que je fais de bien ou de mal. Cela fait trop longtemps maintenant que j’ai quitté les cours pour me rappeler précisément les méthodes que mes enseignants utilisaient à l’époque. “


A l’entendre, on dirait dit une petite personne âgée de la soixantaine d’années si ce n’était pas plus encore.
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MessageSujet: Re: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptyDim 19 Juin - 22:04

    L’approche quelque peu officielle de van Stexhe était due à sa « mission ». En d’autres circonstances, il aurait abordé le jeune homme différemment, bien plus cordialement, sans doute. Car ici, il se sentait aussi mal à l’aise qu’il aurait pu l’être au beau milieu d’un congrès de septuagénaires au cœur d’une maison de retraite. En réalité, il avait accepté de jouer ce rôle de « parrain » du nouveau venu parce qu’il avait les compétences et aussi parce que, fondamentalement, Alcide était plutôt ouvert et aimait permettre aux jeunes de progresser.
    Mais ici, sur le moment, face à ce jeune professeur qu’il ne connaissait pas et qu’il avait vu commettre quelques erreurs grosses comme des maisons, l’homme sentait qu’il y avait du boulot.


    "Bah, ça pourrait être pire… Tant que j’aime ce que je fais, je le fais avec plaisir, alors, ça n’a rien de difficile." Il sourit à son interlocuteur qui le regardait avec de grands yeux…

    C’était un peu de la faute d’Alcide, aussi, s’il cumulait plusieurs charges comme cela. S’il n’avait eu cette phase dépressive à l’époque de ses études, jamais il n’aurait multiplié les cursus universitaires. Il s’en serait tenu aux romanes, sans doute, par passion, et puis, eh bien, il aurait pu épouser cette femme qui l’avait quitté, avoir des enfants et une petite vie bien réglée dans son pays d’origine. Mais la vie en avait décidé autrement.

    Le jeune enseignant l’appelait « Monsieur » et, entre collègues, ça faisait bizarre. Van Stexhe était certes plus âgé et il avait plus d’expérience, mais se faire appeler comme ça, par un titre, alors qu’il était, finalement, face à quelqu’un qui était son égal, cela le dérangeait quelque peu.


    "Appelle-moi Alcide. Et on se tutoie, si tu veux bien… Avoir un collègue qui me vouvoie, ça me donne l’impression d’être un vieux vénérable…"

    Mouais… il ne se voyait pas du tout dans la peau d’un Dumbledore, d’un Gandalf ou d’un Père Fouras.
    Enfin, Pacey-Danyaël acceptait qu’Alcide lui donne un coup de main pour ses débuts, c’était déjà ça. Et puis, il avait l’air d’être un jeune homme posé et poli, cela faisait plaisir, quand on considérait la relation qui allait se développer entre eux.

    À la question de van Stexhe, cette demande d’auto-évaluation, Mr Stenfler répondit en dévoilant ses motivations. Alcide l’écouta attentivement, essayant de trouver des idées auxquelles il pourrait se raccrocher pour guider ce jeune homme au mieux dans la nouvelle vie qu’il entreprenait.
    Après avoir expliqué un peu les éléments qui justifiaient sa présence ici, le jeune enseignant ajouta qu’il se doutait qu’il avait fait des erreurs et il reconnut aussi qu’il n’était pas capable de distinguer le bien du mal dans ce qu’il faisait. Hum, ça compliquait les choses, en réalité…

    Al s’avança d’un pas vers son interlocuteur et lui posa une main sur l’épaule, créant ainsi un contact qui était censé inviter à la confiance.


    "Ok, alors, si tu veux être embauché à la rentrée prochaine, il va falloir que je t’apprenne quelques petits trucs…" A l’aide de la main, van Stexhe invita le jeune homme à regarder dans la même direction que lui, c’est-à-dire vers l’endroit où Dany s’était tenu un peu plus tôt. "La première chose à savoir, c’est que pour que tout puisse bien se passer, il faut un environnement qui s’y prête. Le parc est sympa, l’idée est belle, mais rien ici ne permet un bon déroulement de cours. Il y a bien trop de distractions tout autour…" Il suffisait de jeter un coup d’œil à l’entour : outre le passe-passe de personnes se rendant à l’université, il y avait aussi tous les éléments naturels, animaux ou végétaux, et puis le sentiment de liberté qu’on ressentait dès qu’on mettait le nez dehors… "Penses-tu que tes étudiants ont retenu ce que tu voulais leur apprendre aujourd’hui ? ou bien penses-tu qu’ils ont passé un bon moment et qu’ils retiendront surtout que tu es un jeune prof sympa avec qui on peut rigoler ?"

