the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

Partagez

Ain't Necessarily So [Ayleen]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyJeu 7 Avr - 14:50

    "… définit son propre trouble comme étant une « perte de l’évidence naturelle ». Dit comme cela, ça semble un peu bizarre, je vous le concède, mais il faut savoir que les patients atteints de schizophrénie pauci-symptomatique ont des moments d’étonnante lucidité. On touche ici au domaine de la phénoménologie clinique, principalement…"

    La phénoménologie de Binswanger et de Blankenburg, c’était un sujet qui passionnait Alcide. Il aurait pu parler, des heures durant, du cas que Blankenburg avait analysé et traité. Anna Rau. Pour le moment, l’homme en était à l’introduction du sujet. Il entrerait dans les détails au cours suivant. Il savait bien à quel point cette matière pouvait être déstabilisante, voire déconcertante, toutefois, il savait aussi que ce cas faisait figure d’exemple exceptionnel pour traduire ce que pouvaient vivre et ressentir les patients psychotiques.
    Balayant son auditoire du regard, van Stexhe observait les réactions se peindre petit à petit sur les visages. Certaines expressions traduisaient l’ennui, d’autres l’avidité – de savoir, sans doute – d’autres encore l’incompréhension.


    "Certains penseurs se sont intéressés à cette définition donnée par Anna Rau. Finalement, « l’évidence naturelle », qu’est-ce que c’est ?" Courte pause dans les propos du professeur. Un étudiant dormait au fon de l’auditorium. D’accord, la fin de l’heure était proche, mais ce n’était pas une raison suffisante. Van Stexhe eut un sourire avant de poursuivre : "Dans la vie de tous les jours, il y a des tas d’évidences, partout autour de nous. Parfois, elles sont tellement évidentes qu’on n’y pense même pas. Par exemple… en cours de psycho, se mettre à dormir et baver est très mal perçu par le professeur, n’est-ce pas, monsieur Collins ?"

    Alcide avait l’habitude de beaucoup se déplacer lorsqu’il donnait cours. Aussi n’était-il pas très loin du jeune homme. Ce dernier avait sursauté. Les autres étudiants se retournèrent vers le dénommé Collins en riant, pour certains, en n’ayant pas d’expression particulière pour d’autres. Toujours souriant, Al continua sa marche et son explication.

    "Ce qui est évident ne se remet pas en question. Sauf pour quelques exceptions, que l’esprit soit sain ou non. Vous savez certainement que le principe de l’interrogativité perpétuelle, du doute systématique, est la base de la philosophie. Pour la plupart des cas, il s’agit là de penseurs sains d’esprit. Toutefois, si vous avez un doute, vous pouvez toujours aller questionner monsieur Salaun, vous constaterez que je ne me trompe pas…" Avec de tels propos, le Belge s’attendait à avoir un de ces quatre une petite blague en retour de la part de Samuel. Mais il aimait bien cela, ça avait un côté amusant de lancer des vannes sérieuses en cours. "Bien sûr, nous n’entrerons pas dans les détails d’une anthropologie philosophique axée sur une étude de cas, Au cours de cette étude nous développerons une approche psychothérapeutique du travail avec les patients qui souffrent d’une psychose aux symptômes négatifs prépondérants. Les symptômes négatifs constituent un chapitre important dans l’étude de la psychose. Nous commencerons au prochain cours par une courte approche du contexte existentiel étudié par Wolfgang Blankenburg."

    Alcide était revenu en bas, devant son auditoire et, avant d’annoncer la fin du cours, il donna une référence bibliographique que les étudiants les plus motivés iraient sans doute compulser.

    "Pour ceux qui voudraient s’imprégner du sujet avant l’heure, il y a un exemplaire de La perte de l’évidence naturelle, contribution à la psychopathologie des schizophrénies pauvres en symptômes, de Blankenburg, en bibliothèque. Bon week-end à tous."

    Les étudiants se trouvant au fond de l’amphithéâtre ne se firent pas prier et sortirent rapidement, d’autres prenaient leur temps. Van Stexhe retrouva rapidement une jeune fille qu’il avait remarqué en faisant son tour d’horizon un peu plus tôt. Durant la majeure partie du cours, Ayleen avait arboré une mine dubitative, comme si elle était ailleurs ou comme si tout ce qui se disait durant le cours ne l’atteignait pas tout à fait. Alcide s’approcha d’elle.

    "Mademoiselle Carter, puis-je vous demander de rester un peu ? J’aimerais vous parler."

    Elle n’avait pas à s’inquiéter, elle n’était même pas obligée de rester, car, au fond, c’était peut-être juste de la curiosité qui n’avait pas lieu d’être de la part du professeur. Simplement, il n’était pas habitué à voir ce genre d’expression sur le visage de la jeune femme et préférait essayer de se renseigner à la source plutôt que d’émettre des hypothèses qui pourraient se révéler n’être que des affabulations.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyVen 8 Avr - 10:32

