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On s'aime pas, mais je fais comme si.

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MessageSujet: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptyMar 9 Nov - 19:56




On s'aime pas, mais je fais comme si. Dollars
break time.

Couloirs. 10h30. Ils se remplissaient au fur et à mesure. Les Bêta , avec leurs jupes maxi courtes et leur maquillage surdosé, riaient aux éclats, draguant quelques beaux Iota au passage. Les Alpha lisaient des livres. Les Gamma partaient dans les toilettes pour on le sait tous, fumer un joint. Les Epsilon montraient leurs nouvelles affaires qui se sont achetés hier à Dolce & Gabanna. Les Delta s’amusaient entre eux, laissant entendre des grands cris d’hommes. Les Sigma jouaient des morceaux de musique. Les Thêta parlaient avec d’autres personnes. Les Omega étaient rassemblés, se plaignant tous de leur mal de crâne. Emma en faisait partie. C'était une heure de récréation habituelle. Rien d'anormal, la routine quoi. Quelque chose qui devenait lassant à force. Mais quelque chose à laquelle on était habitué, et qu'on ne voulait pas changer.

Emma était arrivé en retard ce matin, comme d'habitude. Hier soir, elle avait assisté à une fête, alcoolisée bien sûr, et avait bu quelques verres. Alors du coup, la gueule de bois n'échappa pas. Elle s'y attendait, et tout le monde l'avait déjà vue avec cette tête là. Alors la jeune femme avait essayé de camoufler avec du maquillage, sans grand succès. Alors elle se démaquilla complètement pour finalement faire ce qu'elle faisait d'habitude: mascara, crayon et une petite touche d'orange au dessus de ses yeux. Ce jour-là, elle portait une tenue simple mais à son effigie. Toujours en slim, clair aujourd'hui, un haut fleuri assez coloré, un headband assorti à son haut, des ballerines noires et une blaser en cuir noir. Elle avait empoché avec elle son sac de cours et était partie en direction de l'université. C'était une tenue qu'elle appréciait, parce qu'elle était hippie et rock à la fois. Oui, c'était un peu le style d'Emma, même si son style n'était pas facile à décrypter. Elle arriva donc pile poil à l'heure de la récréation, et en profita pour flaner dans les couloirs, comme le faisait si bien en temps habituel.

Elle n'échappa pas au remarques de cette chère Abby, une Bêta évidemment. Il faut croire qu'elle n'appréciait pas ces Bêtas, toutes des cruches pour elle ! Cette fille donc, critiqua sa tenue, encore une fois, mais elle ne riposta pas, parce qu'elle n'avait pas la tête à ça aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, elle était de plutôt bonne humeur, sans être euphorique non plus. Mais elle ne voulait pas lui répondre, parce qu'elle n'en valait pas la peine. Surtout que sa tenue était très bien, enfin bon. C'était cette Abby qui n'avait pas le sens du style. Voilà tout.

En fait, la jeune femme se fichait complètement du regard des autres. Tout le monde s'en soucie, me direz vous, mais pas Emma. Le monde extérieur ne lui faisait pas peur, le regard des gens non plus. Elle se disait qu'elle n'avait pas du temps à perdre avec eux. Parce que après tout, qu'est ce qu'ils pourraient dire de bien méchant ? Ils ne la connaissaient pas. Alors du coup, Emma n'était pas très connue pour faire des scandale devant toute l'université, même si ça lui arrivait. Non, sa réputation à elle était d'une tout autre source. Dès son arrivée, Emy avait été fichée comme manipulatrice et garce, parce qu'elle avait tout de suite tenter de reconquérir son amour de toujours Charlie, ce que certains n'ont pas apprécié. Mais côté positif, les gens disaient d'elle qu'elle était très sociable, ce qui était le cas. Emma aimait bien avoir du monde autour d'elle.

D'ailleurs, la jeune femme n'avait toujours pas aperçu ses amis. Peut-être qu'ils se retrouveraient en classe, ou à la cafétéria. Pendant ce temps-là, elle errait seul dans les couloirs, en cherchant sa classe, même si elle ne savait pas du tout où elle avait cours. Oui c'est vrai que Emma n'était pas très studieuse, loin de là.

Quelques minutes avaient passé depuis son arrivée dans l'établissement. Peut-être deux minutes. Bon ça va, elle aurait le temps de parler avec des gens. Soudain, elle croisa le regard de Caelan, ce mec qu'elle détestait depuis la banque. Oui, il n'avait pas été très aimable et cela, Emma n'avait pas du tout apprécié. Alors le voir ici n'arrangeait pas les choses. Mais il était riche oui. Et ce que voulait Emma, c'était son argent, et elle était prête à tout pour l'avoir. Parce qu'elle était endettée, elle que devait jouer les faux-culs. Mais elle n'avait aucun scrupule. Il était entouré de personnes qui avaient l'air assez aisées, comme lui. Tous habillés de vêtements de marque, Emy les regarda étrangement. Qu'est ce qu'ils pouvaient être vaniteux ceux-là ! C'était sans doute l'une des caractéristiques des Epsilon. Mais bon, elle ignora ces amis pour aller le voir, même si lui, avait également un air très prétentieux. Elle souria un peu, puisqu'elle était censée l'apprécier. Ne sachant pas trop quoi lui dire, elle hésita un instant avant de parler.

- Dis donc, t'as sorti le trench ! C'est que monsieur se fait beau.