    L’homme lâcha l’épaule de Stenfler puis le regarda à nouveau.

    "Tu as le temps d’apprendre les bases et je ferai de mon mieux pour t’aider à t’y retrouver et à t’en sortir."

    Alcide ne voulait pas être trop moralisateur, mais il fallait mettre le doigt sur les erreurs de Pacey-Danyaël pour lui permettre d’évoluer dans le bon sens. Cela dit, le professeur préférait y aller graduellement, pour éviter de passer pour un chieur.

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MessageSujet: Re: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptyLun 20 Juin - 21:57


Pacey-Danyaël ne savait pas du tout comment aborder la situation. Il se retrouvait face à cet homme qu’il avait cherché durant des années et pourtant le jeune enseignant ne s’était absolument pas préparé psychologiquement à cette rencontre tant attendue. Dans l’idéal, Pacey aurait adoré appeler Alcide « papa ». Mais il ne pouvait pas. L’autre ne savait pas du tout qui il était. Son fils n’était pour lui qu’un inconnu. Pire encore ! Son fils n’existait tout simplement pas ! Le jeune Workers devait bien se faire une raison. Il était si heureux d’enfin le voir. D’apprendre à le connaitre. Dany espérait de tout son cœur qu’Alcide apprendra à l’aimer. Car lui, il l’aimait déjà profondément. L’enfant avait toujours eu une admiration sans limite pour ce père. C’était d’ailleurs bien étrange. Car en réalité le jeune homme n’avait jamais vu son aîné auparavant. Il ne le connaissait que de réputation. Réputation qui datait qui plus est de l’époque où le professeur était étudiant et qu’elle avait eu une aventure avec Annaëlle. Depuis ces bientôt trois décennies le Workers aurait pu changer. De cet homme parfait, il aurait pu devenir une ignoble ordure telle qu’aucun mot n’était assez fort, qu’il ne pourrait être décrit. Mais Danyaël ne voyait pas du tout son père du mauvais côté. Non l’homme ne pouvait être que bon à ses yeux. D’ailleurs le garçon en avait déjà la preuve ici même. Cela aurait pu être n’importe qui qui serait venu le voir pour le conseiller. Mais non c’était Alcide. Ce dernier aurait pu le casser sur la totalité de ses erreurs, mais non. L’aîné préférait au contraire prendre point par point et expliquer à celui qui devenait son filleul les choses qu’il ne fallait pas faire. Alcide était brillant. Il était extrêmement intelligent. Oh ça son fils ne pourrait jamais en douter. Son père était tout simplement l’homme parfait. Dans ses explications, il n’était pas dur du tout. Là encore l’homme savait se montrer doux et attentionné. Pacey-Danyaël n’était à ses côtés que depuis quelques minutes à peine. Le garçon le regardait déjà avec grand respect et fascination. S’il se serait écouté, le jeune enseignant aurait sauté au cou de son père qui l’embrassé sur la joue. Très ému, ce dernier n’aurait pas manqué de fondre en larmes : son rêve était devenu réalité. Son papa était là avec lui. Il avait enfin réussi. Sa patience avait payé. L’apprenti professeur ne savait pas combien de temps il saurait se tenir avec de lui annoncer leur lien de parenté. Il savait juste que là c’était trop tôt. Et puis Dany était très curieux et voulait apprendre à bien le connaitre avant. Car comme le dicton dit si bien « l’habit ne fait pas le moine ».

    Pacey : " – Je… Je… Je peux réellement vous… Euh… Vous tutoyer Monsieur… Al… Alcide ? “


Dany n’en croyait pas ses oreilles. Son père lui donnait l’autorisation d’être « plus proche » de lui. Jamais le plus jeune n’aurait pensé qu’Alcide lui demande de l’appeler directement par son prénom. Pour l’homme, cela n’était qu’une simple formalité entre collègue. Mais pour Pacey cela signifiait tellement plus. A la fois gêné, content et ému, le débutant en enseignement baissa la tête en se mordillant les lèvres. Il était comme un gosse devant un paquet cadeau plus gros que lui au pied du sapin de noël. Il avait en même temps la joie et la timidité que cela en devenait presque troublant. Heureusement, Danyaël savait vite se ressaisir. Il secoua légèrement la tête et prit un air plus sérieux.

