Drew était comme dans un état second, il n'avait même pas réalisé encore ce qui venait de se passer, il était sous le choc, complètement désemparé et il ne savait plus où aller, vers qui se tourner... après un message de son pote apparemment ex désormais, matthew il était venu le voir dans le but de s'excuser oui s'excuser de lui avoir tiré dessus dans un moment de folie passagère du à sa dépression nerveuse. Il était hanté par cette soirée dès qu'il fermait les yeux et il ne pouvait plus s'endormir sans y penser, d'où cette envie de recoller les morceaux mais n'ayant jamais eu le courage d'envoyer ce putain de texto au iota il avait du attendre que celui-ci le fasse. Très mauvaise idée puisque toute la rancœur qu'il avait accumulé toutes ces semaines était retombée sur lui, il venait de se faire laminer par Matt qui l'avait roué de coup de poings et de coup de pied pour lui faire comprendre que ça n'avait pas été du tout à son goût de se faire trouer le bide par celui qu'il pensait être son ami. Réaction normale en même temps, mais drew ne s'y attendant pas n'avait même pas eu l'occasion de se défendre, d'ailleurs il n'en avait pas eu envie, il n'avait que ce qu'il méritait, il ne servait plus à rien sur cette terre et regrettait amèrement de ne pas avoir pu accomplir sa tâche finale lorsqu'il avait prévu de se suicider avec panache du haut du toit de la fac, là où tout avait commencé, pour lui et Fleur, leur premier baiser... il s'en souvenait comme si c'était hier et pourtant ce temps béni de l’insouciance et d'un amour naissant paraissait tellement loin que les images devenaient floues dans sa tête.
Marchant encore et encore il se retrouva enfin dans le parc de Berkeley, bien loin de chez lui à vrai dire mais il n'avait pas le coeur à rentrer à la ville, voir damian et Rowan dans cet état lui était impossible, il devait se débarbouiller un peu mais ses pas se faisaient de plus en plus lourds et il avait vraiment du mal à ne pas avoir la respiration coupée, il devait surement avoir une ou deux côtes de cassées et pour couronner le tout, voila qu'il se mettait à cracher du sang. La fin était proche, il le sentait et il ne pouvait rien y faire, il laissa couler une larme alors qu'il pensait à son fils encore si petit, si innocent qui ne connaissait rien à la vie, ni du monstre que son père aurait pu être si matt était mort ce soir là... rien que le fait d'avoir une arme déja rend les choses bien plus difficiles. Sa vie, oui sa vie s'il en avait encore une, il ne pouvait plus la prévoir, qu'allait-il se passer dans l'avenir ? Matt' allait-il un jour le dénoncer aux flics, ou même Constance qui sait ? Il suffisait qu'il fasse un faux pas et tout était perdu, il ne serait plus jamais autorisé à prendre son fils dans ses bras, le serrer contre lui, la chair de sa chair... il continuait de pleurer comme un idiot, lui, l'homme fort qui n'avait jamais pu verser une larme pour quoi que ce soit aujourd'hui pleurait comme une petite fille à l'idée de perdre un jour la seule personne pour qui il est encore utile et à un véritable rôle, Jason... c'était celui qui le faisait tenir, qui l'obligeait à ne pas succomber à la tentation de se jeter du haut d'une falaise ! Il avait des responsabilités envers lui et il n'avait aucun droit de faillir à cela sachant que ce petit était tout pour lui, un enfant roi, il ne serait jamais élevé dans les principes rigides que sa famille lui avait imposé auparavant, il tenait à lui laisser toute la liberté dont il pouvait jouir dans cette ville, dans ce pays, où il voudrait en fait !

Se posant enfin près d'un arbre, le jeune homme leva la tête en l'air et faillis s'étouffer avec le sang qu'il avait dans la bouche, il devait certainement faire une hémorragie ou un truc dans le genre, mais il s'en fichait, il ne voulait plus avancer, plus continuer, il avait besoin de ses amis à cet instant mais tout ses amis le detestaient ! Il aurait bien voulu pouvoir en parler à Rowan, à Damian mais il ne voulait pas se les mettre à dos eux aussi, il devait rester calme, cool et ne plus se plaindre, ce qu'il faisait tout le temps ces temps-ci d'ailleurs ! Il n'arrêtait pas de se dire u'il allait changer, qu'il allait être différent mais... ça ne fonctionnait pas ! Il en revenait toujours aux mêmes conclusions, il n'était qu'un homme et ne pouvait s'empêcher de refaire les erreurs du passé même s'il tentait tout pour éviter que ça se reproduise !
Voyant une ombre s'approcher dans la nuit, il se disait qu'enfin quelqu'un allait pouvoir l'aider. Il ne savait pas trop à qui se fier, mais de toute façon qui que ce soit, le voir dans un tel état ne pouvait pas laisser la personne insensible, enfin sauf si à tout hasard c'était constance ou matt qui venaient finir le travail ! Il essuya une goutte de sang qui coulait de son oeil et aperçut une chevelure brune, une fille, oui c'était bien une fille et pas n'importe quelle fille puisqu'il s'agissait d'une de celle que drew avait réussi à detester à Berkeley, il n'y avait même pas de raison à ça ! Dès qu'ils se voyaient lorsqu'il était avec Fleur ils faisait semblant de bien s'entendre pour elle, mais lorsqu'il se croisait en dehors de la fac, les insultes fusaient !

