« Haut les mains.. Plus bas, j'ai dis. (A) »

« Hey.. Je m'appelle Paul. Je t'offre un verre ? ». C'était toujours le même refrain. Un minois angélique, un sourire ravageur ainsi qu'une poitrine plantureuse et tout San Fransisco était à vos pieds. La belle déclinait l'invitation du binoclard sans même y jeter un coup d'oeil, ses yeux d'une perversité sans faille préférant de loin mater le cul du séduisant barman. Il ressemblait à quelque chose, lui. La langue de Kiara frottait la paille de son verre avec autant de malice que d'insistance, ses tentatives quant à la capture de celle-ci se faisant nul. Elle s'emmerdait, en vérité. N'étant que plus déçue lorsque l'employé venait à démontrer son homosexualité, un baiser échangé avec son nouveau collègue lui prouvant tristement. D'ordinaire, cet inconvénient n'aurait été que source d'amusement pour la jeune femme, adorant les défis et refouler ses limites plus que quiconque. Bien qu'elle n'en avait aucune. Mais ce soir différait de tout les autres, l'ennui étant étrangement à son comble. Et c'était de loin dans ses habitudes, n'ayant que très rarement connu l'ennui. Windsor était une fêtarde invétérée, connue pour ses nombreuses fêtes et son penchant abusif pour le monde de la nuit. Jamais une de ses party n'avait failli à son titre ultime de « Reine de soirée ». Il n'y avait ainsi là, aucune raison de chercher le pourquoi d'une soirée aussi merdique. Dépitée, la créature quittait son trône/tabouret, un généreux billet laissé en guise de pourboire. C'était papa qui payait. Comme toujours. Alors, peu lui importait l'argent qu'elle pouvait y laisser.

« Mettez-lui les menottes, Bon Sang ! » s'écriait une voix désespérée non loin de là, masculine et mûre à en juger par le timbre. A peine l'étudiante était-elle sortit de l'établissement qu'une interpellation musclée venait à accaparer son attention, la ride immiscée entre ses sourcils trahissant son sérieux. L'arrestation d'un poivrot était une chose fréquente à la sortie des pubs/discothèques de la ville, les agressions et les bagarres étant devenues habituelles. Tout comme les gardes à vue du beau Darlyle Jr. n'étaient devenu qu'un malheureux quotidien. Kiara vint à en rire, une clope fraichement allumée au bec. Quel con. Elle en soufflait sa fumée, adossée contre sa berline à admirer la scène. Car, c'était le mot. Kienan était d'une fougue saisissante, ne manquant aucunement de charme. Étudiant à Berkeley tout comme elle, l'héritière ne lui avait jamais réellement parlé. Le saluant et lui souriant d'un air coquin, restant à un stade bénin. Ce n'était qu'un bout de viande parmi tant d'autres, une queue comme les autres, en soit. Mais il l'a laissait perplexe, pleinement attirée par le bad boy incorrigible. Par de nombreuses fois, elle lui avait ainsi sauvé la mise. Quelques billets par-ci, quelques sourires par là et il avait été aussi rapidement libre qu'on avait pu l'emprisonner, bien qu'il n'ai jamais été au courant de l'intervention de Blondie. C'en était d'autant plus excitant. La voiture de fonction prenait bientôt la direction du commissariat, Kiara ne tardant pas à faire son entrée dans ce dernier.