    Pacey : " – D’accord comme… Comme tu veux… Je te remercie. “


Suite aux aveux de Pacey sur – en quelque sorte – son manque de confiance en lui car il était incapable de reconnaitre ses erreurs faites durant le cours qu’il venait de donner, Alcide s’approcha de lui et posa sa main sur l’épaule du plus jeune. Pacey ne le lâcher pas du regard. Tout en ravalant sa salive, il profite que son père lui montre quelque chose pour ainsi fermer un instant les paupières et savourer les premiers instants de complicités. Un léger sourire aux lèvres, Dany écoutait attentivement en se décidant enfin à observer l’arbre et les bancs où le cours venait de se dérouler. Son père lui apprenait déjà énormément de choses auxquelles il n’aurait pas du tout imaginées. Et pour rendre ses conseils interactifs, Alcide posait en même temps des questions à son fils pour qu’il participe aussi.

    Pacey : " – Et bien en fait, comme… Comme je… Comment dire cela… D’après mon emploi du temps, j’ai la majorité de mes cours qui se déroulent en amphithéâtre. Le premier avait eu lieu là bas. Et bizarrement je me suis senti très mal. Je ne sais pas pourquoi. C’était comme un fort malaise. Des vertiges incontrôlables. J’ai la mauvaise sensation que tout s’écroulait sur moi. C’était insupportable. J’ai… J’ai aussitôt paniqué. Et… Et sortit de là. Je… Je n’ai jamais su y retourner. En tant qu’acteur, je n’ai jamais eu l’habitude d’être comme « enfermé dans une arène », tu comprends ? Alors bon… La première idée qui m’est venu était le parc. Je pensais bien faire en faisant les cours ici. Et puis bon… Je ne pensais pas faire mal de rigoler avec mes étudiants. J’aime bien plaisanter aussi. C’est vraiment mal de vouloir être gentil avec eux ? Ils… Ils ne sont pas beaucoup plus jeunes que moi. Je… Je voulais juste être « ami » avec eux… C’est tout… “


Pacey-Danyaël faisait la moue. Il avait l’impression que tout ce qu’il avait fait jusqu’à présent était mal. Et c’était loin d’être terminé…
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MessageSujet: Re: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptyMer 22 Juin - 11:20

    Être avec les jeunes, collègues ou étudiants, celui qui était capable d’écouter et de guider, c’était une manière d’être pour Alcide. Aussi loin qu’il se souvienne, il avait toujours fait cela. En début de carrière, il était même devenu le confident d’un collègue prêt à prendre sa retraite qui lui parlait de ses doutes, de ses craintes, de l’amour aussi… Bref, van Stexhe avait sans doute un caractère qui invitait à la confiance, de manière générale. Et puis, cette inclination à la solidarité envers les plus jeunes, il ne fallait pas se leurrer, l’homme savait très bien de quoi cela venait et de quand cela datait. Il n’avait pas changé pour cela, c’était une évidence. Sa sœur le lui avait déjà suffisamment répété, aussi. L’attitude qu’il avait eue avec elle lorsqu’ils étaient enfants, eh bien c’était exactement celle qu’il avait eue ensuite pour sa nièce et son neveu, parfois pour certains amis, aussi… et plus récemment, c’était ce qu’il s’efforçait de faire avec Elyott.
    Alors, que ce jeune enseignant devienne un « filleul » de plus, cela ne dérangeait absolument pas Alcide. Il commençait à avoir l’habitude et il avait appris à apprécier ce genre de relation très rapidement. C’était une manière pour lui de se rendre et de se sentir utile, de partager des connaissances, des astuces, des moments rares, aussi, avec des personnes partageant ce goût pour la jeunesse et cette foi en l’avenir, du moins, c’était la vision que l’homme avait toujours eue de l’enseignement et, au fond, cet idéalisme n’était pas prêt de changer.

