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Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed']

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MessageSujet: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptyLun 24 Jan - 18:36

    L'heure était grave. Code rouge. Urgence totale. Depuis quelques jours, Edward avait le moral dans les chaussettes. Il était aussi drôle qu'une porte de prison et il se renfermait sur lui-même. Le genre de situation totalement ingérable. Alcide était au courant pour son frère, bien sûr. Ed avait pris quelques jours pour rentrer en Irlande pour l'enterrement. Dans certains cas, la cérémonie des obsèques facilitaient l'acceptation... mais pas pour Edward. Remarquez, ça n'avait pas eu cet effet-là non plus sur Alcide des années auparavant, à la mort d'Eric.

    Bref, en tant que collègue et pote de beuverie, Al ne pouvait faire qu'une seule chose : changer les idées de Mr O'Malley en le forçant à venir faire un p'tit "beer beer marathon" ou "barathon" pour les intimes. A ce petit jeu-là, tous deux étaient plutôt bons. Ce soir, donc, il fallait se coller une cuite sans nom. C'était toujours un sacré spectacle de voir ces deux-là enchaîner verre sur verre et se bourrer la gueule jusqu'à en devenir à la limite des dangers pour eux-mêmes. Mais s'il en arrivaient là, à ce besoin de se saoule à en faire un coma éthylique, c'était parce que son pote était mal et qu'Al se devait de remédier à cela. Il savait très bien que l'alcool n'était pas une solution et qu'il ne l'avait jamais été, mais cela constituait une bonne diversion pour oublier l'espace d'un instant le coeur du problème.

    Van Stexhe envoya un message à Lucie, pour la prévenir qu'ils ne se verraient pas ce soir... et qu'il serait pris la matinée du lendemain. A vrai dire, s'ils se torchaient comme de bons vivants, Al préférait que la jeune fille ne le voie pas dans cet état. Il pouvait être vraiment idiot quand il était bourré, après tout. Un jour, il avait sonné comme un possédé pendant un quart d'heure pour qu'on lui ouvre la porte... avant de se rappeler qu'il vivait seul. Vous voyez le genre. Des bitures pareilles, Al s'en faisait une ou deux chaque mois. Lucie le découvrirait bien assez tôt... mais il ne fallait pas que cela se fasse trop tôt, justement. Comme chacun avait sa vie de son côté, Lucie dut bien accepter cela. Et puis, après tout, il en allait de la santé mentale d'Edward.

    Le barathon commençait par un pub semi-classe. Alcide portait un jean, des Converse, une chemise noire et une veste anthracite, ainsi qu'une barbe de trois jours. La tradition du barathon voulait que les deux hommes se retrouvent là, l'air clean, pas trop vieux ni trop jeune. Un look assez relax, sans être tout à fait déglingué. Ils devaient pouvoir entrer à peu près partout.
    L'homme sortit de chez lui à pieds. Ils allaient rester dans le Sunset District, alors pas besoin de prendre la voiture... il valait peut-être mieux, d'ailleurs.

    Le premier arrivé s'installait et prenait la première commande, autrement dit, il commandait le premier alcool proposé sur la carte, en deux exemplaires. Vu la situation, Alcide avait carrément demandé les deux premiers alcools de la carte. A savoir, une liqueur de poire et un whisky J.W. rouge pour chacun. Accoudé au comptoir, une main en poche, l'autre tenant sa cigarette allumée, Al guettait l'arrivée d'Edward. Et si celui-ci ne se pointait pas dans les cinq minutes, van Stexhe était bien décidé à aller le chercher chez lui, par la peau du cul s'il le fallait.
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MessageSujet: Re: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptyLun 24 Jan - 20:01

Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] 23u63he Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Icon9wk7




Mon frère est mort. Je passe mon temps à me le répéter, et à chaque fois, ça me paraît invraisemblable. Pourtant, j'ai vu son corps avant qu'on l'enterre, je l'ai vu, le corps sans vie, blessé physiquement par cet accident de la route. J'ai perdu mon grand frère, mon modèle, mon meilleur ami. À la base, nous étions six enfants, désormais, nous ne sommes plus que quatre. C'est exaspérant, horrible même, surtout pour ma mère qui n'a pas arrêté une seule seconde de pleurer. Elle était détruite, elle hurlait que ce n'était pas le rôle des parents d'enterrer leur propre enfant. L'idée que ma greffe cardiaque ne me donnerait pas une espérance de vie bien longue, me rendait malade. Je la détruirais encore plus, sans le vouloir.

J'ai passé plusieurs jours à ne rien faire, désemparé, dégoûté, en deuil. Maria avait beau essayer de me remonter le moral, je restais là, le cul posé sur ce foutu canapé, presque à en avoir le coussin qui colle aux fesses. Je limitais les douches aussi. Je ne comptais pas sortir de toute façon. Je passais mon temps devant la télévision, à me nourrir de céréales comme un adolescent en crise. Parfois j'allumais la console de jeux pour jouer à quelque chose de violent. Vous savez, le jeu où vous volez des voitures et où vous pouvez tuer tout le monde avec une tronçonneuse, un lance flamme ou encore un katana. C'était ma façon de me défouler. Sinon, je faisais l'effort de sortir pour aller courir, jusqu'à m'épuiser à en avoir le cœur qui lâche, ou encore à grimper sur ma moto pour aller en faire dans la forêt la plus proche. J'aurais pu risquer ma vie, en ce moment, ça m'était égal, je n'arrivais pas à me changer les idées. J'avais des pensées macabres, des nausées constantes. Et puis un jour, j'ai pleuré. Je me suis enfermé dans la salle de bain, me suis allongé par terre, recroquevillé comme un fœtus dans le ventre de ma mère, et j'ai pleuré, encore et encore. Mais ça ne m'a pas vraiment fait du bien. Au contraire, j'ai eu le droit en plus à un bon mal de crâne. Je n'adressais pas vraiment la parole à Maria, ni à personne d'autre en fait. Il ne fallait pas qu'elle le prenne comme quelque chose de personnel. J'avais perdu le goût de la vie sociale. J'usais mon crédit à appeler sur le téléphone de mon frère pour entendre le son de sa voix sur sa messagerie. J'ai récupéré un de ses vêtements pour sentir son odeur. Je me noie dans les photos. Je me fais mal moi-même avec tout ça. Mais je n'arrive pas à faire autrement, c'est trop difficile. Je fais la gueule, j'ai perdu mon appétit d'ogre, moi qui adore le sexe, je n'avais même pas envie de faire l'amour à ma fiancé, ma libido était au plus bas.

Puis Alcide a décidé de venir à la rescousse. Il voulait me changer les idées, organiser un barathon comme nous avions l'habitude de faire, pour nous torcher la gueule, pour oublier, pour faire les cons le temps d'une soirée, et le regretter amèrement le lendemain matin. C'est un ami. Je viens de m'en rendre compte. Vous savez, on a deux types d'amis. Les vrais, ceux qui sont toujours là, on ne les compte que sur les doigts d'une seule main. Puis il y a les amis d'occasion, ceux que l'on aime voir pour sortir, faire la fête, pour nous divertir, parce qu'on s'amuse bien avec eux. À la base, entre Alcide et moi, ça devait être ainsi. Nous nous voyions pour picoler ensemble dans les bars. Il faut dire que nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de voir si nous étions plus que des amis de boisson. Du moins jusqu'à maintenant. Mon état l'inquiète. Dans le fond, ça me fait du bien de savoir cela, même si je n'ai pas le cœur à sourire. Et juste pour ça, je pense que je ferais l'effort d'aller passer la soirée avec lui. Qui sait, ça me fera peut-être du bien. De toute façon, je savais que si je ne venais pas par mes propres moyens, il viendrait me chercher et userait de la force pour m'attirer jusqu'au bar le plus proche.

À la base, Maria n'ai pas vraiment consentante de me savoir dans un bar avec Alcide, car elle sait que ça finit toujours en beuverie. Elle a peur qu'il m'arrive quelque chose, elle n'aime pas spécialement me voir saoul, ce que je peux comprendre dans la mesure où dans cet état, je suis encore plus gamin que d'habitude. Oh non, je n'ai pas l'alcool mauvais, bien au contraire. Certains pleurent quand ils sont ivres, ils dépriment, pensent qu'ils ne sont pas aimés. Pour ma part, je passe mon temps à rire, à vouloir faire des conneries stupides. En somme, je suis irlandais. Quand j'ai dit à la brunette que je sortais, j'ai bien lu dans son regard que ça ne lui plaisait pas plus que ça. Néanmoins elle ne dit rien, car d'un autre côté, l'idée que je mette enfin le nez dehors et de mon plein gré était une bonne chose. Ainsi elle m'encouragea. Oui, elle gère ma fiancée.