Elle dit cela ironiquement en touchant son manteau, qu'elle ne trouvait pas forcément moche. Mais c'était histoire de commencer la conversation, il fallait bien qu'elle se rapproche de lui quand même. En fait, Emy adorait faire des blagues et de l'ironie envers les autres, et c'est comme ça qu'elle abordait les gens voilà tout. Elle continua de le regarder, sans rien dire.

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MessageSujet: Re: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptyMer 10 Nov - 21:41

EMMA & CAELAN
L'argent apaise tout et l'argent tout efface.

    Caelan observa sa montre et poussa un petit grognement de mécontentement. Il ne lui restait que deux petites minutes pour terminer sa clope avant que la sonnerie n'annonce le début de cette nouvelle journée de cours, et franchement, ça l'emmerdait. Non seulement certaines heures lui semblaient interminables, donc forcément barbantes, mais l'hiver qui pointait -doucement mais surement- son nez se mêlait à la danse. Et tout ça avait le don de lui mettre le moral dans les chaussettes. Caelan tira nerveusement sur le filtre de sa cigarette une bouffée maximale, puis laissa cette dernière s'échapper hors de ses poumons dans les secondes qui suivirent. La cigarette. Une merde pourtant si délicieuse. Il avait commencé à fumer à seize ou dix-sept ans et il en était devenu... dépendant. Seul dieu savait comme il détestait se savoir à la merci d'une chose aussi futile, mais il fallait bien le reconnaitre ; Cael ne s'en passait plus. Il n'y avait pas un jour où il ne s'en grillait pas une. Certes, il était totalement conscient des risques qu'il prenait, et parfois, l'idée de réduire sa consommation voire d'arrêter tout court lui traversait l'esprit. Hélas... jamais très longtemps. Qui en ce jour ne prend pas de risque ? Et puis, si l'apocalypse est proche, autant profiter à fond de son existence, aussi misérable soit-elle. Fort heureusement, ce n'est pas le cas pour Caelan. Sa vie est tout sauf misérable, et pourtant, il lui arrive encore de se plaindre. Une première sonnerie tira le jeune garçon de ses pensées. C'était l'heure d'y aller. Dans un soupire, le jeune homme écrasa le reste de sa cancéreuse au sol et s'avança afin de braver la foule qui se pressait à l'entrée.

    Une fois dans les couloirs, le jeune Epsilon chercha du regard ses amis. Il localisa d'abords ses confrères, à qui il adressa un salut, puis il partit à la recherche de ses potes les plus proches. Il croisa Terrence, avec qui il partageait la plupart de ses cours mais aussi ses fêtes et soirées en tout genre. Une fois qu'ils eurent respectivement dit bonjour à toutes leurs connaissances, les deux hommes se dirigèrent vers la salle où ils assisteraient à la première heure de la journée. C'était toujours celle-ci qui leur semblait la plus longue. Alors que les élèves commençaient à s'agglutiner et à s'impatienter autour de la porte close, un surveillant demanda soudain le silence et leur annonça que le professeur était absent pour la matinée. De nombreuses personnes lâchèrent des soupirs de soulagement, et des petites minettes émirent un cri suraigüe qui déplut fortement à Caelan. Ce genre de mimique féminine avait plutôt tendance à le repousser, surtout d'aussi bonne heure. Cette absence l'arrangeait, dans le sens où c'était toujours mieux d'avoir une heure de quartier libre en plus qu'à l'accoutumée. Mais elle le dérangeait aussi dans la mesure où il serait volontiers resté sous sa couette à jouer la marmotte en hibernation. Caelan et sa bande décidèrent de se poser à la cafet' en attendant la prochaine heure de cours. Celle-ci arriva bien plus vite qu'il ne l'eut voulu, et l'Epsilon dut littéralement se trainer jusqu'à la salle de classe. D'ailleurs, il arriva légèrement en retard.

    Enfin, cet affreux cours de mathématiques avait touché à sa fin. Il n'en avait pas tellement dans la semaine -et heureusement-, mais lorsque c'était le cas, il n'écoutait jamais. C'était à peine s'il pouvait résumer ce qu'il venait d'étudier alors qu'il en sortait. Le jeune homme s'étira et balaya le couloir du regard. Des personnes allaient et venaient, et une de ses connaissances Epsilon l'interpella afin qu'il les rejoigne. Wilcox s'exécuta, mais la conversation qu'entretenaient ses compères ne l'intéressait pas tellement, à vrai dire. Tout en écoutant d'une seule oreille, Cael extirpa son Blackberry de sa poche et vérifia sa messagerie. Puis il saisit son portefeuille et inspecta son contenu. C'était vraiment le bordel là dedans. Des cartes de tout type placées en vrac dans les encoches prévues à cet effet, des tickets de caisses froissés, mais surtout, des gros billets. Il valait mieux qu'il évite de montrer tout ça. Avec l'expérience, il savait très bien que l'argent était source de divers sentiments tels que la jalousie, la haine, l'envie, le dégoût, l'hypocrisie... Enfin, bref, pas toujours des trucs très mélioratifs. Rapidement, Caelan rangea son portefeuille -Louis Vuitton- dans la poche intérieure de son manteau -Burberry- et examina discrètement les personnes qui se trouvaient à ses côtés. Tous étaient vêtus de marques et possédaient des manières de gosse de riches. Bah, lui, il était un peu comme ça aussi, c'était certain. Lui aussi, il pensait que sans argent, le bonheur n'existait pas. Parce qu'aujourd'hui, chaque chose a son prix, sans exception. Et si un jour, il en arrivait au point banqueroute ? Comment ferait-il ? La simple idée de vivre dans la misère lui révulsa l'estomac et il chassa bien vite ces drôles de pensées d'un geste bref de la main.