On avait rarement vu une femme aussi élégante/séduisante dans les locaux. « Je peux vous aidez, Mademoiselle ? ». L'irrésistible Windsor jouait la carte de l'indifférence, le service voulu étant à son opposé. De sa démarche impitoyable, la silhouette envoûtante de la muse attirait les regards de tous. Nullement discrète, ses talons fouettaient le sol avec brutalité. « Tenez donc ! Je me demandais quand est-ce-que.. » fut stoppé l'agent riche en formes, un cigare au bord des lèvres, par l'entrée tout aussi brutale de la blonde dans son bureau. « Il est arrivé ? ». Les traits de son visage étaient de glace, froide et autoritaire. L'agent Burnns n'était qu'un pauvre con à qui les idées tordues ne manquaient pas. Gros porc. Jetant une liasse de billets dans ses mains grassouillettes, la négociatrice défiait le fonctionnaire de ses yeux émeraudes. Le fusillant littéralement. « Je dois aller le chercher moi-même où aller ouvrir une cage est quelque chose de trop compliqué pour toi, Burny ? ». Celui-ci vint à ronchonner, son regard ne lâchant pas le décolleté pigeonnant de la belle blonde. Sa robe d'un rouge intense la rendait plus vulnérable que jamais. « Brad ? Va donc chercher Dirlyle ». Un sourire satisfait se dessinait ainsi sur les lèvres pulpeuse de Windsor. « Lieutenant, c'est toujours un plaisir de parler affaire avec vous ». La sirène ne tardait donc pas à rejoindre l'ascenseur, le couloir qui l'y menait paraissant interminable. Elle ne voulait pas être aperçue, rester dans le mystère restant son principal objectif. « Attendez ! . Les portes de l'ascenseur furent ainsi bloquées, dos à celles-ci. « Et, merde ? »

– WHO ARE YOU ? OH, I'M JUST YOUR NEW SEX PARTNER, BABE. ✿
LOVE ME, HATE ME, BUT CAN'T YOU SEE WHAT I SEE ? KIENAN&KIARA

— Mettez-lui les menottes, Bon Sang !

Putain de merde, fait chier. Encore une nuit qu'il allait passer au poste s'il n'arrivait pas à leur échapper. Il y en avait partout, de toute façon. Kienan avait beau tourner la tête dans tous les sens pour trouver une issue, un échappatoire quelconque, impossible d'entrevoir la moindre possibilité de fuite. Les flics l'avaient coincé au moment où il s'apprêtait à quitter la boîte, laissant derrière lui un nez cassé. La cause? Ce mec était tout simplement un connard. Il avait manqué de respect à Kienan, Kienan s'était énervé - il n'était ni sobre ni particulièrement patient -, le mec ne s'était pas écrasé. Autant dire que quand ce n'était pas pour détention de drogue - d'ailleurs, ils venaient de voir qu'il avait un sachet de coke en sa possession -, le jeune homme se faisait arrêter pour toutes sortes de délits en soit mineurs, mais pouvant devenir, à long terme, beaucoup plus graves. Quand on s'appelle Darlyle, on n'a pas trop à craindre la prison. Mais ça ne rend pas la garde à vue plus facile ou plus confortable; bien au contraire.
Il se démenait comme un beau diable, mais à un contre sept la partie n'était pas jouable. Un flic le saisit par un bras, un autre par l'autre, et le reste s'occupa de le plaquer à terre. La joue collée à l'asphalte brûlant du mois de mai, il poussa un rugissement étouffé par les flics qui lui passèrent expressément les menottes de peur qu'il réussisse à leur filer entre les doigts - c'était arrivé plus d'une fois. Ils serrèrent beaucoup plus fort que nécessaire, avec ce petit bruit caractéristique de crans qui se ferment les uns après les autres, "crrr". Le piège s'était refermé. Il était pris. Game over.
On le releva de force comme un animal récalcitrant mais son sourire ne disparut pas. Sourire moqueur, rebelle, sourire qui voulait dire "ce n'est pas la dernière fois que ça arrive". On le flanqua dans le fourgon ; direction le poste. Limite, il aurait pu dire "la maison". Mais ç'aurait été un peu déplacé. Son père allait le tuer si il apprenait son arrestation. Darlyle Sr. était sénateur. Riche. Puissant. Darlyle sortait de taule facilement. Mais son géniteur lui couperait les vivres s'il apprenait pour cet ultime affront. Le sourire de Darlyle disparut. Ses poignets lui faisaient mal, mais il ne fit pas aux flics le plaisir de se plaindre. Le trajet fut court, de toutes manières. Arrivés au bercail on lui retira les menottes non sans l'avoir au préalable fourré en cellule. Kienan se savait partit pour trente heures à attendre que son avocat le sorte de là, sauf miracle.

— Darlyle, tu sors. Tu peux remercier ton ange gardien, ça n'est pas la première fois...

