the great escape
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Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan]

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MessageSujet: Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] EmptySam 18 Sep - 3:36

    Flashback

    « Ah Monsieur Darlyle, je vous attendais ! Tenez, asseyez vous, il y a quelques petites choses dont nous avons à discuter tous les deux. 
    - ... »

    J'ai toujours su les femmes perfides. Ce genre d'approche n'augure jamais rien de bon, au contraire. Et derrière son sourire traître et carnassier, ma CPE semble sur le point de lâcher une bombe. C'est le genre de métier où une bonne dose de sadisme est tolérée, on ne fait que faire souffrir des étudiants à longueur de journée...

    « Je vous ai convoqué pour parler de vos études. »

    Nous y voilà.

    « Ecoutez, je ne vais pas vous le cacher, vous avez les deux pieds dans le plat, Kienan. L'administration vous a à l'œil depuis quelques temps, et si vous avez de mauvaises notes, il semble évident que vous ne faites rien pour y remédier. Vous n'avez pas assisté au tiers de vos cours l'année dernière et avez eu la chance de passer vos examens pour entrer en troisième année, et à les réussir de justesse. Malheureusement, comme vous le savez, Berkeley est une Université d'excellence et ne tolèrera pas bien longtemps ni vos fréquents écarts de conduite, ni votre état mental plus que douteux que ce soit en cours ou dans l'enceinte du campus, ni votre récurrent problème d'absentéisme. Vous me suivez?
    - Mmm-mmm...
    - Or, vous avez tout de même passé l'examen d'entrée avec une moyenne de 97/100, ce qui est absolument remarquable. Comment expliquez-vous la chute libre de vos résultats scolaires ?
    - Je ne l'explique pas.
    - … Soit. Quoiqu'il en soit, il est clair que ça ne peut plus durer. Vous revenez hebdomadairement dans nos sujets de conversation, et je ne vous cache pas que vous êtes à deux doigts d'un renvoi définitif de l'université de Berkeley. Bien sûr, nous vous laissons un trimestre de plus pour faire vos preuves, j'ai fait cette demande car malgré tout, je vous sais intelligent, Kienan. Êtes-vous prêt à faire quelques efforts ?
    - … On verra.
    - Bon. Vous ne semblez pas bien comprendre. Il s'agit de votre avenir, de votre futur métier, de la suite de votre vie. Il me semble que c'est important, et si vous n'en avez rien à faire, dites-le moi tout de suite, que je cesse de faire des pieds et des mains pour que l'établissement vous accorde des délais. »

    Et vlan. Mis au pied du mur, la vérité fait toujours plus mal.

    « D'autre part, j'ai autre chose à vous proposer.
    - Essayez toujours.
    - Je pense commencer à vous connaître un peu et... Enfin, je me demande pourquoi... Pourquoi économie et gestion?
    - Pourquoi pas?
    - Il est indéniable que cette filière ne vous correspond en aucune façon.
    - Laquelle me correspondrait mieux?
    - Je ne sais pas, je ne suis pas dans votre tête. En ce qui concerne la proposition, donc : l'administration suggère dans votre cas non pas un redoublement, mais une reprise totale d'un nouveau cursus scolaire. Ce qui signifierait que vous retourneriez en première année avec les options de votre choix, dans une filière qui peut-être vous motiverait à enfin faire quelque chose de vous-même. Qu'en diriez-vous?
    - Je suis obligé?
    - C'est vivement conseillé. Il me semblerait honnête de votre part que vous affirmiez qu'en continuant votre année en économie et gestion, rien ne s'arrangera.
    - Je vous l'accorde.
    - Réfléchissez-y, Kienan, c'est une proposition exceptionnelle, il serait dommage que vous passiez à côté bêtement. »

