Lorsque Maxence lui avait parlé d'Ambre, Maria s'était sentie vraiment très mal. Sur le moment, elle s'était demandé comment il avait pu être mit au courant d'une chose aussi privée, et puis c'est là où Maxence lui avait avoué le fait que c'était son propre meilleur ami qui lui avait tout dit, chose qu'elle avait vraiment très mal prit. Maria ne comprenait absolument pas pourquoi Edward avait été parlé à Maxence de son envie d'adoption, et puis le professeur de philosophie lui avait expliqué qu'il aurait été important qu'ils en discutent de là s'en était suivi une dispute entre Maxence et Maria...

Puis, Maxence et Maria avaient passés la soirée ensemble et les choses avaient prit un tournant dont la brunette ne s'était pas du tout attendue. Toute une histoire de sentiments, de futur avait eu lieu et Maria s'était sentie oppressée, bref les choses n'allaient absolument pas comme elle aurait pu le penser jusqu'à présent. Maxence qui comptait rester aux États-Unis avec elle, qui voulait s'investir dans l'histoire d'adoption, toutes ces choses effrayaient très sérieusement la brunette qui depuis ça, ne savait absolument plus comment agir face à Maxence, d'où le fait qu'elle l'évitait sagement depuis ce fameux soir.

Bref, depuis cette journée, Maria avait prit en grippe son meilleur ami. Certes, elle aurait pu aller le voir tout de suite après sa première engueulade avec Maxence, mais se connaissant et au vu de la colère sous laquelle elle était à ce moment là, Maria s'était retenue sinon elle l'aurait certainement étripé de ses propres mains.

Résultat, c'était deux jours après qu'elle avait décidé de régler ses comptes. Ne voulant cependant pas que cela se sache dans l'université, Maria avait donné rendez-vous à Edward en dehors, dans un bar dans son quartier, elle n'avait pas non plus envie d'aller à l'autre bout de San Francisco, surtout si c'était pour s'engueuler sec avec Edward et rentrer en furie tout en prenant la voiture.

Attendant bien gentiment à une table, un verre de bière devant elle, Maria commençait déjà à fulminer, toute seule en attendant bien sagement son soit disant meilleur ami. Meilleur ami, tu parles, un véritable meilleur ami ne l'aurait jamais trahi comme Edward l'avait fait quarante huit heures avant. Cet homme était un homme mort ! Littéralement parlant, bien évidemment, car en vérité, Maria ne voulait en rien sa mort. Vous pensez bien.

C'est alors qu'elle entendit la porte centrale du bar s'ouvrir sous un petit tintement de clochette indiquant une entrée. Relevant brutalement la tête, c'est là qu'elle le vit, et que son regard s'assombrit d'un seul coup. Rien que le voir lui donnait envie de hurler. Lorsqu'il fut assez proche d'elle pour venir l'embrasser, elle évita ses embrassades de franches camaraderies et le laissa s'asseoir face à elle, perplexe. Serrant les dents, elle prit son verre de bière en main et en but une gorgée. Pas un mot, rien, il allait tout de suite comprendre qu'il y avait un gros problème. Et il aurait clairement raison de le penser.