Ainsi je suis parti prendre une bonne douche. Il était temps. Ça faisait pas loin de 48h que je n'avais pas effectué de toilette mis à part me brosser les dents. Maria m'a bien demandé plusieurs fois d'aller me laver, mais je ne l'écoutais que d'une oreille. De toute façon, elle n'est pas ma mère. Oui, en ce moment, je suis désagréable et je sais que quand j'aurais fait un minimum le deuil, je lui demanderais pardon, en prétextant que la mort de mon frère n'était pas une excuse pour la traiter ainsi, alors qu'elle a été là pour moi. Cela prouve qu'elle est très patiente. Mais à cet instant précis, ce n'est pas dans mon optique. J'ai seulement envie qu'on me fiche la paix. Ainsi je suis sorti de la salle de bain, et ai filé jusqu'à notre chambre à couché. D'accord, ça fait du bien d'être propre de temps en temps. J'enfilais un jeans, une chemise blanche donc je retroussais les manches jusqu'à mes coudes. Une ceinture. Des pompes noires de ville, à la fois décontractées et classes. J'enfilais une veste, et c'était parti. Maria me demanda seulement de lui envoyer un message pour savoir si je dormirais chez Alcide ou non, tout dépendra de mon état. Je lui expliquais que je ne pouvais pas prévoir. Elle me somma de garder pour cellulaire allumer pour que je puisse lui répondre si elle venait à m'appeler. Je soupirais comme un enfant ennuyé, et lâchais un « D'accord, maman. », sur un ton sarcastique. Nos lèvres se rencontrèrent pour un bref mais doux baiser. Puis je quittais la maison.

Je me rendis jusqu'au bar en taxi. Ça ne servait pas vraiment de prendre la voiture, car je ne serais visiblement pas en état de conduire pour revenir. Pas seulement que j'en serais incapable, mais c'était dans mes principes aussi. Je n'ai jamais pris le volant en étant saoul, et ce n'était pas maintenant que ça arriverait. Bref. Quand j'entrais à l'intérieur de l'établissement, je ne pris pas longtemps à trouver Alcide au comptoir, sur un des grands tabourets de cuir. Je l'y rejoignais, en m'installant à côté de lui. Mon visage faisait presque peur. J'arborais comme lui une barbe naissante, accompagnée de belles cernes, des petits yeux, montrant mon manque de sommeil et pourtant, je n'étais pas sur le point de dormir. J'avais un peu la mine décomposée comme celle d'un zombi. Quoi qu'il en soit, je tendais la main vers lui pour la lui serrer. « Tu vas bien ? », demandais-je pour engager la conversation. Marque de politesse. Mais je prenais bien vite mes aises. C'est à dire qu'il ne me fallu pas longtemps pour taper dans son paquet – posé au préalable sur le comptoir – afin de me saisir d'une cigarette que je calais entre mes lèvres. Oui, je sais, j'ai des problèmes cardiaques, je ne dois pas fumer. Le fait est que j'ai arrêté depuis plusieurs mois déjà et il est rare que je fume. Je m'accorde bien juste une clope le mois. Bon, j'en suis déjà à ma troisième depuis l'enterrement de mon frère, mais je n'y peux rien. C'est une façon de décompresser. Il faut dire que l'alcool non plus n'est pas très bon pour moi. Et pourtant... ce n'est pas comme si j'en consommais tous les jours.

Ainsi, j'allumais la cigarette à l'aide du briquet d'Alcide, également sur le comptoir. Je tirais dessus, gardais un instant la fumée en moi, puis la soufflais doucement par les lèvres. « Alors, raconte moi un peu ce que j'ai loupé depuis ces derniers jours. », lui lançais-je, la tête tournée vers lui, alors que je donnais un coup avec le bout de mon pouce sur le filtre orange, afin de faire tomber la cendre dans le petit récipient noir prévu à cet effet.
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MessageSujet: Re: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptyLun 24 Jan - 23:09

    L’alcool avait beau ne rien résoudre, il s’agissait parfois de cas de force majeure. N’en déplaise à Maria, ce soir était un soir à alcool. Et à beaucoup d’alcool, pour être précis. La perte d’un proche, ça nécessitait une guérison… et l’alcool, c’est bien connu, est un très bon désinfectant. Alcide avait eu suffisamment de gros coups de blues dans sa vie pour savoir à quel point se désinhiber totalement pouvait aider dans ces cas-là. Bien sûr, lorsque son frère aîné était décédé, lui n’avait pas vraiment l’âge de se foutre une bonne cuite, mais il avait conservé de cette époque des souvenirs très rudes, difficiles à ressortir. Ils étaient bien où ils étaient, enfouis bien loin, cachés sous des diplômes et des sourires.
    Et pourtant, savoir qu’Edward ressentait peut-être exactement ce que lui-même avait ressenti à l’époque, ça faisait bizarre. Le sentiment d’injustice, d’impuissance, les fameux « ça aurait dû être moi », et tout ce genre de pensées toutes plus envahissantes les unes que les autres… Alcide avait connu tout cela. Et parfois, ça le submergeait à nouveau, par vagues, à certaines dates anniversaires. Et à ces périodes-là, l’alcool aidait, quoi qu’on puisse penser ou dire. Faire le con à fond pendant une soirée, comater tout le lendemain et repartir d’un bon pied le surlendemain, ça marchait, comme recette anti-déprime.

    Et dans cette recette magique, outre l’alcool et la déconnade, il fallait un compagnon de beuverie, un vrai frère de bière, élevé au même fût que lui. Ou presque. Si les fûts de bière avaient des enfants, Alcide aurait sans doute essayé de se faire adopter. Du moins, c’est l’impression qu’on pouvait avoir en le voyant aux trois quarts ivre, quand il commençait à faire des câlins à des objets comme des verres, des bouteilles, etc. Un jour, ça avait terminé dans un parc où Al s’était endormi à côté d’un tas de feuilles mortes, en position fœtale. La honte. Mais bon, le but était de n’être gêné de rien et par personne.
    Oublier le quotidien, la triste réalité, s’évader un peu dans l’alcool et le rêve, refaire le monde de manière folle, réaliser des exploits complètement dingues, faire des concours de bourrés… Des trucs de gamins, parfois, c’était la liberté de choisir d’être sérieux ou de se laisser aller à retomber dans une adolescence pas tout à fait oubliée. Et pouvoir se permettre ça, à l’âge où l’on est adulte et responsable, c’est la preuve qu’on garde toujours un esprit jeune.

    Van Stexhe fumait lentement. Il tirait une bouffée de fumée sur sa Marlboro, il inspirait doucement mais profondément, puis laissait la fumée s’échapper lentement par ses narines ou par sa bouche. Et puis voici qu’arriva la personne tant attendue. Alcide eut un sourire en coin en remarquant qu’il n’avait pas opté pour des baskets ce coup-ci… il faut dire aussi qu’il était arrivé un soir qu’Ed soit en baskets et Al en souliers… Edward n’avait pas pu rentrer dans un club et avait retiré ses pompes à l’entrée, les avait données au sorteur avant de rentrer à chaussettes… le plus spectaculaire avait été la sortie de cet endroit. Les sorteurs n’ont pas d’humour, en tout cas.
    Les deux hommes se serrèrent la main et Ed se servit dans le paquet de clopes d’Al.


    "Dans l’ensemble, tout va bien… j’ai juste l’impression d’être en train de « me ranger » et ça fait presque peur. Tu sais, quand tu as envie de vrais trucs d’adultes normaux, mais qu’au fond de toi tu voudrais tout de même garder ta Playstation et tes jeux de rôles…"

    Une manière bien peu conventionnelle de s’exprimer sur l’art de vivre en adulte, certes… mais il suffisait de remplacer « vrais trucs d’adultes normaux » par « une relation sérieuse avec une femme » et la Play et les jeux par des conquêtes en tous genres et des one shot, et on avait une traduction un peu plus adulte des faits. Et, en effet, tout se recoupait, finalement, et Al avait un peu l’impression de parler de sexe alors qu’il parlait d’autre chose. Bizarre tout ça.

    Quoi de neuf, sinon ?


    "A part ça, eh bien, je ne pense pas avoir entendu de gros truc sur la fac… par contre, j’ai découvert que nos clefs de prof pouvaient fonctionner avec les serrures de la bibliothèque. Prochaine fois que le crapaud à lunettes me râle dessus, je l’enferme."