    Fin du Flashback

    Assis sur le toit, je songeais encore et encore à cette conversation. J'avais fini par accepter, plus ou moins contre mon gré. Je me savais dans la merde, mais pas à ce point.
    J'avais longuement regardé les options, et en avait également longuement discuté avec la CPE, qui malgré mon je-m'en-foutisme palpable tentait de donner un sens à ma vie. Nous avions étudié les pours et les contres de tous les cursus proposés, ceux qui avaient une chance de m'intéresser et ceux que nous pouvions éliminer d'office. Evidemment, après ce seul tri, il ne restait déjà plus grand chose, et à court d'idées et n'ayant pas envie de perdre mon temps plus longtemps, nous en étions parvenus à la conclusion que les études qui me conviendraient le plus seraient peut-être celles de mannequinat. C'est drôle de voir votre propre CPE vous pousser dans cette voie. J'avais même tenté une petite plaisanterie en laissant échapper un « ça veut dire que vous me trouvez beau? » mais elle a poussé un long soupir et a poursuivi.
    En effet, après avoir réfléchi à ce changement, je m'étais moi-même rendu compte que de telles études n'étaient pas très contraignantes, ne requerraient pas de longs discours, ni de travail personnel, ni de compétences particulières... si ce n'est être plutôt beau et savoir marcher.

    Flashback

    « Kienan ! Je vous attendais ! Tenez, asseyez-vous. »

    Cette femme-là semble toujours m'attendre. Et plus elle dit ces mots, plus je les trouve faux, plus ils sonnent mal, et plus je m'attends au pire. C'est donc en m'attendant à tout que je pose mon petit cul d'économiste/gestionnaire raté sur la chaise miteuse en face de bureau et du fauteuil ultra-confort de ma conseillère.

    « Alors, vous avez fini par trancher ?
    - On avait déjà tranché la fois passée...
    - Alors vous n'avez pas changé d'avis ! En voilà une bonne nouvelle !
    - …
    - Vous allez essayer une petite semaine, et si ça vous plaît, nous pourrons envisager de vous inscrire définitivement pour l'année. Cependant, sachez que la plupart des étudiants sélectionnés en mannequinat à Berkeley ont déjà une expérience derrière eux, une science des poses et une parfaite connaissance et acceptation de leur aspect physique. Bref, ils sont formés. Pour vous aider, avant que cette nouvelle année ne commence tout à fait, je vais vous intégrer dans un système de tutorat. Nous avons dans l'université un bon nombre d'excellents photographes et stylistes qui seront ravis de vous donner un coup de main.
    - Faites, faites...
    - Je pense déjà à une jeune femme qui pourrait vous faire office de tutrice. Il s'agit de la meilleure élève dans la section photographie. Elle a déjà été exposée auparavant et a obtenu des notes brillantes à la totalités de ses examens, toutes matières confondues. Si cela vous va, je la convoquerai dans la matinée pour lui en faire part, et je vous propose de vous donner rendez- vous dans un endroit calme afin de pouvoir discuter de son projet photo et éventuellement immédiatement commencer à bosser ensemble.
    - Sur le toit.
    - Par exemple. Je lui dirai. Ça te convient?
    - Très bien. Merci...
    - De rien Kienan, on a fini par y arriver ! »

    Fin Flashback

    Évidemment, j'aurais dû m'en douter et m'enfuir en courant. Sauter par dessus la rambarde et m'écraser sur le sol quatre étages plus bas. La meilleure photographe de Berkeley? Les meilleures notes? Il ne fallait pas être un cerveau pour faire le rapport avec Belammée O. Canterburry. Je n'étais donc définitivement pas un cerveau...
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MessageSujet: Re: Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] EmptyDim 19 Sep - 21:14

    Le toit, quelle idée. Certes, il y avait de bonnes prises de vue, mais j'avais des vertiges ces derniers temps, alors les endroits en hauteur ne me plaisaient pas tant que ça. Je devais également admettre que la perspective de monter autant de marches ne me réjouissait que très peu. Pour une fois, je n'aimais pas être la meilleure. Je me souviens lorsque le professeur de perfectionnement au métier de photographe de mode était venu me voir. Nouvel élève, ré-orientation et blablabla, j'avais accepté, sans réfléchir. C'était la manière qui m'empêchait d'avoir 100 % de réussite, je lui aurais donné mon gosse si elle me mettait ses points. En fait, non. Un garçon. J'étais enceinte d'un garçon. Et jamais je ne pouvais penser à le donner, plus maintenant. Une fille, j'aurais peut-être encore hésiter. Mais là, ça devait être un signe. Je tenais mes cours en main tout en gravissant les dernières marches. Le porte en fer grinça, ignoble. Le soleil m'arrivait dans les yeux. Je détestait cet endroit soudainement, à cause d'une seule chose, inhabituelle à l'endroit, la dernière chose que je voulais voir : Kienan Darlyle. Je lui fait un signe de tête, en guise de salut. Après ce qu'il s'est passé, je vais pas aller lui rouler une pelle.