Ma... manon ? Je sais que je ne suis pas très présentable mais si pour une fois on pouvait éviter notre ping pong verbal et que tu m'aidais à me relever avant que je ne me vide de mon sang j'apprécierai assez dit-il avec un léger sourire qui lui fit avoir encore plus mal que si elle l'avait giflé.

Drew & Manon

« L'homme qui tombe, rien ne lui permet de sentir qu'il touche le fond. Il tombe et il ne cesse pas de tomber. C'est ce qui arrive aux hommes qui, à un moment ou à un autre durant leur vie, étaient à la recherche de quelque chose que leur environnement ne pouvait leur procurer. Du moins voilà ce qu'ils pensaient. Alors ils ont abandonné leurs recherches. Avant même d'avoir vraiment commencé.... » L'ATTRAPE-COEURS - JD SALINGER

Allez savoir comment elle est arrivée là, alors que son appartement se situe dans les quartiers les plus côtés de la ville. Que le bâtiment Iota elle n y traînait plus depuis des lustres, Berkeley ne lui paraissait plus aussi idyllique que ça. Plus les jours passaient plus Manon se prévoyait un été qui réussirait à lui faire s’atténuer ce mal du pays bien trop présent. N y voyez pas un quelconque signe de déprime, de mal-être, juste un trait de son caractère versatile qui caractérisait tellement la jolie française. Toujours apprêtée comme si elle serait à nouveau heureuse élue d’un casting sauvage, sa soirée avec Caramelle s’était éternisé plus que prévu. Si la blondinette voulait que la brunette dorme ici, Manon avait refusé poliment déjà les Omega elle s’en méfiait et plus généralement le règlement des bâtiments de confrérie étaient assez stricts sur les chambres et leurs occupants. Ou quelque chose du genre, ce discours faisait office d’introduction au traditionnel souhait de réussite prononcé par le doyen chaque nouvelle rentrée universitaire donc son esprit avait trouvé intelligemment la fonction veille pour ne se réactiver plus tard.
Pour une fois, elle joua la carte de la prudence et se mise donc à quitter le bâtiment légèrement décontenancée par le perpétuel désordre qui régnait là-dedans. A croire que la notion de rangement était obscure pour certains, tout comme la maxime de devoir fêter l’après-résultats et non pas l’après-partiels. Si certaines jeunes filles ont une peur bleue de s’aventurer dans le noir, ou dans les ruelles sombres de l’enceinte du campus.
Manon trouvait ce cliché complètement fait, et surfait manquait plus que le stéréotype des pas qu’elle entendrait dans le noir et le réflexe (stupide) de demander si elle était seule ou non. Ce genre d’ambiance lui tirait un large sourire qu’autre chose, amatrice de films d’horreurs et d’autres thriller en tout genre plutôt du côté spectateur qui se délecte du mal des gens qu’éprouver une once de sympathie. Allure assurée, ses pommettes rouges qu’on remarquait au premier coup d’œil lorsqu’elle se trouvait près d’un faisceau des lampadaires continuant à entretenir une discussion animée par messages avec Alice, elle manqua à plusieurs reprises d’entrer en collision avec des poubelles, ou pire encore les dizaines de tableaux d’affichages plantés presque illégalement pour avertir des prochaines soirées. Estimant le temps d’atteindre sa voiture garée dans le parking principal jusqu’à arriver chez elle, en prenant compte de la circulation, de l’escale qu’elle fera à Jamba Juice et de tout le rituel à chaque fois qu’elle s’arrêtait. Elle en aurait pour une heure facile, rien de bien gros pour complètement bousculer son programme qui se terminerait par un film regardé dans la télévision du salon. Cela c’est dans la théorique, le genre de soirée qu’on se prévoit normalement en deux minutes parce que justement aucun autre plan ne tenait bon.