La journée des baffes... Je n'ai pas vraiment comprit ce que j'ai fait de mal aujourd'hui. Mais apparemment, tout le monde s'est passé le mot. J'ai passé la nuit avec une charmante rousse du nom de Kate. Je l'ai rencontré dans un bar la veille, nous avons discuté, de là s'ensuivit un jeu de séduction qui termina bien vite dans mon appartement. Tout débutait merveilleusement bien aujourd'hui. Je me suis réveillé dans les bras de cette femme, nous avons refait l'amour dés le réveil, comme pour bien commencer la journée. Je lui proposais de l'accompagner à son travail qui se trouvait à quelques pas de chez moi. Ainsi, nous y allâmes à pieds. Comme deux adolescents, nous nous amusions à nous donner des baisers furtifs dans le cou jusqu'à ce que je sente une présence en face de moi qui semblait refuser de bouger. Sur le trottoir se trouvait une de mes voisines, également conquête un tantinet jalouse... que dis-je, terriblement jalouse ! « Sale enfoiré ! Tu prends les femmes seulement pour des objets ! Je regrette d'avoir participé à ton tableau de chasse pauvre merdeux ! » Et bim, une première gifle. Elle n'y avait pas été de main morte. Je restais perplexe. Tout de même, je ne suis pas ce genre d'obsédé qui a besoin d'une nouvelle conquête chaque soir. La charmante rousse lâcha précipitamment ma main et m'observa avec un mauvais œil. « Pardon ?! T'es le genre de types à coucher avec tout ce qui bouge ?! Je te pensais différent ! » Deuxième gifle. Non mais c'est quoi ce bordel ? Les aventures d'une nuit, je ne les enchaînais pas non plus ! Bon, admettons que je les ai mériter... je passe mon chemin. Je dois me dépêcher de retourner chez moi, j'ai bientôt un cours à donner à l'université de Berkeley. La matinée se passa rapidement. Je décidais de rejoindre sur l'heure du midi quelques collègues à la cafétéria. Étant enseignant, je pouvais me permettre de passer en tête de file. Je grimpe les escaliers deux par deux, m'approche de la pile de plateaux. Je sens mon cœur battre étrangement plus vite, trop vite. J'ai l'impression de m'être levé d'un coup après avoir été allongé des heures. Ma tension fait des sauts, je la sens maintenant basse. Je vois des points noirs grossirent et me cacher la vue. Mes oreilles se bouchent, comme si j'étais sous l'eau. Une violente nausée. Des sueurs froides. Et puis plus rien. Je me réveille peu de temps après, même si j'ai l'impression d'avoir dormi dans mon lit. J'ouvre difficilement les yeux, je vois quelques silhouette m'entourer, des bruits vagues. Une troisième gifle, une quatrième, une cinquième... Mais Bon Dieu ! Arrêtez ça, c'est bon, j'ai repris conscience. « Monsieur ? Ça va ? » On arrête de me donner des gifles afin de me réveiller. J'ai mal au crâne, je sens une faible quantité de liquide couler le long de mon oreille. Ce n'est pas étonnant que j'ai percuté un coin d'une table avec ma tête. J'ai réellement du mal à reprendre totalement mes esprits et quand ceci est fait, je me mets en position assise. Je déteste savoir trop de regards sur moi. Mes yeux bleus balayent la cafétéria du regard, seulement quelques étudiants ne prêtent pas attention à ce qui se passe. Tant mieux. « Mais oui ça va... » Je veux me lever, j'ai l'impression d'être saoul. Non, je n'ai pas envie de rire, mais ça tourne assez autour de moi. On me soutient et malgré moi, je file à l'infirmerie. J'ai mal à la joue. Je n'ai jamais reçu autant de gifles de ma vie.

Quelques heures passent. On m'a ordonné de me reposer un peu. J'ai le droit d'arborer un vieux pansement avec du sparadrap au coin de mon crâne, au niveau de ma tempe droite. Ça me tire un peu, mais ne m'empêche pas de m'endormir. Je me réveille peu de temps après. J'ai envie de quitter ce lit, je déteste les siestes, je me sens complètement patraque. J'ouvre la porte du dortoir. L'infirmière accepte finalement de me laisser partir. Je quitte cet endroit d'un pas rapide. Arrivé dehors, je m'accorde ma première cigarette de la journée. Néanmoins je sens mon portable vibrer. Un message de Maria. Elle souhaite me voir dans un bar non loin de chez elle, le plus tôt possible. Un fin sourire s'affiche sur mon visage. Je termine rapidement ma clope et rentre dans ma voiture pour me rendre à l'endroit du rendez-vous. Poussant la porte du bar, je croise rapidement le regard de la jeune femme. Elle n'a pas l'air très joyeuse, je fronce les sourcils légèrement. Qui a osé la mettre dans cet état ? Si c'est Maxence, je vais sincèrement lui casser la figure. Je m'approche de la table, me penche pour lui donner un baiser, baiser qu'elle esquive. Ah... c'est surement après moi qu'elle en a apparemment... Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Je m'assois en face d'elle, perplexe, puis finalement, j'ose lui demander, sur un ton inquiet. « Qu'est-ce qui t'arrive...? » Et j'ai la soudaine impression que je vais avoir le droit à une sixième gifle...