    Dans un sens, je n'étais qu'à moitié étonnée qu'il choisisse cette filière. Rien à faire, même pas besoin de réfléchir. Rester là sans bouger, comme un pantin. Personnellement, je n'aurais jamais pu. Être limité à un visage, une apparence et marcher comme un con en balançant le torse ou les fesses, non merci. Mais Kienan se savait beau, il l'était et, malheureusement, l'est toujours autant. Je déglutis en refermant la porte. Je regrette d'avoir accepté, soudainement. Tout avait l'air plus simple sans ça. J'étais partie pur des jours de questionnement sur mes sentiments vis à vis de lui, des autres.. Je détestais ça. Je me demandais déjà pourquoi je lui avais répondu qu'il y avait une probabilité que je l'aime encore. Je ne dis pas que c'est faux, que c'est juste trop compliqué. Je ne m'autorisais plus d'y penser à vrai dire, pour ne pas me dire que je faisais un erreur avec ce gosse, de l'avoir si tôt. Je ne voulais pas occuper ma tête avec ça. Néanmoins, avant d'avoir pu m'empêcher de dire quelque chose de mal, j'avais déjà soupirer. Parfois je trouvais la vie vraiment injuste.

    Hier, Charlie me disait que c'était fini avec Maxence et aujourd'hui j'apprends que je vais devoir regarder Kienan pendant plus d'une heure toutes les semaines. Je savais que l'économie et la gestion, c'était pas le truc qui lui plaisait le plus. Je ne savais pas trop ce qu'il cherchait à faire, rien n'avait de logique. J'hausse un sourcil. «  Mannequinat ? » Merde, c'est vrai qu'il était beau.

    J'avais souvent eu l'impression que tout était plus fort avec lui, mais j'ai usé les piles. Alors le soleil et les étoiles ont arrêtés de briller, mon cœur a arrêté de battre, mes yeux ont arrêtés de chercher les tiens, je me suis plongée dans le néant, le noir complet, j'ai arrêté d'être aveuglé par toi. Je n'ai pas tourné la page, j'ai fermé le livre. J'ai mis un cadenas dessus, j'ai jeté la clé par dessus le pont. J'aurais vraiment aimé y croire, que l'on aurait pu faire ça toute notre vie, se suffire et je ne sais pas... être heureux ? Je pose mon sac par terre et prend mon appareil photo. Je règle suivant la lumière tout en parlant, je connais ces touches par cœur. « Bon, c'est pas compliqué. Il faut d'abord trouver quelque chose à présenter en fin d'année, les thèmes sont libres. La plupart du temps, les modèles de premier année, comme toi donc, choisissent quelque chose qui leur ressemble, parce qu'ils sont plus à l'aise. Donc il faudra réfléchir à ça. Tu peux juste te décaler de deux pas vers la droite ? Merci. Sinon, il faut voir si tu préfères les photos ou les défilés, les coefficients sont à peu près les mêmes mais c'est pour les spécialisations. Et sinon... bouges pas. C'est bon, tu préfère commencer maintenant ou t'as des questions ? Souvent on commence par faire des pieds et des portraits pour faire un book, standard. » Je vérifie les quelques clichés pris, ça devrait aller vite. «  Pourquoi tu t'es ré-orienté ? » Je n'aime pas vraiment travailler dans le silence, et dans une discussion, les personnes sont toujours plus naturelles. C'est ça notre boulot, pas de montrer l'apparence agréable qu'on lui a donné mais trouver le truc qui va le rendre spécial. Je l'ai déjà trouvé. Maintenant il faut le faire ressortir.
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MessageSujet: Re: Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] EmptyLun 20 Sep - 20:08