    Alors que la conversation du groupe commençait réellement à la lasser, Caelan croisa le regard d'Emma Copperfield. Ah, cette fille. La première fois, il l'avait rencontrée à la banque, où elle s'acharnait contre le distributeur de billets. Le jeune homme, pressé et sur les nerfs à cause d'une quelconque raison lui avait aboyé dessus pour qu'elle cède sa place aux autres, et décidément, elle n'avait pas tellement apprécié. Mais ça, Cael s'en fichait royalement. Qu'elle le déteste ou qu'elle l'aime, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. La seule chose qui l'intriguait, c'était le fait qu'un beau jour, à l'université, elle l'abordât "gentiment" alors que les autres fois c'était limite si elle lui crachait dessus. Le lendemain, ce fut la même chose. Et aujourd'hui, pareil. Emma s'approcha de lui un petit sourire accroché aux lèvres.« Dis donc, t'as sorti le trench ! C'est que monsieur se fait beau. » En ce moment même ? Elle le sauvait. Il allait pouvoir s'éclipser ni-vu-ni-connu. « Oui. Remarque, même sans le trench, je suis pas mal, n'est-ce pas ? » Evidemment, cela était dit avec une pointe d'ironie. En général, son apparence n'était pas une de ses priorités. Qu'elle lui dise "non t'es moche", il s'en foutait. « Toi tu es... Originale. Comme à ton habitude. » Caelan ne put s'empêcher de la toiser de haut en bas. C'était clair que leurs styles différaient totalement. Lui portait la tenue du BCBG ; jean diesel, chemise, pull et trench, sans pour autant être LE stéréotype Epsilon. Il était connu pour son anti-conformiste et son cynisme hors du commun, alors le fait qu'Emma soit plutôt hippie-rock-rebelle plutôt que décolleté-et-jupe-courte ne le dérangeait pas. Il faut du changement, dans la vie. « Tu es sûre que tu n'es pas malade ? En quel honneur m'adresses-tu donc la parole ? » Il y avait forcément quelque chose derrière tout ça. Wilcox Jr. comptait bien découvrir quoi.
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MessageSujet: Re: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptyVen 12 Nov - 19:21




On s'aime pas, mais je fais comme si. Dollars
bragging.

A son arrivée, les amis de Caelan la regardèrent étrangement. Ils ne s’étaient pas gênés pour l’analyser de haut en bas. Elle savait pertinemment ce qu’il se passait dans leur tête. Des trucs du genre : « Hanlala, c’est quoi cette tenue ? », ou encore « Mais qu’est ce qu’elle vient faire ici ? ». Dans leur regard, rien ne se sentait de gentil. A son tour, Emma les regarda d’un air supérieur, avant qu’ils détournent leurs yeux rivés sur elle. Mais quelles bandes d’idiot ceux-là ! Emma s’empêcha vraiment de le dire haut et fort.

Caelan s’écarta de ce groupe justement, et s’avança vers elle. Étonnant. D’habitude, c’était elle qui venait le voir, jamais lui. Il se foutait un peu d’elle en fait. C’était son impression en tout cas. Emma le savait très bien, elle n’était pas idiote, mais elle s’en fichait. Complètement. Parce que ce qu’elle voulait, c’était son argent. Étrange non ? Et bien, la jeune femme manquait de moyens, voilà tout. Ce n’était pas de sa faute, elle avait toujours vécue de cette façon. La richesse, elle ne connaissait pas. Jamais elle n’avait vécu dans le luxe. Les marques sont des inconnues pour elle, et le moindre signe de richesse l’exaspérait. C’est pour cette raison qu’elle détestait les Epsilon. En fait, Emma n’appréciait pas grand monde, mais bon. Les Bêta lui sortaient par la tête, elles aussi. Il y a bien sûr des exceptions, mais c’était bien rare.

Le jeune homme fit de l’ironie, ce à quoi elle ne ria pas. En fait, elle se contenta de lui répondre sur le même ton. Il se vanta un peu, quand même, et Emma souria à cette remarque. Elle n’était du tout comme lui. Jamais elle ne pourrait dire ça. Parce qu’elle trouvait que cela faisait trop vaniteux, trop prétentieux, un peu comme un Epsilon quoi. C’est fou comment les préjugés prennent une place importante dans l’avis des gens. Tout le monde était fiché, comme si, comme ça, mais c’était la stricte vérité. Il ne fallait pas le nier.

- Et bien, je trouve que ça va.

Elle ne voulait pas le vexer, quoi qu’elle pensa qu’il se fichait complètement de son avis. Mais elle ne le trouvait sans plus, un mec normal. Enfin, normal n’était pas vraiment le mot approprié. Si on lui enlevait ses vêtements, elle n’était pas sûre qu’il serait aussi canon que le pense toutes les filles. Il n’était pas moche non plus, loin de là, et ce qu’avait dit Emma était vrai. Elle n’avait pas menti, ce qui était exceptionnel. Parce que mentir ne la dérangeait pas. Elle pensait que ça cachait la vérité, qui blesse. Et le mensonge, ça sert aussi parfois. En tout cas, la jeune femme n’hésite pas à mentir pour parvenir à ses fins.