Il était clair qu'elle en voulait sérieusement à son ami d'avoir été divulguer une information aussi personnelle sur elle à Maxence. D'accord, Maxence et Maria étaient “ensemble” mais cela suffisait-il à faire en sorte que Maxence sache tout de Maria, de ses rêves, de sa vie ? Absolument pas non. Voilà pourquoi la brunette avait très mal réagit lorsque le professeur de philosophie avait commencé à lui parler de la petite Ambre. Pour Maria, l'affaire était déjà assez difficile et compliquée sans qu'elle n'ait besoin d'entendre Maxence lui faire des reproches quant au fait qu'elle ne lui ai jamais parlé de son envie d'adoption. Les reproches, la directrice les acceptait, quand ils étaient justifiés, et là selon elle, ils n'avaient aucune raison d'être, résultat, elle s'était engueulé avec Maxence.

Voyant Edward arrivé dans le bar, Maria sentit la colère montée en elle. Rien que le voir ravivait très sérieusement sa colère mais également sa tristesse. Oui, sa tristesse d'avoir été trahie comme elle l'avait été deux jours auparavant. Le laissant s'installer après qu'elle ait évité un baiser de sa part, Maria eut envie de l'étriper net en l'entendant lui demander ce qui lui arrivait. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Parce qu'en plus il ne s'en doutait pas ? Et puis, c'était quoi ce pansement qu'il avait sur la tête ? Une soirée dans un bar qui s'était mal finie ? Certainement...

« Mon meilleur ami m'a planté un couteau dans le dos et la douleur ne passe pas. Ça te suffit comme réponse ou tu veux que je développe ? »

Rien qu'au ton de sa voix, on pouvait comprendre que Maria était très en colère. Buvant une nouvelle gorgée de sa bière, elle reposa un peu brusquement son verre sur la table entre elle et Edward. Heureusement pour ce dernier qu'elle était bien là cette foutue table, sinon la brunette aurait déjà giflé l'homme. Tapotant du bout des doigts sur le bois, elle regardait l'homme face à elle avec un regard très assombri.

« Tu vois de quoi je parle maintenant ? »

Apparemment oui, car il ne semblait pas faire le fier en ce moment. Qu'il ne vienne surtout pas lui dire que de toute façon Maxence l'aurait su un jour ou l'autre car là, il s'en mangerait une directement. Hors de question d'entendre ce genre de conneries – car s'en était –, car Maria ne l'accepterait absolument pas. Mais comment avait-il pu faire une chose pareille sans en discuter avec Maria d'abord, franchement ? Ça avait été horrible pour elle d'entendre Maxence parler de sa vie privée au téléphone avec une autre personne, et puis la suite avait été encore pire. Tout ce qui avait suivi avait été une grosse claque dans la figure pour Maria, certes cela avait été tout à fait adorable, mais ne s'y attendant pas, elle avait été choquée.