    J’entendis la porte grincer doucement, et me retournai, alerte, éventuellement prêt à sourire. Sauf que non. Mon cœur rata un battement quand mes yeux se posèrent sur le visage de Belammée. Malgré ses cheveux bruns, il n’y a aucun doute. Je lui dis maintenant ou pas ? Je lui dis maintenant qu’elle est plus belle que la plus belle des nanas de Berkeley ? Je lui dis maintenant que ses cheveux noirs sont absolument magnifiques ? Je lui dis maintenant… ? Même pas la peine d’y penser, aucun son ne peut franchir mes lèvres. Pas un mot, pas un soupir, même pas un couinement de souris. Rien. Je reste muet.

    Comment lui expliquer qu’après presque trois mois sans la voir, sa présence me fait l’effet d’une bombe ? A peine a-t-elle passé la porte que j’ai su. J’ai su qu’elle était différente des autres, car aucune de mes ex ne m’a jamais mis dans un tel état d’impuissance. Et le problème, c’est que de son côté, Belammée semble ne rien ressentir du tout. Ou elle feint extrêmement bien l’indifférence, ou je n’aurais jamais dû accepter d’être sous sa tutelle, et accepter également le fait de la voir plusieurs fois par semaine, et pire, poser pour elle tout en sachant pertinemment que malgré mon cœur qui bat la chamade, plus jamais Bela ne me regardera de la même manière.
    Elle s’autorise tout de même un signe de tête en tant que salutation, que je ne lui rends pas, tant parce que je n’en ai pas envie que je n’en ai pas la capacité. Comme si cette situation ne l’étonne absolument pas, Bela soupire. Une fatalité.

    « Mannequinat ?
    - Faut croire… »

    C’est moi qui ai dit ça ? Dingue. Encore quelque chose que mon corps fait tout seul. Je l’en remercie, cependant, pour une fois. Juste histoire de montrer que je suis bien vivant, échanger quelques mots de courtoisie. Sauver la mise, se voiler la face. L’air de rien, tu me réponds en sortant ton matériel en silence. Cet appareil que j’ai vu de si nombreuses fois autour de ton cou me paraît maintenant une arme de destruction massive. Le truc qui sera le centre de notre séance, qui nous permettra de ne pas nous sentir totalement désemparé l'un face à l’autre. La barrière entre le photographe et le modèle. « Le modèle », que dis-je ? Le pantin qui fait le con devant l’objectif. Bah oui, c’est moi…
    Elle me parle de me sentir à l’aise pour mon thème de fin d’année, mais je le suis si peu en ce moment même que ça me passe totalement au dessus. Je n’ai jamais posé pour une photo. Je laissais Bela faire tout le boulot, me prendre à un moment qu’on eût dit spontané. C’était elle qui faisait tout. Et maintenant, qu’est-ce que je fais, moi ?.. « Tu peux juste te décaler de deux pas vers la droite ? » Oui, bien sûr que je peux. Le fait qu’on me fasse bouger sans que j’aie besoin d’y réfléchir me donne une contenance.

    Qu’est-ce que je pourrais bien avoir à poser comme question ? « Dis Bela, comment je peux faire pour donner la possibilité de réussir une photo ? ». Comme si y’avait un mode d’emploi. De toutes manières, même s’il y en avait un, je l’ouvrirais pas.
    « Dis Bela, est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? Est-ce que tu avais envie de me revoir ? Est-ce que je te plais ? Est-ce que ça te dérange de devoir me prendre en photo ? Est-ce que le fait que je me sente aussi décontracté qu’un manche à balai se verra à l’objectif ? Est-ce qu’on peut parler un peu ? Enfin, est-ce que je peux t’écouter parler ? Est-ce que je suis le seul à trouver cette situation complètement inappropriée ? Est-ce que y’a des chances pour que je réussisse ma vie ? Est-ce que j’ai une chance de faire partie de la tienne ? Est-ce que je peux allumer une cigarette ? Est-ce que t’as toujours été aussi indéchiffrable ou est-ce que c’est moi qui ne te suis plus ? Est-ce que je peux m’enfuir ? Est-ce que je peux te parler ou est-ce que ce serait déplacé ? Est-ce que tu attends vraiment une réponse à ta question ? »… visiblement non, puisque entre deux « clic-clac », tu en poses une autre. A vrai dire, j’en ai plein des questions, mais je ne peux pas poser 99,9% d’entre elles. Génial.