    Pacey-Danyaël était encore jeune, c’était un fait. Quel âge pouvait-il avoir exactement ? van Stexhe aurait tablé sur une petite trentaine, mais sans certitude. En tout cas, le jeune homme semblait impressionné – et impressionnable – car son timbre de voix était hésitant, il bafouillait un peu, hésitant sur les mots à utiliser, ayant du mal à dire « tu » à un parfait inconnu qui le lui demandait. C’était aussi un garçon poli. Cela se confirmait. Il était avenant et souriant, bien qu’un peu timide malgré tout. Peut-être faisait-il partie de ces personnes qui étaient plus à l’aise devant un large public que devant une personne seule ?

    Écoutant ce que lui disait l’enseignant débutant sur les raisons qui l’avait poussé à imaginer donner son cours dans le parc, Alcide notait mentalement les détails qui pouvaient être pertinents pour aider au mieux ce jeune homme un peu largué dans le monde de l’enseignement. Au fond, Stenfler était plein de bonne volonté et de bonnes intentions, mais il ne savait pas vraiment comment s’y prendre pour que cela soit efficace et ait un impact positif sur son cours et sur ses étudiants. Souriant, van Stexhe ne put s’empêcher de faire le lien avec sa propre manière d’agir avec Elyott : à vouloir trop bien faire, il arrivait parfois que les choses ne se passent pas exactement comme il le fallait.


    "Je vois ce que tu veux dire… L’écrivain est en proie à l’angoisse de la page blanche, le prof est en proie au trac avant chaque cours, un peu comme un acteur de théâtre avant une représentation…" L’homme aimait employer des comparaisons pour bien se faire comprendre et il avait toujours trouvé qu’un enseignant était comme un acteur devant un public. "Toi qui viens du monde des caméras, tu dois connaître cela mieux que quiconque. Au début, il va te falloir trouver un truc pour te rassurer avant de faire ton entrée en cours, un peu comme avant une prise de vue… ça peut être n’importe quoi, mais ça doit venir de toi."

    Van Stexhe eut un petit rire en repensant à ce que lui-même faisait à ses débuts pour se rassurer, puis il partagea cela avec son interlocuteur, sur le ton de la rigolade : "Je ne suis sans doute pas le meilleur exemple, mais au début, j’avais toujours besoin d’un chocolat à la banane pour ma part… J’ai dû en manger des kilos, mais au bout d’un moment, j’ai pu m’en détacher et arrêter d’avoir l’estomac barbouillé avant de donner cours."

    Et à présent, il était dégoûté du mélange chocolat-banane, mais ça, c’était accessoire.
    À l’heure actuelle, chaque dimanche soir, l’homme avait encore du mal à dormir, parce qu’il continuait à s’inquiéter du lendemain et de la semaine à venir, parce qu’il y avait toujours ce stress, assez positif malgré tout, de ne pas être à la hauteur.


    "Un amphithéâtre, c’est toujours impressionnant. Entraîne-toi à aller dans ces salles de cours, arpente-les, apprivoise-les… et tu verras que tu t’y sentiras mieux. Le problème que tu rencontres, ça ressemble fort à la peur de l’inconnu. Tu ne dois pas hésiter à personnaliser le bureau que tu occupes, il faut que tu puisses te sentir à l’aise et presque chez toi dans les lieux où tu es amené à travailler. Tiens, regarde…" L’homme sortit son portefeuille et l’ouvrit devant le jeune homme, lui montrant une photo de sa famille, restée en Belgique, ainsi qu’une photo d’Elyott. "Ce peut être de simples photos que tu as avec toi et qui te donnent l’impression que les personnes auxquelles tu tiens ne sont jamais bien loin…"

    Vint alors le sujet de la relation avec les étudiants. Là, il allait falloir faire très attention aux mots à utiliser parce qu’il n’était pas évident de faire comprendre l’ambivalence de la relation à mettre en place avec ces jeunes apprenants. Et l’erreur de vouloir se lier d’amitié avec certains élèves était une erreur fréquente chez les jeunes enseignants, surtout lorsque la différence d’âge n’était pas très importante.