« Mon meilleur ami m'a planté un couteau dans le dos et la douleur ne passe pas. Ça te suffit comme réponse ou tu veux que je développe ? » Mon cœur ne fit qu'un bond dans ma poitrine. J'étais fautif de quelque chose ? Je fronçais les sourcils, non pas méchamment, c'était ma façon d'essayer de comprendre ce que j'avais fait de mal. Je passais en revus les sujets qui affectaient le plus Maria. J'en voyais deux, Maxence et l'adoption de la petite Ambre. Était-ce cela ? Ou bien les deux ? J'entendais de sa part un peu plus d'explication. Je n'avais rien faire de mal à ma connaissance. Néanmoins, à l'idée de l'avoir déçue, sans même m'en être rendu compte, j'affichais une mine bien peu fière de moi. « Tu vois de quoi je parle maintenant ? » Non pas vraiment... Je continuais de réfléchir et après un peu de déduction, je lui lançais comme à l'aveuglette : « Le fait que j'ai parlé à Maxence de ton idée d'adopter... ? » Observant l'expression sur son visage, je compris que c'était bien la raison de son énervement. Je ne comprenais pas. Elle m'en voulait de lui avoir confié cela ? Ou bien d'avoir tout simplement parlé d'elle avec Maxence ? Quoi qu'il en soit, à mes yeux ce n'était pas une raison suffisante pour avoir ce comportement. De là à dire que je lui ais planté un couteau dans le dos... certainement pas. J'étais déçu qu'elle me prenne pour un traître ou je ne sais quoi d'autre. Me connaissait-elle si peu que ça ? Et comme je ne comptais pas la laisser m'en vouloir sans même lui donner des explications, je l'observais dans les yeux, ayant perdu tout sourire, le ton sincère et un tantinet sévère « Il y avait trois hypothèses dans la mesure où Maxence souhaite rester ici, afin de vivre une histoire d'amour avec toi. La première, celle de le lui avouer pour l'adoption, avant qu'il ne te dise ses intentions de rester à San Francisco. Ainsi, s'il aurait été contre le fait que tu adoptes Ambre, il aurait pu repartir en France comme prévu. Tu t'étais déjà préparé à cette idée. Deuxième hypothèse, je ne lui dis rien. Il reste, tu t'attaches davantage à lui, bien plus que maintenant. Finalement tu lui avoues tes envies d'être mère, ça le fait fuir. Donc, tu souffres bien plus car tu auras eu de faux espoirs. Enfin, troisième hypothèse, il accepte l'adoption, vous pouvez désormais envisager cette relation. Je voulais juste t'épargner la seconde hypothèse parce que je tiens à toi. » J'espérais avoir été assez clair dans mes paroles. « La seule raison pour laquelle je le lui ai dit, c'est pour éviter de te faire souffrir davantage. S'il était contre cela, je voulais être sûr que tu souffres le moins possible. » De nouveau je fronçais les sourcils, m'énervant légèrement, mais ne haussant pas pour autant la voix. « Comment... comment tu peux croire que je suis capable de te trahir ? Comment tu peux penser que je peux avoir de mauvaises intentions envers toi ? Je pensais que tu me connaissais assez bien pour être consciente du fait que je sois incapable de faire ce genre de choses. Avant de tirer des conclusions lorsque je fais une action, essaie de savoir si je les fais pour ton bien, ou contre toi...! » Une serveuse vint vers moi pour me demander ce que je souhaitais consommer. Je n'avais envie de rien, elle repartit donc. Quant à moi, je ne laissais pas le temps à Maria de reprendre la parole. « De toute façon il l'aurait appris tôt ou tard. Le jour où tu comprendras que j'agis pour te protéger, on aura déjà fait un grand pas. C'est très décevant de ta part de me considérer comme un salop. » Oui, ça faisait mal de se faire traiter de la sorte alors qu'on ne le méritait pas. Avant de dire tout ceci, elle aurait pu au moins essayer de savoir s'il y avait un mal entendu. Je glissais ma main sur mon pansement, puis sur mon visage en soupirant. Et comme à chaque fois que j'étais sur les nerfs, j'avais envie de fumer. Ainsi je me levais de ma chaise, non sans la regarder avec déception et un certain énervement. « Et un soit-disant « meilleur ami » ne chercherait pas à réaliser ton rêve de devenir mère ! Quant à moi, je ne pourrais jamais avoir ce genre de pensées dégueulasses sur toi ! » Je prenais enfin la direction de la sortie du bar, passais la porte en donnant un violent coup de pied dans celle-ci, afin de faire passer ma colère. Arrivé dehors, je cherchais une cigarette, la portais nerveusement à mes lèvres, puis l'allumais.