    « Pourquoi tu t'es ré-orienté ?
    - Je sais pas, sûrement cet éveil en moi. J’ai senti une vocation se développer dans mon cœur, dans mon corps et ma tête quand Appie m’a obligé à regarder Fashion TV l’autre soir. Je dois avoir le cœur vide d’un mannequin, à qui l’on demande de marcher sans penser, avec des fringues hors de prix sur le dos, ou de poser dans des tenues ridicules pour faire les unes des magazines. Mon but, dans la vie, c’est de vendre mon physique à des milliardaires, qui me trouveront dans une grande agence comme s’ils achetaient un chien à l’animalerie du coin. « mmm… Belle croupe, mensurations satisfaisantes, visage de caractère, regard vide. Ma nouvelle marionnette. » Et puis tu le sais, j’adore me faire commander, tout ça, j’aime pas trop réfléchir alors ça tombe comme une illumination divine. Si je peux pas compter sur ma cervelle, autant compter sur le reste. Et comme il reste pas grand-chose à part mon corps… En plus, on m’a dit que la drogue, dans ce domaine-là, ça tournait pas mal. Ça tombe bien, un de mes dealers s’est fait arrêter le week-end dernier. Tu penses que je pourrai demander à ma prof de me fournir sous prétexte que ça me détendra, que ça m’aidera à travailler ? Ça se discute, hein ! ça me motiverait encore plus ! Non, parce que disons le tout de suite, gagner de l’argent c’est bien, mais gagner de l’argent et se voir offrir de quoi se la mettre tous les jours et tous les soirs, c’est encore mieux. Je suis preneur. Et puis imagine avec qui je vais pouvoir fumer mes sticks ! Des filles d’un mètre quatre-vingt en minijupes, anorexiques et toutes en aussi sale état que celui dans lequel je suis… Quelles soirées de folie on va pouvoir passer ensemble ! Enfin pourquoi je me suis ré-orienté ? Sûrement ces questions sur mon avenir… J’y faisais pas trop gaffe, mais tout s’est éclairci, je me suis soudainement demandé sérieusement ce que j’allais bien pouvoir devenir et… comme j’ai rien trouvé, je me suis dit qu’il était peut-être temps d’y remédier. Le mannequinat s’est offert à moi comme une sortie de secours en plein incendie. Je crois pouvoir dire que oui, maintenant je vais devenir sérieux. Je vais devenir un mec bien, Bela. Vraiment, et j’y crois, cette fois. Drogué ou pas, nympho ou pas, mon avenir, je le vois radieux. »

    Non… Honnêtement… Vous y avez cru ? Ha ha ha… monologuer un truc pareil, jamais. C’est juste ce qui m’est venu à la tête à l’entente de cette question. Un savant mélange d’ironie, de cynisme, de prise de conscience et de vérité. Au final, je démêlerai pas le vrai du faux, mais voilà de quoi méditer ce soir, dans mon lit, un joint au bec et la fenêtre ouverte.
    En tant que réponse, plutôt que ma tirade, je préfère dire la vérité vraie, bien que je sâche que tu aurais préféré l’autre version. La vérité sans fioritures, ça donne :

    « Ça, ou j’étais viré de Berkeley à cause de mes notes de merde, du fait que j’arrivais toujours défoncé en cours, et de mes absences à répétition. J’ai pas réfléchi plus que ça. »

    Triste Réalité.