A son tour, Caelan lui dit son avis sur sa tenue. Ce n’était pas extrêmement gentil non plus. Mais elle le prit pour un compliment, parce que l’originalité, Emma aime ça ! Elle ne lui avait rien demandé, mais ça ne la dérangeait pas non plus. Ne sachant pas trop quoi répondre à cette remarque, elle se contenta de dire :

- On ne change pas les habitudes.

Ensuite, le jeune homme enchaina sur une question, qui la dérangeait un peu. Elle n’aimait pas qu’on l’analyse, qu’on la perçe à jour. Quand les gens savaient les plans d’Emma, ça la gênait, c’était comme si elle perdait de sa crédibilité. Mais cette gêne, la jeune femme ne la montra pas. Non, pas devant Caelan en tout cas. Lui qui pouvait la croire inférieure à lui. Pas question !

- Quoi, tu n’apprécies pas ma présence ? C’est toi qui est malade, tout le monde m’apprécie ici.

C’était faux. Si elle comptait, Emma avait plus d’ennemis que d’amis. Disons qu’elle avait la faculté à chercher des embrouilles pour rien. Mais des amis, elle en avait quand même. Mais des vrais.

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MessageSujet: Re: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptySam 20 Nov - 23:00

EMMA & CAELAN
L'argent apaise tout et l'argent tout efface.

    La façon dont les "amis" de Caelan reluquèrent Emma le fit intérieurement rire. Les yeux du groupe firent des allers-retours entre la jeune femme et le garçon, l'air de dire; "mais qu'est-ce qu'il trafique avec elle ?!" ou "mais qu'est-ce qu'il lui trouve ?!" Mais ça, il s'en foutait également. Ce qui accentua son hilarité fut le regard qu'Emma leur lança ensuite. Hautain, supérieur; Epsilon, en fait. Elle qui disait les détester, elle savait très bien reproduire une de leur caractéristique première. Jamais Emma ne lui avait vraiment parlé d'elle. Certes il ne lui avait jamais vraiment posé de question sur son passé où sur ses goûts, mais il se doutait que la luxure n'était pas une chose qui lui était commune. Non pas parce que ça se voyait dans sa façon d'être ou de s'habiller, mais parce que son animosité pour les personnes riches était plutôt... évidente. Pendant une petite seconde, Caelan se posa des questions sur la petite Copperfield; avait-elle vécu dans la misère ? Avait-elle eu des problèmes familiaux sérieux ? Essayait-elle, à Berkeley, de se construire une nouvelle vie ? Cael hocha la tête; il n'aurait certainement pas de réponse à ses questions tout de suite. Peut-être jamais, même. Lui, la misère ? Il ne connaissait pas. Et c'était sans doute ce luxe et ce "j'ai-tout-ce-que-je-veux" venant de ses parents qui avaient donné ce qu'était le jeune homme aujourd'hui. Peut-être qu'il aurait eu une personnalité tout à fait différente s'il avait été pauvre. Mais la pauvreté ne rend pas heureux. Caelan ne veut pas être malheureux. Donc il craint la pauvreté. CQFD.

    « Et bien, je trouve que ça va. » Caelan sourit et passa sa main dans ses cheveux, habitude fort fréquente chez lui. « Merci, c'est gentil. » Il lut dans ses yeux de la sincérité mais aussi de l'indifférence. Elle adhérait sans doute à ce qu'elle disait tout en ayant des arrières pensées. Quoi ? Il l'ignorait. Mais soit, ça ne l'importait que peu. Lui, ce qu'il pensait d'Emma ? Eh bien... mignonne. Elle avait un visage plutôt enfantin et attendrissant, mais elle arborait aussi une attitude plus ou moins arrogante, comme si tout lui passait au dessus de la tête. D'après lui, elle illustrait un peu le dicton "qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi." Un peu d'Epsilon aussi là dedans. Qu'elle le veuille ou non, elle avait des traits de caractères Epsilon, ça sautait aux yeux. Sa façon de se vêtir manquait un peu à la confrérie, mais après... D'ailleurs, elle répondit à sa petite remarque -qui ne se voulait pas méchante- d'un air nonchalant. « On ne change pas les habitudes. » ; « Certes. Cela te va plutôt bien. » C'était clair qu'il ne la voyait pas habillée de tenues autres que celles qu'elle portait en ce moment. Enfin, si, pourquoi pas, mais ça lui ferait... bizarre. Enfin, ce n'était pas non plus comme s'il la côtoyait tous les jours; à tous les coups, si son style basculait vers un autre, il ne le remarquerait même pas. Qu'elle vive sa vie, cette petite, ça ne le regardait pas.