Maria avait apprit que dans la vie, tout se payait. Elle en faisait une fois de plus la mauvaise expérience. Non, non elle n'acceptait pas qu'Edward ait été parler à Maxence de son envie d'adopter car cela était beaucoup trop rapide. Elle ne connaissait absolument rien de l'homme avec qui elle partageait ses nuits, et lui...lui il savait quasiment tout d'elle. Et ça, Maria ne l'acceptait pas. Un peu stupide comme raison, n'est-ce pas ? Peut-être, mais c'était comme ça. Jusqu'à présent, Maria avait bien trop souffert dans la vie pour se laisser avoir aisément, ou quand bien même pour laisser les gens tout savoir sur elle en un battement de cils. Ainsi, le fait que son meilleur ami ait été tout raconter à Maxence avait fait beaucoup de mal à la brunette, tout simplement. Était-ce si difficile à comprendre ?

Edward semblait extrêmement déçu qu'elle le pense comme un homme qui ne faisait pas les choses pour le bien des gens auxquels il tenait. Maria elle, lui en voulait énormément. Ainsi ils étaient tout les deux dans un conflit qui ne leur était encore jamais arrivé jusqu'à maintenant. C'était bien la preuve que les choses pouvaient bien vite déraper dans une amitié comme dans un couple.

Écoutant simplement Edward, Maria ne s'étonna qu'à peine du fait qu'il se lève soudainement de sa chaise pour ensuite quitter le bar sur des paroles pour le moins aimables. “Dégueulasse” ?! Parce que c'était-elle qui était dégueulasse en plus ? Mais qui avait été déballer la vie de sa meilleure amie aux oreilles d'un homme qui ne savait quasiment rien d'elle ? Qui avait été tout dévoilé dans les moindres détails la vie de son amie ? Ce n'était pas elle qu'elle sache.

Seule de nouveau à sa table, sa bière presque terminée, Maria laissa couler les larmes qui la prenaient de court. Elle n'aimait pas pleurer, mais là, la pression avait trop forte pour elle et la voilà en train de craquer. Edward avait été méchant de lui balancé autant de choses peu aimables d'un seul coup et Maria n'avait pas réussi à tout encaisser en une seule fois. Tant pis.

Reniflant comme une gamine seule au monde, elle vit arriver l'un des serveurs du bar qui touché de l'état dans lequel était Maria en ce moment lui proposa gentiment de lui offrir un jus de fruits pour la consoler, elle le remercia et accepta bien volontiers le jus de poire qu'il lui offrait. Rien ne servait de reprendre une boisson alcoolisée, à cette heure qui plus est. Il était encore tôt et elle ne voulait pas terminer dans un sale état lorsqu'il serait question de rentrer chez elle. Enfin pour le moment, Maria n'avait absolument pas envie de rentrer. Elle se sentait mal et déjà assez seule comme ça malgré tout le monde dans le bar, nul besoin de se retrouver réellement seule chez elle dans son salon, ou pire dans son lit en train de pleurer comme une idiote.

Elle aurait pu rattraper Edward, mais ce n'était pas à elle de s'excuser. Il avait fait quelque chose qu'il n'avait pas à faire, point. Il pensait le contraire ? Ce n'était pas du ressort de Maria que de lui ouvrir les yeux. Il voulait jouer aux cons, très bien, qu'il le fasse. Mais même si la brunette adorait au plus haut point Edward, là elle lui en voulait beaucoup trop, ne serait-ce que pour s'excuser.