Se voyant déjà à siroter sa boisson et à remercier le ciel de l’existence de cette chaîne de magasins, son plan fut rapidement débouté quand elle entendit une toux rauque et répétée à plusieurs reprises. Frissons qui traverse son échine, elle en lâche un soupir, depuis quand des étudiants s’amusent à faire des blagues d’aussi mauvais goûts ? Sa confiance qui lui fait défaut et commence à prendre la fuite, opposé à sa témérité qui la pousse à quand même aller voir. D’abord hésitante ces pas se font plus rapprochés quand elle distingue une silhouette qui au vu de son état ne pourrait lui faire grand mal. Simple esprit de jugeote, accompagné d’une part de rébellion. Règle numéro (…) ; ne pas rire du malheur des gens. Même quand il s’agit du garçon qu’on peut détester plus que quiconque sur cette terre, du mec qu’elle supportait parce qu’il s’agissait du parfait fiancé d’une amie. Le mec qui s’est retrouvé finalement planté à l’autel par celle qu’il considérait être comme la femme de sa vie. Se sentant dans une position absolument délicieuse que de pouvoir se moquer ouvertement de lui, elle voulu rapidement déchanter en voyant l’état de Drew. Bon okay le coup de le trouver là tout seul errant presque était cynique et comique mais le sang, ses fringues tâchées, et l’effort considérable qui lui prenait juste l’acte de parler lui glaça le sang. D’abord hésitante, elle déglutit avec difficulté se rendant compte de la situation. Honnêtement elle aimerait partir, faire comme si elle n’avait rien vu, mais dés lors qu’il prononça distinctement son prénom elle savait que c’était terminé. Que dans le pire des cas elle aurait des problèmes du genre « non-assistance à personne en danger » ou une vengeance de ce même niveau. Irritée que cet incident vienne troublée sa soirée elle préféra rester en retrait, et hallucina à sa demande. C’est le type d’un mètre 85 qui lui demande de l’aide ? Celle qui peinait à atteindre le mètre 65 ?

« T’étais obligé de m’appeler ? Genre tu ne pouvais pas agoniser seul, enfin j‘sais pas moi faire comme si tu ne m‘avais pas vu ? Fallait que t’entraînes quelqu’un là-dedans ? »  Rien de bien mesquin pour le moment, juste de l’exaspération et un sentiment de frustration. Deuxième soupir, hésitant avant de s’avancer vers lui, elle se résolut à le faire en voyant comment le sang continuait à couler. Bien qu’elle lui voue une haine inexplicable elle se laisse faiblir et s’approche doucement. « Viens là… » Passant son bras sur ses épaules le tenant vraiment fébrilement, elle prend une grosse inspiration et essaie tant bien que mal de le conduire vers le banc qui se trouvait à quelques pas devant eux. « Tu t’es fais ça comment ? Une de tes conquêtes à pas supporter d’être larguée donc elle a ameuté toute sa bande pour se venger ? En tout cas ils ou elles t’ont pas ratés. » Ayant l’impression d’avoir concouru pour une épreuve de poids, elle réussit à le faire asseoir et à enfin constater les dégâts. La lumière du luminaire d’au dessus lui renvoyait l’image d’un Drew complètement amoché, qui avait été prit à parti et mit à tabac salement. « Tu ne veux pas que je t’emmène à l’hôpital ? J’arrive même pas à déterminer si ce sont des blessures superficielles ou pas. »

Drew & Manon

« Je retînt avec grand peine un éclat de rire incrédule. Cette succession de clichés n'évoquait pour moi qu'un polichinelle en turban, coursant le tigre au bois de boulogne et pendant sa sciure par tout ses pores » Great Gatsby - FITZGERALD