    « Quoi, tu n’apprécies pas ma présence ? C’est toi qui est malade, tout le monde m’apprécie ici. » Caelan esquissa un sourire mesquin. Une petite vanne lui brûlait les lèvres, un truc du genre "Vraiment ? Ce n'est pas ce qu'on m'a laissé entendre, pourtant." ou "Belammée fait aussi partie de ce tout le monde ?" Car oui, lui aussi avait eu des échos du "comportement" d'Emma à son arrivée à l'université, et il avait aussi connaissance de sa réputation. En fait, Wilcox connaissait l'histoire plus en détails grâce à son amie Bela qui lui en avait touché un mot. Et la ténacité dont faisait preuve la miss Copperfield impressionnait Cael, en quelque sorte. Ainsi, il se ravisa et ne lança pas sa joute. « Est-ce que j'ai dit que je n'appréciais pas ta présence ? Ne tire pas de conclusion hâtive. Je suis juste étonné que nos rapports aient changés en si peu de temps. Je me souviens de toi après le passage à la banque, et nous sommes passés des insultes aux conversations posées. Je me pose simplement des questions sur les raisons de ces changements, voilà tout. » Avec une pointe d'ironie, encore une fois, Caelan ajouta; « Mais j'imagine que tu m'as simplement pardonné pour la phrase peu sympathique que je t'ai envoyée à notre rencontre. J'en suis ravi. » Il se doutait que ce n'était pas la cas. Mais il voulait voir sa réaction. Si elle tiquait à cette remarque, ses doutes à propos de la sincérité d'Emma ne feraient qu'augmenter. Balayant le couloir du regard, puis sa montre, le jeune homme fit un hochement de tête vers la gauche destiné à son interlocutrice. « Tu ne veux pas qu'on aille se poser quelque part ? On a encore le temps. »
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MessageSujet: Re: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptyMer 24 Nov - 14:08




On s'aime pas, mais je fais comme si. Dollars
sympathy ?

Visiblement, il avait pris sa réponse pour un compliment. En fait, ça n’en était pas vraiment un, mais elle n’allait pas lui dire que non, en fait il était moche. Bon en vérité elle ne le pensait pas vraiment, qu’il était moche, c’est juste que ses goûts vestimentaires la dérangeaient un peu. En même temps, il fallait constater qu’ils n’avaient pas du tout le même style, et que c’était normal d’avoir des aprioris. Quand il lui dit que ça lui allait bien, elle fit perplexe. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il voulait dire par là, mais elle s’en fichait un peu, en fait. Que c’était gentil ou méchant, peu importe. Emma avait toujours l’air de se foutre de tout, et c’était le cas. Elle avait cette image là, mais ça ne la dérangeait pas vraiment. Quand à Caelan… C’était difficile à décrire. Elle pensait qu’il accordait assez d’importance à son apparence, mais il avait un air de « je m’en fous ». Donc en fait, elle ne savait pas trop. Et puis ça n’était pas très important pour elle de savoir.

Caelan tira un sourire qui en disait long sur les paroles d’Emma. Il ne la croyait peut-être pas, et il avait raison. Emma et les amis, ce n’est pas quelque chose lui importe beaucoup. Elle a plutôt des bonnes connaissances. C’est peut-être pour cette raison qu’elle n’a pas de meilleur ami, en tout cas, elle n’en avait pas besoin. Cette jeune femme était plutôt solitaire, et ça ne la dérangeait pas du tout. Mais il ne dit rien à propos de ça, ou plutôt il répondit pas autre chose. Il jouait sur les mots, et ça, ça exaspérait Emma. Parce qu’il faisait attention à tout ce qu’elle disait, mot par mot. Elle, elle se contentait des paroles comme ça, sans trop réfléchir, inconsciemment.

Il commença à lui expliquer pourquoi il était étonné qu’elle lui parle. C’est qu’il était vraiment bizarre, ce garçon. En général, on passe à autre chose et on ne réfléchit pas. C’était comme ça, et puis c’est tout. Pourquoi voulait-il comprendre ? Elle soupira légèrement, en essayant de le cacher au jeune homme. Elle n’eut pas le temps de lui répondre, car il enchaina avec un ton ironique, ce qui intrigua la jeune femme. Si elle l’avait pardonné ? Et bien, elle ne savait pas trop. C’était très vaniteux de sa part, et pas très gentil aussi. Rancunière comme elle est, Emma lui en voudrait sûrement pour toute la vie, mais ça, elle se garda de lui dire.

- Tu es ravi ? Et bien tant mieux, parce que je ne suis pas aussi gentille tous les jours. Tu devrais en profiter.

Elle esquissa un long sourire, bien faux d’ailleurs. Mais bon, tant pis, c’était fait. Il l’aurait sûrement remarqué, mais elle était presque certaine qu’il ne dirait rien à propos de ce geste plein de fausseté. Elle détourna le regard, pour voir ce qui se passait dans les couloirs. Quelques étudiants rentraient en cours, ils étaient très à l’avance, ça n’avait pas encore sonné, et beaucoup de personnes étaient encore dans les couloirs en train de parler, comme elle le faisait avec ce cher Caelan. Ces étudiants étaient probablement pressés d’aller en cours. Comment pouvait-on avoir envie d’aller travailler ? C’était une question à laquelle la réponse échappait à Emma. Son regard sur ces personnes se détourna pour le reposer sur Caelan qui lui proposa d’aller autre part. Étrange. Voulait-il vraiment qu’on la voie avec elle, qui était si différente de lui ? Voulait-il vraiment quitter ses « amis » ? Et bien, très certainement, étant donné qu’il lui proposa. Elle le regarda étrangement, et ne répondit pas tout de suite. De toute façon, ça ne lui coutait rien, et elle n’avait rien de mieux à faire. Elle aquiesca d’un hochement de tête.

- Bien sûr.