Je ne comptais pas lui demander pardon dans la mesure où je n'avais pas agit contre elle, mais bel et bien pour la protéger. Je ne comprenais pas pourquoi elle agissait de la sorte. Après tout, elle disait peut-être ne pas connaître réellement Maxence, mais ce dernier était tout de même prêt à quitter sa vie en France pour venir s'installer ici. Et ce, pour quoi ? Pour elle. La prochaine fois, je ne m'occuperais plus de leur histoire de cœur. Maria veut m'en parler pour savoir ce que j'en pense et ce qu'elle doit faire. Maxence, de son côté, me demande des conseils pour que leur couple marche. En bon ami, afin de les rendre heureux, je tente de faire de mon mieux pour les rapprocher. Finalement, je m'en prends plein la gueule. Sincèrement, ça à le don de m'énerver. Qu'ils ne me parlent plus de leur problème de cœur, aucun des deux, c'est décidé ! Je ne suis pas du genre à m'énerver de la sorte. Pourtant malgré mes arguments pour expliquer mon action, Maria s'en fichait bien. Elle refusait clairement de comprendre la raison de mon action, et gardait dans l'esprit que c'était forcément mauvais de ma part. Mais qu'elle ouvre les yeux bon sang ! Je n'avais pas envie de la voir souffrir, pourtant elle n'arrivait pas à le comprendre. J'avais l'impression que quoi que je puisse dire, elle resterait camper sur ses opinions. A partir de là, comment établir un dialogue ? Ce que j'avais fait partait d'une bonne intention, je sais pourquoi j'ai raconté cela à Maxence, je le sais mieux que quiconque. Si Maria refusait de me croire, je ne pouvais pas y faire grand chose. Évidemment, lorsque l'on pense que vous avez fait telle ou telle chose et dont on interprète mal la raison, ça fait mal, c'est le cas de le dire. Elle m'avait blessé, sincèrement blessé. Je n'arrivais pas à croire qu'elle puisse penser que je suis un homme capable de la trahir. C'était... j'en avais les larmes aux yeux pour tout avouer et une rage étonnante.

J'étais tellement déçu par son comportement que je n'avais pas envie de rester une seconde de plus, ne voulant pas lui dire des choses que je ne pense pas, et ce, à cause de la colère. Contrairement à ce qu'elle peut croire, je la respecte au plus haut point et son bonheur fait parti de mes objectifs. J'ai comme le besoin d'être protecteur envers elle. Et c'est pourquoi j'avais tant envie de partir à cet instant précis. Je ne voulais pas qu'on vienne à s'en tenir des propos réellement méchants, bien que je savais que notre amitié ne pouvait être brisée. Enfin, de mon côté, jamais je ne serais capable de couper les ponts avec elle. Et je serais surpris qu'elle, elle en soit capable. Il nous arrive souvent de nous disputer et je continue à croire que c'est ce qui renforce notre amitié. Néanmoins, cette fois ci, elle m'avait vraiment vexé. C'était comme si elle ne me connaissait pas du tout, comme si j'étais un étranger à ses yeux pour qui elle a un jugement superficiel et totalement faux. Mais cette fois ci, Zorro rentrera au placard. Je portais ma cigarette jusqu'à mes lèvres, alors que j'étais assis sur les marches extérieures du bar. Soufflant la fumée en l'air, je gardais les sourcils froncés. Je déteste être en conflit avec Maria. Il y a ce genre de personnes pour qui l'on donnerait sa propre vie. Lorsque l'on vient à se disputer avec eux, on a l'impression qu'il n'existe plus personne d'autre, que l'on a tout perdu. Je ressentais un grand moment de solitude à cet instant précis. Je jetais le mégot puis me relevais. Je comptais tout de même prévenir Maria que je rentrais chez moi. Je n'avais aucune raison de rester, nous étions tout deux têtus et je refusais de m'excuser pour avoir soit-disant été ce que je ne suis pas. Demander pardon lorsqu'on ne le pense pas le moins du monde, il n'y a aucun intérêt. Je rentrais de nouveau dans le bar et m'approchais de la table de la jeune femme. Mes yeux bleus, quelque peu rougis par des larmes passagères, se posèrent sur elle, alors que je prenais la parole sur un ton sincère et sérieux : « Sache que je ne m'excuserais jamais de t'aimer et de vouloir te protéger. Et sur ce, je vais rentrer chez moi. Fais attention à toi en rentrant. » Oui, même énervé, je restais protecteur envers elle. J'avais peur qu'elle boive et qu'elle prenne tout de même la voiture. Ivre, je préférerais qu'elle m'appelle pour la ramener jusqu'à sa maison.