Ayleen s’était levée de bonne heure et de bonne humeur ce matin. C’était surement le seul jour de la semaine où la bonne humeur était associée au réveil de bonne heure mais elle avait une bonne raison : elle avait son cours de psychologie le plus intéressant toute la matinée et en plus de cela le professeur était vraiment bien. Oui car souvent, on aime ou on n’aime pas une matière à cause du professeur, dans le cas de la jeune Carter, elle aimait la matière et elle l’aimait d’autant plus enseignée par Alcide, c’était le petit nom de son professeur. Elle était arrivée en avance comme à son habitude dans ce cours et elle s’était installée vers le milieu de l’amphithéâtre. Elle n’aimait pas se mettre tout devant car elle trouvait cela un peu trop lèche botte, mais pas non plus se mettre tout derrière car c’était pour elle les cancres qui venaient uniquement pour se réchauffer qui s’y mettait. Bref, elle avait sa petite place où elle s’y sentait bien et n’en décollait pas. Ayleen écoutait le professeur depuis le début du cours très attentivement, elle était parfois tellement captivé par ce qu’il disait qu’elle ne oubliait d’écrire et c’était le cas en ce moment même cependant le professeur la fit sortir de ses pensées en s’adressant directement à un élève qui dormait au fond de l’amphi comme il le faisait souvent et dans tous les cours. Leen se demandait vraiment ce que des gens comme lui faisaient en cours… Les étudiants s’étaient tous retournés pour rigoler, la brunette, elle, était restée face au tableau ne voyant pas le professeur qui se déplaçait dans tout l’amphithéâtre et qui était alors plus haut que là où elle se trouvait. Après cet incident il reprit le cours pour le plus grand bonheur de la demoiselle qui était exaspérée lorsque les profs s’arrêtaient pour disserter sur un cas d’étudiant parmi une centaine d’autre. Après quelques minutes Alcide se trouva de nouveau en face de tout le monde, tout en bas de l’amphi, et se fut à ce moment, après avoir énoncé le programme de la semaine suivante qu’il annonça la fin du cours. Là, tous les étudiants se levèrent et se précipitèrent vers la sortie sauf quelques-uns qui prenaient leur temps dont Ayleen. La demoiselle rangea finalement ses affaires puis se dirigea vers la sortie mais elle n’eut pas vraiment le temps de l’atteindre car le professeur lui demanda de rester, il avait à lui parler. La demoiselle très bonne élève était que très rarement demandée par les professeurs en général c’était plutôt elle qui allait les voir pour leur demander plus de renseignements, elle se demanda alors ce qu’elle avait bien pu faire et pourquoi c’était elle et pas un autre qu’il appelait. Très disciplinée elle ne rechigna pas, elle n’avait pas de cours après elle avait donc le temps et alors que tous les étudiants sortaient elle resta en face du bureau du professeur positionné sur l’estrade en attendant qu’il se décide enfin à lui parler. Une fois que tout le monde fut sorti, la jeune femme revêtit son plus beau sourire histoire que le professeur s’adoucisse si il comptait être dur avec elle et lui demanda gentiment : « Vous souhaitiez me voir? » Ayleen était charmeuse de nature avec les hommes mais elle était fortement sur la réserve lorsque cela touchait les cours car pour elle ses études étaient vraiment importantes et elle ne voulait les mettre en cause en aucun cas. Lorsqu’elle vit le professeur sourire en face d’elle, elle comprit qu’elle n’allait pas prendre une rouste non, ou alors que si il avait l’intention de lui en passer une cette intention s’était évaporée avec son sourire, elle ne savait pas laquelle des solutions étaient bonnes mais elle allait très vite savoir ce que Monsieur Van Stexhe lui voulait puisqu’il ouvrait la bouche pour lui répondre

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyVen 8 Avr - 19:58

    On a souvent de l’université une image de distance, quelque chose de très impersonnel en soi. On a tendance à penser que les étudiants sont noyés dans la masse, que les professeurs ne les connaissent pas et qu’il ne faut même pas espérer qu’ils retiennent un nom. C’était des préjugés qu’Alcide ne partageait pas. Pour lui, il fallait nécessairement qu’il y ait autre chose qu’un simple cours magistral. Il fallait un peu d’humour, il fallait saluer les élèves, leur parler de temps en temps, ne pas hésiter à les encourager, etc. Pourquoi ? eh bien tout simplement parce que les diplômes ne faisaient pas tout et que le Belge estimait que les jeunes pouvaient lui apprendre des choses dans d’autres domaines que ceux qu’il leur enseignait. Quand il avait des discussions, en dehors du cadre universitaire, avec des étudiants, il se rendait bien compte que chacun de ces adultes en puissance avait un potentiel digne d’intérêt.

    Dans le cas de Collins, l’étudiant endormi, van Stexhe n’avait pas envie de jouer au prof sympa. À ses yeux, ce type-là n’avait rien à faire ici. C’était un fainéant, un glandeur et un rapace, prêt à fondre sur les notes des autres juste avant les examens. Bref, un boulet.
    Exactement l’inverse d’Ayleen Carter, en réalité. Cette dernière était une fille studieuse. Du moins, c’était comme telle qu’Alcide la percevait. Quelqu’un de travailleur, de sérieux, d’intéressé… peut-être un tantinet effacée lors des cours, mais elle brillait vraiment lors des travaux que l’homme proposait de faire. Une perle, en somme. Généralement, il ne voyait pas son visage, car elle prenait énormément de notes. Mais aujourd’hui, ça n’avait pas été le cas… et le professeur se posait quelques questions : avec la matière qu’il allait commencer, ce n’était certainement pas le moment pour avoir un coup de mou.


    "J’ai quelques petites choses à vous demander, si vous le voulez bien…"

    Elle était restée en face de l’estrade et à vrai dire, ça dérangeait un peu Alcide. Une estrade, c’était pour les cours, pas pour une discussion toute simple. Aussi vint-il s’asseoir à côté de la jeune femme.