    Non, il n’y avait rien eu de bien particulier à Berkeley ces derniers jours. C’était horriblement normal en ce moment et cette soirée de beuverie et de débauche tombait à pic pour éviter la routine.

    "Alors, pour ce soir, j’ai eu une idée lumineuse…" Il sortit de la poche de sa veste deux dés, l’un comportant six faces chiffrées, l’autre six faces de couleurs différentes. "Quand on sera trop bourrés pour lire les cartes, on lance les dés. La couleur pour la boisson, le bleu ce sera du curaçao, tu vois, et le dé à chiffres pour le nombre de verres à avaler. Remarque, on peut aussi faire ça avant d’être complètement saouls, mais alors, on va s’enfiler des shots, ce sera plus marrant…"

    C’était le genre de choses qui se faisaient avec les amis. Mais pas avec tous. Par exemple, Alcide n’inviterait jamais Samuel à ce genre de soirée. Il avait assez de respect pour lui et pour qui il était. Edward, c’était différent. Le respect était là, mais l’homme était plus jeune et n’avait pas un passé semblable à celui de Sam. Alcide s’entendait plutôt bien avec lui. Ce qui freinait les rencontres récurrentes était la présence de Maria, enceinte jusqu’en haut de ses oreilles… Alcide appréciait cette femme, elle faisait bien son boulot et avait de la conversation, mais il était clair qu’elle n’aimait que très moyennement les sorties entre hommes de van Stexhe et O’Malley. Alors très souvent, Al hébergeait Edward chez lui. Et le lendemain de la veille, c’était souvent réveil difficile suivi de conneries de migraines et de blagues à deux balles.
    Le côté sérieux de cette amitié-là, c’était surtout en début de soirée, lors de la clope des retrouvailles. Après le premier verre, l’auto-dérision était le mot d’ordre. Quitte à passer quelques heures en cellule de dégrisement, ça c’était accessoire. Le but, c’était de s’amuser un maximum avec un bon pote. Non, pas un bon pote, mais un frère de boisson.

    Et au vu des yeux cernés de son ami, Alcide imaginait très bien ce qu’avaient pu être les derniers jours. Insomnies, douleurs inopinées, peurs à la con… Tous les 28 mars, il se réveillait dans un état similaire. Tous les 11 juin aussi, d’ailleurs. Saloperie de calendrier. Quel était l’imbécile qui avait inventé ce truc ? ça servait surtout à rappeler des trucs auxquels on voudrait ne pas penser.

    Le professeur de psychologie posa les deux dés sur le comptoir et tira une bouffée sur sa cigarette, en rejetant la fumée plus rapidement, cette fois. Il en profitait un peu aussi, car il ne fumait plus très souvent chez lui et restreignait sa consommation de tabac pour ne pas avoir l’impression de polluer une jeune fille innocente et fraîche.


    "Si ça te va, on verra bien où ça nous mènera… mais à mon humble avis, ce sera loin… très loin…"

    Loin de toute rationalité, en tout cas, de toutes questions et de tout faux-semblant. Ce soir, c'était un soir de vérité. Un de ces moments où vous savez que vous dites quelque chose d'essentiel, d'existentiel, mais que l'autre est trop bourré pour tout comprendre. C'était des grands moments, ça. Et c'était important, on en avait besoin dans la vie.
    Alcide prit un petit verre de liqueur et le posa devant Edward avant d'en prendre un pour lui. Le début de soirée se devait d'être une mise en route presque délicate. Presque.


    "J'ai tout préparé pour que tu puisses dormir chez moi, de toute façon, alors ce soir, on repousse nos limites, ok ?"

    En disant cela, Alcide avait un peu l'air d'un animateur de télévision qui essayait de vendre de la marchandise ne servant à rien. Mais bon, l'image, ça n'avait pas vraiment d'importance.

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MessageSujet: Re: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptySam 29 Jan - 17:33

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Je ne pourrais même pas vous dire à quel âge j'ai pris ma première cuite. Jeune, très jeune. Douze ans peut-être. Treize. Ou bien onze. Oui, très jeune, je vous l'avais dit. Le fait est que j'ai, ou du moins, j'avais des grands frères assez taquins qui ne comprenaient pas vraiment ce qui était mauvais ou bon. Ah si, je me souviens ! Ma première bière fut à onze ans. Ma première cuite à treize, au Whisky. Bande de salops ! On m'avait donné un verre avec du coca cola dedans. J'ai cru qu'il n'y avait que ça. Mais non, et puis, le goût me plaisait assez. Au final, je reste irlandais. Je ne pourrais pas dire combien de fois j'ai été ivre dans mon existence. Ce n'est pas une compétition en somme. Enfin, si ça en était une, j'arriverais à une très bonne place à mon humble avis. Adolescent, j'ai beaucoup pris de cuites, ça a continué, même doublé voir triplé quand j'ai fait mes études supérieures, et je ne vous parle même pas des vacances scolaires. J'ai très vite été bercé dans les fêtes. J'étais à l'époque assez « populaire », même si c'était un peu contre mon gré, dans les établissements où je me trouvais. Au final, j'avais plein de pseudos amis, même si je n'en considérais que certains comme des vrais.

Côté fille mh... aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'y accordais pas énormément d'importance. Enfin si. Je passais mon temps à les regarder mais je n'agissais pas. En fait, adolescent, j'ai toujours détesté être en couple. C'était limite une corvée. Et puis, il faut dire que je ne tombais jamais amoureux. Il y avait bien cette fille... j'étais attaché à elle, et je me répétais sans cesse que si c'était ça l'amour, ça ne valait pas le coup de se tuer pour ça. Donc je m'épanouissais en grand célibataire. Pendant les soirées, j'avais parfois des copines, mais au lycée, ça n'allait pas plus loin. J'ai perdu ma virginité avec ma prof d'anglais de l'époque. J'avais dix-huit ans. Elle m'aimait bien. C'était mon enseignante préférée, tant elle passait son temps à sourire, à être de bonne humeur, gentille, très intelligente, indépendante, avec un fort caractère et... bon dieu quel cul ! Elle avait aussi un très joli visage. Merde, elle avait tout pour elle et je suis sûr qu'encore aujourd'hui, elle a dû bien vieillir. En fait, pendant les contrôles, je terminais toujours beaucoup plus rapidement que les autres. J'étais rapide. Mais pendant les contrôles d'anglais, je prenais mon temps et je me plaisais à être le dernier à sortir de la salle. Ainsi je pouvais discuter avec elle sans un boulet qui se trouve dans mes pattes. On rigolait bien. Oui, j'avais vraiment le béguin pour elle. Elle semblait aussi très touchée par mes problèmes de santé. Quand je la croisais dans les couloirs, mon cœur battait la chamade et j'étais toujours très anxieux de venir à ses cours. C'est également le genre de personne qui, quand elle vous parle, s'approche énormément de vous. C'est arrivé. Je n'ai pas vraiment su me contrôler et je l'ai embrassée, brièvement hein... le fait est qu'elle m'a regardé après surprise, et se disant qu'on venait de faire quelque chose de très mal. Au final elle m'a rendu un baiser plus passionné et bien sûr, ça a vite dérapé sur le bureau. Mh... c'est vraiment arrivé comme ça, sans prévenir. Qui dit première fois pour un garçon dit... une certaine rapidité. J'ai longtemps perdu confiance en moi. Oh les préliminaires ça lui avait plût. Mais le reste... Bref, j'ai donc pris un moment à bien vouloir recommencer un acte sexuel. Disons que depuis, j'ai su rattraper le temps perdu. Entre mon divorce avec Sarah et ma relation avec Maria, pas mal de femmes ont terminé dans mon lit ou bien moi dans le leur. Mais aujourd'hui, tout ça était fini. Elle est la seule personne a qui j'aime faire l'amour aussi souvent que possible. Et apparemment, je me suis bien amélioré ! C'est le principal, non ? Bien sûr, je mentirais si je disais que d'autres femmes ne m'attirent pas.