L'agent en poste lui ouvrit la porte non sans une certaine réticence dans la voix. Kienan crut à une blague mais n'attendit pas pour s'engouffrer hors de la cellule minuscule. Ce n'était pas la première fois, non. Mais à chaque fois il sortait trop tard pour voir de qui il s'agissait; juste une berline luxueuse qui s'enfuyait par la route. Une de ces berlines que son père avait l'habitude de conduire, par exemple. Mais il n'avait jamais pu voir QUI était à l'origine de ces versement discrets. Quelqu'un de fortuné, évidemment... mais qui? ça ne pouvait pas être son père ou sa mère. Alors qui?!
Il sortit en trombe du couloir, se cognant à deux flics qui essayèrent de le rattraper sans y parvenir. Il vit une silhouette s'engouffrer dans l'ascenseur, des talons claquer. Il courut plus vite.

— ATTENDEZ !

Et cette fois il arriva à bloquer les portes avant qu'elles ne se referment. Il tira de toutes ses forces, s'engouffrant dans l'ascenseur en trombe. Il entendit les portes se fermer derrière lui. Et se retrouva seul.
Seul avec elle.
Il la connaissait de vue, l'ayant déjà aperçue une ou deux fois à Berkeley. Elle y étudiait aussi. Une bêta, bien évidemment. Mais une de ces bêtas fortunées, à en juger par ses fringues. Kienan la regarda de haut en bas, ne s'arrêtant pas à sa poitrine pourtant magnifique mais à ses yeux.

— C'est toi...

Il se rapprocha un peu plus d'elle. Il ne savait même pas son nom. Sa bouche près de son oreille, il dégagea une mèche de ses cheveux blonds, et dit un mot, un seul :

— Pourquoi ?

– WOMANIZER, WOMAN-WOMANIZER, YOU'RE A WOMANIZER, OH, WOMANIZER, OH YOU'RE A WOMANIZER BABY. BOY DON'T TRY TO FRONT, I KNOW JUST WHAT YOU ARE. ✿
Superstar Where you from, hows it going? I know you Gotta clue, what you're doing? You can play brand new to all the other chicks out here. But I know what you are, what you are, baby
KIENAN&KIARA

— Je ne sais pas pour être honnête, Kienan. Peut-être que ça m'amusait. Peut-être que tu me plaisais. Ou même les deux, ce n'est pas impossible.

Il était tout près d'elle, sentant son haleine fraîche, à peine alcoolisée. Il était si près qu'ils se touchaient presque. Sensations. Ainsi la belle s'amusait... Il lui plaisait. Sourire en coin. Il plaisait à toutes. Avec sa cicatrice mystérieuse, son air de bad boy et sa beauté... la débauche n'altérait pas tout. Ils étaient la Now Generation. tout, tout de suite, maintenant, I WANT IT NOW. AND I JUST CAN'T WAIT. Il la voulait elle, tout de suite, maintenant. À peine drogué, à peine bourré, juste un peu éméché. Presque lucide, et l'ascenseur venait de commencer son ascension. Plus haut... Toujours plus haut ; emmène moi plus haut. Kienan vit le regard de la jeune fille s'attarder sur son visage presque parfait. Bien trop parfait.

— Kiara Windsor.

Un nom pas inconnu. Un nom qui voulait dire "je suis une riche héritière, je ne me donne pas à n'importe qui". Comprenez ; "tu n'es pas n'importe qui". En effet il n'était pas n'importe qui. Fils de sénateur. Riche. Puissant. Beau. Intelligent. Mais un rebelle... Et un fils de sénateur, ça n'est pas rebelle, ça non. Un fils de sénateur ça rentre à Berkeley chez les Epsilon et ça étudie le droit ou les sciences politiques. Sauf que Kienan venait de repiquer ses études, fréquentait les Gamma et se foutait royalement des sciences politiques et du droit. Kienan, c'était un rebelle. Et on ne le changerait pas comme ça, surtout pas ce père absent et autoritaire qu'il n'aimait pas. Les doigts de la belle blonde effleurèrent la joue de Kienan. Son index se posa sur ses lèvres pleines.
C'est à ce moment précis que l'ascenseur se stoppa net. Panne ? Kienan en douta. Les flics devaient flipper qu'il viole la jeune fille, ou qu'il fasse une connerie. Ils l'avaient vu se précipiter dans l'ascenseur...