    "Dites-moi, comptez-vous essayer de lire le livre de Blankenburg dont je parlais tout à l’heure ? Si jamais l’exemplaire de la bibliothèque est déjà emprunté, je vous prêterai volontiers mon édition."

    L’homme souhaitait que cette conversation n’ait pas à subir la traditionnelle barrière déontologique entre prof et étudiant. Après tout, ils étaient des êtres humains avant tout, de temps en temps, on pouvait oublier les casquettes habituelles, celles des fonctions, pour prendre en compte l’aspect humain de chaque personne.
    D’autant plus que pour ce que van Stexhe comptait lui demander par la suite, il fallait qu’Ayleen ne sente non seulement suffisamment en forme physiquement et moralement, mais il fallait aussi qu’elle se sente les épaules solides et qu’elle puisse saisir la perche pour montrer ce qu’elle était capable de faire. Lui, il avait confiance, il était intimement convaincu que miss Carter était la femme de la situation, celle qui accomplirait le mieux cette tâche. Maintenant, il fallait que la demoiselle soit intéressée et qu’elle ait l’audace d’accepter.

    Bref, ce genre de collaboration, ça ne se proposait pas de but en blanc, il fallait préparer un peu le terrain. Et Alcide préférait prendre, pour ainsi dire, la température avant d’entrer dans le vif du sujet.


    "Tout va bien pour vous, mademoiselle ?" Oui, il prenait de ses nouvelles. C’était aussi simple que cela. Il justifia sa question : "Vous n’avez pas beaucoup pris note aujourd’hui…"

    Van Stexhe regardait Ayleen, observant ses traits, les mouvements qui contractaient ou détendaient certaines parties de son visage, de ses bras. Elle n’avait pas l’air trop stressée ou trop inquiète, mais les cerveaux féminins étaient un peu plus complexes à comprendre que ceux des hommes. Seule une femme pouvait comprendre une femme à la perfection. Et encore, ce n’était pas donné à tout le monde.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyLun 11 Avr - 12:01

Ayleen se demandait bien pourquoi le professeur l’avait appelé mais d’un côté cela l’arrangeait. Elle trouvait son professeur assez sexy pour son âge, non il n’est pas vieux mais il est tout de même bien plus âgé que tous les étudiants ! De plus, elle appréciait sa compagnie, elle le trouvait très ouvert elle pouvait parler de tout avec lui enfin surtout de psychologie car c’était ce qui les intéressait tous les deux… Bref, Leen était restée derrière l’estrade, elle respectait les professeurs et même si elle savait que Alcide pouvait laisser tomber les barrières professeur élève pour parler de manière un peu plus décontractée elle ne voulait pas lui manquer de respect elle attendrait donc qu’il lui dise de monter ou que lui descende si il en avait envie. Alors qu’elle se posait toujours des questions le professeur lui avoua avoir des choses à lui demander… Moui cela ne l’éclairait pas vraiment mais très vite elle comprit qu’en fait il voulait juste savoir si elle s’intéressait au sujet du moment car il lui demanda si elle comptait lire le livre dont il avait parlé plus tôt pendant le cours. La question ne se posait même pas c’était sûr qu’elle le lirait, elle avait adoré le sujet du cours et avait préféré écouté pour ne rien louper plutôt qu’écrire, cependant elle avait écrit une unique chose, le nom du livre pour filer l’acheter, oui car elle ne louait pas les livres elle les achetait car il lui arrivait souvent de les relire. Elle attendit qu’il ait terminé pour finalement lui répondre ! « Je compte lire le livre oui comme tous les autres que vous nous avez donné depuis le début de l’année mais vous le savez surement non ? Donc pourquoi cette question ? C’est gentil pour votre proposition mais je vais aller l’acheter, j’aime garder les livres qu’on étudie pour pouvoir les relire à l’occasion ! » Ayleen avait prononcé cela très calmement et aussi et surtout très naturellement car ce n’était vraiment pas un mensonge comme certaines personnes qui pouvaient être à l’université pour passer le temps pourrait en sortir, elle adorait réellement ce qu’elle faisait et cela devait se voir, cependant elle douta un instant que le professeur la croit car il faisait une tête assez bizarre, il avait l’air de douter de ce qu’elle disait. Elle comprit très vite que c’était quelque chose d’autre qui le tracassait lorsqu’il lui demanda si elle allait bien car il avait remarqué qu’elle n’avait rien écrit, ou presque aujourd’hui. La jolie brune se demandait toujours comment ce professeur pouvait remarquer autant de choses sur chacun de ses élèves alors qu’ils étaient beaucoup dans l’amphithéâtre… Un peu gênée la demoiselle lui répondit : « Je suis désolée si cela vous a dérangé que je ne prenne pas de note mais j’étais vraiment intéressée et j’ai préféré ne pas écrire et vous écouter attentivement, ça m’arrive parfois, j’espère que cela ne vous dérange pas plus que cela…» La brunette se disait que oui cela devait le déranger puisqu’il lui en parlait mais après tout ce qui était fait était fait et on ne pouvait pas revenir dessus… La demoiselle ne montrait pas qu’elle avait vraiment peur d’avoir fait mauvaise impression sur lui mais ce n’était pour cela qu’elle ne le pensait pas. Oui Leen était complexe, elle était très studieuse à l’université et ne voulait pas avoir d’autres réputations que celle de la jolie intello mais cela ne l’empêchait pas à coté de faire la fête et de collectionner les garçons, enfin les hommes en général car mettre un professeur dans son lit n’était pas impossible pour elle, ou avoir au moins un flirt mais ça elle ne voulait pas que cela influence sa réputation, elle préférait que cela reste caché. Le professeur la regardait droit dans les yeux, cela ne la troubla pas au contraire elle se disait qu’il serait le premier à céder car personne ne pouvait résister à son regard bleu azur. Etait-elle en train de le charmer ? Elle n’en savait rien, peut être après tout, mais c’était assez bizarre comme situation car habituellement elle ne mélangeait pas ses études avec la personnalité qu’elle pouvait avoir en dehors de la faculté, lorsqu’elle sortait.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyMar 12 Avr - 12:31