Cigarette maintenant. Et oui, il ne faut pas faire les choses à moitié. J'ai longtemps prôné le « Han tu fumes ! Mais c'est pas bien ! », le genre de paroles qui font terriblement chier les fumeurs. Comme s'ils pensaient que la clope est riche en vitamine C, j'vous jure... Bref. Première cigarette, à dix-sept ans. J'avais juste envie de voir comment c'était. Seconde cigarette, trois mois plus tard environs, avec mon meilleur ami. La première cigarette n'est pas une erreur comme on aime nous le faire croire. Ce n'est pas avec une seule qu'on finit accro, ce sont des conneries ça. Non, la connerie, c'est le premier paquet de clopes achetés, avec le premier briquet. Ça, c'est la grosse erreur à ne pas commettre. Quand j'ai dépensé des sous pour ça, j'avais dix-huit ans, et je venais d'apprendre que ma meilleure amie de l'époque avait un cancer. Stupide comme réaction ? Pas tant que ça. J'étais particulièrement proche d'elle et inconsciemment, je me demandais pourquoi elle, qui avait une rythme de vie plus que sain ? Les meilleurs partent toujours plus vite. J'ai fumé probablement dans en espérant que ça me protégerait. Ce n'est pas comme si la vie est logique à la base... et puis, c'était une façon également de décompresser. Après j'ai fumé assez régulièrement, des périodes plus que d'autres. Ce n'était pas conseillé avec mes problèmes cardiaques, mais malgré mes années en tant que fumeur, les médecins étaient surpris de voir que mes poumons étaient aussi beaux et semblaient aussi sains que ceux d'un nouveau né. Comme quoi. Illogique, encore.

Je ne suis pas spécialement très fier de ce que j'ai pu faire adolescent. J'enchaînais les conneries. Je séchais la plupart de mes cours, faisais le clown. J'ai ouvert mon casier judiciaire quand j'étais adolescent. L'idée que des soldats britanniques tentent de remettre de l'ordre dans un pays qui n'est pas le leur, qui frappaient dans le tas et se fichaient pas mal de défigurer une femme, ça me mettait dans tous mes états. J'étais encore jeune, mais j'en ai blessé un de façon assez sévère. Au final, on jugea que c'était de la légitime défense. Certains soldats usaient bien trop de leur pouvoir. Une de mes nombreuses « conneries » de jeunesse. Tout ceci, Alcide en est au courant. On se raconte souvent des anecdotes quand on est ensemble le soir, ou bien quand on déjeune. Aujourd'hui je me suis calmé et pourtant, j'avoue que ce soir, j'ai bien envie de me prendre la cuite du siècle, sans pour autant faire un coma éthylique.

Ce que je souhaitais, c'était me changer les idées avec Alcide, profiter de la soirée, rigoler, et ne pas aborder une seule fois le sujet de la mort de mon frère. Non, j'y pensais bien trop et en parler tout le temps commençait à m'énerver et à sérieusement me déprimer. Je savais que mon ami serait capable de jouer l'échappatoire comme un dieu. Il faut dire qu'à deux, on fait la paire, et la bonne. Le nombre de conneries faites ensemble. Ça part parfois bien loin. En outre, une de nos dernières soirées. Complètement saouls, l'un comme l'autre, nous nous lancions des défis. Et cela nous a mené à nous balader en sous vêtements dans une rue. Au final, on a finit au commissariat, les gendarmes persuadés que nous étions des pervers à la quête de chair bien fraîche. Maria m'avait incendié quand je l'avais appelée, totalement ivre, alors qu'elle devait venir nous chercher et payer la caution pour qu'on ne passe pas la nuit derrière une cellule. En y repensant, c'est bien amusant, même si j'ai passé un très mauvais quart d'heure par la suite, si ce n'est plus.

J'écarquillais un instant les yeux. Oui, nous avons nos codes ainsi, je comprenais très bien ce qu'il voulait dire par ses paroles. Qui s'était ? Non parce que moi, je suis habitué au Alcide charmeur, qui fait craquer toutes les femmes et qui, au final, se tape la plupart dans la mesure où je suis déjà en couple et qui plus est, fidèle. L'idée qu'il est enfin trouvé chaussure à son pied pouvait paraître étrange. En effet, il doit sérieusement être attaché à cette fille pour renoncer aux conquêtes d'un soir. Oh oui... Puis il m'expliqua son idée lumineuse. Oh, ça pouvait être assez marrant, d'autant plus qu'ivres, nous sommes très sincères. Rien de tel pour apprendre des choses amusantes sur son interlocuteur.

« Et bien c'est parfait. On repousse nos limites alors ! » Qui a dit que c'était intelligent ? Le fait est qu'Alcide, comme moi, nous avons gardé notre côté très enfantin. Donc quand on est tout les deux, notre âge mental en prend un sérieux coup. Mais c'est ça qui est bon. Je tirais sur la cigarette et gardais la fumée un instant en moi, pour en profiter dans la mesure où elles se font bien rares ces temps-ci. « Mais avant de commencer, dis m'en plus sur cette fille qui compte te faire vendre ta Playstation et tes jeux. Après, tu pourras lancer les dés. »
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MessageSujet: Re: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptyDim 30 Jan - 19:55

    Entre frères de bières, il n’y a pas de tabou. Ou très peu. Généralement, les seuls trucs qu’on ne se disait pas, ça concernait la vie vraiment privée ou des trucs particulièrement gênants. Mais en soi, la plupart des sujets pouvaient être abordés sans aucun problème. La plupart. C’est dans ces deux petits mots, un déterminant indéfini et partitif que résidait tout le cœur de la question qui tiraillait Alcide pour le moment.
    Les filles, c’était un sujet de conversation comme un autre. Parler de cul, c’était marrant, parfois c’était même instructif, mais parler de filles, ce n’était pas la même chose. Quand Edward parlait de Maria, il avait des étoiles dans les yeux… et pas des étoiles dues à l’alcool, non, c’était tout à fait différent. Van Stexhe avait plusieurs fois pu remarquer cela. Mais lui, jamais il ne pensait avoir eu des yeux pareils. Sauf en étant complètement défoncé à la bière. Ça n’était pas la même chose du tout.
    Toutefois, il n’y avait pas que cela. Alcide jouait avec son verre de liqueur. Il avait presque espéré qu’O’Malley ne lui pose pas de question. Mais peut-être qu’il avait besoin d’en parler, ne serait-ce qu’un peu, à mots couverts…


    "Une nana géniale. Génération numérique. Intelligente, belle, intéressante… et elle aime plein de trucs que j’aime. La femme idéale existe… mais on reste discrets pour le moment. J’imagine que ça ne doit pas être facile pour elle de dire à ses proches qu’elle est avec un mec de près de trente ans de plus qu’elle…"

    Bam. Il avait parlé. Il avait dit ce qui lui faisait le plus peur dans cette relation. Peu lui importait le regard des autres ou le jugement qui pouvait tomber… mais Lucie avait vingt ans, lui en avait quarante-neuf. Ça faisait une différence considérable. Et puis, Alcide ne le dit pas à Edward, mais étant donné que le père de Lucie était un ami, Al n’était pas très chaud pour que cette relation soit étalée au grand jour.

    "La majorité légale, c’est quel âge aux States ? En Europe, c’est dix-huit ans. Majorité sexuelle à seize ans… mais ici… Je veux pas faire de conneries, tu vois…"

    Van Stexhe avait l’air grave. En effet, s’il se montrait si patient et si attentif avec sa chère et tendre, ce n’était pas uniquement par amour pour elle. Il craignait aussi un peu que leur relation aille trop loin trop vite. Imaginez un peu s’il s’avérait que Lucie n’avait pas la majorité légale ? alors il suffisait de pas grand-chose pour qu’Alcide devienne un pédophile au regard de la loi. Il préfèrerait éviter ça. Vraiment.
    Bien sûr, une relation comme celle-là demandait un peu plus de stabilité chez l’homme. Et ce n’était pas forcément aisé pour lui.


    "Il va y avoir trois semaines qu’on se voit, elle et moi. Et je fais ceinture. Le boa reste dans sa tanière, même si je crève d’envie de m’envoyer en l’air…"

    Trois semaines, oui, c’était bientôt ça. Près de vingt-et-un jours sans faire l’amour à une femme. Bordel, ça paraissait énorme ! Alcide avait l’impression d’être un drogué en manque de sa dope. Il essayait de ne pas penser trop au sexe, mais il ne pouvait faire autrement. Il y avait tellement de jeunes et jolies femmes par ici… des nanas carrément bandantes qui donnaient envie de sauter dessus et de mordre la vie à pleines dents… C’était dingue ce qu’une femme pouvait vous pousser à faire, même sans rien dire ou sans rien demander.
    Prenant son verre de liqueur dans la main, Alcide tira sur sa cigarette.


    "C’est con à dire, mais je ne sais pas trop comment m’y prendre avec elle. J’attends qu’elle soit prête… mais franchement, mes couilles vont exploser !"