Le jeune homme persuadé qu'il s'agissait de la Petrov-Versier eu peu un instant qu'elle ne s'en aille s'en rien dire, le laissant mariner dans son sang car après tout, Fleur était une de ses amies et il l'avait laissé tombé le jour du mariage. Enfin, elle l'avait laissé tombé après ce qu'il lui avait révélé sur lui et il trouvait ça tout à fait légitime en fait, mais il ne pouvait pas concevoir qu'elle ne lui pardonne pas un jour... oui Fleur était son âme soeur il en était certains et en dépit de toutes les filles qu'il ramenait dans son lit assez souvent en ce moment, il ne cessait de penser à elle, à elle et à leur vie de famille, c'est vrai ils avaient un enfant, un fils à élever et ça aurait été tellement parfait s'ils avaient pu vivre leur amour, mariés, dans une grande maison avec un jardin... oui mais la réalité ce n'est pas la fiction et il ne faut pas trop vivre dans le fantasme pour garder les pieds sur terre. Aujourd'hui il se retrouvait, le visage en sang dans un parc de Berkeley avec pour seul secours, une fille qui ne pouvait pas le voir en peinture ! Plus pourrie comme journée personne ne peut même l'imaginer ! Drew fit un léger sourire à la jeune femme lorsqu'elle lui mis un magnifique vent, pour montrer à quel point il la dérangeait dans ce qu'elle était en train de faire. Comme si elle était occupée en ce moment alors qu'elle marchait seule comme une âme en peine au milieu de la nuit ! Elle était vraiment inutile, heureusement que sa soeur remontait un peu le niveau parce que sinon la famille serait tombée bien bas !

Ta sollicitude et ta générosité à l'égard des autres m'étonnera toujours ma belle dit-il avec une ironie plus que soutenue. Je ne voudrais pas mourir sans avoir pu jouer à qui dit le plus de connerie avec toi ! Bien que je ne t'ai jamais encore battu à ce jeu... bon okay j'ai rien dis vas y aide moi, je ne suis pas trop en position de plaisanter dit-il toussotant et fermant les yeux pour cacher la douleur aiguë qu'il ressentait à l'abdomen.

Drew laissa la jeune femme venir le porter, il était assez fier d'avoir réussi à la convaincre qu'il n'était pas un si gros salaud que ça et qu'il méritait tout de même d'être aidé et de ne pas crever là tout seul comme un chien ! Il comprenait néanmoins qu'elle puisse le détester, avec ce qui s'était passé avec Fleur c'était plus que compréhensible sans parler du fait que c'était un peu physique chez eux de ne pas s'apprécier depuis leur première rencontre ! Tous les faux sourires qu'ils avaient échangés pour faire plaisir à Fleur lui rappelaient à quel point il pouvait être doué pour mentir quand il le voulait ! La jeune femme n'avait jamais remarqué que les deux se détestaient au plus haut point sans jamais oser le lui avouer pour la préserver ! Ils avaient au moins ça en commun, le fait de vouloir laisser Fleur en dehors de leur petite guerre ouverte et stérile qui ne menait à rien si ce n'est à toujours attiser la haine un peu plus entre eux.
Aujourd'hui, même si Fleur gardait une grande place dans son coeur et dans son esprit, Drew s'était fait une raison, jamais elle ne reviendrait vers lui, son honnêteté n'avait fait que de lui porter préjudice et forcément le Delta qu'il était avait entre temps repris le dessus. Il passait désormais ses soirées avec des potes à faire la fête, à boire et à coucher avec la première fille qui se présentait et qui était la plus sexy qu'il croisait, juste le temps d'une soirée... pathétique ? Oui un peu pour cet étudiant de 25 ans qui était prêt bientôt à quitter les bancs de la fac pour entrer dans la vie active ! A vrai dire il envisageait sérieusement de repiquer sa dernière année car n'ayant rien suivi des cours pratiquement, il ne se voyait pas passer les partiels même s'il avait eu son premier semestre assez facilement, ayant assisté à deux cours à tout casser, le jeune homme ne s'attendait pas à des miracles, il allait rater en beauté et se demandait même s'il allait prendre la peine d'y aller...
Enfin assis sur le banc, il se tourna vers Manon, la voila qui commençait à le questionner, il ne voulait pas vraiment lui répondre et encore moins lui dire la vérité mais de toute façon au point où il en était il ne pouvait pas faire autrement ! Il lui fit un léger sourire tout en essuyant son nez d'où un peu de sang venait de couler sur son jean, il commençait vraiment à se demander s'il n'aurait pas mieux fait d'aller à l'hopital mais bon...

Si c'était aussi simple que ça je me serais surement tapé toute la bande, tu imagines quoi ? Les filles ne sont pas du genre à en redemander quand je les lâche parce que moi je sais y mettre les formes et puis quand tu donnes un faux nom et un faux numéro ça aide aussi dit-il en la regardant avant d'enchaîner. Non en fait un vieil ami à moi voulait sa vengeance, il l'a eu et je ne sais pas si... il se mit à toussoter un instant avant de pouvoir reprendre. si j'ai besoin d'aller à l'hopital, quelques morceaux de coton et un peu d'alcool devrait faire l'affaire si tu as ça dans ton sac tu es ma nouvelle mary poppins ! dit-il se pliant soudain en deux de douleur.