    "Tu peux rire avec tes étudiants, être gentil, sympa, tout ce que tu veux… mais il faut qu’il y ait toujours une certaine distance entre eux et toi. Tu ne peux pas être l’ami d’un étudiant que tu as en cours, pour plusieurs raisons… D’abord parce qu’il t’en voudra à mort si jamais il est en échec avec toi, il y aura un amalgame malsain entre votre amitié et votre relation professionnelle… Ensuite, parce qu’il peut t’arriver de perdre de ton objectivité… et enfin parce que les autres étudiants pourraient se servir de cela contre toi." L’homme voulait être clair, mais il n’était pas certain que Stenfler allait comprendre d’emblée ce qu’il voulait lui dire. "La matière première d’un forgeron, c’est du minerai et ça ne lui posera jamais de cas de conscience. Celle d’un acteur, c’est son image et c’est déjà un peu plus compliqué… pour nous, les enseignants, la matière première à transformer, ce sont des êtres humains… et là réside toute la difficulté. Il faut rester dans l’idée d’essayer de transmettre des connaissances, des savoir-faire, une passion… alors que nous ne sommes pas censés nous intéresser de trop près à ce que ces jeunes vivent et aiment. Et pourtant, certains étudiants ont besoin d’un lien affectif pour pouvoir avancer… C’est paradoxal, je sais… mais on ne peut pas s’adapter aux besoins de chacun, alors il faut une attitude valable pour un tout."

    Dit comme cela, ça pouvait avoir l’air d’être vachement compliqué et pas vraiment réalisable, mais Alcide avait un moyen très simple pour adapter sa manière d’être à chacun : "Tu trouveras ta façon de faire… Moi, je reste toujours disponible un peu avant et un peu après chaque cours. Certains étudiants viennent me voir pour discuter un peu, de manière moins formelle que dans un cours. Je pense que j’en sors toujours grandi humainement et professionnellement, car je découvre chaque fois des manières de penser qui ne m’avaient pas effleuré l’esprit…"


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MessageSujet: Re: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptyDim 26 Juin - 23:54


Pacey-Danyaël paraissait légèrement plus vieux que son âge. Cela était sans doute la conséquence de sa longue chevelure – pour un homme –. En fait, l’acteur n’avait jusqu’à présent jamais eu une coupe courte. Depuis sa plus tendre enfance, sa maman lui laissait pousser les poils sur le crâne car bébé, Pacey avait tendance à avoir des petites crolles blondes et sa mère en raffolait. Avec le temps, ses cheveux se sont raidis. Ils devenaient même ternes par période. Et ne s’occupant honnêtement pas franchement de son look, le jeune homme ne cherchait pas à s’embellir. Il ne se rendait pas compte qu’en prenant soin de son apparence, il pouvait être encore plus mignon qu’il ne l’était déjà. Ne serait ce que cette barbe naissante qu’il laissait pousser durant l’espace de quelques jours, cela faisait vraiment négligé. Ce garçon n’avait jamais ressenti le besoin de partir à sa conquête d’un ou une partenaire. Certes, il avait déjà eu des relations mais ces dernières ne duraient jamais bien longtemps. Pas assez tout du moins pour se transformer en véritable relation amoureuse. Au niveau de son style vestimentaire, par moment cela se laisse à désirer. Mais généralement ça pouvait encore aller. Mis à part ses chaussettes dépareillées. A savoir qu’à l’origine de ce style, c’était tout simplement parce Dany perdait toujours sa seconde chaussette dans son désordre. Du coup il avait décidé un jour d’enfiler une rouge et l’autre bleue. Et depuis c’était devenu une habitude.

Au niveau du comportement, il aimait rire et faire des plaisanteries. Les bêtises étaient sa spécialité. Et pour cela, le garçon n’avait pas besoin d’endosser tel ou tel rôle devant une caméra. Ce côté enfantin était bien ancré en lui. C’était surement un peu pour cela que Pacey perdait facilement les pédales devant son père. Devant cet homme qui lui était extrêmement impressionnant et cela pas seulement par sa carrure mais aussi sa personnalité. Alcide avait une façon bien à lui de parler. Danyaël aimait comment son père tournait les choses pour les expliquer au mieux. Sur les premiers mots employés par le plus âgé des deux, Pacey avait eu du mal à comprendre. Il ne voyait pas où son père voulait en venir. Mais bien vite cela était devenu plus clair dans sa tête. Alcide utilisait simplement des exemples, des comparaisons. L’écrivain avec sa page blanche, l’acteur devant une représentation… Le plus âgé parla ensuite de l’expérience de son fils devant les caméras. Puis il lui donna une astuce pour surmonter sa peur. C’était bien gentil de sa part mais l’homme ne semblait pas comprendre la gravité de la situation. Faire preuve d’empathie est une chose. Comprendre réellement la personne en face de soi en est une toute autre. Deux réalités parallèles qui peuvent se rejoindre comme au contraire rester à côté ‘lune de l’autre sans jamais se toucher.