    Ben quoi ? Aucun tabou, on a dit.
    Le verre de liqueur fut levé à hauteur du visage et Alcide eut un sourire. Il avait toujours adoré le premier verre de ces soirées entre mecs. Il procédait toujours de la même manière. Lever le verre. Regarder Edward. Et prononcer les paroles rituelles :


    "A main… à bouche… et à cul, nom de Dieu !"

    Le verre suivait les paroles. Au mot « bouche », le verre était près des lèvres. Et au mot « cul », le verre était renversé directement dans le gosier. Après ça, Al posa le verre sur le comptoir.

    "A toi l’honneur pour les dés…"

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MessageSujet: Re: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptyDim 30 Jan - 21:58

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Parler de sexe. C'était quelque chose d'assez commun chez les hommes, lorsqu'ils se retrouvent entre eux. Oh, les femmes aussi y pensent souvent, ça, j'en suis sûr. Elles sont beaucoup moins prudes qu'elles tentent de nous le faire croire. Si elles se la jouent saintes, c'est pour être sûres de nous tenir par la braguette. Il faut bien qu'elles puissent faire du chantage sur quelque chose. Bref. Avec Alcide, il est assez fréquent qu'on parle de cul. Enfin, pour ma part, je ne m'étalais pas sur mes ébats sexuels, dans la mesure où je ne voulais manquer aucun respect à Maria. De cette façon, les détails ne regardaient que nous. Oh, parfois, je ne pouvais m'empêcher de lancer des phrases du genre « On l'a fait dans son bureau... Bon Dieu ! ». Ça allait rarement plus loin, car j'aimais l'idée que seuls Maria et moi connaissions les détails de notre vie sexuelle. Nous sommes très complices et le fait que nous ne le crions pas sur tous les toits semblait renforcer cette bonne entente sous la couette et cette grande confiance en l'autre. Il arrive un moment où, lorsque l'on est à l'aise avec la personne, on finit par ne plus avoir honte de rien. On accepte l'autre, notre corps plaît comme il est. Par exemple, les différentes cicatrices que j'ai sur le visage et sur le corps m'ont toujours beaucoup complexé. Aujourd'hui, elles peuvent être sous les yeux de la brunette, je m'en fiche, je sais qu'elle ne me juge pas, qu'elle ne grimace pas à leur vue. Elle aime mon corps. Elle m'aime, tout simplement. C'est pareil de mon côté. Avec la grossesse, son corps change. Elle l'accepte assez mal. Pour ma part, c'est tout le contraire. J'adore le fait que ses fesses aient doublé de volume, qu'elle soit plus en chair. Alcide est au courant d'une chose, c'est que lorsque la femme a un tel ventre, c'est l'ouverture pour de nouvelle position. Ah la levrette, quelle douce invention... !

De ce fait, j'avais envie qu'il m'en dise plus sur cette fille. Ou plutôt cette femme. Ah non... cette fille en fait. J'écarquillais mes yeux bleus en l'entendant. Elle a trente ans de moins que lui ? Je faisais rapidement le compte dans ma tête. Ça lui fait dix-neuf ans, peut-être vingt, mais pas plus apparemment. Là, je suis sur le cul. Oui, c'est le cas de le dire. Le fait est que ceci est l'âge de nos étudiants. De plus, il ne faut pas chercher midi à quatorze heure. Alcide fréquente cette tranche d'âge uniquement à l'université. Oh, peut-être dans des bars aussi, mais il y a plus de chance que ça soit à Berkeley. Ouh la grave erreur... grave erreur que j'ai commise deux fois. Avec une demoiselle du nom de Sasha. Et... avec un jeune homme. Je clame haut et fort que je ne suis pas gay. Le fait est qu'entre lui et moi, il y avait une certaine attirance difficile à expliquer, à caractériser. Puis nous avons cédé en pleine après midi, dans un amphithéâtre – vide de préférence. C'est interdit. Oui, nous le savons tous et pourtant, le goût de l'interdit est très délicieux. Ça s'est passé avant que je ne sois avec Maria. Finalement, je lui ai tout raconté. C'est vite parti en cacahuète. J'ai voulu donner ma démission afin d'être un minimum dans les règles. La brunette a refusé. Nous gardons tous les deux le secret. On fait comme s'il ne s'était rien passé. Je n'en suis pas fier, notamment dans la mesure où si Alcide entretenait vraiment une liaison avec une étudiante, et si cela parvenait aux oreilles de nos boss, c'en serait fini pour lui. Voir ça me mettrait particulièrement mal à l'aise. Je ne m'en sentirait que plus coupable. D'autant plus qu'il ne connait pas du tout mes deux fautes professionnelles.

« Ouaou, ça lui fait une petite vingtaine d'années, voir moins. Euh... pour la majorité sexuelle ici, c'est dix-huit ans je crois. Vingt-et-un pour la majorité tout court. » Je tirais sur la cigarette et évacuais la fumée en un souffle, en face de moi. Je tournais la tête vers Alcide et l'observais un long moment dans les yeux. Je le laissais parler, ou plutôt continuer son petit discours sur le fait que ça faisait trois semaines qu'il n'avait pas fait l'amour et que sincèrement, il n'en pouvait plus. Oui, les hommes sont comme ça. Ils ont sans cesse envie de se vider, pour ne pas être plus poétique. Déjà, à nous écouter, on ferait l'amour tous les jours, parfois même plusieurs fois. Alcide est le genre d'homme qui, lorsqu'il sort, rentre rarement seul. C'est un tombeur et les femmes craquent sur lui, tombent comme des mouches. Inutile donc de préciser l'effet qu'il peut fait à ses étudiantes.

En l'entendant dire que ses couilles allaient exploser, je ne pus m'empêcher de rire. Ah effectivement, à ce point. Mais c'est la vie aussi. On ne fait pas toujours ce que l'on veut. Et alors qu'il poursuivait en s'enfilant un verre cul sec, je l'accompagnais. Même rituel. C'était venu comme ça, j'aurais été incapable de dire d'où ça sortait. Bref. Il me laissa les dés en premier. Je hochais la tête et les prenais dans ma main. Les secouant légèrement, je les faisais rouler sur le comptoir. Et ben bleu. L'autre dé pointait fièrement un « deux ». Heureusement qu'ici, les shooters ne sont pas chers du tout, sinon, on en dépenserait des fortunes, en fait, c'était déjà le cas, même avec le shooter à un dollar. Bref. Je commandais deux curaçao. Je tirais avant une nouvelle fois sur la cigarette. Oh non, c'était déjà la fin de cette dernière. L'arnaque ! Bref.

« Ça se trouve, elle est encore vierge. » Et oui, ce n'est pas si rare que ça à la vingtaine. La jeune femme peut être très attirante, intelligente, drôle, adorable, elle peut être vierge et ce n'était pas quelque chose qu'Alcide devait prendre à la légère. Car si c'était le cas, il risquait très fort d'être sa première fois. Là, interdiction de jouer les cons, car on s'en souvient toute sa vie de ça. Mais il semblait attaché à elle, sinon, jamais il n'aurais dans l'idée de se ranger avec elle et par la même occasion donc d'abandonner sa réputation de Don Juan. Je portais le premier verre à mes lèvres et l'enfilais d'un coup. Agréable. Ça passait plutôt bien. Il faut dire que j'ai une assez bonne descente en soit.

C'est tout nous ça, continuer de parler, tout en faisant notre petit jeu propre à des adolescents se retrouvant en soirée, en possession d'alcool, à la quête d'une des premières cuites. Mais là, j'étais bien trop curieux et j'avais besoin d'en savoir plus. J'aime être au courant de ce qu'il se passe, sans pour autant être une commère. Ah non ça, je déteste ce genre de comportements. « Cette fille... elle n'est pas une de nos étudiantes, rassure moi... » Oui, c'était ce que je craignais et quelque part, j'espérais qu'il me réponde non, ou bien qu'il garde le silence, car s'il me donnait une réponse positive, ça voudrait dire que soit je dois garder le secret, et donc mentir à Maria, qui reste la directrice adjointe de l'université. Ou bien je lui raconterais tout, et trahirais Alcide tout en lui provoquant de gros problèmes professionnels. Peut-être que dans le fond, c'était mieux que je n'en sache rien. Mh... quoi que je privilégierais très certainement le mensonge. Et si la brunette venait à l'apprendre par hasard, elle pourrait à mon avis, comprendre mon point de vue. Du moins je l'espérais...