Après, ça, elle se mit à ses côtés, et marcha dans les couloirs, sans trop savoir où elle allait. A côté de lui, elle paraissait toute petite, et différente. Ils n’avaient pas du tout la même allure, la même façon de marcher, la même mentalité. Il fallait bien découvrir des personnes différentes d’elle, et ce jeune homme en faisait partie. En tout cas, Emma ne voulait pas devenir son ami, mais devenir l’amie de son argent. A ce moment-là, elle se dit que c’était en bonne voie. Il n’avait pas l’air de la détester. En tout cas, il ne le montrait pas. Comme il ne disait rien, la jeune femme voulut lui parler, comme si ils se connaissaient depuis toujours :

- Tu as quel cours ?

Ce n’était pas une question existentielle, et sa réponse n’allait pas lui changer la vie, mais c’était histoire de parler. Ils n’allaient pas marcher sans rien se dire tout de même.

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MessageSujet: Re: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptyMer 8 Déc - 14:41

EMMA & CAELAN
L'argent apaise tout et l'argent tout efface.

    (excuse-moi encore pour la lenteur à laquelle je t'ai répondu.4969)

    « Tu es ravi ? Et bien tant mieux, parce que je ne suis pas aussi gentille tous les jours. Tu devrais en profiter. » Caelan ne réprima un rire. Sur ce point, il ne pouvait que la croire. Il en avait d'ailleurs fait la bonne expérience ! Il y a encore peu de temps, dès qu'ils se croisaient, les insultes fusaient des deux côtés, mais elles provenaient généralement de la demoiselle... Quoi que Caelan, il fallait le reconnaitre, s'amusait à la provoquer en lui lançant des regards très peu sympathiques, ou en la bousculant involontairement sans s'excuser ensuite. En fait, ils se cherchaient de façon mutuelle. Est-ce qu'Emma avait été blessée dans son orgueil personnel lorsqu'il lui avait fait une remarque à la banque ? Certainement. Parce que si elle ne l'avait pas été, sa réaction n'aurait pas été aussi... violente. Enfin, après, c'est ce qu'il pensait. C'était peut-être simplement le tempérament d'Emma qui faisait qu'elle ne se rabaissait jamais devant les autres. Ce trait de caractère surprenait toujours Caelan lorsqu'il appartenait à une fille... Macho? Jamais.

    Enfin, bref, suite à cette réplique, Copperfield lui fit grâce d'un sourire... visiblement faux. Pourquoi était-elle incapable d'être naturelle en sa présence ? Cela accentuait davantage les doutes de Caelan. Il y avait deux options plausibles; 1- Elle avait quelque chose de peu humble derrière la tête. 2- Elle tentait tant bien que mal de reprendre des bonnes bases avec Caelan, mais n'étant pas très douée avec les relations humaines, ça ne marchait qu'à moitié. Mais la réputation qu'il connaissait de la blonde le poussait plus à pencher vers le la première option... Le jeune homme haussa les épaules et ne répondit pas à son sourire. Ce n'était pas très important, après tout. Caelan tira la manche de son prestigieux manteau afin de regarder sa montre. La cloche n'allait pas tarder à sonner, mais bon. Il pouvait bien sécher -encore- un cours. D'ailleurs, il ne savait même plus ce qu'il avait juste après... De nombreux élèves se bousculèrent afin de ne pas être en retard, bien qu'il restait encore 5 minutes -des Alphas, par déduction- tandis qu'au contraire, d'autres personnes -Oméga ou Gamma...- se pressaient à la sortie pour ne pas se faire reprendre par des surveillants. Soudain, la réponse d'Emma déstabilisa Wilcox dans ses observations « Bien sûr. » Caelan esquissa un sourire, plus par politesse que par joie qu'elle eût accepté sa proposition.

    Certaines personnes se retournaient sur leur passage, toujours aussi intriguées par le contraste frappant entre les deux étudiants. Leur différence de taille provoquait d'emblée quelque chose d'assez cocasse. Il ne la haïssait -pour le moment- pas, mais il ne pouvait pas dire que c'était sa super-copine, en gros. Ils s'étaient tous les deux dit trop de choses odieuses pour rapprendre à s'apprécier. Emma leva les yeux vers lui, le garçon le remarqua et fronça les sourcils, comme pour lui dire du regard; "Tu as une question ?" A priori, c'était bien le cas, puisque Copperfield débita; « Tu as quel cours ? » Caelan fit mine de réfléchir puis répondit d'une voix lasse; « Je crois que j'ai un cours sur l'histoire des arts. Un truc du genre. Et toi ? » Les pas de Caelan les menèrent à la cafétéria; la sonnerie retentit, mais ça lui était égal. Il ne séchait pas pour passer quelques minutes de plus avec sa chère et tendre Emma, mais il séchait par paresse. Pure et dure. Et il se doutait que pour la jeune femme, c'était exactement la même chose. Une fois entré dans la salle, l'Epsilon se dirigea vers le comptoir où il commanda un Cappucino. Il sortit son porte-feuille, et il tenta d'exhiber le moins possible les billets qui résidaient à l'intérieur. En vain, ce fut plutôt raté puisque deux ou trois billets s'échappèrent de la fente puis vinrent toucher le sol. « Merde. Excuse-moi Emma, il y en a un juste à côté de ton pied. » Il s'abaissa pour les ramasser et paya sa boisson. Ensuite, il reporta son regard sur la miss. « Tu ne prends rien ? » une deuxième sonnerie se fit entendre. Caelan planta une petite seconde son regard dans celui d'Emma avant de chercher des yeux du sucre tout en disant; « Tu sèches aussi ? Je ne voudrai pas avoir une mauvaise influence sur toi, si ton cours est important, n'hésite-pas et vas-y. » Si elle lui disait que oui, elle séchait, ça l'arrangeait, en fait. Ainsi, il aurait plus de temps pour lui tirer les vers du nez.
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MessageSujet: Re: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptyDim 19 Déc - 22:45




On s'aime pas, mais je fais comme si. Dollars
money, honey.