Il était déçu d'elle, elle était déçue de lui. Tout allait dans le mauvais sens présentement. En temps normal, ils s'adoraient, non plus que cela, ils s'aimaient. Comme un frère aime sa sœur et vice-versa. Mais là, pour le coup, après ce qu'avait fait Edward, Maria lui en voulait bien plus qu'il ne pourrait l'envisager. Seulement voilà, Ambre n'était pas la seule raison, en fait ce n'était qu'une mince partie ce qui rendait la brunette mal. Car oui, Maria se sentait vraiment mal depuis deux jours, et voilà pourquoi Edward venait de s'en prendre plein la tête aujourd'hui. Il n'était pas réellement fautif, mais comme il fallait bien que Maria s'en prenne à quelqu'un, et bien à défaut de ne pas être avec Elena, c'était Edward qui prenait pour tout le monde.

A vrai dire, la véritable raison qui faisait que la directrice adjointe n'était pas au meilleur de sa forme était le fait que Maxence voulait rester vivre aux États-Unis. Oui, Maria se sentait bien avec lui, elle avait même des sentiments pour lui seulement...seulement elle avait peur, une peur bleue même de s'engager de nouveau aux côtés d'un homme depuis la mort de Matthew. Et voilà pourquoi elle était aussi mal depuis quarante-huit heures. Cela faisait maintenant six ans qu'elle apprenait à vivre sans personne et surtout sans un homme à ses côtés, et là Maxence venait ou plutôt débarquait violemment dans sa vie sans crier gare et elle devait accepter comme ça ? Aussi facilement ? Non, tout ça lui faisait beaucoup trop peur.

Seule à sa table en pleurant donc, Maria termina sa bière lorsqu'Edward revînt dans le bar, il ne semblait pas très heureux d'être là en ce moment. Maria elle, ne savait plus très bien si elle était contente de le voir revenir ou bien si elle en était encore plus triste justement. Non mais vraiment, elle ne savait plus du tout quoi penser.

Il avait aussi les yeux rougis. Ils étaient pitoyables tout les deux vu comme ça. Peut-être que s'être engueulé de la sorte leur ferait comprendre tôt ou tard qu'il leur fallait certaines limites dans leurs agissements vis-à-vis de la vie privée de l'un et l'autre.

C'est alors qu'il s'apprêta à repartir, pour de bon cette fois-ci sans aucun doute...

« Moi aussi je...je t'aime. »

Déclara t-elle peu fort, ce n'était pas non plus le moment de faire en sorte que tout les clients du bar dans lequel ils étaient en ce moment entendent leur discussion, leur engueulade ou quand bien même leur déclaration d'amour fraternel complètement invraisemblable.

Reniflant, elle baissa finalement la tête et observa vivement son verre de jus de poire, même si celui-ci ne lui donnait pas franchement envie en ce moment...mais bon, rien ne servait de se souler, ça ne l'aiderait guère à oublier ce qu'il venait de se passer entre elle et l'homme auquel elle tenait le plus dans la vie. Peut-être réfléchirait-elle à deux fois avant de gueuler à tout va contre un homme qui ne le méritait absolument pas.