Et, en attendant la réponse de mon ami, j'attaquais le deuxième verre de l'alcool bleuté. Je tournais mon regard de la même couleur vers le bout du comptoir, assez loin. Une jeune femme m'adressa un large sourire, ce qui m'en fit esquisser un, mais particulièrement timide. Oui, j'avais beau expliquer à Maria qu'en nous mettant ensemble, je continuerais de draguer les femmes, bien que sans aller plus loin, et bien j'avais totalement arrêté ce genre de choses. Je ne savais probablement plus m'y prendre. Désormais, lorsqu'une demoiselle semblait s'intéresser à moi, j'étais sur le point de rougir. La honte, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, je posais les dés en face d'Alcide. « Je crois qu'on peut tous les deux enterrer nos vie de célibataires endurcis... » Cette idée me désespérait un peu et ce, même si j'étais fiancé à la plus charmante des créature sur Terre, celle dont j'étais amoureux. Néanmoins, je reste un homme et le fait de voir des femmes délicieuses avec qui je ne pourrais plus jamais faire plus ample connaissance, et bien, ça me rendait nostalgique. Oh, n'allez pas croire que je ne me satisfais pas avec Maria, bien au contraire. Mais nous les mâles, nous restons des prédateurs quoi qu'il arrive, assoiffés.
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MessageSujet: Re: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptyLun 31 Jan - 15:50

    Faire la tournée des bars avec Edward, c’était quelque chose. Alcide n’aurait échangé ces soirées pour rien au monde. Les soirées alcoolisées entre mecs, c’était un excellent moyen de se vider la tête. Dans ces moments-là, plus rien ne comptait à part le fait de se soûler et de penser à autre chose qu’à l’essentiel. De temps en temps, c’était nécessaire.
    Or, ce soir-là, les deux hommes avaient bien besoin de se changer les idées. Edward ne devait pas penser à son frère. Alcide ne devait pas penser à Lucie… pas trop en tout cas. Mais ne pas penser à elle, c’était pratiquement impossible. Il suffisait qu’Al voie un objet de la couleur des yeux de sa belle, ou de celle des dessous qu’elle portait un soir ou l’autre… Vraiment, un rien poussait van Stexhe à songer à la jeune fille. Et c’était tout le temps comme cela. Jamais Al ne pouvait se la sortir de la tête. Et ce soir, pour la première fois, il parlait d’elle à un ami. À mots couverts, certes, mais il en parlait tout de même. Et ça lui faisait un bien fou de partager ça avec O’Malley. Même si ce dernier lui apprit qu’il était un peu dans l’illégalité. Un peu, seulement, mais tout pouvait arriver.


    "Putain… vingt-et-un ans… ça fait loin, ça…"

    Lucie avait vingt ans. Oh, sexuellement, elle était majeure, mais il n’y avait pas que cela. Un professeur et une étudiante… ça allait faire jaser, il allait y avoir des problèmes si tout cela se faisait savoir, si l’affaire éclatait au grand jour. Merde. Quand il avait enseigné en Europe, Alcide avait plusieurs fois vu des relations comme celles-là. Il y avait eu, par exemple, son collègue Stroot, un professeur de mathématiques en école supérieure, et Julie, une étudiante d’une section où Charles Stroot ne donnait pas cours. Au terme des études de Julie, tout s’était terminé par un beau mariage. Julie Rivière, vingt-et-un ans, était devenue Julie Strrot.
    Van Stexhe ne donnait pas cours à Lucie. Bien sûr, c’était par des cours particuliers que tous deux s’étaient rapprochés, mais ce n’était pas la même chose que des cours « normaux ». Ce n’était pas non plus la première fois qu’Alcide entretenait une relation avec une étudiante, bien qu’en France, avec Florence, cela avait été tout à fait différent. Alcide avait joué avec cette fille, il avait été un vrai salaud. Il avait eu ce qu’il voulait, il avait vu qu’il pouvait plaire à des jeunes filles et il en avait profité, au risque de briser le cœur de Florence.


    "Elle n’est ni une de tes étudiantes, ni une des miennes…" van Stexhe se tut un instant. Comment pouvait-il expliquer et justifier qu’il connaissait une jeune fille comme celle-ci si elle n’était pas de ses étudiantes ? "C’est la fille d’un pote."

    Après tout, c’était par Samuel qu’Alcide avait fait la connaissance de Lucie. Mais bon, il ne voulait pas non plus impliquer Edward dans cette histoire. Avec si peu d’éléments, il fallait être un véritable génie, avoir un don d’ultra-vision ou d’ultra-lucidité pour pouvoir deviner de qui il s’agissait. Al ne voulait pas qu’O’Malley soit pris entre deux feux. Entre un ami et une nana. Entre Alcide et Maria. Non, les problèmes personnels devaient rester personnels. On pouvait les partager, bien sûr, histoire d’alléger sa peine, mais entraîner les autres dans sa galère, ce n’était pas vraiment le but de la chose.
    Alcide tira une dernière bouffée de sa cigarette et l’écrasa dans le cendrier en face de lui. Edward lança les dés et dut commander deux curaçaos. Le pulco était compris dans les shooters. Une belle idée que ce jeu de dés.
    Lucie était-elle vierge ? Van Stexhe n’en savait rien. Il avait beau avoir une furieuse envie de faire l’amour, il n’avait jamais essayé d’aller bien loin avec elle. Il la respectait et prenait le temps avec elle. Même si, comme il l’avait dit, à force d’attendre, il avait les testicules prêts à exploser.


    "Tu penses qu’une fille de vingt ans chaude comme une baraque à frites pourrait être vierge ? Parce que, entre nous, on aurait déjà pu coucher ensemble, on n’a pas manqué d’occasions… mais… enfin, tu vois, j’ai pas envie de brusquer les choses. Ça ferait tout foirer."

    Il avait déjà été assez salaud dans sa vie. Et en se posant la question de la virginité de Lucie, Alcide se demanda combien de filles il avait dépucelées. Quand il était lui-même étudiant, il s’était tapé pas mal de nanas, déjà. Il avait couché à gauche et à droite, avec un tas d’étudiantes, souvent plus jeunes que lui. Par la suite, il avait continué. Une fille comme celle qui venait de sourire à Edward, habituellement, aurait terminé dans son lit. Il l’aurait retournée dans tous les sens et fait grimper aux rideaux dans un maximum de pièces de son loft. Mais O’Malley avait raison, leurs vies de célibataires endurcis étaient bel et bien enfouies sous un tas d’amour et de projets d’avenir. Edward avait même un bébé en route… alors, oui, adieu le célibat.
    A son tour, van Stexhe lança les dés. Un trois. Et le rouge. Trois verres de vodka rouge, donc. Il commanda et passa les dés à Edward.


    "J’aurais jamais imaginé entendre ça un jour… ça craint un peu, quand même, la fin du célibat. Imagine le peu de liberté que ça signifie… Gosh, quand je pense à toutes ces paires de fesses qui vont m’échapper, du coup !"

    Les trois verres atterrirent devant lui et Alcide eut un sourire à l’attention de la serveuse aux gros poumons qui venait de les déposer sous ses yeux. Un autre soir, il aurait profité qu’elle se penche un peu pour lui coller la main aux fesses. Mais là, il ne le fit pas. Il chopa le premier verre, par contre, et l’avala d’un trait, avant de le reposer et de prendre le deuxième. Hop, même sort pour celui-là. Et le troisième ne tarda pas à suivre.

    "Et si on lançait chacun notre tour et qu’on commandait d’emblée le double, pour boire ensemble ? Ce serait mieux, non ?"