    Pacey : " – C’est vraiment gentil de votre part mais… De ta part, excuse-moi… Mais… Enfin je veux bien essayer tes méthodes, je veux tout faire pour y arriver mais je doute fort d’atteindre mon but comme cela. “ Il y eut un léger blanc. Silence qui devint vite lourd. Pacey-Danyaël ne se sentait pas du tout à l’aise. Il ne voulait en aucun cas rabaisser son père ou que ce dernier pense quelque chose qui y ressemble. Le débutant n’était pas du genre à avoir sa langue dans sa poche. Lorsqu’il était contrarié sur un fait dont il pouvait en discuter, il le faisait volontiers. " – Ce… Ce que je veux par là, c’est que… Oui… Oui je connais cette fameuse sensation, ce fort sentiment que l’on appelle le trac lorsqu’on est devant comme derrière une caméra d’ailleurs. On veut toujours que tout soit parfait. Infaillible. Même si à l’intérieur de soi, on a toujours peur de mal faire, de ne jamais satisfaire aux demandes parce qu’on manque cruellement en soi, vu de l’extérieur on se doit de camoufler ça. Etre un bon acteur c’est savoir en quelques sortes mentir à l’autre. Parce que celui ou celle qui te regarde sur son écran de télévision, il ne doit jamais voir que derrière ce personnage qu’il suit à travers les images, il se cache un être humain qui est tout à fait différent du rôle qu’il endosse. Qu’il cache ses angoisses et sa grande peur qui le ronge de tout foirer. Autant lorsqu’on est devant ou derrière une caméra, on peut toujours couper au montage les scènes ratées, C’est comme ton fameux écrivain. Si ce dernier n’est pas satisfait de sa page d’écriture, il lui suffit de la déchirer et la mettre dans la corbeille à papier. Autant qu’un comédien qui joue sur les planches d’un théâtre, c’est comme un professer derrière son bureau, dans ces deux cas là, on n’a pas le droit à l’erreur. “


Pacey-Danyaël ne savait pas s’il avait réussi à se faire comprendre. Il avait la désagréable impression qu’il subissait encore un nouvel échec. Il était déçu par lui-même.

La conversation tourna ensuite sur le comportement de Pacey envers ses élèves. Il se sentait encore plus mal face à ce nouveau discours. Le garçon avait légèrement envie de pleurer. Il décevait son père et ça lui brisait le cœur. Dany se sentait extrêmement nul. Il avait presqu’envie de baisser les bras et se retourner à sa caméra. Tout ce qu’il trouva à faire était de baisser la tête en fixant ses pieds. Les mains dans les poches, il était évident que le professeur débutant n’était pas bien dans ses baskets.

    Pacey : " – Mais… Euh… Ce… Ce n’est pas comme si… Comme si j’avais couché avec une de mes étudiantes… Je… Je ne l’ai jamais fait… “


Pacey releva la tête rougie par la honte d’être inexpérimenté à son âge. Il s’empressa de rajouter en voyant la tête d’Alcide et évitant de croiser une seconde de plus son regard.

    Pacey : " – … Jamais avec une de mes étudiantes… “


La pilule passerait peut être mieux avec cette précision si inutile elle pouvait être.
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MessageSujet: Re: Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] Un cours en plein air et un collègue à ses débuts [Pacey-Dan'] EmptyMar 28 Juin - 10:20