— Et je trouve ça super excitant.. t'as pas idée.

Kienan sourit. Sourire mystérieux, provoquant. Il leva le nez vers l'unique caméra et fit un doigt d'honneur qui devait apparaître très distinctement sur l'écran des flics. Furtivement il retira sa chemise et la plaça sur la caméra... Raté, les mecs, raté. Le beau brun torse nu se retourna vers Windsor... Une lueur assez nouvelle dans le regard. Jamais il ne l'aurait forcée à quoi que ce soit. Mais il paraissait évident que son ange gardien méritait une récompense. Il avança le visage, sous la lumière bleue et grésillante du néon, dans l'ascenseur minuscule.

— Je crois que j'ai ma petite idée... Dis moi si je me goure.

Et, avançant la tête un peu plus en avant, se penchant légèrement parce qu'il était plus grand qu'elle, il l'embrassa longuement dans le cou. Un baiser sensuel. Un baiser de cinéma. Deux âmes coincées dans un ascenseur. Deux amants. Deux héritiers... Deux contradictions. Il posa sa main sur le bas de son dos, l'attirant contre son torse nu et musculeux qui sentait Bleu de Chanel, la sueur et le sang. L'ensemble était à son image. Sauvage. Excitant. Tellement excitant...

THIS IS NOT A LOVE SONG ✿
This isn't a love song. I'm happy to have, not to have not, big business is very wise : I'm crossing over into enterprise. This isn't a love song. This isn't a love song.
KIENAN&KIARA

Une pute. Kienan sourit. Sourire désabusé. Mais après tout, s'il n'estimait pas la jeune femme, il ne s'estimait pas non plus. Touché, un partout. Lorsqu'elle commença à jouer avec son corps il la laissa faire, mi amusé mi intrigué. Tous les deux savaient parfaitement que les flics le cueilleraient dès que l'ascenseur serait remis en état... Alors autant en profiter, non ? Le tissu rouge glissa sur les frêles épaules de Kiara, dévoilant son corps nu. Kienan la pressa contre lui, la sentant se cambrer et descendre plus bas. Il sentait le plaisir monter tandis qu'il traçait avec méthode la limite entre la tendresse et l'intimité ; d'instinct. Ça en devenait presque agaçant, ce don de tracer avec précision la carte des émotions, comme celle d'un empire morcelé dont chaque puissance veillait à préserver ses frontières ; puisqu'ils ne devaient ressentir aucun amour mais simplement un furieux désir réciproque. Il était dominateur et devait bien avouer que sur ce coup là elle était sur le point de le baiser. Son corps était l'otage du sien. Mais il devait reconnaître que lui-même s'était déjà servi ainsi du corps des femmes.
Il la laissa faire un moment, insaisissable cependant ; il aimait sa curiosité et le plaisir que cela semblait également provoquer en elle. On ne percevait chez Kienan aucune honte de lui-même ou de mépris pour sa tentatrice, il ne manifestait aucun romantisme de puceau, il ne demandait rien d'extravagant mais obtenait plus que les autres. Il avait une façon unique de renifler les femmes, de les flatter pour un atout dont elles étaient fières, ou de les prendre dans ses bras sans que cela puisse paraître déplacé - ce gars-là savait être celui qu'elles désiraient plus que tous les autres. Et il ne le faisait même pas exprès.
Kiara savait y faire. Mais elle s'attardait sur des préliminaires qui lui donnèrent envie de plus. Il sentait le coup monter, monter. À son tour à elle de prendre du plaisir. Pas de tendresse excessive. Il prit sa tête entre ses mains, caressa ses cheveux blonds et admira son corps nu un instant ; puis il se pencha pour la faire remonter jusqu'à lui, ses lèvres pleines et le désir qu'elle lui inspirait prit encore de l'ampleur. Il la pénétra en écartant doucement ses jambes fines, irrégulier, la gratifiant de divins ralentissements et de fermes accélérations. Il bouscula le rythme et la chevaucha avec une fougue que les femmes ne partageaient pas toutes mais qui avait pour avantage de renforcer l'excitation. Il éprouvait l'irrésistible sensation d'être le pivot d'un autre corps. La sentant se cambrer alors dans une obscène posture qui interdisait à Kienan de lui résister, et qui offrait au regard toute son intimité en une seule courbe.