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MessageSujet: Re: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptyLun 31 Jan - 21:30

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« Elle n’est ni une de tes étudiantes, ni une des miennes… C’est la fille d’un pote. » Je restais bouche-bée. Comment ça s'était la fille d'un de ses amis ? Peut-être même d'un de nos amis. Et, idiot ou pas, j'étais en train de refaire le compte dans ma tête. Non, c'est bon, je n'ai pas de fille de dix-neuf ou vingt ans. Heureusement. Si ça avait été le cas, je pense que j'aurais éclaté la figure d'Alcide, bien que je l'adore réellement. D'ailleurs, je suppose que l'ami en question n'est pas au courant, car si c'était le cas, il serait fort probable que monsieur Van Stexhe se retrouve à l'hôpital. Je pouvais le comprendre. Lui n'avait pas d'enfant, donc ça lui paraissait peut-être normal comme situation. Ayant deux filles, je peux assurer que même si elles ont trente ans, leur petit ami, on s'en méfie, on est de toute façon génétiquement conçu pour ne pas les apprécier. Oh, après un certain temps, on fini par les accepter, mais on se plaît à penser qu'ils n'ont jamais fait l'amour ensemble, que le soir, ils se regardent dans le blanc des yeux sans s'en lasser. Oui, naïf, mais c'est comme ça. Quand on a une fille, on change du tout au tout face aux femmes. Pour ma part, j'ai toujours respecté la gente féminine mais on use parfois de petites stratégies pour que le sexe arrive plus rapidement que prévu. Quand on porte une fillette dans ses bras, sa fillette, plus jamais on ne réagit de cette façon. On a tellement peur que plus tard, elle tombe sur des salops, qu'on s'abstient d'agir de la sorte. On prend conscience qu'une femme est toujours la fille de quelqu'un, et ça, ça calme très vite. J'étais déjà respectueux, mais depuis que j'ai Jade, je suis un vrai gentleman. Alcide en prendra conscience si un jour il en a une. C'est ainsi que j'ai compris que ma fille, je la protégerais, qu'elle était mon rayon de soleil, une de mes raisons de vivre, mon bijou, la prunelle de mes yeux, mon ange. Si on venait à lui faire du mal, sans aucune hésitation je serais capable de faire un meurtre, réellement. Elle est ma chair, mon sang. Et même si Alcide est un ami, je connais assez sa façon de se comporter avec les femmes. Et j'espère de tout cœur que jamais au grand jamais, Jade, ni Ambre, ne tomberont sur un homme comme lui.

Enfin, pour le moment, cette relation semblait le changer de façon positive. Avant, il aurait seulement voulu se vider, augmenter son tableau de chasse. Nous sommes assez différents sur ce sujet là. Oh, nous aimons tous les deux énormément le sexe. Mais jamais je ne réussirais à prendre une femme uniquement comme une videuse de couilles. J'aime la partie séduction, m'intéresser à sa personnalité, etc... fut une époque pas si lointaine, cette analyse durait en général quelques heures puis je passais à l'acte. Certes. Néanmoins, je ne pouvais pas coucher avec n'importe qui. J'avais besoin que la demoiselle avec qui je me retrouvais sous les draps, soit un minimum intéressante dans sa personnalité, qu'elle soit intelligente, avec un certain caractère. Les petites minettes superficielles, qui ne savent dire que « Euhhhh... non, j'sais pas ! », ça m'exaspère, et je préfère les tenir le plus loin possible de moi. Oui, ça peut paraître méchant, mais j'aurais trop peur de lever la main sur une femme de cette façon. Alcide le sait très bien. J'aime les femmes apparemment intouchables, inaccessibles. Très souvent je me suis attardé sur elles, car les séduire relevait d'un réel défi. La simplicité, ce n'est pas mon truc.

Et alors que j'étais toujours aussi surpris par la révélation d'Alcide, ce dernier continua dans sa lancée. Vierge. Si elle l'était, il avait intérêt à se montrer très gentleman, patient, un minimum romantique. Quoi que de nos jours, des petites minettes se font tourner en soirée à seulement quatorze ans. Mh... j'ai toujours préféré les femmes qui croient encore un minimum au prince charmant. Enfin, en y repensant, Maria a eu un passé de débauché. C'était assez difficilement à croire, car elle reste quelqu'un de romantique. Mais que voulez-vous, adolescente voir jeune adulte, elle aimait le sexe avec n'importe qui, l'alcool, la cigarette, etc... Oui, si je l'avais connue à l'époque, je pense que je me serais senti bloqué à l'idée qu'elle avait déjà beaucoup plus d'expérience dans le sexe que moi.

« Tu sais, c'est possible. Après, si vous en avez déjà eu l'occasion, c'est peut-être parce que tu l'attires énormément donc elle a envie que ça soit toi le premier. Si c'est le cas, comporte toi bien. Enfin... même si elle n'est pas vierge, reste en gentleman. Elle est jeune, et t'es un salop. » Petit sourire en coin. Oh, il le sait lui même. Il a beau avoir plein de qualités, quand il s'agit de sexe, il redevient un adolescent qui a les hormones qui le titillent. Je suis un papa, donc je ne peux pas réagir autrement. Je ne peux pas vraiment le blâmer pour cela car je ne suis pas réellement mieux en ce qui concerne les hormones. Quoi qu'il en soit, cette expérience allait peut-être le faire grandir à ce sujet là. « Tu es conscient que si ton ami est au courant, il va vraiment vouloir te massacrer ? Je dis ça, je dis rien. Mais si c'était ma fille, je pense que j'aurais déjà égorgé. » Je tirais une dernière fois sur ma cigarette puis écrasais le mégot dans le cendrier en face de nous. Oh, il ne faut pas croire que nous sommes en train de nous disputer. Alcide et moi sommes assez forts pour ce qui est d'expliquer notre point de vue à l'autre, de façon calme et sincère, sans avoir peur de représailles. Je l'observais un instant dans les yeux, avec une certaine hésitation. Puis je murmurais. « Je la connais ? Enfin... cet ami, on l'a en commun ? » Car il arrive un moment où lorsque l'on apprécie bien une personne, on finit par faire connaissance avec sa famille. Ainsi, Alcide a déjà eu l'occasion à quelques reprises de voir mes trois enfants, il connaît Maria, sait qu'elle est enceinte. De même, j'avais déjà vu les enfants de Samuel, notamment à l'université, rarement, certes, mais il m'en avait beaucoup parlé. Et quelque part, j'avais hésité à poser cette question. Devais-je vraiment le savoir ? Car s'il me répondait qu'effectivement, cet ami, nous l'avions en commun, ça réduisait largement les possibilités. Là, je serais apte à deviner. Peut-être était-ce à éviter au final...

Bref, une chose était sûre, le célibat, c'était fini pour nous. Malheureusement d'un certain côté. Les histoires d'un soir, la possibilité de draguer qui l'on veut, où l'on veut, quand on veut, la liberté, aucune contrainte. D'un autre côté, lorsque l'on a trouvé la personne qui nous correspond, le célibat perd tout son charme. Il arrive un moment où l'on finit par être incapable de se passer de la personne que l'on aime. J'en ai pris conscience notamment le jour où j'ai comprit que pour dormir, j'avais besoin d'avoir au moins un vêtement imprégné du parfum de ma belle, avec moi, pour être à l'aise et dormir paisiblement. Désormais, j'ai besoin de Maria. Elle est une partie de moi. J'ai besoin de sa présence, de sa voix, de son odeur, de ses paroles, de ses bras, de ses caresses, de ses baisers, de ses coups de gueules, de ses rires, de son comportement amusant, parfois fatigant. J'avais besoin d'elle en somme. Je l'aime à en crever, et sincèrement, je trouve cela très flippant, si bien que j'aurais préféré ne jamais connaître ça. Elle représente tellement pour moi que la peur de la perdre est très souvent présente. Mais bon, si on ne sort plus de chez soit de peur de se faire faucher par une voiture, on ne vit plus.

« Crois moi, si tu tombes amoureux d'elle, si vous vivez une belle histoire, tu ne voudras que toucher ses fesses à elle, et pas celles des autres femmes. Oh bien sûr, l'idée te traversera l'esprit assez souvent, mais tu n'agiras pas. Quand tu tombes dans les filets d'une femme, tu perds tes couilles. Oui..., c'est comme si on te castrait. » Petite grimace, puis un sourire. « A côté de ça, c'est très sympa, crois moi. » Pour ce qui est d'avoir la sensation de perdre ses couilles, ça, c'est vrai. Enfin, quand on est totalement fou de la personne que l'on aime, on finit par dire oui juste pour la voir sourire, on se découvre un côté romantique, un temps soit peu cucul, digne des tapettes dans les téléfilms américains à l'eau de rose. Oui, se faire castrer, je trouve que ça correspond pas mal aux faits.