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MessageSujet: Re: Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] EmptyLun 27 Sep - 2:41

    C'était l'un de ces moments que vous auriez tant voulu éviter. Mais vous n'avez pas pu, vous voulez juste que cela se termine, car ça commence à vous foutre sans dessus-dessous. J'étais encore sur mes deux jambes mais j'avais le sentiment de me liquéfier sur place, tomber infiniment, attirée par le sol. Je ne bouge pas, tout simplement parce que je n'y arrive pas. Une statut de pierre, à laquelle il aurait donné un bon coup de marteau, qu'elle éclate, explose et que les morceaux vous heurtent bien, pour que cela vous laisse un souvenir. Je ne sais plus vraiment quoi penser, ça me trouble, il me trouble. Parfois, je me demande comment les gens peuvent avoir une importance aussi grande dans votre manière d'être. J'avais envie de lui crier de partir, que je ne voulais plus jamais le revoir, que j'étais passée au dessus de ça, que je vivais très bien sans lui... C'était faux. J'avais une douleur au cœur, un gosse dans le ventre, un sourire de plus en plus dur à décrocher. Un pas en avant : deux en arrière. J'aurais aimé m'enfuir autre part, dans un endroit où rien d'autre n'existerais, un endroit à nous, quelque chose de calme, sans les choses qui viennent dans votre vie, un endroit où, peut-être, on aurait pu être heureux. Ailleurs. Je me souviens de notre première rencontre, tout allait si bien. Et, je ne sais pas ce qui nous est arrivés. Sans doute que c'est parce qu'on est « tombés amoureux », on est tombés vraiment bas, à ne plus pouvoir se relever, à s'accrocher à l'autre quand il avait l'air d'avancer mais n'être qu'un boulet pour l'autre. Est-ce que c'était ça ? Est-ce que t'as déjà ressenti le fait que je te ralentissais ? Que j'étais pas pour toi ? Qu'un jour ce serait fini ? Avant je voyais pas de raison, pour que ça s'arrête, je flânais, je pensais pas que j'allais merder autant. Je me sentais différente lorsque j'étais avec lui, mais je ne savais pas si c'était en bien ou en mal. Je me souviens de ces moments où j'attendais des ces nouvelles, même une heure me paraissait insurmontable, je devais être collante, mais j'en avais besoin. J'étais dépendante de Kienan, j'avais besoin de lui, inconcevablement. Et maintenant, j'avançais seule. A moitié seule. J'avais tenté de mettre un peu au clair ce sue je ressentais : c'était vain. Je crois que face à Kienan, je resterais toujours dans un brouillard indescriptible. Un jour ça va, l'autre non, un jour j'ai le cœur qui bas, l'autre jour, il se déchire en deux sous les pneus d'un taxi. J'avais besoin de stabilité et j'avais peur de faire des conneries en étant avec Kienan et je dois arrête ça. Devenir adulte, devenir mère. Je n'agissais plus seule, peut-importe ce que je faisais, je n'étais plus seule. D'ailleurs, j'en prenais conscience le matin, quand j'enfilais mes vêtements, je le sentais. Haha, grossir, je m'en serais bien passé.

    Je ne peux pas m'empêcher de rire. C'est même pas drôle ce qu'il me raconte. Dans d'autres circonstances, ou un autre jour, qui sait, peut-être que je lui aurais crié d'arrêter de faire le con, de ne pas prendre d'autre drogues, d'aller en cours. Mais aujourd'hui, je ris, un léger moment et je sens des larmes couler sur mes joues. Hormones, je vide ce que je ne laisse pas sortir. Et il a dit deux phrases. J'ai le cœur qui bat de nouveau, d'un côté, je n'en ai pas envie, de l'autre, ça me rassure. Je me sens humaine. A nouveau, un truc qu'il aurait réveillé. Je sais que ça va être le moment des portraits et j'ai peur, de l'approcher. Il m'attire, je peux pas faire quelque chose contre ça. Pourtant, je sens lentement mes pieds se décoller du sol et m'approcher de l'endroit où il se trouve. Assez près pour sentir son parfum mais trop loin pour entendre sa respiration. « il va falloir... hum. Faire les portraits. » Je me rassure moi-même en me disant que il y a cette barrière, mon appareil photo rassurant. J'ai envie de parler, enfin, de vraiment l'entendre, pour une fois. «  Il y avait rien d'autre qui t'intéressait ? Je sais pas, je te résume pas à une apparence, ça me frustre, parce que ces photos seront pas assez biens.  T'as des filles qui sont bonnes qu'à ça, se pavaner. Mais pas toi. Je sais pas.. » Je ne le résumais pas du tout, c'était un tout, un ensemble, un truc bien. Je crois qu'il fait ça surtout parce qu'il n'y a pas vraiment de « devoirs » proprement dit si ce n'est travailler avec les élèves de photographies. En gros, Kienan n'a rien à faire, à part travailler avec moi. Chouette. Il me fallait ça pour arriver à être stable et calme, tiens, rester à côté d'un mec qui me retourne l'estomac, sans que je sache si c'est bien ou mal.
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MessageSujet: Re: Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] Dites-lui que j'ai changé. [Bela&Kienan] EmptyLun 25 Oct - 16:24