Ils avaient maintenant atteint la cafétéria. Personne n’était présent, ou presque. En même temps, c’était l’heure des cours. Emma n’y allait presque jamais, et ça en devenait inquiétant. Oui, elle se fichait pas mal de son avenir, et de ce qu’elle allait faire plus tard. De plus, ses parents n’étaient pas là pour la soutenir, ou pour l’aider. Et de toute façon, elle n’aimait pas qu’on l’aide. Alors quand Caelan lui demanda quel cours elle avait, elle ne sut répondre. Pour ça, il fallait qu’elle regarde son emploi du temps, si elle l’avait, ce qui n’était pas le cas. Du coup, elle ne dit rien, et le jeune homme n’avait pas l’air d’attendre une réponse. En fait si, il lui avait retourné la question. C’était un peu impoli de sa part de ne rien répondre, alors elle lui dit :

- A vrai dire, j’en sais rien. Mais si je ne m'en rappelle pas, ça ne doit pas être bien important.

Elle détourna son regard pour le suivre jusqu’au comptoir. Caelan commandait un cappuccino. Jusque là, tout était normal, mais l’acte qui allait se passer ensuite déstabilisa Emma. En effet, le jeune homme fit tomber quelques billets de son porte monnaie qui semblait en contenir une bonne poignée. Porte monnaie qui était complètement différent du sien. A vrai dire, dans celui d’Emma, il n’y avait rien. Peut-être un euro qu’elle avait trouvé par terre, mais pas plus. D’ailleurs, elle se demandait bien comment elle réussissait à gagner sa vie. Par la drogue. Mais ça, c’était une toute autre histoire. Elle regarda Caelan, à nouveau, et elle se demanda s’il ne l’avait pas fait exprès. Après tout c’était probable, il voulait peut-être la mettre mal à l’aise, ou tout simplement la narguer. Mais la jeune femme ne dit rien, puisque de toute façon, il n’y avait pas grand chose à dire.

Une ambiance assez pesante régna entre les deux jeunes gens. L’argent, c’était le sujet tabou entre Caelan et Emma. Et il était à l’origine de leur rencontre. Quand il lui demanda si elle allait prendre quelque chose, elle aurait voulu lui crier dessus. Il savait pertinemment qu’elle était à cours de moyens, et il osait lui poser une question aussi déplacée ? Il faut croire qu’il n’avait aucun scrupule. Emma prit un ton ironique, afin de cacher le malaise qu’il y avait en elle.

- Et bien, je ne sais pas. Peut-être que si toi tu m’invitais, je prendrai quelque chose.

Oui, c’était culotté. Extrêmement culotté. Et la jeune femme se demandait bien comment elle avait pu dire cela. Quand elle parlait d’argent, elle était assez « pudique », car elle n’aimait pas ce sujet-là. Elle le regarda, et regretta aussitôt ses paroles. Il la fixait avec des gros yeux, et Emma appréhendait ce qu’il allait dire. Le pire, c’est qu’il refuserait. La honte. Triple honte. Emma se cacherait pour toujours. Pourtant, elle n’avait pas de complexe, rien ne la gênait. Mais Caelan la déstabilisait beaucoup, et elle perdait un peu de son assurance face à ce grand corps rempli d’argent. La jeune femme se reprit. Non, il ne fallait pas qu’elle montre son malaise.

Caelan lui posa une question, question qui la fit rire. Mauvaise influence ? C’était plutôt le contraire. Emma était la pro de la sèche, même si elle savait bien que ce n’était pas quelque chose dont il fallait se vanter, surtout ici, à Berkeley, école très réputée pour son sérieux.

- T’inquiètes pas pour ça. Pour tout te dire, je passe plus mon temps à errer qu’à aller en cours.

La voilà qui racontait sa vie à présent. Et bien, c’était vraiment étonnant de sa part.
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MessageSujet: Re: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptySam 1 Jan - 18:48

EMMA & CAELAN
L'argent apaise tout et l'argent tout efface.

    Emma avait l'air de se foutre, mais alors royalement de son futur. Lorsqu'elle lui annonça qu'elle ne se souvenait pas de son emploi du temps (qu'elle n'avait même pas sur elle) mais que ce n'était certainement pas important, le jeune homme ne put s'empêcher de la dévisager. Certes, les cours n'étaient pas non plus son occupation principale, puisqu'il était en ce moment même en train de sécher. Mais, il essayait toujours de rattraper ensuite. Caelan ne comprenait pas la désinvolture dont faisait preuve la demoiselle, surtout dans son cas; elle se plaignait sans doute d'être sur la paille, mais le seul moyen pour elle de s'en sortir par la suite, c'était de bosser (chose qu'elle ne faisait visiblement pas). Lui, il aurait toujours ses parents sur qui rebondir. Il n'avait donc aucun problème à se faire la dessus.