    Alcide savait bien que miss Carter était une fille sérieuse et studieuse. Cela se voyait et se ressentait. Même en enseignant à l’université, il y avait des choses qui n’échappaient pas à l’attention des professeurs. Peut-être n’était-ce pas le cas pour tous les enseignants d’université, mais pour van Stexhe, c’était quelque chose d’important, être attentif aux étudiants. Durant ses cours, l’homme observait autant qu’il parlait. Son regard passait au moins une ou deux fois sur le visage de chacun des étudiants… et parfois, un visage l’interpelait.
    C’était ce qui s’était passé pour Ayleen. Son visage avait attiré et retenu l’attention du professeur de psychologie. Il connaissait suffisamment le travail que pouvait fournir cette jeune femme pour avoir l’impression qu’il pouvait s’immiscer dans sa journée, d’une manière ou d’une autre.

    Alcide avait commencé par parler du livre de Blankenburg. C’était un prétexte, plus qu’autre chose. Il avait eu plusieurs fois l’occasion de remarquer que cette fille était une lectrice avérée et motivée des ouvrages que l’homme conseillait en cours. Encore une fois, cela se ressentait dans les travaux que miss Carter rendait. Très souvent des travaux de qualité, faut-il le dire, et pleins d’une griffe personnelle que l’homme avait un peu de mal à définir… Ayleen s’investissait dans ses études, cela se voyait. Et cela se ressentait très clairement.


    "Je me doutais bien que vous alliez le lire… il est évident pour moi que vous avez déjà lu la plupart des ouvrages dont j’ai parlés en cours. À vrai dire, je n’ai pas trouvé de meilleur prétexte pour amorcer la conversation avec vous, mademoiselle Carter…"

    Il eut un sourire. Evidemment, c’était un peu vrai, ce qu’il venait de dire. Mieux encore, c’était tout à fait vrai. Van Stexhe ne se le cachait pas : quand il avait quelque chose en tête et que cela nécessitait une discussion sérieuse, il fallait toujours qu’il trouve un prétexte bidon pour engager la conversation. Parfois, cela fonctionnait très bien tout de suite, parfois, la personne remarquait que l’homme usait d’un moyen détourné pour arriver à ses fins. Ici, il était plus que clair qu’Ayleen avait compris que le livre consacré à Anna Rau n’était pas le cœur du sujet que le professeur souhaitait aborder avec elle. Alcide apprit donc, un peu à ses dépens, que cette jeune femme était plutôt lucide et perspicace.

    Il était visiblement temps d’entrer dans le vif du sujet. Ce que van Stexhe fit en prenant des nouvelles de l’étudiante. Certes il ne l’avait pas vue prendre beaucoup de notes en ce jour et cela l’avait mené à s’interroger, car, de fait, généralement, Ayleen était plutôt du genre à être capable – il en était sûr – de noter, à la virgule près, tout ce qu’Alcide pouvait dire en une ou deux heures de cours. D’ailleurs, il s’était déjà plusieurs fois fait la réflexion : si un jour il venait à perdre le fil de ses idées, ce qui pouvait arriver puisqu’il ne suivait pas de syllabus, le professeur savait sur qui il pouvait compter pour le remettre sur le droit chemin après une digression.
    Ayleen rosit légèrement, comme si Alcide lui faisait quelque reproche. Et les paroles qu’elle prononça ensuite allaient dans ce sens. Elle craignait de l’avoir dérangé, d’avoir agi d’une manière que l’homme n’appréciait pas… van Stexhe était un peu étonné de cette réponse, à vrai dire. Il arqua un sourcil et posa la main sur l’épaule de la jeune femme avant d’arborer une mine rassurante.


    "Non non, ne vous en faites pas… vous ne me dérangez jamais, mademoiselle Carter, si l’amphithéâtre pouvait être rempli d’étudiants comme vous, je pourrais sans doute avancer bien plus loin dans la matière ! et plus rapidement, aussi…"

    Avec un sourire en coin, l’homme retira sa main de l’épaule d’Ayleen. Peut-être s’était-il inquiété pour rien, une fois de plus, mais ce qui sortait un peu de l’ordinaire avait tendance à très souvent interpeler Alcide. Aussi avait-il réagi pour essayer de venir en aide à la jeune femme, si elle avait eu besoin d’aide. Ça n’avait pas l’air d’être le cas.
    Dans le bleu intense des yeux de la jeune femme, van Stexhe avait l’impression de lire toute une série de choses, des émotions principalement, qu’il n’était pas à même d’analyser pour le moment. Il n’avait jamais remarqué cet aspect dans le regard de la jeune femme et, sincèrement, il aurait pu la regarder comme cela des heures durant sans voir le temps passer, mais il se reprit, comme dans un sursaut léger.
    L’homme cligna des yeux, fit craquer son cou comme s’il avait dû rester immobile très longtemps, puis toussota un peu.