    Quand tu ris, je souris. Bien évidemment, tout ce que nous traversons et avons traversé, que ce soit ensemble ou pas, n’est pas drôle. Est même foncièrement triste, en soit. Mais quand tu ris, je souris, c’est comme ça, ça ne s’explique pas. Même quand tu pleures en même temps, ce qui est paradoxal. Enfin on s’en fout. Et puis qu’est-ce que ça veut dire « paradoxal », en fait ? T’es con, putain, Kienan.

    Tu sais, dans un sens, je suis plutôt rassuré que ce soit toi qui me prennes en photo aujourd’hui, et que ça soit toi qui me prennes en photo à l’avenir. D’une, tu es une photographe originale, hors du commun, et tu te sais également talentueuse. Je ne crois pas au talent, je crois en la persévérance et la volonté, mais en ce qui te concerne, je veux bien y croire, un tout petit peu… De deux, je sais que mes expressions ne seront naturellement pas les mêmes si tu me captures ou si quelqu’un d’autre le fait. Dans ton cas, je sais les sentiments que tu peux m’inspirer, et je sais qu’ils sont beaux. Alors si c’est toi qui me photographies, peut-être qu’enfin j’aurai l’air beau. Enfin je veux dire vraiment beau. Peut-être qu’enfin je dégagerai un truc sublime, et bon. Peut-être qu’enfin j’arriverai à faire semblant. Ou peut-être qu’enfin j’arrêterai de faire semblant. J’en sais rien. Je suis paumé. Bordel de merde. Tu t’approches, là, ou c’est mes yeux qui zooment?

    « il va falloir... hum. Faire les portraits.
    - OK. »

    Je me sens comme un gosse tant mon cœur vibre plus fort à chaque pas qui te rapproche de moi.
    J’ai vraiment du mal à suivre ce que tu me dis, mon cerveau retient ta phrase mais ne l’analyse pas, comme si il la gardait pour plus tard, comme si une voix me soufflait « profites-en, Kienan. Profites-en, ça ne durera pas. » Mon Dieu. Si je pouvais faire quoi que ce soit qui te fasse de nouveau tomber amoureuse de moi, je le ferais sur le champ, Belammée. Je devrais aller voir Charlie et lui demander c’est quoi son truc. C’est quoi son truc, pour que tu reviennes toujours vers lui ? C’est quoi cette chose qui te donne envie de faire ta vie avec lui et t’écarte de moi ? C’est quoi cette confiance que tu lui accordes malgré tout et qui fait que tu aies encore son bébé dans ton ventre ? Et si le mien n’était pas « tombé », qu’est-ce que tu en aurais fait ? Tu l’aurais gardé ? Tu l’aurais élevé avec lui ou moi ? Tu l’aurais tué, et tu m’aurais abandonné ? Ou tu serais revenue ? Pourquoi est-ce que tu ne me laisses même pas ne serait-ce que l’occasion de faire des efforts ? Peut-être que ça me plairait de changer ? Peut-être que ça me plairait d’avoir un petit garçon ou une petite fille avec tes yeux, ton immense sourire, ton caractère de cochon ? Peut-être que ça me plairait de l’aider dans ses devoirs, dans ses problèmes de cœur, dans tous les grands passages de sa vie ? Peut-être que je l’aimerais plus que tout, puisqu’il serait officiellement la seule chose qui m’appartienne vraiment, qui nous appartienne vraiment, et que je saurais qu’il faut l’aimer, qu’il faut lui offrir un environnement stable et une chance d’avoir une belle vie, et encore mieux, la vie qu’il veut. Peut-être que tout ça on aurait pu le vivre ensemble. Est-ce que t’y penses, Bela ? Est-ce que tu te demandes comment ça se serait passé ? Est-ce que tu regrettes, ou pas du tout ? Est-ce que tu es rassurée, ou est-ce que dans un sens, ç’aurait été une expérience qui t’aurait plu, d’élever notre enfant à mes côtés ?

