Théa & Jagger

Des grondements répétitifs se firent entendre. Les vibrations de son téléphone résonnaient contre le petit meuble de sa chambre étudiante. Tout en enfilant un tee shirt noir, il s’approcha et attrapa son petit appareil. Le prénom de son frère s’afficha sur le petit écran. Voila presque un an que Jagger avait retrouvé la liberté, et son plus jeune frère avait attendue huit mois pour décrocher son téléphone et l’appeler. Le jeune homme pressa le bouton rouge et reposa son téléphone sur le meuble. Il lui en voulait. Terriblement. Lui qui avait toujours était la pour l’aider, qui lui avait appris la vie, qui l’avait toujours soutenue. En retour, Sonny l’avait abandonné. Jagger avait encore trop de rancœur pour lui pardonner, il lui fallait plus de temps. Il termina de s’habiller et quitta sa chambre.

L’avantage dans les études universitaires était sans nul doute le fait d’avoir des courts non obligatoires. Et même s’il était conseillé de s’y rendre, Jagger se faisait un malin plaisir à en éviter certains. Il était d’habitude plutôt bon élève, mais ce jour la il n’avait aucune envie de s’enfermer dans un amphithéâtre blindée et respirer la mauvaise humeur générale. Non, il avait décidé de faire l’école buissonnière, comme autrefois. Et puis le beau temps l’avait poussé à sortir.
Planté devant le café, il sortit de sa poche quelques piécettes. Il compta celle-ci rapidement. Génial, il avait tout juste assez pour s’offrir un Milk Shake et une petite pâtisserie. Jagger n’était pas ce que l’on pouvait appeler un gourmand, mais il avait de temps en temps des petites envies sucrées. Et puis au Starbuck tout était bon.

Il entra dans la petite boutique et commanda un grand milkshake à la vanille ainsi qu’un Brownie à la noix de pecan. Alors qu’il attendait sa commande il remarqua un visage familier dans la file d’attente. Une jeune femme qui ne lui était pas inconnue. De long cheveux brun, des yeux d’un bleue troublant, un visage… démoniaque. Oui démoniaque était le bon mot. Elle avait toujours eu un air de garce, un air malsain, et elle l’était vraiment. Décidément elle n’avait rien perdu de son charme… « Monsieur… Votre commande ». Il tourna vivement le regard et attrapa le plateau que la jeune femme lui tendait.
Il croqua avec gourmandise dans sa pâtisserie, laissant le gout fort et amer du chocolat pénétrer dans toute sa bouche. Les petits bouts de noix de cajou étaient croustillants, le tout était un délice. Tout d’un coup, sa dégustation fut perturbée par l’entrée de quatre individus. Ceux-ci, habillé tout en noirs, porter des masques. Immédiatement il remarqua les armes qu’ils portaient aux mains. La panique s’installa en quelques secondes. « A TERRE ! A TERRE ! »