    "Bref… je pense que je me suis fait du souci pour rien… "

    Alcide esquissa une sorte de petit sourire. Lui qui avait pour habitude de regarder dans les yeux les personnes à qui il parlait n’avait pas pu soutenir le regard si bleu de l’étudiante près de qui il était. Comment faisait-elle pour avoir un tel regard ? une telle intensité ? bon sang, on pouvait s’y perdre dans ce regard ! Le professeur regarda ailleurs un instant. Il n’avait pas très envie de perdre pied. Il baissa les yeux et les posa un instant sur ses mains.

    "Dans un peu plus d’un mois, je dois donner une conférence à Atlanta… Dites-moi, miss Carter, pensez-vous que vous pourriez m’aider pour cette tâche et m’accompagner par là ? J’ai besoin d’une assistante sur qui je puisse compter."

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyMer 27 Avr - 18:53

Ayleen adorait les cours d’Alcide, elle adorait aussi ce qu’il dégageait, l’homme qu’il était, si elle l’avait rencontré ailleurs qu’en cours d’ailleurs elle se serait peut-être osé à aller lui parler de manière plus poussée qu’ici, oui parce que dans cet amphithéâtre, les deux jeunes gens ne pouvaient pas parler de grand-chose à par des cours, mais cela pouvait déjà être un bon point de départ. La jeune brune restait sur sa réserve avec le professeur, même si il lui paraissait sympathique il n’en demeurait pas moins du corps enseignant et pour elle c’était une sorte de barrière, le respect qu’elle avait pour lui faisait barrière à être plus souriante, plus naturelle, plus avenante avec lui tout simplement. Alors qu’ils se trouvaient toujours l’un en face de l’autre, le professeur avoua à la jeune femme qu’il pensait bien qu’elle avait lu la plupart des ouvrages qu’il avait conseillé… Leen hocha la tête, baissait-il dans son estime ? Un petit peu surement mais vraiment légèrement, elle n’avait pas lu la plupart des ouvrages qu’il avait conseillé, elle les avait tous lus sans aucune exception et elle comptait bien finir l’année comme cela. Puis il remonta dans l’estime de la jeune femme lorsqu’il avoua alors ne pas avoir trouvé de meilleure solution que de parler du livre pour amorcer la conversation avec elle. Si elle avait trop de respect pour lui pour faire tomber la barrière entre eux, lui venait de le faire, doucement et assez subtilement mais il l’avait fait, un petit sourire, limite timide se dessina sur le visage de la jeune brune. La jeune femme était assez gênée elle ne savait pas vraiment quoi répondre, oui Ayleen pouvait être une fille timide et réservée, mais ce n’était pas la moitié du quart du temps… Le professeur Van Stexhe reprit alors le cour de sa phrase. Elle espérait bien que la conversation allait être un peu moins tendue dans le sens où ils n’osaient pas trop se parler mais cela n’allait pas être le cas, non puis que le professeur gêna encore plus la demoiselle en lui disant qu’elle ne l’avait pas dérangé et qu’au contraire si il pouvait n’avoir que des gens comme elle se serait plus facile… Leen ne répondit rien, elle restait silencieuse comme une tombe ce qui n’était pas à son habitude, de plus qu’il la fixait droit dans les yeux, sauf que à ce jeu-là elle fut la plus forte, ou alors elle n’était pas la plus gênée par la situation, c’était aussi possible cela… Le jeune professeur, oui parce qu’il n’était pas si vieux que cela, lui dit alors qu’il s’était surement fait du souci pour rien en haussa les épaules, Ayleen répondit alors : « Oui oui ne vous faites pas de soucis, votre cours est très intéressant et les livres que vous conseillez permettent d’approfondir tout ce que vous ne donnez qu’en surface.» La réponse de la demoiselle était bateau, même complètement nulle mais à vrai dire elle perdait presque tous ses moyens lorsqu’elle se retrouvait en tête à tête avec un professeur alors en plus avec son professeur préféré cela ne pouvait être que pire ! La demoiselle qui restait sur sa réserve depuis tout ce temps ne put cependant pas s’empêcher de montrer sa joie, son enthousiasme lorsqu’Alcide lui fit une proposition. Il avait besoin d’une assistante pour une conférence à Atlanta et c’était sur elle qu’il voulait compter. La jeune femme était naturelle à ce moment-là mais elle n’alla pas jusqu’à serrer le professeur dans ses bras, enfin elle le fit presque mais s’arrêta se rendant compte que ce qu’elle allait faire était déplacé. Elle se reprit alors faisant un pas en arrière pour mettre un peu de distance entre eu ce qui lui permis de se reprendre et elle lui dit alors. « Je… Je suis désolée pour cet élan de joie… Je pense que vous avez compris que je vous accompagnerais avec joie… ?» Elan de joie ou plus ? En tout cas elle avait su se contrôler à temps, il valait vraiment mieux avec Alcide qu’elle soit sur la réserve puisque lorsqu’elle se laissait aller elle le faisait un peu trop, même beaucoup trop sans pour autant oublier qu’il était son professeur. Gênée par ce qu’il venait se passer la jeune femme parlait en regardant ses chaussures ce qui n’était pas très poli après tout mais bon… Le jeune professeur ne dut pas non plus apprécier puisqu’il fit tout pour lui faire relever la tête…



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyVen 29 Avr - 18:51

    Le professeur van Stexhe était un homme qui se voulait attentif aux autres, en toutes circonstances. Cela était valable pour ses proches – famille et amis – mais aussi pour des personnes avec qui il n’était pas forcément lié aussi fortement. Ainsi, le souci qui lui était venu en voyant Ayleen ne pas prendre note à son cours se justifiait par une volonté bien ancrée en Alcide d’être un homme bon, un mec bien. Bon, il n’était pas toujours à la hauteur de cette volonté, mais il faisait son possible.