Donc, quand on a l'occasion de jouer les mecs virils, on l'a saisie ! De cette façon, nous étions en train de boire dans le but de finir ivre. Oui, lorsque l'on est en couple, il est important de se retrouver de temps en temps en soirée avec un mec. On a besoin d'un ami qui ne fera pas de grimace si l'on rote, si l'on pète, si l'on se gratte les fesses, si l'on se remonte le paquet. Des trucs de mec, quoi ! « Ok ça marche. Le premier qui ne tient plus debout devra faire tout ce que l'autre lui dit, pendant tout le reste de la soirée, d'accord ? » Oh, je n'ai pas peur avec Alcide, les gages peuvent être très salops, et c'est ça qui est bon ! Je lançais les dés. Le jaune. Cinq. « Bon et bien, dix Whisky. » Qui a dit que nous étions intelligents ? J'enfilais les trois premiers rapidement. Je serrais les dents. Mh.. violents mais délicieux.
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MessageSujet: Re: Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] Soirée barathon... 3, 2, 1... Partez !! [Ed'] EmptyJeu 3 Fév - 20:24

    Se bourrer la gueule entre mecs, c’était ça, la vraie vie. De temps en temps, c’était indispensable. Car un mec a besoin de se sentir en compétition pour des trucs de ce genre. Celui qui boit le plus de bières en dix minutes. Celui qui pisse le plus loin. Concours de vitesse ou de performances. Ce sont des jeux qui paraissent débiles aux yeux des femmes, mais c’était des trucs de mecs, donc, il était logique que les filles n’y comprennent pas grand-chose, voire rien. Le charme d’une petite mousse au-dessus d’un liquide ambré. La poésie d’un concours de rôts. La saveur de la drague en étant saoul… Tout ça, c’était des choses qui échappaient à la logique féminine. Alcide était sûr que les femmes avaient aussi des rituels de ce genre, mais les hommes en étaient exclus, par conséquent, il n’était pas possible de savoir sans demander ça à la gent féminine elle-même. Ce n’était pas le genre de questions que van Stexhe allait poser à Lucie. Pour quoi allait-il passer en la questionnant sur le sujet ? A la rigueur, auparavant, il ne se serait pas gêné pour interroger l’une ou l’autre femme de passage dans son lit, avec qui il venait de coucher, sans qu’il n’y ait aucun projet de la revoir. Quand il lui était arrivé de revoir par hasard une femme qu’il avait tringlée, Alcide s’arrangeait pour se la faire encore une fois. Tout ça, ce n’était que de la baise, c’était tout. Et l’homme était très clair d’emblée avec ses conquêtes d’un soir. Van Stexhe était un salaud, peut-être, mais il évitait d’alimenter de faux espoirs chez ces femmes. Oh, bien sûr, il avait parfois dû mettre les choses au point après avoir été suivi et presque harcelé par quelques femmes qui n’avaient pas compris le principe. Une ou deux fois, il s’était retrouvé chez des mères de famille, où des gosses l’avaient réveillé en gueulant comme des possédés. Ces femmes-là, Alcide s’était arrangé pour ne jamais les revoir. Elles avaient eu l’occasion de lui dire qu’elles étaient mères… et elles ne l’avaient pas fait.

    Van Stexhe avait couché avec à peu près tous les types de femmes qu’on pouvait recenser. Des jolies. Des moins belles. Des minces. Des rondes. Des Blanches. Des Noires. Des Jaunes. Et jamais il n’avait eu l’idée de se poser des questions quant à ce que les parents de ces filles auraient pu penser de ce qu’il se passait.
    Mais cette fois, il ne s’agissait pas uniquement d’une histoire de sexe. Lucie valait mieux que cela. Elle méritait autre chose qu’un coup tiré sans projet d’avenir commun. Et puis, avec elle, Alcide n’avait pas envie d’être le salaud qu’il avait été avec tant d’autres femmes. En outre, il n’avait jamais perdu de vue que Samuel était le père de Lucie. Et ce fait, Al y était attentif au plus haut point. Il n’était pas père lui-même, mais il se doutait bien que Salaun n’apprécierait que très moyennement d’apprendre que sa fille fréquentait l’un de ses propres amis. Putain, c’était une situation terriblement merdique.

    Et comme le disait si bien Edward, Alcide était un salaud. Et Samuel savait cela. Comme la plupart des potes du professeur le savaient également. La virginité de Lucie, c’était une question un peu effrayante, en réalité. Bien sûr, ils avaient plusieurs fois eu l’occasion de coucher ensemble, et ce n’avait jamais été l’envie qui manquait, soit dit en passant. Mais comment savoir si elle était vierge ? ce n’était pas le genre de questions à poser, ça non plus.


    "Je sais que je vais passer un sale quart d’heure quand j’annoncerai la nouvelle à son père… Mais je préfère me faire défoncer la gueule et ne pas avoir un poids pareil sur la conscience. Et puis, je suppose qu’il est normal qu’un père protège sa fille."

    A la rigueur, se faire taper dessus par un boxeur et ancien militaire, ça n’allait pas faire du bien physiquement, mais psychologiquement, Alcide savait qu’il se sentirait mieux. Le sentiment de culpabilité serait moins fort une fois que le secret serait partagé. Mais van Stexhe ne voulait pas le partager avec quelqu’un d’autre que Lucie pour le moment. Pas avant de l’emmener en week-end à New York, pas avant de l’avoir dit à Samuel.

    "Edward, je t’adore, tu le sais. Et je sais que t’es un curieux. Mais je préfère que tu n’en saches pas trop. Je dois parler de tout ça avec la fille en question avant d’en parler à d’autres personnes. Et quand on l’aura décidé, c’est son père qui sera prévenu le premier."

    O’Malley n’allait pas l’emmerder pour savoir, Al en était sûr. Edward était un peu curieux, certes, mais quand on mettait une barrière aux sujets de conversation, il ne se montrait pas plus intrusif. Son pote avait raison sur un point, en tout cas, Alcide avait encore envie de se taper d’autres femmes, mais il ne l’avait jamais fait durant ces trois semaines. Il avait à peine osé se masturber, d’ailleurs. Oui, l’image qu’Edward avait utilisée était assez proche de ce qu’il ressentait. Perdre ses couilles… Une sale affaire, en soi. Mais van Stexhe avait par ailleurs eu l’impression d’apprécier bien plus les caresses et les câlins de sa compagne quand il ne pensait pas qu’à se vider les couilles. Et d’une certaine manière, ça avait un côté effrayant, ça. Le romantisme à deux balles, ça n’avait jamais été vraiment le truc d’Alcide, mais avec Lucie, il avait envie d’essayer. Il aimait la surprendre, il aimait la faire sourire, la rendre heureuse. Si cela devait passer par un dîner aux chandelles, il le faisait. S’il fallait regarder un film complètement guimauve, il le faisait.

    Toutefois, ce soir, c’était différent. Lucie n’avait pas eu son mot à dire et Alcide avait décidé qu’il allait se mettre une bonne cuite avec son ami. Et le jeu des dés était génial pour se bourrer la gueule sans avoir à trop réfléchir.
    Dix whiskies… cinq chacun. D’accord. Ça commençait fort, mais le jeu en valait la chandelle.


    "Pas obligé qu’on soit bourré à mort pour commencer des gages."

    C’était comme le jeu du « Cap ou pas cap ». Van Stexhe aimait bien les défis de ce genre. Avec Edward, il savait d’emblée qu’ils allaient bien se marrer. L’homme prit le premier verre et l’avala d’un coup, en levant la tête. Le deuxième fut avalé de même. Au fond, ce qu’il fallait, c’était intégrer le geste, tout simplement. Mais cinq whiskies, ce n’était pas comme « affonner » cinq bières. Pour le troisième, Alcide balança la tête en arrière. Quand il ramena la tête à sa position initiale, l’homme ne put réprimer un soupir.

    "Le prochain jaune, on prend de la bière."

    Histoire de bien tout mélanger. Van Stexhe prit une profonde inspiration, gonfla le ventre, maintint l’air dans ses poumons quelques instants, puis expira en dégonflant le ventre. Il fit cela trois fois de suite, avant de prendre le quatrième whisky. Cette respiration complète lui permettait de garder les idées claires et d’avoir conscience de chaque partie de son corps, pour y localiser la moindre faiblesse et l’évincer de la même manière. Si, si, je vous assure, ça marche !
    Le cinquième et dernier whisky tomba dans son estomac comme si c’était un bloc de quelque chose de solide. Bam. Ça n’était pas très bon pour les aigreurs stomacales, tout ça, et le professeur prit un cachet dans sa poche. Il allait le prendre avec la tournée suivante.

    Les dés roulèrent à nouveau, dévoilant un trois et la couleur verte. Beuah. Du pisang pur, sans jus d’orange, juste après du whisky, ça allait être un peu dégueulasse. Mais Alcide passa la commande des six verres. La serveuse avait sans doute compris leur petit jeu, car elle avait l’air assez intéressée par le principe, à en croire les regards qu’elle portait vers les deux hommes depuis un petit moment. Et là, Alcide lâcha :


    "T’as vu la paire de seins qu’elle a ? on a envie de mordre dedans tellement ils ressemblent à des pommes !"

    Et pas des petites pommes, non, ça faisait plutôt penser à de belles jonagold, d'environ quatre cents grammes, vous voyez ?

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