    « Il y avait rien d'autre qui t'intéressait ? Je sais pas, je te résume pas à une apparence, ça me frustre, parce que ces photos seront pas assez biens. T'as des filles qui sont bonnes qu'à ça, se pavaner. Mais pas toi. Je sais pas.. »

    Est-ce que tu serais en train de me complimenter ? Oh la vache. Ça faisait un bout de temps, qu’on avait pas échangé de mots sans s’envoyer des piques, des vacheries, sans verser de grandes larmes, sans élever la voix, sans s’envoyer sous des taxis, tout ça. C’est si calme en apparence et si tendu en vérité que j’ai l’impression d’avoir le souffle coupé.

    « Mmm… Tu sais, je suis ni très intéressé, ni très intéressant, alors j’ai peur de me faire chier ou d’ennuyer les gens. Dans un sens, à ma place actuelle, devant ton appareil photo ou celui de n’importe qui, je fais ce que je sais faire le mieux : N’être rien ni personne. Une coquille vide. Les photos seront excellentes, je te fais confiance pour ça, le truc c’est que je suis modèle, pas muse. Les gens ne regarderont pas ces photos en se disant « Mmm… un travail excellent du photographe, une magnifique expression du modèle. On ressent exactement tout le bien, ou tout le mal qu’il voulait inspirer, il a beaucoup de charme, son émotion transparaît avec douceur, mais pourtant très nettement ». Non. Je fais mannequin de mode, je travaillerai avec des stylistes et des photographes, et je serai là pour être parfait. Parfait dans le sens où j’incarnerai un produit qu’il faut que les gens du monde commun aient envie d’acheter. En regardant ces photos, les gens se diront « Mmm… il a un œil plus fermé que l’autre / il a l’air un peu gros / il a un cheveux qui ne suit pas le mouvement des autres / il a un gros nez / sa chemise ne tombe pas impeccablement sur son épaule gauche / etc… », et si la photo est parfaite, c’est qu’elle est vide, et c’est qu’elle pourra être affichée sur tous les immeubles de New York. Même si tu ne me vois pas comme ça, si, je ne suis qu’une putain d’apparence. Regarde le nombre faramineux de mes amis, des filles ou des garçons que j’ai aimés, des personnes qui ont su me supporter. Y’a pas grand monde, hein ? Alors c’est mieux comme ça. C’est pas si facile, tu sais, d’être vide. Quand on se rend enfin compte que là est la base du métier, l’accepter est dur, le faire l’est encore plus. Le truc, c’est que j’ai été accepté facilement, et tu sais pourquoi ? C’est parce que j’ai déjà un avantage sur la plupart des gens qui veulent être mannequins : eux, ils veulent l’être, et pas moi. Ce qui signifie que je suis déjà vide à la base, et donc malléable. Pas eux. »

    Fouah. J’ai l’impression de respirer. Enfin non, comment dire, j’ai l’impression d’avoir étouffé, de m’être noyé très longtemps pour enfin sortir ma tête de l’eau. Je venais de vomir le flot de mots et d’idées qui bloquaient ma gorge. Et maintenant, j’avais surtout l’impression d’avoir parlé trop longtemps. Mais vraiment trop longtemps. Comme si des années étaient passées depuis que tu m’avais posé la question initiale. Je t’ai fait chié, pas vrai ? T’es contente maintenant ?

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