    "Ce n’est pas pour mon cours que je me faisais du souci, mais bien pour vous, miss Carter."

    Tendue, cette situation ? Aux yeux de l’homme, non, ce n’était pas le cas. Il s’agissait juste d’une discussion entre un professeur et une étudiante, après tout… Une étudiante douée et plutôt jolie, dotée d’un regard à faire s’enflammer une allumette humide. Alcide prenait rarement le temps d’observer les yeux de ses étudiants, car c’était une partie du corps qui l’attirait peut-être un peu trop… enfin, pas autant que d’autres parties du corps, mais le regard d’une personne, c’était comme un miroir qui reflétait son âme, comme l’avait dit je ne sais plus qui. Les yeux sont le miroir de l’âme… S’il avait été perdu dans le pays des contes, c’est aux yeux d’Ayleen que van Stexhe se serait adressé pour demander « Miroir, ô miroir, dis-moi qui est la plus belle »… et les yeux auraient répondu… « Lucie est très jolie et tu l’aimes, mais Ayleen a des yeux d’une profondeur bien plus intense, des yeux qui pourraient t’emprisonner sans même que tu ne t’en rendes compte »… seulement, il n’était pas au pays des contes et généralement, les gens sensés ne s’adressent pas à des yeux.

    Certes, l’homme avait baissé les yeux face à ce regard, mais il avait été obligé de les relever en se rendant compte de l’élan de joie que venait de manifester son étudiante pour la proposition qu’il venait de lui faire. Cette réaction de la jeune fille le fit rire.


    "Eh bien ! Je ne m’attendais pas à un tel engouement de votre part, miss Carter ! Mais ne vous excusez pas, cela me fait plaisir…"

    Son rire venait de se muer en un sourire. Evidemment, constater une telle motivation, pour un professeur, c’était comme un cadeau. Sans doute l’un des plus beaux cadeaux qu’un étudiant ou un élève pouvait faire à un prof.

    "Je dois tout de même vous avertir que cela ne vous dispenserait en rien des travaux que vous avez à fournir pour les autres cours… Je peux essayer de m’arranger avec mes collègues pour que vous puissiez bénéficier d’un peu de temps supplémentaire, compte tenu des circonstances, mais je ne pense pas pouvoir obtenir plus que cela."

    C’était sans doute le plus gros souci qui allait se poser pour la jeune femme. Même s’ils ne partiraient pas bien longtemps, certains professeurs étaient très à cheval sur les délais de rentrée des travaux. D’autres étaient un peu plus coulants, mais mieux valait prendre quelques assurances avant tout. Il suffisait parfois de bien peu de chose pour foutre en l’air un projet de vie et Alcide ne voulait pas qu’Ayleen soit pénalisée pour d’autres cours si elle l’accompagnait pour cette conférence à Atlanta.

    "Le colloque dure deux jours. Je prends la parole la première matinée, mais je dois assister à toutes les conférences. Si vous m’accompagnez, nous serons là-bas pour trois jours au minimum… quatre si le verre de l’amitié m’empêche de rentrer le soir même… ce qui est tout à fait possible, je vous préviens." Oui, car lors de colloques le verre de l’amitié qui était servi était généralement très généreusement servi et van Stexhe n’était pas du genre à se priver de ces petits plaisirs… "Si ça ne vous fait pas peur d’avoir à vous occuper de moi un moment…"

    Au moins, maintenant elle savait qu’il était possible que le professeur se lâche un peu sur la fin. Peut-être un peu avant, aussi, parce que la plupart des conférences qui ne l’intéresseraient pas suffisamment allaient nécessiter un "after" particulièrement arrosé. Il n’était pas doyen des Omégas pour rien et faire la fête, il adorait ça, quitte à avoir la gueule de bois deux jours complets.
    En lui disant cela, l’homme avait l’air de se confesser, mais avec le sourire. Le genre de confession dont on est presque fier, au fond.


    "Prenez le temps de réfléchir, miss Carter. Je ne veux rien vous imposer et je préfère que vous soyez tout à fait sûre de vous."