— Encore.. Oh.. Han !

Il enlaçait ce corps attendu, chaud d'exhalaisons où se mêlaient le sucré et l'aigre. Il aurait aimé prendre le temps de la contemplation, de l'émotion, profiter de son retour à l'essentiel, retrouver en une longue étreinte tout ce qu'il aimait et dont on l'avait longtemps privé, mais son ardeur à la pénétrer le trahissait, et malgré lui ses reins cherchaient un chemin entre les cuisses de Kiara. Il encourageait son corps fébrile à rentrer en elle, prisonnière du sien, incapable de résister à pareille entreprise. Mais c'était une entreprise qui ne fonctionnait qu'à deux ; il ne la baisait pas et elle ne le baisait pas, c'était donnant-donnant. Et il fallait bien avouer que la plupart du temps, ils n'avaient l'un et l'autre que tendance à baiser leur partenaire. Pour une fois la tâche était partagé et le plaisir l'était aussi. Elle se laissait entraîner à ce furieux va-et-vient accentué par ses mains qui agrippaient le dos de Kienan en y imprimant leur marque.
Il aimait l'entendre jouir, il aimait les gémissements qu'elle poussait et le plaisir qu'il lui procurait ; il aimait tout cela peut-être encore plus que le sien. Il la bouscula, mû par son désir d'elle et par la fougue que leur étreinte devenait, complètement nus dans un ascenseur, elle, collée au miroir longiligne, lui, les deux bras tendus et appuyés devant lui contre le mur sale. Mais il la serra contre lui, et elle précipitait encore plus le mouvement par de terribles spasmes du vagin qui le contraignirent presque à jouir, réprimant un râle divin qui exprimait tout son plaisir.

— Prends-moi à quatre pattes.. Devant eux. Je suis sûr qu'ils en auraient après.. Mmh..

Elle le mordit profondément à l'épaule, un léger râle s'échappant de ses lèvres pulpeuses qui ne purent achever leur phrase. Mais Kienan avait compris. Il éclata d'un rire rauque et se retira doucement, sans la brusquer ni rompre l'étreinte. Il bandait toujours quand il tira d'un coup sec sur sa chemise, dévoilant la caméra qui n'avait jamais cessé être là. À présent leur relation n'était plus secrète ; rien du tout n'était plus secret pour ceux qui s'empresseraient de le remettre en cellule dès qu'ils réussiraient à remettre en marche l'ascenseur. Ce devait être une étrange vision que ces deux corps presque parfaits sous la lumière grésillante et bleuâtre que l'unique néon projetait sur eux, et qui donnait à la scène une allure presque irréelle. Comme un nu peint au bleu.
Le jeune homme sourit d'un air provocant en regardant la caméra, n'étant pas certain qu'ils y verraient grand chose de toute façon. Mais ils verraient sans aucun doute que les rapports étaient plus que consentis des deux côtés... et ils avaient plutôt intérêt, puisqu'il n'était pas certain que Kiara soit majeure comme lui. Bah, pour un an de différence, ils n'allaient pas remuer ciel et Terre, si ?
Il la prit dans ses bras, attira son corps contre le sien, souriant avant de prendre ses lèvres dans les siennes. Sauvage. Beau. Terriblement attirant. Il la laisserait diriger les choses, songea t-il en la retournant et en s'agenouillant au sol, prêt à accomplir ce désir presque grotesque qu'elle avait émit, et qui pourtant commençait à le subjuguer lui aussi. Désir d'elle. Recroquevillée au sol comme un amas de chair blanche et fine, corps frêle, il eut la sensation qu'il reposait uniquement sur lui au moment où il la pénétra doucement. Sentant le coup monter, monter. Et le plaisir aussi.
À l'étage au dessus, un mécanicien se penchait sur les circuits de l'ascenseur et essayait de ne pas trop s'occuper de la vingtaine de flics qui, mi courroucés mi jaloux, regardaient l'écran de surveillance ou préparaient leurs matraques et gueulaient tous la même chose : " PUTAIN, LES PETITS CONS! "