    Face à ce jeune enseignant débutant, Alcide se sentait comme nécessairement protecteur. Le jeune homme avait besoin d’aide pour se lancer… et lui, eh bien, il était capable de lui apporter cette aide. Alors, pourquoi pas ? Pour le moment, l’homme y allait progressivement, essayant de ne pas donner trop d’informations en une fois, essayant de trouver des mots qui pouvaient être utiles sans pour autant être trop clichés. Il ne voulait pas non plus dire d’un seul coup les dix commandements du parfait professeur… d’ailleurs, pareille chose n’existait pas.
    Face au sujet du trac, visiblement, van Stexhe n’avait pas trouvé le ton juste. Le jeune Stenfler disait qu’il doutait atteindre son but comme cela. Mais après tout, chacun sa recette pour se guérir du stress ou du trac. Ce qui posait problème à Pacey-Danyaël, visiblement, c’était cette absence de droit à l’erreur. Alors, oui, effectivement, ça, on n’y pouvait rien… c’était les raisons pour lesquelles il était toujours nécessaire de faire gaffe à ses arrières, de faire attention à ce qu’on disait et à ce qu’on faisait.


    "C’est exactement ça. Entre nous, c’est le plus difficile en début de carrière… Mais tu as la chance de commencer à l’université. Les élèves plus jeunes ne font pas de cadeau et tu échappes à ça." Une fois devant des élèves, quel que soit leur âge, il fallait faire bonne figure et improviser, peu importe la vie privée, peu importe tout ce qui pouvait se passer en dehors de l’école… Il fallait que tout ait l’air bien, que tout soit parfait. " Il faut parfois mettre sa propre vie entre parenthèses. Et c’est très souvent compliqué."

    Ne pas laisser sa vie privée influer sur sa manière de donner cours, ne rien laisser faire changer l’humeur du professeur… faire attention, encore et toujours…
    Le comportement d’un professeur envers des étudiants et étudiantes, c’était un sujet similaire. Pas le droit à l’erreur. Et ce comportement pouvait passer par toutes sortes de gestes, de mots et de bêtises que l’on faisait sans y penser…

    Et comme s’il était au courant de quelque chose, le jeune Stenfler parla de coucher avec une étudiante. Sur le coup, Alcide écarquilla les yeux un instant, il ne pouvait pas faire autrement. Merde, comment ce jeune homme pouvait-il savoir ce que van Stexhe s’évertuait à cacher.
    Et après quelques secondes, l’homme eut un petit rictus, quand il entendit la fin des paroles de Pacey-Danyaël. À vrai dire, le professeur ignorait si le jeune homme parlait pour lui ou pour son propre cas.


    "Entre nous… si jamais cela devait t’arriver, il vaut mieux que l’étudiante ait dix-huit ans, qu’elle soit consentante et que tu ne l’aies pas en cours. À part ça, il faut aussi que l’affaire n’arrive jamais aux oreilles de la direction." En y repensant, c’était pour cela que ça pouvait fonctionner avec Lexie, c’était pour cela que ça avait pu marcher quelque temps avec Lucie…

    Mais peut-être que le jeune enseignant ne voulait pas parler de cela. Peut-être qu’il y avait autre chose. En soi, Alcide préférait ne pas imaginer que ce jeune homme avec qui il parlait était puceau. Parce que, s’il voulait bien être un guide, un conseiller ou que sais-je encore pour le monde de l’enseignement, il n’était écrit nulle part qu’il devrait faire l’éducation sexuelle du nouveau professeur.
    Pourtant, à voir cette attitude un peu honteuse, ce regard porté à ses godasses un instant plus tôt, il était évident que c’était là un sujet qui gênait. Van Stexhe arqua un sourcil puis reprit :


    "Écoute, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais ces sujets-là ne devraient pas être une priorité pour toi en ce moment. Tu peux t’amuser en dehors de la fac, comme tu le veux et avec qui tu veux. Mais garde toujours ton intimité et ne laisse personne foutre tes rêves en l’air." L’homme hésita un moment. Il avait l’impression de se montrer sans défauts face à ce débutant, et c’était peut-être une erreur de sa part… alors il continua : "Je ne te souhaite pas de tomber amoureux d’une de tes étudiantes. C’est difficile à vivre pour tout le monde et ça peut finir très mal..."

    Pacey comprendrait ce qu’il voudrait bien comprendre. Aux yeux d’Alcide, c’était suffisant. Il parlait en connaissance de cause et c’était ce qui comptait le plus. Il n’était pas expert dans ce domaine-là et sa pédagogie, il la maniait comme bon lui semblait, comme il se l’était appropriée.

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