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyMer 18 Mai - 18:21

La réponse du professeur étonna Ayleen, il se faisait pas du soucis pour son cours mais pour elle. C’était tout simplement étrange, tout d’abord parce qu’un professeur ne se faisait pas souvent de soucis pour ses élèves il faisait son cour, les gens qui voulaient le prendre le prenaient et ceux qui ne voulaient pas n’avaient qu’à se taire pour ne pas déranger les autres mais lui n’était pas comme ça, de plus c’était étrange tout simplement car il n’y avait pas à s’inquiéter pour elle. Elle en était sur dans cet amphi, il y avait énormément de personne qui avait plus besoin d’aide qu’elle mais bon elle était peut-être spéciale pour qu’il s’intéresse à elle, et l’idée d’être spéciale pour lui ne déplaisait pas à la jolie brune, loin de là. D’ailleurs, le fait qu’il l’avait choisi elle pour partir avec lui en colloque était peut être une preuve de plus qu’elle était spéciale à ses yeux… Peut-être ou alors elle devait se faire soigner car elle se faisait des films mais elle ne pensait pas, autrement pourquoi aurait-il baissé les yeux face à elle alors que cela n’était pas dans son habitude ? Lorsque la jeune femme lui montra sa joie et sa reconnaissance elle se reprit de suite mais elle remarqua aussi que son geste n’avait pas l’air d’avoir troublé plus que ça son professeur, décidément peut être que la jeune femme n’était pas la seule à vouloir tenter de jouer à un jeu dangereux dans cette histoire… Leen ne répondit rien et ses joues rosir légèrement alors que son regard plongeait vers le sol. Elle le remonta lorsqu’il reprit la parole, il lui disait maintenant que même si elle venait avec lui cela ne la dispenserait pas de faire les devoirs demandés dans les autres matières, il faisait son bon job de professeur à lui rappeler cela mais elle n’avait pas besoin qu’on lui rappelle, jamais elle n’avait pensé à se dispenser d’un quelconque devoir. Ensuite il lui dit qu’il pouvait tenter de lui obtenir un délai… La jeune femme hocha la tête puis elle lui dit avec un petit sourire dans le coin des lèvres. « Ca ira Al… Monsieur Van Stexhe, je vais m’en sortir, j’ai pas mal d’avance dans mes devoirs, si je continue comme cela je devrais avoir tout rendu avant de partir, je n’aurais donc pas besoin de rallonge ne vous dérangez pas!» Elle venait de manquer de l’appeler par son prénom ce qui aurait été fortement déplacé… Mais heureusement elle s’était rattrapée à tant avant de lui manquer de respect et c’était le plus important pour elle, enfin elle espérait tout de même que le professeur en face d’elle ne le prenne pas mal. Le professeur enchaina en lui parlant du colloque. Cela durait alors deux jours et il n’intervenait que le premier jour mais il se devait d’assister aux autres conférences, c’était la moindre des politesses. Il lui avoua ensuite que le verre de l’amitié pouvait bien les faire rester un ou deux jours en plus… Ayleen n’était pas contre du tout mais elle ne put pas vraiment penser au fait de rester seule avec lui un moment car il reprit la parole en lui demandant si cela ne la dérangeait pas de s’occuper de lui quelques jours. « Oulalala ne vous inquiétez pas, je me suis occupée de ma grand-mère longtemps, je crois que m’occuper de vous ne peut être que plus facile ! Non vous ne croyez pas ? Après, si je m’occupe de vous il faudra aussi me supporter et ça c’est bien moins facile, la petite Ayleen studieuse de l’université n’est plus du tout la même une fois qu’elle a franchi les portes de la sortie mais si ça ne vous effraie pas… » Leen trouvait la situation plus qu’étrange mais elle se laissait prendre au jeu. Maintenant, la séduction ne passait plus par les regards mais bien par les mots, en quelque sorte ils se tendaient des perches l’un et l’autre. Il la coupa dans ses pensées lui disant qu’elle devait prendre le temps de réfléchir plus que cela et qu’il ne voulait rien lui imposer. La jeune femme fit non de la tête et rigola en lui disant. « Vous ne m’obligez à rien, je veux venir je suis sûre de moi, je n’ai rien qui me retient ici, pas de famille, pas d’enfant, pas de concours à passer. Rien d’imposé par quiconque enfin vous allez juste m’imposer vos ronflements si vous ne prévenez pas de suite que l’on sera deux et que je doive dormir dans la même chambre que vous…» Là c’était une belle perche qu’elle venait de lui tendre, en même temps elle ne faisait presque que ça depuis le début alors à lui de la prendre ou pas cette fois pour que maintenant se soit lui qui s’amuse à la provoquer elle en quelque sorte.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] EmptyDim 22 Mai - 9:24

    Parmi les idées reçues que l’on a sur l’université, il y a celle, tenace comme une tache de vin rouge sur une chemise blanche, que les professeurs considèrent les étudiants comme des numéros et pas comme des personnes. C’est vrai, des enseignants comme ceux-là existent et ce sont ceux qui considèrent que leur matière est plus importante que le reste, qu’il faut absolument arriver à telle page de leur cours à la fin de la deuxième heure de cours, etc. Ces professeurs-là sont souvent aigris par une vie qui ne leur a pas fait de cadeaux et ils sont vite déstabilisés par les éléments impondérables de certaines situations.
    Des professeurs comme ça, Alcide en avait connu il y a des années de cela, lui-même avait eu cours avec certains, et il s’était juré de ne pas devenir un vieux con comme ceux-là. Enfin, con du point de vue social, car intellectuellement, on ne pouvait rien leur reprocher. Alors, effectivement, l’homme prenait le temps de connaître les noms et prénoms de ses étudiants, il était souvent disponible et disposé à parler, il participait à la vie active de l’université… bref, van Stexhe faisait pas mal de choses pour s’investir à plusieurs niveaux dans Berkeley.
    Mais, évidemment, cela pouvait parfois être mal perçu. La proximité avec les étudiants, en général, avait quelque chose d’un peu dangereux pour les professeurs. C’était faire tomber des barrières qui devaient rester en place, c’était se mettre à nu, ou presque, et se rendre accessible… Alors, de fait, il fallait choisir quel professeur on voulait être, puis assumer ce choix jusqu’au bout.