    Mais cela n'était qu'un fait moindre dans la surprise de Caelan... Depuis qu'il avait fait tombé ses billets, Emma portait sur lui un regard... Étrange. Elle pensait sûrement qu'il l'avait fait exprès. Wilcox en aurait été capable, pas de doutes là dessous. S'il avait voulu, il aurait pu le vider sous ses yeux, puis tout ramasser en accompagnant son geste d'un "pfiou, j'ai tellement d'argent que ça ne rentre plus dans mon portefeuille!". Mais il ne l'avait pas fait. C'était à peine s'il y avait pensé, à vrai dire. Cependant, il lisait dans ses yeux deux sentiments contradictoires; de l'envie, et de la colère, aussi. Et ce dernier trait s'accentua davantage lorsque Caelan lui demanda si elle prenait quelque chose. Ce n'était même plus de la colère, c'était... indescriptible. Et d'un coup, elle lâcha sèchement avec ironie; « Et bien, je ne sais pas. Peut-être que si toi tu m’invitais, je prendrai quelque chose. » Le jeune homme faillit recracher la gorgée de Cappucino qu'il avait avalée deux secondes plus tôt et la fixa un instant, les yeux ronds. Stupéfaction. Déstabilisation. Non pas parce qu'il était indigné par cette réplique qui, malgré cette ironie perceptible se voulait cinglante (d'autres personnes auraient pu l'être), mais par son audace et son culot. Il était vrai que monsieur ne s'était pas montré très gentleman à ne pas l'inviter (surtout qu'il connaissait sa situation financière), mais, à qui vient-il à l'esprit d'acheter quelque chose à son ennemie, ou tout du moins à une personne à qui on en a fait baver auparavant (et qui plus est nous l'a bien rendu)? Pas à Cael, en tout cas. D'ailleurs, il se douta qu'elle se rendait bien compte de son impertinence, puisqu'elle reprit ensuite à propos de la sèche. « T’inquiètes pas pour ça. Pour tout te dire, je passe plus mon temps à errer qu’à aller en cours. » Caelan sourit, et croisa le regard du serveur de la cafétéria. Ce dernier gloussa bêtement tout en le toisant l'air de dire; "eh bien ici la galanterie on ne connait pas!" Caelan, piqué au vif, le fusilla du regard, sortit un billet de sa poche, le plaqua sur le comptoir et reporta son attention sur Emma; « Très bien, alors. Choisis ce que tu veux, je vais m'asseoir à la table là bas, rejoins-moi dès que ce cher monsieur aura l'amabilité de te servir et de faire son travail au lieu de fouiner et d'écouter aux portes. » Sur cette dernière réplique, Wilcox Jr. lança un sourire insolent à l'homme et se dirigea vers une table au fond de la cafétéria.

    Ça y était, Emma l'avait rejoint. Pourtant, une tension palpable était présente entre les deux étudiants; certainement parce qu'ils n'avaient rien de spécifique à se dire. Ils n'étudiaient pas le même domaine; ils n'avaient rien partagés ensembles mis à part des insultes et des coups bas. Caelan hésita. Entrer dans le vif du sujet immédiatement ou le faire entrer doucement par des implicites ? La deuxième option lui sembla plus raisonnable, cependant, il décida de faire un petit mélange des deux. « Emma, j'imagine que tu as remarqué que j'épiais chacun de tes faits et gestes, et que j'analysais chacune de tes paroles ? » Le jeune homme planta son regard dans celui de la demoiselle, reprit une gorgée de sa boisson et poursuivit. « Je vais être franc avec toi. J'ai des doutes quant à la sincérité de tes approches avec moi. Tu comprends, nous nous sommes dit des choses qui ne sont pas négligeables, et que tu m'en veuilles à vie ne m'aurait pas étonné. A ta place, je ne serais jamais revenu te parler. Et je t'avoue que la première fois que tu l'as fait, j'ai hésité à t'envoyer bouler. » Petit à petit, il la ferait avouer. Être dans l'ignorance, il détestait ça. Surtout dans la mesure où il avait conscience que quelque chose se tramait dans son dos. « Tu es une fille tenace. Tu es prête à tout pour parvenir à tes fins. Je ne voudrai surtout pas aborder un sujet sensible, mais l'affaire Charlie/Emma/Bela, en est un bon exemple. Je me demandais s'il y avait quelque chose que tu voulais me soutirer, ou quelque chose que tu voulais faire ou bien obtenir par mon intermédiaire. D'où ce rapprochement. » Le garçon marqua une pause; c'était vrai qu'il ne la laissait pas en placer une pour le moment, mais, il voulait finir avant d'écouter ses arguments. Peut-être qu'elle s'énerverait à la simple évocation de Charlie. Peut-être pas. « Bien sur, ce n'est qu'une hypothèse. Peut-être que je t'accuse de quelque chose dont tu n'es pas fautive. Cependant, si c'est le cas, je te conseille vivement de m'en faire part. Faute avouée à moitié pardonnée, comme on dit. » Ce n'était pas une menace, ou bien pas totalement. C'était sur que même si elle reconnaissait avoir voulu "l'utiliser" il ne lui pardonnerait qu'en surface. Au fond, il l'aurait mal. L'hypocrisie était quelque chose qui le faisait gerber, pourtant il était mal placé pour parler de ça puisqu'il avait parfois recourt à cette méthode.
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MessageSujet: Re: On s'aime pas, mais je fais comme si. On s'aime pas, mais je fais comme si. EmptyMar 1 Mar - 14:52

Corbeille ; membre supprimé.
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