    Alcide avait choisi depuis longtemps. Et la situation lui convenait parfaitement. Bien sûr, il y avait des moments où il avait l’impression d’être coincé dans un corps ayant vingt ans de plus que son esprit, mais cela finissait toujours par lui passer, à un moment ou un autre. Le risque de ce comportement ? Eh bien, c’était d’oublier que certains statuts professionnels demandaient une attitude exemplaire et que les étudiants finissent par voir en vous autre chose qu’un professeur. En soi, ce n’était pas forcément dérangeant, mais quand Ayleen commença à prononcer « Al » pour se reprendre, van Stexhe se demanda s’il n’était pas un peu trop disponible pour ses étudiants, finalement. L’homme eut un haussement de sourcils, mais il ne dit rien, après tout, ce n’était pas le plus important, il ne fallait pas s’arrêter pour si peu. L’essentiel dans ce que disait la jeune femme était qu’elle n’avait pas besoin de délai supplémentaire pour ses travaux, ce qui poussa Alcide à penser qu’il s’agissait d’une demoiselle vraiment très bien organisée. Sur le visage de l’homme, quand il opina du chef, ne transparaissait guère d’émotion particulière.

    Parler du colloque lui convenait mieux, au fond, il s’agissait désormais d’une sorte d’objectif commun. L’homme songea qu’il allait devoir vérifier les dates exactes pour ne pas induire la jeune femme en erreur. Il se souvenait parfaitement qu’il fallait partir le mercredi soir, que tout commençait le jeudi et se finissait le vendredi soir. Ils pouvaient rentrer le vendredi, pour revenir à San Francisco en pleine nuit, ou le samedi, ce qui semblait plus raisonnable. Quoique l’homme aimait bien de visiter un peu les villes par lesquelles il passait… Restait à voir ce qui conviendrait le mieux à l’étudiante qui allait l’accompagner, mais il n'était pas donné à tout le monde la chance de parcourir 2 500 miles pour un colloque à Atlanta. Alcide comptait bien en profiter.
    Ayleen venait d’accepter de s’occuper de lui quelques jours, à l’occasion de cette conférence, mais la manière dont elle l’avait dit, eh bien, cela poussa van Stexhe à rentrer dans son jeu, tout en faisant mine d’être un peu vexé par la semi comparaison.


    "J’espère bien que vous n’allez pas vous occuper de moi de la même manière que de votre grand-mère, miss Carter… Je sais que je ne suis pas tout jeune, mais laissez la tribune et le fauteuil roulant chez vous, je me débrouille encore très bien pour marcher tout seul !" Ainsi donc, apparemment, c’était lui qui allait avoir à supporter la jeune fille ? "Intéressant… Vous avez en vous une sorte de dualité ange et démon, c’est ça ? Comme le Docteur Jekyll et Mister Hyde ? Cela ne m’effraie pas, miss Carter, je demande à voir !"

    Demander à voir… eh bien, oui, l’homme était curieux de se rendre compte par lui-même de ce que pouvait devenir une étudiante sérieuse et studieuse une fois qu’elle se lâchait un peu. Cela dit, lui aussi comptait bien se lâcher un peu dès qu’il sortirait de l’université, il ne fallait pas se leurrer.
    Van Stexhe avait, lui semblait-il, parlé de tout ce qu’il y avait à savoir. Il avait insisté pour qu’Ayleen réfléchisse bien avant d’accepter et avait précisé qu’elle était libre de refuser, etc. Bref, les choses habituelles. Mais l’étudiante avait fait signe que non de la tête, avant de se mettre à rire. Un rire charmant, soit dit en passant. Elle parla alors, sur un ton enjoué qui fit sourire le professeur.


    "A vrai dire, je ne sais pas encore à quel montant s’élèveront les subsides pour cet événement. Normalement, les frais d’hôtel sont pris en charge par je ne sais plus quelle instance. A mon avis ce sera soit des chambres séparées dans un petit hôtel, soit une seule chambre dans un hôtel correct." A moins de compléter avec son propre portefeuille, évidemment, mais ça, l’homme préférait investir pour passer une bonne soirée dans un bon restaurant puis dans quelques pubs avant de rentrer dans un hôtel qui lui importait peu. "Mais je ne ronfle que si je dors sur le dos après une longue journée. Ce qui est rare, parce que dormir sur le dos a tendance à me bloquer les lombaires au lever."

    Il aurait pu répondre autre chose, mais pour le moment, Alcide préférait que cela reste tout à fait professionnel et correct. Enfin, qu’il n’y ait rien d’autre d’envisagé, en somme, pour ce voyage et ce colloque. Les conférences allaient parfois être chiantes et il allait falloir se faire violence pour rester quand même… et c’est surtout là qu’Ayleen allait être très utile.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty
MessageSujet: Re: Ain't Necessarily So [Ayleen] Ain't Necessarily So [Ayleen] Empty

Revenir en haut Aller en bas

Ain't Necessarily So [Ayleen]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» Some of us don't get a second chance. But I aint blowing this one.
» Nouvelle collaboration [pv Ayleen]
» Psycho in Atlanta [Ayleen]
» Si ça c'est pas de la malchance | Ayleen & Jordan
» What a fxcking day ▬ Ayleen&Adeline

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-